DICTIONNAIRE
DE
CHIRURGIE,
TOME SECOND ,
dictionnaire
D E
CHIRURGIE,
CONTENANT
f
JLa defcription anatomique des parties du corps humain
le Mécbanifmè des fondions , le Manuel des Opérations
Chirurgicales , avec le détail & les ufages des différens
Inftrumens & Méfîicamens employés dans le^Tÿ|||jaenc
des maladies du reifort delà Cnirurgie.
Etudians en Médecine & e(&£hi
\ne qui veut fe procurer unffëonn.
opêratioi.
A TARIS,
Çhez IACOMBE, Libraire, Quai de Coati.
m. dccTlxvii
DICTIONNAIRE
DE CHIRURGIE ■
H.
Oæmaîocele. Faufle hernie du ferotum qui con-
fifte en un amas de liqueur fanguinolente dans eette par¬
tie. Elle figure l’hydrocèle , mais elle en diffère, non feu¬
lement par la matière qui forme la tumeur , mais encore
par les lignes qui la cara&érifent. Le ferotum eft àla vérité
gros, tendu, tuméfié, comme dans l’hydrocèle, mais
quand on place une chandelle allumée à un côté , tandis
qu’on regarde par l’autre, on nevoitpoint de tranlparence ;
la tumeur eft obfcure & tire fur le noir. Quand on la
perce avec le trois-quart, au lieu d’eau & de férofité, l’on
du fàng , ou une matière fanguinolente.
Cette maladie eft caufée pour l’ordinaire par quelque
coup violent qui contond & déchire les parties renfermées
dans le ferotum , & le fang venant à s’extravafer, croupit
Sc féjourne dans ce fac , oû il acquiert par la chaleur du
lieu , différentes qualités & couleurs fuivant qu’il y refte
plus ou moins. Il peut gâter le tefticule ou corrompre les
vaiffeaux fpermatiques ; d’où il fuit qu’il faut au plutôt
donner iflùe à cette matière au dehors. Mais il ne faut
pas comme dans l’hydrocèle, s’en tenir à une fïmple ponc¬
tion par le trois-quart, il convientde fendre avec lebiftourî
le ferotum, fuivant toute la longueur du tefticule : & fi
O. de Ch. Tçmc JL A
st H A E
l’on trouve que le tefticule n’eft point encore altéré, ou
qu’il le foit peu , après avoir donné par cette incifion ,
iîiuc à la matière épanchée , on nettoie la plaie & on
la traite avec les baumes, comme il eft dit à l’article du
lârcocèle. Mais fi le tefticule étoit gâté, & entièrement
corrompu , il faudroit l’amputer fans retarder davantage,
& fe comporter comme il eft dit aux articles Sareocele <5*
ëaflration,
HANCHES, (os des) Oh donne ce nom à l’os des
îles , parce que la faillie que fa partie fupérieure fait en
dehors, forme les hanches.
HARMONIE. Sorte d’engrainure par laquelle deux
furfaces s’uniftent aumoyen de dents qui font reçuesdans
autant de cavités. Telle eft la maniéré dont les os du pa¬
lais font joints entr’eux
HEBRA. Simple incifion qui rompt la continuité des
os plats. Ce terme lignifie vëftige.
HELIX. On donne ce nom au grand bord de l’oreille
externe ; lequel eft replié & fait le contour de la grande
portion de l’oreille.
HEMISPHERE du cerveau. Les Anatomiftcs don¬
nent ce nom aux deux lobes dont le cerveau efteompofé,
parce qu’étant confidérés féparément,ils repréfentent cha¬
cun la moitié d’un globe. Voyez. Cerveau.
HEMORRHAGIE. Quoiqu’on puiffe dire que toute
perte de fang foit une hémorrhagie, cependant on adonné
ce nom particulièrement à une évacuation de fang fi con-
fidérable, qu’il en réfulte de grands changcmens dans l’oe-
conpmie de l’homme. La caufe immédiate des hémor¬
rhagies , c’eft toujours une folution de continuité dans les
vaiifeaux fanguins.. Or ceux-ci' font plus ou moins confî-
idérables, font artériels ou veineux. L’ouverture des petits
vaiffeaux ne caufe pas pour l’ordinaire de grandes & dé
dangereufes hémorrhagies , à moins qu’ils ne foient arté¬
riels & fïtués dans les parties ofleufes , de maniéré à ne
pouvoir ni fe boucher d’eux-mêmes, ni par les fecours de
l’Art. Car quand ils font en liberté , ils fe contraélent ,
fe retirent dans, les chairs & s’obturent d’eux-mêmes,
les petites veines nç paufent jamais d'hémorrhagies prg«
K E M $
fudiciables , â moins que leur quantité n’en compenle la
grolfeur. Les veines confidérablês peuvent par leur ouver¬
ture lailTer échapper afiez de fang pour priver de la vie ,
mais aflez généralement , ellesfe bouchent d’eiles-mêmes,
pu par le moyen des caillots Sc des chairs voifines, dans le
tems de défaillance qui arrive conftamment aux bldTés.
ies hémorrhagies les plus périlleufes font donc celles des
groflès arteres; & en effet elles font communément mor¬
telles, fi l’on n’y remédie promptement. Orlesfecours de
l’Art font différens, fuivant les occafions. Dans les am¬
putations on fait la ligature, ou une forte compreffion.
Dans d’autres cas il fuffit de cautérifer un peu la petite
artère , quoi qu’il vaille encore mieux employer la com¬
preflion, s’il eli poflïble. G’eft dans les grandes plaies qu’il
eft fouvent plus difficile d’arrêter l’écoulement de fang..
Et c’eft là auffi qu’il faut toujours confidérer s’il eft avan¬
tageux de l’arrêter, ou de le laifler couler ; de connoître
auparavant quels vailfeaux font ouverts , & de quelle con-
féquence il eft d’en entreprendre la ligature, oud’en pro¬
curer la réunion pardefimples comprenions. Comme l’on
ne peut rien donner de général fur une maladie dont la
cure dépend toute des circonftances particulières , c’eft au
Chirurgien inftruit à décider fuivant les cas , de ce qu’il
doit faire, s’il faut ufer des cautères , des comprenions ,
ou de la ligature. &c. Voyez Cautere , eomprejjion , Li¬
gature G* plaie.
HEMORRHOID ALE externe , ou Ifchio -
caverneuse. ( artère & veine ) C’eft un rameau , 1er
premier des trois, que la fécondé branche de l’artère
fionteufe interne fournit, & qui paffe par lagrande échan¬
crure feiatique, fe glifle derrière l’épine del’ifchion , 8c
vient gagner la face interne de la tubérofité de cet os , où
' elle jette l’artère hémorrhoïdale externe qui va fe diftri-
buer au fphinéler de l’anus. On l’appelle auffi ifchia-caver-i
neufe , parce qu’elle envoie un rameau dans la cavité des
corps caverneux.
Ç’eft cette artère qu’on rifque de couper dans l’opéra-
|ion de la lithotomie , quand onia pratique à l’appareil
latéral , fi l’inflrument lithotome approche un peu trojs
de la tubérofité de l’os ifehion, A ij -
4 HEP
Les veines hémorrhoïdales externes reçoivent le fang
de l’artère de même nom & vont fe décharger dans les
veines iliaques internes , ou hypogaftriques.
Hémorrho'idale interne ou Redicale. (artère & veine)
C’eft le troifieme rameau & le dernier que fournit l’ar¬
tère mefentérique inférieure. On l’appelle ainlî parce
qu’elle fe diftribue à l’inteftin rcétum.
La veine hémorrhoïdale interne naît comme toutes les
veines , de l’extrémité de l’artère , monte vers la veine
Iplenique, reçoit vers fa jondion avec la veine porte, un
rameau veineux qui vient du duodénum , & va fe perdre
entièrement dans la Iplénique qui en tranfmet le fang à
la veine porte.
Le nom d’hémorrhoïdale a été donné à cette veine & à
cette artère, parce que c’eft-là la veine qui fe tuméfie &
forme les hémorrhoïdes.
HEPATIQUE. Se dit de toutes les parties qui con¬
cernent le foie, appellé en latin Heptir.
Hépatique. ( artère & veine) Cette artère naît im¬
médiatement de la cœliaque. C’eft la branche droite
qui produit d’abord la pylorique , puis les gaftriques, puis
l’inteftinale, après quoi le tronc hépatique fe partage com¬
munément en deux ou trois branches principales, lesquelles
vont en fe fubdivifant , gagner la grande fcilîure du foie,
pénétrent ce vifcére , & s’y répandent en accompagnant
les ramifications de la veine porte.
Les veines hépatiques naiffent au nombre de deux ,
trois, quatre , des extrémités de l’artère difperfée dans le
foie. Ces branches font plus ou moins confidérables fui-
vantleur petit ou leur plus grand nombre, & vont fe dé¬
charger dans le tronc de la veine cave afcehdaute ou infé¬
rieure.
Les anciens donnoient aufli le nom S hépatique à la
veine bafîlique du bras droit, par l’opinion où ils étoienc
que cette veine débarràlToit le foie fpécialement , quand
on en faifoit l’ouverture pour en tirer du làng.
Hépatique, (conduit) Il concourt à former le canal
cholédoque. Voyez fa defcription à l’article Choie y
doque ,
HER ?
Hépatique. ( plexus) Il eft formé par les rameaux -
du ganglion femilunaire , droit & ceux du plexus cœlia¬
que unis avec quelques autres filets du ftomachique. Ce
plexus fç porte au foie, en embraifant comme une efpece
de gaine articulaire l’ artère-hépatique & la veiné porte ,
fuit la diftnbution de ces vaiifeaux & fe perd avec eux
dans la fubflance de ce vifcere. Il fournit desfilets àla vé-
ficule du fiel, aux conduits biliaires , au duodénum, au
pancréas & aux capfules atrabilaires.
- Hépatiques. { glandes ) Corps glanduleux de dif¬
ferente groifeur , qui fe trouvent à la partie.concave du
foie , vers lefinus de la veine porte. On les regarde comme
lymphatiques, & du relie on ignore leur ufage.
HEP ATOCYSTIQÙES. (tuyaux ) Bianchi,Profeflemr
en Anatomie à Turin, s’imagina qu’il devoit y avoir des
vaiiTeaux qui portaffent la bile du foie dans la véfîcule du
fiel, & d’autres qui la communiquaient de la véficule au
canal hépatique. Fondé là-deffus, il reconnoît des vâif-
feaux hépatocyftiques qui font le premier office , & des
conduits cyft-népatiques qui font le dernier. Mais après
un long & mur examen , M. Petit l’Anatomifte allure
qu’il n’a jamais pu les découvrir, malgré même que M.
Winflow , par l’autorité qu’il donne à fes affections en
Anatomie, les lui ait fait obferver de plus près. Voyez
Cyjl-hépaeiques.
HERMAPHRODITE. Animal qui a la puiffance
d’engendrer en entier & de concevoir en lui même. Les
exemples d’hommes vraiment hermaphrodites font très-
rares. La plupart de ceux qu’on a pris jufqu’ici pour her¬
maphrodites n’en avoient que les apparences , &: ces ap¬
parences même n’ont pas été très-exactes. L’on a vu avec
les parties génitales externes du fexe féminin , la reffem-
blance du membre viril , dans quelques-uns : un ou deux
tefticules^làns verge , mais avec le clitoris dans d’autres ;
& l’on a conclu que l’on avoit vu des hermaphrodites.
Mais un long & mur examen a fait reconnoître dansbeau-
coup de fujets que la prétendue verge dans les uns, n’étant
point percée , n’étoit rien autre chofe que le clitoris d’une
femme, lequel étoit plus gros.& plusgrand que naturelle-
HER
ment il ne devoit l’être; que ces faux teftïcules ne fépaJ
Toient point de femence dans les a.Utres , & que la con¬
ception en eux étoit impoffible.
Le Parlement deParis vient de condamner à porter les
habits du fexe féminin, un prétendu hermaphrodite, le¬
quel fuivant le rapport fait à la Cour, n’eft ni homme ni
■femme. Avec une verge non percée , il a l’urethre fort
court , un tefticule & une grande fente ; il ne peut ni en¬
gendrer, ni concevoir. Sans barbe, il a la voix un peu fé¬
minine ; mais les cuiifes & les jambes font garnies de
forts poils. En un mot c’eft une femme manquée , & un
homme non achevé. Comment cela s’eft-il fait ? Celui-là
feullefçait, qui a pofé les loix fuivant lefquelles tout
■s’ordonne & s’accomplit.
Cependant on diftingue quatre fortes d’hermaphrodites.'
1°. Ceux qui font véritablement hommes, ayant les par¬
ties de l’homme parfaites , & celles de la femme impar¬
faites. 2°. Ceux qui au contraire font femmes en effet,
&ne fonthommes qu’imparfaitement. 30. Ceux qui ne
font ni hommes ni femmes, les deux fexes n’étant point
dans leur perfeéüion , tels que celui dont nous venons de
parler. 40. Enfin ceux qui font effectivement hommes &
femmes, & qui peuvent fe fervir également des parties
génitales des deux fexes.
HERNIAIRE, (bandage) Voyez Bandage-herniaire.
Ce mot fe dit aufîi d’un Chirurgien qui s’adonne particu¬
lièrement à la cure des hernies. Il s’applique encore au
-biftouri qui fert dans l’opération des hernies.
■ HERNIE ou HERGNE. En générale c’eft une tu¬
meur contre-nature, caufée par le déplacement de quel¬
que partie molle. Comme la plûpart des parties conte¬
nues dans le bas-ventre font flottantes dans cette cavité;
comme d’ailleurs le bas-ventre efl des trois grandes cavi¬
tés du corps humain , celle qui efl le moins exaétement
•fermée , tandis qu’elle efl très-fujecte aux comprenions
& aux efforts, il arrive prefque toujours que la hernie le
forme au bas-ventre. Les inteftins, i’ellomach, l’épiploon
font les parties qui fe déplacent le plus ordinairement &
• font hernies. Parmi celles-là même, les inteftins & l’o-
HER ?
Sfteatam font lç plus fujettes à fortir de leur place natu¬
relle. Ce n’eft pas qu’il foit extrêmement rare de voir des
hernies de la veille urinaire, ou du ventricule; l’on en a vu
déformées par le foie & par la rate ; mais ces dernieres
font très-peu fréquentes; ainfi nous nous en tiendrons au
traitement des hernies ordinaires connues fous les noms
d’enterocèle, d’épiplocèle, d’entero-epiplocèle, Scc.
Quand la tumeur eft formée véritablement par la pré-
fence d’une partie molle déplacée , la hernie s’appelle
hérnie-vraie ; mais quand differentes humeurs fanguino-
Ientes , purulentes ou aqueufes amaffées en forme d’a-
poftème, la conftituent, cette tumeur alors prend le nota
de faujfe-hernie, ou d’ hernie-humorale i. telles font l’hy¬
drocèle, la pneumatocèle , la fàrcocèle , la Cyrfocèle,
Scc.
Les hernies font communémentl’efFet de quelque grand
effort , comme on lé voit arriver aux ehfarns' qu’on lai/ffe
trop crier , & aux adultes qui font un .exercice trop vio¬
lent, tels que les crocheteurs, les charretiers , &c. les in-
reftins dans les cas d’une a&ion trop forte de la part des
Hiufcles du bas-ventre font prelfés, refoulés, ils .cherchent
a s’échapper par des endroits moins réfiftansy les produc-'
tions du péritoine fe prêtent, fe relâchent , les paflagesfe
dilatent , & petit à: petit , ou par une rupture fïibjte , laif-
fent échapper les parties qui font efforts pournaffer. La
conftituticm lâche des enfans , des femmes , de certains
hommes , facilite beaucoup la fortié dés vifoeres ; aufli
voit-on ces fujets-Ià beaucoup plus fréquemment incom¬
modés de hernies que les perfounes robuftes, dont les
fibres font durcies par le travail & rendues plus élaftiques
par l’aSion.
Les anciens Chirurgiens ontdonné des noms-particuliers
aux hernies, félonies lieux qu’ ellesoccupoientrde-làl’cmc»»-
phale ou la hernie bftbilicale, Iahernie inguinale ou
noc'ele , la herme-er urâl e-, la hernie ventrale,' &e.&fui-
rant que la hernie étoit formée par l’ in t eft in , ou par l’é¬
piploon, féparément ou conjointement; iis lui donnoient
les noms d’ enteroeek pd’ épiplocèle , d' ' eriteromphaïe , d’i*
piplomphale , d’ entero - épiplocch , d’kritéro - épiplom*
A iy
HER
phale , &c. puis quand la partie déplacée defcendoit aufll
bas qu’il étoit poffible , corrune fi l’inteftin fortant par
l’anneaudu mufçle externe, tomboit jufques dans le fcro-
tum, ou les grandes levres, la hernie félon eux étoit, Sc
elle eft encore aujourd’hui, diftinguée parle terme de
complette. Elle étoit incomplette quand la partie déplacée
. lie defcendoit pas auili bas qu’elle pouvoit defcendre.
Tous ces noms différencient encore aujourd’hui les her¬
nies.
On djftingue. encore toutes ces hernies, en hernie avec
étranglement de la partie déplacée', & en hernie fans
étranglement > ou bien avec adhérence , ou làus adhé¬
rence.
L’on connaît l’exiftence d’une hernie par la préfence
d’une tumeur Contre nature , dans un endroit où il y- a
paflâge.du dedans au dehors du corps; par une douleur
permanente , & quelquefois vive, accompagnée ou fuivie
de vomiiTement plus ou moins fréquent; par une fièvre
fymptomatique -qui fuit la formation de la tumeur; par la
connoiilance des caufes qui peuvent produire une def-
cente; enfin par le rapport du malade qui confeil'e être
lùjet aux defcentes, avoir fait un violent effort, ou porté
quelque fardeau trop pefant, &c.
Pour le prognoftic , le Chirurgien aura égard à l’âge
du malade , & à la nature de la defçente. Si on tente la
rédaction à une perfonne jeune, & qu’elle réufîifTe, on
peut promettre la guérifon , en. fe fervant de bons ban¬
dages ; mais fi le malade paffe vingt-cinq ans, le' bandage
fert plutôt à fùpporter la maladie qu’à la guérir radicale¬
ment. Si la defçente eft formée par L’inteftin feul, la ma¬
ladie eft plus ou moins dangereufe, fûivant le dégré d’é¬
tranglement. Les hernies ventrales fontmoinspériLleufes
que. les’ autres ; mais quand l’intéftin;eft gangrené, la
hernie, eft mortejle ; c’eft ce qu’iL convient d’examiner
avec loin, d’après les lignes qui annoncent la grangrène.
Voyez Gangrené. : ;
Quant à la curation des hernies , le Chirurgien doit
toujours tepter lés remedes les plus doux & les plus effi-
caces avant d’en, venir à une opération. Il tentera donc
H O M 9
d’abord de réduire la partie déplacée en faignant fon ma¬
lade plus ou moins fréquemment & abondament, fuivant
fes forces & le dégré d’inflammation de la hernie , en ap¬
pliquant fur la tumeur des cataplafines fortifians ,. réfolu-
tifs & aftringens ; en aidant enfuite des mains la rentrée
des parties qui font hernies. On place 'pour cela le ma¬
lade fur la partie oppofée diamétralement à la defcente ;
fi la hernie eft inguinale , par exemple, on le fait coucher
fur le dos , la tête un peu plus baffe que le corps , les
cuifTes&les genoux à demi repliés ; puis avec les cinq
doigts d’une main on faifit & embraffe la tumeur; puis
par une douce compreffion on fait fenfrer les parties dé¬
placées. Quand cela réuflit, le Chirurgien le connoît par
un léger cliquetisquel’inteftin fait en rentrant à fa place.
Il ne faut rien précipiter, & très-fouventil eft plus à pro¬
pos d’employer quelque tems à repouffer ce s parties que
de les meurtrir , en .le hâtant trop de les réduire. Auffi-
tôt que le replacement eft fait, le malade ne fent plus de
douleur; cependant.il ne fufEt pas au Chirurgien de l’a¬
voir fait,, il doit encore empêcher la rechute. Pour cela
inappliqué & fait porter long-tons des bandages. Voyez;
Inguinal.
Souvent-ces.fecours fufEfent , fur-tout vis-à-vis des en-
fans & des perfonnes dont les hernies rentrent aifément.
Quand les enfkns font à la mammelle & non encore nets ,
il -faut. les changer tous les joursde bandages. Quant à
ceux qui font plus âgés , qui courent & agiilent, il con¬
vient de leur en. faire porter de plus fermes. A leur égard
on ufera de brayers. Voyez B rayer.
Mais fi le taxis. ou Ample réduftion ne fe fait- pas au
gré du Chirurgien;, fi la maladie menace gangrène
qu’enfin tout autre fecours lent foit périlleux , il faut
alors fe déterminer :à;çouper les tégumens , & à lever les,
obftacles qui s’oppofent à la rentrée des parties déplacées,
"Voyez BubonoiÛe , Exomplale , & c.
. HEflNIEUX, Qui tient de la nature .des hernies,
ou.qui eft fujet aux hernies.
HOMME. L’homme eft une créature douée de rat¬
ion, compofée d’un corps organifé, & d’une fubftance fpi-
tto H 0 M
rituelle qu’on ap pe 11c ame. Le corps faitproprement l’ ob¬
jet de la Médecine & de la Chirurgie. Tout ce qui fc
p a fie dans le corps de l’animal , vivant , fain ou malade,
doit être connu de celui qui entreprend de le conferver.
L’homme diffère de tout autre animal , non-feulement
par l’efprit, mais encore par la ftructure defon corps.
Il a faim & foif , éprouve des fenfations & des pallions
phyliques comme eux , mais il réfléchit & penfe , & Ion
ame influe beaucoup for la condition de fon corps. Il
marche lur la terre j pofé fur deux pieds , la tête élevée ,
regardant en haut , & diffère en' cela feul de tout autre
animal.
Comme il fe repaît d’alimens moins cruds & moins
grofliers , que certains animaux , & qu’il ne les avale
pas entiers , comme d’autres , il n’a pas befoin de gé-
fier , ou de plufïeùrs. eftomachs pour les diriger. Le de¬
dans de fon ellbmach eft tout plein de glandes , lefqueiles
par fon mouvement continuel , verfent un lue , qui dé¬
trempant les viandes , en tire une teinture qu’on ap¬
pelle chyle. Les alimens ainfi préparés , font portés par
la contraction du ventricule dans les inteftins , doués
d’un mouvement vermiculaire , qui les porte à leur ex¬
trémité. Cependant , les alimens fouffrent plulieurs
changemens : car ils femblent déjà fe décharger au tra¬
vers deT’eftomacR d’une humeur aqueufe, laquelle tom¬
bant dans la cavité de' l'addomen , entre dans la veflïe
d’üne maniéré inconnue : enfuite ces alimens fe mêlent
dans les inteftins ,- avec la bile , & le fuc pancréatique ,
& s’y déchargent dans toute la longueur des inteftins,
du chyle , au travers des inteftins , • où aboutiflènt les
veines lactées , lefqueiles le portent dans leréferyoir de
Pecquet , & de là par le conduit thoraçhique , le long
des vertèbres- , dans la- veine ; fouclaviere gauche ,
par où il entre dans la veine cave , & circule avec le
fang. .
< Il urine , eft de deux fortes ; la première , que l’on
rend peu après avoir bu , eft claire, & à fou vent l’odeur
de ce qu’on a mangé éirbfl ; par fon propre poids elle
travérfe les pores du ventricule , & tombe dans l’abdo^
HO M II
men , d’où elle pénétre les pores de la velfie ; l’autre
d’une couleur plus foncée , & chargé de fel , & d’au»
très excrémensdu fang , étant portée dans les reins avec
le fang, parles arteres émulgantes ,, s’y fépare du fang,
& eft portée par les uretères au fond de la velfie , dans
•laquelle elle entre par des conduits connus , & s’é¬
coule avec le relie de l’urine par l 'urethre.
Le cœur eft compolé de deux mufcles , l’un inté¬
rieur & l’autre extérieur , dont les fibres vont direcle-
meritde la bafe du cœur à fa pointe 5 & l’autre , dont
■ les fibres , qui vont aulfide la bafedu cœur à fa pointe •
•font une fpirale autour du cœur. Ces deux mufcles font
propres à produire deux mouvemens contraires; l’un
par lequel le cœur s’accourcilTant , & s’èlargiflant, re¬
çoit le fang, pendant que par l’autre mouvement , s’al¬
longeant & fe rétiécilïànt , il rejette le fang dehors.
Le cœur des Quadrupèdes , & des -Oifeaux , eft aulîî
compofé de deux ventricules ; le droit reçoit par la
veine cave , le fang qui vient des extrémités du corps,
& le renvoie par le canal artériel dans les poumons ; le
gauche reçoit par le canal veineux , le fang qui vient
des poumons, & le renvoie par tout le corps par V aorte ,
non pas par la feule forcé des' vibrations , mais parce
que les artères , qui n’en font qu’un prolongement ,
fe dilatant, Si fe refferrarit1 continuellement ;• chaffent
: le fang jUfques aux extrémités du corps : mais dans Içs
■ animaux qui n’ont point encore refpiré , & , dit-on ,
dans quelques amphibies ; quand "ifs plongent-, le fang
• ne circule pas par les poumons , mais pâlie y’eri partie ,
diredemënt- du ventricule-droit au ventricule ’gàuchèg
par le trou ovale , St. en partie par le canal de commu¬
nication dé l’ attire pulmonaire , dans le tronc afeen-
' dant de l’aorte : mais ces pàlTagës , aulfi bien queToa-
raque , fe ferment, & fe defféchent aulfi-tôt' ’ que *lës
• animaux font nés , & ont refpiré.
Puifque dans les animaux, que l’on nomme parfaits -,
le fang circule tout par les poumons , leur mouvement
ne fçauroit cefler , làus que la circulation du -fang ne
- celle aulfi ; ce qui eft un des Ufages de là réfpïràtioiï.
31 H O M
l’on pourroit même conjecturer de là , que la refpira-
tion eft la caufe de la circulation du fang } mais dans
ceux , dont le fang fe mène lentement , comme les
tortues , les grenouilles , les vipères , les poiffons , qui
tranfpircnt peu , qui vivent long-temps fans manger , &
qui ne refpirent que fort lentement ; il n’y a qu’une
partie de leur fang qui paU'e par leurs poumons.
Les glandes de differentes figures , & de différentes
couleurs , pleines de veines & d’artères , fervent à filtrer
ou à féparer du fang certains fucs ; non pas tant à caufe
de la figure de leurs pores, que fuivant la nature des
fucs , dont ces glandes ont été premièrement imprégnées.
Le cerveau fert à filtrer le fuc nerveux , ou les elprits
animaux , que l’on ne connoîr que par raifonnement ;
& par conféquent , toute obftrudion des nerfs, n’of-
fenfè point la partie , qui eft entre l’obftruétion & le
cerveau , mais bien celle qui eft aurdeffous de l’obf-
truéHon. De la rate , il fort par le conduit appelle vas
breve , un fuc qui fe décharge dans l’eftomach, & qui
eft peut-être de quelque ufage pour la digeftion. Du
foie , il fort la bile , qui fe déchargé dans la véjicule du
fiel , & delà par deux conduits différens , une partie re¬
tourne dans le foie ; & l’autre, entre dans l’inteftin
jéjunum . fin pancréas , fort un fuc qui fe décharge dans
le duodénum , & les reins fervent à filtrer l’urine.
L’eftomach.efttout plein de glandes, qui fe déchargent
d’un fuc qui fert à la digeftion ; les glandes parotides ,
diftillent la falive , & dans le Pivert , qui vie de mou-
cberqnS;, qu’il prend avec fa langue, ces glandes diftil-
’lent un fuc vifqueux , comme de la glue. Il y a
des glandes proche de toutes les jointures des os, d’où
il fort une. limphe quien facilite le frottement ; il y
en a au coin des yeux , qui donnent une humeur qui
Iqs humeéle , & qui eft la matière des larmes: la peau
en eft toute pleine , & le fang fe décharge de fes féro-
fités- par. la fueur. Quelques animaux ne fuent point ,
comm e le chien & la plupart des reptiles & des poif-
fons ; d’autres tranfpirent fort peu, d’où .vient qu’ils
confumenr peu de leur fubftance , & peuvent jeûner
H O N 13
long-temps ; au lieu que les hommes , dont la peau eifc
moins compacte , rendent plus de la moitié deleur nour¬
riture par la tranfpiration , & font de tous les ani¬
maux ceux qui peuvent le moins jeûner.
Tous les vifcères ont une tunique particulière, qui
les enveloppe , laquelle en fe relferrant , & fe dilatant,
par une elpéce de fyftole & de diaftole , fait fortir de
ces vifceres une humeur. Le pancréas , le foie & la rate,
qui en rendent peu , ne font enveloppés que d’une tu¬
nique fort mince , au lieu que les reins , qui rendent
une grande quantité d’urine , font enveloppés d’une tu¬
nique double & épailfe. Le cerveau eft enveloppé de la
dure-mere , qui envoie par fa contraction des efprits ani¬
maux par tout le corps.
Les nerfs font les organes des fens , & l 'attouchement
qui eft le fens le plus général, & auquel' on peut rap¬
porter tous les autres , n’eft autre chofe que l’extrémité
des nerfs, répandus par tout le corps , laquelle étant
ébranlée , par quelque objet extérieur , fi le nerf eft re¬
lâché , foit faute d’efprits, comme dans le fommeil , ou
à caufe de quelque obftruélion , qui empêche que les et-,
prits , qui partent du cerveau , ne viennent le remplir ,
comme dans les paralytiques ; alors ce mouvement ne
palfe pas plus loin , & l’ame n’a aucune perception de
l’objet ; mais fi le nerf eft tendu par les efprits qui le
rempliffeut , alors ce mouvement fe communique au
cerveau , qui eft le fiége du fens commun , & fait que
l’ame apperçoit l’objet , & le lieu où l’objet , agit d’une
maniéré inconnue , fans appercevoir le mouvement des
nerfs, par lemoïen defquels elle n’apperçoit les objets,
ni ce qui fe palfe dans ces nerfs , quand elle veut pro¬
duire quelque mouvement.
HONTE LISES. ( artères & veines ) Il y a trois artères
de ce nom. La honteu fe interne , la grande , & la pe¬
tite honte u Je externes.
La honteufe interne eft la quatrième des branches
quinailfent de l’iliaque interne ou hypogaftrique. Elle fe
partage en deux , près de fon origine. La première bran¬
che, fournit des rameaux aux véficules léminales , aux
Ï4 H O R
proftates, & fort du baflin, au deflous de la fymphife des
os pubis , pour fe diftribuer à la verge le long des corps
caverneux dans l’homme , à la matrice & aux parties voi-
fines du vagin dans la femme , & fe nomme la grande
honteufe externe. La fécondé branche fort du baffin , par
la grande échancrure feiatique , glilfe derrière l’épine
de l’ifchium , vient gagner la face interne de la tubé-
rolité do cet os , & fournit pour l’ordinaire trois ra¬
meaux., dont lé premier eft l’hémorrhoïdale externe.
Les autres vont fe perdre dans le tilfu fpongieux de/
l’urethre, & dans la cavité des corps caverneux.
La petite honteufe externe naît de l’artère crurale.
C’eft le premier des trois rameaux que cette artère jette,
dès fa fortie du bas-ventre. La petite honteufe commu-
nique avec la grande externe fe perd avec elle dans
les parties deftinées à la génération.
Il y a deux veines honteufes ; l’une interne, l’autre
externe , qui nailfent où finiflent les artères, & vont
en montant , comme celles-ci defeendent , fe jetter ,
l’interne immédiatement , & l’externe par le moïen de
l’interne , dans les iliaques internes.
HONTEUX. Se dit des parties qui concernent les
organes de la génération , que l’on a allez bifarrement
appellées honteufes , en même tems que nobles. Voyez
Génitales.
HOQUET. Lorfque les matières âcres, arrêtées à
l’orifice fupérieur de l’eftomach , le picotent & l’irri¬
tent, cela caufe dans les nerfs des mouvemens convul-
fifs ; ces mouvemens palfent dans le diaphragme voifin,
ce mufcle agité, chalfe l’air du poumon , l’air chalfé
fortant rapidement par la glotte , heurte contre l’épi¬
glotte, & produit le fon qui fait le hoquet.
HORDÉIFORMES ( Ganglions ) M. Vieulfens a
donné ce nom à de petits ganglions que forme le nerf
intercoftal entre chacune des vertebres dans tout fon
trajet. Apparemment parce qu’il a cru trouver dans ces
petites parties quelqu’image d’un grain, d’orge.
HORS DE RANG. Nom que l’on donne au qua¬
trième os de la première rangée du carpe , parce qu’il
H ITM if
®’eft pas placé dans la même direction que les autres,
mais fur le cunéiforme, fur lequel il fair une éminence
que l’on apperçoit à la partie interne du carpe qui ré¬
pond au petit doigt. Voyez Pijîfirme.
HOUPPE DU MENTON. M. Lieutaud eft l’inven¬
teur de ce nom , & il l’a donné à toute cette malle
mufculaire qui recouvre le menton >, & que les Anato-
miftes qui l’ont précédé , connoiiToient fous le nom de
mufcle mentonnier ou quarrè. Il eft le premier qüi ait
bien développé fa ftruéture. Cette mafle forme deux
mufcles féparés par le ligament de la lèvre inférieure,
qui monte tout le long de la fymphife. Le mufcle de
chaque côté prend naillance des inégalités de la folle du
menton au-deflbus des gencives , entre la faillie que fait
l’alvéole de la dent "canine , & la ligne d’union. De-li
fes fibres fe répandent en tout fens comme autant de
raïons. Celles du milieu font les plus courtes , & vont
directement à la peau du menton. Celles qui font à la
circonférence , font inclinées à proportion de leur éloi¬
gnement du centre. Les fupérieures vont fe rendre à
toute la lèvre inférieure. Suivant M. Petit l’Anatomif-
te, les fibres de ce mufcle qui vont fe rendre à la peau
pénétrent entre celles du mufcle quarté.
Lorfque la houppe du menton fe contracte , elle tend
à élever la lèvre inférieure , & on voit pendant cette
contraction, fur la peau du menton, une grande quan¬
tité de petits enfoncemens qui font faits par les fibres
de la houppe qui s’y terminent.
j Houppes iierveujes. Voyez Mammclons de la peau ’
HUMBLE. On donne ce nom au mufcle abbaillêur
de l’œil , parce qu’il fait regarder la terre , ce que l’on
prend pour une marque d’humilité. Voyez Abbaijfeur.
HUMERALE (Artère). Cette artère naît de l'artère
brachiale, immédiatement au-delfousde la thorachique
inférieure. Elle émbraffc le corps de l’humerirs , & fe
porte de dedans en dehors, en donnant quelques ra¬
meaux aux parties vojfines , & vient fe diftribuer ait
■ deltoïde en fe gliffant foqs ce mulcle.
ï6 HUM
HUMERUS. Nom que l’on donne à l’os qui forme
le bras,
C’eft le premier & le plus grand des os de lextré-
mité fupérieure. Il eft irrégulièrement cilindrique , &
placé entre l’omoplate & l’avant-bras. On le divife en
corps & en extrémités.
L’extrémité fupérieure fe termine par une éminence
arrondie, recouverte d’un cartilage très-poli. Onlui donne
le nom de tête : au-delfous , l’os eft étranglé , & on ap¬
pelle cet étranglement le col de l’ humérus.
Au-deifous de la tête , on trouve deux tubérolïtés
confidérables. La plus grofle eft en devant , elle femble
fe continuer fur la furfâce de l’os par une ligne qui deC
cend jufqu’à fa partie moïenne. Cette tubérolité porte
plufieurs empreintes mufculaires.
La fécondé eft plus faillante, quoique plus petite ,'
& placée plus en dedans. Elle ne porte qu’une empreinte
mufculaire, & paroît aulli fe continuer par une ligne
qui defcend fur la furface de l’os , mais beaucoup moins
loin que la précédente.
Ces deux tubérolïtés font féparées l’une de l’autre par
une lïnnofité qui porte le nom de bicipitale , parce
qu’elle livre palfage à un des tendons du mufcle bi¬
ceps. Elle fe continue le long de l’os jufqu’à environ
la quatrième partie de fa longueur , & fe termine par
une empreinte mufculaire aflez confidérable, & plus
ou moins raboteufe. Les deux bords de cette finuofité'
font formés par le prolongement des deux tubérolïtés
dont nous venons de parler. On remarque dans les
lieux où ils fe terminent , plufieurs empreintes mufcu¬
laires.
Le corps de l’os eft cilindrique. Vers fon milieu on
voit une empreinte mufculaire raboteufe , & comme
fourchue. Une déprelfion oblique qui eft tout auprès,
& un peu en dehors , fait paroître cette partie comme
torfe.
L’extrémité inférieure eft large, applatie , & un peu
courbée en devant. On y remarque deux apophyfes
qui
HUM.. *7
qui portent le nom de condiles ; l’une eft interne 8c
î’âutre externe. Le condile interne' eft inégal , court ,
fort Taillant , & répond précifément au milieu de la tête
de l’os. Le condile externe a la forme d’une crête oblon-
gue, raboteufe , &. répond à la groil'e tubérofité de
l’extrémité fupërieure.
Entre les deux condiles deftinés à l’infertion des muf-
cles.j'on remarque trois autres éminences deftinées à
l’articulation du bras avec l’avant-bras. Il y en a deux
qui font féparées l’une de l’autre par unépétite cavité,,
ce qui repréfente allez bien une poulie ordinaire. Ces
deux éminences reçoivent le cubitus. La troilîéme eft
un peu arrondie en forme de tête ; elle eft un peu ap¬
puyée fur le condile externe , & s’articule avec le ra¬
dius.
On remarque, encore à l’extrémité inférieure trois
cavités, dont deux font antérieures, & une poftérieure.
Des deux premières, l’une eft au-delTus de la poulie,
& l’autre au-deiîus de la petite tête. La troilîéme eft
beaucoup plus conlidérable.
_ Cet os eft formé , à fes extrémités, de fubftance fpon-
gieufe , recouverte d’une petite lame de fubftance com-
paéle qui livre paffage à lin grand nombre de petits vaif-
feaux. Le corps de l’os eft formé de fubftance compare
fort épaiffe ; il eft creux dans cette partie , & on re¬
marque dans fa cavité , de la fubftance réticulaire pour,
foutenir la moelle.
Dans l’enfant les deux extrémités font épiphyfes.
L’os du bras eft articulé par fa partie fupérieure avec
l’omoplate. Cette articulation eft environnée d’un fort
ligament capfulaire , qui s’attache par une de fës ex¬
trémités. , tout autour du bord de la cavité de l’omo¬
plate , & par l’autre au: col de l’humérus. Ce ligament
eft percé dans l’endroit qui répond à la finuofité bici¬
pitale , pour laiffer pafler le tendon de la longue por¬
tion du biceps qui paffe dans l’articulation, & fort par
cet endroit. On remarqué fur le ligament capfulaire d’au-'
très bandes ligamenteufes très-fortes, qui y font adhé-
D. de Ch. Ternit II, B
«ft BYD
tentes , & femblent y avoir été ajoutées pour en aug#
inenter la force.
Son extrémité inférieure s’articule avec l’avant-bras,
it cette articulation eft fortifiée par un ligament cap.
fulaire ,& par deux troulfeaux de filets ligamenteux
ramaffés enfemble à leur extrémité qui s’attache au
condile.
M. Winflow eft le premier qui ait fait connoître
la véritable pofition de cet os, ce qu’il eft abfolument
néceffaire de bien retenir pour en pouvoir réduire les
fraélures. Lorfqu’on le confidere dans fa fituation na¬
turelle , c’eft-à-dire , couché le long du corps , la pau¬
me de la main en dedans . la tête eft tournée en ar¬
riéré & en dedans , la greffe tubérofité es dehors & en
devant , le condile externe eft tourné autant en devant
qu’en dehors , & l’interne eft autant en arriéré qu’en
dedans.
HYDATIS. Tumeur qui fe forme à la paupière fiipé-
lieure. C’eft un Kiite rempli de graillé ou de matière
graiffeufe femblable à du fuif; d’oà il réfulte une efpéce
de ftréatome qui . paraît d’avantage quand l’œil eft fermé,
que quand il eft ouvert. Cette tumeur eft ronde 8t
plate s elle approche beaucoup de la nature des loupes.
Au refte, la méthode curative eft la même. On tente
de la fondre en appliquant delfus pendant longtemps un
emplâtre de diabotanum.Souvent ce ièul remède réuffit ;
cependants’ilétoit infuffifant, fi la matière au lieu defe
fondre , devenoit de plus en plus èpaifîe, fi la tumeur
groffiffôk , il faudrait en venir à l’opération , & l’em¬
porter avec fon Kifte, comme on ferait une loupe. On
tient la paupière ferme , foit avec le fpeculum oculi,
foit avec le» doigts; on Fait une incifion à la peau fui-
vant la reélitude des fibres , en prenant garde de- ne pas
ouvrir le fac qui contient l’humeur; on tire le tout en.
femble , ce qui fe pratique avec afîêz de facilité ; car la
tumeur étant découverte , pour peu qu’on la preffe par
les côtés , elle fê manifefte au.dehors , & avec une aîrigne
©n la fait fbrtir toute entière:; on traite enfuite la plaie
h y p if
3e la maniéré qu’on foigne celles qui ont lieu après l' ex¬
tirpation des loppes. Voyez Loupe.
HYPRËhlTEROCELE. Hernie du fcrotum cauféç
par la chiite de î’jnteffin & la préiènce d’eaux qui s’y
trouvent auffi renfermées, plie fe guérit à la maniéré des
autres hernies ; particulièrement comme l’enterogèie ïç.
l’hydrocèle. Voyez Enterocele & Hydrocèle.
HYDROCELE. Tumeur du fcrotum produite par
un amas de fçrofité d^ns fes rpernbranes. Ç’ell une faufle
hernie qui fe traite comme les hydropifies dont elleformp
une efpéce.
Quand les rçmédgs intçtnes & externes ont été infuffi.
fans pour évacuer les eaux contenues dans le fcrotum , il
faut en venir à la cure Ohirurgipale, c’eft-à-dipe à l’opé¬
ration. Il s’agit de /tonner jfiue px eaux par l’ouverturq
du fac. Qr cette ouverture fe faifoit autrefois avec une
lancette , ou par pu féjan , ou par de§ cauftiques ; aujour-
d’hui l’on préféré, le trocar. Cet inftrum.ent reifemble
au trocar dont qh fait ufage dans la p.araçenthpfe de
de l’pbdç>men , excepté qu’il pft un peu plus petit ; dÿ
refte on l’ emploie de la mêiqp. manière. Voyez tracar.
Après avoir relpyé le .fcrotum avec la main gauche,
le Chirurgien le prefle un peu de haut en bas , afin que
les eaux pouffent yers la partie inférieure ou il va faire
fa pondion. Quapd la pe^U e|t affez remplip tendue;,
il enfonce tout 4’un cqpp fon trocat , & la}flant la ca¬
nule dans la plaie , il retire le fer- de i’inftrumeut, Sç
1 aille évaGupr le§:e_aux firiyant les régies prefçrjtes à l'ar-
Ï cic paraccnthefe; c’df-à-dire . petit à petit , ï: d’ioccr-
valle en igtprvpllp, ftyant foin pqpr cet effet , de Jour
cher la canule avec un pecit -tampon de charpie. Lorfque
i’eau s’eft entiésemept l’on met pour topt appa¬
reil une. emplâtre de cérufe fur l’oiiy.erture faite par Ifinff
trament. Cefte opération n’eft que palliative (Sf ,n’ em¬
pêche, p§int: [es e^qx de s’^mgjfTer de îjouvepii.-EQur gué¬
rir r^ifgleHtint, il faudrait fç fervir des cauftiqftas.
Après avoir pr|p§té le mal.adepar les remèdes généraux,
on applique une .traînée de qajjfèges potentiels le long
de. la tumeur, §i qu§nd k§ cautères figt-fait le.ur s$Eêt, ÿ.
B îj
'2.0 H Y D
faut fur l’efcarre ouvrir la tumeur dans toute fa longueur,
& jufqu’au fond du fcrotum , afin qu’il ne relie point de
fac. On emplit la plaie de plumaceaux, on procure la
fuppuration qui entraîne les efcarres & les membranes
altérées par le féjour des eaux. Il faut dans cette opéra¬
tion fe donner de gardé de toucher aux tuniques pro¬
pres du tellicule.
Quand toutes ces parties ont fuffilamment fuppuré,
que la plaie eft bien mondifiée , on travaille à procurer
une bonne citatri.ee qui. fe fait par l’union du tellicule
au fcrotum & aux membranes , lefquels fe joignent tel¬
lement enfemble, qu’il ne relie plus de vuide entre ces
parties.
Cette méthode eft, félon M. Dionis, la meilleure &
la plus sûre ; elle feroit aulfi à préférer , fi elle n’étoit
pas la plus longue & la pfus douloureufe. Les Chirur¬
giens fouvent la propofent inutilement , & font obligés
c’en revenir au Trocar.
HYDROCEPHALE. Hydropifie de la tête. Cette
maladie eft prefque incurable li elle ne l’eft pas tout-à-
fait. Quand les médicamens internes recommandés dans
Thydropifie en général n’ont pas réufii', il faut recourir
au trépan. Voyez Trépan.
HYDROENTEROMPHALE. Hernie mixte de l’om¬
bilic, dans laquelle l’inteftin qui fait tumeur fe trouve
accompagné d’un amas de férofité. Elle fe guérit comme
l’enteromphale & l’bydromphale.
HYDROEPIPLOMPHALE. Hernie mixte de l’om¬
bilic formée par un amas de férofité: & par le déplace¬
ment de l’épiploon. Elle fe traite comme l’hydromphalé
& l’épiplomphale.
HYDROMPHALE. Faulfe hernie de l’ombilic occa-
fîonnée par la préfence d’une certaine quantité d’eau
épanchée. C’eft une hydropifie de l’ombilic. Elle peut
fe diflïper par des remèdes réfolutifs , principalement
quand elle eft petite. On met fur la tumeur une épongé
imbibée d’un vin dans lequel on aura fait bouillir des
fémences de cumin & de lupin, des fleurs de fureau, de
camomille & de rofes, de l’écorce de grenade, des bayes
H Y G aï
ile laurier &• du fel commun. Quand ces réfolutifs. ne
réunifient point, il faut faire la ponâion à l’ombilic.
’ L’on fe fert pour cçt.te opération d’un trocar long de
trois doigts, auffi menu qu’un petit tuïamde-plume, &
garni de fa canule; on le plonge dans le milieu de la
tumeur, puis on poulfe la canule de façon qu’elle.. entre
dans l’ouverture , & ayant retiré l’inftrument ; qui. rem>
plit la canule, on laide écouler l’eau .en differentes repri-
fes, dans la crainte de produire un affaillément fubit,
"qui nuiroit au malade ; puis on met fur'la petite plaie
une emplâtre de cérufe & l’on applique le bandage du
corps avec le fcapulaire.
HYDROPHYSOCELE. FaulTe hernie du fcrorum
caufée par des eaux & de l’air. Elle fe traite comme l’hy-
drocéle.
: HYDROPNEUMOSARQUE. Tumeur 'formée par
la préfence d’eaux , d’air & de chairs.
HYDROSARQUE. Tumeur aqueufe & charnue. On
emploie pour la cure de cés tumeurs les moïens qui font
d’ufage pour celle des hydropifies & des loupes. Voyez
Jîydromphale ,Sarcomphale, Loupe.
H YGROCIRSOCELE. FaulTe hernie du fcrotum.-
Hydrocèle variquepfe ; cette tumeur éft caufée par un
épanchement . d’eau dans le: fcrotum, & des varices aux
va idéaux ipermatiques. Voyez Hydrocèle 6* Cirfocele.
! H YGROPHTA LM 1QUES. On donne ce nom aux
conduits excréteurs de la glande lacrymale. Il y "en a fept
ou huit dans l’homme. Iis glilTent entre la tunique in¬
terne de la paupière fupéïieute & le tendon de fon mufcle
fele.yeuf; Ils percent cette tunique le long de.s tarfés &:
dépofent en ce lieu- une humeur claire, déterfîve, péné-«
trante , un peu falée , dont l’qfage eft de lubréfier la fur-
face du globe de l’œil, & d’empêcher que les frotemens
de îa paupierë ne foient douloureux. Cette humeur eft
la matière des larmes telle s’epaiffit quelquefois au point
qu’on l’a vue formër de petites pierres. Ces: conduits
font extrêmement fins & difficiles .à trouver dans l’hom¬
me, ce qui fait qu’on fe fait communément . pour les dé¬
montrer d’yeux de bœuf , dans lefquels ils. font très-vifi-
13 iij
te H Y M
blés. Pour les découvrir dans l’homme , il faut laifleè
tremper la paujûere quelques momens dans l’eau froide,
& après avoir oté l’eau fans l’efluïér, on fouffle d’efpace
en efpace avec un petit tutàu fur la furface de la mem¬
brane. Il faut que lé fipho'n fbit bien proche fans la tou¬
cher, afin que le vent Féul découvre les orifices dé ces
tuïàùx & lés rende vifibles èn lés rempliftant. Cettè mé¬
thode eft celle de M. Winïlow. M. Lieutaud confeillé
d’emportér là globe dé l’oèîl avec la glande làcrymale &
les paupierés , & dit qu’àprès lihe ou deux heures de ma,
cération éës vàiHéaux paroiftent très-bien.
HYMEN. Les Anatomiftes ont donné ce nom, à une
mémbiànë cpii çft placée à l’orificé du vagin dont elle ré¬
trécit l'entrée. G’èït Un rëbotd: membraneux piiifé dans
fon contour, fa forme varie beaucoup & cependant eft
cothmühément circulaire. On à beaucoup difputé fur
l’exil’tence de cette membrane. Ub .grand nombre d’Ana;
tomiftes célèbres l'ont âdttiîfe, & d’autres l’ünt rej Cirée.
L’ôpinibn là plus re^ue aujourd’hui eft qu’elle exifte éri
effet fous ünè forrhe trèS-vàriéè dânS les différebs fiijets,
& elle fe trouve dans les filles dont lè vàgfii h’a point été
attaqué de ihàîàdie, & qui, n’y ont permis l’intrôddéiioa
d’àuciià cbrpàétrànger. Elle fé déchire dàn's lès prCmie;
res approches, & c’eft ce déchirement qui donne le fang
que les femmes rendent ordirtairfeméUt éh cette occa-
fion. Les débris qui en réfuirent forment léstafonçules
jnyitifôrmes. On a vu dés perfoùnèsqùi ont Coûta fans
que cettè membrane fe foit rompue, ce qui eft facile à
coinpiendré fi oii fiippofé que rorificè ait été allez large
Jour permettre fintroduûion du membre viril d’un
omme en qui cèttp partie, éroit plus grêle qu'elle ne
l'clb ordinairement. On eïï obligé én pareil cas de faire
ünë ou plufîéurs incifions pour iàcilirêr la fortie de l’en—
faut lors dé l’accouchement;
Hym'en - iùückè. C’éft une grande incommodité ,
& qui exigé ûnè opération ahfti préllànte , que fa clô¬
turé entière de la vulve. Quand une fille vient aa
mondé, il ne faut jamais oublier dé vifiter fi elle eft
fendye , & fi l’hymen eft percé. Quand les lèvres font
H Y © *3
âmes enfemble, il. faut les réparer , &. quand l’hymen eft
bouché tout-à-fait, il faut. le perces. Pour cesdeux opé¬
rations on fe fèrt du biftoüri. Qn coupe fuivant la-, trace
naturellement indiquée par la fente des lèvres, & pour
l’hymen on pratique une petite mcifiou-, qu’ilïvautpour-
. tant mieux faire plus, grande que plus, petite-,. maisqu’on
exige communément petite, ©n empêche les- parties de
fe réunir, en interposant, des bourdonnets.fecs , & en
féchant les bords divifés. On ne peut abfolumentie dif-
p enfer de féparer les grandes lèvres, quand' elles., font
unies ainfi contre nature ; pour l’hymen ilpourroitexif-
ter bouché fans inconvénient jufqq’au tems des régies ;
.auquel tems il fàûdroit de nccellité i’ouvrk ; mais il eft
.plus raifonnahl.eide le percer dans l’enfance , que d’at-
.t-endre à la faifon- de l’adolefcence , où la pudeur gêne
les filles , &. leur caufe fouvent de très-facheux. acci-
dcn's.
HYO-EPIGLOTTIQUES. Petites fibres mafcuiaires
qui vont de l’os hyoïde à l’épiglotte.
HŸ OGLOSSES :petits mufclesqui vontdê l’es hyoïde
à la langue. Ils s’attachent non-feulement à la^bafe de
l’os hyoïde, mais . encore à- une portion de fes cornes ,
& même aux . petits. cartilages qui s’élèvent fur la: jonc¬
tion des cornes avec la bafe. . Ces attaches ont. donné
lieu à des Anatomiftes. d’en faire trois paires de muf-
clès , auxquels ils. ont. donné les noms dé Bafio-glo(Çest
Çérato-glojfes. & Chontho-glojfes. L’ufage de ces muG-
clés eft dé tirer l’os hyoïde en enhaut vers la langue.,
ou bien d’abbailfer la langue , & de l’approcher de l’os
hyoïde. .0:
, HYOÏDE (Os) ou os de la langue. Nom d’ün pe«
tit os en forme de croiffant , fitué antérieurement à la.
bafe déla langue, entre 1-es déuxangks. delà mâchoire
inférieure. Les Anciens le nommoient:. Ypfitoïde , par¬
ce qu’ils fe comparoient-, pour la forme , a une lettre
-grecque, U\ nommée Uffilon^ % que imusconnoiffons .
fous le nom d’I -Grec.
L’os hyoïde . eft: divifé ên cinq- pièces., ia- principale.
Y4 _ H Y 0
s’appelle la bafe. Les quatre autres s’appellent les co /*-»
nés. Il y en a deux -grandes & deux petites.
La bafe de l’oS hyoïde eft fa partie là plus confidé-
rable ; elle eftpofée tranfverfalement , & on la lent
•fous le doigt au-defl'us de la'poinme; d’Adam. Elle, eft
courbe, un peuconvexe en dehors, & concave en de¬
dans. La face convexe ou antérieure porte dans fon mi¬
lieu une petite éminence perpendiculaire , quife termine
fupérieuremént par un petit tubercule pointu, de cha¬
que côté duquel on remarque une petite facette muf-
culaire. Inférieurement on obferve auffi deux facettés
femblablés , mais plus grandes. La face interne eft con-
:cave & polie. Le bord fupérieur & l’inférieur font ar¬
rondis.’ Les deux extrémités fe terminent par de peti¬
tes facettes cartilagineufes , ovales^ poiir leur articula¬
tion avec les cornes.
Il y a deux grandes cornes , une de chaque côté. Elles
font attachées aux" extrémités de ilà bafe par de petits
cartilages qui s’efFacentprefqu’entierement dans le grand
âge en s’oflîfiant. On diftingue’ ces; cornes en racine ,
en pointe Sc-eaT-foriion tnoïe'nkeï.l.s racine eft cette
partie -dedamorne qui s’articule -avec: la ;bafe ; elle eft
un peu plus épàiïic & plus' large’ que Je refte. La
pointe fe termine: par une petitertête arrondie & carti-
lagineufe. La partie: moïenne éftran peu; élargie & cour¬
bée en bas. La direction désdeux. cornes eft telle, qu’elles
fe portent obliquement en arnérev-éts lé fond de la bon-
-che , ch s’ écartant l’une de l’autre.
Les petites. comes -font, deux; petites pièces cartilagi¬
neufes qui ne s’olfifient fouvent que fort tard. Elles font
placées furdJunion dés grandes avec la bàfe', & inclinées
am peu' en arriéré & en dehors.' Leur volume varie ; on
trouve quelquefois àdeur extrémité fupérieùre: dé petits
grains, de ,1a même matière , attachés lés uns aux autres,
par un petit .ligament; plus ourmoins cartilagineux, qui
va s’attacher.' à l’apophyfe ftiloïde. On croit que la foü-
pleffe des petites cornes peut contribuer à la délicatcffe du
Æhant ffentimentqùi ne paroît gueiésprobiable.
* HT P ■ ■ M
■ L’osTiyotde eft attaché aux parties voifhies par plu-
-lïeurs Iigamens. Outre les deux qui vont des petites cor¬
nes aux apophyfes ftiloïdes j il y. en-adeux autres dont
une extrémité s’attache à la pointe cartilagineufe de.
la grande çbrne ,' & l'autre à Tapbphyfé fupérïeuie du
cartilage thyroïde. GesTigamens'îont courts, forts, &
ron trouve fouvent- au -milieu- un petit- grain' offeux.
La langue eft appuyée, fur l’os hyoïde qui lui fert de
bafe 8c dort elle partage les mouvémehs'qui fe font pat
le moïen de' cinq paires de müfcleS y tiois defquéllés
font plkeéës au-defliis de cet os, & deux au-deffous.
Gès müfclèsTbnt fie Géni-hÿôzdien-, le' jlflilô-hyôïdzën,
le Stilo-hyàidien- , le Coraco-kyoïdienÿke Stérno-hyoï-
dien.
' -Chacun dé cçs mufcles, en fe contractant féparément,
tire l’os hyoïde vers fon principe; mais s’ils fe contrac¬
tent tous à la fois,' ils abbaiiTent la mâchoire inférieure,
& ouvrent la bouche.- Il faut dans ce cas les confidérér
comme un feül mïîfclé , dont une des extrémités feroit
attachée à la poitrine, & l’autre à là mâchoire , & dont
-la •diréétion- fèroit changée par une poulie dont l’os
hyoïde tient la- place.
HYO-PHARYNG1ENS, Petits -mufcles qui - vont
•de l’os hyoïde , & deS parties qui en dépendent, au pha-
■rynx. On en diftingue trois paires, les B ajïo.p h aryngiens ,
des grands. les '-petits Cérato-phàryngietis.
HY O-T O YROIDIENS, ouTY RO-H YOIDIENS.
‘Tfem de là féconde paire -des- -muMes- Communs du la¬
rynx, Ils font plats & courts ; ils s'attachent par leur ex¬
trémité fupérieure , -en-- partie'- â'îa' bafe- en partie à
fa- corne de l’-os- hyoïde , d’où il? fe portent a. la -fitcê
latérale du cartilage thyroïde à laquelle ils s’attachent ,
^immédiatement au-deifus -dû flernokhyroïdien.. L’ufage
-de- ces mulcles eft de relever le cartilage thyroïde, &
de larynx ,- éc de le porter en haut vers l’os hyoïde, ou
-detirer cet- os en -bas vers le larynx!
HYPERO-PHARYNGIENS. : Nom d’une paire de
; petits mufclesi-qui s'attachent par une dé leurs extrémi¬
tés entre la luette Si l’apophyfe ptérigoïde de l’os
afr H Y P
fphénaïde , & par l'autre à la partie latérale & pofté*
ricure da pharynx. Ils ne fe trouvent pas toujours, & font
les mêmes que les périfiaphilo-pharyngiens , & les
palato-pharyngiens k
HYimSARCOSÉ- Voyez ExcreÇccnce.
KYPOCHONDRES. Ce font les deux régions Iaté*
raies dé la région épigaftrique , l’efpace contenu fous
les faillies côtes de chaque côtés. L’hypochondre droit
loge le foie en entier , le pylore, & une partie de l’are-
du colon i l’hypochondre gauche loge la groiïe extrémité
de l’eftomae , la rate,Sc une portion de lare du colon,
avec une partie du rein gauche.. On leur donne auffi,
le nom de Régions hypocondriaques. Voyez Abdomen.
KYPOCHONDRIAQUE. (région) Il y en a deux
de ce nom que l’on appelle Amplement Hypechondresé.
Voyez Hypochondresi
On donire auffi le nom S hypocondriaque , er fait de
maladie, à ceux qui ont les vifcéres contenus ' ns les,
kypochôndres , obfttués ou gâtés 5 &. par analogie aux
perfonnes triftes rêveufes, mélancoliques:, parce que
ceux qui' ont ces parties mal faines , font füjets à la
triftefle , au chagrin & aux inquiétudes.
KYPQGHYMA. Voyez Catàraüe.
HYPOGASTRE. Nom fpéeial que. porte là région,
hypogafirique. Il eft fitué immédiatetnalit au-ddius dit
pubis , & a à fes côtés les îles Ou. flancs., Voyéz Hypo-
gafiriquu
HYPOGASTRIQUE. Se dk des parties qui- con¬
cernent l’hypogaflre.
Mypogaflriqué. (artère & veine) Ori a donné ce
soin à l’èrtére & à là veiné iliaqaè interné. Voyez Ilia¬
ques.
Hypogajl'rique. (pléxtis) jCe plexus eft formé pat Ica
troutfeaux de nerfs qui delctndencdu pléxus méfenteri-
que inférieur, unis avec plafieurs. filets de l’ùn & l’autre
ïntercoftal poftérieur. Ori le trouve fitué. vis-à-vis. la.
dernière vertèbre des lombes) il fe partage en dieux:
ganglions applatis dont il fe détaché quantité de filets,.
<Jôi fe diftrib fient à toutes, lès parties renfermées: dans-
HŸP 17
it bafïrn de l’hypogàftre ; f|avëif à l’iritêftin reèlurn , aux
véficules féminàleS -, aux pibftatës-, à la veflre , & à la
matrice êhéz les femmes.
Hypogsijlrique. ( région ) G’eft celle qui fé trouve
immédiatement au-dellôus de Pèmbilîc, & au-d'eflus du
pubis ; elle fe divifé ëh trois comme lès autres régions
du bâs-ventrè. Celle du fniliéù gardé le nom de région
Aÿpogiijtriquç Où fiffipkmënt khypogajlre. Les deux
latérales prennent celui àc flancs , ou. de régions iliuqiies,
ou Amplement SUcs
HYPOGLOSSES. ( nerfs grands) M. Winfio'w donne
ce nom aux nerfs dé la neuvième paire cérébrale. Ils
naifTent entré lès érriiüèneès pyrà-midàlês, & lés éffiiriefU
ces oliyaires, par plufieurs petits filets , qui fe collent
enfemble pour former chacun deux troncs de nerfs , qui
percent la duré trière par dfetïx trous- fépàrés-, s’ unifient
aufli-tôt apres èh un feül cordon , qui de chaque côte
fort du crâne par le trou eôhdüôïdieh antérieur de Pris,
occipital; A leur fortie du crâné chàcûri d’eux adhéré à
la paire vagué & à là dixième paire ; dé-là ils pafiènt
devant le gros ganglion de l’ifatércoftàl , Te jettent entre
la jugulaire interne , & l’artéle carotMè , s’avancent à
côté du mufclé digaftriqùe; & vont gâgnter là làhgüfe. -
En pàffant entre la jugulaire & la carotide , chaque
cordon jette èn bas un ramèati qui fé difttibue aux
glandes jugirlaires -, au mufclé peaucier& aux autres parties
environnantes; Il en jettè tin autre derrière lé ganglion
de rintércoftal qüi defcend , fe S’unit àVcé la huitième
paire, puis un peu après, un autre , qui va aü înüfcie'
omo-hÿoïdièn , & au (terno-hyoïdien ; puis un ’troifiem'c
qui fe diftfibue aux mufclés du larinx. Chaque cordon
fè courbé érifuitè vers i’anglè de la mâchoire inférieure,
& s’avaneê fur le devant entré le moiclè ceraro-bàfîo-
glofîe , & le mylo-hyordien , fous lé génio-gloïFe. Il
donné des filets à tous ces mnfclés ,- & après cela fe
perd dans te langue, éncommuüiqu'arit avec les filets dû
rameau lingual fe avec ceux du lingual de là huitième
paire.
Mais avant que de fç courber vers l’angle de la riufc*
ft8 H Y P
choire inférieure , un peu au-deffous de l’apophyfe ftiloïdc
de i’os des tempes , il communique avec la première
paire cervicale; puis il jette un petit rameau au larinx,
. & un autre plus confidérable , qui defçend derrière le
mufcle fterno-maftoïdien , fur les niufcles antérieurs du
cou, & communique avec la première & la fécondé
paire vertébrale. Ce dernier rameau a auffi communi¬
cation avec la portion dure du nerf auditif , & même,
allure M. Winflow , avec les paires vertébrales Vivan¬
tes; après cela il fe termine dans les mufdes fterno-
Jiyoïdien & fterno-tyroïdien. > ,
HYPOPHORE. Ulcère ouvert , profond & fiftuleux.
. On le traite comme les fiftulés. Voyez Fi finie &
Z/lcere.
JJYPOPHTALMIE. Inflammation du globede l’œil,
fituée principalement fur, le derrière de l’organe.
HYPOPYON. Abcès de l’œil, fitué dans FépailTeur
de la cornée tranfparente , fur le derrière. Il couvre
quelquefois toute la prunelle & intercepte la vue. L’opé-
ration que l’on peut y pratiquer, c’eft de l’ouvrir adroite¬
ment avec une lancette. Voyez Ongle.
HYPOSPADIAS. On voit quelquefois des hommes
qui n’ont pas le gland percé dans l’endroit ordinaire^
•mais au-dellous , ou proche le filet. Cette incommo¬
dité oblige de lever la verge en haut pour uriner , &
s’appelle Hypofpadias , de deux mots grecs qui figni-
. fient percé en-dejfous. Ce vice vient fouvent de ce
qu’un enfant étant né fans avoir le gland percé, Sc ,
-fans que les parents s’en ïoient appèrçus , l’urine qui
-cherchoit à fortir s’eft fraïé un chemin proche le filet , qui
eft l’endroit de l’urètre .le plus mince. Ceux qui ont
cette incommodité ne peuvent engendrer , parce que la
femence ne pouvant penetrer dans la matrice , ne peut
y former de conception ; elle fe répand . aux côtés du
vagin, d’où vient la nécelfité d’une opération. Vo.'cien
quoi elle confifte ;> on prend un biflouri, & l’on perce
Je gland dans l’endroit où doit être l’ouverture natu¬
relle ; l’on coupe julqu’à ce que l’on foit dans la cavité
H Y P a?
de plomb , allez longue pour aller au-delà de l’ouverture
inferieure , afin que l’urine puill'e enfiler, la route de la
canule , & non l’ancienne ouverture : on travaille en-
fuite à refermer celle-ci, & pour cela, on rafraîchit les
bords par de petites incitions , & on en procure la
cicatrice. On laiife la canule dans l’urètre , en la te¬
nant attachée & liée autour de la verge avec un cor¬
donnet ou un ruban de foie , jufqu’à la parfaite guérï-
fon, afin que l’urine ne fortant plus par la première
ouverture , n’en empêche pas la réunion. Si on ne
pouvoit pas faire refermer ce trou , il faudroit pour lors,
couper le delfous du gland, depuis la première ouverture,
jufqu’à la fécondé , en le taillant comme une plume
à écrire avec un petit biftouri bien tranchant; dé cette
maniéré Farine & la femence fortiront à plein canal, &
iront à leurdellination. • .
HYPOSPATISME. Efpece d’entamure diftinguée
& pratiquée par les anciens. Cette opération fe faifoit
au front pour détourner les fluxions qui fe jettoient
fur les yeux ; elle confiftoit en trois incifîons en long
qui pénétroient jufqu’au péricrâne, elles avoient à peu
près deux travers de doigt de longueur ; quand les inci¬
tions étoient faites , on palfoit une fpatule entre le péri¬
crâne & la chair des mufcles fronteaux , pour couper
tous les vaiflèaux qui s’y trouvoient. Le mot vient du
grec , & fignifie Spatule en-dejfous. Mais l’opération
n’eft plus en ufage.
HYPOTHENAR.. La plupart des Anatomiftes don¬
nent ce nom à une malfe charnue qui fe trouve le long
de la plante du pied en dehors, & qu’ils regardent comme
un feul mufcle. Lorfqu’on la confidére attentivement, on
trouve qu’elle fe partage en trois mufcles , auxquels M.
Winflo'W a donné les noms de Métatarjien , de grand
& de petit Parathenar.
Hypothenar. (le grand) On a donné ce nom à un
mufcle du carpeplus connu fous le. nom de Métacarpien;
on la nommé le grand pour le diftinguer d’un plus petit
qui porte aufll le nom d’ Hypothenar , & avec lequel il
n’a aucune communication , quoique quelques Anato-
3® J A M
Eni‘‘es aient prétendu le contraire. Voyez Métacarpien.
Hypothenar. ( le petit ) On donne ce nom à un
mulcle , placé le long de la partie pollérieure , & un
peu interne, du quatrième os du métarcarpe. Il elt atta¬
ché par une de fes extrémités à l’os orbiculaire ou pi-
fiformé du carpe , & au ligament annulaire ; il fe ter¬
mine à l’autre extrémité , par un tendon court un peu
applati , qui s’attache à la bafe de la première phalange
du petit doigt. -Ce muüle n’eft que la plus petite partie
de celui que lés Anatomistes appellent ordinairement
Hypothenar. M. 'Winflow fait un mufcle particulier de
l’autre portion , qu’il appelle le grand Hypothenar ou
le Métacarpien. L’ufage du petit hypothenar eft d’écarter
le petit doigt des autres.
HYPOCRITE. Qn donne ce nom au mufcle abaif-
feur de l’œil, parce qu’il fait regarder la terre : mou¬
vement commun à l’humilité & à l’hypocrifie. Voyez
Jîbbaifiur.
HYPSILOIDE. Voyez Ypfdoide & Hyoïde.
HYSTEROTOMIE. Ce mot lignifie proprement
feétion de l’uterus. Il y a des Auteurs qui confondent
eette opération avec l’opération célàrienne, St en ce
fens on peut voir l’article céfarienne ; d’autres la regar¬
dent comme une opération limplement anatomique ,
pour la dilFeétion de l’uterus.
HYSTEROTOMOTOCIE. Opération par laquelle
on coupe la matrice. Voyez Cefarienne.
J.
JAMBE. Partie du corps , qui s’étend depuis le ge¬
nou julqu’aux chevilles du pied. On y diltingue la
partie antérieure qui fait le devant , St. la partie pofté-
rieure , qu’on nomme le gras ou le mollet. Tout le
monde fait quel eft I’ulage des jambes.
Jambes de bois ■ H y a différentes maniérés de faire
des jambes de bois , pouç fiibllituer aux jambes qui ont
J A M 3?
été emportées , ou par le boulet , on par une ampu¬
tation. Les unes font faites en forme de quille mince 3
par en bas, & fourchée à fa partie lupérieure , où die
eft plus épaiffe, & accommodée de maniéré à recevoir
le genou , comme tout le monde fait. D’autres s’ea
font tailler par des Sculpteurs de la même manière
que leur jambe naturelle , de façon qu’avec un bas , &
un foulier , à l’exception de la fouplelfe , il ne leur
manque rien pour cacher cette fubltitution , & en im-
pofent quelquefois , quand l’imitation eft bonne. Quoi¬
qu’il en foi* , il faut toujours que le Chirurgien préiîde
à la façon de ces faux membres & qu’il en cynnoilfe les
proportions.
La jambe de bois doit toujours être de la même gran¬
deur qpe la faine. Sa partie fupçrieure doit être çreufëe
pour recevoir le bas de la cuiliê ou le genou. Il doit y
avoir des rubans pour la lier & l’affùrer avec la cuifl'e ,
& un couffinet pour le placer fous le genou , de crainte
d’exciter une contullonau moignon,en le faifant porter à
nud fur le bois. Il faut aufli pour la fureté du bleifé , que
le bois foit ferme & liant. Durefte, c’ eft l’endroit où
l’amputation a été faite , qui détermine la façon de la
jambe de bois. Il eft néeeflàire qu’elle foit bien faite
& le moins incommode qu’il eft poffibte. On reeonnoît
qu’elle eft telle, quand le bleifé s’en fett fans gêne. Dans
les eommencemens , il eft vrai , l'étrangeté le fait
plus fentir ; mais dans la fuite on s’y habitue , & il n’y a
qu’un défaut à la jambe artificielle qui puifle incom¬
moder. M. Dioais rapporte à ce fujet la plaifanterie d’un
Officier , qui étoit tellement fait à une jambe de bois ,
qu’il montoit à cheval avec , & le trouvoit dans-toutes
les occafîons les plus périlleufes. Ayant- reçu un jour un
coup de moufquet dans là jambe dé bois , il s’écria à
l’ennemi, qu’zï était pris pour dupe , parce qu* il en
avait une autre dans fa vatife.
Jambes de ta moelle allongée. Ce font :d eux faîfceaux
médullaires très-confidérables , dont les extrémités anté¬
rieures s’écartent l’une de l’autre , & lés extrémités pofté-
tie mes s’unüfent , de forte que les deux fajfceaus re-
Il ' J A' M
préfentent un V romain. Ils font plats , beaucoup plu*,
larges en devant qu’en arriéré , compofés dans leur fur-
face de plulïeurs fibres médullaires , longitudinales , dis¬
tinctement faillantes. Leurs extrémités antérieures pa-
roiffent fe perdre au bas des corps canelés , & c’eft. pour
cela qù’on. leur a donné le nom de pèduncules du grand,
cerveau. On les appelle auffi cuijfes de la moelle allon.
gée , iras , grojfes branches , branches anterieures de la.
moelle allongée , ainfi tous ces mots font fynonimes.
Telles font les jambes antérieures. Les jambes pofté-
rieures font des productions latérales de la protubérance
annulaire , dans.laquelle le quatrième ventricule du cer¬
veau eft creufé. Elles forment de côté & d’autre dans
les lobes du cervelet , les expanfions médullaires , dont
la coupe verticale fait paroître les ramifications , qu’on
appelle arbre de vie. Ces jambes poftérieures de la
moelle allongée , s’appellent auffi pèduncules du cerve¬
let , branches postérieures , petites branches de la moelle
allongée. Voyez Bras de la moelle allongée.
Jambes du clitoris. Voyez Branches.
JAMBIER ANTÉRIEUR. C’eft un mufcle placé fur.
le devant de la jambe , entre le tibia & le mufcle exten-
feur commun des orteils. Il s’attache par fon extrémité
fupérieure , le long de la partie fupérieure de la levre
externe de la crête du tibia , & au ligament inter-offeur .
qui lie cet os au péroné ; de-là il croife fur le tibia en fe
portant de dedans en dehors , defcendlelong de la jambe
& après avoir paffé fous un ligament annulaire particu¬
lier. Son extrémité inférieure fe termine à la partie la-;
térale externe du premier os cunéiforme , & à la partie ,
pcftérieure du premier os du métatarfe.
Ce mufclefertàfléchirlepied,enapprochantfapointé
vers la jambe. Il fléchit encore la jambe fur le pied , &_
tourne la plante d’un pied de dehors en dedans.
Jambier grejle ou plantaire. C’eft un petit mufcle i
fort grefle & très-long ; fon corps n’a guéres que deux
pouces de longueur. Il eft attaché par fon extrémité
fupérieure , au-defTus du bord externe du condile ex¬
terne du fémur , & pafic fous le jarret. Son tendon , qui
? ' ’ eft
J" A R if.
cft fort long & grêle ', fe continue vers la partie interne
de la jambe , entre les deux ,umeaux &le loléaire , def-
cend tout le long du tendon d’Achille ^ &-y contrac^
te de très-legéres adhérences : à la 'partie intérieure
de la jambe , il s’en détache dés fibres aponévrouques
qui vont vers l’autre côté le perdre dans lesligâmens cap-
lulaires de l’articulation : environ un pouce aù-deiîoüs-
de cette divifion ,il fe termine à la partie poltérieure
& latérale interne du calcanéum , à côté du tendon d’A¬
chille. Il ne contracte aucune adhérence avec : fapoûê-i
vrofe plantaire dont on lui avoir cependant dvnné le nom,
parce qu’on Vf croyoit attaché. Celui dé -Jambier gréjle
qu’on y a lubfti,tué pàroît mieux lui Convenir. Il manque
quelquefois , & quelquefois aulli lôn extrémité fupé-‘
rieure s’attache plns^basi L’ufage de eémufclé cft jufqu’à
préfent fort incertain. Quelques-unes des fibres dé foa.
extrémité fupérieure fe portent auligamenreapfulaire de
l’articulation de la cuifTe avec la j ambe , peut-être em-.
pêche-t-il ce ligament d’être pincé dans les mouvemens
du genou.
Jambier pofierieur. Gn donne ce nom à un mufclè;
extenfeur du pied ,-fituê derrière le tibia- entre cet os ,
& le péroné. Son extrémité fupérieu-rés’-at tache à la par¬
tie fupérieure & interne du tibia , & continue à être1
ainfi attaché toutle long , & jüfqu’au milieu du ligament
inter-oifeux 5e du péroné.- Soit tendon paîTe derrière la
malléule interne } ou il eft reçu dans une. gaine liga-'
menteufe particulière , qui le conduit ainfi jufqu’à la
partie inférieure de l’os fcaphoïde du tarfe , où il fe ter¬
mine. Ce mufclë'dans toute fà partiëfupérieure eftpêîî-:
niforme , & communique quelques fois-avec le long cSf
tenfeur commun dés orteils , qui le’ iecbuvfè. Quelque^
fois ailfli; fon extrémité -inférieure-' â ùn-fecond-tendon',
qui s’attache à l’os cuboïde. Quand le jambier poité-
riêu’r agit féal, il étend le” pied qbliquèmént.e'n dedans.
JARRET. Nom que l’on donne à la partie poflé-
rietfrê de l’articulation delà cuilfe àyéé la jambe. -
JARRETIER-, on poplité. Petit niufcle placé ■ fpùs
lé jarret d’où -il tiré fon nom'. Il s-’âïtaéhè par nné'dé
D. de Ch. Tome IL G
24 î E J
les extrémités, qui eft aponévro tique, au bord extérieur d«-
condile externe du fémur , d’où il fe.pprte obliquement
vers la partie interne de la jambe , en s’élargilfant de
plus en plus , s’attache au ligament capfulaire de l’ar¬
ticulation, & fe, 'termine par fon extrémité inférieure
la partie latérale interne &_un peu. poftérieure du
tibia, environ deux pouces aurdelfous de fa tête. .
On regarde ce mijfcle comme un des fléchilTeurs de la
cuifle, mais il, ne-borne pas là (on ufage Lorfque la
jambe eft fléchie , il .la tourne de dedans en dehors , de
forte que la pointe, du pied rentre en dedans; Son atta¬
che au ligament çapfulaire de l’articulation; peut empê¬
cher cette membrane d’être pincée entre l’osde la çiiilfe,
& ceux des jambes dans leurs mouvemens.
JARRETIERES. { artères & veines ) Voyez Fo-
jpftlées. ■; Ç) .r;. ..
" • JECORAIRE j fynonime d’hépatique. . Il fe dit des
p_arties qui concernent le foie , appelle, en Latin Jeaur.
JEJUIÜUiM.. Ondonne ce nom au fécond des intef-
tins grêles , parce qu’on le trouve plusfouvent vuide que
les: autres, Ce- qui vient de la multitude- desvaiJTeaux
laétés dont il, eft fourni , lefquels ;enj.evènt prompte-,
ment la partie, la. plus fluide du chyîe qui y. eft contenu.
Il eft beaucoup plusTong que le duodénum , & moins
que l’ileum. Il eft d’une couleur- rougeâtre , ce qui lui
vient de la multitude des vaifleaux .lânguius qui s’y
diftribuent. ■ ' i: r:
Cet inteftin fait plusieurs circonvolutions au-deflus
du nombril : il n’elt pas poffible de: maïqucr R lieu
précis où il donne nàillance à l’ileum. -M: Winflnw veut
que l’on divife toute la longueur .de-çes deux inteftins
en cinq portions. égales , deux defquelles feront le jé¬
junum , & les trois autres , ou un peu plus , pour fi-
îeum. •; ; /
C’eft le jéjunum qui fait la hernie de l’ombilic , dans
lequel il s’engage ‘ordinairement avec , l’épiploon. Cet
inteftin contient un, très-grand nombre de valvules con¬
nivences qui font, fort xonfidérables. On trouve dans le
velouté de cet enteftin un grand nombre de petites
J U G 3$
glandes plus ou moins fenfibles dans les difFérens fujets.
Elles font ramaffees par petits pelotons en maniéré de
grappes oblongues & plattes. On les appelle glandes , ou
plexus glanduleux de Peyer.
JOUES. Les joues font les parties de la face fîtuées
immédiatement au-defl'ous des yeux , & aux côtés du
.nés. Elles font formées par les os de la pomette , & par
les îhufcles moteurs. des lèvres. Elles s’étendent depuis
l’orbite jufqu’à la marge du menton en hauteur , & en
largeur depuis le lobe de l’oreille jufqu’aux ailes du nés.
La peau dés joues eft très-fine , c’eft pour cela que fou-
vent elles font rouges, les vaifl'eaux fanguins paroilFant
d’autant plus aifément. Elles font le liège de la timi¬
dité & de la pudeur.
JUGAL. (nerf) C’eft un rameau de nerf qui fe dé¬
tache de la portion dure du nerf auditif , & appelle
communément rameau fupérieur. Il communique avec
plusieurs filets du nerf frontal , & par-là commence à
établir, une fymparhie entre le nerf de la cinquième
paire & le. nerf de la feptiéme cérébrale. Voyez Au¬
ditif. {Nerf)
JUGULAIRES, ( glandes) Corps glanduleux de dif¬
férent volume ^ mais communément de la grofleur d’un
aricpt , qui entourent la gorge & le cou. Les fupérièures
font les plus molles , les inférieures ont plus: de fermeté.
On en compte quelquefois jufqu’à quatorze & plus.
Comme les conduits excréteurs de ces glandes ne font
point encore découverts , on. ne fçauroit afiïgner leur
ufage... Néanmoins on les regarde comme lymphatiques,
& on croit qu’elles mêlent leur humeur dans le fangquî
coule pat les veines du cou.
Jugulaires, {■veines.') L’on donne ce nom aux veines
dont le tronc, fe rèncontre dans le cou. On les diftingue
eii interne & externe de chaque côté. La veine interne a
fes racines dans le cerveau & dans les finus de la dure-
mere; elle ramafle tout le fang des parties contenues
dans le. crâne , & fort de cette cavité par le trou dé¬
chiré , fê groffit déplus en plus par les différentes veines
36 J U M
qui viennent «les parties environnantes , & accompagne
en defcendant l’artère carotide dans fon trajet le long
de la trachée-artère, & va fejetter dans la fouclaviere
de chaque côté. La jugulaire externe, après avoir ra-
malTé tout le fang des parties externes de la tête par dif¬
férentes vénules qui groffilfent de plus en plus , & qui
portent des noms tirés de celui des parties dont elles re¬
çoivent le fang , communique avec la jugulaire interne,
moyennant de gros rameaux , qui vont de l’une à l’autre,
& fe divife en jugulaire externe antérieure , & en jugu¬
laire externe postérieure. L’antérieure reçoit le fang du
vifage & de la gorge , la poftérieure celui du derrière dé
la tête. Elles viennent enfuite fe décharger dans un tronc
commun , qui defeend le long de la partie latérale du-
cou, fous le mufde peauflier , & vont fe perdre dans
la fouclaviere de chaque côté , comme l’interne , &
quelquefois dans chaque axillaire, comme l’interne auiîi
quelquefois.
JTJMEA.UK. On adonné ce nom à deux petits muf¬
cles plats & étroits , fitués pr.efque tranfverfalement fous
le piriforme , l’un au-deifus de l’autre , entre la tubé-
•rofitéde i’ifchion , &le grand trochanter. Ils font unis
l’un à l’autre par une membrane particulière qui forme
une gaine où fe trouve logé le tendon du mulcle obtu¬
rateur interne. C’eft par cette raifon que M. Lieutaud â
conlîderé ces deux mufcles , comme n’en faifant qu’un ,
& lui a donné le nom de canelé. M. Petit l’Anatomifte ,
quilesconfidere fous le même rapport , appelle le mufelé
réfultant de leur union accejfoire de l’obturateur in¬
terne. Le jumeau fupérieur , ou la partie fupérieure du
canelé , s’attache par une de fes. extrémités à l’épine de
l’osifchium, & par l’autre à la partie fupérieure & in¬
terne du grand trochanter; le juméau inférieur fe ter¬
mine de même après avoir pris nailfance du bord pofté-
rieur de la tubéiofité de l’ifchium.Ces mufcles font par¬
tie des quand-jumeaux. Leur ufage eft d’écarter la cuilTe,
iorfqu’on eft debout , & d’aider à fa rotation quand oa
\dt allis..
J V M 37
'Jumeaux ( les grands ) ou gajlrocnemiens. Ce font
deux mufcles placés à côté l’un de l’autre à la partie
poftérieure de la jambe. Le premier de ces deux noms
leur a été donné , parce qu’ils le rellemblent , & ils
portent le fécond, parce qu’ils forment en grande partie
le ventre de la jambe, qu’on appelle aulli le gras &le
mollet. On nomme interne celui de ces mufcles qui eft
du côté du tibia , & externe celui qui eft du côte du
péroné. Ils font attachés chacun derrière la tubérofîté
de chaque condile du fémur , & leur tendon en paflant
fur l’articulation de cet os avec la jambe , fe colle à fes
ligamens poftérieurs. Cesmufcies en defcendant forment
par leur ventre, cette mafTe charnue plus ou moins grofle,
connue fous le nom de gras de la jambe. Le jumeau ex¬
terne eft plus large & plus grand que l’interne, & tous
les deux fe réunifient en un tendon commun très-fort &
très-large j qui va s’attacher a l’extrémité poftérieure du
calcanéum. On le connoît fous le nom de tendon d'A¬
chille , parce que les Poètes difent qu’ Achille reçut à
cette partie la bleflure dont il mourut : on l’appelle auflt
corde d’Hyppocrate. Il n’ eft pas formé parla feule réunion
de ces deux mufcles , mais encore par celle du tendon du
mufcle folaire. L’union de ces trois tendons a déterminé
des Anatomiftes à donner aux mufcles auxquels ils ap¬
partiennent le nom de triceps du pied. Les deux tendons
fupérieurs des deux jumeaux au-deffous de leurs attaches,
s’endurcifTent beaucoup avec l’âge , & fouvent au point
que les portions endurcies reflemblent à des os féfa-
moïdes.
Ces mufcles font très-forts , de même que le folaire ;
leur ufage eft d’étendre le pied , en tirant le talon vers
le jarret , & on voit combien leur action eft fréquente
& confidérable , puifque c’eft par leur moyen qu’on mar¬
che , qu’on court , qu’on faute. Ils peuvent aufli dans
quelques cas approcher la jambe du pied, &même fléchir
la jambe fur la cuiffe.
C iij
3g
ILE
I.
1ATRALEPTE. Nom que l’on donrioit autrefois à
uii Médecin qui prétendoit guérir les maladies par
les frictions , les fomentations & les applications d’on-
D IATRALEPTIQUE. Partie de la Chirurgie qui traite
des frictions , de l'application des linimens & des on-
guens.
ICHEUR. Sanie âcre , ou pus féreux qui découle des
ulcères j particulièrement de ceux qui attaquent les ar¬
ticles 5 les ligaméns , les tendons & les nerfs.
ICHOR- C’eft la même chofe qu’Icheur, Le mot La¬
tin s’ eft confervé en François.
ICHOREUX , qui tient de la nature d’une fanie fé-
reufe & âcre que l’on appelle Icheur ou Ichor.
ILES. Ce font les deux régions inférieures & latérales
du bas-ventre : elles font fituées au-delfus des aines , &
ont entr’elles la région hypograftique proprement dite.
Voyez Abdomen.
. Iles. ( os des ) C’eft ainlî qu’on appelle le premier des
os du badin , parce qu’il foutient une parue de l’intef-
tin ileum , ou bien parce qu’on peut le çonfidérer comme
la bafe des parties , que les Anciens, nommoient les
îles ou les flancs. C’eft lui qui forme les parties qui por¬
tent ce nom.
Ce n’eft que dans l’enfant que cet os eft féparé des
deux autres j car les cartilages intermédiaires qui les dif-
tinguent les uns des autres , s’ offifient de bonne heure ,
8c lçs trois os qui' font le badin , ne font, formés que
d’une pièce dans l’adulte , défignée fous, le nom d’os.
innominè.
Cet os eft le plus grand des trois qui forment le badin.
Il eft placé au-delfus de l’os pubis & de l’ifchion. Il eft
plat , plus épais à fa cirçonférençe que dans fon mi¬
lieu , qui eft très-minçe. Sa figure eft irrégulière. U faut
ILE &
fffimarquer dans cet os , fes faces , fes bords , & fa bafe.
La: face externe;.eft convexe antérieurement & iné¬
galement concave poftérieuremènt. Dans le milieu de
cette face , on voit un trou qui pénétre de haut en
bas dans la fubftance de l’os ,8c. donne paflàge à des vaif-
feaux fanguins. On y obferve une ligne femi-circulaire ,
un peu Taillante , qui s’étend depuis l’épine antérieure &
fupérieure , jufqu’à la grande échancrure fciatique. On
remarque encore plaiieurs autres traces mufculaires fur
cette face.
La face interne eft aflez polie, & également con¬
cave. Elle porte en arriéré une face articulaire ' & car-
tUagineufe, au moyen de laquelle cet os s’articule avec
l’os factum. Depuis la partie fupérieure de cette articu¬
lation, jufqu’au pubis , on trouve un rebord faillant.
plus arrondi dans les femmes que dans les hommes. C’eft
cette ligne qui diftingue le grand baffin du. petit , & on
la nomme le détroit dans les femmes.
Le bord fupérieur de l’os des.îles eft épais , arrondi en
forme d’arcade. La portion antérieure fe jette un peu en
dehors , & la poftérieure en dedans. Toute l’étendue /
de ce bord eft épiphyfc dans le jeune âge , & refte long¬
temps en cet état. On l’appelle la crête de l’os des îles ,
& on y diftingue deux lèvres , une interne , & l’autre ex¬
terne.
On remarque au bord" antérieur deux tubercules confî-
dérables qui portent, le nom à' épine. L’une eft fupérieure,
& l’autre inférieure,. Là première eft placée dans le lieu
où la crête fe termine en devant. Ceft où s'attache lc-
mufcle couturier, La fécondé que l’on appelle antérieure -
inférieure , eft un peu.plus.bas. L’intervalle qui les fé-,
pare eft marqué par une échancrure peu, profonde. Sur
la furface interne de l’épiü.e: inférieure , un peu au-def- .
Jus de la. cavité cotyloïd'e , & auprès de l’union du pubis
avec l’os des îles , on trouve une finuofité qui eft recou-.,
verte dans le frais , d’un cartilage pour le paffage des
.mufcles pfoas & iliaque, .
Le bord poftérieur eft plus court & plus épais que
. l’antérieur. Qn y remarque au® deux , épines : la fupé-.
G. i y.
4o I LE
rieure eft fort gtolîe , & appartient à la crête. Entre dés
-deux épineSjOn voit une échancrure , dont la profondeur &
l’étendue font fort médiocres. Au-deflbus de l’épineinfé-
rieure , on voit une autre échancrure fort grande , ter¬
minée inferieurement par l’os ifchium. On lui donne le
nom de fciatique fupérieure , ou de grande échancrure
fciacique. La partie inférieure eft la plus étroite & la
plus épailTe ; elle forme poftérieurement prefque toute
la grande échancrure fciatique ,, & antérieurement une
partie de la cavité cotyloïde.
L’os des îles eft fpongieux : par faréunion avec l’os pu¬
bis & P ifchium ; il aide à former une cavité affez profon¬
de que l’on' appelle cavité cotyloïde ou acétahule , dans
•laquelle la tête du fémut fe trouve articulée. Par fon
■union avec l’ifchium , il forme la grande échancrure que
l’on appelle fciatique ou ifchia tique , du mot ifchium ,
quoique ce dernier os n’en forme qu’une très-petite por¬
tion. On l’appelle Y échancrure fciatique fupérieure , ou
la grande échancrure , pour la diftinguer d’une autre,
qui eft entre l’épine & la tubérofité de l’ifchium, & qui
fe oomme petite ou inferieure.
ILEUM. On nomme ainfi le troiliéme & le plus long
des inteftins grêles , parce qu’il eft fitué en partie fur
■les os des îles. Il eft placé pour la plus grande partie
au-deflous du nombril , & fait un grand nombre de cir¬
convolutions dans ce lieu. Les circonvolutions latérales
font foutenues à droite & à gauche par les os des han¬
ches ou os des îles. Cet inteftin fe termine au colon avec
■ lequel il communique d’une maniéré particulière.
On remarque dans fa cavité un grand nombre de ces
replis , auxquels les Anatomiftes ont donné le nom de
valvules cotmiv entes. Il y en a cependant moins que
dans le jéjunum; leur étendue eft auffi moins confidé-
rable , & leur direction eft fort différente. Dans le jé¬
junum , & au commencement de l’ileum , ces valvules
font circulaires, & à mefure qu’elles fe portent vers
les gros inteftins , leur direéiion change , & elles de¬
viennent infenfïblement longitudinales. On trouve aulfi
dans cet inteftin de petits amas glanduleux , & ap-
î L I 4t
•glatis , auxquels cm a donné le nom de' glandes ou plexus
glanduleux de Peyer de celui qui en a fait la découverte.
On voit entr’autres un de ces pelotons qui eft fort con-
fïdérable, & placé à l’extrémité du jéjunum où il a en¬
viron deux travers de doigt de long.
ILIAQUE. Se dit des parties qui concernent les os
des îles ou les flancs.
Iliaque externe, quelques Anatomiftes ont donné ce
nom au mufcle moïen feffier , parce qu’il occupe en
dehors à_peu-près la même étendue que l’iliaque occupe
en dedans.
Iliaque. ( Mufcle) Ce mufcle s’attache à toute la face
interne de l’os des îles. Il rencontre le pfoas avant fa
fortie du bas-ventre, & fe confond avec lui; ces deux
mufcles ainfi unis paflent fous le ligament de Fallope &
f liftent enfemble dans une échancrure qui fe trouve entre
épine antérieure inférieure de l’os des îles & l’éminence
ilio-peétinée , dans une capfule ligamenteufe fort polie.
Son extrémité inférieure fe termine pat un tendon plat,
& va fe rendre au petit trochanter, & dans fon voifinage,
après avoir recouvert la tête du fémur. Ce mufcle eft
congénère du pfoas , & comme lui fléchit la! cuifle vers le
■ baflin , ou le baflin vers la cuifle.
Iliaques. ( art'eres 6* veines ) Quand l’aorte defeen-
dante eft parvenue du cœur , vis-à-vis la derniere vertè¬
bre des lombes , quelquefois un peu moins bas , elle fe
bifurque en deux grofles branches artérielles dont l’une
va à droite , & l’autre à gauche & qui poctent le nom
ÿ art'eres iliaques.
Il faut remarquer que cette bifurcation de l’aorte fe
fait en devant , & à gauche de la bifurcation de la veine
cave afcendante , ou inférieure.
Mais chacune de ces grofles branches après avoir fait
environ trois travers de doigt de chemin, fe partage en
deux autres branches, dont l’une, qui dans les'adultes eft
la plus petite, fe nomme Iliaque interne , ou art'ere hypo.
gajlrique , & l’autre qui demeure plus confîdérable s’ap¬
pelle Iliaque externe , ou Amplement Iliaque.
4». I L I
C'eft à l’endroit de cette divifton que l’on voit quel,
quêtais fortir dans le fcbtus les artères ombilicales.
L’artère hypogaftrique ou iliaque interne fournit en-
. laite quatre ou cinq branches principales. L’une & la pre¬
mière s’appelle petite Iliaque fupérieure , la fécondé eft
lafejftere > la troifieme eft la fciatique, la quatrième eft
la. honteuse interne ou commune.
Les veines iliaques naiflènt de divifions veineufes fem-
blables aux divifions artérielles des artères iliaques, & fc
réunifient en un feul confluent , d’où réfulte la veine
cave afcendante. On les diftingue comme les artères en
iliaque interne, & en iliaque externe.
iliaques. ( Glandes ) Corps glanduleux de différent
volume., qui fe trouvent vers la divifion des vaiffeaux
iliaques. On y remarque quantité de vaiffeaux lymphati¬
ques qui vont fe décharger dans le refervoir du chile.
Elles fervent inconteftablement- à donner une prépara¬
tion au chile. Elles l’adoucifTent & l’affimilent à notre
fijbftance, par lemoïen de la limphe qu’elles y envoient.
Iliaques. ( Régions } Ce font les deux régions latéra¬
les de l’hypogaftrique. Elles contiennent la plus grande
partie des inteftins grêles , & de l’inteftin colon. Elles
font immédiatement au-delTus des aines. Voyez Hypo -
gaÿrïque.
. ILION. Voyez Ilium.
ELIO-PECTLNE’E ou Amplement PeRinèe. On donne
ce nom à une échancrure qui fe trouve le long de la
crête du pubis, entre l’épine & la tubérofité de cet os.
Elle donne palfage aux tendons des mufcles pfoas &illia-
que. Voyez Pubis ( os.)
' ILIO-SACRO-SCIATIQUE. ( Ligament ) Il eft fort:
& très-gros , & s'attache d’une part à la face externe de
la tubérofité de la crête de l’os des îles, dont il couvre les
deux épines poftérieures, &aux lèvres externes des fauffes.
apophyfes tranfverfes de l’os fàcrum s puis il defcend obli¬
quement enfe retréciffant vers la tubérofité de l’os ifchium ,
& s’attache d’autre part au-deffous de l’échancrure qui
Cft entre la tubérofité , & l’échancrure feiatique , & tout
INC 43
le lotîg de.Ia lévrè.intèrne de la portion inférieure de l’os
ilchiumj de la lé-vre interne de la branche du même os,
& enfin de: la lèvre interne de la portion inférieure de la
branche ÿoifine. de l’os pubis.
Ilio-Sciatique. { Ligament ) C’etl le même que le
précédent. Voyez ïlio- Sacra- Sciât iq u e.
ILOÔ. V oyez Proptojîs.
IMAGINATION. Faculté de l’ame par laquelle
l’homme fe forme les images des objets qui font impref-
fion fur les organes de fes fens, foit qu’il fe rappelle par
reminifcence ou les anciennes imprellions , foit qu’en
vertu principalement de cette faculté , il en compofe de
nouvelles en combinant les anciennes.
Imagination fe dit aulfi en Chirurgie pour exprimer
l’état de la cataraéle naifTante, dans lequel la perfonne
malade croit voir des mouches, ou d’autres lignes grot-
tefques qui ne font point en effet. Voyez Catarafte.
IMPAIR. Nom générique qui fe donne à la plûpart
des parties du corps qui n’ont point de pareilles , quand
dans tout le relie du corps leurs femblables en ont. Voyez
•Azygos.
- IMPERFORATION. Vice de conformation qui
confïfte en ce que des parties qui naturellement doivent
être ouvertes yfe trouvent fermées de maniéré à exiger
une opération. Cette opération ell quelquefois la fimple
dilatation d’un canal trop étroit, quelquefois il faut une
incifion entière. Ce vice arrive ordinairement à la verge
de l’homme, à la vulve & au canal de l’urèthre chez les
femmes, à l’anus. Voyez Hymen, Hypofpadias , Anus.
Il faut toujours divifer les parties unies contre nature,
fuivant la direélion naturelle , fe fervir dans les dilata¬
tions plutôt de billouri que d’éponges ou d’autres dilata¬
teurs , conftamment trop lents & trop douloureux.
INCARNATIF. Remède doux, onctueux , balfami-
que qui fait regénérer les chairs dans les plaies & les
ulcères. Tels font la farcocolle, l’encens ,1a térébenthine,
les baumes naturels, le baume d’Arcéus & femblables*
Jncarnatif. ( Bandage ) Voyez Unijfant.
INCARNAT! VE, ( Suture ) Voyez Suture ,
44 INC
INCARNER. Régénérer les chairs dans une plaie Si
un ulcère.
INCICATRISABLE. Qui ne peut fe cieatrifer.
INCISIFS. On donne ce nom à plufieurs mufcles des
lèvres , parce qu’ils fe terminent par une de leurs extré¬
mités, dans le voifinage des dents incifives. Tels font les
fuivans :
1°. Les Incififs inférieurs de Cowper, qu’on appelle
suffi petits incififs inférieurs , & qui font deux petits
mufcles de la lèvre inférieure attachés par une de leurs
extrémités, fur la racine des dents incifives latérales de la
mâchoire inférieure ; & par l’autre au mufcle demi-orbi-
culaire de la lèvre inférieure, après s’être approchés l’un
de l’autre. Lorfque ces mufcles fe contractent, ils pref-
fent la lèvre inférieure contre la gencive.
2, °. üincifif latéral, mufcle des lèvres que l’on peut
regarder comme un biceps, parce qu’il eft compofe en
haut de deux portions , qui fe réunifient inférieurement.
Sa portion la plus longue s’attache à l’os maxillaire,
proche le mufcle orbiculaire des paupières avec lequel
quelques-unes de fes fibres communiquent; de-là elle
defcend vers la joue , & donne quelques fibres aux nari¬
nes & un peu au-deffous , s’unit à la fécondé portion.
Celle-ci eft attachée fous l’orbite à l’os maxillaire, & à
celui de la pomette, & communique quelquefois avec le
mufcle orbiculaire des paupières. Elle defcend enfuite
vers le nés, & fe réunit à la première portion. Les fibres
qui réfultent de cette réunion paffent fous la partie fupé-
rieure du mufcle demi-orbiculaire fupérieur , & vont
s’attacher aux lèvres fur les dents incifives. Quelquefois ,
ce mufcle dans fon extrémité inférieure jette un paquet
des fibres au canin , que l’on pourrait regarder comme
un mufcle féparé & nommer petit canin.
Le mufcle incifif latéral tire les lèvres fupérieures en
haut.
’f. Les incififs mitoiens , qui s’appellent encore petits
incififs de Cowper : petits incififs Jupèrieurs , font deux
petits mufcles très-courts placés à côté l’un de l’autre ,
au-delTous de la cloifon du nés. Une d» leurs extrémités
ING _ 4$
s’attache au-defliis des alvéoles des premières dents inci-
fives, & l’autre à la lèvre lupérieure contre les narines.
. Dansleur contraction ils approchent la lèvre des gencives.
INCISIF. ( Trou ) Voyez Palatin antérieur .
INCISION. Opération de Chirurgie & d’Anatomie
par laquelle on coupe, on divife , on ouvre les chairs-,
pour aggrandir les plaies , les ulcères , les filtules , afin de
faire- fortir le pus renfermé, d’extraire les corps étran¬
gers, de remettre les vifeères en leur place, de retrancher
quelque membre , de féparer ce qui ell uni contre nature,
ou pour faire des diiTeètions Anatomiques. En Chirurgie il
faut toujours faire ces incitions fuivant le trajet des fibres
de la partie que l’on coupe. La peau fe cicatrife plus
aifément & d’une plus belle cicatrice.
INCISIVES’. Nom que l’on donne aux quatre dents
antérieures de chaque mâchoire , d’un mot; Latin qui
lignifie trancher; parce qu’en effet elles font tranchan¬
tes. Voyez Dents.
INDEX, ou INDICE, ou INDICATEUR. Noms
que l’on donne au fécond doigt de la main.
INDICATEUR. ( Mu Tels') On donne ce nom au
jnufcle extenfeur propre de l’index. Il s’attache par Ion
extrémité fupérieure à la partie moïenne inférieure &
externe du cubitus, fe glme fous l’ extenfeur commun
des doigts & va fe rendre au doigt index , dont il fait
i’extenfion.
INFERIEUR du nei : petit mufcle que l’on oppelte
aufli trdnfverfal du neç & mirtiforme : il s’attache par
une de fes extrémités au-deffus de l’alvéole de la dent
, canine , & par l’autre aux cartilages du nez.
INFUNDIBULUM. Mot Latin qui lignifie Enton¬
noir , on l’a confervé en François pour fignifier la même
ehofe. Voyez Entonnoir. '
INGUINAL. Se dit de tout ce qui concerne les aines,
appellées en Latin Inguina.
Inguinal. En Chirurgie, c’eft un bandage qu’on emploie
pour la hernie de l’aine , après l’avoir réduite. Il eftfimple
eu double. Le Ample eft pour une feule defeente j le dou*
4« I N J
ble pour deux. Le premier s’applique fur l’aine 'malade
avec une bande roulée à un chef, dont on fait plufieurs
tours autour du corps, autour de la cuille & de l’aine.
Le fécond elt un bandage fort long , fait avec une
bande roulée à deux chefs , qu’on applique par le milieu
au bas de l’épine du dos; enfuite on rabat chacun des
chefs fut les aines, & on fait plufieurs tours tant autour
du corps , qu’autour des cuifies & des aines.
Inguinal : ( Ligament ) Ligament de Fallope , de Pou -
part , de Cowper : c’elt un replides fibres àponévrotiques
du mufcle oblique externe , auxquelles font jointes des
fibres du fafcia lata. Elles s’étendent depuis l’épine fu-
jpérieuré & antérieure de l’os des îles, julqu’à l’épine du
pubis, & forment le bord fupérieur de l’anneau des muf<
clés du bas-ventre. Cowper , Fallope <5* Poupart , l’ont
décrit exactement & en ont fait un ligament particulier,
.auquel ils ont donné leur nom. C’eit M. Winfiow qui
lui a donné celui d’ inguinal .
INGUINALES. ( glandes ) Ces glandes font en un
paquet fituées dans l’aine & vers le pli de l’aine , enve¬
loppées dans la graille qui recouvre le pubis ; elles s’en¬
flamment, s’ablcédent aifément, comme les axillaires.
On ne fçait point léur ufage.
INJECTE’. Se dit des vaiffeaux remplis de liqueur
par injection.
INJECTER. En Anatomie, c’eft faire un injeéHondans -
les vaiffeaux fanguins d’un cadavre, pour en cornioître les
divifions,fous-di vidons & toutes les communications dif¬
férentes; & en Chirurgie c’eft mondifier quelque fiftule,
quelque plaie ou ulcère par le moïen des injeéiions , ou
bien remplir une cavité de quelque liqueur par le moïen
de la feringue.
INJECTION. Aéïion par laquelle oii fait entrer,
avec une feringue, quelque liqueur dans le corps, dansles
intellins, le vagin, la matrice, l’urethre, la vcflie ; dans
les plaies , les ulcérés , les fiftules, les arteres & les vei¬
nes. On donne aulli le nom A'Injèhion à la liqueur qu’on
injeéte dans les parties dont on vient de parler. On l’em-
. I N J 47
ploie en Chirurgie ordinairement pour déterger , deiTé-
cher , ou conglutiner. Voici la compoffiion d’une ia-
jeâion vulnéraire qui eft très-propre pour ces difiérens
ttfages , & pour réfifter à la gangrène.
Prenez:
de racine d’ arijtoloche , une once,
Faites-la bouillir dans dix onces de vin blanc, juC-
qu’à la diminution du tiers. On coule ladécoâion, en
exprimant le marc s 8c on ajoute à la cdlature :
TeiMUre ddfmrrle } de chaque une demi-once.
On en féringue dans les plaies, & on en imbibe des
tentes, des plumaceaux, des comprelTes qu’on applique
deflus, & fur les Ratifications qu’on a pratiquées aux
parties gangrenées. On emploie auffi en injeâion, l’eau
d’arquebufade , l’eau de. chaux, l’eau phagédénique , &c.
On fait auffi des injeâions en Anatomie pour remplie
les vailTeaux artériels & veineux de maniéré à pouvoir
en découvrir la ftructure & le trajet. Depuis l’invention
de cet art merveilleux, l’Anatomie a fait des progrès
confidérables , & les lumières fur l’économie animale fe
font beaucoup étendues. Plufieurs grands hommes ont
emploié cette voie avec fuccès, mais perfonne n’a fçu
mieux injecter que Ruifch. Cependant fa méthode a été
loug-tems cachée, & ce n’eft que d’après Rieger qu’on
croit en donner la véritable.
, On ouvré l’hypogaftre par une incifion en T, on en
fait deux de la longueur d’un pouce Ou un peu plus au
tronc défendant de l'aorte & a la veine cave inférieure,
de façon qu’on puiffe enfuite y appliquer deux tuïaux.
On met. le fuj et dans l’eau froide & l’op en fait fortir le
fang par. les deux inçifiohs. Cette- Operation -dure un ou
deux jours.’ Il faut, enfuite verièr de l’eau chaude f utile
fujet pendant quatre , cinq ou fix heures , félon que et
fera un enfant bu un adulte. Tandis que le. fujet eft ainfi.
dans l’eau chaude, on prépare la matière de l’injection.'
48 I N J
Cette matière n’eft autre choie que du fuif coloré par
une {affilante quantité de cinabre. On le fait fondre dans
un vaiifeau de terre qui contient un peu d’eau com--
mune ; on remue bien jufqu’à ce que les fubftances
foient bien incorporées. En Hiver cela fuffit, mais en Eté
il convient d’ajouter un peu de cire blanche à la compo-
fition. T
Il y a des gens qui le fervent de cire , de térébenthine,
de réfine & d’huile de térébenthine; d’autres fubftituent
à ces fubftances l’efprit de vin imprégné de cinnabre, &
lorfqu’ils .ont rempli les vailleaux de ce mélange , ils les'
ferment avec la cire fondue', pour empêcher que la ma¬
tière ne forte; mais en fuivant leurs méthodes, on ne
fçauroit féparer du cadavre les vaiflèaux injeétés, comme
on fait, en fuivant celle que nous venons d’alfigner aupa¬
ravant.
Après avoir tenu le cadavre dans l’eau chaude pen¬
dant quatre, cinq ou fix heures, on l’en tire & on le
place- fur une table. Enfuite on introduit deux tuïaùx
dans l’artère, de façon que l’un foit dirigé vers les par¬
ties fupérieures , & l’autre vers les inférieures. On aura
foin de bien fixer les tuïaux, dans les vailleaux , & de
fermer en même tèms le tronc inférieur de la veine cave
que l’on avoit ouvert. On fe fervira pour c la d’un fil
retors & allez fort. Cela fait , il faut replonger le cada¬
vre dans l’eau chaude ; on l’y retient encore un quart
d’heure, & à mefure que l’eau fe refroidit , on la fait
fortir pour lui en fubftituer de nouvelle chaude comme
la première, afin de coffierver le même degré de cha¬
leur. Enfuite on applique au tuïau une fenngue qu’on
doit avoir fait chauffer fur des charbons ardens. :
On applique d’abord la feringue au tuïau dirigé vers
les parties fupérieures , puis à celui qui eft dirigé vers
les inférieures , comprimant doucement avec le pifton
la matière contenue dans le cilindre, à l’iin , comme à
l’autre tuïau, jufqu’à ce qu’il y en ait une quantité fuffi-
fante d'injectée. Si la matière centcnuédans la feringue;
n’eft pas fulfifante pour fournir à l’injeétion, onia rem.
plit de rechef & on continue l’opération.
Quand
ï N S 4?
Quand les vaiffeaux font pleins , on Ferme leur ori¬
fice l’on met le fujet injeété dans l’eau froide > de
peur que le einnabre , . qui ,eft plus pefant que le relie
de la matière, ne le précipite, & que les vaiffeaux par-
là ne foient blancs d’un côte , & rouges de l’autre. Quand
le cadavre elt froid , ou on le dilléque , bu on le con-
ferve injcété. Dans ce dernier cas , on le met dans un
vaifleau de terre rempli d’elprit de vin ou de drêche,'
auquel ou ajoute dans la dillillation une poignée de
poivre blanc , afin, que cet efprit puiffe pénétrer plus
facilement les parties mufculeufes , & défendre mieux
le tout de la corruption. Quand on voudra expofer le
cadavre à la vue de quelques perfonnes,' on le tirera
de l’efprit de vin , & on l’efluiera doucement.
Quand tout ell bien rempli, pour conlèrver plus sû¬
rement le fujet , il ell bon de le couvrir de quelque
vernis , tel que la préparation de gomme cùpal avec
l’huile d’afpic. Quand on fe propofe de rendre les plus
petits vaiffeaux fenûbles .à la vue, on commence par
fiumeâer le cadavre injecté , avec l’huile d’afpic ou
celle de térébenthine, & après l’avoir examiné avec un
bon microfcope , on le place dans un endroit où rien
n’empêche le fujet d’être parfaitement éclairé des raïons
du.foleil.
INNO MINE’. ( nerf) Voyez Lacrymal.
■- INNOMINE’E. ( glande ) Voyez Lacrymale.
INNOMINE’S (os) Voyez Os des Iles, à. l’article
'lies.
INSEF.TION. ( lieu d’ ) C’efl l’endroit où un liga¬
ment , un mufcle s’attache & s’implante , celui où un nerf,
une artère , une veine fe perd & fe distribue. '
INSTRUMENS. Ce font les différens uftéhfiles que
le Chirurgien employé pour faire les opérations de Ion
Art: on les appelle ainfi.par la raifon que le Chirur¬
gien doit toujours en être muni. Les uns font naturels
& les autres artificiels.
Les inllrumens naturels, font toutes les parties dil
Chirurgien qui font emploïées dans l’opération , & prin¬
cipalement les mains. Les artificiels font toutes les
D. de Ch. Tome II. D
I N s
chofés étrangères au Chirurgien , qui peuvent lui aide^
à opérer. Il eft très-avantageux au Chirurgien d’être
muni principalement de ceux qui s'appellent naturels ,
•& de les avoir avec les qualités néceffaires.
Les qualités qu’on exige fingulierement de la main
d’un Chirurgien , font la propreté , la fouplelfe , la fer¬
meté , la force , l’adreffe , le poignet libre , le tact fin
& délicat ; que la main gauche puilïe faire les fondions
de la droite , & que l’exercice fur les cadavres faffe que
fur le vivant on n’apperçoive point le défaut d’expé¬
rience ; c’eft pourquoi un Chirurgien doit s’abllenir de
tous les ouvrages qui peuvent altérer en lui ces qua¬
lités de la main , comme ceux qui la rendroient trem¬
blante & mal allurée , qui en diminueroient l’adreffe ,
rendroient l’épiderme épais , & conféquemment affoi-
bliroient la délicatelle du toucher, &c. L’on doit comp¬
ter aulli les yeux au nombre des. inftrumens naturels en
Chirurgie , & il n’eft pas moins effentiel qu’ils aient les
qualités que l’on en requiere. Les yeux doivent être
•fàins , clair-voïans , tels qu’ils découvrent aifément les
fymptômes caraéténltiques des maladies , les accidens
des maladies , & fâchent li bien fixer un lieu , qu’ils
fuilTent le retrouver , même après des intermiflions lon¬
gues & capables de dérouter des yeux vulgaires.
Quand les mains ne fuffifent pas.au Chirurgien pour
opérer , il a recours aux inftrumens artificiels. On les
divife en ceux qui fervent à préparer les appareils, ceux
qui fervent au panfement , ceux qui fervent aux opéra¬
tions , ceux enfin qui fervent à la diffection. Ce qui
Lait quatre claffes auxquelles fe rapportent tous les diiiè-
tens inftrumens de Chirurgie.
Ceux cfur fervent aux appareils font les aiguilles , le
£1 , les cifeaux , la fpatule , &c.
Ceux qui fervent aux panfemens fe fubdivifent en
deux efpeces; ceux qui font deftinés pour le panlement
extérieur de la plaie , & ceux qui font réfervés au pan-,
fement intérieur. Dans le premier rang font le rafoir,
la feuille de mirthe , les cifeaux , & les bandages ,
fcc. Dans le fécond font la fonde , les pincettes à an-»
Èeaux , la canule., la feringue, les cifeaux , Sic.
Ceux qui fervent aux opérations fe fubdivifent auffi,'
en communs & en propres. Les communs font ceux
qtii s'emploient -dans toutes ou dans prefque toutes les
opérations, tels font des cifeaux à incifion ,1e billouri ,
le rafoir, les lancettes , les ftilers., &c. Les propres font
ceux qui s’emploient pour une feule opération , tels font
le lithotome qui ne fert que dans l'opération de la:
taille , le trépan qui ne fert qu’à- trouer le crâne, le
biftouri caché, le pharingotome , les trocarts, l’aiguille
à catara&e , &c.
Ceux qui fervent à la diiîection ; font les fcalpels, les
érines, les.ftrlets, les fiphons, les cifeaux, les feringues,
les pincettes; &c. Ces derniers appartiennent au Chirur¬
gien autant qu’à l’Anatomifte , noiï-fculement parce
qu’il doit favoir l’Anatomie , & conféquémment la
dilfection , mais encore & plus particulièrement , parce
que ces inftruménis lui font indifpenlables dans piufîeurs
çpérations , telles que l’amputation des mammelles cau-
cereufes , des fquirrhes , des tumeurs ëhkiftées , &c. le
bubohocèle ,‘la dénudation du crâne , la cataraéle , &c.
• La matière des inftrumens artificiels font lé linge,'
les draps de laine , les cuirs , le bois , & tous les métaux.
Avec le linge & le drap on fait les laqs , les bandes ,
&c. Avec le cuir on fait les repaflbirs, les lanières , les
courroies, &c. Avec le bois on fait des machines. Et
avec les métaux on fait la plus grande partie des inftru-
mens d’autre nature. Le fer & l’acier fourniffent la
majeure partie de ces derniers; l’or, l’argent, le .cuivre,
le plomb fournirent le relie.
Il y a des inftrumens qui doivent néceflairement être
faits avec l’acier & lefer, ou avec les deux enfemble; tels
font ceux qui doivent couper, & éprouver beaucoup de
réfiftance; comme les couteaux , les cifeaux , les aiguilles ,
les élevatoires , &c. Il y en a qui doivent êtrefabriqués
avec l’argent , tels font ceux qui doivent être plians’,-
comme les algalies , les canules & certains fiphons qui
font d’une finelfe aifez cônfidérable. Eu général il fuffit
des inftrumens d’acier 2c de fer ; il n’y a guéres que
INT
l’envie de briller par une certaine opulence qui fafle
préférer les inftrumens d’or & d’argent.
L’on a aulïï placé au rang des inftrumens de Chirur¬
gie , les lits , les couffins , les bancs , Stc. & ce n’eft pas
fans.raifon ni fondement. Ces chofes qui font pour
l’ufage de la vie , favorifent fouvent le fuccès des opéra¬
tions , & elles ne doivent nullement être négligées }
comme on peut le voir dans le détail des opérations.
INTEGUMENT. C’eftla même chofe que tégument.
Voyez Tegumens.
INTER-ARTICULAIRE. ( cartilage ) Il y a pin¬
ceurs articles où l’on trouve de pareils cartilages; tel
«ft celui de la mâchoire inférieure avec l’os des tempes i
tel eft auffi l’articulation de genou ,. où l’on voit les
cartilages femi-lunaires , &c.
INTER-CLAVICULAIRE. Nom que l’on donne à
ùn ligament,' qui s’étend d’une clavicule à l’autre, en
paftant par derrière la partie fupérieure du fternum.
INTERCOSTAL ( nerf) ou grand. Sympathique de
M. Winflow. Cordon nerveux allez grêle , qui fe remar¬
que fingulierement dans la poitrine, tout le long des
parties latérales des corps de toutes les vertèbres , im¬
médiatement fur la racine de leurs âpophyfes tranfver-
fes. Il y en a deux , un à droite , l’autre à gauche. Ils
fe continuent tous les deux jufqu’à la partie inférieure
de l’os facrum où ils fe terminent & s’uniilènt enfem-
ble par en bas, & montent en haut jufque dans la ca¬
vité du crâne où ils s’ unifient avec les nerfs de la cinquième
& fixieme paire de nerfs cérébraux.
L’on a long-tems difputé fur l’origine de ces nerfs.
Les anciens Anatomiftes à la tête defquels on doit mettre
iWillis & Vieuffens , penfoient qu’ils prennoient naiflan-
ce de la cinquième & de la fixieme paire cérébrales ;
mais M. Petit, ancien Docteur en Médecine , dans un
Mémoire particulier fur cet article , a démontré en
172.7 à MM. de l’Académie des Sciences, que ce nerf
n’étoit point une produ&ion de ces autres cérébraux ;
& M. W inflow , dont l’autorité eft fi grande en Ànato-
Hüie , a confirmé l’aflertion de M. Petit. Ainfi l’on doit
.INT 53
regarder avec ces derniers, les nerfs intercoftaux, comme
naifians des ganglions que l’on difoit être formés par.
eux. Çes ganglions fe rencontrent dans tout leur trajet
Sc par ce moïen ils communiquent avec ceux de la moelle
épinière en arriéré , par des filets fort courts Se fournif-
fent eux antérieurement tous les rameaux particuliers
qui fe diftribuent dans le voifinage.
Ces ganglions font répandus des deux côtés d’efpace
en efpace , Se fingulierement à la fortie de chaque
tronc de nerfs que produit la moelle épiniere. Leur
fubftance eft formée d’un entrelacement de fibres néir-
veufes , de petites artères , Se de petites veines , que la
duré Se la pie-mere • enveloppent. Dans quelques-uns on
découvre quelque trace de fibres charnues , à en juger
par la couleur Se par la confîftance.
Le nerf intercoftal fait fa route de haut en bas fans
autre interruption que celle-là , & jette dans fon trajet
des filets de chaque côté , qui entrent dans la eompolî-
tion des pléxus. Il eft dans la poitrine couché latéra¬
lement fur les corps des vertèbres du dos, joignant lès
condiles des côtes , en formant à chaque entre deux des
côtes un ganglion qui reçoit des filets de chaque nerf
dorfals l’un de ces filets paroît venir du nerf dorfàl ,
pour fe rendre au ganglion , Se l’autre partir du ganglion
pour fe joindre au nerf dorfal. Quand le grand fym-
pathique eft parvenu vers la fixieme vertèbre du dos ,1
il jette en defeendant , pour l’ordinaire cinq branches,
qui fe portent obliquement fur le devant , où elles fe
réunifient Se forment par cette réunion un feul cordon
que l’on nomme Intercoflal antérieur , pour le diftin-
guer du vrai tronc de l’interçoftal , qui continue fa
route le long des vertèbres du dos Se des lombes , pour
fe rendre à l’os facrum , & s’appelle Intercoftal poftè-
rieur.
L’intercoftal antérieur traverfe le diaphragme vers fà
. partie poftérieure , en communiquant dans ce paflage
avec le nerf diaphragmatique, puis il entre dans le ven¬
tre où il forme les différens pléxUs , par le moïen dcl»
quels il communique avec prefque tous les nerfs de là
54 . I N T
machine ; il continue enfuite fa route fur le côté des
corps des vertèbres des lombes & fur celui de la face
antérieure de l’os factum, en s’avançant jufqu’à l’extré¬
mité de cet os. C’eft là qu’il fe termine en commu¬
niquant par un cordon tranfverfal avec l’intercoftal du
côté oppofé ; ce cordon qui établit communication entre
les deux intercoftaux, jette conjointement avec les deux
derniers nerfs facrés, des filets à l’inteftin rectum & aux
parties voifines.
Enfin il faut remarquer que la paire des nerfs inter¬
coftaux ou ’ grands fympathiques., depuis la première
vertèbre du cous jufqu’à l’extrémité de l’os facnim, reçoit
des filets de communication de tous les ganglions des
nerfs de la moelle, de l’épine.
INTERCOSTALES, (artères & veines). On diftin,
gue ces artères en fupérienres .& en inférieures. Les
lupérieures naiifent de côté & d’autre de la partie infé¬
rieure des fouclavieres , les. deux , trois, ou quatre pre¬
mières fortent de l’artère fouclavlere. par une feule
branche > les autres viennent de l’aorte defcendante. Il
arrive néanmoins allez fouvent que toutes les fupérieures
viennent auffi, du tronc de l’aorte & non des fouclavieres.;
elles viennent encore quelquefois des cervicales. Tout
cela varie beaucoup. Les inférieures naiifent au nombre
de fept , huit , dix, de chaque côté, par paire, de la par¬
tie poftérieure de l’aorte defcendante ; elles fe portent
jufqu’au diaphragme , & fe jettent tranfverfalement fur
le corps des vertèbres.
Il arrive quelquefois que les. artères, intercoftales fu-
périeurçs naiifent deux ou trois , par un feul tronc com¬
mun , qui monte obliquement en faifant un angle fort
ouvert, avec l’artère qui lui donne naiflance, tandis que
les autres viennent à angles droits de l’aorte ; ces artères
fe portent avec le nerf dans le fillon que l’on voit à
la partie interne du bord inférieur de chaque côte , Sc
fe diftrihuent aux mufcles intercoftaux & aux parties qui
les couvrent.
Les anciens Chirurgiens fe trouvant fort embarraffés
d’arrcter l’hémorrhagie quand ces artères croient coupées
f N T yy
Sans quelque bleffure, M. Goulard , Chirurgien a Mont,
pellier , a inventé une aiguille fort commode pour en
faire la ligature. Voyez Aiguille ■.
Quant aux veines , on les diftingue comme les artères,
en fiipérieures & en inférieures , qui toutes naiflènt des
extrémités des artères à l’ordinaire des veines , mais va-,
rient pour leur infertion. Les veines inférieures au nom¬
bre de huit viennent fe rendre dans la veine azygos.;
Elles communiquent avec les thoraehiques ; & la mam¬
maire interne par plufieurs anaftoiriofes. Les fupérieures
fe réunifient en un feul tronc , après avoir communiqué
avec les inférieures , lequel va fe décharger du côté
gauche dans la fouclaviere du même côté-, & celles du-,
côté droit vont fe jetter dans l’azygos ou dans la veine-
cave, & quelquefois dans la fouclaviere du même côté;
elles accompagnent les artères dans le fîllon du bord des
INTERCOSTAUX. On donne ce nom â de petits
mufcles charnus , fort minces , qui remplilTent les inter¬
valles de toutes les côtes. Ils font compofés de deu»
plans , qui ne font féparés que par une membrane très-
mince , faite de tiffu cellulaire ; un de ces plans eft in¬
terne, & l’autre eft externe-;' leurs fibres fe croifent en
fautoir. On compte ordinairement autant d’intercoftaux
de chaque efpece , qu’il y a d’interftices de côtes , c’ eft*
à-dire onze externes , & onze internes de chaque côté.
Il y a eu des Anatomiftes qui ont regardé tous les inter-
eoftaux externes d’un côté comme un feul njufcle, & ont
jugé de même des internes;
Les fibres des intercoftaux externes d'efeendent obli¬
quement de derrière en devant , de forte que leurs atta¬
ches fupérieures font plus voifines des vertèbres, que les
inférieures.; les fibres des intercoftaux internes au con— .
traire, defcendent obliquement de devant en arriéré ÿ
de maniéré- que leurs attaches inferieures font plus proche®-;
des vertèbres , que les fupérieures;
Les intercoftaux externes commencent poftérieure*.
ment aux vertèbres , s’étendent en devant jufqu’à l'ex¬
trémité antérieure def côtes , & derienneut enfuite apoa é
$5 I N T
yrotiques; l'es internes au contraire s’étendent antérieur®,
ment jufqu’au fternum, mais ils Unifient poftérieurement
à l’angle de chaque côte ; ainfi depuis l’angle des côtes,
jufqu’aux vertèbres, il n’y a q'ue les.intercoftaux; externes :
il n’y a que les internes au contraire , entre les intervalles
des cartilages.
On a ùtlputé long-tems & vivement fur l’ufage de
ces mufcles. II. y a eu des Anatomiftes qui ont préten¬
du ..que.; les intercoftaux externes fervoient à dilater la
poitrine , èn relevant les côtes dans l’inlpiration ; & que
les internes au contraire la rdletroient en abaiflant les’
côtes dans l'expiration. Ce fentiment eft avec raifon
preique. ^univétfellernent rejetté aujourd’hui ; Sc il eft
peu d’Anatomiftes qui ne conviennent que. l’ufage des
internes & des externes, .elfe, le même , & qu’ils fervent
également à dilater la poitrine dans.le tems de l’infpira-
tion en élevant les côtes.
La caiifé qui oblige les mufcles intercoftaux à dilater
la poitrine dans l’infpiration eft des plus intéreflantes à
découvrir. Voici de quelle maniéré ce mouvement s’opère:
dès qu’un ; enfant eft né, dit un Auteur , i°. l’air qui
entre dans la bouche. & dans le nez le fait d’abord
éternuer, il met en jeu .par ,c et .éternuement le diaphrag¬
me & les nerfs intercoftaux s X°. le fang qui paffe abon¬
damment dans l’aorte agit avec force fur les mufcles
intercoftaux qui étant deftitués d’antagoniftes , fe con¬
tractent davantage . Ces deux caules contribuent a
dilater la capacité du . thorax , & par conféquent à faire
entrer l’air qui gonfle alors 'les poumons ; mais quand
l’ait eft entré , le fang qui diftend les vaifl’eaux ne coule
pas aifémént dans les veines , pàrce qu’il n’eft pas. preflc
dans les poumons. Il arrive donc 1°. que les mufcles
intercoftaux ne reçoivent plus: tant de fang , car il en
paffe moins dans lé ventricule gauche quand les poumons
font gonflés, a0. Il ne coule plus tant de fang dans le
cerveau , par conféquent les nerfs ne font plus fi tendus ;
les califes qui contractent les mufcles intercoftaux ve¬
nant donc à diminuer , ces mufcles fe relâchent ; par
leur relâchement les côtes tombent; caries côtes avoient
ï N T Î7
été élevées , cette élévation avoit fléchi & forcé les car¬
tilages qui les attachent au fternum ; en. même-tems le
fternum étoit- pouffé en avant j or quand les mufcles
intercoftaux n’agiffent plus , les cartilages fotcés repren¬
nent' leur état naturel , & ramènent les côtes , & en
même-tems le fternum fe baille. Voilà ce qui fait le
relferrement du thorax , c’eft-à-dire l’expiration s or les
côtes étant abaiffées ,. l.e fang eft exprimé des poumons
dans le ventricule gauche. Alors les caufes qui tenoient
les mufcles intercoftaux en contraéiion , recommencent ,
car le fang fe jette en grande quantité dans le cerveau, &
dans les mufcles intercoftaux.
Remarquez, qu’il y a des hommes qui ayant une en¬
clume fur la poitrine , fouffrent qu’on caife fur cette
çnclume une barre de fer à grands coups de marteau;
la raifon en eft alfez fenfîble : foit un marteau, pefant
un quart de livre , & ayant un dégré de vîtelfe ; foit
une enclume qui péfe fix cens livres ; l’enclume frappée
aura quatre cens fois moins de vîtelfe que le marteau.
On voit par-là que le coup de marteau peut-être allez
violent , fans que l’enclume parcoure plus d’une ligne;
or la poitrine en s’applatiffant & en diminuant d’une
ligne , fon petit diamètre ne fouffrira pas beaucoup. La
réponfe à la queftion fuivante va donner à ceci un plus
grand éclair ciffement.
Si l’on demande comment la poitrine pourra foute-
nir un poids aulfi énorme que celui d’une enclume , &
comment les côtes qui font des demi-cercles très-foibles
ne fe rompent pas. Il eft aifé de répondre qu’une
vellie gonflée' & qui s’ouvre par un tuyau fort étroit ,
foutient un poids fort pefant , lorfqu’ une force infini¬
ment plus petite que la pefanteur du poids, comprime
le tuyau ; les poumons doivent-être regardés dans le
cas, dont il s’agit, comme une veïüe gonflée d’air, &
la glotte repréfente le petit tuyau , une force très-petite
qui reflerrera la glotte , retiendra l’air dans les pou¬
mons , & l’air étant retenu dans la poitrine , elle pourra
foutenir des corps très-pefants ; de-là vieat que ceux
ï N T
qui font cette rude épreuve , ne patient point düranttoift
le teins qu’ils font chargés de l’enclume.
INTER-ÉPINEUX du dos. On donne ce nom à
de petits mufcles qui vont de l’extrémité de l'apophyfe
épin^ufe d’une des vettebres du dos , à celle de la fui-
Vante : on les nomme anffi petits épineux du dos. Leur
triage eft d’étendre le dos.
Inter.épineux du col. On donne ce nom à de petits muf-
eles qui font placés entre toutes les épines des fix vertébrés
du col , & entre la derniere du col, & la première du
dos. Ceux d’un côté font.féparcs de ceux du côté op-
pofé , par le ligament cervical poftérieur ou épineux.'
Ce font les mêmes que M. .‘Winflow nomme petits,
épineux du col. Leur ufage eft d’étendre cette partie.
Inter-épineux, (ligament) Nom que l’on a donné à un .
ligament en forme de membrane , qui prend depuis le mi¬
lieu de là bafe de chaque apophyfè épineufe, monte jufqu’à
Ta pointe , & s’étend d’une de fes apophyfes , à celle
de la vertebre voifine. Cette membrane ligament eufe
monte ainfi d’épine en épine , tout le long du dos , ce
qui fait qu’on peut la regarder comme ne faifant qu’u*
fcul ligament.
INTERMEDIAIRE. ( Cartilage ) L’on donne ce
nom aux fubftances- cattilâgineufes qui Unifient les ver.
tebres entr’elles , & à ceux qui fe trouvent dans les os:
articulés.
- INTERMUSCÜLAIRE. ( TifTu ) C’eft un vrai tifTu
cellulaire qui partage les faifeeaux mufculaîres dont un-
mufcle eft compofé.
■ iNTERMUôCULAIRES. (Ligamens) Il y a qua¬
tre ligamens de ce nom ; deux à chacun des bras. Ce-
font deux bandes ligamenteufes, placées fur les deux cô.
•tés de l’os humérus, entre les mufcles qui font à la-
partie antérieure, & ceux qui font à la partie pofte-
rieurc du bras. L’un dé ces ligamens eft externe, l’au¬
tre eft interne. Le premier eft attaché à la crête dc-
Fhumcrus, improprement appelle coniyle externe , dans
toute fà .longueur , & va jufques par-delà le milieu de-
l’os s’inférer au corps même de l’os. Le ligament ia.4
I N T #
itermufculaire interne eft placé intérieurement de la mê¬
me maniéré que l’autre l’eft à l’extérieur. Il tient par
un bout au condyle interne i & s’attache tout le long
de la partie interne de l’os , jufques par-delà fon mi¬
lieu. Les ligamens font compofés de plulieurs bande¬
lettes , entre lefquelles il y a Souvent quelqu’efpace ï
ils font fléxibles jufqu’à certain point. Quant à leur ufa-
ge , c’eft de lervir d’attaches aux fibres des mufcles en¬
tre lefquels ils font placés.
INTERNE. Il fe dit de tout» partie latérale du
corps qui fe trouve être plus proche d’une ligne ver¬
ticale quion fuppofe couper le corps en deux parties
égales.
INTER-OSSEUX. On donne ce nom à de petits
mufcles qui occupent les intervalles que laifient entre
eux les quatre os du métacarpe. On en compte fix; trois
d’entr’eux qui font tournés vers la paume , s’appellent
internes , & trois qui regardent le dos de la main , fe
nomment externes.
Les mufcles inter-ofleux externes, plus forts que les
internes , font compofés de deux portions, une desquel¬
les eft à la Surface du dos de la main , l’autre eft deC-
fous ; le premier de ces mufcles s’attache le long de
l’os du métacarpe qui foutient le doigt index , le long
de celui qui porte le doigt du milieu, & enfuite il va
fe terminer a la partie fupérieuré & antérieure de ce
. doigt. Le fécond s’attache le long de l’os du métacarpe
qui foutient le doigt du milieu , & de celui fur le¬
quel le doigt annulaire eft porté, & il fe termine or¬
dinairement à la partie poftérieure & fupérieure de la
première phalange du doigt du milieu. Le troifiéme
s’attache le long des deux derniers os du métacarpe ,
qui s’articulent avec le petit doigt , & le doigt annu¬
laire, & va fe terminer le long de la partie fupérieure
de ce dernier.
Les mufcles inter-ofleux internes font fitués plus Su¬
perficiellement que les externes , & quelquefois ils
paroifTenc doubles comme eux. Le premier s’attache.
6o INT
par une de fes extrémités , à l’os du métacarpe qui
foutient le doigt du milieu , à celui qui porte le doigt
index, & fe termine par l’autre à la partie fupérieure
de la première phalange de ce doigt. Le fécond s’atta¬
che à l’os qui foutient le doigt du milieu , à celui qui
foutient le doigt annulaire & fe termine à la première
phalange de ce doigt. Le troifiéme s’attache à l’os du
métacarpe qui foutient le doigt annulaire, àcelui qui fou.
tient le petit doigt , & fe termine à ce dernier.
On voit par-là que le doigt du milieu a deux inter-
ofleux externes , que l’annulaire en a un , & que l’in¬
dex & le petit doigt n’en ont pas; qu^ils ont , au con¬
traire chacun un des inter-offeux internes , ainli que
l’annulaire, & que le doigt du milieu n’en a pas.
Ces mufcles en général fervent à ferrer les doigts les
uns contre les autres ; on peut aulfi les regarder com¬
me auxiliaires de l’extenfeur commun. Si on les confi-
dere féparément , on trouvera que le premier des in-
ter-olTeux externes , avec le fécond, tirent alternative¬
ment le doigt du milieu d’un côté & de l’autre ; le troi-
fiéme porte l’annulaire vers le petit doigt. Le premier
des internes porte le doigt index vers celui du milieu,
le fécond tire l’annulaire vers le même doigt du mi.
lieu-, & le troifiéme fait faire le même mouvement au
doigt auriculaire.
lnter-ojfeux du pied. Ce font fept petits mufcles qui
remplilTent les intervalles des os du métatarfe , il y en
a quatre Supérieurs & trois inférieurs. Quelques Anato-
miftes en comptent aulfi quatre de ces derniers. On ne
peut pas les divifer en internes & en externes, comme
à la main, à caufe de lapofition du pied.
Le premier des inter-olieux fupérieurs s’attache par
une de fes extrémités le long de la face interne du pre¬
mier & du fécond os du métatarfe , & par l’autre à la
première phalange du fécond orteil. Les trois autres in-
ter-ofl’eux fupérieurs s’attachent de même par une de
leurs extrémités , aux os fuivans du métatarfe, & par.
l’autre , aux premières phalanges des orteils qui fuivent
INT 6ï
le fécond. Le premier de ces mufcles approche le fé¬
cond orteil du pouce du pied-. Les trois autres en écar¬
tent ceux auxquels ils font attachés.
Le premier des mufcles inter-olTeux inférieurs fe ter¬
mine au côté interne de la première phalange du troi-
fiéme orteil , & le porte vers le pouce ; il en eft de mê¬
me des deux autres inter-offeux du pied, par rapport
aux deux orteils fuivans , auxquels ils s’attachent , &
qu’ils tirent auffi vers le pied.
INTERTRANSVERSAIRE. Nom que l’on a donné
à un ligament membraneux qui monte de chaque côté
des vertébrés , & s’étend , de chaque apophyle tranfver-
fe , à celle de la vertebre voifîne. Il monte ainfi tout
le long de la colonne vertébrale, en s’attachant à toutes
les apophyfes tranfverfes.
lntertranfverjhires du col. On donne ce nom à de
petits mufcles fort courts , qui vont de l’apophyfe tranfi.
verfe d’une des vertebres du col, à celle qui eft au-
deffus.. M. ¥müoV les appelle aulïï petits tranf ver fai¬
re s du col , lorfque ceux d’un côté agilfent feuls, ils ti¬
rent le col de ce côté ; s’ils agilfent conjointement, ils
tiennent le col droit & l’afFermiffent dans cette pofi-
tion.
INTERVERTEBRAL, qui eft placé entre les deux
vertebres. On donne ce nom à un cartilage qui fe trouve
entre les vertebres. IL eft d’une nature particulière, &
ne reffemble aux autres cartilages que par fa couleur &
fon élafticité. Il couvre tout le corps des vertebres en¬
tre lefquelles il eft placé. Il eft compofé de petites la¬
mes arrangées circulairement les unes autour des autres.
Ces lames prifes chacune en particulier, n’offrent preC-
que pas de réliftance, mais leur réunion les rend beau¬
coup plus fermes. Le milieu qui répond au centré
de chaque vertebre eft d’une confiftance plus molle
& pulpeufe. L’efpace qui fe trouve entre les petites
lames circulaires eft rempli d’une humeur onâueu-
fe, qui entretient leur foupleffe. L’épailfeur de ce carti¬
lage n’eft pas la même entre toutes les vertebres. Il eft
beaucoup plus épais entre celles qui font capables d’un
6 a INT
grand mouvement , qu’entre celles qui n’en ont qu’un'
très-borné. Par cette raifon , entre les vertebres lom¬
baires il eft très-confidérable , & fon épaiffeur eft plus
grande en devant qu’en arrierre. La même choie a lieu
dans les vertebres du cou. Comme les vertebres dor-
fales, au contraire , ont peu de 'mouvement , celui qui
fe trouve entr’elles eft allez mince , & il eft plus épais
poftérieurement qu’en devant. Dans la fléxion du corps
les vertebres fe rapprochent antérieurement, & preflent
ces cartilages qui débordent alors en devant , & un peu
fur les côtés; lorfque le corps fe redreffe, la compref-
fion eft uniforme fur toute la lurface du cartilage , &
elle devient beaucoup plus confidérable. C’ell pour
cette raifon que l’on eft plus petit le loir , quand on
fe couche, fur-tout fi on a porté quelque fardeau pen¬
dant la journée, que le matin lorfqu’on fe.leve. Lorf¬
que le corps eft couché , l’élafticité de ces parties leur
fait reprendre l’étendue que la comprellion leur avoit
-fait perdre lorfqu’il étoit debout.
INTESTINAL. (Suc) Le fuc inteftinal eft fort ana.
logue au fuc gaftrique; il eft clair, limpide, très-fpi-
ritueux, deftiné aux memes ufages que le fuc gaftrique.
Si l’on confidere l’énorme étendue des intellins , la fé-
crétion en eft beaucoup plus grande; elle eft plus abon¬
dante dans le duodénum que dans le relie du canal in¬
teftinal , elle eft même très-petite dans le colum & le
reâum ; ce fuc a donc pour ufage de divifer , fondre ,
dilfoudre de plus en plus les particules du chymus qui
'ne font point encore atténuées. Les matières qui font
dans les gros intellins font plus épaifles que celles qui
font dans les intellins grêles, parce que leur partie la
plus fluide a été abforbée par les veines laélées. S’il né
fe fépare aucune liqueur dans les intellins, quoique l’on
boive beaucoup , les matières font féches ; mais elles font
fluides , lorfque les glandes & les tuïaux des intellins
fournilfent un liquide qui les détrempe , & qui leur rend
en partie ce que les veines laélées leur ont enlevé. De.
là vient que, lorfque l’humeur inteftmale manque, on
eft conftipé. Les matières fontdares , Sc à caufe de leur fé-.
INT 63
'diereffe, elles ne peuvent céder au mouvement périftal-
tique Quoiqu’un général, plus on boit, plus les matières
font liquides, cependant cela n’eft pas fenfible : leur li¬
quidité vient principalement -du fuc inteftinal qui les
délaie. Le flux de ventre, où les matières font trop
délaiées, n’eft autre chofe qu’une abondante fécrétion
de l’humeur inteftinale , occafionnée par l’impreilion
que font les matières fur les inteftins , & qui eft celle
des purgatifs s car , comme ces médicamens , le flux de
ventre deffeche le fàng, & vuide les eaux des hydro¬
piques.
INTESTINS. On donne ce nom à un canal qui
commence à l’orifice inférieur de l’eft:omach,& fe ter¬
mine à l’anus , après avoir fait un grand nombre de cir¬
convolutions dans le bas-ventre.
Ce canal eft attaché dans toute fon étendue à une
membrane particulière formée par un repli du péritoine,
& connue fous le nom de méfentere. Il eft fort long &
a pour l’ordinaire fept ou huit fois la longueur du
corps du fujet. Il ne paroît pas fi long, tant qu’il eft en
place , parce qu’il y a fur fa furface des bandelettes liga¬
menteuses qui lui fout faire un grand nombre de plis ;
mais lorfqu’on détruit ces tuniques, il s’allonge au point
que nous venons de dire. Sa largeur n’eft pas à beaucoup
près la même dans toute fon étendue, & c’eft cette diffé¬
rence qui l’a fait divifer en inteftins grêles & en gros in¬
teftins. '
Les inteftins grêles ont beaucoup plus de longueur que
les gros; mais ils ont bien moins de capacité. Leurs tuni¬
ques font beaucoup plus minces & plus déliées; ils reçoi¬
vent le chyle à fa fortie de l’eftomach & donnent naif-
fance à la plus grande partie des vailTeaux laciés. Ce¬
pendant on en trouve aufîi quelques-uns dans les gros
inteftins. Les inteftins grêles font trois: en nombre : le
duodénum, le jéjunum &l’ileun : cette divifion quefés
Anatomiftes ont faite, ne leur a pas été indiquée par là
nature des parties; car le canal qui compofe les inteftins
grêles eft femblable dans toute fa longueur. Les gros in-
çeftins font pareillement an nombre de trois ; le cæcum ,
64 INT
le colun & le reélum. Cette divifion n’eft guères mieux
fondée que la -précédente. -Leur canal eft plus large &
leurs tuniques plus fermes ; ils contiennent les excré-
mens greffiers , qui font- reliés après que la partie la plus
fluide du chyle a été pompée parles vaiffeaux lactés.
Le nombre des tuniques qui entrent dans la compofi-
tion des inteftins, eft le même dans les grêles & dans les
gros; elles ne différent que par la fermeté de leur tiffu.
Les Anatomiftes ne s’accordent pas fur le nombre des
tuniques des inteftins. Les uns n’en admettent que qua¬
tre, & d’autres en comptent jufqu’à lix.
La première, qui eft la plus externe, porte le nom de
commune , parce qu’en effet elle eft commune non-feule¬
ment aux inteftins entr’eux, mais encore à tous les vilcè-
res du bas-ventre. Elle eft fournie par le péritoine, & eft
une continuation du méfentere. Sous cette première
membrane on trouve du tiffu cellulaire. M. Ruyfch &
d’autres Anatomiftes en font une membrane particu¬
lière , qu’ils appellent cellulaire.
Là fécondé tunique eft charnue ou mufculaire. Elle eft
compofée de deux plans de fibres, dont la direction eft à
contre-fens. Le plan externe eft fait de fibres longitudi¬
nales qui fuivent la même diredion que les inteftins. Le
plan interne eft compofé de fibres circulaires : de forte
que le plan externe en fe contractant , diminue la lon¬
gueur du canal, &l’interne rétrécit fa capacité. Ondonne
â ce mouvement le nom de vermieuiaire ou de' périj 1’
laltique , dont on a nié mal-à-propos l’exiftence. Les
fibres circulaires ne font pas tout le tour de l’inteftin ,:
on ne doit au contraire les confîdérer que comme
des fegmens de cercle qui font attachés irrégulièrement
tout autour du canal inteftinal.
La troifieme tunique s’appelle nerveufe, à caufe de la:
grande fenfibilité qu’on lui attribue, & qui lui vient ,
dit-on, de la multitude des filets nerveux qui s’y diftri-
buent & forment fon tiffu. Elle foutient un réfeau vafcu.
laite formé par de petites artères & de petites veines, qui
communiquent avec les méfentériques. Quelques Ana¬
tomiftes confidérent ce réfeau comme une tunique par¬
ticulière,
ticuliere , à laquelle ils donnent le nom de vafculàire.
Cette troifieme tunique a plus d’étendue que les précé¬
dentes, ce qui fait qu’elle forme des plis'au-dedans des
inteftins conjointement avec le velouté ; les Anatbmiftes
ont donné a ces plis le nom de valvulés conniventes. On
voit aufli dans cette tunique quelques grains glanduleux
que l’on découvre aù-dedans des inteftins.
La derniere tunique, ou la plus interne , eft formée
par de petits poils très-fins, qui reffembLent à ceux du ve¬
lours , ce qui lui a fait donner le nom de veloutée. Elle
eft très-molle & très-lâche. Elle entre comme la précé¬
dente dans la compofition des valvules conniventes.
Si les inteftins euflent été moins longs , fi leur di-,
reélion eût été droite de haut en bas , & leur furface
intérieure unie, les alimens feraient parvenus en un
inftant de l’eftomach à l’extrémité inférieure: de- ce ca¬
nal. Le chyle n’auroit point eu le tems d’être travaillé
ni de fe féparer des matières alimentaires , & le corps
aurait été privé d’une partie de la nourriture qui lui eft
néceflàire pour fubfifter.. Mais la longeur , les circon¬
volutions des inteftins, l’inégalité de leur furfaeejnterne
donnent lieu à un plus long féjour des alimens dans
leur capacité , à leur fépatation d’avec les matières fé¬
cales , &;le corps reçoit une quantité de fucs nourriciers ,
proportionnée à les befoins.
'IRIS. C’eft cette .membrane circulaire que l’on voir
au travers de la cornée tranfparente. Elle, eft large 8c
chargée de couleurs différentes : on dit que les yeux font
d’une couleur, par exemple, bleue, noire, fuivant que
cette couleur domine Pur l’iris. Cette membrane: flotte
dans l’humeur aquenfe,:& eft plus près de l’humeur; vitrée
que de la cornée tranfparente. Il y a même des Anatp-
miftes qui prétendent qu’elle tient au criftallin , & qu’il
n’y a aucun elpace entr’eux. Ceux qui y en' admettent un ,
le défignent fous le nom de la chambre 'pofiirieure 8c
donnent celui de chambre anterieure. à l’efpace, ;-qui eft
entte l’iris & la cornée. Dans ion milieu ori voit , un trou
ordinairement noir & rond , on le nomme la prunelle ou
la pupille. Dans la plupart dés animaux > air contraire, il
D. de Ch. Tome IL E
-66 I S C
cft' o’bloag,' ’& quelquefois d’unc: autre couleur que iç
noir. - - - i
■ IL y a d es Anatomiftes qui regardent l’iris eomme.unc
cxpanfion de la membrane choroïde. Sa ftrudute n’eft
pas développée d’une maniéré à ne lailïer aucun doute^
On la croit compofce de deux fortcsde fibres que quel¬
ques Anatômillcs difent être mufcülaires.La plus grande
partie de ces fibres eft difpofée en. forme de raïons. On
peut les confidérer comme autant de petits mufcles , qui
partent de la grande circonférence de la choïoïdnd’où iis
s’avancent vêts la prunelle, & là aboutiflent à d’autres
fibrilles , qui par leur arrangement forment un petit
rnulcle circulaire autour de la prunelle. M. Duverney dit ,■
au contraire , que l’iris eft compofée de deux plans de
■fibres motrices, dont les extérieures paroiflènt circulaires
■& les intérieures longitudinales. Lotfque les objets expo-
lés à la vue frappent L’œil trop fortement, foit par leur
pioximité-ou par la vivacité de la lumière qui les éclaire,
les fibrescirculaires fe contractent , & la prunelle dimi¬
nue; fon- étendue augmente, au contraire , pat la con-
■tradiondes fibres difpofées en raïons , fi la lumière eft
foible , -ou l’objet éloigné.
• ISCHTADIQUE. Synonime d’îfchiatique.
I S CHIAT J QUE , ou SCIATIQUE. Se dit de tout
ce qui appartient à l’os ifcbium.
: ISCHIO-CAVERNEUSE. ( artère ) Voyez Hémcfr-
rhoïdàle externe.
ISGHIO-COCCIGIEN , OU Coccigien antérieur- c’eft
-le nom d’un petit mufcle qui s’attache par une de .fes ex¬
trémités à un petit ligament., qui eft au-deffus dutroa
ovalaire-, & par l’autre au basducoccix.
lfekio-Caverneux du clitoris : M. Winflo'QZ a donné
ce nom à deux mufcles que l’on appelloit auparavant
éledeurs du clitoris : ils font attachés par une de leurs
extrémités à la tubétofité de l’os ifcbium, & par l’autre à
la partie latérale des corps caverneux du clitoris. Ils relçy
vent le clitoris & le tiennent tendu, lorfqu’ils fe contrac¬
tent.
ISCHIUM , ou ISCHION. Os fitué à la partie porté-
tse ,6?
fleuré & inferieure lie l’os. des. îles. G’eft la fécondé pièce
de l’os innominé. On le diftingue en corps & en bran-:
elles. ... . . oV .2010 .
Le corps de cet os eft en arriére ■ & là partie fupérieure
forme laportion inférieure & là plus grande de la cavité
eotyloïde qui eft achevée par l’os pubis & l’os des îles. La
partie fupérieure du corps de l’os eft jointe à la partie
inférieure de l’os des îles. Il fe termine inférieurement
par une girofle tiibérofité,:Tur laquelle lfe corps eft fa®
tenu , quand oneftaflis, ce qui a fait que quelques Allai
tomiftes ont donné à l’os ifehium le nom de féd en taire y
qui repréfent* aflez mal l’idée qu’ils ont voulu expri-
r Cette tubérôfité eft' fort épàifle, inégalé, s’étend dë
devant en arriére, & donne attache à plufieürs mufcles;
elle telle long-tëms épiphyfe. Au-deflusde la tube*
rolké , on en voit une autre en arriére,- pointue & fort
Taillante; On l’appelle épine fciàtique. L’efpace qui eft 1
entre cette épine & la tubérôfité , eft échancré, & porté
le nom d 'échancrure- fciàtique inférieure ott de petite
échancrure fciàtique. On lui donne aufli le nom de lînuOl
flté; elle fert de poulie au tendon du mufcle obturateur
interne ; Au-deflus de Pépine, on voit une: partie de IV-
chancrure fciàtique fupérieure ou de là grande échan¬
crure fciàtique , dont le relie eft pratiqué dans l’os des
îles.
La branché de Tifchium éft plate, & monte de là tu-
béroflté, vers l’os pubis. L’efpace qui eft entre cette
-branche & le corps de l’ifchium , eft confidérable, 8c
forme une échancrure que l’union de rifchium avec le
pubis change en trou que fa figure a fait appeller ovale
ou ovalaire. Ce trou eft plus large en haut qu’en bas;
Dans le cadavre il eft fermé par une bande ligamen-
teufe qui s’attache à fa circonférence. C’eft à cette bandé
que s’attachent les deux mufcles obturateurs, JvUn en-de¬
dans-- qui pour cette raifon s’appelle obturateur interne ;
l’autre en-dehors, Si c'eft l’ obturateur externe. Là bandé
ligamentçufe lailfe un petit intervalle du côté du pubisj
6S KIR
dans lequel paflent les vaifleaux qu’on appelle ordinaire^
Eient obturateurs.
ITHMOIDE. Voyez Ethmoide.
K
Kl ASTRE. Efpéce de bandage pour la rotule fraélurée
en travers. Pour le faire, on met d’abord fur le ge¬
nou unecomprefle en long, fendue dans le milieu, &
coupée par les deux bouts en fronde à quatre chefs. On a
foin d’approcher les deux pièces de la rotule l’une auprès
de l’autre. On place au-defîus & au-deflous un rouleau
de linge, fait' en croiflant pour les contenir. On adapte
par-deflous le janct de faux fanons faits avec une fer-
viette roulée par les deux bouts, de maniéré que les
rouleaux foient appliqués aux parties iatérales du genou.
Enfuite on prend une bande longue de fept aunes, large
de deux travers de doigt , roulée à deux cheis égaux. On
l’applique par le milieu fur le croiflant fupérieur , on
conduit les chefs par-deflus les fanons foiis le jarret, où
on croife pour venir par-deflus la partie inférieure des
fanons fur le croiflant inférieur en changeant les chefs de
main. Après les avoir croifés, on defcend obliquement
fous le jarret, pour revenir fur le premier tour au-deflus
de la rotule ; & l’on continue ainfi jiifqu’à la fin de la
bande. On met fut le genou une comprefle trempée dans
un défenfif, & l’on releve les quatre chefs de la pre¬
mière comprefle fur la rotule, en les croifant oblique¬
ment , pour rapprocher exactement les deux pièces, Sc
foutenir le bandage. Enfin l’on pofe la partie dans un
carton garni d’une flerviette , pour entretenir toujours
la jambe tendue.
. KIRSOTOMIE. Opération par laquelle on dégorge
les veines variqueufes. Elle confifte en une fimple ou¬
verture des vein.es par le moïen de la lancette; ainfi
c’eft une èfpece de. phlébotomie. Il faut ouvrir dans les
endroits le plus gonflés de là ng , on tire une quantité
Ris . 'ëf
îuffifante de cette humeur , & on applique des bandes,
en forme de doloire , pour procurer la réunion des par—
lies divifées , & faciliter le mouvement du fang dans
les veines engorgées» On conleilloit autrefois d’autres
opérations , mais qui étoient barbares;, & ne fe réduis
foient -au fonds qu’à ouvrir les vaiiTeaux., Lafimple in-
cifion par la lancerte fatisfait aux indications , & n’eft
pas plus efFraiante qu’une faignée.
KISTE. Membrane en forme de.veffie , qui fait une
tumeur remplie de matières; liquides , ou épaiffies, adi-.
peufes , charnues, .ou d’une autre, nature. Telle eft l’en¬
veloppe membranetil'e de l’athérome , du méliceris, dit.
fteatome , & de toutes les tumeurs qui s’engendrent dans,
les glandes , dont la membrane externe fait le kifte,.
Voyez Loupe.. . . .
KISTIQUE... Qui tient de la nature du Kifte.
K LST1TOMIE. Opération par laquelle on ouvre la
veffie urinaire pour en tirer l’urine. Quand on la prari-
quoit; au périnée , on lui donnoit Le .nom de pondio.rt
.au pijinie<
II. n’eft pastoujours.aupouvoir du. Ghirucgiende ti¬
rer l’urine par le moyen de la fonde. Il y a fouvent des,
obftacles à l’introduciiqn de cet inftrument dans la veffie.
Quelqu’adreffe qu’air T Opérateur , il ne peut quelque¬
fois venir à bout de le faire entrer dans ce vifeère. Les.
Lithotomiftes même , qui .font; dans. .1% pratique jour-.
. naliere de. fonder y ont renoncé à de certains fujets ,
par des empêehèmens mfurmontables qu’ils y trouvoient.
. Çes empêçhemens l'ont une inflammation au col de la,
veffie , , & aux proftates , dans laquelle ces. glandes fe-
; trouvent tellement gonflées., qu’il eft impoffible d’in-
.trpduire rien dans. i’ urethre ; des callpfîtés le long du
conduit urinaire çaufées’ par des cicatrices d’ulcères qui;
le rétrécifient de maniéré que la fonde ne peut palier ,
quclqu’çftprt qu’on fafle pour, la pouflèr 5 ou enfin des
. tumeurs , ou quelques productions membraneufes qui,
bouchent l’urethre , comme il arrive à, quelques vieiU
lards, .chez qui le canal fe pliflè & (e racornit de façon,
^ue nU’iuine , nila, fonde ne peuvent abfolurnent.s’y o«,
fà . . fc î s
vtit de pâiTage. I! ne faut cependant pas la Mer mouril
'le malade j i&M-o’y a que l’opération qui puiile lefau-
ver ; il tant ' qu’il -pifTe ou-qu’-i-l :meure. Le .Chirurgien
•doit en aver tit lés parens ou les amis du malade , .& faire
"fon prognoftic ,<&ivant l’éfàtide- la. maladie. -:0m faifoit
^adis la ponction àu périnée y & voici en .quoi elle.con-
dSftoit. ■
1°. Les inlhumens qui-fervoiënt-, étoient un fcàlpel à
-lancette , -une fonde droite une canule d’argent, lon¬
gue de quatre pouces, ayant deux anneaux à (a tête pour
-pafler un ruban d’üne aune -& demie de long j une. pe¬
tite tente de linge , pour boucher l'ouverture dç la ca-
iiuie. - "y'.- ::: .
- o.°. Ayant-difpofé -fon appareil-, le ^Chirurgien plà-
çoit le malade fur le bord du lit , & le couchait à fa
renverfe", les deux cuillesécaïtées, & les jambes ployées
rde façon que les talons toüçhoient les felfes ; & iL fe-
foit tenir lés jambes en eèt-'étaç par deux ferviteurs ,
dont l’un rélevoit d’une main les bouffes & ties-t édi¬
cules en-haut. L'Operateur ptenoit enfuite.fon fcalpel-,
& le plobg-éoit droit dans la-veffie, en-commençant la
-ponction à -ç&té’tiü raphe ,= au; mêmerendïoit-oà feLaifcrip
i’inçifion dans °la lithoto mie: il cônnaillbit qu’ii -avoir
pénétré dânslâ’è^acité du -vifepre , pai? l’écouîementde
■ l’urine , qui fortoit le long-de- l’inftrument. Avant qtie
“idê retirerîépiftoiHi , illutroduifoit lâ fonde , f£ ta con-
- duifoit de -la màiii gauche , tandis ;que de la droite il le-
âiroit l’inftranient , pour prendre enfuite la canule de-
crîte ; il pafl'oit lé bout poitérieut de Iq fonde dans l«i-
“téHeur de là canule , pour la çonduire dans- la vefliè ;
“par fl on retîroit i’inflrument qui avOit fait la ponétkin
; avant que d’avoir introduit là Tonde , on le mettoit <*n
ïilque dq nè-pàl- retrouver Ton chemin en voulant -y
- introduire, la canule. C’eli pourquoi la précaution de
la fondé étoît’unè' précaution indilpenfable. Après que
l’urine étoît-forfîë par le moyen de la canule , on en bon-.
■ choit fôùvërturé extérieure ayéç la- petite tente , & en
la laiflbît dans-la1 plaie. Le ruban patiè dans les deux an-
tigavù feryok “à M’attacher à- une ceinture , afin-qu’ëj!?
K J S! . fT
ne fortit point de la playe. Toutes les .fois que le ma¬
lade vonlok piÆet , on. .©toit, la petite teiw-e-, -&-ai«fi oa
vuidoit la veille autaut de fois qu’elle fe remplillbit . .
Voilà la manière dont oaïufoit pour faire la ponction
au périnée ; 'mais celle que nous a apporté Frere Jac-
•ques rpour tarer' la. pierre de ' la Velfie , , alfaif pratique!-
cette ponétiou plusfûrementà l’endroit de la veffie ou
il fatfok fibcifion-pDui ■la-pierre , dans .ieccorps. même
idc îa.vellie proche fon col.; de forte qu’il né faut pas
plonger le fcalpel da&sTureihre , & le faire :pafl’er daris
•le .-.cal detlâ vellie , -qui-dans une ioflammaxion efl; fi tuv
■ méfié, que. rien nleniperutfortii- , & qu'on «ft. en -dan--
tgiir. d’eatarner .ce col .avec Tinltrumentcpour .lui frayer
un pallage, ce qui peut redoubler les accidens 8c frus¬
trer lé malade du fruit qu’ill a lieu d'attendre de l'opé¬
ration. i, ! >
•L’on enfonce dona llkiftrument à un doigt du périnée
•j&s oa perce la velfi&dânfc; Ion, corps près-dé fan col. Les
sniéno es iofirumens qui. on t; été. employésdâns ;11 ancienne
uipétation font tous nëccfiaires dans celle-ci. On s’en
it-rt dans l’ordre & de la maniéré qu’il vient d’être dit.
, On iàilfc suffi, la canule , tandis qu’on elfaye' d’ôter les
eêmpèchemëns qui stoppaient, à l’écoulement dell’urine
.par le canal ordinaire.^ Les plaies de la velfie que l’on
.crayoitmnrtelleà autrefois; faifoient pratiquer- la ponç»
tiou au périnée; mais aujourd’hui queT-amiait qu’elles
me.le font point-, pôurvuqu'elles n’ayènt pas.une grande
.ét-eadâte.,;.. cette opération' anqérinée s’ elbabolie , & l’on
•coqpe; la velfie dans l’endroit indiqué avec tout le {accès
que l’on peut elpérer.
• 13e trois.accidens qui donnent lieu à cette opération;,
il n’y a que l’inflammatioa-rqui. foit guériffable ; mais
:qaand des callofitéa dans; le conduit dcLfUret-hre i ou
un aflaiiFement caufé par la vkillelTe , ont obligé de
faire cette opération , -il faut Je réfoudré;à’;port;er.toutc
. fa.vic la canule. Alors- au lied d’une .tenTe.de 'linge
on.fefervica pour boucher la canule , d.’un bouchon d’ar-
igeut à 'vis , qui la fermera fi exactement y que l’urine
ure ûiiutera pofiit . de l&miadiepotma^aqueuikfes àf-,
faites, • , Eiv
<1%
t A G
L.
LABIALES. ( glandes )• Corps glanduleux , qui tapif»
. fia» la!pafctie interne /des levresdCes glandes font fa-
livales ,• -&rde la même nature que toutes les buccales.
LABŸdlEN’jrHE. Partie: de l’oreille interne qui eft
la .plus intérieure. On lui a donné, ce nain à raifon des
différentes cavités qu’elle renfernre , & qui communi-
-quènraentr’elles:. en façon de .vraûlab-yrinthe. On y re¬
marque trois .cavités : la conque au veftibule , la coquille ,
& les trois canaux demi-circulaires . Voyez la defcriptiou
de chaennei dexes parties à leur, article.
La cavité du labyrinthe contient un air inné , qui circule
dans tputes l'esicavités qui le çômpafent.LesAnciensl’ont
appelle air intérieur. Il eft i abfolument néceffaire , car
fans lui la vibration desraïonsionores , ne fe feroit point
feruir. Le labyrinthe eft le lieu où fe fait la fenfationde
l’ouie. /- ,..s: •• ; s 3 .
LACIS; Sorte d’entrelacement de différens vaifleaux ,
d’où üLiréfiffte. comme un rézeau. Quand ce lacis £e
compofe de.ffleis nerveux, -il; parte le nom de plexus .
Quand il fe Lait de vaifleaux faiiguins , ilconferve le nom
: àeJaàs.,iloxL&eréeadmirahlercr.
LA*GQ.y..ou:mieux LAQ; Sorte de nœud coulant que
rortfaitiavec une bandé plus out moins longue , plus ou
moias. fottfifaivant le befoin , qui fett à faifirdespar-
ti es qu’il faut tirer. Ce nœud fe ferre d’autant que l'on
tiré. Ou l’employe dans les extenfions & contre- exten-
fions , dans. les. accouchemens, &c.
LACRYMAL. Se dit de tout, ce qui a rapport aux
larmes. • . . ■ ;
Lncrymall (. canal.") Cleft un conduit pratiqué pour
la plus grande . partie , dans l’os maxillaire fupérieur. Il
commence derrière fon apophyfe.nazale, au côté interne
de J’édbançrure. orbitaire , defcehd. en fe portant un
peu obliquement eu arriéré 3. & s’ouvre au-deffous de
LAC 73
«omet inférieur du nez , dans la folTe nazale. La partie
fupérieure de ce canal , eft plus large que l’inférieure :
elle eft tapiffée par une membrane qui paroît être une
continuation de la membrane pituitaire. On donne le
nom de fat lacrymal à fa partie fupérieure. L’ufage du
fac & du canal eft de recevoir le fuperflu des larmes qui
arrofent les yeux , & de le porter vers les arrieits nar-
rines. Il arrive quelquefois que le fac fe trouve engorgé
par l’obftrudtion du canal ; les larmes ne pouvant plus
palier par cette route , s’éhappent par-deffus la paupière
inférieure ,& tombent fur les joues ; c’eft ce que l’on ap¬
pelle larmoyement. On y remedie en introduifant une
.fonde par- l’orifice inférieur du canal : ce qui demande
une connoiftance exaefe de fa. direction. Communément
il n’y a que la moitié du canal creufé dans l’os maxillaire,
-le refte eft formé par l’os unguis & le cornet infé¬
rieur.
Lacrymal. ( nerf) C’eft la troifîéine des branches que
le nerf ophtalmique de Willis jette à fon entrée dans
l’orbite. On lui a donné ce nom.parce qu’il fe diftribuc
à la glande lacrymale Voyez Ophtalmique de Aillés.
Lacrymal, (jhe) Poche longuette & membraneufe ,
qui eft une fuite :du conduit nafal ,. lequel , quand il eft
parvenu derrière la jonûion des paupières , s’élargit con-
fîdérablèment. II. y a des Auteurs qui lui donnent aufli
le nom d? entonnoir , parce qu’il fe rétrécit en descendant. .
Ce fac eft litué immédiatement derrière le tendon du
mufde fermeur des paupières , dans le grand angle de
l’œil. -Il devient peu à peu plus étroit , dans fon extrémité
inférieure , où iLfe réduit en un petit tuyau qui s’ouvr»
dans la cavité du nez au-defibus de la voûte du palais. .
Lacrymiile ( gland e)o\i innomiaèe. C’eft une glandeçon-
• glomérée , blanchâtre & applatie. Elle eft fituée entrela
: paroi fupérieure & externe de l’orbite, & leglobe de l’œil ,
& s’étend cnrfe divifant en deux partiçs.vers le grand angle,
«près avoir commencé proche lepetit. Elle filtre conti¬
nuellement une humeur qui lubrefie la furface de l’œil,
. & empêcheque ie frottement de la paupière ne foit dou¬
loureux;- cette humeur eft la, matière des larmes. La
Ï4 LAC
glande lacrymale s’en décharge par plùfïeurs petits corn,
fliiits , que l’on appelle vaijfeaux hygrophtalmiques , &
'qui fuiveùt le long des taries , -en per-ççntJa 'membrane
qui tapiiFe la paupière {Supérieure. Ils font fort diffi¬
ciles à découvrir dans l’homme . ee qui fait qu’on fe fert
■plus volontiers pour les démontrer d’yeux de bœuf chez
qui îljffont beaucoup plus confidérables. -Voyez. Hygro-
phtalmiques.
LACRYMAUX, (os) Nom que portent les os un-
guis. Voyez. Un guis.
Lacrymaux, (points') Voyez P oint iàcryma' .
■- LACTE’ES. ( veines ) Ce font de petits vaifleaux blancs^
' tranipar ens , formés par une membrane, fine & délicate ,
■ Sc qui font deftinés à recevoir le chyle des inteftins pour
Je châtier pnfuite au réfervoir de Pecquet. Afelliuslcs
‘-découvriter. lôia > -quoiqu’il y ait des Auteurs qui pré¬
tendent qu’un des plus Anciens Anatomiftes,Erafiftrate,
'-lés evoit apperçus dans les chèvres , & qu’il les avoit pris
; pour dés artéresre-ffipjies de. lait. I
Pluiîeurs petites branches qui partent de la furfaçe in¬
térieure de la tunique juerveufe , ou -même dé la ment-
ebrane intérieure -dès -iivceftins , forment la naiflance des
'veines laétèes. Ces vaiflèaux fe réunifiant enfuite , pro-
duifent de plus gros rameaux , qui tsSapperçoivcnt en
afféz grande quantité à la furface externe des inteftins,
-tandis- qu’ils font imperceptibles à leur furlàce interne. i;
Dans lé chien , lés veines lactées , qui out le plus de
volume , nailTent-ainfî des premières petites branches , &
& s’uhilÉtnt en plu/ieucs endroits du méfentere, elles fe
^rendept à une gtoiïé glande , nommée pancréas cFAfe -
lias ; elles l’embraflent parplufieurs tuyaux rpuis d’autres
-ïohdtiifs partent de ce gros corps glanduleux , & c'na-
dient le chyle au réfervoir. Or on appelle - veines ladies
i premières , celle-s qui vont des inteftins à la glande , &
.'veines ladies Jeeonctaires , celles qui -VOnt.de la grofTe
-glande au réfervoir.- J1 n’en eft pas taut-à-fait ainfi dans
- je corps de l'homme.’ 1°. Cette glandé ne sly rencontre
-pas ; â®. toutes les veines- ladées vont fe rendre aux
-édaudes qui font difperfécs dans le méfentere , &c delà
fit téferydlr. Cependant oiï- ne lai/fe pas d’admettre
chez l’homme des veines laStèes premières , & des fecon-
■daires , en s’expliquant d’une autre manière. Celles qui
.vont des inteftins, aux glandes dàméfentete , font nom¬
mées premières , & celles qui vont des glandes du méfen-
:tere au réfervoit , font appellées fecondaires. Ces der¬
rières font moins nômj>re«fes que les premières’, mais
elles font plus-groffes.
- M. Heiitcr , célébré Anatomifte & Chirurgien , re-
'connoît que les gros inteftins ptoduifent aulli des vaif-
diaux lactés , -mais que cela eft rare. 'Baulhcflin a prétendu
qu’il y en avoir ; mais d’auttésfonc- cru- qu’il avoit pris
«pour vaiifcapx lâétés des vàiifeauxlympi.aéques. M. WinC
-îow a démon_trç l’ê-xiftence' dès veinés laâéesfur le cæ-
•ciiRi & le col un , & M. Petit i’Anatomifte :, en a trouvé
plu (leurs Fois quipàïtoientde l’eft-émach ; & fc rendoient
rux glandes du méfentere.
Quant à l’ufage des veines-laétéés quelques-uns
-croient qu’ejles ne (ont autre choie que des vaiifeaux
lymphatiques qpi -paflent parle méfei.tere , avec cette
•différence , que ceux qui font deftinés à -châtier le çhylê,
'commencent IpST-sdie -petites- br-anchès rqùi partent delà
furfaeç interne des inteftins , dans laquelle ils font ou-
-v-erts j pour recevoir - ce chyle , & qué d’autres viennent
des ffièmbraiïêS-déS mêmes inteftins , pour enlever la
• Jÿmphe ; de dhrte que quand il ne palfe pas de chyle par
-çts yaifleaüx la lymphe y paffé -toujours.' Les veines lac-
■•té-es'fefye-ntî;dôap à recevoir dés inteftins, les parties du
chyle les plus liqui;d«s'& les plus'ép^réesmpuis paflautpâr
.-je méfènterc'iiéile-s^vonç sen décharger dans le réfervoir,
-Les veinés iââéés rte font -point éïTentiêllément différen-
- tés des vallfé-âiiX' lymphatiques , Si - elles font la fonélion
'de -ceS derniers ; ènforte qu’on me doit point admettre
.: da-n-s le mélentéré de vaiifeaux lymphatiques djfférens dès
• veines laélée* Quand le chyle nepalTé point dans.dêS
• veine? , plies -fe 'mfflplifte-Ht'dé-lymphe;
- - LACÜN-ËS- Cn donrie ce nom à deux petits trous,
-placés un de chaque côté de l’prifice-extenic du vagin.
tQ’elffo.ri|éé'dî é-t-p gtitsduyaux étmétokês-qui ■ tirépt
7* LA G
leur origine de deux petits corps fdllécuîeux , fitués dan9
l’épai fleur interne dés grandes lèvres de la vulve. On les
regarde comme les petites proftates de l’homme. Elles
.donnent une humeur vifqueulè quand on les preffe.. Voyez.
Vagin.
Lacunes de t urethre. Ce font des ouvertures ovales que
l’on découvre à l’intérieur du canal de. l’urethre : elles
font en plus ou en moins grande quantité, & commu¬
niquent avec une forte; de petits canaux , qui font quel¬
que chemin entre lesmembranesde l’urethré.iGesconduirs
font remplis d’une humeur qui a la couleur & lac onfiftance
du blanc d’œuf. Les Anatomiftes ne font. pas d’accord
fur leur origine. Les uns difent qu’ils viennent de petites
.glandes placées dans le tiffu fpongieux de l’urethre , &
qu’ils n’en font que les conduits excréteurs s les autres
nient Fexiftence de ces glandes.' Suivant M. Duvernep,
l'humeur qu’ils fourniflent, leur eft apportée par plufieurs
r petits trous d’où elle découle.
LAGOPHTALMIE. Maladie dans laquelle la pau¬
pière fupérieure eft tellement retirée , que ne pou¬
vant pas couvrir l’œil , il eft obligé de. demeurer ou¬
vert quand le malade dort, comme aux lièvres , quand
..ils dorment.
- ..Cette indifpolîtion peut venir de naiflànce ou par ac¬
cident , à la fuite d’une plaie , d’un ulcère ,, ou d’une
brûlure. On en tente la guérifon par les remèdes topi-
. ques , émolliens& relâchans , ou par d’autres analogues,
fuivant la caufe qui l’a produite ; mais quand:ees remedss.
font infuffifans, on emploie l’opération.
On place le malade dans une fituation commode-,
expofé au jour: on lui couvre l’œil làin avec un ban¬
deau , & on aflujettit l’œil malade- ou avec le fpecu-
. lum oculi, ou avec deux doigts de la main libre , en
tenant la paupière fort abbaiflee , puis avec un. biftouri
de .l’autre main , on fait à cette paupière une incilioa
en croilTant , félon la direction des fibres du. mufdeconf-
triçteur des paupières: les pointes du croiffant regar¬
dant en en-bas, & approchent des coins de l’œil.. L’in--
. eifîon faite , on écarte le plus que l’oli peut les bords de
LAI 77
la plaie, & on la garnit de plumaeeaux en forme de
noyaux d’olive , pour les entretenir écartées & procurer
par là une génération de nouvelle fubftance , qui allonge
la paupière. Si le retirement de la paupière étoit li grand ,
qu’une incifion nefuffit pas, on en i'eroit deux de la meme
figure, & diffame l’une de l’autre de l’épaiffeur d’un
écu.
Lagophtalmie vient de deux mots grecs , dont Fun li¬
gnifie lièvre , & l’autre veut dire œil.
LAIT. Le lait n’eft autre chofe qu’un véritable chyle,
cependant moins féreux , qui vient immédiatement du
Lang. Le fang rempli de chyle eft porté dans les artères
mammaires.
Le lait vient aux femmes après l’accouchement. Pour
en bien comprendre la caufe , il faut favoir que les vaif-
feaux de l’ utérus font extrêmement dilatés durant la
grolfelfe; que l 'utérus fe rétrécit après l’ accouchements
que la matière laiteufe palfoit en allez grande quantité
dans le fœtus.
D’où il fuit qu’après l’accouchement il ne s'em¬
ploya plus une fi grande quantité de ce fang qui entre
dans l’aorte defeendante ; par conséquent l’aorte amen¬
dante en recevra d’avantage : ainfi les artères qui viennent
des fouclavieres & des axillaires dans les mammelles , fe¬
ront plus gonflées. D’un autre côté , le fang qui entre
dans l’aorte defeendante , ne pouvant palier dans l 'utérus
en fi grande quantité , remplira davantage ies artères épi—
gaftriques , qui communiquent avec les mammaires ;
ainfi les mammelles feront plus gonflées après l’accou¬
chement. D’ailleurs le chyle quipafloitde l’uterus pour
la nourriture du fœtus , fe partage aux autres vailfeaux ,
fe porte aux mammelles , s’accumule dans les follicules
& produit le lait.
Si l’enfant attire le lait dans fa bouché , deux caufes
concourent à cet effet.
1°. Comme les mammélons font parfemés d’une in¬
finité de fibres nerveufes , qui forment des houppes à
cette partie , l’action de la bouche de l'enfant irrite ces
papilles ; celles-ci réctécijTent . les vaifleaux papillaires ,
78 L A M
qui reprennent le fang du tiffu fpongieilx ; lefang tout
jours pouffé par. les artères , s’y accumule ,- & preffe les
tuyaux laiteux , qui , par cette prellton , verfent le
lait;
1°. L’enfant ne fuce qii’eri pompant l’air , c’eft-à-
dire , que dans Tinfpiration la bouche n’admettant point
d’air extérieur , elle refte vuide, & produit fur les maru-'
melons le même effet que les ventoufes font fur les en¬
droits de la peau ou on les applique;
On remarque diverfes propriétés dans lé lait. i°. Lé
lait devient jaune , falé , âcre , par le mouvement , pat
le travail du corps , o. par le jeune. Cela vient de ce que
les fluides des corps animés , tendent à s’alkalifer , à de¬
venir âcres , s’ils nef font renouvelles par un nouveau
chyle , & s’ils fout fort agités par le mouvement des
yaifTeaux. i°. Le lait s’aigrit , ce qui n’arrivé pas aux
autres liqueurs qui fartent du fang. Cette aigreur ne
peut venir que de ce que les acides fe féparent de leur
huile , ce qui n’arrive pas aux autres liqueurs, parce
que la- chaleur qui a uni plus fortemeut leurs principes
les a plutôt difpofés à l’alkali , qu’à l’acide; 30. Le fait
a la vertu, le goût , l'odeur des alimens , parce que les
fucs des matières dont nous nous nourriffons , paffent
dans le fang fans fe décompofer , & entrent dans les
mammelles, fans avoir fouffert prefqu’aucun change¬
ment^ félon l’expérience de Louver ). Ainfi , fi l’aliment
eft- bon., le lait fera bon. S’il eft mauvais , le lait aura
de même de mauvaifes qualités. Mais le chyle eft en di¬
vers temps plus ou moins propre à donner de bon lait.
Par exemple, quelques heures après le repas le lait eft
. bien meilleur ; car , comme alors il a foufFert diverfes
circulations , il aura perdu , du moins en partie , les mau¬
vaifes qualités que pourroient avoir les alimens qui l’ont
produit , ou il en aura pris de meilleures. S’il étoit trop
acide , la chaleur l’aura alors changé , & il fera plus
diipofé à s’alkalifer. S’il étoit trop alfcdefcent, la partie
ahtaline fe précipitera par lesurines , ou fera changée pa*
le mélange d’autres matières.
LAMBDOJDE. Nom que l’on a donné à la future qpi
t AU
unit les pariétaux à l’occipital , parce qu’on a trouvé
qu’elle repréfentoit par fa direction la figure d’une
lettre que les Grecs appelaient Lamda. On trouve
quelquefois deux & mêmes trois futures lamboïdes ,
lefquelles font formées par les os vormiens , qui fe ren¬
contrent entre les pariétaux & l’occipital. Il faut bien
prendre garde de prendre ces futures pour des fractures
au crâne , dans la pratique de Chirurgie.
LAMBEAU. ( amputation à) Maniéré d’amputer un
membre , en laiffant un morceau de chair pour couvrir
le moignon. Plufieurs Chirurgiens l’ont pratiquée &
confcillée pour la jambe, entt’autres , Verduin St 6'a-
bourin , l’un Hollandois, l’autre Genevois. Mais malgré
les avantages qui paroifToient en devoir réfulter , ces
Auteurs même ont été obligés de l’abandonner , les fuç-
cës n’ayant pas été anfli favorables qu’ils fe le promets
toient auparavant.
Cette opération confifte en ceci : le malade étant afîis
fur une chaife au milieu de fon appartement , ou cou¬
ché fur le dos dans fon lit , on place des aides Chirurgiens ,
comme il eft dit à l’article Amputation ; enfuite on ap¬
plique le tourniquet au-deiïous du genou , & les artères
étant ainfi comprimées , l’Opérateur enfonce un couteau
droit , bien trauchant dans -le gras de la jambe , com¬
mençant immédiatement à l’endroit , où il doit ftier les
os , le rraverfe entre les mufdes & les os., le conduit
enfuite des deux mains , en coupant jufqu’au talon ; il
relevc enfuite le long de la cuifle le morceau , le coupe
par en-bas: & après avoir coupé l’entre-deux des os ,
ratifie le période , il fait fa première feclion à la peau ,
la fait rehaulfer , découvre les os , difféque le périofte,
& applique la feie , en commençant toujours par le pé¬
roné , & avec les précautions nécéffaires dans une ampu¬
tation. Cela fait, le Chirurgien lave le lambeau avec du
vin chaud, le taille fuivant le diamètre du moignon , ob-
fèrvant de le faire un peu plus large; après quoi il le
j-enverfe & le colle exadement fur . le moignon , l’aflu-
jettit par des compteffes , des emplâtres quelquefois
So LAN
par un ou deux points de future , & achevé le panfemeni
comme il eft dit à l’article Amputation.
Les avantages que l’on fe promettoit dans cette ope¬
ration , étoient ceux-ci : 1°. Sans ligature ,'ni cautéri-
fation des artères , fans même aucun abforbant-ni charpie,
l’hémorrhagie fe prévenoit. 1°. Les os recouverts par ce
lambeau ne fe trouvoient point expofés à la carie , com- ,
me dans l’amputation ordinaire. 30. Les chairs des bords ‘
du moignon , & celles du lambeau s’unifiant enferrible à
laide de quelque vulnéraire commun, accéléroient lagué-
nfon , & fiormoient un couffin naturel , plus mollet &
préférable à tout autre 5 enfin l’on y voyoit tant d’avan¬
tages réels , que les Chirurgiens étoient fortement folli.
cités à la pratiquer toutes les fois que l’occafion fepré-
fentoit d’amputer une jambe , ou un bras. Mais les ex¬
périences ayant pour la plupart mal réulli , ils ont été
obligés d’abandonner cette méthode , & d’en revenir à
l’ancienne.
On la faifoit au bras comme à la jambe , en partant le
couteau droit entre le mufcle triceps - brachial & l’os
humérus , on coupait un lambeau jufqu’au coude s puis
on le tailloir , fuivant le dia'mettre du moignon , & l’on
fe conduifoit au refte comme il vient d’être dit au fujet
de la jambe. Voyez Amputation & Couteau.
LAME. Partie ofleufé , mince , qui , fuivant quel¬
ques Auteurs , comporte les os , & réfulte elle-même de
plufieuts couches de périofte , appliquées les unes fur les
autres , & offifiées dans cet état.
C’eft auiïi la partie des Inftrumens tranchans de Chi¬
rurgie, qui elt deftinée à couper , & ordinairement faite
d’acier trempé.
LANCE. Inftrumcnt qui a la figure d’une lance de
Suirte , & qui fert en Chirurgie à différens ufages. ï! y (
en a de deux efpèces , dont l’une fert dans l’opération
de la fïftule lacrymale ; l’autre pour ouvrir la tête du
fœtus mort , & arrêté au; partage. Celle-ci s’appelle lance
de Mauriceau. La première elb une lance d’acier, lon-
. gue de cinq pouces, taillée àpans , avec une petite pont.
LAN Si
me dans fon milieu , pour là tenir plus facilement ;l’une
de lès extrémités eft terminée en; fer de lance ou pique ,
tranchant par fes côtés 5 l’autre eft mouffe & tranchante.
Avec l’extrémité pointue > on fait une incifion conve¬
nable à la tumeur de la fiftule lacrymale. Avec celle qui
eft mouffe , on coupe & on découvre le refte de l’abfcès.
i La lance ou pique de Mauriceau eft faite comme le
couteau à crochet , dont nous avons parlé en foh lieu ,
excepté que fon manche n’a point de bec ; .fon .extré¬
mité eft un as de pique fait en cœur , long d’un pouce
& demi , fort aigu , pointu -, & tranchant fur fes côtés.
On introduit cette lance dans le vagin , à la faveur de
la main gauche , & l’on, perce la . tête de l’enfant entre
les pariétaux , s’il eft poilïble , pour donner entrée à un
autre initrument àpp.eilé tire-tête.
LÂNCETIER. Etait à mettre les Lancettes. C’ eft un
petit cilindre à huitipans., de.chac.un deux lignes du deux
lignes.& dcmie , dans lequel on a pratiqué fix cellules
larges & étroites Suivant la largeur & répaiffeurdes lan¬
cettes. Le couvercle eft à peu près la cinquième partie
de l’étuit. Il tient au .corps :par une charnière., fe ferme
par le. moyen d'un petit l'effort , qu’un bouton placé fur
le devant du corps .ouvre -à.volonté , & qui fe referme de
lui-inêmè: On lecoime de peau de chagrin noir com¬
munément. Il y en a d’argent, de peau de. chien-de-
mer , &c. _
Il fert à ferrer les; lancettes. Dans la faignéc du bras
le Chirurgien : le donne fort fouvent à, tenir au malade
dans la. main du bras qui'a été percé , & le lui fait tour¬
ner durant ,1e. temps de la.faignée, afin que.- par le mou¬
vement des mufcles du. poignet , & des doigts , le fang
veineux. monte plus aisément vers la ligature qui le re-
tieuc& le , fait mieux, couler par l'ouverture de: la lan-
LANGETTE. Petit couteau , dont la lame, taillée
en lance , eft , extrêmement pointue , coupante .fur les
deuxçcôtcs :, & fixée fur un chaffe dont les ailes font vo¬
lantes, c’éft-à-dire , qui ne font unies cntr’elles que. pat
le clou qui les joint à la lame. Cet iufttument eft patti-
D. de Ch. Tome IL F
8a LAN
culierement deftiné à la faigaée ; c’eft l’inftrument du
Chirurgien qu’il mec le plus en ufage ; celui , par con-
lequent , dont il doit le moins fe palier. On y diftingue
la lame & la chafle. La lame doit être faite d’excellent
acier , bien trempé , bien tranchant , & extraordinaire,
ment poli. Elle repréfente la figure d’une pyramide dont
la pointe eft- très aigue. Son extrémité pollérieure qui
porte le nom de talon, e. Ilia plus large , & n’ell nulle,
ment tranchante. C’eft l’endroit le plus épais de la lan¬
cette , & il eft percé d’un trou allez grand pour que la
lame puiife tourner aifément autour du clou qui Funit
avec la chafle. Le corps ou milieu de la lancette eft un
peu moins épais , 5c diminue en largeur. Sa couleur eft
aufli différente , & n’eft pas non plus la même que celle
de la pointe , qui eft moins blanchâtre. On a donné à cette
partie le nom de mat ou àe fraie de la lancette. Il ne
doit point couper fur les côtés , mais doit pourtant s’a¬
mincir à méfuie qu’il avance vers la pointe, tandis que
le milieu refte toujours plus épais. L’extrémité antérieure,;
qui forme la pointe , eonferve toujours un peu d’épaif-
feur dans fon milieu , mais, lès; côtés diminuênt'coniiilé-'
rablement &■ forment deux tranchans très-fins , 5c une
pointe fort aigue. Cette extrémité paroît brune en com-
paraifon du corps; & c’eft pour cette raifon qu’on l’ap¬
pelle le Bruni de la lancette.
La fécondé partie des lancettes, c’eft la chafle..Elle
eft faite de deux petites lames d’écailie aflèz mince, lon¬
gues de deux pouces, environ , & làrgés.de quatre li¬
gnes. A leur partie fupérieure elles font percées: d’un
trou qui répond de l’une à l’autre. Ôn pafle le talon delà:
lame entre elles deux, de façon que les trous de ces
trois parties forment un conduit, droit , dans lequel ou
pafle un clou , que l’on rive avec des rofettes de cuivré
ou d’argent , fur la face extérieure des deux ailes du.
manche. La chafle n’eft.point unie par l’extrémité infé¬
rieure , afin que les ailes foient volantes St plus faciles
à nettoïer. Le clou d’union eft de fil de lctoh , parce,
.Van 83
La latrie des lancettes doit être au plus d'un pouce ,
fiix lignes de’ lpngùelir , y compris le talon , far quatre
lignes de largeur a leur bafè : le mat '.doit avoir fept li¬
gnes de long , & le poli JSç Ja' pointe' iféu 'dciivenr pas
avoir davantage ènfemtie.' .. ,*
Il y' a des différences ‘dans les lancettes , qui viennent
principalement dé leur grandeur totale , & de la figure
particulière defaïàme , • ce qui leur a fait H'asilver difféi
ïens noms j tels que ccux'-ci : Lancette a grain forge,
'lancette à grain d’avoine lancette erijw'amidj OU en
'langue de fer peut, lancette à abjeei &c: La* lancette à
grain d’orge eft de routes les lancettes celle dont la
lame effi la plus largejp& le fer necamiriéricqfâ perdré
fa lârgëüt'què fort -pïes'dela' pointe. Elle eft Ipar. cdriU
féquent' capable" dé:fkire * une large emvéftuté.; O eft là
lancette des Comtnençans" ;"ils doivént la préférer à tou¬
tes les autres, parce qq’elle ne demande pïefque-qué
îa'proinÔron;-; Elle cOnVieritnatnc vaiffieaux fiùpéVfïcieis 8c
•grés ffùrtout df çetrx'qqf' ne fontipas’ une faiilié
'tfêmé -àii-dehors mais* qurfont avoûinés d’un. peu 3e
'graifle & recQüverts'd’uné peau' finé^Sr.Sêlicâté. Dans la
lancette à grain d’avoiné là "pointe éft.pltis' aUpngée Sç
plus étroite que 1 celle def'aiancétte-àgratn d’orge , mais
elle eft plus large .& moins allongée1 1 que:celie~d;£,'IÜ
îàiigue-de fèrpenr." G’êft là* Iancette;.Ia plus .commode
•de 'toutes, & celleqiti éft le plits en filage' ;Elle conu
"Vicrit a toutè forte de 1 vaiftçauxr Cependant elle eft pâte
ticuliêrement propre1 pour Èbuverfure de ceux; ’cjfii font
un peu profonds, ou même qui le font beaucoup. Dans
la lancette en pyramide ou a langue de fevpeîit., la lame
'-comfriéncé dès fia -bàftEai' perdre de fia largeur '; ■éHe:vK
tbiijottrî ; en® ininfiaht-'. jWïxjüçs à fà-poiiite qui eft tres-
'ifféliéçDEHe cqhvxëntpdiir lés.vaifteaux lés plus érifoii-
scés^ rie' dntè^fâfijais tomber entiè-lef marris des apâ
■ÿfélitffsfi-'rii'dês Cfiiïürgîèns qui m’biit'paslà- màiri abfb-i
fument allurée. 11 1 ■ ' d
-■-eXàlàiïéetié'à-âbfcèa; né dîfFéfe déiàritréfilàricettéàqU.c
par les dimenfions , qui font plus grandes, parce quelle
doit3 f&yjï:i 'dans iféfi éirdroîts pfofbnd^&mltis'ïéfiftàns.
Fij
§4 LAN
à a largeur- n ’excede la largeur des autres que de deux
lignes s fa bafe n’a que fix 'lignés" dp j^arge j fa longueur
elf de deux pouces & demi.-j^eytnat. a environ dix lignes;,
préftnte deux furfacës affez inégales faites à la limes , &
Amplement un peu adoucies' par la poliffoire. Le poli
commence, à diminuer infenfiblemeiït depuis le mat, pour
former une pointe en" grain'"d’âyoine/j ries furfacës font
plus bombées Si plus arrondies polir laiÏÏer plus de force
à la lame. Au refte la pointe a’.én doit pas être auffi fine
que celle des autres lancettes , parce qu’elle s’émoulfe-
roit trop facilement. Quand on s’en iert , il faut allit-
jettir la lame avec le manche par le moyen d’une bande
forte , Sc faire. enforte, qu’elle ne fléchilTè pas dans, l’opéf
ration. On lui donne le nom de. lancette à abfcès , parce
qu’elle., fer£.p,rii-Lcipalement, dans, Couverture des abfç<£
profondément cachés fous, les mufcles-Sc. dans les grandes
’I’, .
. LAH^tjË. MufcIeirèsTagile qui remplit la capacité
de. lâ bt)uches Sç .qui' elt.l’ organe, .propre .& immédiat
de’ ,là,par,oleC&; dés ‘jâyçurs. -Xt,e,it,drune îqngueux, larr
seur & epsiiiieur coulidembles ; mais il eît beaucoup
plns;bépaisX;à;,^,,bafe..quervers jappointe.- Il réfuke.dé
l’alfemblagn decdiîférens mufçles qui. le rendent très-
inobile én.tout. féns. , , -, ... . . ■ ' . ,
: Ce mufcle a différentes, attaches-; la apartie poftérieure
tient à .l’os, hyoïde.,,; .en.mas il .annexé. à. la %
çhoire inférieure , par deux de -fer'?; mufcles,.&, par.up
ligament ..qui lui, effi pârxiculièr.,.,St._.qqe_ l’op appelle , lç
frein onSeTfilet. -Sa fubftanee.eû un, tiÇu. de. fibres .char¬
nues. entre-mélées de .glandes,. de[,pa,pilIes-.neryéûfç_Sj; de
veines , -d’artères [&c de nerfs, jlw^bres-.muffale.u/e^r^t
diverfément dirigé?5- ? & fui«38f
cillent , la langue .-peut Le; replier. ,çn diyers ' fens. . On
y obferyejrpisjloptes.dç, 'fibres longitudinales. qui vpn/
de la bafe. àla-poinre ; les un.es,por}Pby, arriver -palfeiÿ
par le milieu de Ton corps; celle-ci en fe racourcilîant
attirent - la, p 9 inte. . vers la ;-l?afe, s, 1 f s jaujrgs, font , du côté
droit & . en. le. •raçoiirciflànt, . elles, tirent; la pçintc du
cpté droit, iries. troifiemes font dm. cosé gauche , eiv fè.
. t A K . Sj
raeotimffant ellesrirent la pointe du. côte gauche. Pa¬
reillement la langue' elt ebupée par des fibres tranfver*
laies qui vont d?ün. côté à l’autre ; celle-ci font perpen¬
diculaires aux -longitudinales & s’entrelacent avec
elles.,, de forte que quand elles fe raeourciffent , elles
allongent & arrondiflént la, langue , en la rendant plus
épaiflè-& moins applâtie., L’on remarqué outre ces der¬
nières, d’autres fibres obliques, qui coupent les longitu¬
dinales & lès trânfrerfales â. angles aigus ; en fe con¬
tractant elles diminuent la longueur de la langue. On
en -recénnoit enfin qui vont perpendiculairement dé
haut- en bas félon fon épaiffeur. Ces der.nieres en fe
iacoiivciffant , approchent, la furfece Supérieure de la
langue , de l’inférieure, c’eft-à-dire, qu’elles la rendent
plus mince & plus applatic.
La langue a plulieurs membranes : là première ou-,
délié de défié us eft tendineufe 5 elle, elt une produdion
des tendons dès fibres charnues , & il sxléve fur cette
membrane 'de- petites papiltès en, forme de cornes de
limaçon , ou dé..p>et:its champignons. Il s’en trouve à
l'extrémité- beaucoup plus qu’ ailleurs., & entr’elles il. y
en a une. infinité- en forme d’arc , & d’autres qui font
pointues , & qui £e recourbent vers le derrière ; 011 en
remarque encore dé- grandes , mais en petit nombre,
vers la bafe, qui font en forme d’ombilic. Ces papilles
font logées dans, les cavités de là fécondé membrane ,
que - l’on appelle vèjicuMire , & font revêtues d’une
membrane- differente , trèstdéliée &. qui ’fejrtr comme,
d’épiderme 2 la longue. Ce font cés mammelons qui
font les inftrurriens immédiats du go ut: C)n. trouve aux
.environs dé ces papilles.de petites glinidés, qui ne font,
pas plus voluminèufes que des grains dé moutarde , vers
la partie- antérieure, j mais qui augmentent en groffèur,
à mefùre qu’elles fë trouventplus près de la poftérieure ;
la fe ce - inférieure dé la langue n’a ni papilles , ni tifiu
réticulaire, & n’a par conféquent aucune part aux fénfa-
tions dès faveurs;
La langue k plulieurs paires de mufcles; la première
fontrlss gtnio-glojjes'i :l a féconde les ‘btijio-glojfes ; la
5 iÿ. ""
J86 LAR
troifieme font les cirato-glo ffes la; quatriemeles^y/a*
glojfes, auxquelles quelques Auteurs ajoutent pour cin¬
quième le che/idroglo ffe & le myloglojfe. C’efl au moïen
de ces difFérens mufclcs que la langue exécute fes. divers
mouvemens. ;c
Les ufages de. la langue; font i°. d’aider i la mafti-
cation en tournant les alimens dans fa bouche & en
fournilTant: par. fes -glandes un fuç falival propre à les
dilîoudre : a°. de fervir à la déglutition par le moïen
de fe-s mufclcs qui rapprochent ia bafe & la collent au
palais. 3°. Elle eft l’organe fpécial du goût ; 40. elle
concourt pour- la meilleure partie à l’articulation de la
yoix ; 5'’. elle nétoïe les dents & toute la bouche des
relies <T alimens qui y caufent de f incommodité j &ç. ■
LANGUE Ï)E SERPENT.. Petit inftrumerit dont
on fe fert pour ratifier & nétpïer les dents de la mâ¬
choire inférieure. Il eft fait comme les rugines, excepté
que fa patrie;. antérieure eli une lame pointue, taillée,
en langue de ferpent, plane-d’un côté, relevée de deux
bifaux de l’autre, tranchante par les côtés.
Langue de Serpent. ( lancette à.) Lancette dont la
plane formé une piramide très-étroite , & qui finit par
une, pointe tiesrfine & très-déliée., .Voyez Lancette .
LARGE DM. DOS. ( le très) On. donne ce nom
au mufcle grand dôrfal , parce qu’il eft le- plus large-
& le plus. étendu de tout le corps.. Voyez Dorfal. : , i
LARINGOIQMIE. L’on a donné, ce nom à l’opé¬
ration par laquelle on ouvre fa .trachée artère pour
faire, que , Pair , puifie gpnfter -les, 'poumons , quand il y
à.aju.krihx quplqùé,ob{lacle,:à,la.refp.iratioxt ; c’eft im-
proprement'tqut a. fait , parce que, dans cette opération,
l’on ne t.ouçhe nullement au; larinx. Le nom propre à
cette opération .c’eft celui de 2? roacoro/nze. j
LARiNGF.’E Supérieure. C’dl la première branche
artérielle .qui naît de la. carotide externe. Elle prend
naiflance du côté interne de ia carotide , fait d’abord,
un petit contour , & donne des ramifications aux glan¬
des :jugulaires...vQifines., à,.la;.gra;ffe & à k peau,, aux
phaiinx &' adxjmufclesj hybiiens V elle fe rperd enfuite
LAR Sy
jans les glandes thyroïdiennes; dans les mufcles. & antres
parties du larinx , d’où lui eft venu le nom de Lirin -
gée.
LARINX. Nom que l’on donne à la tête ou extrémité
fupërieure de la trachée artère; c’eft cette éminence
que l’on appelle ordinairement le nœud de la gorge , le
morceau ou la pomme d’Adam.
Il eft compofé de cinq cartilages qui font , le thyroïde,
le cricoïde } deux arythenoïdes , & X épiglotte qui recou¬
vre une fente , que l’on nomme la glotte.
Le larinx a deux fortes de mufcles ; les uns lui font
propres , & les autres communs ; les mufcles communs
font ceux qui meuvent tout le corps du larinx , & font
attachés à une autre partie par une de leurs extrémités;:
les mufcles propres font ceux qui ne s’attachent qu’au
larinx , dont ils font mouvoir féparément les cartilages.
On ne compte que deux paires de mufcles communs;
ccux.de la première s’appellent fierno-thyroidiens ou
bronchiques , ou bien encore fterno-clino-broncho-crico-
thyroïdiens , des parties où ils s’attachent, & des lieux
fur Iefquels ils paffent ; la fécondé porte le nom
d’ hyo-thyroïdiens ou thyro-hyoïdiens-.
Les mufcles propres du larinx ont été fort multipliés
par différens Anatomiftes. H. Winflow qui n’en a pas
diminué le nombre les rapporte aux fuivants ; les crico-
thyroïdiens , les crico-arythenoïdiens latéraux , les
crico-arithenoidiens postérieurs , les thyro-arythenozdiens ,
les arythenoïdiens , les thyro-épiglottiques , les arytheno-
épiglottiques, les hyo-épiglottiques.
Les autres Anatomiftes ont parlé de plulieurs de ces
mufcles fous des noms différens ; mais on doit les rap¬
porter à quelqu’un de ceux que nous venons de citer ;
tels font , les crico-arythenoïdiens fupérieurs 8c les
arythenoïdiens croifés , qui font les mêmes que les
arithenoïdiens ; il y . en a encore un autre , dont nous
avons parlé au mot ary -arythenoïdiens , que quelques-
uns ont nommé arythenoidien tranfoerfal ou vrai
arythenoidien.
Il y a de plus d’autres . mufcles que M. Winfiow
88 L A T
appelle collatéraux , dont une portion eft attachée au
larinx , & qui ne paroiflent contribuer en rien au mouve¬
ment du larinx ; tels foxrt les crico-ph aryngi en s , les
thyro-ph.aryngi.ens.
LARMES. Les larmes iré font autre chofe qù’un'e
lymphe ,ou une humeur aqueufe , fubtile , limpide, -
douce , ou légèrement falée , féparée du fang artériel
dans la glande lacrymale , & dans les petits grains
glanduleux , dont l’intérieur des paupières efl parfeiiié.
Cette humeur fert à humeétcr & dé.terger les yeux &
les paupières ; enfuite fe portant par fa fluidité natu¬
relle , & par le mouvement fréquent des yeux & des
paupières vers l’angle interne elle eft reprifé par les
points lacrymaux, & conduite au fâc lacrymal qui la
verfe dans le nez. par le canal nazal ; dans l’état natu¬
rel la lymphe lacrymale s’écoule entièrement par cette
voie : mais fi les yeux , la glande lacrymale Sc les grains
glanduleux des paupières font irrités par quelques corps
étrangers qui y feront entrés , -comme de la poufliere',
de la moutarde , du poivre, la vapeur de l’oignon , la
fumée , ou, autre chofe femblablé , ou par les larmes
mêmes devenues âcres , ou par de violentes pallions de
l’ame , comme la douleur , le chagrin , la ttifteffe , la
pitié , la joie ; alors ces organes féCrètoires , comprimés
à différentes reprifes , verferoiit une plus grande quan¬
tité de larmes que les points lacrymaux n’en pourront
abforber 5, une bonne partie à la vérité y palîera , mais
le relie s’échappera par delïus la paupière inférieure-, &
coulera en gouttes fur les joues, La même chofe arri¬
vera , ii les points lacrymaux , ou le fac nazal fout obftrués
ou comprimés.
Les enfans, les vieillards & les femmes pleurent plus
facilement qiie les hommes d’un âgé viril , parce qu’ils
réfiftent moins que ceux-ci aux pallions , & que leur
tempérament humide , rend la. fource des. larmes plus
abondante.
LATERAL DU NEZ. On donne ce nam à un mufeîe
très-mince placé le long du piramidal. Il s’attache en
k&Ut à l’apophyfe «azalé deTosmasillaité, ^-irifétiegre*
L E N' 89.
Jnent â l’aîle du nez qu’il relève dans fon aélion : on
lui donne auiîi le nom ÿ oblique.
LATERAUX, (finus ) Ces finus font deux cavités
qui formênt comme deux" 'grèfles branches -du "finus
longitudinal fupériçur » l’un efî; à droite & l’aiitre eft
à gauche j ils vont -le long de la grande circonférence
de la tente du cervelet , & s’étendent jufqu’en h baie
de Fapophÿfu pierreufe des os :dés tempes; de-l;à ils
vont en defcendant faire un grand contour, puis. un
plus petit- , & s’attacher dans les glandes goutieres laté¬
rales de la'.bafe du crâné1-, dont ils fuivent la route
jufqu’aux trous déchirés, & aux follettes des veines ju¬
gulaires. La bifurcation qui leur donne naiflance , n’eft
pas toujours égâle, Dans quelques füjets l’un des finus
latéraux paroit être la continuation du finus longitudi¬
nal füpérieut , & l’antre en être une -branche. Chez
quelques-uns cette variété le trouve à droite; chez d’au¬
tres elle te trouve à gauche ; enfin' l’un de ces finus-eft
quelquefois plus haut ou plusbâs-, & quelquefois plus
grand ou iplus petit que l’autre, '
La capacité des finus latéraux1 éft triangulaire comme
celle du finus longitudinal fupéfieiir , & garnie d’une
membrane propres on y obfervC àuffi dès embouchures
veineufes comme dans la plûpart -dés autres finus de la
dure merè. La face poftérieure ou externe eft formée
par la lame externe de la duré mère j & les deux autres
faces pat la famé 'Interne ; lés-déux fîrtus en fortant par
là portion poftérieure des ouvertures de la bafe du crâne ,
àppellées trous déchirés , fc dilatent & forment une
efpece d’ampoulle , proportionnément aux folTettes des
veines ôigulaiirès , où ils aboutifient dans ces veines,
LENTICULAIRE, (couteau) Voyez Couteau.
Lenticulaire. ( ganglion ) G’ eft le premier ganglion
qui fe remarque enfuivant la diflèélion du cerveau dans
la defeription des nerfs: Il eft formé par la troifieme
paire cérébrale ou par un petit nerf de la branche op-
thalmilque de la cinquième pairè; on l’â appellé l’en-
tiçulair? âçaufe de fa forme filproduit plufieurs filets
qui fe jettent tout- autour du nerf optique , percent I»
membrane felérotique & fe gliffent enfuite entre cette
membrane & la choroïde, jufqu’ à l’iris, où ils fe diftri-
buent par des ramifications très-fines. Voyez moteurs ,
des yeux , où moteurs* internes.
Lenticulaire de U oreille. ( os ) C’eft le quatrième,
oifelet qui fe trouve dans la caille du tambour. Il a
la figure ronde & plate , & eft le plus petit de tous.
Il y a des Anatomiftes qui ne le regardent pas comme
un os particulier , mais comme une épiphyfe de la plus
longue apophyfe de l’enclume , avec laquelle il eft
articulé.
Lenticulaire, ( os) L’on donne ce nom au quatrième
os de la première rangée du carpe , à caufe de fa figure
qui approche de celle d’une lentille. Voyez Pijîforme.
LENTILLE. Tache de touffeur qui vient au vifage ,
à la gorge , aux mains , aux bras; quelquefois il y en
vient plufieurs. Ces petites tumeurs prennent leur nom
de leur couleur & de leur figure qui reffemblent à
celles des lentilles ; comme elles ne gênent point , on
ne cherche point à s’en défaire , & d’ailleurs il n’y auroit
que la fection fîmple à emploïer pour en débarraffer
ceux qui en fèroient incommodés & voudroient s’en
défaire. Voyez .y’etrue.
LEVRES. Ce font les parties qui forment le cercle
de la bouche. Elles font glanduleufes & mufculeufes :
on les divife en fupérieure & en inférieure ; leur beauté
confifte en ce qu’elles foient d’une couleur vermeille ,
médiocrement éminentes ,■ peu épaifles , ou point trop
renverfées.
Levres des parties génitales du Jexe ou de la vulve.
Ce font deux replis membraneux qui s’étendent tout
au tour de la vulve &. en forment les bords; elles font
couvertes de poils dont la couleur , la forme & la quantité
varient fuivant l’âge & le tempérament ; leur épaiffeur
eft augmentée par. la graiffe qui s’y trouve en affez
_grande quantité , fur tout à leur partie fupérieure; elles
devdexment plus minces à mefure qu’elles defeendent vers
LIG 91
.i’amiS; La peau s’amincit en fe portant vers l’intérieur,
'& les poils difparoiifent : cet endroit eft garni d’un grand
nombre de . petites glandes filtrent ' une humeur ,
qui dans l’état naturel, fort à lubréfier ces parties : dans
les perfonnes,qui;ont beaucoup: d’embonpoint., cette
humeur efl quelques fois blanchâtre &:en grande quan¬
tité, ce qu’il faut obfervet.poür ne pas la confondre
avec celle qui coule dans lesgônorrhées. Les levres fe réu¬
nifient en haut & en bas , & on donne à cette réunion le
nom àe. commijfure. La commiffuté inférieure- fe fait
proche le périné,par une peau ligainenteufe , que l’on
appelle \e frein des levres ovlIz fourchette: M. 'winflo'W
donne le nom. f ailes aux levres de la vulve d’après les
anciens Ânatomilies , & celui & extrémités ou Sangles
du /inus à leurs commiflures.
LEUÇÔMA. Taie dans l’œil ou tache blanche qui
fe forme à la-cornée .par une limphe vifqueufe engagée
dans cette membrane , fou par une cicatrice en confé-
quence d’une plaie , d’un ulcère, d’une pullule, comme
il arrivefouvent daps la petite vérole. Voyez Taie.
LIEU D’ELECTION. C’eft celui que le Chirurgien
choifît pour faire une opération fur quelque raifonqu’il
foit fondé. Voyez,, Opération.
.. LIEU DE NECESSITE’. C’eft l’endroit cù le
Chirurgien eft aftrpint à faire .une . opération. Voyez
Opération.,. :.....
LIGAMENT. Le ligament eft une fubftance blan¬
châtre , fibreufe, ferrée , compaâe , plus fouple que le
cartilage pliante., difficile à rompre ou à déchirer,
& qui ne préreprefque point , ou ne prêté que très-
difficilement ,4uand on la tire. Voilà la defcription que
M. WiniloNV fait , d.u. ligament en général.
Les ligam’ens .font compofés. de fibres très-déliées &
très-fortes., & fervent à maintenir en fituation les os
articulés ; il y en a qui ont une forme ronde ; d’autres
une plus plate ; les uns font des (fcandes. larges .} ..les autres
des cordons étroits. En fixant, les articulations, -ils affer-
mifTent aufïî la plupart des parties molles qui s’atta¬
chent à eux.. Ils p.ortenr . diftérens noms fuivant; leur
9-2 I. IG
différentes figurés & félon leurs ufagés où leurs diverfê?
'infertions. - ••
Ligament àeCo'W'ÿçr, de Fallope,deP6upart..Voye2
Inguinal.
Ligament. Süfpénfeur ou fujpenfoîr de là verge , ti-
■gainent à r effort. G’eft ùn l'igameut fort' & élattique,
'ceftiné à fuipendre la! verge & à l'empêcher de tomber
fur le ferotum ; il s’attache par une de fes extrémités
à la racine de la verge’, il: fépanoùit enfuite. fur les.
corps caverneux , jufqù’au gland , & par l’autre., à la
-lyrapbÿfe dés os pubis, & remonte quelques fois juf-.
qu’à la ligne blanche ; ce ligament jette des. deux côtés
■des expanfiôns ligamenteufes qui s’étendent jufqu’à,
l’anus.
LIGAMENTEUSE. (:s’ymphyfe ) Voyez. Syneyrofe.
LIGATURE. Iriftrument de drap dont on fe lert
pour. la faignée , "pour 'faire gonfler les Tableaux. Il doit
être de drap, parce qae c’eft la matière quiunit.le mieux,
la force avec la fouplelTé. C’ell une -bande large de deux
doigts , fur une aune de long ; de couleur ordinaire¬
ment rouge. Voici la maniéré de s’enferyir : par. exem- ■
pie dans la faignée du bras.
On prend la. ligature, déroulée, par le, milieu-;, avec
îcs deux mains , de façon que. les deux pouces foient.
couches en long Tarda même face en-defiùs, & les qua-.
tre autres doigts de l’une & l’autre main touchent l’au-.
tre face en-deffous. On pôfe enfuite la ligature, en en.
appliquant le milieu ■ environ trois ou quatre travers,
de doigt , au-deffus dé l’endroit où, l’on veut piquer.
Puis gîiffant les deux chefs de la ligature fous le braS
parallèlement l’ün a l’autre ; on y fait un renverfé avec
le chef inférieur , que l’on conduit fur le premier tour
jufqu’à la partie externe du bras. Là il eft arrêté avec
l’autre par un nœud en boucle , pour pouy,air.ferrer &
defferrer à volonté.
Ligature. ( Opération ) Cette opération confifte à lier
les gros vaiffeaux , après une amputation. Autrefois on
m étroit plus en ufage lés cauftiques. On bruloit Fes-:
tïémité des artères , ou avec un fer rouge , oit avec le
L I G 93
tîtriol; il fe faifoît une efcarre qui ariëtok le fang >
par l'a fuite'eette cfcârrëïe lèvoit , .del’fiëmdrrâgie reco.m-
mençoit. Aujourd'hui on lie les vaiflêaux, & voici com¬
ment -cela fe lait : les uns, anciens parmi les modernes *
le fevent He petites YenaiUësj 'par le moïëh defqueïles
ils tirent l’extrémité, des arteres & des veines , & les
font déborder le moignon. Ils’ fâififlcnt Üâlfi-rôt un petit
ruban de fil! ciré, avec lequel ils lient les vaiüeaux. Mais
cé tiraillement dës . vailFeaux ne plaît, point aux nou¬
veaux ,'■& cëuxr:ci"ie’Tervënt d une petite aiguxllppour-
Bc enfilée"' d’un fil doublé en quatre, & bien ciré v
q u’ils palTent un peu. dans lés chairs , 'auto ur du vaifleau ,
& ramènent à .eux pour en nouer les deux extrémités.
Par-là le vaiileau étant lié avec les parties folides, en¬
vironnantes , ne 'court 'point les rifqués de fe couper à,
l’endroit où le fil eft appliqué, ouïes parois ont au moins
un tems fiiffilânt pour fe coller & s’unir enfemble , de
façon à réfiftçï à fiimpulfion des, fluides , ce qui eft le
but qu’on fe propofe dans cette.'opératiôi Voyez ''Am*
puiation.
tes amputations ne font pas les feuls cas on l’on fade,
l’opération de la ligature. On la pratique encore dans
l’anévrifme.faux , dans les grandes plaies où les vaifleaux.
font ouverts,, & les hémorragies çonfidçrables. o r
On fait encore la. ligature avec un cordon de fil 91^
dp ifoie autour du pédicule; d’une, loppe ,, d’un polype,
d’une verrue., d’une/excroifiance charnue , dont la. baie
éiturroite., afin' d'e 'cçmprimer les yaifleaux^qui. s’y dif3
tri&uent , d’intercepter le cours, des liquides, & de faire
détacher la tameur par mortification. On. a foin' fie fçirreç.
le fil tous les jours, de peur qu’il ne fe;, lâche. fiVoy. £z
Loupe. .... . . . : .
. La même, opération fe pratique 'encore dans i’accou-
çfiémént , au cordon ombilical-.: Aufli-tot que, -l’enfant
eft forti du ventre de fa. mere, non prend um.fildçubfg
en deux ou trois , & ciré, on commence par lier., le
cordon à deux doigts de diftance. de. l’ombilic du foe¬
tus j & cette premiere/ligature: étant; faite, on pr,end un
fécond fil de meme nature que. l’autre , ■ & l’on. Uçtà
94 LU
un doigt de diftancé de là première' ijgaturë, ie'cordoai
que l’on coupe enfuitc entre les deux. On fait' ces deiw
ligatures , afin' d’éviter les hémorragies qui aitiveroiént
& du côté de la njere & du côté de l’enfant. ' Voyez
Accouchement. ‘
LIGNE BLANCHE. C’eft une forte dè'éroifement.
de fibres qui fe remarqtïe/fur le ventre , depuis ré car¬
tilage xiphoïde jufq'u’au pubis. Dans tes hommes cettç
partie elt Ibuvént garnie de poil Elle. iéfulté vraiment
de la jonétion des fibres fe r. d i n e u fe s de S ' irùrfc 1 e s d u bas-
ventre, lefquellés fe'cioïfènt & lailTer.t la trace de' leur
croifement dans tcrut'"ce trajet. Il fane Hans 'les opéra- '
rions de Chirurgie' qui: lé pratiquent fur le ventre,, nié-'
jîager' cette ligne autant qu’il elt poflible'. Ori lui donne
outre le nom de blanche , celui de faictihh'e .'parce
qu’elle ’ partage verticalement le bas-ventre en deux par¬
ties égales. ' -- -
' Ligne médiane.' Autre ligné qtii fe remarque à la
furface delà fàngùe; Onrfui donhe ée nom, parce qu’ellè
femble la couper longitudinalement en deux parties,
égalés.
LIMAÇON. Cornet Ipiral à double conduit, crcùfé
dans la partie" antériéure du rocher à peu près comme
la coquii'le;d’un':limat(5ri. On luidônné'à'det "effet plus
communément lé fïôm dé Coquille:1 Voyez Coquille. .
'LIME; Inftrumèht de Chirurgie' , .qui fert particulier!
refnent pour les 'dents. Il yen a 'deplufieurs-fortes, ‘A'
en général elles varient par leur lôtfgàèufp'leurlargetft;
& leur -figUref Les- unes: font piateis &'lim:ént' .de's .deüir
côtés les autres 'heunôfdënt 'qûç::t£àn-côti£,;-&Taatîd
éft . Me - fit-pôlt1, afin qôe la Ëmé ,. pdfiâBr' 'entrc; deuX
dents , n’en ronge qu’une feule. Il y en a dont l’une dès
furfaces eft plane '& l’autre arrbndiêÿ/ééêllês nelinrent
que par lé Côté’ arrondît Eiifih l-’qn èri'fàit ‘qui 'ôpf.coitirnê
une efpece de- vrvë-arrcte le long- de- léurs’ fiirfacés j, &
quatte b i fea ux qu'i , tormèiit .deux tranciians , ‘dont éhà2
cnn morddés deux:jçoresP ' 07 .
Il faut que les limés -fôîëht d’ùn'Bôir acier., ttenftreral
péess qiie les plus' grandes Jn’ayent -pds $ius de trois
IIM 9Ï
f ouces de long. Il y en a qui n’ont pas plus dedeux lignes
de large; d’autres en ont trois , & les plus larges ne
doivent pas excéder quatre lignes &- demie. Les Chirur¬
giens qui veulent avoir ces infhumens ne doivent point
les commander aux Couteliers; celles qu’ils font à l’ex¬
trémité de 1 étuit de certains inftrumens:, ne valent rien ,
& ne mordent point. Comme il en faut une .douzaine:;
M. Garengeot leur confeille de s’en fournir chez les
ClinquaiUers. .
La maniéré de fe fervir de ces petites limes eft au¬
tant différente , que les dents veulentiêtre différemment
limées. Par exemple i les dents qui ne touchent pas de
niveau celles qui leur font oppofées,' en fe formant,
&. qui n’ont , aucunes bornes pour limiter leur crue de¬
venant plus grandes que les autres, ont befoia d’être li¬
mées par le tranchant de la lime , -afin de les égallfer
avec leur compagnes. Dans .ce cas. on prend une lime
plate, & qui mord des deux côtés ; on la tient par
fa- queue, ou par fon manche, avec lé. pouce , le doigt
index & celui du milieu de la. main droite, obfervant
que les doigts foient cn-defTous , & le pouce en-deffus.,
puis portant le pouce de là main gauche fur la furface
antérieure de la dent qu’on veut limer.,: afin de. la fou-
tenir , on. lime doucement/de dehors en dedans , & de
dedans en dehors. Quand les. dents font trop prefî’ées les
unes contré les autres , on les fépare ; ce qui fe fait avec
les limes. Pour. y. parvenir ; on. prend, d’abord june lime,
qui ait une:côte .dans fon milieu y :& par çonl’équent
quatre furfaccs qui forment deux tranchans. On tient:
cette lime de même que la précédente; à la différence
qu’un tranchant . efl en-dèffus, & l’autre en-deffous. On
porte enfuite le pouce "de la maiu: gauche fur la fuç-
fàce antérieure des deux dents, qu’ôn veut féparer, & on
lime. Lorfqu’on a fait un; peu de voie ,, on prend une
lime plate , & à mefure qu’on ayance , on" change de
lime. Si l’on veut ménager plus une dent que- l'autre',
on fe fert .de limes qui ne mordent que d’un côté.
L’ufage.des limes pour arranger les dents, n’eft pas
§xem.t .d’jnconvéniens , i?. on jie peut limer ce.s partie^
96 1 I M
fansles ébranler c.onfîdérablement : or j toute tient ébrany
lée par plufieurs fecouffes - fréquemment réitérées, ne
tient point avec allez de fermeté dans fon alvéole , &
tombe dans la fuite ; a°. la lime en mordant fur la
dent, ufe l’émail , on l’amincit tellement, que ne pou¬
vant pas affez garantir les petits filets nerveux , les dents
deviennent douloureufes , la carie s’en fuit,. & la dent
tombe;
L’ufage des limes eft donc de fervir à féparer les dents
trop- preffées , de diminuer légèrement celles qui. font
trop longues ,• d’abbattre 'de petites pointes qui accro¬
chant la langue , ou les gencives, donnent naiffance à
des ulcérés carcinomateux. Mais il ne faut les emploier
.que le moins poffible, & avec beaucoup d’adreffe & de
précaution.
LIMER. Faire une entamûre aux os , par le moien
d’une lime. On pratique cette opération pour égalifer
les, dents-, & en emporter la carie , &c.
LIMPHATIQUE. Se dit de tout ce qui concerne
la limphe, foit vaifleau, foit glande. On diftingue deux
fortes de vaiffeaux limphatiques: les artères & les vei-
neines, mais on.ne fçait pas encore , d’une maniéré bien
précifé , comment les vaiffeaux de cette nature pren¬
nent origine dans les-Vi£ceres , & aux extrémités. On
fçait feulement que ceux que l’on démontre pour l’or¬
dinaire, accompagnent les veines fanguines , & foùt eux-
mêmes veineux , parce qu’ils rapportent la limphe en
commun dans le tanal thorachique. M.Ferrcin a donné
à- ^Académie des Sciences la delcriptiption de nouveaux
vaiffeaux limphatiques , qu’il regarde comme premietSj
& donnant naiffance à ceux de Bartholm. Ce fiçavànt
Anatomifte les a expofés dans une féance publique de
l’Académie , en 1741 , & affure qu’ils 'font -artériels:#
veineux. Il les démontre , toutes les années , fur des
yeux humains , dans: fes-cours particuliers à’ Anatomie
& de Phyüologie. i
LIMPHE. Humeur: fecondaire qui- dans le: corps hu¬
main fernblefervirdeyéhicole au fang. Elle eft blanche,
limpide , vifqueufe dc gélatineufe, à-peu-près 1 ernblable
1 ï M 97
•â -4s. l’ eau , mais plus épaifle & moins, tranfparente.' Elle
Fumage à la partie rouge du fang, dont elle fe fépare
après, 1a faignée. Le . cours de la iimphe s’explique de la
maniéré fuivante. Tout le fang , ou plutôt tout le liquide
que les artères conduifent aux différentes parties, aux¬
quelles elles fe diftribuent, ne pafle pas des artères
dans les veines languines. Une portion de ce- liquide fe
fépare de la malle pour différais ufages. Lorfque les
artères fanguines oirt fouffert un nombre prodigieux de
divifions & de fubdivifions , & qu’elles font répandues
en une infinité de ramifications fur les parties où elles
fe rendent ; il part des côtés de ces artères capillaires ,
des vaiffèaux d’un diamètre encore, plus petit, qui don¬
nent entrée à une partie de la lymphe , tandis que le
refte du fang .prend làroute des veines-avee lesquelles les
artères fanguines font atiaftomofées t ou abouchées. Ces
jpetits vailîèaux^.u’on 'appelle' artères; lymphatiques, fe
ramifient fur toutes les parties , pour y porter une lym¬
phe qui fert à la nourriture de tout le corps, & pour
fournir différentes humeurs, dont les unes doivent être
rejettées hors du corps, & les autres.; rentrer dans les
routes de la circulation. Ce qui refte de la lymphe après
qu’elle a fervi aux. ufages auxquels elle eft deftinée , eft
reporté par des, vaiffèaux, qu’on appelle veines lympha¬
tiques. Ces.veines qui font.extrêmement fines dans leurs
principes, ou à leur origine, fe réuniflent pjufieurs en-
fqmble en avançant,, forment des vaiffèaux un peu plus
gros portent la lymphe dans des glandes qui font pla¬
cées de diftance èndiftance , comme des entrepôts.
La lymphe qui revient des extrémités inférieures
rrayêrfe des glandes . qui font fituées aux. environs des
articulations, comme à la racine des orteils,- ou doigts
des pieds, autour 'des chevilles, ou malléoles, aux. ge¬
noux, aux aînés. Cette lymphe qui revient des jambes &
des cuiffes , iùflî. Bien que celle qui revient de tous les
.yifcéres du-bas-Ventre,fe rend dans leSj glandes du méfen-
tere, ,& enfuite anréfervoir de Pecquet , d’où elle prend
ja route du. canal thorachique qui lu conduit dans la
D. deCh . 'Tom. ll. G
ff? I I M
veine fouclaviere gauche, où elle fe mêle de nouveau
avec le fang.
Lalymphedes extrémités fupérieures a de pareils entre,
pots aux articulations des doigts ,aux poignets, aux coudes'^
aux aiffelles ; & elle va comme celle qui revient delà tête
&de la poitrine, fe rendre auffi dans la foiiclaviere gauche’.
•Les vaifleâux lymphatiques font formés de membranes
très-minces, & qui par conféqueut ont peu de relToit &
de force , pour chafler le liquidé qui les parcourt. il fe
rencontre dans les veines lymphatiques de petites valvu¬
les fort fréquentes, qui permettent à la lymphe de s’a¬
vancer vers le cœur , & qui l’empêchent de retourner en
un fens contraire. Le mouvement de la lymphe eft en¬
tretenu par le mouvement du fang qui la poulie , & par
le battement des artères fanguiues, qui font répandues
dans toutes les parties du corps. Ces artères ne peuvent
battre fans comprimer les petits vaifleaux qui les envi¬
ronnent. La comprellion force la lymphe à couler, &
comme les valvules & une nouvelle lymphe qui afflue
continuellement-, s’oppofent à fon retour , elle doit né-
ceUairement avancer , pour aller fe rendre au cœur.
LINGUAL on prononce- Lingouœl: ( nerf petit ) C’eft
un rameau qui fe détache du nerf maxillaire inférieur
dans le palfage de ce dernier entre les deux mufcles pte-
rigoïdiens , & quelquefois un peu auparavant: Il eft allez
conîidérable , approche fouvcnt de la groifcur du tronc
d’où il part, & qu’il accompagne entre ces deux mufcles,
jufqu’à un peu au-defïus du canal de la mâchoire infé¬
rieure, où il quitte le tronc , & s’avance fur le mùlcie
ptérigoïdien interne /auquel il jette un ou deux filets.
•Un peu après fa nailfance il communique avec le tronc
par un rameau collatéral très-court’ & quelquefois plexi-
ïbrme. Il porte enfuite au même’ endroit un rameau par¬
ticulier , qui fuivant l’opinion commune en naît , & va
aullïtôt gagner l’oreille interne. La plupart des Anato-
miftes le regardent aufii comme un nerf rêcurrentj.p'ârce
qu’il remonte en arriére. Aïant tràverfê la caille du tam¬
bour de l’oreille } il va communiquer avec là portion
• ITT ■ %
Bure du nerf auditif. Mais l’angle. qu’il fait âvéc le petit
rierflingual Ion ttonc-,_eft°fotti aigu & ioùrné en devant
de façon “qu’il paroîi plutôt 'venir de rôreSEfelgour s’unir
avec lui , que d’en tirer origine. . :
Le petit lingual s’inlinue enfuite fous la partie laté¬
rale de la langue , &'paï-delTôusla glande ïlibliriguale ^
en donnant des 'filets' aux' parties voifînés , c’eflLa-dire ,
pux mufçles 'de la langue', aux hyoïdiens 8c aux pharin-
giens.- Apres quoi il fe perd dans la langue & le termine
vers fa pointe , après avoir' cémmüniqué'pap. plùfieurs
filets' àvëc lès extrémités du nerf de la neuvième paire.', .
ii y a d’autres nerfs qui fe diftribüent à & languè',por-l
tent auffi le nom de linguaux ; on en peut voir la des¬
cription à l’article Gûfiatifs & Hyppoglojfes.
LINGUALES ( glarideS') grains glanduleux qui ta-'
piffênt la 'face extemèrdë'lâ'langué , 8c c'ôncbüfent avec,
les autres .glandes buccales, à Ta fécretion de 1’fiùmeur
falivale. * . . - •
LINIMENT. Reméde topique, onèluëux de confié
lânee moyenne entre l’huile &(l’onguent , compofé dé
cire,, de .graille j- d’huilé , d’onguens , de pûlp'es de files ,
d’éip'ntS jde'lels Volatils, dêfiiné'pôur adoucir , ramollir,
réfoudre, calmer , pour .difliper les humeurs ^fortifier
lès nerfs. ' :.'.f
LIPOME. Loupegràiiîeufe , ou èfpéce dé tùméur end'
fiyffiée formée par une graille épailîîe dans' quelque cet
Iule" de la membrane adipeufe. Il en vient quelquefois
de fort gro fies entre lés deux épaulcs.'Voyez Loupe.
LIPPITUDE. Maladie des 'yeux' dans laquelle une
humeur vifqueufè, épaUle & acre fuihtè dés paupières &
les enflamme. On a ad/li donné ce nom à l’inflammation
dé l’œil, à l’ophtalmie , mais mal-à-prOpos: '
LISEUR. Ôn donne ce nom au mufelé adduéieur de
l’oeil , parcè'que quand çmiit ; il tourne l’oeil ën-dedans
vers 'lé livré. Voyez Ad'd'uSteur.
LIT DE. MISERE: Lit que l’on prépare exprès pour
accôuchéf unefemmé. É’efi'unë^ couchette couverte d’une
pailIaïfe. Le mattefes en.eft plié en deux & n’occupé que
la 'moitié du lit. Il y à un traverfih en tête. La femme eft
Gij
toa UT
placée dcffus de façon que les pieds portent à plat fur fs-
paillalFe,les feîTes fur le bord du mattelas doublé, tandis
que le corps eft élevé fur le traverfirii Dans cette poilut®
la femme eft fituée avantageulement pour accoucher. Il
faut -que l’Accoucheur ou la Sage-femme ait foin que
ce lit foit toujours placé près du feu, dans quelque fai-
■fon que ce foit, & le garnifle d’une nappe ou d’un drap
plié en trois" & de long pour le mettre en travers fur les
bords du martelas plié , direétemerit où il faut que la'
malade ait lès reins' pofés, afin que ce linge ferve à la'
fouieyer dans lè tems que l’enfant vient à fortir du vagin.
•Voyez Accouchement.
LITAIAS’IE. Voyez Lithiajis.
EITHIASIS. Maladie calculeufe. C’eft la même chofe
que calcul. On dit d’un fujét qui a la pierre , particuliè¬
rement dans la veflie urinaire } qu’il a le calcul' ou le
îithiafis.
Ce mot fe dit aulfi d’une maladie dés paupières qui
confifte dans un -ou plufieurs petites tumeurs dures & pé¬
trifiées, engendrées fur -leurs bords. On lesnommë autre¬
ment gray elles : elles font caufées par une lymphe
épaiffe, endurcie & convertie en petites pierres ou fables,'
dans quelques grainsglanduleux, ou en-dedans dequelque
Vaiffeau Emphatique, cë 'qui l'es 'rend enKyltées. Dans
ce cas on guérit par l’opération,- qui confifle à faire une
incifion -fur ces petites tumeurs, à les découvrir & a les
extirper. On pratique fur ces duretés pierreufes, les unes
après les autres ,’ de petites incifîoris longitudinales avec
•une lancette pour les découvrir ; puis avec une airigne,
on retient la dureté pour la difléquer St la féparër avec
Une efpéce dè petite Feuille de mirthe tranchante, fans
rien, emporter de la membrane des paupières. On met
paf-de-ffus ces petites ouvertures un emplâtre agglunatif
pour en faire la réunion, puis une compreffe trempée
dans un collyre aftringentjpuis on applique un petit ban-
dage qui maintient tout l’appareil. Il y en a qui veillent
‘ que fi ces grains parodient plus au-dedans de la paupière
qu’au dehors, on y faffe les incifions par dedans, cela fe¬
rait en effet plus avantageux, s’il ne falloit pas retournes
L ï ï . ï<5&
€â paupière , ce qui eft. beaucoup plus incommode que
■fie travailler en dehors, maniéré d’opérer que M. Dionis
^ LITHONTRIPTIQU E. Médicament que l’on croie
propre à1 -brifcr la pierre dans les reins & dans la vellie.
Tels font la faxifrage , le lithofpermum , le houblon , la
■pariétaire, les racines d’arretê-bceuf, de chardon rolland,
de brufeus, d’afperges, &ç. l’efprit de fel, de' térében¬
thine; &c. mais l’on n’a point encore un lithontrip'tiquc
■allez efficace; ceux que l’on vient de nommer, &tous les
autres de même, efpéce, ne font que dé forts diuréti¬
ques.
LITHOTOME. Inftrument, tranchant avec lequel ou-
ouvre la veflie, pour en tirer les pierres. C’eft un grand
biftouri. dont la lame à environ un pouce, de- large fur
■trois dé long.. Elle eft. tranchante fur lès deux côtés; dé
l’un fuivant toute fa longueur; de l’autre jufques au trois
quarts de fa longueur. Le refte de cebord forme le dos. Les
deux trauchansfont féparés par une vive arrête qui régne
depuis le talon jufqu’â la pointe de la lame.
La chafle eft compofée de deux lames d’ecailic qui
font mobiles autour d’un clou qui les unit avec la lame ,
comme la chalfe dès. lancettes.
Pour fervir dé cet. inftrument, il faut l’ouvrir Sc le
fixer avec une bande dont on l’entoure; le Chirurgien lé
faille enfujt.e de façon que le demi-tranchant eft fupér
rieur ; le pouce appuie fur une des rofettes de la chaffe*
le doigt dû milieu fur l’autre rofette, & le doigt index,
fur le dos ; le reftè de la chafle pofé dans le creux de la.
main Sc fur les mufcles thenar & antithenar.
LITHOTOMIE. Opération par laquelle on tire les
pierres contenues dans la . vélfiê urinaire ; quoique fous
le nom d'e pierre , on comprend généralement toutes
fortes de corps étrangers , comme des grumaux de fang ,
des membranes , 'dès chairs- endurcies, qui par .leur
malle, leur volume & leur cpnllftance , empéchent.le
■cours de l’urine , & obligent; d’en venir à la mêm,e opé¬
ration , pour en débarrafler la v.eflie.
Ayant qae d'entreprendre cette opération , il eft t-ou.%
G iij
ici tIT
jours de la derniere conféquence de s’adiirer de l’exil^
tence de cès corps , & particulièrement de la pierre.
Voici les (ignés qui inftruiront le Lithotomiïle : le ma-
lade redent dans la région de la vedie une douleur
continuelle , qui s’augmente iorfqu’il veut uriner., Les
urines font quelquefois blanches , ternies & crues , quel¬
quefois troubles , bomrbeufes & fânglantes. Quand on
les laide repofer , on voit au fond du vafe un fédiment
blanc femblable à du pus , avec de la mucodté & du fa-
von. Le malade redent encore des douleurs au périné ,
& une forte de péfanteut , il porte fouvent la main à
la verge , il la tire pour fe foulager. Il lui furvientdes
érëdrions involontaires , & il éprouve un piquottement
qui répond au bout de la verge , fouvent fon urine. ne
fort que goutte à goutte ; fouvent elle fe fupprime en¬
tièrement, & augmente confidérablement les douleurs. |
Quoique tous ces fymptômes dénotent ordinairement
l’exiftence des pierres dans la vedie , cependant ils ne
font pas tels qu’on puide établir dédias un jugement
infaillible. Parce qu’ils conviennent audi aux inflamma¬
tions Si aux ulcères de la vedie & de l’urethre, on doit
donc recourir à d’autres encore qui foient moins équi¬
voques ; les doigs & la fonde font les plus certains.
Pour fonder avec les doigs , le Chirurgien aura foin
d’avoir les ongles rognés ; & de frotter le doigt indice
ou celui du milieu , dont il devra fe fervir , de quel¬
que corps gras & onctueux , tels que l’huile d’olive , le
beurre Irais , &c. Il fait enfuite coucher fon malade à la
ienverfe en travers du lit , & fur le bord, les fedes en-
dehors , les cuides hautes & écartées , puis il lui intro.
duit dans l’anus, le plias avant qu’il peut , le doigt oint
d’huile, & n’y ayant alors que l’épaifiëur du reéhim&de
la vedie entre fon doigt & la pierre , il lui efh aifé de
s’adiirer del’exiftence & de la fîtuàtioh de ce corps étran¬
ger , furtout , lors qu’appuyant de fori autre main contre
la région hypogaftique du malade , il pouffe vers le rec¬
tum la pierre engagée dans la vedie'. Chez les femmes, la
matrice étant placée entre la vedie Si le boïau re&um.,
le Lithotomifte ne pourroit pas fentir la pierre , comme
BIT ioy>
ffhez les- hommes , s’il agiffoit de la même façon s c’eft
pourquoi , pour fonder une femme avec le doigt ; il faut
l’infînuer dans le vagin , au lieu de le faire dans l’intef-,
tin. Quant aux filles ,. il faut abfolument abandonner
cette efpéce de fonde , & recourir néeelfairement au
cathéters.
Il u’eft pas aulfi aifé de fonder un homme avec l’alga-
lie, qu’une femme. La longueur & la figure courbe de
l’urethre chez l’homme , font la caufe de cette difficulté.
Il faut de l’adrefle & de l’habitude pour y réuflîr. On
prend une fonde de la longueur de dix à onze pouces ,
8c de la grofleur d’un petit tuyau dé plume à écrire,
faite d’argent pour l’ordinaire , ayant dans la moitié de
fa longueur la figure d’un croiflànt , tandis que l’autre
moitié eft droite. Le bout de cette première moitié tant
foît peu plus menu que l’autre eft , moufle , & l’extré¬
mité de celle qui eft droite , eft garnie de deux an¬
neaux qui fervent à la tenir plus ferme. On graille toute
la fonde avec de l’huile , & Ion fe difpofe à l'introduire
dans la veflïe. V oyez Algalie.
Il y a deux maniérés de fonder.. C’éft au Chirurgien- à
choifir celle qui lui paroîtra la plus sûre & la plus fimple.
L’une conlîfte à prendre la verge du malade avec deux
doigts de la main gauche , le pouce 8c l’index , tandis
qu’il tient des mêmes doigts de l’autre main la fonde.
Puis , élevant la verge , il porte à l’orifice de l’urethre
le bout de la fonde , obfervant que fa courbure reponde
à la convexité du ventre du malade ; alors ayant intro¬
duit doucement le bout de la fonde dans le canal uri¬
naire , il le pouffe jufqu’à ce qu’il foit parvenu.à la ra¬
cine de la verge , qu’il baiffe au même inftant., afin que
la pointe de l’algalie montant en-haut , elle puiffe pafler
par-deffbus les os pubis , & pénétrer dans l’intérieur de
la velfie. L’autre maniéré diffère de la précédente , en
ce que le dos de l’âlgalie regarde le ventre du fujet ,
& que l’ayant pouffé jufqu’à la.racine de la verge-, on
fait faire à l’inftrument un demi tour , en le penchant ,
conjointement avec la .verge vers l’aine droite , & le
baillant enfuite. Par ce- moyen , la. pointe de la fondç
ïo{ L 1 T
recevant une légère impulfîon • entrera facilement dans!
la veflie. Ç’eft de cette derniere façon que fondent, pres¬
que tbus les Litholomiftes , qui l’affedent, pour faire
adroitement ce tour, qui porte le titre de tour du Maître?
mais ce n’eft-pas la plus Ample-, -ni la plus fûre : car la
fonde étant près d’entrer dans la. veflie , l’on fent quel¬
que fois: un obftacle qu’il ne faut pas forcer. Cet obf-
tacle pouvant être caufé par le verumontanum. Airdi l’on
rifque dans cette maniéré de fonder , d’endommager
cette valvule, plus que dans l’autre, qui, conféquem-
meht , eft préférable , fur tout pour ceux qui ne font pas
habitués à fonder. *
Quant aux femmes , c’eft autre chofe. L’urethre de la
femme étant courte Sc droite , on n’a pas beaucoup de
peine à y introduire une fonde , qui, pour cette raifon
n’eft nullement aufli longue ni auflî courbe que le ca--
theter- pour les hommes. Cette fonde eft droite , Sc
longue de fix a fept pouces. On la graille d’huile, puis,’
ayant couché la malade àlarenverfe , on lui écarte les
nimphes, de lamaingauche, on découvre l’orifice de l’ure-
thre , puis de la main droite , On infinue doucement l’al-
galie dans la veflie. La fonde introduite chez les hommes
comme chez les femmes, on la tourne à droite & à
gauche, & quand il y a des pierres, ou quelque autre
corps étranger , on en reconuoît bien vite l’exiftence &
la fituation.
Quand les doigts ou la fonde ont affilié le Chirur¬
gien qu’il y a une pierre dans ' la veflie , il en faut né-
ceffairement venir à l’opération , & choifir le temps
pour la pratiquer. Les Anciens remettoient toujours
cette opération à faire au printemps ; ou à l’automne */
mais la mort de plufieurs perfonnes , qui ont péri en at¬
tendant ces temps, a fait réfléchir les Chirurgiens mo¬
dernes , qiii la pratiquent heureufement en tout temps
de l’année , en obfervant feulement que leurs malades
n’ éprouvent ni le froid ni le chaud, au point d’en être
àffedés & mal difpofés à l’opération. Une précaution .né-'
ceffâire avant l’opération , c’eft de préparer fon malade.;
Qn le faigne une fois ou deux , fuivant fes forces , oc lui
LIT iof
donne plufîeurs lavemens , & on le purge fuivant que
l’indication. s’en préfente. La réuffite de l’opération dé¬
pend beaucoup & quelquefois entièrement de la prépa¬
ration. Mais le Chirurgien ne doit jamais opérerai le
jour , ni le lendemain d'une médecine. Au relie , il y a
quatre maniérés d’op:rer , à l’une delquelles il faut avant
tout, que le Chirurgien fe détermine. Il doit choifir du
haut, du grand , du petit appareil , ou de l’opération la- '
térale ; voici la maniéré d’opérer dans tous les cas.
Opération au petit appareil.
La taille au petit appareil eft ainfi nommée parce qu’il
faut peu d’inftrumens pour la faire. Avant Jean Roma¬
nis, Médecin de Crémone, qui fut le premier qui in¬
venta la taille au grand appareil, & qui la pratiqua à
Rome en 152.0, on tailloit toujours pat le petit appa¬
reil. Aujourd’hui l’on emploie l’une & l’autre , & plus
fréquemment le grand appareil, le petit n’ayant guères
lieu que pour les enfans.
Les inftrumens néceflaires au Chirurgien dans ce cas'
font 1°. deux aides; 1°. un lithotome; 3°. un crochet ;
4°. une tenette. Il doit avoir pour le panfement 1°. une
bande nommée collier ; 1°. le bandage en T double;
3°. des plumaceaux couverts d’un baume ;4°. un emplâtre
à queue; 50. une compreffe taillée de même; 6°. de
l’huile rofat dans un petit plat ; 70. une compreffe longi¬
tudinale nommée troujfe-. 8°. une àu^e compreffe appel-
Iée ventriere ; 90. une petite terrine remplie d’oxycrat;
10°. une petite bande no’mmée jarretière-, 11°. Enfin-
une traverfine. La fonde dont nous avons parlé nefervant-
que pour s’affurer de l’exiftence de la pierre ne doit point
être comptée au nombre des inftrumens qui fervent à
l’opération; néanmoins il en faut avoir une au moins
propre à fonder les enfans.
Après avoir difpôfé fes inftrumens & tout fon appa--
reil, le Chirurgien met la main à l’oeuvre. Il emploie un
de fes ferviteurs à tenir l’enfant’, & l’autre à relever la
verge & le fcrotum. Le premier doit être un homme fort,:
lot L I T
qui s’étant aflis fur une chaife aifez haute , met un orcils
1er fut lui, & par-deffus, un drap qui pend jufqu’à terre,
de peut qu’il n’ait les jambes enfanglantées. Il prend l’en¬
fant fur fes genoux , & ayant paffé fes mains par-deffous
les petits jarrets, il lui empoigne les deux bras, qu’il
écarte de maniéré que l’enfant eit retenu dans la fîtuation.
la plus commode pour être taillé. Le fécond Aiderelevejla
verge & les boutles avec fes deux mains, enfuite l’Opé¬
rateur ayant, frotté d’huile les doigts index & du milieu
de fa main gauche , il les introduit doucement dans l’anus
& les pouffe le plus avant qu’il peut. La paume de la
main étant tournée en enhaut. Il fent-alors la pierre qui
eft dans la veflie , & il l’amène avec fes deux doigts pro¬
che le col de ce fac, & la pouffant le plus qu’il lui eft
pofüble , il fait que la pierre produit une tumeur appa¬
rente , fur laquelle il fait avec fon biftouri lithotome une
ïncifion proportionnée au volume de la pierre. Il ne faut
pas appréhender d’appuier trop le tranchant de l'infini-
ment fur la pierre , quoiqu’il puiffe s’en trouver émoulTé..
Il faut fendre exactement tout ce qui fe préfente à cou¬
per avant la pierre , fans épargner même le col de la
veflie , afin qu’il ne relie aucun filament qui puiffe y re¬
tenir ce corps. L’incifion faite , le Chirurgien rend le
biftouri à l’un des aides & de la même main, il faifît le
crochet qu’il coule derrière la pierre pour la pouffer en-
dehors , à quoi il eft aidé par les deux doigts qu’il tient
conftamment dans le fondement. La pierre étant fortie,/
il faut examiner s’i^n’y en a point d’autre, ou fi elle eft
entière. Que s’il y avoit p.lufieurs pierres , ou plufîeurs.
morceaux de la même pierre, il faudroit les tirer de la
même. façon ou avec les tenettes.
Quoique cette opération foit affez aifée à pratiquer,,
elle n’en eft pas pour cela plus approuvée des lithoto-
miftes. Ils trouvent qu’elle eft le plus fouvent accompa¬
gnée d’accidens fâcheux ; comme , fi la pierre eftgrave-
leufe, inégale, angulaire, on caufe des douleurs horri¬
bles aux malades , en la faifant approcher du perinée.Les,
pointes & les inégalités piquent la veflie & peuvent quel¬
quefois la déchirer, ce qui eft très-fenfible & très-dangé.
LIT T07
,reux. De plus; ils difent qu’étant taboteufe 011 ne peut
que difficilement faire une incifion exacte & unie , ni
affez grande pour qu’elle puiffe fortir librement, &pour
ces raifons plufieurs Chirurgiens préfèrent le grand, appa¬
reil.
Quand l’opération eft achevée , il faut faire le panfe-
ment. On commence par porter le malade dans fon lit ,
en tenant l’ouverture couverte d’une compreffé , pour
empêcher que l’air n’entre dans la veffie. Le lit doit auffi
être garni de draps en plufieurs doubles, afin que le fang
ou l’urine qui s’échappent les premiersjours , ne gattent
point le matelas. Si l’on n’a pas avant l’opération mis le
collier autour du cou, ni attaché le bandage en T, on les
met au malade avant que de le panfer , puis ayant appro¬
ché l’appareil du panfement, on leve la compteffe, on
met les plumaceaux fur la plaie , couverts d’aftringensou
de vulnéraires , tels que les baumes; on applique enfuite
l’emplâtre à queue; puis la groffe compreil'e par-defl'us,
puis on fait une embrocation avec l’huile rofat tiède , fur
le fcrotum , à la verge & fur la région du pubis. On releve
les bourfes avec une compreffe longitudinale & l’on appli¬
que la ventriere. L’on doit avoir foin de tremper toutes
ces compreffes dans l’oxicrat , & on les arrête enfin par
.l’application du bandage T , dont les deux branches vien¬
nent fe croiferfur la plaie & remontent par les aines pour
s’attacher au circulaire qui tourne autour du corps. Après
tout cela on lie avec la jarretière les jambes du malade
afin qu’elles ne püilfent s’éloigner que foiblement l’une
de l’autre , & ne point rouvrir la plaie, puis on met en
travers fous les jarrets la traverfine qui tient les genoux
un peu élevés, on finit par donner -quelque reftaurans
au malade, ou quelque liqueur qui puiffe rappeller un
peu fes forces abattues.
Opération au grand appareil .
îoS L I ï
jugée la meilleure. Mais dans certe opération il faut avoS
beaucoup plus d’aides que dans l’autre & beaucoup plus
d’infirumens. Ce qu’il y a de particulier à cette opéra¬
tion, c’eft qu’au lieu d’étaler fur une table les inftru-
mens dont on a befoin, il convient que l’Opérateur les
porte dans une gibecière devant lui pour en cacher la
vue au malade, & pouvoir les prendre avec facilité.
Ayant donc pris un tablier avec fa gibeciere, le lithoto-
mifte garnit fes b'fas de deux manches de toile , & fait
fïtüer fon malade. Dans'les hôpitaux on a une chaife
faite exprès, mais dans les maifons particulières , on fè
fert d’une table que l’on drefle à une certaine hauteur-,
afin que l’Opérateur ne foit point obligé de fe bailler
pour agir, & foit dans une parfaite aifan.ee. On garnit
cette table d’un matelas, qui porte furie dos d’une chaife
en plan incliné , parce qu’il faut que le malade y fort
’appuié en arriere. Enluite on met le malade fut le bord
de la table. Mais il faut auparavant choifir fes inllru-
mens , s’en munir, & former l’appareil du panfemenr.
Les inftrumens font x°. cinq ferviteurs ; a.°. deux échar¬
pes longues de cinq ou fix aunes chacune? y. une fonde
caneiée; 4°. fous la table un vaiiTeau rempli d'eau tiède»
50. une alfiette pleine d’huile d’olives; 6°. un iithotome
préparé; 7 °. les conducteurs mâle & femelle, ou à leur
place un gorgeret ; 8° deux tenettes, l’une courbe &
l’atftre droite; 90. un bouton à curette; lo°. une canule;
3 Xu. un cordon ou ceinture. L’appareil du panfement effc
le même que pour la taille au petit appareil.
Le lithotomifte étant donc muni de tous les inftrd-
mens dont il peut avoir befoin , & les ayant préparés
comme on les a décrits chacun à leur article , il met
alors le malade fur le bord de la table ainfi qu’il a été
dit , il le lie enfuite avec les deux écharpes de maniéré
qu’il ne puiflè interrompre l’opération par aucun mou¬
vement. Deux aides prennent ces écharpes , ils les plient
en deux , mettent le milieu derrière le cou du malade,
& defeendant en faifant quelques lofànges autour de
chaque, bras, les cuilfes étant pliées contre le ventre, les
talons approchés contre les felTcs, on lie tellement ea-
LIT ict*
ftmble le bras, lacuiffè, la jambe de chaque côté, qu’il
: éft impoffible au malade de faire le moindre mouve¬
ment. Des cinq ferviteurs, deux tiennent à droite & à
gauche , les jambes & les cuifies du malade , & les écar¬
tent l’une de l’autre le plus qu’ils peuvent; le troilîéme
monte fur la table derrière lè malade & appuie les deux
mains fur fes épaules; le quatrième eft fîtué du côté droit
du malade pour lui relever lé fcrotum d’une main , & de
l’autre tenir la fonde engagée dans le canal & la veflîe
urinaire, pendant qu’on fait l’inciflon; le cinquième eii
chargé de préfenter le biftouri au lithotomilîe , de le
reprendre & de donner enfuité tout l’appareil du panfe-
inent dans l’ordre prefcrit.
Lemalade étant donc litué , & tout arrangé pour l’opé¬
ration, le Chirurgien prend fa fonde ctenelée fur le dos
de fa courbure , & d’une groîTeur convenable pour le
fujet , & après' l’avoir trempée dans l’huile , il l’introduit
dans la vergé & la veffie. Il s’affiire de nouveau de l’exif-
tance & de la ïituation de la pierre, avant de faire fon
incifion, car il ne feroit pas impoffible qu’il fe fut trompé
à la première fois qu’il auroit fondé ,& s’il ne la trou-
voit point à cette fécondé fèprife ,11 ne devroit pas aller
plus loin ; mais s’il la fent au moïén de cette fonde, un
aide fe fâifit de cet inftrument & le retient dans la veffie
èn le pouffant dé façon que la convexité fâffe bomber le
périne, & préfente plus aifément à l’Opérateur l’endroit
où il doit couper. C’eft le même aide qui de l’autre main,
fou tient lé; fcrotum. Alors le Chirurgien , du pouce & du
doigt index delà main gauche fait bander la peau du,
périné, puis il prend de la droite le biftouri que lui pré-
fente le fervitéur qui en eft chargé. Ce ferviteur doit
être aù côté droit de l’Opérateur & lui préfenter le li¬
thotome par le manche. Le, Chirurgien fait enfume fon
incifion au périné à côté du raphé, Ouvre lès tégumens.Sc
l’urétre fuivant la canelure de' la fonde que lui préfente
l’aide qui la tient engagée dans la veffie. Cette incifion
doit avoir depuis deux, jufqîi’a quatre travers de doigt
de longueur, félon le volume du corps à extraire. Il y a
*}es lithotomiftes qui tiennent eux-mêmes la fonde enga-*
ÏIO II T
gée dans la vcflïe d’une main , tandis que de l’autre il font'
leur incifîon, & cette méthode paroît plus sure. L’incilion
faite, on rend le biftouri à l’aide qui l’a préfente.
Il s’agit actuellement de tirer la pierre par la tenette.
Des lithotomiftes fe fervent pour l’introduire, des con-
duéteurs mâle & femelle , Si ils fe comportent alors de
la maniéré dite à l’article Condufteur. D’autres rejettent
les conducteurs & ufent du gorgeret, comme on l’a dit
encore à l’article Gorgeret. Mais foit que l’on Te ferve
des conducteurs , foit que l’on emploie le gorgeret , il
faut introduire doucement la tenette dans la velfie, reti-
refla fonde, & aprèsT’immiffion de latenette j.lés conT
duCtem'S ou le gorgeret. Le- Chirurgien doit introduire
la tenette fermée, & aüflitôt qu’elle eft dans la veflîe, il
y cherche la pierre de tous côtés', fans ouvrir ni refermer
la tenette pendant cette perquilition, parce .qu’eu l’ou¬
vrant fquvent , il rifqueroit de meurtrir la 'vélÉe', . ou de
la pincer en la refermant. Lorfque la. pierre, fe fait fentir
au bout de la tenette, l’Opérateur met les deux mains à
l’inftrumenf , il l’ouvre doucement , & tâche, d’y charger;
la pierre. Si ce corps lui paroît trop.gros & trop volumi¬
neux pour palier par l’incifiOn ; ce qu’il connôitraTacile-,
rnent par la diftance qu’il y aura' d’un anneau, dé la te-
hetté â l’autre , il tourne la. pierre, déj a, chargée. ;&r’ous:
vrant fa tenette il la lâché pour la recKarger d’une autre
maniéré. Car fouvent il arrive qu’une pierre n’ eft. pas
parfaitement ronde ni régulière , & qu’on la faifît dp
manière" qu’il fê préférite quelque grand di,amètre au'
pafîage; ainfi il faut tacher de la prendre de différente;
mauiei'es & eflaier de la tirer' d’une Jaççûf plus aîlce!
Il eft encore des pierres tendres & graveleufes qui fe
fendent & fe brifent entièrement fous la tenette. Quand
cela arrive, il en faut tirer lés morceaux du mieux qu’il
eft poflïble d’abord avec la tenette, puis avec la curette.
Mais il y en a de fi girofles , qu’il eft abfolument- împofli^
ble de; les extraire , alors il vaut mieux lés l'ailler, que
d’expofer le malade à- une mort certaine; & ç’eft pour
cette raifon là qu’il lie faut pas attendre à le connoî-tre}
ejue l’ineifion foit faite. Quand il y en a deux, ce que
LIT ïir
l’on connoît avec le bouton , on les charge l’une après
l’autre dans la tenette & on les tire comme plufieurs
morceaux de la 'même pierre. Quand la pierre eft logée
à droite ou à gauche dans un des -côtés de la vellïe , &
qu’on ne peut pas y toucher par- le môïen de la tenette
droite, on fe lert de la tenette courbe qui fe charge
aifément du corps étranger dans quelqu’èndroit de là
veflie qu’il foit cantonné. Quand les pierres font petites
& en très-grand- nombre , qu’elles font graveleufes &
s’éparpillent fous la tenette, il n’eft pas toujours poflï-
ble d’en vuider entièrement la veflie , même avec la cu¬
rette, alors , l’opération ne pouvant être parfaite loriqu’il
relie quelque chofe d’étranger , après avoir nettoie là
veflie autant bien qu’eft poflîble , on prend une canulè
dont on trempe le bout dans l’huile rofitt, & on l’intro¬
duit doucement dans la plaie , pour l’y laiflèr pendant
quelque temps félon la néceflité, on l’attache à une cëinf
ture que l’on met pour lors au malade ,- & -qui pâlie- par
deux anneaux pratiqués exprès à la tête de la canule,
afin de la fixer dans la plaie. Après que la canulè eft
engagée & afluréé, on. met fur la plaie une comprefle
quarrée qu’oni y fait ‘tenir par un aide jufqu’à’ce qu’on
vienne à panfer le malade ,; que l’on délie & que l’on
porte dans fon-lit. Tout le pànfement eft abfolument le
même que pour le petit appareil , & on s’y comporte dé
la même maniéré. -
Opération au haut appareil.
L’on a donné- le nom d’opération au haut appareil a
l’extraâion de la pierre par le fond de la veflie, en fai-
fant une incifion au-deflus du pubis. Les Auteurs la pré-
féréroient unanimement à la taille au grand St au périt
appareil, fi dans telle dont il s’agit, il n’arrivoit pas fi
fouvent d’ouvrir le péritoine , &. par conféquent
de faire périr bien des opérés. Polir entendre cela
ïl -faut fçavoir que le ' péritoine après avoir couvert
tous les vifeères du, bas-ventre, étant parvenu dans là
ïégion hypogàftriqiié,' fe replie- en'cfé<ïah:s''dir ventre par-
près ia moitié; l’autre moitié qui eft cçlle qui forme, le v|
col de cet organe n’eft nullement recouverte par le péri- :
toine , d’où il luit qu’en ouvrant 1a veffie dans cette par¬
tie , on n’ouvre de nulle façon la capacité du bas-ventre. ?
Il feroit donc très-avantageux de faire fâncifipn dans cet
endroit, n’y ayant d’ailleurs aucune, partie d’une grande
conféquence à divifer. Mais dans l’adulte , cette partie de
■ la veffie eft prefque entièrement enfoncée & cachée fous .
les os pubis , de façon que le repli du. péritoine. fe fait
prefque de niveau avec le bord fupérieur du pubis. D’où ;
il arrive qu’il eft, litron impollib le toujours, du moins très,
difficile pour l’ordinaire, de pratiquer. la taille dii haut
appareil.
Dans les enfans la chofe n’eft pas tout-à-fâit de même.
Plus on rapproche de la nailTance moins, la veffie fe prouve
recouverte par Je pubis,; dans l’enfant nouveau né, même e
la veffie eft abfolument a vûe, Sc'préfeute .une très-large
furface à l’incifion au haut appareil;,, fie forte que beau¬
coup d’habiles, , Jithotqmes réfervénu, cette efpéce, de
taille pour la feule enfance , & pourv ceux-.dont .les os
pubis font très-abbaiffés. Cependant la, taille, au. haut appa.
reil feroit de toutes les. maniérés de tailler, la ‘meifieur'e ' '
à tous égards, ainfi nous, allons .décrire -la. maniéré, dont
on l’a pratiquée, &. dont on peut la ‘pratiquer , -fuivant
M. Dionis. •
Les inftrumens qui fervent dans cette opération font;
1°. une £bnde'cr1eufel; .1°. une feringiie; 30. une petite
bande large d’un doigt y 40. un fcàlpel1 droit ; 50. une
greffe lancetteiarmée de linge, ou un fcalp.el pyramidal»
6°. un crochet ; 70. une tenette.
L’appareil du pânfemenp. caâfifté/ en ,qa plumacm;
couvert de baume; a°. une emplâtre .'.qùarrëe ,3° une 1
compreffe de même ; 40. le bandage .circulaire ; 5 ®. enfin
le fcapulaire., Èi l’ori étoit. obligé d.e faire quelque point
de future, il fau.dfoif fe pourvoir cfune aiguille courte,
enfilée d’un fil ciré" , comme il, eft' marqué à Panade
Cajiroraphie. . .
j Pour pratiquer cette opération ,1’on confeillc, d’iiitro.-
■ ' - duire
LIT ïïj
Suite dans la veffie une fonde dont l’entonnoir ou pa¬
villon p uiiîe -admettre le bout de la canule d’une féringue,’
afin d’injeéter de l’eau tiède dans la veffie, & la remplir
de liquide, jufqu’à ce qu’elle foit bien gonflée & bien
tendue. On fait à la verge une ligature avec la petite
bande ; on retire la fonde, & on ferre le canal de l’urètre
de façon que l’eau ne puilTe s’écouler. L’on fait enfuite
affeoir le malade fur un plan un peu incliné , & à la ren-
verfe ; puis on fait une incifion à la peau , & entre les mu£<
clés droits & pyramideaux , ou même à travers l’un de
ces derniers mufdes, jufques à la veffie; après quoi en
appuiant du doigt fur le fond de la veffie , on fent la
fluéfuation de l’eau dont elle e'ft remplie , puis l’on fait
Une incifion avec la lancette , ou le fcalpel pyramidal ,
& auffitôt avec le crochet on cherche à faire venir la
pierre , ou on la tire avec la tenette. Après avoir exa¬
miné fi elle eft feule, ou s’il y en a plufieurs, ou on les
tire, ou s’il n’y en a point, on délié la verge ; on laiile
écouler l’eau & on panfe la plaie à l’ordinaire.
Opération latérale.
Cette opération , dont le frere Jacques eft l’inventeur,’
aétéfuivie & perfectionnée par quantité d’illuftres Chi¬
rurgiens, tant en France, qu’en Hollande, en Allema¬
gne & en Angleterre. M. Marefchal en France eft le pre«
mier qui ait profité de la maniéré d’opérer, xéméraire &
mauflade du frere Hermite. M. Rau en Hollande l’a
perfectionnée de façon à la faire adopter généralemenr.
C’eft d’apris fa méthode que MM. Heifter, Chefel-
den, Morai d , Senff, &c. ont tiré des pierres de la veffie ,
& c’eft de lui que l’opération a été. appellée l 'opération
de Rau. Voici la maniéré dont frere Jacques la pratiqua
d’abord , après quoi nous verrons les changemens que
Rau y a faits & qui ont été fuivis. Il plaçoit le malade
fur une table , à la renverfe , & fans l’attacher , & de la
maniéré qu’il a été dit, il introduifoit dans la veffie un.
cathéter de fer, rond , & poli fanscanelure. A l’aide de cet
infiniment il abbaifloit la veffie vers la.gaudhe du periné,
D. de Ch. Tome IL H
ïi4 LIT
Enfuite avec un lithotome particulier , plus long que
l’ordinaire, il faifoit à côté du périné une plaie un peu
différente de l’incifïon commune. II enfonçoit fon fcalpel
dans la partie la plus proche de l’anus, & le conduifoit
vers la fupérieure en ligne à-peur-prés direfte, mais un
peu de dedans en dehors, jufqu’à environ le milieu du
périné. Il coupoit tout ce qui fe trouvoit entre la peau &
le cathéter, à-peu-près comme dans le petit appareil^
le corps & le col de la veffie , fans pourtant offen-
fer le canal de l’urètre. Puis il pafloit le doigt dans-
la veffie & cherchoit la fituation de la pierre. Cela
fait, il pafloit par la plaie un inftrument de ierfemblable.
à une cuiller allongée qui' lui tenoit lieu de conducteur,
à l’aide duquel il infinuoit une tenette aiïez fembla-
ble aux tenettes communes, après quoi il retirait fon
conducteur. Enfin il faififloit le calcul avec cette tenette,
puis retirant fon cathéter , il extraïoit en même temps ,
par l’ouverture qu’il avoit faite , la tenette & la pierre.
Mais l’ouverture de cadavres qui avoient été taillés de fa
main fit voir que cette opération étoit très-mal faite. On
trouva qu’à quelques-uns le col de la veffie étoit coupé
en travers , de forte qu’elle étoit tout-à-fait féparée de
l’urètre, à d’autres que la veffie étoit percéé de part en
part, & de plufieurs côtés, ce qui prouvoit bien que le
frere étoit mal alluré, dans l’opération, & fait voir pour¬
quoi il ne vouloit point tailler de fujets qui euffent de
petites pierres.
M. Rau après avoir vu travailler frere Jacques , vit que
l’on pouvoit tirer avantage de cette méthode , & s’appli¬
qua à la perfectionner. Voici comment il l’a pratiquée:
1°. il préparait fon malade, choififîoit un tems &un lieu
commodes , plaçoit & fixoitle fujet comme dansles opé-.
rations décrites, avec cependant un appareil moins ter-,
xible ; a0, quand il étoit fur le point de faire fon incifion ,
il pafloit dans la veffie un cathéter cannelé un peu plus
gros que le cathéter ordinaire , & de la main gauche il
appuïoit fur le manche, & prefloit la veflie vers la partie:
gauche du périné ; puis mettant le genou droit en terre ,
après avoir cherché la bofle de l’algalie, il faifoit fon-
L ï T* îif
inCifioû Je haut en bas obliquement Je dehors en dedans,
puis paflant les deux conduâeurs mâle & femelle , il ti-
toit au moïen de la tenette , les pierres de la veflie avec
une facilité communément très-neureufe, & panfoit la
plaie à l’ordinaire. M. Chefelden en Angleterre l’a en¬
core perfeâionnée, & nous la laiffée telle qu’on la pra¬
tique aujourd’hui dans certaines rencontres. Car elle a
des inconvéniens, & n’eft pas praticable en toute occa-
flon : i°. elle laiffe des fiftules au périné; la fituation
tranfverfale d’une groffe pierre qui auroit pû être tirée
par le haut ou- le petit appareil, empêche fouvent qu’on
ne la tire par cette opération 5 3?. elle eft impraticable
fur les femmes , &c.
Opération de la Taille pour les Femmes.
Les femmes font fujettes à la pierre , ainfi que les
fcommes; elleslesrendentcependantplusaifémentqu’eux,
quand elles en ont de petites : mais il faut les débar-
rafler , comme eux , des grofles , par l’opération. Cette
opération fe fait chez elles de deux maniérés, au grand,’
ou bien au petit appareil. Dans le petit appareil, outre
qu’on y emploie peu d’inflrumens , on ne fait aucune
incifion. Voici tout l’appareil.
Les inftrumens font , Io. une fonde canelée» 2°. un
petit vafe rempli d’huile ; 30. un dilatatoire ; 4°-. un
crochet ; & comme il n’y a point de panfement à faire ,
on n’a aitfli nul befoin d’autre appareil.
Avant de commencer l’opération , on place la femme
dans une chaife haute , pancbée en arriéré , les cu^fes
écartées & élevées, & le Chirurgien la commence par
l’introduétion de la fonde droite & canelée qu’il trempe
auparavant dans l’huile- Cet infiniment , une fois in¬
troduit dans l’uretre, on l’avance dans la véfîie, & l’on
cherche la pierre. Après cela , le Chirurgien , aü moïen
de la cannelure de la fonde , introduit fon dilatatoire ,
& retire fa fonde. Il élargit l’uretre qui peut prêter con»
fidérablement. La dilatation faite, il retire l’ inftrument 5
& après avoir huilé les deux doigts de la main gauche i
us . n t
index & médiui, il les introduit dans le vagin , ou dans
l’anus ( aux filles ) & appuiant de la main droite , au-
dellus du pubis , il tâche par cette preifion & contre-
preffion , de faire avancer la pierre vers l’orifice de l’u-
retre. Quand la pierre eft à vue, il ôte fa main de def-
fus le ventre , & y fubftitue celle d’un aide , puis pre¬
nant le crochet , il le fait couler derrière la pierre qu’il
fait fortir dehors , comme aux enfans qu’on taille au
petit appareil.
Ceux des Lithotomiftes qui croient le petit appareil
plus douloureux que le grand, préfèrent celui-ci , &
alors ils font fituer la femme fur la chaife , comme dans
le petit appareil ; lui mettent les écharpes , comme au:
hommes , la font tenir par des aides , puis ils gliffent
: dans l’uretre une fonde telle que celle que l’on a em¬
ployée dans le petit appareil , pour guider leur dilata,
roire qui eft une efpéce de pince , dont les'branches "al¬
longées -& de moïenne groffeut , peuvent entrer dans
l’uretre , ils les ouvrent , & de droit , & de gauche, ils
font, avec un biftouri à lame étroite, une incifion lé¬
gère au canal de l’uriné , plus ou moins grande , au relie,
•fuivant que la pierre eft' plus, ou moins confidérable.
L’incifion faite , ils paffent , à l’aide du gorgeret, les
tenettes & tirent la pierre. Le moins d’inftrumeins dont
on peut fe -fervir eft toujours le meilleur , ainfi ceux qui
font effentiéls dans ce cas'., font , lo. la fonde ,.ou le
oorgeret ; ao. un dilatatoire à rellort , ou fans.relTort;
■'3°. un bïftôürl étroit j 40. des tenettes droites ou cour¬
tes. Il n’y a p'oint non plus de panfement à faire , il
faut cependant avoir foin de graûTer d’huile les inftru-
piens 'qu’ôri emploie, toutes les fois qu’on les fait en¬
trer des le canal urinaire. Mais on a beau prendre fes
précautions , .on ne fçâuroit empêcher que les trois quarts
des femmes , qui ont fubi l’opération de la taille , ne
Ibient incommodées d’une incontinence d’urine. Cela
Vient de ce que les fibres mufculaires du fphinéler de
rüretre, trôp diftendues par le dilatatoire, n’ont pû re-
prëndré^teur ton & leur, reffort naturel. Il fer oit infi¬
rment plus avantageux de faire la taille au haut appareil
tl ® rtJÏ '
*Ëxtraétion de la Pierre engagée, dans Curetre*
Quoique les pierres fe forment communément dans
le rein. & dans la. veille, quelles, y grdffiffent auffi plus
aifément, toutefois, iln’eft pas rare de voir des calculs
de moienne grofleur , enfiler le canal urinaire ., & s’y
attacherde façon à y croître alfez,pour ne pouvoir avan¬
cer , ni- reculer. Il faut- alors une opération.. '
Les iüftrumens qui fervent à la faire, font , i°. une
bandelette ; 2.0. une petite feringqe ; 30. un peu- d’huile
d’olive ; 4°- une petite curette ; $n.: un biftouri, ou un
îcalpél. • ; IL-:.
L’appareiL.confifte , jo.. én une emplâtre de cérufe.;
2 <9. une, compreiTe ;.^-0. . une bande. Cependant il faut
confîdérer , avantqucd’en. venir à l’opération , .eiTaïcr, s’il
eft poifible, qu’en dilattanL le canal , lapierre glilLeFSc forte
hors, de l’uretre. L’on épargne' quelquefois l’opération
par-là, & voici comme' il faut, s’y:- prendre.: première¬
ment, il eft très-ailé. dedcohnôîtrelîepdroitloji là- pierre
eft arrêtée;, le malade le montre, &.l’on .fent une du¬
reté qui la fait diftinguer le plus facilement du monde} -
en fécond lieu, le Chirurgien né rifque jamais rien de
tenter les moïens les plus doux. Lé. premier, effai con-
fifte à prefifer la pierre de haut en bas avec les deux
doigts; quelquefois aidée par lé cours de l’urine, elle
glifle &:fortde l’uretre ; mais lorfqu’ii he peut la faire
avanper fans de grandes douleurs , il faut, avec unè ban¬
delette, lier la verge 'au-defius du corps étranger, 8c
injçéler dans l’uretre de l’huile -d’olive, .avec; une petite
fetîngue ; la ligature empêche que l’injeéiion ne.repoulfe
la pierre, &. .qu’çileme retourne fur :fes pas. L’Opéra¬
teur .effare une Teconde fois ; de, là iretàsanceiüla pierre
en-dehors , ce qui s’exécute avec beaucoup moins de
douleur. Quand; on. s’apperçoit qu’il y a.encore quelque
difficulté., onpreud une curette longue dç quatre à cinq
pouces^, iL la. trempe dans l’huile,, pour d’introduire dans
la verge.j & en pouffer le bout à côté & au-delà de la
gierrç afin. de. lu. tiret au-dehors pat ce-moïen. Qefi
118 HT
expédient réuflit foûvent auffi ; mais quand il manque,,
c’efl une abfolue néceflité d’en .venir à l’opération , qui
confifte en ceci :
. Le Lithatomifte ôte la ligature, afin de pouvoir re¬
fouler la peau le plus qu’il , peut vers la racine de la
verge -, il la remet enfuite au-deffus de la pierre , puis
tournant la verge de la main gauche vers le pubis pout
mettre le canal de l’uretre: à fa portée & en en-haut,
il aflujettit.la pierre avec les deux doigts de la main
gauche , puis 'écartant la:peau , ilfait, avec le biftouri,
une incifion au canal , proportionnée à la gtoffeur de
la pierre. Il obferve cependant, de. couper les têgumens
& l’urette dans la direction longitudinale. Il prend en-
fuîre une curette, qu’il coule fous, la pierre, & parce
, moïen il la faitrfortir de l’uretre. La raifon pour laquelle
on refoule la peau vers la partie fupérieure de la verge,
c’eft afin . que lesrplaiês des.iégumens & de l’uretre ne
Te trouvent pas vis-à-vis l’une de l’autre. L’opération
faite on -panfe Ta. plaie , à l’ordinaire , avec l’émplâtre
de cérufe , la cômprefle & le bandage circulaire , ac¬
commodés à Ta figure de la plaie & de la partie à
bander. ;;ô m-jmsj
Jfariations.de l’opération de la Taille.
Le Frere Jacques aïant apporté en France une nou¬
velle méthode de tailler, différente de celle qui fe pra-
tiquoit au .grand:, au petit , & au haut appareil , les
Chirurgiens- François chez qui il fit les épreuves , en
•condamnant ce qu’il y avoit de défectueux dans fon
opération.,' s’étudièrent à en tirer profit, pour le bien
de l’hunianité ,- Si la gloire de leur art. M. Marefchal,
premier Chirurgienne Louis XIV, la mit le premier, en
pratique , aprèsl’avoir redifiée , & tandis que le Frere ,
délateur du Royaume , étoit allé en Hollande exercer
fa lithotomie , M. Rau , Médecin d’Âmfterdam , y cher¬
cha: & en tira de- nouveaux avantages. M. Heifter, Mé¬
decin à Âltorf-, la pratiqua , fuivant la méthode de
Jri. Rau,& n’a guères encore,M. Chefelden, en Angleterre,
LIT 119
'a employé toute Ton application à la rendre aufli par¬
faite qu’elle peut l’être. G’eft fur-tout dans la taille au
côté, du périné ; qu’il a corrigé plufieurs chofes que M.
Rau , ni les autres , n’avoient pas cm défeétueufes.io. M.
Chefelden a voulu que fes malades fuflent placés fur
une table qùarrée , de trois pieds de haut , fur trois
& demi de long , & deux & demi ou environ de large. Le
bout où doivent porter les fefles eft plus élevé que l’au¬
tre , il a placé enfuite des oreillers fous la tête & des
couffins fous les fefles, de façon que le fttjet à tailler
a la tête & les fefles plus élevées que le ventre. Le Chi¬
rurgien ne lie point le malade , mais le fait tenir ferme
par des ferviteurs. 2°. M. Ghdelden infinue une algalie
creufe & canelée , au moïen de laquelle il remplit d’eau
la veffie , y retient le cathéter , au moïen d’un cordon
de flanelle , qu’i} noue autour de la verge , puis s’afleiant
fur un une chaife à moitié de hauteur de la table, il
fait fôn incifîon à la maniéré de M. Rau , hormis qu’il
coupe d’une feule incifîon, la peau, la graille, les mu(-
cles & la veffie, ce que ne faifoit pas m. Rau. Ayant
.ouvert la veffie de cette façon , il pafl'e Ton doigt index
gauche dans la veffie, pour chercher la pierre , & fans
autre condudeur , il introduit la tenette en le retirant, &
ayant faifi la pierre, il la tire hors de la vëflîe. Cette
opération , quelque heureufe qu’elle ait été , avoit en¬
core des inconvénients que l’Auteur à corrigés en deux
autres tems différens. M. Morand l’a pratiquée enfuite
en France ,- de la .même maniéré, avec fuccès. M. Fou- -
bert a auffi changé à. cette méthode , & 'en donne Une
qu’il a décrite lui-même dans les Mémoires de l’Acadé-
mié de Chirurgie , mais qui jùfqu’ici n’a pas été mife
avantageufement en ufage.
Toutes ces méthodes de tirer "la pierre de la veffie ,
ont leurs avantages & leurs difficultés. Elles font tou¬
tes applicables , fuivant les différéns cas , & il n’ÿ en a
point de préférable à l’autre , quand l’occafîçjh fe pré¬
fente d’en faire une. en particulier. Mais elles exigent
toutes une connoiflance anatomique parfaite des par-
H iv
lia LOM
ties que l’on doit ouvrir , de leur fituation relative, 3^
une adreffe longtems exercée.
LIT liOT OMISTE. Nom que l’on donne aux Chi¬
rurgiens qui pratiquent particulièrement l’opération de
la Taille, dite autrement Lithotomie.
LOBE. Partie intégrante de quelque vifeere confî-
dérable, & qui, pat; la colleélion & l’enfemble de.fes,
fibres , approche en quelque lorte , de la figure d’un
peloton de fil. Tels font les lobes du cerveau, du pou¬
mon , du foie , &c. Voyez chacun de ces, articles.
Lobe de t oreille. On donne ce nom à ce petit ap¬
pendice cutané , que les Dames, chez nous , ornent de
pendans d’oreilles. Voyez Bulbe.
LOBULE. Diminutif de Lobe , petit Lobe. Tel e(l
le Lobe de l’oreille.
Lobule de fpigel. Voyez Foye.
LOCHIES- Vuidanges. Evacuation de fang & d’hu¬
meurs qui Portent parla matrice, immédiatement après
l’accouchement, C’eft-à-dire , après la fortiede l’en¬
fant & du placenta. Cet écoulement dure huit , dix ,
quinze & quelquefois plus de dix-huit jours. , en, diiuiT
suant infenûblement. Les premiers jours il eft. teint de
fang , mais, à mefure que les vaifieaux fe reflerrent ,
Il devient pâle & Emphatique. Quand il y a des déran-
gemer.s dans cette forte d’ évacuation. , il naît des ma¬
ladies très-dangéreufes, qui ne font pas du refforr de la
Chirurgie. , ;
LOMBAIRE Se dit de tout ce qui a rapport au?
lombes , ou reins.
Lombaire externe. On a donné ce nom à un mufcle
d’une figure à peu près quarrée, placé le long des ver¬
tébrés lombaires, entre la derniere des fauffes côtes &
la crête de Pos des îles : on l’a au® appelle qüqrrê Si
triangulaire des lombes. Voyez- Quarré des lombes.
Lombaire interne. Ç’eft le nom que l’on donne à un
mufcle fléchiffeur de la cuilfe, plus connu fousie noni
de pfoas. Son extrémité lupérieure s’attache aux par¬
ties latérales du corps de la dçrniere yertebre du dos
L O M va
te des vertebres lombaires, & l’inférieure au petit tro¬
chanter.
Lombaire ( Région ) Voyez Lombes Sc Région .
Lombaires , ( artères &• -veines ) Rameaux artériels î
au nombre de cinq ou fix , qui fortent de la partie
poftérieure Sc inferieure du tronc de l’aorte defcendan-
te , & qui vont fe diftribuer à la moelle de l’épine , Sc
?ux mufcles qui couvrent les lombes. On peut lesdiÇ
tinguer en fupèrieurs Sc en inférieurs. Les fupérieurS;
donnent de petits rameaux aux parties voifines du
diaphragme Sc des mufcles intercoftaux. Les inférieurs
fournifïent du fang aux mufcles pfoas, aux quartés oit
triangulaires , aux tranfverfes & aux obliques, du bas-
ventre , aux vertébraux Sc aux corps des vertebres. Ils.
les entrent dans- le canal de l’épine;, où ils fournif-
fent à la moelle épiniere., Sc quelques artérieles aux
Les veines lombaires prennent le fang des parties
auxquelles les artères l’ont apporté , & le vont verfer
dans le tronc delà veine cave afcendanre. Elles fe rendent
par paire dans cette ;groflè veine , à peu près comme les
artères naiffènt de l’aorte.
Lombaires. ( ganglions ) Ce font les ganglions, hor-
deifor-mes que' le nerf intercollal forme dans les régions,
lombaires. Voyez Hordéiformes Sc Intercojlal.
Lombaires ( glandes ) Corps.glanduleux de différente
groffeur qui fç rencontrent , dans l’abdomen , auprès
des lombes; elles font de ia nature des Emphatiques ,
Comme les iliaques & les autres qui les avoifinent..
Lombaires ( nerfs ) On compte cinq paires de nerfs
lombaires , qui ont toutes cela de commun , qu’elles
jettent en arriéré des filets pour les mufcles vertébraux,
qu’elles communiquent enfemble , avec le grand fym-
pathique de chaque côté , & qu’elles font recouvertes
par les mufcles pfoas. Leurs branches de communica¬
tion avec les grands fympatiques font longues , parce
que ces nerfs s’avancent beaucoup, vers le devant des
çqrps des. vertebres lombaires. Elles fe comptent enfin.
lii L O M
comme les vertèbres fous lefquelles elles partent. Voyez
Paires de nerfs.
Lombaires. ( Fertebres ) Il y a cinq vertebres de ce
nom. Ce font les plus volumineufes & les plus folides
de toute la colonne épiniere. Elles font Ctuées entre les
dorfales & l’os factum. Voyez Fertebres.
LOMBES. Ce font les deux régions làtérales de l’om¬
bilic. Ils font fitués au-delTous des hypochondres & au-
deffus des régions iliaques. Voyez Ombilicale.
LOMBO-COSTAL. M. Winflow propofe ce nom
pour le fubftituer à celui de facro-lombaire que l’on
donne à un mufcle fort long , dont la partie inférieure
s’étend depuis l’os facrum jufqu’aux côtes. Voyez Sacra-
lombaire.
LOMBRICAUX. On donne ce nom à quatre petits
mufcles grêles, placés dans le fond de la main, à caufe
de la rellemblance qu’on leur a trouvée avec des vers de
terre, qui portent en Latin un nom dont celüi-ci eft
dérivé. C’eft la même raifon qui les a fait nommer Fer-
miculaires. Ils naiffent dans la paume de la main , des
tendons du mufcle profond , au-delTous du ligament annu¬
laire, & accompagnent les tendons du même mufcle,
jufqu’à la bafe de la première phalange des quatre doigts
à laquelle ils fe terminent du côté du pouce. Ils font fu-
jets à quelques variétés dans leurs attaches ; ils s'unifient
ordinairement en partie avec les inter-offeux & avec
l’extenfeur commun. Us font auxiliaires de ces mufcles"
& peuvent auffi aider un peu à la flexion.
Lombricaux des Orteils : on donne ce nom àplufieurs
petits mufcles du pied , par la raifon qui l’a fait donner
aux mufcles précédens , comme c’eft encore par la même
raifon qu’on les nomme auffi vermiculaires. Us font au
nombre de quatre : ils prennent naiflance des tendons
du mufcle long fléchiffeur , & -yOnt fe terminer par au¬
tant de tendons aux premières phalanges des quatre der¬
niers orteils du pied. Ils aident à fléchir les orteils & à
les approcher les uns des autres.
LONG du col, on donne ce nom à un mufcle fléchi £•
L O N 12.3
feur du cou , que l’on divife ordinairement en deux por¬
tions, fuivant la direction de plufieurs petits mufcles
dont il eft compofé. La portion fupérieure s’attache aux
apophyfes tranfverfes des cinq vertebres inférieures du
col, d’où elle fe porte obliquement au corpsde lafeconde*
de la troifiéme & de la quatrième pour s’y terminer. La
portion inférieure s’attache à la partie latérale du corps
de la derniere vertebre du col, & des trois premières du,
dos, & montant un peu obliquement en dehors, elle, va fe
terminer à la racine des apophyfes tranfverfes de toutes
les vertebres du col, fi on en excepte la première & la
derniere. Ces mufcles fervent aux mouvemens du col
dont ils font lès plus puidans fléchifTcurs.
LONG du dos ou long dorfal : on donne ce nom à un
mufcle long & étroit, placé entre les apophyfes épineu-
fes des vertèbres & le mufcle facro-lombaire avec lequel
il fe confond inférieurement , & dont il n’eft féparé dans
le refte de fa route que par une membrane très-fine de
tifïu cellulaire. Il s’attache inférieurement par une apo-
névrofe qui lui eft commune avec le facro-lombaire à la
partie pofténeure & fupérieure de l’os des îles , & à l’os
facrum , & pat une portion charnue .à la partie pofté-
rieure & interne du même os des îles : il s’attache auflï
aux épines des quatre ou cinq dernieres vertebres des
lombes par autant de bandes tendineufes, & aux apophy¬
fes tranfverfes & obliques des mêmes vertebres, par plu¬
fieurs portions charnues. Il fe termine fupérieurement
par plufieurs bandes prefque toutes tendineufes , qui
s’attachent aux extrémités des apophyfes tranfverfes des
fept vertebres fupérieures du dos, & par plufieurs por¬
tions charnues à la partie inférieure & externe des faulfes
côtes auprès de leurs angles. On trouve à la partie in¬
terne de ce mufcle fix ou fept bandes mufculaires fem-
blables à celles que l’on remarque au facro-lombaire.
Leur direéiion eft auffi de haut en bas , & elles croifent
les autres fibres du mufcle. Leur nombre & leur arran¬
gement varient beaucoup.
On pourroit en faire un mufcle particulier. Ces ban-
sa 4 tOÜ
des mufculaires font attachées fupérieürement aux apo-S
' phyfes tranfverfcs des quatre premières vertebres du
dos 5 & s’attachent à celles des inférieures.
Le très-long du dos fert à étendre- les vertebres aux¬
quelles il s’attache & à modérer tous les mouvemens de
l’épine.
LONGITUDINAL. ( fînus ) Canal veineux qui fe
trouve le long de la faulx de la dure-mere; il y en a
deux , l’un fupérieur -, l’autre inférieur* Le fupérieur
eft formé par l’efpace triangulaire que laiffent- entr’elles
les deux lames de la faulx , en s’adoffant l’une contre
llautre , & en s’attachant aux bords de la gouttiereof-
feufe qui fe trouve pratiquée à la face interne du co-<
ronal , & le long de toute la future fagittale. Il s’at¬
tache d’une part au trou- qui eft devant 1’apo.phyfê
crifta-galli , & monte en fe dilatant peu à peu , pour
le terminer de l’autre part à l’endroit, où la dure-mere
forme la tente du cervelet. L’inférieur eft fïtué -à la- par¬
tie inférieure de la faulx , près du corps calleux , & va
s’ouvrir dans le quatrième lirius , ou celui qui reçoit le
finus longitudinal fupérieur. On remarque beaucoup de
brides tendineufes., & de glandes de Pachioni dans ce
premier.
LOUCHE. Qui regarde habituellement dë travers}
Les enfans font fujets à loucher ;, cela- vient de ce que
les nourrices n’ont pas le foin de les tourner du côté
du jour, quand elles les couchent. Les enfans en s’é¬
veillant cherchent le jour, qui leur venant de biais lëüi:-
fait tourner la vue de ce côté-là , & fait contra&er aus
veux cette habitude vicieufe de regarder mal les objets..
Voyez Strabifme & Bejîcles.
LOUP. Ulcéré malin, virulent , chancreux , qui vient
aux jambes , ronge & confume les chairs voifines , com-.
me un loup' affamé , d’où il a pris fon nom. Voyez,
Ulcéré.
LOUPE. Tumeur, fouvent emcyftée , & pour l’or-.,
dinaire , ronde ou ovale , plus ou moins confïftante ,
lùlvant la matière dont elle eft. formée, quelquefois,
greffe , quelquefois petite , fans douleur , fans inflaia-
tou îa?
ïnation, & fans changement de couleur à la peau. II
y a tien des fortes de loupes , à raifon du lieu où elles
font lituées , & de la matière qu’elles contiennent. Celle
qui eft faite deschair, retient proprement le nom de
Loupe , Loupe charnue celle de la gorge s’appelle
gouetre ; celle qui eft remplie de grailfe épaiffie , li¬
pome ; quand la matière renfermée dans le Kifte eft
dure , femblable à du fuif, la loupe fe nomme Jleato-
me ; Yatherome contient une matière relTemblante à de
la bouillie ; le Meliceris en contient une qui a la cou¬
leur & la confiftance du miel. Le fiege de ces tumeurs
font les glandes fébacées du cuir. Les tuïaux excré¬
teurs de ces organes venant à s’obftruer , ou à s’effa¬
cer , la màtiere , qui y abonde toujours , diftend lefol-
licule petit à petit , & par continuation de tenas , le gon¬
fle jufqu’à un volume quelquefois très-confidérable ; mais
ces fortes de tumeurs ne font point de douleur parce que
la matière qu’elles renferment eft douce ; elles gênent
plus par la compreflïon des vaiifeaux voifins, quand elles
ont acquis un certain volume , & fouvent l’incommo¬
dité qu’elles procurent , par-là , oblige à les faire
emporter.
La Chirurgie emploie quatre moïens pour guérir les
loupes , 1°. la réfolution ; 2,0. la fuppuration en les
ouvrant; 30. la ligature, quand la bafe en eft étroite;
4°. enfin l’extirpation.
L’on tente donc , premièrement de réfoudre ces tu¬
meurs, en appliquant delfus des cataplafmes & des fo¬
mentations émollientes & réfolutives , faites avec la gui¬
mauve , l’ablînthe , l’armoife , la fauge & la graine de
genievre. Si la tumeur eft fort dure , On y fera des li-
nimens avec de l’huile de lys , de camomille , de lin,'
de limaçon , de vers de terre ou de fureau ; on y ap¬
pliquera des emplâtres de ciguë, de diabotanum, ce¬
lui de. favon , de grenouilles , ayec le mercure , &c.
011 les prelfe enfuite entre les doigts avec force , & en
pétriffant à plufieurs reprifes , jufqu’à ce que le faofoie
crevé ; alors on met deffus des rëfolutifs , & l’humeur
ÿenant à fe reforber , fe diflipe , avec la malfe , par le$
J 2.6 L O tr
voies naturelles , ce que l’on facilite par les putgatîoft?.
La fuppuration ne fe fait jamais auffi bien , & le pus
dans ces fortes de tumeurs , n’eft jamais auffi louable,
que dans les phlegmons qui fuppurent ; l’on ouvre 14
tumeur avec un biftouri, on laifle écouler l’humeur,
puis on applique des fuppuratifs qui emportent le fac. Ces
fuppuratifs doivent uéceffairement le faire tomber , fans
quoi il n’y a point de guérifon à attendre , & fouvent
ils font infuffifans. Dans ce cas, au lieu de fuppuratifs,
on fe fert de remedes cauftiques. On emplit le fac de
charpie, garnie d’ongent rongeant, que l’on renouvelle
tous les jours , jufqu’à ce que leK-iftefoit entièrement
rongé , & tombe fans beaucoup de difficulté , ou même
de lui-même.
Quand la loupe a la bafe étroite , & qu’il y a appa¬
rence qu’elle tombera, l’on en fait la ligature ; on prend
un crin de cheval , ou un fil de lin ou de foie , dont
on entoure le pédicule de la loupe , on le ferre de plus
en plus, la tige fé coupe, & la loupe tombe : il feroic
plus court de l’emporter d’un coup de biftouri , mais
les malades préfèrent fouvent la voie la plus longue.
Le quatrième moyen de guérir les loupes , c’eft de
les extirper. On l’emploie quand les émolliens & les
réfolutifs ont été impuiflans, & fur-tout quand la bafe
de la tumeur eft large, & qu’elle eft, comme dit Dio-
nis , enclavée , ou enfoncée dans les chairs.
Les inftruments qui fervent à faire cette opération ,'
font le fcalpel, une tenette , la feuille de mirthe qui
a un déchauffoir à une de fes extrémités ; l’appareil
confifte en un ou plufîeurs plumaceaux, en une em¬
plâtre, une comprelfe & un bandage appropriés. On
fait une incifion longitudinale ou cruciale, fuivantque
la loupe eft petite , ou grofle , & ronde , à la peau qui
couvre la tumeur , on écarte les levres de la peau ,
pour empoigner la tumeur avec la tenette, afin de la
fèparer aifément & de la difléquer avec la feuille dé
mirthe; que fi les filamens qui attachent la tumeur étoient
affez durs pour que la feuille de mirthe ne fuffife pas
à leur, diffeélion , on couperoit avec le fcalpel , en pre-
L U N IV
>»ant garde cependant d’ouvrir le Kifte. La loupe étant
ôtée , on met fur la plaie un plumaceau. On le couvre
de l’emplâtre & de la comprefte , qu’on doit avoir pré¬
parées , & on allure le tout par un bandage. Toute
l’adrelfe du Chirurgien confifte à emporter toute la tu¬
meur & la matière contenue dans cette poche ; ainfi ,
après là diffeâion de la loupe , il ne doit rien relier
du fac. Cependant fi , malgré l’attention de l’opérateur,
il en demeuroit quelque choie, on le confumeroit par le
moyen des cauftiques , comme on la vû , ei-delTus , dans
le fécond moïen.
LUETTE. Petit grain glanduleux qui n’a pas plus
de volume que l’extrémité du petit doigt d’un enfant ,
lequel pend dans la bouche , du milieu de la doifon
du palais , à laquelle il tient , au moïen de membra-
branes communes. On le nomme en grec fiaphyle , 2c
en latin uvula , noms qui lignifient grain de raifin , à
raifon de fa figure. On lui conferve aulîi en ftançois
le nom Suvule. La luette peut avoir beaucoup d’u-
fages : elle diminue le mouvement des alimens dans la
déglution, & change leur direction en faifant couler
parlescôtés la portion qui fe porte en droite ligne vers la
glotte. Elle fert à la voix, qu’elle modifie, &verfedans
la bouche, une liqueur propre à dilîoudre les alimens,
& par-là facilite la digeltion.
LUNAIRE. On a donné ce nom au lêcond os de
la première rangée du carpe, parce qu’une de fes fa¬
cettes eft taillée en croillant. M. Lieutaud l’appelle
petit radial , & M. WinfloW , pemilunaire. La face de
cet os , qui répond au ràïon , eft convexe, & s’articule
avec lui , celle qui lui eft oppofée eft cave , & loge une
partie de la tête du grand os. Il y en a une troifiéme
qui eft fémilunaire , & reçoit le bord du Scaphoïde.
Celle qui eft oppofée eft plate , à peu près triangulaire
& reçoit l’os cunéiforme. Les faces externes & internes
■font petites & raboteufes.
LUNAIRES. ( Cartilages ) Ce font deux demi cer¬
cles cartilagineux qui fe trouvent dans l’articulation du
LUX
genou. Us augmentent les cavités glénoïdcs du tibia, de
façon que les condyles du fémur foient mieux emboî¬
tés ; mais ils font mobiles, pour faciliter le mouve¬
ment du fémur lut le tibia.
LUXATION. Déplacement d’un ou de plufîeurs os
de l’endroit du contaét où ils font naturellement. Pont
traiter les luxations , il faut avoir une idée parfaite de la
ftructure des parties léfées dans cette maladie, connoîtte
la différence de ces maladies, leurs caufes, leurs lignes,
leurs effets & enfin les moïens d’y remédier. L’Anato¬
mie donne la première connoiffance. Pour les différen¬
ces des luxations , elles fe tirent de la différente articu¬
lation des os, du lieu que l’os occupe étant luxé, des
caufes capables de le luxer; du tems qu’il y a qu’il eft
luxé, & enfin des maladies & accidens qui accompa¬
gnent la luxation. Les unes arrivent aux os joints par ge-,
nou; d’autres aux os joints par charniere,& à cette efpéce
de luxation on ajoute les écartemens des futures , le dé¬
placement des dents , & la féparation des os joints par
cartilage. Suivant le lieu que l’os occupe ; la luxation eft
complttte , quand l’os eft tout-à-fait lorti.de fa cavité;
elle eft incomplette , lorfqu’il eft encore fur le bord, ou
bien s’il y a plufîeurs têtes & cavités, que l’une des têtes
fe loge dans la cavité voifîne; elle eft interne quand un
os fe luxe en dedans, externe quand il fe jette eu dehors;
Supérieure quand il fe déplace en haut, inférieure quand
il tombe en bas.
Quant aux caufes, les unes font internes, les autres
font externes. Les luxations de caufe interne arrivent ou
par la convulfion des mufcles, le relâchement desliga-
mens ; ou par la paralifîe aidée de la pefanteur du corps
ou du membre feulement; ou par les férofités qui affoi-
bliffent les lïgamens; ou par la lino vie qui chaffe la tête,
de l’os hors de fa cavité; ou par le gonflement de l’os
même, ainfi qu’on le voit arriver aux rachitiques, dans
ceux qui habitent les marécages , & dans ceux qui tra-,
vaillent furie plomb ou fur le mercure. Relativement
aux maladies & accidens qui accompagnent les luxations;
LUX aaÿ
■elles font fimpks , quand elles ne font accompagnées
d’aucune maladie fâcheufe, ni d’aucun accident; compc-
fées , quand il y a plufieurs os luxés; compliquées , quand
elles font accompagnées d’apofthêm es, defradure, d’ul¬
cère, de plaie, de fièvre, d'infomuie, de convulfions, de
paralifie, &c. Les caufes externes, font les efforts, les
coups, les chutes , Sec.
Toutes les luxations ne font pas également dange-
reufes. Celles des charnières le font plus que celles des
genoux; la complette plus que l’incomplette ; celle qui
arrive de caufe interne fe guérit plus difficilement que
celle .de caufe externe ; les vieilles font plus difficiles à
réduire que les récentes, & celles qui font accompagnées
de fracture , d’anchilofe, d’apoftème, de plaie, d’ulcère,
font plus dangereufes que toutes les autres, parce que
chacune de ces indifpofitions demande une cure particu¬
lière, laquelle eft elle-même rendue difficile par la luxa¬
tion qu’elle accompagne.
La cure des luxations indique trois chofes : 1°. réduire
la luxation; 2°. la maintenir dans la rédudion ; 30. cor¬
riger les accidens préfens & prévenir ceux qui peuvent
arriver,
La réduélion comprend l’extenfion, la contre-exten-
fion & la conduite de l’os dans fa cavité. Voyez Eccten-
Jîon Ce Contre-Extenjîon.
Il y a des circonftances que Ton doit obfcrver cri fai-
fant les extenfions & contre -extenfions: 1°. il faut que la
corps foit retenu, tiré ou. pouffé vers le haut, par des
forces égales à celles avec lefquelles le membre fera tiré
vers le bas, fans quoi la plus foible cédetoit à la plus
forte , & l’extenfion feroit imparfaite; 2.0. il faut autant
qu’il eft poffible, que les forces qui tirent pour faire l’ex-
tenfion & la contre-extenfion , foient appliquées aux
parties les plus éloignées de celles qui font luxées , fans
quoi elles font inutiles & fouvent nuifibles; par exemple,
fi l’on veut faire la réduâion de la luxation du bras ,il faut
tirer la main & non pas le bras; repoufièr ou retenir lecorps
& non pas l’épaule ; autrement on feroit des extenfions
violentes, qui intérefferoient les ligamens. Les mofcles
D. de Ch; Tome II. I
Î 30 LUX
de ces parties s’oppofent trop fortement à te qu’on les
applique fur les parties mêmes luxées de la maniéré que
les anciens le pratiquoient. Cette méthode a déjà été
:expofée dans -le traitement des fraétures; 30. les unes &
les autres forces doivent être proportionnées à l’éloigne-
tiient.de la tête de l’os, & à la force des mufcles qui les
retiennent , car il faut moins de force pour tirer un os
vers fa cavité , quand il eft au bord , que lorfqu’il s’en eft
■éloigné de trois ou quatre travers de doigt. Il faut auffi
tirer avec moins de force , lorfqu’il s’agit de réduire le
bras que quand il faut réduire la cuiffe; parce que les
mufcles de la cuiffe font plus forts que ceux du bras.
4°. Il faut que la partie foit tellement fituée , que les
mufcles fe trouvent également tendus, fans quoi ceux
qui feroient le plus en contraction , feroient trop de ré-
fiàance & diminueroient la’ force de l’extenfion, outre
qu’ils pourroient fe déchirer ; 50. l’extenfion doit fe faire
peu-à-peu-& par degré, de peur de rortlpre les mufcles
par une extenfion trop forte & trop prompte; 6°. on doit
préferver les parties fur lefquèlles on applique les laqs ou
machines qui tirent ou qui pouffent, pour éviter les con-
tufions', l’excoriation , les cicatrices , les cautères de ceux
qui en ont; 70. on doit placer les laqs le plus près des
condyles, ou autres éminences capables de les retenir ea
leur donnant de la prife, parce qu’ils glifferoient & ne
feroient d’aucun effet fi on les plaçoit ailleurs; 8°. on les
liera piusiort à ceux qui font gras, pour s’approcher de
plus près du folide du membre, fans quoi la graiffe ferait
©bftacle à là sûreté du laq.
Quand les laqs qui tirent à contresens fe font fuffi-
famment éloignés les uns des autres, c’eft un ligne que
les èxtènfîons font fuffifantes; & comme, lorfqu’une par¬
tie luxée eft en fituation liée & attachée, prête à être
étendue., lés mufcles paroiffent , fe gonflent & lemblent
fe préparer à tirer pour s’oppôfér à l’effort auquel le
malade s’attend de la part du Chirurgien ou des machi¬
nes dont il fe fort, c’eft encore un ligne que les exten¬
sions fuffifent , quand dans l’effort de l’ extenfion les muf¬
cles s’affaillènt & s’allongent.
LUX IJï
Lorfque l’on reconnoît que les mufcles font fuffifam-
ment allongés , on conduit l'os dans fa boète ou cavité,
avec les mains ou les machines, en failànt lâcher douce¬
ment ceux qui tirent, afin que l’os fe replace. Il -faut
prendre garde dans cette conduite à ne pas abandonner
l’os à toute l’aétion dés mufcles. S’il y a un rebord carti¬
lagineux à la cavité , il peut fe renverfer quand on lâche
tout-à-coup les laqs,ce qui peut c'aufer une anchilofe.
Quand même la vîteflédu retour de l’os ne romproit pas
le rebord, la tête de l’os pourroit faire une grande con-
tufîon aux cartilages tant de la tête de cet os même que
du fonds de fa cavité. Il eft donc néceflaire de conduire
l’os doucement, au moins jufqu’à ce que l’on foit alfuré
qu’il prend bien la route de la cavité.
Lorfque l’os eft rentré dans fa place on l’y maintient
par des machines, oudes bandages, qui doivent s’appro¬
prier à chaque efpéce de luxation, & l’on prévient les
accidens à venir , où l’on combat ceux qui font préfens
par des faignées ,la;diètté, les ëmolliens en cataplafmes,
fomentations , linimehs , &c. L’on remue de tems en
tems le membre replacé afin d’obvier à l’anchylofe , &de
difcuterles fluides qui pourroient être épanchés dans la
cavité ou aux environs de l’os. Il faut aufli avoir grand
foin que le membre , dans là fituation du malade, ne
foit ni trop plié ni trop tendu, qu’il foit également
appuié, & que la pente n’empêche pas le retour des li¬
queurs, autrement il arriveroit gonflement, tenfion, dé¬
pôt & abfcès, qu’il foit alluré par la folidité du lit, ou la
régularité de l’écharpé;
Luxation de la tête.
Il eft prefque impoffible que la tête fe luxe d’avec la
première vertebre. La deuxième, la troiliéme & les au¬
tres vertèbres fe luxent plus facilement i non qu’elles
foient moins attachées, mais parce qu’elles font plus
éloignées de la tête, & qu’il eft clair que les vertèbres fe
luxent plus aifément, félon qu’elles font plus éloignées
de la jointure de la tête ou des os des hanches. C’eft pour
LUX
cette raifon que celles des lombes fe luxent avec plus de
facilité que les autres. Cependant cela arrive quelquefois,
dans les fufpenfions & autres caufes violentes qui peu¬
vent déplacer la tête dans le tems que les ligamens qui
la retiennent en fituation font relâchés.
Les lignes de cette luxation font apparens & funeftes;
ils ne durent pas long-tems parce que le malade meurt
par la comprertion , ou le déchirement du tronc de la
moelle épinierè , fi on ne la réduit pas promptement.
M. Petit le Chirurgien propofe la maniéré furyante de
faire la réduction en queftion. On a deux forts laqs fen¬
dus par le milieu de leur anfe comme deux fcapulaires :
on les palfe tous les deux dans le cou, faifant entrer la
tête dans les fentes. L’un eft plus long- que l’autre & le
-plus court doit fe mettre le dernier. On les tourne de fa¬
çon que les côtés de la fente du dernier appliqué appuient
l’un fous le menton , & l’autre fur l’occiput, on releve les
chefs le long des oreilles & on les noue fur le fommetde
la tête. Les deux côtés de la fente du deuxième laq ap-
Euient fur les deux épaules de la même maniéré que le
tapulaire & on noue les deux chefs qui tombent l’un en.
devant, l’autre en arriéré, entre les deux jambes de fa¬
çon que dans l’homme les parties génitales ne foient
point en danger d’être meurtries. On couche le malade
par terre fur le dos, & on fixe le fécond laq à un point
immobile ; tandis qu’on confie l’autre à un ferviteur in¬
telligent & fort. Lorfque tout eft près le Chirurgien fait
faire l’extenfion en ordonnant au ferviteur de tirer fon
laq, &lui , pendant ce tems-Ià, il conforme les os dépla¬
cés.
L’appareil confifte en une comprefle couverte d’un
défenfif figurée en croix dont la partie fupèrieure de l’ar¬
bre eft aroftdie & les deux bras plus longs- un peu que
l’arbre même. On l’applique par le milieu fur la nuque.
Les deux bras font le tour du cou. La partie inférieure
defcend le long des vertebres du col jufqu’au dos, la
partie fupèrieure s’étend fur l’occipital : le tout eft con¬
tenu avec une fronde à quatre chefs. Deux font le tour
du col, & les deux autres fe réunifiant au front font le
LUX 133
tour de la tête. Le centre de la fronde eft placé: à la nu¬
que. On fait coucher le malade fur le dos, la tête fort
haute, appuiée fur un couffin creux dans fon milieu, &
relevé de bords fur les côtés, pour fervir d’appui aux
côtés de la tête , en guife de fanqps.
Luxation de la mâchoire inferieure.
La mâchoire inférieure fe luxe en avant , d’un ou des
deux côtés; elle ne peut fe luxer en arriéré directement
degauche à droite, nidemême de'droite à gauche. Quand
la luxation eft des deux côtés en devant , la bouche eft
ouverte , & le malade ne peut mâcher , les joues font
applaties ; lorfqu’on ouvre la bouche au malade ; il
fouffre de grandes douleurs, il ne fçauroit articuler ni
parler diftinâement, la falive lui coule en abondance»
& fort de la bouche quoiqu’il faffe pour la retenir; dans
ce cas , qui eft le plus fâcheux , la déglutition ne fe
peut faire , & le fond du gofier refte à fec. Quand
îa mâchoire n’eft luxée que d’un côté, la bouche n’eft
pas fi ouverte ; le menton eft tourné du côté oppofé
à la luxation , les dents ne fe rencontrent point vis-à-vis
de celles de la mâchoire fupérieure, le gonflement des
mufcles n’eft que d’un côté , & tous les autres lignes s?y
rencontrent. Hyppocrate dit que fi l’on ne remet promp¬
tement la mâchoire , H arrive une greffe fièvre, affou-
pifl’ement, inflammation, convulfion , vomiffemens de
matières bilieufes , & la mort même le dixiéme jour.
Pour faire la rédu&ion on affied le malade delà même
maniéré qu’il a été dit à l’article fraéture.. Un fervireur
appuie le derrière de la tête du malade contre fà poitrine
laquelle doit être garnie d’un petit oreiller. Il retient la
tête avec fes deux mains., qui pour cet effet font mutuel¬
lement jointes par 1! entrelacement des. doigts & forte¬
ment appuiées fur le front du malade, cette manœuvre
forme la contre-extenfion. Cela étant fait, M. Petit le
Chirurgien propofe le manuel fuivant : le Chirurgien
après avoir garni de linge fes deux pouces, pour ne le
point bleffer contre les dents , il les introduit dans la.
134 I.U.X
bouche ; l’un à droite & l’autre à gauche , il les. appuie
fur les dernieres dents molaires, le plus proche qu’il eft
polfible de rarticulation.il pouffe en_bas & en arriéré;
en bas pour allonger les mufcles , & en arriéré pour pla¬
cer les condyles : il releve le devant de la mâchoire, en
même -tems qu’il jette fes pouces dans les joues le plus
promptement qu’il eft pôffible , pour n’être point mordu,
ce qui arrivetoit par la fûbite contraâion des mufcles
qui pour lors ferment a*ilitôt la mâchoire.
Lo'rfque la luxation, n’eft que d’un côté, on ne fait
l’extenfion & les autres mouvemens, que du côté luxéi
cette luxation eft plus difficile à réduire que la complette
des deux condyles, pour deux raifons : la première, c’eft
que les mufcles ont confervé plus de force, & font par
confisquent plus de réfiftance ; la fécondé , c’eft que la
mâchoire eft moins ouverte, ce qui ôte le pouvoir de
porter le pouce aulfi près de l’articulation, qu’il le faut
pour vaincre la réfiftance des mufcles, ce qui eft le con¬
traire dans la luxation des deux côtés.
Tout , l’appareil eônlïfte en un fimple défenfif, une
compreffe à quatre chefs croifés qui s’attachent au bon- *
net. Voyez Fraüure de la mâchoire inférieure , à l’article
Fratture.
Luxation de la clavicule .
La clavicule peut fe luxer dans fes, articulations. La
luxation la plus facile , eft celle de l’articulation du fier-
num, parce quelle éffi plus mobile que l’autre, & que fa
tête eft plus greffe que la cavité qui la reçoit n’eft pro¬
fonde. Elle fe déplace en arriéré ou en devant : quand
elle Te jette en arriéré la clavicule s’approche de la trac-
chée artère; quand elle fe luxe en devant elle déborde &.
furpaffe le fternum. La première eft rare , celle-ci fe fait
beaucoup plus fréquemment. On les reconnoît l’une SC:
l’autre avec facilité; la première fe décéle par renfonce¬
ment qui fe remarque alors au lieu d’où la clavicule eft
Îartie; & la fécondé par l’éminence quiparoît en dehors,
fes accidens de la première font fâcheux, quand elle eft
LUX ïtf
éomplette , parce que la clavicule comprime la trachée,
i’efophage, la carotide & la jugulaire, ce qui la rend
auffi plus difficile à réduire que l’autre.
La clavicule fe remet plus aifément en place qu’eHc
ne s'y contient.Ppur la réduire , on place le malade de la
même façon qu’il eft dit à l’article FraBqre , l’extenfion
& contre-extenfîon fe font de même auffi, par le moi en
d’un ferviteur qui retire les épaules en arriéré , tandis
que 1’Opératenr fait en devant la conformation.
Cette luxation eft une de celles de caufe externe qui a
plus befoin de bandage pour la contenir , parce que la
tête de la clavicule eft plus grande que la cavité du fter-
num n’èft profonde ; & que d’ailleurs cette cavité n’a
point de rebord cartilagineux pour la. retenir. Dans la
luxation en arriéré , il faut faire le huit en chiffre décrit
â l’article'iFra^/'Cj lequel tire les épaules en arriéré, ce
qui fait avancer le bout de la clavicule en devant. Ce
bandage ne doit avoir que trois ou quatre tours , & doit
êtrefaitde maniéré que lapartie malade foit à découvert.
C’ eft l’Aide du Chirurgien qui doit.l’appliquer , tandis que
l’Opérateur le dirige & maintient en fituation. l’os qu’il
a réduit. Il garnit enfuite renfoncement qui eft derrière '
la tête de la clavicule , avec des compreffes graduées, ou
ce q.ui revient au même avec de la charpie trempée dans,
du blanc d’œuf battu avec de l’alun. On en remplit toute
la falierp y_Sç quand tout eft au niveau du fternum , & de
la clavicule. On appliquetrois compreffes, deux çroifées,
■ & unequiles recouvre toutes deux. On fait par-deffus, le
bandage appelleriez defiendant, dont les .doloires & la
plupart des croifés paffentfur la partie, malade, pour la
maintenir dans fon lieu.
Quand la clavicule fe luxe fous l’acromion , après avoir
fait la rédnétion, on applique une compreffe épaiffe au-,
deffous du bout de la clavicule ; une ieconde , de même
épaiffeur fur l’acromion, & une troifiéme qui enveloppe
. les deux premières & le moignon de l’épaule; puis. avec
une bande de cinq aunes de long fur deux ou trois doigts ..
de large , comme dans la luxation précédente , on fait le
fpica qjcendarit de même que dans la luxation du bras,.
Dans tous les cas on met le bras en écharpe pour le fou-
tenir , & pour maintenir la clavicule dans l’état d’immo¬
bilité où on vient dç la mettre parle moïenxdu ban¬
dage.
Luxation des vertébrés.
Il eft bien difficile, pour ne pas dire impoffible qu’il
arrive luxation complette aux vertebres , que le malade
ne meure fur le champ ou très-peu de rems après; les lu¬
xations qui-fe rencontrent quelquefois font prefque tou¬
jours incomplettes. On appelle luxation complette des
vertebres celle dans laquelle l’os luxé ne touche plus à
l’os auquel il étoit joint par les endroits qui faifoient fa
jondion. Gomme dans les luxations ordinaires les vertè¬
bres fe touchent toujours par la plus grande partie de
leur corps , de maniéré qu’elles ne fe luxent entièrement
que par leurs apophyfes obliques ,-èès luxations font tou¬
jours incomplettes. On voit même tous les jours que les
deux apophyfes obliques ne fe luxent pas toujours en-
fëmble également, une feuie peut fortir de fon lieu,'
pendant que l’autre relie prefque toujours dans fa place, -
Quand on-dit qu’il y a luxation d’une, de deux, de :
trois vertebres, cela doit être entendu d’une certaine ma¬
niéré : 15, par exemple , la première vertebre des lombes,
eft luxée d’avec la derniere du dos, & que la derniere ;
dés lombes le foit d’avec la première de l’os factum, on
ne doit point dire que les cinq vertebres des lombes font
luxées, comme s’exprime le commun des hommes fans
raifon; les trois vertebres qui fe trouvent entre la pre¬
mière & la cinquième , né font point luxées. Il n’y a que
la première & la derniere. Une vertebre peut encore
être luxée par en haut feulement , ou bien par en bas,
ou par les deux enfemble, Mais cette dernière luxation
eft rare. ' -
Les lignes de la luxation des vertebres font la figure
çGntr-efaite de tout le corps, la difficulté & quelquefois
l’impoffibilité de marcher, l’ engourdi lie m e ut dans les
parties qui font au-deflous de la luxation, d’où il s’enfuit
fut le çhamp, ou quelque tçjns après paialilîç aux çxtrç*
LUX 137
mités inférieures; le ventre devient pareffeux, les urines
font retenues dans les premiers jours, & fortent involon¬
tairement dans la fuite 3. alors la gangrène furvient , & la
mort n’eft pas éloignée. La gangrène attaque première¬
ment l’endroit qui répond aux apophyfes épineufes, les
épines des os des hanches, la peau qui recouvre le grand
throcanter; le coccyx, la pointe des feffes, & tous ceux
fur lefquels le malade s’appuie quelque tems. Quand l’a-
pophyfe oblique du côté droit eft luxée , l’épine fe plie à
gauche, le malade fent de grandes douleurs, fi on plie le
corps du côté quJil panches & il eft foulagé, fi on le
pouffe du côté de la luxation. Quand au contraire c’eft
l’apophyfedu côtégauchequi eft luxée, le corps panche à
droite, fouffre quand on le plie du côté qu’il incline, Sc
fe fent foulagé fi on le pouffe du côté oppofé.
Les luxations des vertebres du col & du dos font plus
dangereüfes que celle des vertebres des lombes; parce qu’il
faut un plus grand effort pour les luxer, & que quand elles
font déplacées , elles compriment une- grande étendue
de moelle épiniere , ce qui éft le contraire dans la luxa¬
tion des vertebres des lombes. Ainfi dans le déplacement
des vertebres du cou, il y a plus de parties paralytiques,
que dans celui des fuivantes. La luxation de deux ou
trois de cés os eft plus fâcheufe que celle d’un feul, parce
que la moëlle fe trouve comprimée en plus d’endroits ,
ou dans une plus grande étendue. Il eft plus aifé de ré¬
duire celle de deux apophyfes obliques que celle ou il
n?y en a qu’une de luxée , & fi l’on ne réduit point la lu¬
xation des vertebres en général, le malade meurt infail¬
liblement; quoique il ne laiffe pas de paier tribut à la na¬
ture même après qu’on l’a réduite , lorfqu’on a trop tardé
à le faire, parce qu’il s’eft fait des dépôts, & que la
mpëlle a été trop long-tems comprimée: quelque difficile
que foit à réduire la luxation incomplette, elle eft toute-
.fois moins dangereufe que la complette, puifque dans
l’une la moelle eft moins comprimée que dans l’autre.
Pour réduire les vertebres luxées, il faut coucher le
pialade fur le ventre en travers fur un lit de trois pieds ~
fie large , que Ton aura garni d’un gros drap roulé ça
138 -LDX
forme de traverfin ; ce drap fera placé félon la longueur
du lit; fur le drap 011 appuiera le ventre du malade vis-à-
vis la vertebre démife, deux aides, appuieront, l’un lut
la partie fupérieure de l’épine ? près la rapine du cou ,
l’autre fur l’os factum , pour faire plier l’épine , l’Opéra*
leur enfuite prefTera fur la vertebre luxée , c’eft-à-dire,
fur celle qui elt immédiatement au-de/Tous du lieu le
plus éminent de la tumeur qui paroît : il faut en même
teins relever la partie du tronc qui eft du côté de la.
tête, Si la vertebre fe réduit..
Cette méthode eft fimple & eft de M. Petit le Chi¬
rurgien qui blâme &. condamne entièrement toutes lés.
méthodes, où l’on emploie les traclions., les leviers, les.
rouleaux, les prefloirs, qui font félon lui pour le moins
inutiles. Les Chirurgiens modernes réçommandent de fe
fervir d’un tonneau au lieu de lit , ou du cul d’un chau¬
dron fur lequel on couche 1e malade en travers, deux
aides appuians fur le deux bouts dp corps comme dans.la
méthode de M. Petit. , tandis que l’Opérateur eflaie de
conformer les os démis , ce qui réullit de même & peut
par conléquent être mis en ulage..
Quand la luxation eft. réduite , il faut appliquer fur
toute l’épine de grandes comprefies trempées dans l’eau-
de-vie aromatique, ou dans L’elprit-de-vin; on fera fur
le ventre & aux endroits où il. y aura paralyfte &engour-
d.ilfement des frictions légères , on y appliquera des lin¬
ges chauds, fouvent renouvellés. On retient les com-
preffes par le bandage du corps foutenu du. fçapulaire. ,
Le malade fera couché fur le dos, dans un lit égal. On.
le faignera & on lui fera obferver un. régime exaéL
, Luxation du coccyx.
Le coccyx fe luxe en dehors & en dedans. La luxation
en dehors n’arrive que dans les açcouçhemens laborieux,
où l’enfant refte long-tems au paflage. Dans ce cas, les
cartilages & les ligamens qui joignent le coccyx perdent,
leur refl'ort par la longue diftradion que la tête de l'en¬
fant forme fur cet os, & la matrice venant enfin à, fe
LUX 339
contracter avec plus de force ainfî que le diaphragme &
les mufcles du bas-ventre, il fe trouve jette eu dehors
fans pouvoir revenir fur lui-même & fe remettre en
place. La luxation en dedans arrive par des efforts con¬
traires. Des chutes , des Coups, des preflions fur cette par¬
tie l’occafionnent. On reconnoît l’une & l’autre efpéce
aux accidens qui l’accompagnent. Une pefanteur au fon¬
dement, une douleur confidérable qui fe fait particulié*
rement fentir quand le malade urine, quand il remue
les cuiffes, & qu’il va à la felle , quand il touffe, crache,
mouche ou éternue , font les lignes de cette luxation.
Dans cette maladie la douleur fubfifte long-tems, mais
fans danger , à moins que le fujet në foit cacochyme , &
que les mauvaifes qualités des humeurs ne caufent des
défbrdres que la feule luxation ne peut produire.
Pour réduire le coccyx luxé en dehors , il ne faut
que le pouffer en dedans avec le pouce, St le tenir en
fituation avec des compreffes graduées , que l’on con¬
tient, au moïen du bandage en T, qu’il faut placer
de maniéré que le malade puiffe aller à la felle , St
uriner fans lever l’appareil. Les médicamens fpiritueux
font très-convenables , l’eau-de-vie camphrée , l’efprit
de vin St les eaux diftiliées de lavande , de romarin,
Stc. Les décodions de ces plantes font préférables , St
il faut éviter les huiles que quelques-uns emploient ,
lefquelles font naître des démangeaifons & fouvent l’é—
réfipele.'Pour réduire la luxation en dedans, on trempe
le doigt index dans un Corps gras fondu , tel que l’huile
ou le beurre frais, & on l’introduit dans l’anus, aufli
avant qu’il eftnéceffaire, pour paffer au-delà du bout du
coccyx, afin de le relever. On applique les mêmes
xemedes ( mais on ne fait qu’un fimple contentif lâche,
de peur d’exciter la compreffion fut la partie malade.
Le bleffé garde le lit fur un bourlet , pendant toute la
curation ; ou s’il fe leve, il faut qu’il Ibit 'aflis fur une
chaife percée-, de façon que rien ne porte fur le coc¬
cyx; car cela çauferoit douleur , St peut-être un nouveau
déplacement,
LUX
Ï40
Luxation des cotes.
la luxation des côtes eft ttès-rare , & quand elle ar¬
rive , elle fe fait principalement en dedans. La plevre
alors & le poumon font gênés. Les douleurs font aigues,
les parties s’enflamment. Le malade a une difficulté de
refpirèr, comme dans lapleurélîe, il touffe , & la forme
extérieure des côtes eft changée. Il faut , pour les ré¬
duire, fe comporter à peu près de la maniéré qu’on a
agi dans la fraéfure de ces mêmes parties, Si les douces
tentives ne réufliffoient point, il faudroit couper la peau
& les chairs vis-à-vis les os démis , les découvrir , &
avec les doigts on des pincettes , les remettre à leur
place s c’eft le eonfeil que donne M. Heifter en pareil
cas. On faigne au refte le malade plus ou moins félon
le befoin , & on applique fur l’endroit de la luxation
les compreffes ordinaires qui fe foutienwent au moïen
du bandage du corps Sc du fcapulaire.
Luxation du bras.
Le bras fe luxe fous l’aiffelle , en devant , direde-
tement en bas , en dehors ; mais il ne peut jamais fe
luxer direélement en haut, fans qu’il y ait fradure de
l’acromion & de la clavicule. Quand l’os fort par la !
partie externe, il fe loge fous l’épine de l’omoplate à
la racine de l’acromion. Quand il fort par dedans, il
fe place ou fous le peétoral , entre l’apophyfe coracoïde ,
& la clavicule , ce qui arrive difficilement ; ou bien fous
l’aiffelle, ce qui arrive beaucoup plus fréquemment.!
Le bras, d’ailleurs, ne fe luxe jamais que quand il eft
écarté de la poitrine, & c’eft ce qui arrive toujours J
quand on fait quelque mouvement pour fe retenir dans ;
les chutes.
On connoît que l’humerus eft luxé direéiement en I
bas , fur la côte inférieure de l’omoplate , lorfque le j
bras eft plus long ; que l’avant-bras eft étendu, & que
tout le bras eft un peu élevé. Le malade fent de la dou-
LUX 141
leur quand on lui baille le bras ; & il eft foulage
quand on le leve un peu ; il en refient de même, quand
on lui plie l’avant-bras , & on le foulage quand on l’é¬
tend. Les lignes qui annoncent que la luxation eft en-
dehors , font ceux-ci : le bras eft approché de la poi¬
trine , parce que le mufcle coracoïdien & le pedoral
font tendus. Le malade louffre quand il éloigne le bras
de la poitrine ; quelquefois le bras eft plus long , quel¬
quefois il eft plus court, ce qui varie , félon que l’os
s’éloigne plus ou moins de la cavité glenoïde de l’œ.
moplate. Quand le bras eft luxé èn-dedans , fous l’ait
Telle , on trouve une cavité au-delîous de l’acromion ,
& cette partie de l’omoplate paroît plus éminente. Il
y a une groffeur fous l’ailTelle , le bras eft un peu élevé
& écarté du corps , le coude eft un peu fléchi & s’é¬
tend avec douleur ; le malade fouffre beaucoup quand
on approche le bras de la poitrine : quelquefois cette
partie eft plus longue , mais fouvent elle eft plus courte.
Lors enfin que la tête de l’humérus s’eft jettée en de¬
vant, elle fe trouve placée fous le grand pectoral, 2c
fur le grand dentelé, dans l’efpace qui eft entre l’apo-
phyfe coracoïde & la clavicule. Le bras n’eft pas beau¬
coup plus courts l’avant-bras eft peu fléchi; le coude
eft un peu plus écarté de la poitrine que dans la lu¬
xation en-delfous ; le bras eft moins relevé ; il y a une
éminence fous le peétoral , entre la clavicule & l’apo-
phyfe coracoïde. Cette apophyfe eft effacée , c’eft-
à-dire , ne peut être apperçue au toucher , même
dans les fujets , maigres. L’enfoncement de deflous
l’acromion eft moins fenfible que dans la luxation en
deflous , l’acromion faillit moins en dehors ; quand oa
approche le coude de la poitrine , le malade fouffre, &
il eft foulagé quand on l’en éloigne un peu.
Pour réduire l’os dii bras, en quelque lieu que fe
foit logée fa tête , il faut faite affeoir le malade fur une
chaife un peu haute de fiége , afin que le bras malade
foit à portée , pour qu’on y puiflé faire i’extenfion &
la çontre-extenfion. Il y a plufieurs rnoïens de faire ces
deux opérations s mais nous n’allons décrire que ceux
Î42. L Ü 2C
’ qui font eu ufage & le plus umverfellemènt adoptés;
faifant connoître le bon & le mauvais que les mejU
leurs Auteurs y ont trouvé.
La première méthode , fuivant laquelle on faifoit
l’extenfîon & la contre-extenfîon , eft celle qui n’em-
ployoit que les mains : on plaçoit un aide qui droit le
bras au-deiïus des deux condyles du poignet , en tenant
fermement l’avant-bras ; un autre aide retenoit lé corps
& le retiroit, pour qu’il ne fuivît point ceux, qui tirent
le bras ; cela faifoit l’extenfion & la contre-extenfîon,
Le Chirurgien , placé en dehors du bras , avoit une fer.
viette nouée à fon cou, dans l’anfe de laquelle le bras
du malade étoit paffé , jufqu’au-deilus de la partie moi'en.
ne, & fes deux mains appliquées à la .partie fupérieure
du bras, près de l’épaule , afin qu’étant attentif à ob.
lerver la quantité de l’extenlîon , il pût avec fes mains Sc
laferviette qu’il relevoit avec fon cou, conduire la tête
de l’os dans fa cavité , lorfque l’extenfîon étoit fuffi-
fante.
Cette méthode eft des meilleures qu’il y ait, & rien
n’y eft contraire aux régies, linon la maniéré de faire
l’extenfion &• la contre-extenfîon. Dans ce cas on doit
fuivre la méthode nouvelle de MM. Fabre & Dupouy,
fixer le corps & étendre l’avant-bras , ce qui rend le
replacement beaucoup plus aifé. La force , n’eft pas
toujours fuffilànte , à moins que ce ne foit dans les
jeunes gens , ou dans quelqu’autre fujet foible & dé-
bile .Cette méthode donc fuffit , &il convient toujours de,
l’empîoïer préférablement à toute autre.
Il y en a qui -, fuivant une fécondé méthode , alîujet-
tilTent le corps en un lieu fixe, puis paffant le bras
.luxé entre leurs jambes, le font tirer par quelque fer-
viteur robufte , & quand l’exteafion eft fujfifante , ils
embraflent la partie fupérieure du -bras , près de l’aif-
felle , pour le relever & le placer en fon lieu naturel.
Cette méthode, avec le défaut de la première , en a un
bien plus grand encore, qui eft que le bras étant paifé
entre les jambes, il eft baiffé , Si les mufcles releveuis
font par conféquent tendus , ce qui fait un obftade à
LUX *43
la réduction , & caufe de la douleur au malade. Cette
remarque eft de M. Petit le Chirurgien.
La troifîéme méthode emploie l’échelle & là porté:
ceux qui la mettent en ufage garniffent , avec un drap
plié en douze ou quinze doubles, le bâton de l’échelle
ou le deffus de la .porte qui doit fervir de point d’ap¬
pui au bras fous l’aiffelle. On fait monter le malade
fur une chaife , ou tabouret convenable , pour que fou
ailfelle foit à la hauteur de la porte ou de l’échelon
garni du drap , pour lors le Chirurgien monte fur quel¬
que chôfe qui foit ftable , Se plus exhauffée que le ta¬
bouret , fur lequel eft monté le malade , afin d’être a
portée de le fervir utilement de fes mains. Il fait paffer
le bras démis par-deflûs la porte ou l’échelon , il le fait
tenir ferme par deux ou trois perfonnes qui le tirent
en approchant de la porte , enfuite il met fes mains fur
la partie malade , pour obferyer & être attentif à ce
qui s’y palfe. Il fait retirer le tabouret de deffoüs les
pieds du malade , & le corps abandonné à fon propre
poids, fait la contre-extenfion , pendant que ceux qui
tirent le bras de l’autre côté de la porte font l’exten-
fion. Ceux qui fuivent cette méthode difent que la ré¬
duction eft faite , quand le bras , la porte & le corps
forment trois lignes parallèles mais fuivant les bons
Praticiens , elle eft pernicieufe. M. Petit, le Chirur¬
gien , la condamne fur-tout , & raconte qu’il a été té¬
moin de maints fâcheux accidens dépendàns de cette ma¬
nœuvre , tels que des contufions profondes fur les cô¬
tes & fous l’aiflelle , le tronc de l'artère brachiale ou¬
vert , qu’il a vû caufer une tumeur anevrifmale très- 1
greffe , dont le malade mourut ; d’autrefois il a vû caf-
fer l’os du bras près de fon cou par les efforts que fi¬
rent ceux qui vouloicnt faire la réduâion avec l’é¬
chelle.
Hyppocrate , dans cette efpece de luxation , em-
plûioit fon ambi , mais on peut voir les défauts de
cette machine à l’article Ambi. M. Petit , pour parer
aux inconvéniens de ces méthodes, inventa la machine
que nous avons décrite fous le nom S Ambi de M.
34 4 LUX
Petit; ,mais ces machines font embataffantes , & ne
font pas non plus fans inconvéniens. Il paroît plus fage
de s’en tenir à la première maniéré , jufqu’à ce qu’on
ait trouvé un nouveau moïen plus ailé & qui ait au
moins les mêmes avantages.
Après la réduétion du bras , on applique l’appareil,
tandis qu’un aide contient, de fes mains, la partie qui
a fouffert luxation. On commence par appliquer une
compreffe longue , trempée dans l’eau vulnéraire , fon
milieu fous l’aiffelle , & les deux chefs viennent fe croi¬
ser & fe réunir fur le haut de l’acromion pour enve¬
lopper l’épaule ; on en met une fécondé , coupée en
demi-croix de malthe , laquelle recouvre le tout ; on
en place une troifiéme fous l’ailfelle, & on forme avec
une bande de trois aunes ou trois aunes & demie de
long , fur deux doigts de large , une efpece de fpica
autour de l’épaule. On pofe enfuite une compreffe en
fronde au-deffous du bandage , pour envelopper le bras
& le coude , & on la retient par une bande de lon¬
gueur fuffifante pour faire des doloires autour du bras,
& un huit de chiffre paffant du bras à l’avant-bras, puis
de l’avant-bras au bras. On mettra dans la main du ma¬
lade une pelotte. On peut tremper tout l’appareil avant,
de l’appliquer , dans l’eau vulnéraire , ou dans l’eau-de-
vie aîumineufe , ou l’en imbiber après. On enveloppe
& on foutient la main , l’avant -bras & le bras par une
une écharpe , laquelle fera faite avec une ferviette fine
qui aura au moins deux tiers de long & deux tiers de lar¬
ge ; elle fera pliée d’un angle à l’autre par une diago¬
nale , qui laiffera à cette ferviette la figure d’un trian¬
gle s on paffera cette ferviette, ainfi pliée, entre le
bras & la poitrine du malade , de maniéré que l’an¬
gle droit fe trouve fous le coude, & le grand côté du
triangle fous la main. Des deux angles aigus , l’un fera
paffé fur l’épaule droite, & l’autre en remontant, &
recouvrant l’avant-bras , paffera fur l’épaule gauche ,
pour aller joindre celui que l’on a fait paffer fur l’é¬
paule droite. On les coud enfemble, pour les arrêter,
a la hauteur convenable , enfuite on prendra à l’endroit
L U £ Ï4S
2u éàiidë j les deux angles" de la fcivietté, on tes fé-
pâiei* en trràtit f’kn'gfe éürefne' éif deVa"nt , air côté de
ta1 ï&ÿûàij & éA tirant fkiVglé inténVé;pS:ï dWrifére , de lotie
que le girôs de. fâva'nt-b'rkk fe trouvé- preFqtie au cen¬
tre delà férVretié XréSàtSyétt repliera' ces deuS angles ,
l’un qui eft eir devant' , parr-d'e/foUs la' main', & l’autre
qûî èft derrière- pàr-deffbus l;e liras , on lés' âtta'chïi-a: en-
femblc , & avec le co'rps de l'écharpe, par le moïeü
d’un'e forte épingle. €e;ttë échârpë' éft la plus' conve¬
nable , parce qu’elle enveloppé tout le membre , depuis
l’épaule juf qu’au bout des doigts; ' par-là on ne rifque
point que le malade agiffe imprüdemnierft , ni' qu’il
dëràrig'e fon appareil ; Cbmitie cela' ti’âri'ive que trop
fôuvent.
Luxation de C avant-bras d’avec l’hûrrierus.
Favant-bras fe-ftfxe én devant , en' arriéré & fur les
Côtés; très-rarement il fe lifte' efr devant V & fi cette
luxation a1 lieu , il' faut' que le BfaS'ïbif étftfdii; Quand
il eft luxé en arriéré;, l’apûphyfe àiitéfieure du cubitus
eft logée dans1 la cavité poftérieüife de l’humeruS , Si
favant-bras eft un peu fléchi. Si cette luxation eft in-
complette , l’èminenée' antérieure du Cubitus fe trouvé
au centre de'fefpete de poulie que fait l’os du bras;
pour loirs l’avanf-bras èft- UU petr moins fléchi; la don*
leur eft violente , quand on étend le coude, & le ma¬
lade èft foulage quand on le plie. Si la luxation eft
complettc en dedans , les vailTéaux foüftrent confidé-
rablemeht & quelquefois ils fOnV fr déCMféS qu’ils font
des tumeurs aiievirifmales , oü des thrombds, qdê l’od
eft' fouveüt obligé' d4ôuVfir Si d‘e faite' fdppurer'. Quand
cel'Ié-cr etf iheoniprett'e',. la cavité" rhtefne fSmilunâire
du' cubitus reçoit' l ehfiiienee irltefnre'de’ l’hUlilêtus , St
comme cètté éminence; eft un .pêù''plüs: élevé'ë‘ que celisf
qui reçoit la cavité extérfië du cUbitiis, l’aVânttbr'as eft
un peu tourné en dehors, le' raioù fe'tfq'uve' fut l’éiùli-
iidnce moïenne de fhumetus, lapairtîe' mt'erne dü bras
eft moins élevée que dans la luxation' eôiHpleïtë Si ÙS
D. de Ch, Tome IL K
346 LUX
vaifleaux font aufïi gênés. Quand la luxation eft com-
plette en dehors , les vaifleaux font feulement un peu
allongés, mais foufflent moins que dans la luxation in¬
terne. 11 y a une grande élévation en dehors du côté
de l’avant-bras , & une confïdérable en dedans , du côté
du bras. La luxation incomplette de cette elpece peut
arriver de deux maniérés : la première fe fait en de¬
hors ; & dans ce cas le raïon eft luxé entièrement &
ne reçoit plus Péminence du condile externe de l’hu¬
mérus s la cavité externe du cubitus reçoit le condile
externe, & la cavité interne du cubitus reçoit l’éminence
que la cavité externe du cubitus recevoit. La fécondé
fe fait en dedans ; ,1e radius ne touche plus au condile
externe de l’humérus il reçoit l’éminence moïenne , &
la cavité interne du cubitus ne touche plus l’éminence
interne de l’humerus.
La maniéré de réduire ces luxations eft différente,
fuivant les efpeces. Il faut . cependant aux unes & aux
autres faire l’extenfion,la contre-ëxtenïion , & repoufTer
les os dans leurs; plates. Si l’olécrane eft dans la cavité
du cubitus; pour replacer les os, le Chirurgien met
fon coude dans le pli. du bras, il joint la paume de la
main du malade avec' lé' dos de la fienne , qu’il tient
toutes deux fortement avec fon. autre , main , puis il
plie de toute fa force fon bras & celui du malade., ce
qui fait en . même tems l’extenlîon & la contre-ex.
tenfion.
M. Petit " le Chirurgien, n’approuve point cette mé¬
thode, non plus que. celle de la quenouille de lit que
quelques Praticiens mettent en ufage. Il vaut mieux iifi
vre.les régies générales, & ne remettre les os’ luxés en
ftuation, qu’aprés avoir fait des extenfions fuffifantes.
Quand l’apophyfe coronoïde du cubitus fe trouve. préci-
fément fur le milieu .de ,1a poulie de l’os du bras, on âe.
peut jamais réduire c.et.te luxation ,.fan.s'avôir fait aupa¬
ravant les ex.téhfîôns >a l’ordihairè... Quand elles feront,
faites, on appuîefauuemain au pli du bras, Sc'avcc l’autre
on prendra l’avant, .bias, prés du. poignet , pour faire la
Smon dans le moment qu’on s’apperçoit que les extea-
LUX ï47
fions font fuffifantes. Ou bien fi l’on veut, on pouffera
l’olécrane de derrière en devant, & la partie inférieure
du bras de devant en arriéré, ce qui fait à peu prés la
même chofe , mais avec moins de forces.
Quand l’apophyfe coronoïde eft dans la cavité pofté-
rieure de l’humerus,on fait des extenfions plus fortes, &
on les continue , jufqu’à ce que l’olécrane rentre dans fa
place; puis on plie l’avant-bras, & la réduélion fe fait;
Lorfque la luxation eft en devant , on fait aufli de fortes
extenfions, & on plie l’avant-bras, quand le membre eft
fuffilàmment allongé.' Si la luxation eft en dehors, pen¬
dant qu’on fait faire les-extenfîons_& contre-extenfions ,
on applique les deux mains, l’une en dedans, fur la par¬
tie de l’articulation formée par l’humerus , & l’autre en
dehors, fur la partie de l’articulation formée par le raïon
& le cubitus, & en approchant fes deux mains, l’une de
l’autre avec force, on fait la réduélion. Quand la luxation
eft en dedans, en faifant faire les extenfions, on applique
une main dans la partie interne, fur la portion de i’arti-
culation formée par les os de l’avant-bras , & l’autre en
dehors fur la portion de l’articulation que forme l’hume.
rus, on les approche fortement l’une de l’autre, & la ré¬
duélion fe fait. Toutes ces différentes manœuvres font de
M. Petit , le. Chirurgien. -
Dans toutes les efpeces de luxations , quand on a fait
la réduélion , on applique des compreffes trempées dans
l’eau-de-vie camphrée , lefquelles couvrent toute l’articu¬
lation, le bras, & l’avant-braS ; on ies contient par un
bandage en fpica , qui laiflè l’articulation pliée ; après
quoi on applique l’écharpe à l’ordinaire avec la pelote
dans le creux de la main , &- les.remedes généraux in¬
diqués.
Luxation du poignet.
Le poignet peut fe luxer en devant, en arriéré ; c’eft-à-
dire, du côté qu’il fe fléchit , & du côté qu’il s’étend; en
dedans & en dehors, c’efls-à-dire , du côté du pouce & du
côté du petit doigt. Les luxations en avant &.en àtriere
font;affez ordinaires, les amies font très-rares.: Quand le
148 LUX
poignet eft luxé du côté du pouce ,.on trouve une émi¬
nence du côté du radius, la tnain eft tournée eu dehors
du côté du cubitus, les doigts. ne peuvent fe fléchir ni s’é¬
tendre fans de grandes douleurs s. le malade en reffent
quand on lui tourne le poignet e» dehors, & il eft fou¬
lage fi l’on approche la main du côté du cubitus. Quand
1? luxation eft en dehors, le bout de la main eft tourné
du côté du pouce , & la tête des os du poignet regarde fe
petit doigt. Les doigts, ne peuvent, fe fléchir ni s’étendre
fans douleur, &le malade en éprouve une vivequandou
lui tourne la main. du côté du ponce, au lieuqu’il fe trou,
ve foulagé quand ôn la lui dirige du côté du petit doigt.
Si le poignet eft luxé du côté de l’extenfion, il fe trouve
une éminence du côté de la flexion, & une cavité du côtéde
l’extenfion.' Le poignet èft jettédu côtéde laflexiôn'&le
bout dé la main du côté.del’extenfion vies doigts font pliés
& on ne peut les étendre; on caufe une grande douleur,
quand on plie le poignet , & la pronation comme la fu-
pination , font encore plus difficiles & plus douloureufes;
que dans la. luxation précédente.
Les figues. que la luxation du poignet eft du côté delà
flexion , font qü’il y a éminence du côté de l’extenfion,
& cavité du côté de la flexion, . quoique Pline & l’ autre p2-
roi/Tent moins que dans la luxatipn.précédente. Les doigts
font étendus, &on ne fçauroit les plier fans douleur;quand
on veut étendre le poignet, on caufé une grande douleur
au malade, & il: y a. la même difficulté.de faire la pronation
& la, fopinatiou, que dans la luxation précédente.
Cette luxation eft. une des; plus, facheufes, par la dou¬
leur cxtiaordinairc, par la difficulté de la réduite, par
rinflarpiïiaupO- quiy furvient , par k gonfiemenede impar¬
tie , à l’occafion de l’inflammation, par les dépôts Sciesahl
cès des matières glaireufes;' enfin, parce qu’elle eftloug-
tems à guérir , & qu’il refte fouvent une douleur périoé-
que,,unedifficultéd.emouvement1& quelquefois anchifofe
^i’occafion désgïaires qui's’épànehent &s’épaifMentta
l’articulation, dans. lesgaînesdes tendons, & autres pani.es
du voifinage.
. Les extenfions di coutre-extenfions font aflez. faciles,
LUX 149
parce qu’il y a de la p rife du côté delà main ,pour faire l’une,
& du côté du bras , pour faire l’autre. On placera quel¬
qu’un de robutte du côté de l’avant-bras , pour l’embralTer
avec les deux mains ; à. trois ou quatre travers de doigt
de l’article , en fuivant la nouvelle méthode. Un autre
encore plus fort embraffeta le métacarpe & les doigts. Lé
Chirurgien le fera tirer d’abord avec douceur, puis en
augmentant par degrés, jufqu’à ce que l’extenfton foit fuf-
fifante. Alors le poignet fe réduit quelquefois fans autre
cérémonie ; d’autres fois, il eft néceffaire de faire mou¬
voir la perfonne qui tire la main, & d’âgir foi-même ,
pour guider la tète de l’os dans fa cavité, de maniéré que
h l’os eft luxé du côté de la flexion , on ordonnera à celui
qai tire ia main , de la pouffer du côté de la flexion , pen¬
dant qu’avec les deux mains, on favorife le mouvement
en déterminant le poignet à fe rejettes du côté de l’ex-
tenfion.
Si le poignet eft luxé du côté de l’extenfion, on fera
faire un mouvement oppofé , après l’extenfion & la con-
tre-exteniion faites , & par une manoeuvre oppofée à la
première, on repoufîera le poignet du côté delà flexion*
Si k luxation eft dit côté du pouce, les extenfions étant
faites , celui qui tire la main , la tournera du côté du
pouce , & le Chirurgien déterminera le poignet à rentrer
dans ia cavité , en le tournant du côté du petit doigt . Enfin
fi la luxation eft du côté du- petit doigt, la përfonné quî
tient la main, la tournera de ce côté, pendant que lé
Chirurgien déterminera les os du poignet à fe tourner du
côté du pouce.
La réduction étant faite, on applique une comprelfè
longitudinale fur l’articulation, occupant- la partie infê^
rieure de l'avant-bras* & une grande partie dé la- mais
par-deffus. En commençant- à l’appliquer, on- pâffara lé
pouce dans un trou pratiqué à un de fcs chefs, puis oti
circulera le relie a utour du poignet. On mettra par-d.ffus
une autre corapreffe, & ôn fera le bandage avec une ban¬
de de deux aunes & demie de long , fur deux travers dé
doigt' de largeur; elle s’emploiera éii décrivant un huit dé
chiffre , dont le' croifé en fpicâ fe ttOUvera tôüjours où
ÏJO LUX
étoit l’os quand il a été déplacé : le refte de la bande s’em.
ploie en circulaires, les uns au-deflus désarticulation, les
autres au-deflbus. On met unepelotte dans la main, on
l’y retient par une comprefle, & le tout par une derniere
bande, laquelle n’a qu’une aune & demie de long, &
deux grands travers de doigt de large. Touteslescompref-
fes, bandes &pelottes feront trempées dans de bonne eau-
de-vie aromatique ou camphrée. On finit par mettre le
bras en écharpe.
"Luxation du pouce Cf des autres doigts
Le pouce & les autres doigts peuvent fe luxer du côté
de la flexion, de celui de l’extenfion , en dedans & en de¬
hors. La luxation fe fait plus aifément du côté de là fle¬
xion , que du côté de l’extenfion. Les deux luxations de
côté font beaucoup plus difficiles. Quand la première pha.
lange du pouce eft luxée du côté de la flexion , le pouce
eft étendu, & les tendons extenfeurs font faillie en de¬
hors. Quand elle eft du côté de l’extenfion, le pouce eft
fléchi , & il paroît une éminence en dehors : cette émi¬
nence fe fait appercevoir fur les côtés , lorfque cette pha-
lange eft luxée en dedans ou en dehors. La fécondé pha¬
lange démife donne à peu près les mêmes lignes ; mais
comme fon articulation eft moins couverte de mufcles, il
eft facile de la connoître au toucher, & perfonne ne peut
s’y tromper.
La luxation des premières phalanges des autres doigts ,
eft à peu près femblable à celle de la fécondé du pouce.
Celles qui arrivent aux phalanges jointes par charnière,
fe connoiffent fi facilement à la vue & au toucher , qu’il
eft inutile d’en donner les lignes. Au refte, les premières
phalanges fe luxent & fe remettent plus facilement que les
autres, la première du pouce a cependant fa difficulté par
rapport à ce qu’elle a d’afiez forts mufcles , dont il faut
vaincre la réliftance pour faire les extenlîons nécefïai-
res. Les dernieres étant luxées , on les replace diffici¬
lement , parce qu’elles ne donnent point de prife.
Cependant quand on a réduit ces luxations ba ap-
LUX IJÏ
pliqne fur l’articulation deux comprefTes qui Te croifent
aux deux côtés du doigt , après les avoir trempées dans
l’eau-de-vie ; puis on fait un bandage à peu près comme
dans la fra&ure des os de ces petits membres; un fpica
pour le pouce , 8c un circulaire pour- lès autres pha¬
langes , on met la peldtte dans la main & le bras ea
écharpe.
Luxation de la Cuijfe.
Quand la cuiffefèduxe; ce qui eft extrêmement rare ,
elle ne fe déplace guères qu’en bas & en dedans. La
cavité cotyloïde de l’os des hanches eft fi profonde, &
la tête du fémur y eft fi fortement attachée & retenue
qu’il n’.y a que les plus grands efforts qui fôient capa¬
bles de la déplacer.
Les fignes qui annoncent cette luxation , font ceux-ci:
la tête du fémur eft fur le trou ovalaire , la cuiffe malade
eft plus longue que la faine , le bout du pied & le genou
font tournés en dehors; la cuifle ne peut fe porter en de¬
dans fans douleur ; il paroît une cavité à la feffe, ou du
moins la feffe eft applatie ; il y a une élévation au-deffouS
de l’aine-; le pli de la feffe eft plus bas du côté malade
que du côté fais ; quand on fait mettre le malade fur les
pieds, les talons & le bout des deux pieds étant fur les
mêmes lignes, la jambe faine étant droite, on remar¬
quera que la jambe malade fera pliée à l’endroit du ge¬
nou; le malade marche en fauchant; c’eft-â-dire, que la
cuiffe , là jambe & le pied décrivent un- demi-cercle ; le
malade appuie la plante du pied toute à la fois & en
même tems , depuis les orteils, jufqu’ au talon.
Cette luxation n’eft pas extrêmement fâcheufe , car
foit quon la réduife ou non, elle n’a pas toujours un
danger certain à fa fuite; quelquefois quoique on ne
puiffe pas réduire l’os , le malade ne laiffe pas de fe fervir
de fa cuifTe pour marcher. La tête dé l’os s’accommode fi
bien au trou ovalaire, que par fuccefïïôn de tems, ôn s’y
meût prefque avec autant de facilité, qu’ellefe mouvoit
dans la cavité de l’ifchiori : M. Petit, le Chirurgien, pré¬
tend qu’on en a vû même où il s’étoit formé des rebords
If iv
Tfr LUX
aojflS forts qttfe.çeÿx d«e ri(chxon,,& les malades en étoient
quittes .fîfnpl.etnent pour bqrtSf*.
Le mênag À.ute,ur rcjparqi^. qqe quand J* luxatipj} ,4e
lj ,cuiije ne fç réduit $$s .dans les y iqgt-quatre heures ,
on court nique que l’os refforfe de fa .cavité peu de ttm
après qu’il a été repjaçé- Mais qu’ij e/jt toujours bp» de
tenter la réduction , quoiqu’il y ait long-tems que Los
foit }uxé , pourvu que la caufe Iqit externe , & que cette
çaufe n’ait pas produit de tumeur dans la cavités car
quand cela arriye , pu .que la çaulq çft interne , ce qui
revient au mépie , çf) ne réagît point dans fpp eutre-
prife.
Pour faire la réduâipn de l’ps /denjis, ij faut e.mplpj'er
des forces «mijdérabîfs à r.eyteafipn & à la contreT£Xîen?
lion, parçe que lès mufcles de la cuilfe font les plus vi¬
goureux de route la gjttcljjne. On emploie pour cela force
mains , les laqs, le b a > J
Les mains font moins faffiiantçs là qu’ai] leurs, nQUrfeiJi,
lçmenr parce que le? mufcles oppofent plus de réfiftapcs,
mais encore parce que )es parties font beaucoup plus
groliés, & qu’elles ne peuvent que difficilement être-eai»
poignées par les aides, Les laqs font en ufage , & plus
commodes que toute autre machine, On les applique fur
les malléoles par en fia?, & on entretient le corps fermé
par le milieu , popr faire |a ç.pntre-extenfipn ou bien
on palfp eptre les çuiffes une fervietre , comme dans la
fradure de la cujffe.
Il fkut obferyer que le malade foit couché fur le côté
qppofé , & que la hanche malade &ij tournée vers le ciel,
que la jambe np foit pas ppi.die par les mufcles, & qu?
le Chirurgien foit toujours attentif à ce qui fe palL de
la part des exteufions , afin fie donner à propos les tours
de rqains néçefiaires, Ùaqs la luxation , dont Ü §’ugitj 1»
extenfions ne doivent pas être violentes, & pendant que
les feryiteurs de l’Opérateur les font, lui , aianf comme
dans la luxation du. bras, un? fçtvieftc autour fin cou,,
laquelle pqrte le membfe dafis.fqn anfe, il tire la cuifTé
au qioien de cptfe iqachine avec }e pou , tandis que de là
LUX 153
tenfion foit difficile , clic ne doit pas pour cela être forte,
niais il faut qu’elle dure jufqu’à ce que l’os foit replacé.
Quand la réduâion eft faite, on applique une large
çoœprefTe en huit doubles & eu demi croix de malthe ,
fur tou te l’articulation , & on fait un fpiça avec une bande
qui doit avoir quatre travers de doigts de large & cinq
aupes .de long ; on recouvre l’endroit où ont appuie les
laqs avec une eompreftp longitudinale, fendue jufqu’au
de.-.là de la moitié de fon corps, & on la foutient par une
autre bande , d’une longueur & d’une largeur convena¬
bles. Le malade garde le lit, & fe tient tranquille, on
le faiguè plus ou moins fuivant Le befoin , &c.
Luxation de la Rotule,
La rotule fe Ipxe en haut , ep bas, & fur les côtés. Les
deux premières ne. peuvent arriver fans que les ligamens,
ç’eft-à-dirc , les tendons qui la fixent par en haut & par
gn bps ne fe callent ; mais elle fe luxe ailement fur les
cptés , beaucoup plus facilement du côté interne que
du côté externe , à caufe de la hauteur du eondile externe
du fémur qui la rend très-difficile. Du refte , cette mala¬
die eft très-aifée à çonpoître , ainfi que fon efpece,les ac-
cidens peuvent être confi'dérables , & il faut la réduire
prompremept â-çaufede la tradion des parties auxquel¬
les elle eft attachée. Il n’y a point à tirer la jambe ni la
cuifTe; il faut gu contraire étepdre la jambe fi fort que
les mufcles extenfeurs fojent relâchés le plus poffible, Sç
en preflant la rotule ayee la main , ou a l’aide de quel¬
que Igvier approprié, op la remet en place. On applique
@u refte le bandage qui convient dans la luxation de la
jambe tel qu’il va être décrit.
Luxation de la Jambe.
Plufîeurs obftacles s’oppofent à la luxation de la jam¬
be : fon articulation par charnière ; les ligamens croifés
qui la lient avec le fémur; les furfaces larges par lefqu el¬
les le t.ib.jà & le fémur fê touchent , enfin -la multiplicité
■des .têtes: qui comparent l’amçuiatiàn pat charnière,”
P’où il fuît que la luxation complette de cette partie eft
très-difficile , & que la luxation , quand elle arrive , n’ell
guéres qu’incomplette. Or , quand elle arrive , foit en
avant, foit en arriéré, en dedans ou en dehors, la jambe
fe tourne toujours du côté oppofé à la luxation, ce qui
n’eft pas de même dans la luxation complette. Mais cela
n’empêche pas que celle-ci ne foit facile à connoître,
parce que les os luxés font une fi grande difformité, qu’il
ne faut pas d’autre témoignage que leur déplacement:
d’ailleurs l’os eft tourné du même côté de la luxation ,
comme il vient d’être dit.
Si l’on ne fait promptement la rêduftion, il atrive une
anchilofe, parce que les ligamens fe trouvent prefque
tous rompus , ce qui fait que leurs fucs nourriciers s’é¬
panchent & fe congèlent avec la fynovie de l’articula¬
tion. Cela arriveroit encore, quand même on réduirait
la luxation complette , félon M. Petit , le Chirurgien ,
parce qu’il fuffit que les liens foient rompus , que les
fucs de l’articulation ne foient plus contenus, pour qu’ils
s’épanchent & forment une anchilofe , fi l’on ne prend
point les précautions néceflaires pour l’éviter.
La jambe fe réduit par une extenfion & une contre-
extenfion en ligne droite , de quelque côté qu’elle foit
luxée , & on réuffit , pourvu que , quand les extenfions
font faites, on foit attentif à replacer l’os en fon lien.
On fait tenir le tronc ferme depuis le haut de la cuiffe ,
on applique de fortes mains ou des laqs au - deffus des
malléoles, & tandis que l’extenfîon & la contre-exten-
fion fe font, le Chirurgien conforme les parties luxées, de
la même maniéré qü’il fe pratique dans les fractures.
Qnand on a fait la réduction, on applique une large &
longue comprelîe en forme de fronde , laquelle aura huit
doubles d’épaiffeur, puis avec une bande de deux aunes
delong fur trois doigts de large, on fera des circonvolutions
fur la partie, en décrivant alternativement des circulaires
& des huit de chiffre, jufqu’à ce que la bande foit em-
ploiée. Ce bandage fert auffi pour la rotule. La com-
prelîe doit être trempée en l’un & l’autre cas dans le dé-
fenfif ordinaire qui a été emploie dans les luxations pré?
LUX
cédentes. Le régime & les r-emedes généraux ne doivent
point être oubliés.
Luxation du pied.
Le pied fe luxe en dedans , en dehors, en devant & en
arriéré. Quand la tête de l’aftiagal eft luxée en dedans ,
la plante du pied eft tournée en dehors» quand elle eft
luxée en dehors , la plante du pied eft tournée en dedans.
Lorlqu’elle eft luxée en devant le talon eft fort court,
le devant du pied paroît long: lorfque le pied eft luxé en 8c
arriéré, le talon eft fort long, & le pied paroît fort court.
Il y a une luxation particulière que l’on a prife quel¬
quefois pour une luxation totale du pied; c’eft celle de
l’aftragal &du calcanéum d’avec le fcaphoïde & le cuboïde.
M. Petit, le Chirurgien, allure l’avoir vue deux fois , &
toutes les .deux fois, cette luxation avoit été caufée par
.l’engagement du pied dans quelque entrave, comme fous
la barre de fer qui fait le pont du ruilïèau des portes co-
cheres, ou quelque chofe de femblable.
Dans la réduéfcion de ces différentes luxations, on ob-
fervera les quatre manœuvres fuivantes , qui font de M.
-Petit, le Chirurgien. Si le pied eft luxé en dehors, on
fixe le haut de la jambe par le moien d’un aide qui fait
la contre- extenfion; le Chirurgien embraffant douce¬
ment le bas de là jambe près der. chevilles avec la main
gauche , le pouce au-defliis de la malléole externe, faifit
de la droite la plante du pied , vis-à-vis de la jambe, fait
■l’extenfion , & tourne la plante du côté externe, dans la
même rems qu’il pouffe le bas de la jambe du côté inter¬
ne. Si la luxation eft en dedans , on fe comporte de la
même façon , à l’exception qu’on tourne la plante du
pied du côté interne , & qu’on pouffe le bas de la jambe
du côté externe. Si la luxation eft en devant, l’aide fai-
fant toujours un point d’appui , le Chirurgien , avec une
main , embraffe le bas de la jambe, par-deffous à deux
doigts près du talon; puis, avec l’autre main, on prend
le pied près de la jointure & on pouffe dans lé même-
tems le pied en arriéré, & le bas de la jambe en devant.
Enfin fi le pied eft luxé en arriéré , les extenfions fe
IJ6 LUX
faifant , comme il a été dit , on empoigne le bas de la
jambe pardevant près de la jointure , & avec l’autre main
on faille le talon , puis dans les mêmes inftans, on pouffe
le bas de la jambe du côté du talon , & le talon du côté
du bout de la jambe.
L’appareil pour ces quatre efpéces de luxations, con¬
fite en une comprefle longitudinale , en quatre doubles,
laquelle s’applique en étrier , traverfant la plante du
pied, & portant lés deux bouts l’un, en dedans, & l’autre
en dehors de la jambe jufqu’au milieu, puis une autre
coropreflè longuette , en huit doubles, fera un huit de
chiffre , en palîant fous la plante du pied , & fe croilànt
fur le devant de l'articulation; puis enveloppant les deux
malléoles en circulant de l’une à l’autre, pour contenir
le tout , on prend une bande roulée à un .chef, longue
de deux aunes & large de deux doigts", avec laquelle on
décrit un huit de chiffre , en paffant du deffus du pied
.fous la plante , & de la plante fur le deffus du pied ; on
couvre une malkoîe, on paffe derrière le pied au-deffiis
du talon, puis on couvre l'autre malléole; on revient fur
le pied croifer la bande; de-là à la plante du pied, puis
on fait un circulaire fur le tarfe & métatarfe , & ou re¬
commence les tours de bande jufqu’à ce que l’on ait em¬
ploie toute la bande. On place le pied du malade dans
le creux d’un oreiller mollet ; on foutient la couverture
avec un archet , comme dans laftaélure de la jambe , &
on fait obferver le régime.
La luxation complette, quand il y a rupture des ten¬
dons, des ligamens & même de la peau, eft une maladie
trés-fâcheufe & toujours mortelle. Le feul moien de con.
ferver la vie au malade, c’eft de lui couper la jambe. On
peut cependant éprouver de la couferver, mais fi dans
les vingt-quatre heures, on ne voit point une difpofition
à la guérifon , il ne faut point différer l’amputation , car
plus tard il n’eft plus tems.
LUXÉ. Se dit d’un ou de plufieurs os , dont une ou
.plufieurs têtes font forties de leur cavité, de façon que
les mouvemens & l'action naturelle des parties fe trou*
vent abolies ou gênées.- . 3
MAC 157
LUXER. Faire fortir la- tête d’un os de dedans fa ca¬
vité, de façon à gêner les mouvemens & l'action naturelle
des parties.
LYRE. Cëft la furfàce inférieure du- plancher trian¬
gulaire de la voûte à trois piliers, cette fur-face qui. eft
comprife entre les arceaux que forment les piliers de
la voûte, eft remplie de lignes médullaires, plus grofîês
& plus faillantes , qui font placées tranlverlalement &
d’une maniéré fymmétrique. Les anciens comparoient
cet atangément de fibres, à celui des cordes d’un pfalté-
rion ; c’eft pourquoi il lui ont donné le nom de Lyre ,
de Fjaltirion , de PJhlloides.
M.
MACHELIERES. On a donné ce nom aux dents
molaires , Toit parce qu’elles fervent à- mâcher les
alimens , foit parce qu’elles font le principal ornement
des mâchoires. Voyez Dents.
MACHOIRE INFERIEURE. Nom que l’on donne
au dernier os de la face, dont il forme la partie infé-
Cet os eft le fèul de la tête qui foit mobile. Les Anato-
mitles lui trouvent de la relfemblanoe avec un fer à cheval.
Dans les enfans il eft compofé de deux pièces , qui le
Ibudent fi parfaitement avec l'âge , qu’il n’eft plus poffible
de les féparer; Cette réunion Te fait à la partie moïénné
du menton qui , pour cette raifou , parte le nom dé
Jymphyfe d’un mot grec qui lignifie union. ' -
On peut divifer la mâchoire inférieure en-corps & en.
branches. Le corps occupe la partie antérieure ; il faut
y confîdérer deux faces : une externe, l’autre- interne , Sc
deux bords. Un fupérieur & un inférieur.
La face externe eft convexe , & préfente à fa partie
moïenne tin prolongement confidérable , plus ou moins
applari.G’eft ce que l’on appelle lé menton.Ôn y-remarque
une ligne perpendiculaire qiii n’ëft pas également faii-
Ij8 MAC
lante dans tous Iesfujets : elle eft formée par l’offification
ducartilage intermediaire, qui féparoit en deux parties lé
corps de cet os ; c’eft ce qu’on appelle la Jymphyfe. On
trouve deux imprelîïons mufculaires de chaque côté de
cette ligne ; l’une eft en haut , & l’autre en bas. A envi-,
ton un pouce de chaque côté du menton , on trouve un
trou , auquel on a donné le nom de mentonnier. C’eft
l’iiTuë d’un canal qui commence à la face interne des '
branches du même os.
La face interne eft concave : à la partie qui répond à
la fymphyfe , on obferve un tubercule confidérable , au-
quel on remarque aulïï plufieurs afpérités , qui ont allez
d’étendue : on y voit outre cela des impreffionS mufcu¬
laires : on apperçoit de chaque côté , au-delfous du bord
alvéolaire , une ligne un peu oblique , qui femble partir
de la branche antérieure de la mâchoire , & eft d’autant
plus Taillante , qu’elle en eft plus proche. On en remar¬
que à la face externe, une qui n’en diffère que parce
qu’elle eft un peu oblique, & moins Taillante.
Le bord fupérieur eft celui dans lequel les alvéoles font
creufées $ c’eft ce qui l’a fait nommer alvéolaire. ,
Le bord inférieur porté le nom de bafe. Il y à ce¬
pendant des Anatomiftes qui ne le donnent qu’à la partie
qui répond au menton. On le divife en deux levres , dont
l’une eft externe , & l’autre interne. On y remarque fur-
tout à la partie fituée fous le menton des inégalités fort
marquées , qui donnent attache à des mufcles.
La partie poftérieure de la mâchoire eft recourbée, &
relevéefupérieurement; elle eft plus large & plusapplatie
que le corps de l’os.; c’eft ce qu’on appelle. les branches .
On peut les confidérer comme un quarré irrégulier , un
peu allongé & oblique. ,
La face externe des branches eft inégale & raboteufe,'
fur-tout à la partie poftérieure & inférieure, auprès de
l’angle où on remarque des empreintes mufculaires.
La face interne eft .auffi raboteufe , & on y remarque
de même des empreintes mufculaires auprès de- l’angle.
Ou y obferve de plus vers Ton milieu , un trou qui eft
l’orifice du canal que nous ayons déjà dit aller fe rendre
MAC xjo
au trou mentonier. Ce canal eft allez large & applatià la
naiffance ; il le recourbe peu après , & luit la direction
du corps de l’os; il donne paffage à des vaifleaux & à des
nerfs quife dillribuetit dans l’os maxillaire , & lailient
échapper à la racine des dents les filets qui y entretien¬
nent le fentiment & la vie.
Gn remarque à la partie fupérieure des branches deux
apophyfes; on a donné à celle qui eft antérieure, le nom
de coronè ou de coronoïde , parce qu’on lui a trouvé de la
reffemblauce avec des éminences pointues qui furmon-
toient autrefois les couronnes des roix , & en faifoient
un des principaux ornements : cette apophyfe eft applatie ,
pointue & fort Taillante.
Celle qui occupe la partie poftérieure , s’appelle le
condile , ou T apophyfe condiloïde. Elle fe termine par
une tête oblongue , arrondie , pofée prefque tranfverfa-
lement & un peu obliquement fur une efpece de col.
Cette diredion répond à celle de l’éminence. tranfverfale
&de la cavité articulaire de l’os destempes avec lefquelles
la mâchoire s’articule , au moïen du condile dont nous
parlons. Ce condile déborde beaucoup plus vers la face
interne des branches que vers l’externe. On remarque
au-delTous une empreinte mufculaire, qui donne attache
au mufcle ptérigoïdien externe.
Entre l’apôphyle coronoïde & la condiloïde , il y a
une échancrure oonfidérable , dont le bord eft fort ap-
plati & tranchant. C’eft une continuation de l’ apophyfe
coronoïde. Ôn donne le nom de Sigmoïde à cette échran-
crure.
La partie inférieure de la mâchoire ne préfente qu’un
angle Îîtué poftérieurement ; car pour celui qu’on fup-
pofe antérieurement , en confidérant lesbranchescomme
un quarré , il eft continu au corps de l’os , & n’en eft
nullement diftingué. Cet angle poftérieur eft ce qu’on
appelle proprement L’angle de la mâchoire. Il eft un peu
arrondi, & on remarque à fa face interne & à fa lace
externe des inégalités.
Le. bord poftérieur n’offre rien de remarquable. Il eft
an peu échancré ; le bord inférieur eft une continuation.
!6ô il A c
de Celui du corps de l’os , & n’a rien cj'ài Pen diftingüéî
on lui donne auffi le nom de èaje.
Les lames extérieures de Cet OpFémt faites de Fubftâiüè'
compacte ; elles renferment beaucoup de diploé. |
La mâchoire, du létus diliere de célle de l’adulte , en' ce
qu’elle eft composée de deux pièces ; qiie' les' dents dont
on voit le germe dans les alvéoles n’en font pas enc'oré
ferries , & que les branches .font avec le corps de l’os fin
angle beaucoup plus obtus que dans l’adulte.
La mâchoire lert à la maftïcâtion & à la parole. Le
condile de la mâchoire s’articule avec l’éminence tranf-
verfale de l’os des tempes; elle eft attachée à cette partie
par un ligament capfulaire , renforcé par deux fortes Ban-
des ligâmenteüfes qui en occupent les côtés. Entre le
condile & l’éminence1,' on trouve dans l’articulation un
cartilage mobile , qui eft concave de deux côtés dans fini
milieu , au point qu’il s’y trouée quelquefois un trou,
tant il eft aminci- à cette partie , pour s’adapter à l’émb
hence tranfverfâle du temporal , & au condile de là mâ¬
choire; il ett épais-dans toütefa circonférence. Lapofition
de ces ligamens & de ce cartilage eft telle , qu’ils permet¬
tent & même facilitent les mouvem'ens de la mâchoire dé
devant en arriéré ,. & fur les- côtés. Dans l’état naturel,
c’eft-à-dire, lorlque la mâchoire inférieure,*!! appliquée
Contre la fupériéure , le condile eft pofé fur l’éminence
tranfverfalé ; les anciens & quelques Anatomiftes mo¬
dernes ont Cru qu’il s’articuloit avec la cavité tranlvérfalé
du temporal, qui eft fituée derrière l’éminence, & qu’ils
nommoient articulaire , à caüfe. de l’ufage. quils lujat-
tribuoient. Le premier fentiment eft le plus fuivi.
Dans l’état dé’repos, la mâchoire inférieiite'rentrfeëM
dedans dé- lâ mâchoire fupérieur,e qui’ débordé, parce qüé
la rangée de dents dont fon bord eft garni*, forme- an
demi ceïcle dont l’étendue eft plos confidérable. Âloisle
condile fe porte vers la folfe tranfverfale , & s’appuie fur
lé bord de l’éminence. II fe porte en devant fur l’émi¬
nence , & s’éloignede la foffe, à proportion que l’on porte
antérieurement la mâchoire inferieure en allongeant le
Mal i«r
Loriqu’on ouvré fortement la bouche , par exemple
truand on bâille , il arrive quelquefois que le condile fe
porte trop en devant des éminences tranlverfales , ce qui
luxe la mâchoire. Elle peut n’être luxée que d’un côté ,
ou de tous les deux en même tems. La réduction s’en fait
facilement en mettant lé pouce fur les dents molaires ,
appuïant les autres doigts fous la bafe de la mâchoire , &
abailfant ainfi en répouflànt doucement fen a'rriere. Voyez
Luxation.
On a vit des crânes dans lèfquels le condile d’un côté
étoit foudé avec l’os temporal , & la mâchoire par çon-
féquent immobile.
MAIN. C’eft: cette partie organique qui eft attachée au
bout de l’avant-bras , & qui fert à l’appréhénfion. On y
diftingüe le dos , la paume & les doigts. Le dos, e’eft le
dellus formé par les os dumetacarpe revêtu des tegumens;
la paume ou le creux , e’eft le dedans ; il eft convexe &
revêtu d’une peau ferrée, & communément renforcée de
cal. Elle eft compolee de beaucoup d’os , & cette multi¬
plicité là étoit néceffaire , pour la facilité des différens
mouvemêns que nous voulons exécuter. Si chaque doigt
n’étoit fait que d’un feul os au lieu de trois , nous né
pourrions les fléchir ni les mouvoir pour faifïr & pren-,
dre cé que nous voulons, II y a jufqu’à 2.7 os dans chaque
m MAL D’A VENTE’ RE. Voyez Panaris ,
Mal desardens. On a donné ce nom à Férefîpëlle, oa
à une fièvre éréfipellateufe , accompagnée d’une chaleur
ardente. Cçtte maladie adonné lieu autrefois aux miracles
de fainte Genevieve des ardens , vers l’ân 1130 , fous le
régné de Louis VIL
MALLEOLES. Chenilles du pied. Nom que l’on donne
à deux- émineneesplaeéesâ lapartieinférièmè de la jambe,
des deux côtés de fon articulation avec le pied : l’une eft
formée par un prolongement du tibia, & eft interne :
l’autre eft externe, & faite par le péroné. Leur üfage eft
de borner les mouvemens du pied fur les côtés, & d’eà
empêcher la luxation. Voyez Tibia O Péroné.
MALTHE. ( croix de) Voyez Comprelfe & Emplâtre.
D, de Ch. Tome IL L
8.5z M A M
MAMMAIRE. Se dit des parties <|ui concernent les
mammelles , foit arteres ou veines Sec,
Mammaires. ( artères & veines ) Elles naiffent de la
partie antérieure des artères fouclavieres , Se jettent en
defeendapt quelques branches aux parties extérieures ;
dans les femmes ces branches vont principalement aux
mammelles. Quand enfuite elles font parvenues au carti¬
lage xiphoïde , elles fe glilfent le long des cartilages qui
aboutiffent au fternum , & donnent des rainaux au thi-
xnus, au mediaftin , au péricarde, àlaplevre, aux te-
gumens, &c. après quoi elles fortent de la poitrine, & fe
perdent dans lesmufcles droits du bas-ventre, unpeuau-
deffousde leur partie fupérieure; elles communiquent en
cet endroit parplufieurs anaftomofes avec les artères épi-
gaftriques-, .& donnent en paffant des rameaux au péri¬
toine & aux mufcles obliques, ainfi qu’aux tranlverles du
bas-ventre. Les mammaires externes naiffent des axil¬
laires, & portent le nom de thorachiques fupérieures; elles
defeendent fur les parties latérales du thorax , en ferpen-
tant & fe croifant avec les côtes ; elles donnent des ra¬
meaux aux deux mufcles pectoraux de chaque côté , &
aux mammelles , au fouclavier , au grand dentelé , au
grand dorfal, &c.
Les veines fe diftinguent comme les artères, en internes
& en externes : les veines mammaires internes accompa¬
gnent les artères dans leur diftribütion; & après avoir reçu du
langdes épigaftriquesavec lefquelles elles s’anaftomofent,
& des venules des mufcles du bas-ventre , elles fe glilfent
fous les cartilages des dernières vraies côtes , prennent le
fang de quelques rameaux qui viennent des côtes & des
tegumens , montent enfuite & reçoivent quelques pe¬
tites branches du mediaftin & du diaphragme , puis vont
fe j etter , la droite dans la veine cave fupérieure , & k
gauche dans lafouclaviere du même côté. Les veinesmam.
maires externes amaffent , des parties externes & latérales-
de la poitrine , le fang qu’y ont diftribué les artères , & le
reportent par un tronc unique de chaque côté dans les
fouclavieres. On les appelle auffi veines thorachiques.
MAMMELLE. Partie du corps élevée au - dellus du
M A M I6j
niveau de la p eau , qui fe remarque lùr les deux côtés de
.la poitrine. Ce font deux éminences, en forme de demi-
globe , qui font plus confidérables chez les femmes que
chez les hommes, & deftinées à la fécrétion du lait : ainfi
selles n’ont guère d’ufage que chez les femmes.
:: Naturellement les femmes n’ont que deux mammelles ;
cependant pkifieürs Auteurs a (lurent avoir vu des femmes
qui en avoient davantage. JBlafius en a remarqué trois
dans une , Walæus, Borrichius , ont fait la même obfer-
Vàtion ; Bàrtholin rapporte que Cabrolius en a trouvé
quatre à un autre , & Faber autant encore à une autre.
On diftingue dans les mammelles leur fubftance & leurs
parties. La fubftance eft une malle glanduleufe à l’inté¬
rieur , recouverte à l’extérieur par la graine, Sc une peau
plus fine que par-tout ailleurs.
Lesglandes des mammelles font d’une gro fleur inégale,’
& compofées d’un grand nombre de toute forte de vaif-
féaux j elles font blanchâtres dans les perfonnes qui font
à la fleur de l’âge , & jaunâtres dans les vieilles ; elles
font aufli plus fermes dans les jeunes filles , plus molles
dans les femmes , &.flétries dans les vieilles ; elles ont
des vaiflèaux fanguins des foufclavieres , & qui portent
le nom de mammaires. Ces vaiflèaux font fortifiés par
quelques branches des vaiflèaux intercoftaux , des tbora-
chiques & des épigaftriques.. Les nerfs viennent des ver¬
tèbres du dos , principalement de la cinquième paire ;
mais outre ces vaiffeaux communs à soutes les parties du
corps, on remarque. dans les mammelles d’autres fortes
de vaiffeaux. On leur a donné le- nom de conduits lai¬
teux , à caufe de leur ufage. Voyez Conduit laiteux.
On diftingue à l’extérieur des mammelles le mamme-
lon , la papille & Variole ces parties font fituées à l’en¬
droit lë plus élevé de la m'ammelle dans, fon milieu.
Voyez Mammelon , Papille , Aréole.
L’ufage des mammelles eft de.féparer de la mafle du
fang le lajt deftiné à la nourriture de l’enfant- Cette fe-
crétion eft de la demiere importance pour les femmes .,
& la fource de maux très-dangereux pour elles , quand
elles ne fuiyent pas en#allaitàni,l’inftitution delà nature.
164 M AM
Les femmes qui nourriffent reflentent ordinairemenê éti
allaitant un certain chatouillement dans le mammelon ,
qui les flatte, & les engage à donner le tetton à l’enfant;
& celles qui , malgré ce penchant naturel , s’y refuient
font très-fouvent fujettes à des dépôts laiteux , qu’il faut
ouvrir , ou qui fe durciflent en fquirres , ou dégenerent
en cancers , foit que ces dépôts ne puiflent fe diffipet
d’eux-mêmes , foit qu’ilsaientété maltraités & irrités par
des remedes contraires. .
MAMMELON. Petite éminence placée dans le mi¬
lieu de la partie la plus élevée de la mammelle ; elle eft
rouge & petite chez les jeunes filles , livide & plus grolfe’
chez les nourrices & chez les femmes qui ont paffé l’âge
d’avoir desenfans. Le mammelon eft d’un fentiment très-
délicat Si très-vif, à caufe de la quantité de nerfs qui
s’y rendent- C’eft de-là que l’enfant caufe en le fuçant
an doux chatouillement qui fait piaifîr à la mere , & aug¬
mente fa tendreffe pour lui.
Il eft percé de plufieurs trous , & ces trous font les*
extrémités des tuïaux laiteux qui partent des glandes des
■ mammelles ; on en voit fept , huit ou dix aux nourrices.
Hollier dit avoir vu un double mammelon en une feule
mammelle , 8c il allure qu’il découloit du lait de tous les-
deux. O’ eft donc au mammelon qu’aboutiflènt tous les
conduits laiteux , qui reçoivent le lait féparé de la malfc
du fàng par la fabrique des glandes de la mammelle : cette
partie eft beaucoup fujette à fe durcir & à s’ulcerer
après les coups , & les. congédions de la matière laiteûfe.
Le tiflii du mammelon eftfpongieux & élaftique.; il fe
gonfle comme le corps caverneux de la verge & du clitoris,
à l’occafion dit toucher & des penlées amoureufes.; il eft
fujet àdes changemensde confiftance,fuivantlesdifférentes
circonftances. 11 paroît principalemenr compofé de plu¬
fieurs faifceaux ligamenteux , dont les extrémités forment
la bafe & la fommité du mammelon ; ils paroifTént être
pliffés dans toute la longueur de leurs fibres, de forte
qu’en les tirant & en les allongeant , on en efface les
pliffures qui reviennent aufli-tôt qu’on celle de tirer. C’eft
entre les tuïaux fpongieux,& élaûiquesque fe trouvent
MAI ï'6j
les orifices fies tuïaux laiteux qui fourniïîént lé lait à
l’enfant. Le corps du mammelon eft enveloppé d’une
production cutanée extrêmement mince , & de l’épider¬
me. Sa furface externe eft rendue fort inégale par quan¬
tité de petites éminences & rugofités irrégulières , dont
celles du contour & de la circonférence du mammelon
fe trouvent en quelques fujets avoirun arrangement tranf-
verfal ou annulaire , quoique interrompu & entrecoupé.
L'on ne fait à quelle fonction la nature a deftiné le
mammelon & les mammelles dans les. hommes ; elle eft
évidente dans les femmes. On en a quelquefois vu fortit
du- lait dans l’enfance des fujets de l’un & l’autre fexe ,
& M. Winflow affure que cela eft arrivé à un de fes
freres , à l’âge de deux ans.
Mammelons de la peau. Petites pyramides nerveufes;
qui fe trouvent en grande quantité dans la peau s ils ne
font autre chofe que les extrémités des petits nerfs qui fe
terminent à la peau, lefquelles en fe repliant différem¬
ment, forment les petites houpes, ou corps papillaires.
Ces petites éminences s’engagent dans les replis de la
membrane réticulaire , & après l’avoir traverfé'e, ils s’é¬
tendent jufqu’à l’épiderme, & fe diftrib.uent deffous par
une infinité de fibres très-déliées. Ces mammelons font
proprement dans la peau l’organe immédiat du toucher ,
& aux endroits où ils font en plus grand nombre, le tact
eft plus fin & plus exquis, comme à la plante du pied ,
.à la paume de la main , & aux extrémités des doigts, de
l’une & de l’autre des extrémités du corps ; & aux en¬
droits où il y en a moins , le toucher y eft moins vif. On
leur donne auffi le nom de houpes 8c de papilles ncr-
veufes.
Mamelons Médullaires. Ce font des tubercules mam-
millaires qui fe trouvent dans la moelle allongée im¬
médiatement auprès du bec de l’entonnoir. Ils ont été
pris pour des glandes , apparemment à caufe dela fub-
ftance grife qu’on a trouvée dans leur épaiffeur , la¬
quelle ne paroît cependant pas différer de celle qui
forme le dedans de plufieurs,, autres éminences delà moëUo
166 MA S
allongée. M. Winflow , par cette raifon , aime mieux les
appeller Tubercules mammillaires.
Ils paroiffent avoir en partie quelque rapport avec les
deux pieds du pilier antérieur de la voûte à trois piliers',
de forte qu’on pourroit les nommer , avec Santorini,
oignons ou bulbes des racines du pilier de la voûte, quoi,
qu’ils paroillent en partie être la continuation d’autres
portions d’un ti/Tu particulier de la fubftance cendrée &
de la fubftancemédullaire.
MAMMILLÀIRE. Qui a la figure d’un mammeloii.
C’eft la même chofe que Màjloide.
MARISCA. Petite excroiflance charnue , molle, fon-
gueufe , indolente qui vient au fondement , au périné ,
& à la partie fupérieure des cuilfes dans les femmes. C’eft
une efpéce de fie , & fouvent un fymptôme de vérole.
Voyez Figue.
MARTEAU. C’eft un des oflelets de l’oreille inter¬
ne. U fe préfente le premier dans la caille du tambour.
Ï1 eft ainfi nommé , parce qu’il a une de fes extrémités
plus groffe que l’autre. On appelle cette groffe extrémité
du nom de tête: Le refte de Tos eft long & menu, c’eft
pourquoi on nomme cette partie le manche. Cet oifelet,
en tout, eft long & ne forme pas une ligne droite : oa
obferve qu’il fe recourbe vers la tête. Il s’articule avec
l’ enclume, & fe meut au moïen de petits mufcles. Le
manche a deux apophyfes pointues , qui font l’une à côté
de l’autre, près de la tête. L’une eft plus longue que
l’autre, & s’appelle appophyjê de Rau , du nom de l’A»
uatomifte qui l’a découverte.
MASSETER. C’eft un mulcle très-fort , placé à la
partie poftérieure de la joue. On le divife ordinairement
en deux portions fM, Winflow y en diftingue trois, mais
la troifiéme eft peu féparée delà fécondé, la première
portion eft la plus grande: elle eftfituée extérieurement,
s’attache , par une de fes extrémités, au bas de l’os de la
pommette, & un peu aux parties voifines de l’os maxil¬
laire & de celles de l’apopbyfe Zygomatique de l’os des
tempes : elle fe porte enfuitc un peu obliquement fe
MAS 16?
«levant en arriéré; & va s’attacher par Fon autre extré¬
mité à l’angle de la mâchoire inférieure , & à la partie
de la balle qui en eft voifine. Cette portion , en fe con¬
tractant, tire la mâchoire en haut , 8c un peu en de-,
vaut.
La fécondé portion s’attache par fon extrémité fupé-
rieure à l’arcade zygomatique qu’elle embralfe : quel¬
ques-unes de les fibres s’attachent aufïi à l’os de la pom¬
mette : elle eft recouverte par la portion antérieure , 8c
leurs fibres fé croifent : elle s’attache inférieurement â
1 la face externe de la branche de la mâchoire inférieure i
8c fe confond avec les attaches de la première portion.
Cette fécondé portion tire la mâchoire en haut & un peu
en. arriéré.
Majféter interne : on donne ce nom au .mufcle grand
ptirigoidien ou ptengoïdien interne , parce qu’il s'atta¬
che par fon extrémité antérieure aux mêmes endroits,
de la mâchoire inferieure que le mufcle malîeter.
MASTICATION. Motformé du verbe grec, qui figni-
fie exprimer lé jus dèquelque ckofe. C’eft un termede Phy-
fiologie, par lequel on entend le broiement dés- alimens
folides , par.le.moïen dés dents , pour, en procurer la divi-
fïon , 8c. lès rendre plüs faciles a digérer. Ce broiement
fe fait par te mouvémement de la mâchoire . inférieure,
fur la fupérieure. Les alimens paffent d’abord fous les
dents incifives, qui les coupent. en petits morceaux , les-
molaires les broyeur entièrement. CelteSrci , étant pla¬
cées près des points, d’appui, elles ont une fôrcé-confi-
dérables en effet elles ont une fùrface plate, & ont.,
befoin de plus de force pour feroierles alimens , que les
canines , qui font pointues , que les ihcifiv.es qui font
tranchantes. La mâchoire inférieure étant capable de
mouvement en tous.fens, & la fupérieure étant fixe, elle,
fé meut fur elle comme une meule mobile, fur une autre-,
meule qui ne l’èftpas: mais pour que les alimens entrent
dans la bouche , il faut que l'a mâchoire inférieure fé
baiffe. Cette abaifTement s’opère par le mufcle Milohyoi-
dien., Cajlohyoidien , Geniokyqidisn , Sternohyoidien ^
Peaucier , & le Digafirique.
*68 MAS
Les alimens entrés dans la bouche, elle fe ferme pas
l’ action du mufcle orbiculaire des lèvres. La mâchoire s’é¬
lève & vient en devant par la contraction des temporaux,
des ptérigoïdiens , & d’une portion du majféter ; elle eft
ramenée en arriéré par l’autre portion du majjfeter & par
le ptérigoïdien externe.
Les mufcles des lèvres Ugiffent pendant la maftication.
Car quand les alimens ont pà.lîé fous les dents, ils tom¬
bent entre la gencive, & les lèvres, & comme ils ne
font point encore bien broyés, ils font rémis deffous par
l’aètion dü triangulaire , du quarré , du buccinateur. La
langue de fan côté ramaiîe auiîi les alimens non broyés,
& les ramené fous lesdepts; le triangulaire',
& le canin fervent à les ramafler du fond & des côtés de
la bouche, pour être mâchés & divifés de nouveau. Le
mélange de la falive entre auffi , pour beaucoup , dans la
maftication. Car lés alimens , outre le broiement qu’ils
foûffrênt, par le pnoïen des dents , font ramollis par cette
liqueur, qui eft fournie par les ^nàts, labiales, bucca¬
les , les parotides ' les maxillaires , & dans les animaux,
par la glande de Nuh. Voyez Salive.
MASTOIDE ou MASTOÏDIEN. Qui a la forme d’un
rnammelon. On donne ce nom à toutes les apopby-
fes qui y reifemblent. La principale eft pelle que Ton ob«
fervc à h bafe du crâné dans l’os temporal. Voyez Jet i-
voral.
• MASTOÏDIEN POSTERIEUR ou SUPERIEUR.
(trou) Nom que l’on donne à un trou pratiqué dans le
yoifinage de t’apophyle’ maftoide de l’os temporal. Il
laide paflçr des veines qui rapportent le fangde l’extc-
rieur du crâne dans le finus latéral. Quelquefois il n’y a
<lc trou maftoïdien que dans un temporal , d’autres fois,
on n’eu trouve point du tout : cela arrive ordinairement
îorfque les trous condiloïdiens poftérieurs de l’occipital,
°nt l.e même ufage, font fort ouverts ; & lorfqije
ceux-ci manquent, les qnçiftoïdiçDS y fuppléent & font
plus grands.
Mafloïdiens. ( mufcles) On donne ce nom à plufieurs
anijfclês qui s’attachent par une de leur extrémités à l’a-
MAT ï6?
pophyfe maftoïde de l’os des tempes, La plupart des
Auteurs ne donnent ce nom qu’aux mufcles ftcrno-mafi
toïdiens que quelques autres appellent maftoïdiens an¬
térieurs, parce qu’ils nomment les fplénius , mafloïdiens
pojlérieurs. On trouve aufli un majloïdien latéral , dé¬
crit fous le nom de petit complexes. V oyez Sternomafloï-
dieu & Splenius.
MATRICE. ( Utérus) Qn donne ce nom à un vifcere
particulier à la femme, fitué entre la veffie & le re&um,
St deitiné à renfermer le fétus pendant la groflefTe.
Ce vifcere eli triangulaire & a la figure d’une poire
spplatie. Sa partie la plus large, qu’on nomme le fond ,
eft placée en haut & un peu en arriéré; la plus étroite
gu contraire; eft tournée en bas & en devant, & on l’ap¬
pelle le col , nom que les Anatoiniftes donnent aulfi au
Vagin. Ils ont aulfi donné deux orifices à la matrice, un
çxterhet qui n’ eft autre chofe que l’entrée du vagin, placée
à la partie inférieure de la vulve ; celui qu’ils appellent in¬
terne eft l’entrée du col de la matrice qui regarde le
yagin, & s’ouvre dedans par une extrémité moufle, divi-
fée par une fente trapfverfale , qui lui a fait donner le
norn de rnufeau de chien, ou de tanche. Il y a même eu
des Anâtomiftes qui ont divifé cet orifice en interne &
externe; l’interne regarde la cavité de la matrice , & l’ex¬
terne, le vagin. La grandeur de la matrice n’eft pas tou¬
jours la même ; elle varie fuivant l’âge , le tempérament
$t l’état des femmes & des filles. Dans les filles adultes ,
elle a, pour l’ordinaire, trois travers de doigts de lon¬
gueur , un d’épaifleur , deux de large à fon fond , & beau¬
coup moins à Ion col. Elle eft plus greffe dans; les fem¬
mes qui ont accouché : & beaucoup plus petite dans les
filles qui n’ont pas atteint l’âge de puberté ; dans celles
qui font vieilles, & qui ont gardé une exaéte continence,
elle eft aulfi fort petite, & comme retirée en elle-même.
Elle eft plus greffe au contraire , plus nourrie & moins
fenfîble dans celles qui font abondamment réglées , qui
ont eu un commerce fréquent avec les hommes; ou qui
ont fait fur elles des attouchemens honteux , que la. rair
fon condamne , qui font contre la nature»
170 MAT
La matrice eft ereufe , & ta forme de fa cavité répond
à fa conformation extérieure. Elle eft triangulaire : le
fommet du triangle eft tourné e-n bas, & fe termine par
une cavité qui perce le col de ce vifcere, & s’ouvre dans
le vagin. Cette ouverture eft affez grande pour laiflec
paffer un ftilet d’une grofleur médiocre. Les deux autres
angles, que l’on voit au fond, l’un à droite, l’autre à gau¬
che , font aufli ouverts par un petit canal fort étroit, qui
admet à peine une foie de porc. C’eft l’orifice des trom¬
pes de Falloppe.
La cavité de la matrice eft tapilTée par une tunique
molle Si fpongieufe , garnie d’un petit duvet très-fin ,
eampofé de petits tùiaux creux , qui font comme au¬
tant de petits poils. On les apperçoit en foufflant dans
une branche desarteres, ou des veines de la matrice. Oa
trouve du fang dans ces petits tuïaux dans les femmes
mortes pendant le tems de leurs régies. Cette membrane
eft affez égale au fond de la matrice, mais elle eft fort
ridée à fon col. On trouve en grande quantité de petites
glandes qui fourniffent un fuc gluant qui bouche l’orifice
interne de la matrice pendant la grollèffe. Un Anato-
mifte , nommé Naboth , les a pris pour des oeufs , ce qui
les a fait appeller œufs de Naboth.
La fubftance propre de la matrice eft compofée d’un
tiffu fpongieux, dont la nature a été peu développée. Iî
eft: ferré , fort élaftique, & cependant très-flexible & ca¬
pable d’une grande extenfîon; on y trouve une grande
quantité de vaiffeaux : fa couleur eft d’un rouge clair.
M. Petit, l’ Anatomifte , prétend que les fibres qui com-
pofent ce tiffu font charnues ; & fon fentimént paroît
fondé. Dans les filles & les femmes , qui ne font ni encein¬
tes ni accouchées, ce tiffu eft fort compaéle,& acquiert de
la molleffe dans l’état de groffeffe.
Les parois de la matrice augmentent-ils en épaiffeur.
à mefure que ce vifcere augmente en étendue, pendant
la groffeffe? Cette queftîon, fouvent propofée, eft en¬
core indécife. Les féntimens des plus habiles Anatomif-
tes ont été partagés fur ce fujet : il paroît que l’infpec-
tion , qui fuffit pour décider la queftîon, eft favorable!
MAT 17T
ceux qui font pour l’épailfeur : ceux qui foutiennent l’a-
minciflement dans les derniers mois de là groffefle, refon¬
dent fur la facilité de fentirl’ enfant en appliquant la maiii
fur le ventre de la femme , ou en touchant l’orifice interne
dé la matrice : la première de ces deux raifons prouve
peu de chofe , & la fécondé ne prouve rien , car ceux
mêmes qui foutiennent que le corps de la matrice aug¬
mente en épaifleur, conviennent que fon col s’amincit
jufqu’au tems de l’accouchement ,- ce qui fe fait par le
développement fucceffif des rides qui font à cette partie.
Il fe fervent aufiï, pour prouver l’aminciirement des pa¬
rois de la matrice, de la rupture qui arrive quelquetois
à ce vifcere dans les derniers tems de la grofleffe, par lé
trépignement de l’enfant , ou dans l’accouchement par
les doigts de la Sage-femme mal adroite; mais on peut
également en rapporter la caufe à la molleffe du tiiTu
fpongieux qui a été abreuvé de férofités pendant tout lé
tems de la groflefle.
M. Ruyfch a donné la defcription d’un mufcle qu’il
dit être fitué au fond de la matrice , & fprvir à la con¬
traction de ce vifcere dans le tems de l’accouchement :
les Anatomiftes qui l’ont fuivi n’ont pu l’obferver.
La matrice eft retenue en place par deuxligamens de
chaque côté, que l’on divife en larges & en ronds. Les
ligamens larges font produits par un prolongement du
péritoine , qui forme une duplicature , dans laquelle
s’étendent & fe ramifient un grand nombre de vaiifeaux
de toute efpéce ; ils s’attachent chacun de leur côté à
la partie latérale de la matrice, & à la partie furpérieure
du vagin. On a auflï donné à ces ligamens le nom à'aîles
de chauve-fouris : ils fervent d’appui aux ovaires, & aux
trompes de Fallope.
Les ligamens ronds font allongés, grêles : ils s’atta¬
chent aux côtés du fond de la matrice, proche l’endroit
ou les trompes de Falloppe aboutirtent ; de-là ils def-
cendent obliquemement de chaque côté, partent par l’an,
neau des mufcles du bas-ventre; & vont s’épanouir en
forme de patte d’oie auprès , & un peu au-deffous du
clitoris, aux grandes lèvres & aux parties voifines. M,
173, ' - MAX
\VinfloW donne à ces ligamens le nom de cordons vaf,
çulaires , parce qu’il font pompofés d’un amas confidé-
rables de vaifTeaux.
M. Petit, l’Anatomifte, en a découvert deux autres,
qu’il nomme ligamens ronds poftérieurs ; ils font épais,
& vont de la matrice au haut du facrum.
MATRONE. Voyez Sage-Femme.
MATURATIF. Voyez Peptique & Abfces.
MATURATION. Etat d’un abfcés phlegmoneux,où
la matière du pus fe travaille fe mûrit.
MAXILLAIRE INFERIEUR, ( nerf) C’eft la troi¬
sième & derniere des principales branches des nerfs triju-
maux de M. Winflow , ou nerfs de la cinquième paire
cérébrale. C’eft d’abord la plus groffe des trois , jufqu’au
trou ovale de l’os fphénoïde , par lequel il fort du crâne.
Ce nerf, à là fortie de la cavité du crâne , defeend entre
les deux mufcles ptérigoïdiens , au-deflous de la grande
échancrure de la mâchoire inférieure , pour entrer dans Je
canal olfeux de la même mâchoire. Il jette aufli immédia,
tement après quatre rameaux principaux , & avant fon
entrée dans le canal de la mâchoire inférieure , il en lance
un autre pour la langue. Voyez Lingual, {petit)
Le premier de ces rameaux monte au mufcle çrota.
phite , & fe diftrihue à fa face interne tout entier. Le fe.
çond le jette derrière le condylede la mâchoire inférieure,
où il fe divife en deux filets qui vont de dedans en de.
hors , & communiquent avec un rameau voifin de la por¬
tion du nerf auditif , derrière le côté externe du condyle,
A la naiflancp de ces deux rameaux , il jette un petit fis
let qui monte vers la tempe à l’oreille externe , & donne
en paflant quelques communications avec les parties voi.
fines de la conque de l’oreille. Le troifieme rameau pafte
entre les deux apophyfes de la mâchoire inférieure , pont
la partie inférieure du mufcle crotaphite , & lui donne
des filets en paflant; puis il fe courbe en bas vers le mat
fêter , auquel il diftribue des filets comme aux tegumeiis
voifins , & communiqu é avec la portion dure du nerf an.
ditifi, à côté de Los de la pomette; il fe termine par plu-
fleurs filets au mufçlçbuçcinateur , à çeux de lajevre itte
Max 173
féiïéùie, & aux tegvtmens voifins. Le qua'triemé n’eft fou-
vent que la bifurcation du rameau près de fa naiffanceî
il palfe par-deffus le pterigoïdien externe , lui donne en
pafîant quelques filets , puis il fe diftribue au pterigoï¬
dien interne , à la portion voifîne du mufcle crotaphite ,
au mufcle buccinateur , aux glandes buccales , & aux
mufcles voifins des levres ; quelquefois il s’en détache
encore un filet qui monte fur la conque de l’oreille ex-
Outre ces quatre ramaux principaux , le nerf maxil¬
laire inférieur jette encore d’autres filets de côté & d’au¬
tre, dont un en particulier va gagner le trou ptérigoï-
dien, où il fe joint avec un filet du nerf maxillaire fu-
périeur , & continue fa route , pour le perdre dans la
.Hiembtane qui couvre l’os vomer, & les parties voifines
des narines internes. Enfin , avant que d’entrer dans le
canal de la mâchoire inférieure , il diftribue des filets
aux portions voifines du mufcle ptétigoïdien interne, dit
digaftrique : il en jette encore un ou deux le long du
période, qui vont au mufcle mylohyoïdien & à la glande
fub linguale. Dés la naiffance de ces filets, il en paxoît
fouvent des traces dans l’os même; & quelquefois il
paflè par un petit canal offeux entier , mais trcs-fubti! ,
& creufé fuperficiellement dans la face interne de fos.
Étant entré dans le canal de l’os de la mâchoire infé¬
rieure , le nerf maxillaire s’y glilfe tout le long , fous les
alvéoles, jette des filets à toutes les dents, julqu’au trou
mentormier, 'où il lance encore en avant, dans lediploè.
Un petit rameau qui fe diftribue aux dents fuivantes, jui-
<ju’à la fymphife du menton.
Maxillaire Jupérieur. ( nerf) C’eft la féconde des
branches principales du nerf de la cinquième paire, qui
s’infinue par le trou rond du fphénoïde, & fe difttibne à
la mâchoire fupérieure. Si-tôt qu’il eft pafTé l’os maxil¬
laire, il jette for le côté externe de l’orbite un rameau
qui perce i’os de la pomette, fe partage aux environs,
communique avec la portion dure du hérf, & lance par-ci
par-là des filets à la graiffe qui remplit l’orbite. ïl fe dî-
vifé après eu trois rameaux , dont ÿuh’fe -glifté èas le
ÎJ4 MAX
canal de la portion intérieure de l’orbite, fort par le trou
fous orbitaire, jette en bas des filets qui pénétrent dans
le finus maxillaire , fe diftribue à la membrane qui les
tapille , au tilfu des os, aux dents canines & aux incifives
du même côté , quelquefois aux dents molaires pofté¬
rieures, & à la voûte du palais jufques vers l’union des
deux os maxillaires. Un de ces rameaux étant forti du
canal olfeux par le trou fous orbitaire antérieur le diftri-
bue aux mufcles orbiculaires des paupières , voifins du
nez & des lèvres , aux tégumens, & communique avec
un rameau de la portion dure du nerf auditif. M. Winf-
loW donne à cette première branche le nom de oeiifous
orbitaire. La fécondé branche, qu’il appelle nerf pala¬
tin , dcfcend par-devant lesapophyfes ptérigoïdes, dans
le canal formé par l’os maxillaire & l’os du palais ; elle,
fort enfuite de ce canal par le trou palatin poftérieur, &
fe diftribue par plufieurs filets à la tunique glanduleufe
du palais, à la cloifon , & aux mufcles de la cloilon. Les
derniers de ces filets vont jufqu’au trou palatin antérieur
ou trou incifif. En defcendant dans le canal , le nerf fe
courbe d’abord un peu, puis jette des filets au mufde
ptérigoïdien externe, aux périftaphylins , & à la voûte du
pharinx. D’astres rameaux percent encore la partie pof-
térieure de l’os maxillaire, & vont aux dents molaires
poftérieures.
La troifième des branches du nerf maxillaire fupérieur
nommée par M. Winflow, nerf fpheno-palatin, paffe par
le trou du même nom , fe diftribue au mufcle ptérigoï-
dien interne , aux parties poftérieures des narines , au
finus fphénoïdal, & à la trompe d 'Eujlache. Elle jette
suffi, par le trou ptérigoïdien , un filet qui perce la ra¬
cine de l’apophyfe ptérigoi'de de derrière en devant , &
va fe rencontrer avec le nerf maxillaire antérieur. Voyez
Maxillaire inférieur.
Maxillaires, (artères & veines) Il y a trois artères de
ce nom , qui toutes viennent de la, carotide externe. La
première , qui porte le nom de maxillaire inferieure , eft
la troifieme des branches que la carotide externe jette
depuis l'oreille externe jufqu’à la tempe. Elle va àla gland:
MAX 17J
maxillaire ; & fournit du fang aux mufcles ftyloïdiens ,
au maftoïdien, à la parotide, aux glandes fublinguales ,
aux mufcles du pharinx & aux fléchiffeurs de la tete. La
fécondé, qui s’appelle maxillaire externe , va au men¬
ton fous le nom d'artère mentonnière , & fournit la co¬
ronaire des lèvres, & s’avançant toujours vers l'œil, elle
fe diftribue aux environs fous le nom d’artère angulaire*
La ttoifiéme , qui s’appelle maxillaire interne , naît
comme les deux précédentes de. la carotide externe, Sc
c’cft la cinquième des branches qu’en total produit cette
artère : elle naît vis-à-vis le condyle de la mâchoire in¬
férieure , paffe derrière , jette un petit rameau entre les
mulcles ptérigoïdiens, & fe partage enfuite en trois prin-
cipales branches , qui font l’artère fpheno-maxiUaire ,
P alvéolaire, qui fe glifle dans le canal de la mâchoire in¬
férieure, & fournit du fang aux alvéoles Se aux dents s
fort par le trou mentonnier. Se va fe perdre dans les
mufcles voifins , en communiquant avec les ramaux de
la maxillaire externe. Le troilîéme rameau de la maxil¬
laire interne fe nomme artère fpheno-êpineufe.
Maxillaires, (os) Ils font au nombre de deux, Se for¬
ment la mâchoire fupérieure. On y diftingue deux faces, une
externe, Se l’autre interne. Dans la première , 011 com¬
prend tout ce qui paraît à l’extérieur , Se dans la fécondé,
ce qui regarde la cavité des narines Se la voûte du pa¬
lais.
La figure de ces os eft allez irrégulière : ils occupent
la partie moïenne de la face.
On obferve plufieurs éminences à la face externe : la
première, qui eft d’une étendue allez confidérable , fe
nomme apophyfe natale , parce qu’elle forme la plus
grande partie du nez. Elle eft longue , applatie , & den¬
telée à fon extrémité.
La fécondé, qui eft à la partie externe de l’os, eft
groffe, un peu Taillante, fondent l’os de la pomette , Sc
fait une portion de la joue, ce qui l’a fait appeller apo¬
phyfe malaire. .
On donne le nom S apophyfe palatine ^ à la partie de
176 .MAX
chacun de ces os j dont la connexion forme , eh grande
partie , la voûte dp palais.
On appelle apophyfe alvéolaire , le bord inférieur de
ces os , dans lequel les dents font reçues. Ce bord eil
demi-circulaire. A l’extrémité poftérieure de chaque
côté , on remarque un tubercule , auquel on donne lé
nom de tubétofité maxillaire.
Chacun des deux os maxillaires porte à fa partie anté¬
rieure , un. peu au-deflus du bord alvéolaire , une petite
éminence , qui étant jointe avec celle du côté oppofé,
forme une tubérofité, que l’on appelle épine natale.
On trouve à la face externe un grand nombre d’échan¬
crures & de cavités. Entre les apophyfes nazales & ma¬
laires , on voit une échancrure confidérable, que l’on ap¬
pelle orbitaire^ parce qu’elle forme la portion inférieure
de l’orbite. Sa partie antérieure fait partie du bord dé
l’orbite 3 & la poftérieure de la fente orbitaire inférieur e,
ou fpheno-maxillaire , & même elle s’articule avec les
os du palais qui remontent jufques dans l’orbite. On y te.
marque aufli une petite échancrure , par laquelle elle
s’articule avec les os unguis, & avec la portion de l’eth.
moïde, connue fous le nom d’os planum.
A l’union de cet os avec l’os unguis, on remarque l'ots
verture fupérieure du canal lacrymal, qui donne infé-
rieuremerit dans la cavité des narines, & fous les cornets
‘inférieurs du nez.
Le canal ou la marche orbitaire , qui commence vers
le milieu de la fente fpheno-maxillaire s’avance de devait
en arriéré , & vient s’ouvrir en dehors , au -defTous à
bord orbitaire, par un trou , que l’on nomme orlitét
antérieur ou inférieur , pou.r le diftinguer de celai par
lequel ce canal commence dans le bord qui forme la
fente fpheno-maxillaire , & qu’on appelle trou orbitaire
fupérieur ou pojlérieur. Ce canal donne paffage à une
branche de la cinquième paire , & qu’on nomme maxil¬
laire fupérieur.
Les folfes temporales & zygomatiques font en partie
formées par les os maxillaires.
MAX Yff:
La partie antérieure des os maxillaires forme au-del-
fus de l’épine nafale , une échancrure considérable , que
l’on nomme auffi nafale, parce qu’eller'eçoit les carti¬
lages du nez , & qu’elle forme l’extrémité antérieure de
l’ouverture des narines.
A la partie goftérieure de cette , portion des os maxil¬
laires qui forme la voûte du palais , eft une large échan¬
crure qui s’articule avec les os -du palais , ce qui la fait
nommer palatine.
Derrière les dents incifives, eft un-trou pratiqué dans
.la future qui unit les deux os maxillaires_en,tf eux. On le
. nomme palatin antérieur parce qu’il .eft à la partie an¬
térieure du palais , & incifif à caufe de fon voifinage des
dents incifives, A ce trou fe terminent deux petits ca-
.naux , qui s’ouytent dans le fquelette , à; côté de la crête
. des os maxillaires. Ce trou eft bouché dans le cadavre
-par les membranes du palais & des narines. L’ufage en
eft inconnu. Les Anciens, & encore quelques Moder¬
nes, ont cru qu’il lailloit couler dans la bouche une par¬
tie des larmes, qui revient des yeux, dans la cavité des
narines par le conduit lacrymal.
On remarque encore deux autres trous nommés pala¬
tins pofiérieÛTS. Il y en a un de chaque côté contre le
bord alvéolaire , proche la derniere dent molaire. Ils
font formés conjointement par les os maxillaires & ceqjc
du palais.
Les alvéoles , dont tout le bord antérieur inférieur
des os maxillaires eft garni , égalent le nombre des dents.
On y en compte ordinairement feize; quelquefois il n’y
en n’a que quatorze. Le fond de ces cavités fe trouve
diftingué dans celles qui reçoivent les: dents molaires eu
autant de petites folles que ces dents ont de racines.
Quelquefois il arrive que la fubftariçe de l’os maxillaire
qui forme le fond de ces alvéoles le trouve détruite, tort
qu’on arrache la dent, ce qui établit une communicatiaa
entre les finus maxillaires , avec les alvéoles, & eft fuivi de
iiftules forrdéfagréables & incurables.
rps MAX
•^ie tlcs foïreS iiaSiêS'^Oft y retriafque une apophyfequt
4’onrioirii«e:*la: elle eft placée derrière l’épine na-
'fàle j dent éllê éft' là continuation. Sa partie antérieureeft
iaùté&coUkéj &:îà,pôftérieuré eft baffe & longue. la
crête d’un de ces os , étant jointe* a ceüé du côté oppofé,
•ibrttte ünêpéiâtêfaîiTurè qui reç'oieFextirémité inférieure
-dq làciqi&n'dës narines: ~ ■
-■ ' -A là iJàitSt tpbflérieüredë “èëttë "ffatë-, on trouve une
goutierequi, fe rencontrant avec.une pareille pratiquée
adâSs rds ;dffi palais ÿfformë ùnr-canàI"n,ommé par cette
%àifon maxillorpaltitih , lequel va fe tendre au trou pa.
^tin -pôftériédiV-’Iîiàiirê pàïïfer un-ttèff qui s’épanouit fiir
rfc palais. :ov ';°* ’ ‘ - ; -*• - 1 -- :c : --:ra
- -tes os rriaiillairfes-Tont creufés par -urie grande foife
'-que l’on ap’pëlli maxillaire]. Ilyën1 a un dans Té-
^aîïieur de eHaqâé’o:s.cSôn ouverture paroît fort grande
’dandlejfqueiëtte^'lotfqu’ôn examine l’os maxillaire. hùt!
•de ■ja place ;?nrais elle: eft petite .dans lé cadavre beau,
'èb'ûp plus élèvéetque lé fond -,&;êftpla!cée derrière le ceà-
■duit laâÿmaF, entré les deux cornets inférieurs dii.nèz.
Ce finus eft rarement divifé en celhilésü'îl eft tapilfé pat
ia mëîriferânë -pituitaire,. -
-- Lés-os maxillaires dont pirefqü’èntiéremènt compofés
'de fmb'ftaiice cbthpàïfë ; ôn né tiOnve de diplbé qu’au
^jbrd aPvéalâii-é , a ratubérbEtérnSnîfârèVaux apophyfa
nafale & malaire. .. .. ■ aq_ts
5-' '••Dans lé- foetus les finus maxillaires ne font.pâs formés;
•lorïqtî’On regardé du;côté du palais là -portion- de Fds
'tq'ni foütiénf les ideux dents încifîÿes, -elle' paroît épiphyfe
■-&fféparée diirëfte'dê Pas. ■- '■ "J
i-‘; LesostnâxiBàiîês font articulés" avec le coronal^Tetfe
•inoïde ,le jpfiençiïdéqlej-os propres du nezile.scornëtsmî
férieursi les os dé iàpqmette , les os pnguis, ceux dupa,
•lais, lèTomét jèùfin entre éux & àvëclè.sdenfsfupétiéurà
Maxillaires, (glandes) Ce font deux corps glandu¬
leux1, fitués chacun de chaque côté d,ës: mâchoires , vêts
le côté interne de Fbttgledë la- mâchoire inférieure; Ella
•fônt làlivalesj & verfent dans la bouché l’humeur pci;
les ont filtrée, par un canal qui s’ouvre par une, deux,
ou même trois embouchures, fous la langue, dans les
environs de la racine du filet.
Maxillaires. (Jtnus) Voyez Os Maxillaires.
MAXILLOPALATIN . ( canal) Il réfulte de l’union
de l’os du palais avec l’os de la mâchoire -fiipérieure , au
moi'en de la légère gouttière de la partie p'dftérieure dit
premier , laquelle s’unifiant avec celle de l’os maxillaire,
le forme en entier. Il aboutit au trou palatin poftérieur.
.Voyez Os du palais & maxillaire .
■ MÉCONIUM. Humeur excrémentitielle , jaune oa
noirâtre qui fe ramafie dans les inteftins du foetus pen¬
dant le tems qu’il vit dans le ventre de fa meïe:, & qu’il
rend par l’anus un peu âpres qu’il eft né. Cette humeur
elt un produit des glandes , &■ des difieren's vifcères
fiu bas -ventre s elle s’eft amaffée à la longue dans le
canal inteftinal , y a contracté , par fon féjour , la couleur
qu’elle a en for tant, & venant enfin à s’aigrir, Jirrire le
fondement & s’échappe au-dehors.
MEDECINE. Art de guérir les maladies du corps
humain , & de conferver la fanté. C’eft une fcience fi
.utile', qü’on a été obligé' de fia cultiver -dès les premiers
tems; ainfi on peut dire qu’elle eft aufii ancienne que le
inonde. On regardé 'cependant Efculapé-;-fiis d’Apollon,
comme le: premier qui fe foit particuliérement appliqué
à la perfeâionner. Ceux qui fe font diftingiiés dans cette
fcience p ont dû être fort cônfidérés dans la' focîété, par
la néceflité où l’on étoitd’y'tecourir. La Médecinetômba
dans fia fuite entre les mains des Philofophês, parmi leS
quels Pythagore , Empedocle & plufieuvs autres fe dis¬
tinguèrent ; mais la Philofophie & la Médecine s’étant
.étendues par les cohnoiflances qu’on- a acquife enfuite
dans ces deux fciéncês , on fut obligé de fiés fëpàrer. Hip-
pocratê,qui parut fur la fin de la quatre-vingtième olym¬
piade *, entreprit ce partagé. Ce grand homme a telle¬
ment perfectionné la Médecine, en joignant un raifon-
nement folide à une expérience confommée , qu’il eft le
premier qui a vraiment mérité le nom de Médecin , & il.
Z Vers l’an jCop» ' ' '
îgo MED
a laîffé des ouvrages qui feront- toujours admirés de ïî
poftérité. La plupart de fes fuccelTeurs ne travaillèrent
que pour commenter, & la doélrine d’Hippocrate répan.
due dans leurs écrits , en fait le principal mérite. Envi-
ion deux cens ans apres , Erajîjirate & Hérophile , fe
rendirent célébrés par les progrès qu’ils firent en Ana¬
tomie. Jufques-là les Médecins avoient exercé par eux-
mêmes tout-ce qui avoir rapport à la profeffion, où ils
employoient leurs fcrviteurs & leurs efclaves, & quel,
quefoisleurs difciples, à la préparation des médicamens,
& aux différentes opérations de la main. Mais il arriva
dans la fuite que ces derniers s’ingérèrent de faire feult
ce qu’ils ne faifoknt d’abord que fous la conduite d’au,
trui; -ce qui a donné naiflance à la Pharmaceutique ki
la Chirurgie , telles que nous les voyons aujourd’hui.
Enfin dans le fié-clc dernier , Harvée, Médecin Anglois,
s’ eft immortalife en découvrant la circulation du fang,
qui a fèrvi de fondement folidc à une nouvelle théorie
de la Médecine; cette fcience approche encore plus défi
perfection, par la multitude des découvertes que l’on fait
de-nos jours en Anatomie , en Chirurgie, en Chymie, es
Botanique , e-n Phyfique & dans l’Hiftoire naturelle , ht.
■La Médecine a pour but la confervation de la famé &
Ton rétabiifTement,lorfqu’eüe eft perdue. On la divife
en cinq parties. La première , qu’on appelle Physiolo¬
gie , confifte dans la connoifTance de toutes les parties tlo
corps humain, de l’aâion des fluides & des folides, &
ides -effets -qui en réfultent ; enfin de toute Fœconomie
animale. La fécondé, fçavoir la Pathologie enfeigneà
eonnoître les differentes maladies qui affeâent le corps
humain , leurs -caufes & leurs fymptômes. La troifiémt,
fçavoir V Hygiène , apprend l’art de confer-verla fauté. $
de rendre la vie longue. La quatrième, appellée Théra¬
peutique , donne les moi'ens de guérir les maladies, foit
par la diète vfoit par les médicamens, ou -enfin par l’o¬
pération de la main. Enfin la cinquième , qui eft la Sé¬
miotique , fait eonnoître l’état de fanté & celui de mala¬
die par l’expoftion des lignes qui caraâérifent Fus K
l’autre dans l’homme.
MED Ig*
MEDIAN. "(«ej/) C’eft -le cinquième cordon des neifs .
brachiaux. Il- accompagne l’artère brachiale le long du
bras, palTe avec elle fous l’aponévrofe du mufcle biceps-,
defcend le long de l’av'ant-bras , entre le mufcle fublimc
& le-profond, auxquels il donne des rameaux; & lorfqu’i!
eft parvenu au poignet, il pafle fous le ligament annu¬
laire-commun, & entre dans la paume de la- main , où
il fe partage en neuf rameaux. Deux de ces rameaux vont
au-mufcle théna-r & anti-thénar; fix fe terminent-au pou- .
ce, au» doigt- indice & à celui du-miüeu, fçavoir, deux
à- chacun de ces doigts, en fe diftribuant le long de leurs -
parties latérales internes ; & le neuvième fe perd dans la-
partie latérale interne & antérieure du doigt annulaire ;
après avoir communiqué avec un autre rameau qui vient-
du nerf .cubital; Ee nerf Médian donne encore un peu
au-deiTous du pli du bras , un gros nerf qui accompagne -
l’artère intéroflèufe dans toutes fes ramifications.
MEDIANE. Grofle branche veineufe , qui ,
formèe'par les veines afcendantes .de- l’avant-bras, com¬
munique d’une part avec la bafîlique, & de- l’autre avec
la céphalique. Cette veine paffe pau-delfous le rendon--
du mufcle biceps. C’eft potirqupi les Chirurgiens , en ou¬
vrant la veine, doivent prendre garde de piquer le-tendon.
M. WinfloW donne encore le nom de Médianes à. deux
petites veines qui communiquent , avec la céphalique &
avec la bafîlique. Il appelle l’fme Médiane céphalique ,
& l’autre Médiane bajîlique , parce qu’elles établiifent -
communication entre la médiane & les deux gros troncs.
MED I ASTI N. C’eft une duplicatute des plevres
qui lapident toute la capacité, de -la .poitrine-, la¬
quelle- partage cette cavité en deux parties oblongues .
& inégales, pour loger les deux lobes du poumon.Par..
conféquentil eftcompoféde deux lames, lefquelleslont-
très -étroitement unies enfemble du côté du fternup?-
& des vertebres ; elles font un peu écartées l’une de-
l’autre dans le milieu , & un peu vers le devant juf-
qu’en-bas., par le péricarde & par le cœur. Un peu plus.,
en. arriéré , elles, fervent de tunique à- l’œfophage.,.
x8t- MED
tout en' arrière elles forment depuis le haut jufqu’en
bas une efpace triangulaire , qui loge principalement
l’aorte mais les lames du médiaftin en devant font très-
étroitemeiit collées enfemble & attachées au fternum.
C’étoit une erreur de croire qu’elles étoient attachées à
cet os à diifance l’une de l’autre. Si conféquemmentde
confeiller le trépan du fternum dans les hydropifies du
médiaftin , comme le recommandoient les Anciens. Gaf-
pard Bartholin a démontré le premier que cet efpace
qu’on voyoit entre les lames du médiaftin en devant
dans les cadavres & dans les planches anatomiques , ve.
noit de la maniéré d’enlever le fternum,
Au re.fte , le. médiaftin fépare la poitrine en deux ca¬
vités inégales , comme l’a le premier obfèrvé l’illnftrc
M. Winflow. Il fert d’appui aux lobes du poumon ,
quand on eft couché fur l’un ou l’autre côté. L’œfophage
& l’aorte. , le poumon & le péricarde , en reçoivent une
tunique : la fiirfaçe qui regarde les cavités de la poi¬
trine eft perpétuellement arrofée d’une humeur Empha¬
tique qui fert à la lubréficr , pour faciliter & adoucir
les frottemens du poumon contre ces parois. On a cra
qu’en conféquence cette furface étoit parfemée de glan-
dules deftinées à filtrer l’humeur en. queftion ; mais il
y. a déjà long-tems que l’on eft revenu de cette pré¬
tendue néceflité de glandes , pour faire de pareilles fe-
crétions. M. Garangeot a donné' une figure du médiaftin
foufflé , mais ce n’ eft pas comme cela qu’il faut le re-
préfenter.
Médiaftin du cerveau. M. WinfloW donne ce nom
à un repli de la lame interne de la dure -mere qui fé¬
pare le cerveau en deux portions ou lobes, un droit &
ùn gauche. Il eft plus connu fous le nom de faulx. Le
même Anatomifte lui donne encore les noms de doifon
Jagittale , & de doifon verticale , Voyez Faulx de la
ditre-mere.
MEDIASTINES. {ancres & veines') Il y a plufienrs
artères de ce nom-, parce qu’il y en a plufieurs qui fe dif-
«ihuent au médiaftin. Elle naiffent des artères foucla-
M E Ir ■
tîeres; tantôt leparément, tantôt par, de petits: trônes-
communs, Quelquefois ce font des radeaux de îaœsi®*>
-Blaire interne.
Les veines du même nom reprennent le fang artériel,
& le reportent , la droite , dans la veine. cave fupérkutey
accompagnée de l’artère du même côté > & la gauche-, «fatras
la fouclaviere du même côté aufli accompagnée defo»:
artère.
MEDULLAIRE du cerveau. (Subfcznce) On donnece
nom à la fubftance blanche qui forme la plusgrande partie,
du cerveau & en occupe le centre. Elle eft. plus fetme que
celle qui eft à la furface , & qu’on appelle corticale r
parce qu’elle l’environne comme une écorce, ou cendrée.,;
parce qu’elle eft d’une couleur grilatre. On regarde là
fubftance médullaire comme un amas de petits canaux:
qui reçoivent les efprits animaux dont la fécrétioa fe fait;
dans la fubftance corticale. Les nerfs ne: font rien autre
chofe qu’une expanfionde la fubftance médullaire revêtae
de membranes. V oyez Cerveau.
MELA NCHOLIQüK . { le tempérament) Dépend
d’une tenfion trop forte, d’une vibratilité.trop conlîdérav
ble dans les fibres &dans les nerfs. Ce qu’iLy a de particu*
lier, c’eft que les fibres des mélancoliques' font d’une
tenuité fans égale: au lieu que dans les bilieux , les fibres,
fontgroffes ; la fibre étant vibratile, la eontraélion eft for¬
te ; &les vailfeaux agifl'entvivement fur les fluides. Le fang
des mélancholiques circule avec une rapidité étonnante.
Il y a une union fi forte entre fes principes, que la féro* .
fité eft prefque toute enlevée. De façon que le fang eft.
noirâtre, épais, fec, calciné, pour ainfi dite, dé-là une
très-grande chaleur. Les mélancholiques ont le pouls
ferré, fec, vif , à caufe de la vibration des tuniques de ’
l’artère. Il eft ferré , parce qu’il y entre peu de fang.
Les mélancholiques font d’une médiocre Rature. Il
s’en trouve pourtant d’affez grands. Car quoique la fibre
foit très-tendue , elle ne lailfe pas d’être forte , & peut
s’étendre plus que celle des bilieux , qui eft grofte. Les
mélancholiques ont la peau féche, maigre , brûlante, les
cheveux noirs, foncés. Us font ordinairement laids de
M iy
t%4 M Ë M
vifage, quoiqu’ils aient été beaux dans leur enfonce. Ils
ent les yeux vifs, pétillans, un peu farouches, le nez auiîi
grand que la bouche , le poil noir,
i Les mélancholiquês font d’ûrie ardeur' extrême pour
ce qu’on leur préfente. Ils embraffent avec courage les
travaux pénibles; mais la force ne répond pas chez eux
au courage, parce que leurs fibres font délicates, fines-
& tenues, & ne foutiennent pas la fatigue, comme celles
des bilieux. Ils ont toujours faim , ils digèrent mal & dif.
facilement.; parce que les fibres font trop tenues , & que
les fucs digeftifs font en petite quantité ; ils vont diffi¬
cilement a la felle, à caulè de l’évaporation du Jeriitn,
auffi leurs excrémens font-ils très-durs , & ils ne les ren¬
dent que les deux ou trois jours. Ce qui leur caufe des
nuages , des chaleurs à la tête , & un air fombre ; ils font
îrès-lacifs, les femmes ainfi que les hommes. .
Les mélancholiquês ont beaucoup d!efprit, une imagi¬
nation très- féconde. Ils font propres pour 1 es arts, les fciences
fublimes. Ils font fatyriques , ils excellent dans la tragé¬
die noire 3 la poefîe , la peinture. Dans tout cela ils
prennent l’efîbr, & ehoifiirênt les morceaux élevés. Les
enfans ont très-rarement ce tempérament : il fe.mani-
fefte ordinairement à vingt ou trente ans. Les mélan-
choliques ne vivent guères plus de cinquante ans.
MELAS. Tache de la peau fuperficielle , noire, <m
de terre ombrée.
MELICÇRIS. Tumeur enkyftée, qui contient une
humeur fcmblable à du miel par fa couleur. Voyçz
Loupe.
MELON. Voyez Propcojîs.
MEMBRANE. Partie du corps qui rêfulte de PalTem.
blaged’un nombre de fibres rangées en large, comme
une efpèce de toile. Les membranes font fouples & ont •
du reflort félon la nature des fibres qui les compofeat, '
Celles qui fonttiffues de fibres tendin :ufes ou aponévro-
tiques, font plus élaftiques que celles qui le font de fibres
ligamenteufes , ou d’autre nature. Elles font, félon les
lieux, plus minces ou plus épaifles, plus lâches ou plus
tendues, ou plus ou moins fenfibles..
MEM ï8*
Les membranesfont naturellement blanches, & leur
tranlparence a du plus ou du moins , félon qu’elles forft
parlémées de plus -ou moins de vaifleaux fanguins. Elles
ont au refte pour ufages , 1°. de couvrir & défendre les
autres parties , comme la dure & la pie-mere , qui cou¬
vrent le cerveau : a°. elles forment tous les conduits qui
fe diftribuent dans toute l’étendue de la machine , & beau,
coup d’autres parties qui font toutes membraneufes, telles
que l’eftomac , les inteftins, la veflie, &c. 30. elles fer¬
vent à lier & à retenir en fituation des parties , qui, fans
elles, fe déplaceroient toujours, comme le mefentere %
Y épiploon , &c. 40. à modifier les fenfations & les vives
impreflions des objets extérieurs fur nos fens , comme
Y épiderme pour le toucher , la membrane qui tapilfe le
nez, celle des oreilles, &c. & enfin à beaucoup d’autres
Ufages.
MEMBRANEUX. Se dit des parties qui tiennent de
la nature des membranes. On appelle aufli de ce nom le
mufcle fîijcia-lata.
MEMBRE. L’on donne ce nom en générai à toutes les
parties principales du corps , & Ipécialement aux extré¬
mités fupérieures & inférieures.
MEMOIRE. (/<j) Eft cette faculté: de l’ame, par la¬
quelle l’homme fe rappelle des idées qu’il a perçues au¬
trefois. La mémoire diffère de l’imagination, en ce que
celle-ci eft pour les choies préfentes , & la mémoire eft
pour les choies paflees. La nature du mécanifme de cette
faculté n’eft pas aufli évidente , que fon exiftence. Voici
l’hypothèfe la plus vraifemblable , & adoptée de prefque
tous les Phyfiologift.es de nos jours. Ce font les plis &
replis de petites membranes du cerveau. Pour rendre
cette aflertion plus plaufible , & donner la railon de la
différence de la mémoire qui fe rencontre dans chaque
âge, ils apportent la comparaifon d’un parchemin. Si,
difent-ils, le parchemin eft mouillé, il fe plie facilement;
mais , fi l’on vient à l’étendre , il ne garde aucune trace
des plisprécédens; tels fommes-nous dans l’enfance, nous
apprenons facilement & nous oublions de même. Au
contraire , fi le parchemin a acquis un certain degré de
ï86 MEN
féchetefTe , on le plie plus difficilement, mais il confervî
l’empreinte des plis. De même dans l’âge viril l’on ap¬
prend difficilement, & l’on retient bien, quand on a ap.
pris. Enfin, fi le parchemin eft devenu dur & extrême¬
ment fec, à peine pourra-t-on le plifîer, & fi l’on ea
vient à bout , on ne pourra plus effacer les plis qu’il aura
contraâés. Telle eft la vieillefle: à peine dans cet âge
peut-on apprendre > cependant, fi à force d’exercice, l’on
retient quelque chofe, on ne l’oubliera jamais.
Quelques-uns ont penfé que la mémoire étoit un pur
don de la nature, mais il eft confiant qu’elle s’augmente
avec le foin, comme les autres dons que nous tenons
d’elle: au contraire , la mémoire eft de tous celui qui s’ac¬
croît davantage par le foin, 8c qui tombe le plus par la
négligence.
Le moyen le plus sûr , & l’unique, pour augmenter!»
mémoire, eft l’exercice &le travail.
MENINGE. Mot dérivé du Grec, qui fignifie mere.
On a donné ce nom à deux membranes qui enveloppent
tout le cerveau , parce qu’on les a regardées comme le
principe de toutes les membranes du corps. Voyez Dam
mere, Pze-mere 8c Cerveau.
MENINGOPHYLAX. Infiniment dont le Chirur¬
gien fe fert dans lé panfement du trépan. Il reffemble an
couteau lenticulaire. Sa tige eft cependant cylindrique,,
exadement ronde, & n’a point de tranchant. Il porte une
lentille! fon'extrémité. Cette lentille doit être très-polie
pour ne pas offenfer les méningés. L’ufage de cet inftru-
ment eft d’enfoncer un peu avec la lentille, la dure-nqere,
qui , dans fes mouvemens , s’éleveroit dans le trou du
trépan, le boucheroit & ponrroitfe meurtrir contre les
bords du trou. Par le moïen de cette compreffion , on
fait fortir le fang ou le pus épanché fous lé crâne. Il eft
appelle menzngophylax , parce que la lentille de fott
extrémité empêche que l’on ne blefl'e la dure-mete ou
méningé, tandis qu’on lapreffepour fairefortir l’humeur
épanchée. Voyez Trépan.
MENSTRUEL, (le Flux) Eft un écoulement de fang
par le vagin , qui vient périodiquement de 20 en 20 , de
m e isr ï87
aj en ay , de 30 en 30 jours, plus ou moins. Le flux
menftruel commence tantôt plutôt , tantôt plus tard.
Dans les pays chauds, il commence plutôt, par exemple ,
à 14 ans dans le Languedoc ; en Efpagne , encore plutôt;
à 7 ou 8 ans à Batavia, félon M.Heifter; mais dans les pays
froids, il commence plus tard. A Paris , qui eft un. pays
tempéré , il commence à 15 , ou 16 ans. L’âge, ou vien¬
nent les régies, s’appelle âge du puberté. Ce flux finit à
45 , ou 50 ans, quelquefois plutôt, quelquefois plustard.
S’il finit à 30, ou 3 y ans, cela eft contre nature. Quand
l’écoulement eft bien réglé, une fille fe porte bien. La
période des régies eft ordinairement de 30 jours ; elles
avancent ou retardent : la durée de cet écoulement eft
ordinairement de 3 , y , 6, 7, 8 jours, & quelquefois auflf
il n’en dure que deux.
Des Auteurs ont admis , pour caufe du flux
menftruel , un ferment particulier , qui, en fe raréfiant
, dans les glandes, les gonfloit; ce qui occafionnoit la rup¬
ture des vaiiTeaux par la prefïïon. Ce fentiment a perdu
fon crédit : tout le monde fuit à préfent le fentiment dé
Galien, qui a été bien développé par M. Ereind. En effet,
il vaut incomparablement mieux. Il eft certain que le'
fang, que les femmes perdent tous les mois, eft un fang
furabondant, qui, étant retenu, les incommodebeaueoup.
Tous les effets prouve qu’il y a pléthore générale, & fur-
toat particulière. Cela pofé, les caufesdu flux menftruel
font deux , la première qui eft en quelque façon antécé¬
dente , la fécondé, qui eft déterminante, le peu de ré-
fiftance de la part des vaiffeaux de la matrice , Si l’effort
du fang contre les parois de Ces vaiffeaux.
Quant à la première caufe, il eft certain qu’il y a plé¬
thore avant l’écoulement des régies, & qu’elle augmente
pendant ce tems. De-là vient que, lorfqu’elles font fup-
primées , on eft obligé de faigner , pour éviter plufieurs
maladies qu’elles occafionnent. Cette pléthore eft une
plénitude des vaiffeaux qui fe trouvent- dilatés par l’effort
que fait le fang contre leurs parois. C’cft ce qui fait
qu’elle caufe fouvent des faignemens de nez , des hémor¬
ragies, des hémorroïdes. Quant à la féconde caufe , 1°. la
j88 ME N
réfiftanee des vaiffeaux de la matrice eft moindre. Car
fes vaiiTeaux étant, fort tendus & fort fuperficiels , ils
doivent aifément fe dilater, & céder à l’effort du fang,
qui, après y être entré, paffè enluite dans les tuyaux ex¬
crétoires. Z°. L’effort du fang augmente dans la matrice,
plus qu’ailleurs. i°. A raifon de la quantité plus grande
qui s’y porte. Car il paroît, comme le dit Pitcarn,que
les vaiffeaux qui vont à cette partie, ont plus de diamè¬
tre & de longueur , que ceux des autres parties; ainfi
l’effort du fàng doit y être plus grand. 2,0. A raifon de là
réfiftanee qu’il trouve, pour revenir: or cette réfiftanee
eft augmentée dans la matrice , pour pfufieurs caufes,&
fur-tout par la longueur des veines : quoiqu’elles ne pa-
roiffent pas y avoir un long chemin , depuis leur tronc
jufqu’à la matrice ; cependant à caufe des contours pro¬
digieux qu’elles font , le chemin que le fang a à y par¬
courir, eft très-long; auffi la réfillance étant multipliée,
l’effort du fàng doit être plus grand.
Le fang des régies des femmes eft naturel , ver¬
meil , & n’a point cette marque de malignité , que lui
ont prêté certains Naturalises. Il reffemble au fang vei-
Cependant dans les derniers jours il devient fereux,
entièrement ou en partie. Il diftille goutte à goutte
Sa quantité eft plus ou moins grande; Elle ya ordinai¬
rement à l’équivalent de deux faignées ,c’eft-à-dire , de
dix-huit à vingt onces. On a été partagé fur les vaif-
fèaux qui le fournillent. Les uns ont dit qu’il venoit des
vaiffeaux de là matrice, d’autres ont dit qu’il venoit du
vagin. En comparant les obfervations que l’on a faites à
ce fujetjil a femblé aux Phyfiologiftes modernes, qu’iL
venoit de la matrice. Mais, quelquefois il vient auffi du
vagin, fur-tout dans lagroffeffe, où l’écoulement cefiè
de fe faire par la matrice. Car alors il fe détourne dans
les parties voifines. Il y a même des. femmes qui vo-
miffent le fàng, qui le rendent par le nez, par le bout
des doigts, par les hémorrhoïdes , & cela périodique-,
ment. Cela vient de ce que le fang -, ne pouvant fe
faire jour par la matrice , il fe détourne ailleurs. Ces hé-,
ïnorrhagies tiennent à ces femmes au lieu de régies. Mais
mes ie9
H s’agit d’expliquer comment le fang fort. Eft-ce par
rupture des vaiffeaux? Non, fans doute. Il eft mêmecroya-
i>le qu’on ne peut le prouver fur l’ouverture des cada¬
vres : plufieurs Phyfîologiftes penfent que c’eft une Am¬
ple percolation; & ont remarqué dans la matrice un duvet
blanchâtre , qui étoit plus ou moins épais dans différen¬
tes femmes. Ils ont aufli oblervé qu’il étoit compofé d’ar¬
tères & de veines lymphatiques , ramifiées à la façon des
artères. Le célébré M. Ferrein a examiné ce duvet dans
les femmes mortes à la fin de leurs régies , ou dans le tems
mêmedes régies, alors il l’a trouvé rouge , au lieu qu’il eft
naturellement blanc; cela prouve que'le fang paffedans les
vaiffeaux lymphatiques, qui, dansletemsdesrégles, étant
dilatés, au lieu de charrier l’humeur qu’ils déchargent
dans la matrice dans l’état ordinaire par des tuyaux ex¬
crétoires , donnent paffage au fang , qui s’y décharge de
même.
Les régies viennent à l’âge de puberté. Parce
que dans ce tems les organes fe fortifient & réliftent
davantage à l’impulfion des fucs qui fournifTent à l’ac-
croiffement. De façon qu’une partie eft alors employée
par le flux menftruel. Car la quantité eft toujours la
même. Mais comme la nutrition eft moindre, & que les
parties n’ont pas befoin de tant de fuc , il y a alors du fu-
perflu, qui s’en va par l’écoulement des régies. Dans
l’homme, il y a de même du fuperflu à l’âge de puberté,
mais il fe diflipe par la tranfpiration , ou quelque autre
évacuation connue , au lieu que dans la femme il fort par
la matrice. Comme les organes ne fe fortifient que peu
à peu , & qu’ils ne demandent moins de fucs, que par dé-
grés pour leur accroiffement , il arrive que la. furabon-
dance du fang n’eft pas d’abord capable de procurer lès
régies; aufli eft-ce pourquoi lés filles ont de la peine à fe
régler.
a. L’écoulement des régies cefle à quarante -cinq ou
cinquante ans , parce que la digeftion fe dérange, & qu’en
confequence, les alimens fournifTent moins de fucs. Ce
quifait que la pléthore n’a pas lieu, & devient moindre à
,C?t âge.
jcjo M E N
3. Dans le tems de l’écoulement, le fang fe diftille peu
àpeu,parcequcfanscela,ilfeferoit tout-à-ço.up un vuidc
dans les vaifleaux , dont les patois s’appliqueroient bien- 1
tôt l’une à l’autre , & les femmes tomberaient dans un
accablement ccnfidérable.
4. L’écoulement des régies étant une foisceffé, ne re¬
vient qu’au bout d’un certain tems; parce quelefuperflu
eft alors ôté. C’eft pourquoi il faut que le lang fe ramaffe
peu à peu , les vaifleaux lymphatiques étant alors reiler-
lés, ne donnent plus entrée au fahg.
5. Il y a des femmes qui perdent beaucoup plus de
fang les unes que les autres. Ce font celles qui font d’un
tempérament lauguin , rouges de vifage, qui boivent &
mangent beaucoup. . . ,
6. Dans la groffeiTe les régies celfent, parce que le
fang qui doit fortir , eft employé à nourir le fœtus. Ce¬
pendant elles fubfiftent quelquefois jufqu’à quatre.& cinq
mois.de la grolfeliê’; quelquefois mêmé jufqu’à fîx, huit.
Mais cela eft très-rare. .
MENSTRUES. Voyez Menflruel. ' j
MENTON^ Eminence Muée au milieu du bord in¬
férieur :de la face. Il.eftformé par la convexité de l’os
de la mâchoire inférieure', que recouvrent les mulcles
triangulaires, quarré.s;& hpup.e du menton.- Laop.eau, qui
leur i er t d’intégument commun , eft garnie , dans les hom¬
mes, de quantité de-poils qui portent iê nom de barbe.
. MENÏQJIWIE^- Qh.a .donné ce nom aù muïcie
quarté du menton, & au trou. qui fe remarque à la fece
interne & moienne de l’os de la. mâchoire inférieure.
Voyez Mâchoire inférieure,
MENTONNIERE, (artère) Cette artère , qui s’ap¬
pelle aulli maxillaire externe , eft. la quatriémebranche
que fournit lajcarotide externe dans i’efpâce qu’elle par¬
court depuis l’oreille jufqn’à la tempe Elle palfe.fur li
^e- antérie-me du & fur le milieu de la mâ¬
choire inférieure ùicôté du menton, d’où elle a tiré foa
nom. Elle fe glilfe en fuite fous la pointe du mufcle trian¬
gulaire .desdévr es, & lui fournit, aulli bien qu’au muïcie
buccinateur, 8c au quarré du menton. Elle jette après
MER 19T
'cela un rameaii fort tortueux qui fe divife à la commiC-
fure des lèvres , & qui fe joignant avec le femblable ra¬
meau qui vient de l’autre coté , forme l’artère coronaire
des lèvres. Enfuite elle monte à côté des narines ,' jette
des filets aux parties voifines & va- le terminer au grand
angle de l’œil par piufîeurs ramifications, & fous le nom
-d’artère angulaire. Elle eft dans foh trajet accompagnée
de plufieurs veines, qui vont fe perdre dans la jugulaire
externe.
Mentonnière. Fronde pour le menton. C’eft un ban-
.dage qui fert dans la fraéture & les plaies de la mâchoire
inférieure. On le fait avec une bande large de quatre
doigts , félon la groffeur du menton , & longue d’environ
-trois quarts d’aune. On la fend , fuivant là longueur, par
chacune des deux extrémités , pour former quatre chefs.
On porte avant les feétions , & on ne laiffe au corps de
la bande qu’un efpace d’environ quatre travers de doigt,
dans lequel on pratique une légère ouverture en long,
pour que le menton loit mieux embrafle.
Dans l’application de ce bandage , il faut placer le corps
fur le menton, conduire les deux chefs inférieurs obli¬
quement julques fur le haut de la tête & les y attacher s
faire enfuite paifer dèfiüs eux , les chefs fupérieurs que
-l’on noue fur la nuque , au bas de l’occiput. L’on doit
•prendre gardé que le bord fupérieur du corps du bandage
ne déborde la lèvre inférieure , ce qui feroit incom¬
mode à la bouche.- L’on évite aifémènt" cet inconvé¬
nient, ou en rétréciflànt le bandage , ôü en repliant le
fjôrdfur le menton euîl eft aiféde le fixer. Voyez Frac-
‘ture.
- MENTULE. Nomquel’on donne à la vèirge de l’homi
me & auditons de la femme , du mot Latin rmntula.
i ' -MERE. -Lés 'Anatômiftes ont donné ce nom à deux
friémbranès qui enveloppent tout le ceryeàu , parce qu’on
lés^a fégàrdeés:cômme le piincipè d’ou tôutes les mem-
•brânes du corps tiroiènt leur origine. On leur a auffi don¬
né le nom de méningés, dérivé d’un mot Grec qui ligni¬
fie aUlfi /H«rèiOn donne le-nôm de.dure-mere, à la plus
'-externe des deux qui tapiiTe le dedans du crâne, & lui fért
291 M E S
de période : fon nom lui vient de l’épaiffeur &de la forcé
de fes membranes. Celle qui recouvre immédiatement le
cerveau, eft très-fine & porte le nom de pie-mere. Voyez
Dure-mere & Pie-mere.
MESARAIQUES. (veines ) Elles appartiennent au
méfentere,& on les diftingue en fupérieure & en inférieure.
La fupérieure accompagne l’artère méfentérique fupé-
rieure , reçoit le fang de plufieurs autres veines , 8c va fe
décharger dans la veine porte. Il en eft de même de la
.méfaraïque inférieure , qui communique avec la fupé¬
rieure, & y décharge le fang qu’elle a reçu des autres veinés
qui s’anaftomofent avec elle.
MESENTERE. Toile membraneufe , fîtuée au centre
du canal inteftinal, à laquelle les inteftins grêles font at¬
tachés. On y remarqu^.deux membranes, des vaifleaur
. fanguins , limphatiqües & ladées , des glandes & des
nerfs.
Le méfentere a fon centre attaché au corps des trois
premières vertebres des lombes , par le tiflu cellulaire
du péritoine. Il eft compofé de deux membranes unies
enfemble par le tilTu cellulaire, & taillées en demi-cer¬
cle; c’eft par leur bord que les inteftins grêles font re¬
tenus en fitutation , à peu près comme le poignet d’üne
chemife , autour duquel les branches de la chenaife fe ra-
maffent & fe plient. Il eft fitué au milieu du bas-ventre,
& quoiqu’il foit unique , les Anatomiftes n’ont pas lai®
de le divifer en deux parties, dont ils ont nommé l’une
méfeirèon , &1’ autre mèfocolon.
C’eft une efpéce d’écharpe dans le fond de laquelle les
inteftins grêles font foutenus , & qui fournit une large
gaine, aux vailfeaux de toute efpéce , & aux glandes qu’elle
renferme. Les vaifTeaux qui s’y répandent ne fe font pas
plutôt glifles dans la duplicatute de ces membranes, qu’ils
fe divifent en une infinité de rameaux , lefquels avant
de parvenir aux inteftins, s’unifient & forment plufieurs
arcs , d’où partent quantité de branches qui vont fe dif-
tribuer à ces conduits.
Les glandes du méfentere font mollafles & friables,
blanchâtres dans les jeunes fujets, & d’une couleur brune
dans
MES ( 193
- 'fetxs les vieillards : elles fe trouvent éparfes çà & là, &
Couvertes de graille. Leur nombre n’eft point déterminé
& leur volume eft différent. Il y en a peu néanmoins qui
forent plus groffes qu'une feve ou haricot, &les plus pe~
: tires n’ont pas plus de groffeur qu’une lentille. Elles ne
font éloignées des inteftins que de la largeur d’un pouce.
On les regarde comme du genre des Emphatiques, & elles
ont à l’intérieur une cavité, ou follicule à travers lequel
paffe le chyle qui va au réfervoir de Pecquet.
Les ulàges du méfentere font, 1°. d’ailémbler les in-
teftins, & de les fixer dans le ventre ; a°. de fervir de fou-
tien aux vaiffeaux fanguins , nerveux , Emphatiques &
laétées qui vont aux inteftins , ou qui viennent des in¬
teftins.
Ses nerfs lui viennent des ftomachiques & des inter-
coftaux. Le méfentere peut., comme l’épïploon, fe char¬
ger de beaucoup dé graille.
MESENTERIQUE. Sé dit de tout ce qui appartient
au méfentere.
Mejèncrique. ( plexus ) 11 y a deux plexüs de ce
nom, l’un eft fupérieur, l’autre eft inférieur. Le ple¬
xus méfentérique fupérieur eft formé par plulîeurs ra¬
meaux, fournis par les ganglions fémilunaires à l’endroit
de leur union. Les filets de ce plexus forment comme une
-gaine réticulaire qui embraffe l’artère mélentérique fu-
périeure dès fa naiffance , & l’accompagne dans toutes fes
diftributions jufqù’ autour des inteftins.
Le plexus méfentérique inférieur eft formé par plu-
• fieurs filets que le fupérieur jette en bas dès fa naiffance ,
le long de l’aorte Ces filets s’entrelacent différemment,
-forment auffi une forte de gaine nerveufe, qui embrafle
l’artère méfentérique inférieure , & l’accompagne dans
toutes fes diftributions jufques dans les inteftins. Les fais¬
ceaux nerveux qui defcendent le long de l’aorte entre les
deux artères méfentériques , aïant formé le plexus mé_
.fentérjque inférieur, jettent encore en deffous d’autres
trouffeaux, qui defcendent fur l’extrémité de l’aorte ,
-.-.étant fortement attachés aux portions voifines du péri—
-roine , & forment , conjointement avec des filets que
P. de Ch. Tome II. N
'*-* 74 'M.E"S
fournit T un Si l’autre intercoftal poftérieijr , le plfiois
hypogaftrique. .
Mefenteriques-, ( arteres ) Il y a deux artères de ce
. nom: l’une eft fupévieure , l’autre inférieure. La fupérieùre
eft le fécond gros tronc que fournit l’aorte defcendante :
elle en naît de la partie antérieure, quand elle a p aile le
diaphragme , & qu’elle eft arrivé dansle ventre. Cette ar¬
tère fe porte vers le centre du méfentere , fe gliilé; entre
les deux lames dont il eft compofé, & fe divife en plu-
fleurs' branches , qui forment des arcs d’ou, partent quan¬
tité de petits rameaux qui fe diftribuent aux inteftins. En
fe glilfant entre les deux lames, elles font un arc, dont la
~ convexité fe porte à gauche & regarde en bas , & c’eft de
cette convexité que fortent la plupart des rameaux. On
en compte pour l’.ordinaire feize, dix-huit ou vingt. Les
premiers., ou les fupérieurs, font aflez courts, & com¬
muniquent avec l’artère duodénale : les derniers , ou ceur
qui' nailfent le plus près de l’extrémité de l’artère , font
encore bien plus courts. Mais ceux qui nailfent entre les
uns & les autres, font plus gros & plus longs. Toris ces
rameaux s’anaftomofant les uns avec les autres, fontdes
. arcades plus petites^ defquelles nailfent des rameaux qui
: s’anaftomofent aufli, en formant des arcades plus petites,
lefquelles en produifent d’autres difpofées de même, qui
fourniifent enfin des rameaux à l’inteltin, lefquelsTem-
braffent comme une écharpe. '
Il naît ordinairement de la concavité de l’arcade qne
.forme la méfentérique fupérieure,1 tirois branches aller
. confidérables , avec l’une defquelles l’extrémité de l’at-
cade s’anaftomofe près de l’inteftin cæcum.
La méfentérique inférieure naît aufli du tronc del’aor-
te defcendante , environ un pouce au-dellous des fperrnà-
tiques. Elle fe divife en trois branches qui prennent un
nom propre aux parties auxquelles elles fe diftribuent.
Voyez Coliques.
Les veines du méfentere fe: nomment mèfaraïqucs.
Voyez l’article. ,
Mé [entériques ( glandes ) Corps glanduleux qui fe
trouvent épars $à & là dans les membranes du mefen-
MET înf
«te. Elles varient beaucoup én volume & en figure. Or*
dinairement elle's'font molaffcs . blanchâtres dans les jeu»
ods fujets , brunes dans0 les vieillards ; &' couvertes dé
graille. II y en a peu qui loientplus greffes qu’une feve ,
de relie, elles ne pâffentgüéres la groffeur d’une lentille.
Elles né font éloignées des inteùins que de la largeur
d’un pouce, comme il a été dit à l’article du : méfentere.
Dans les' cadavres de ceux qui font-mortstfes écrouelles,'
dontils étoient attaqués aux parties extérieures, on trouve
au méfentere des glandes fort tuméfiées; étaliez fou vent
du volume des plus. greffes noix. ' La même chofe fe
rencontre chez ceux qùi-périflènt du feorbut.
Ges glandes font du genre des lymphatiques. Elles Ont
âVintérieur une' cavité', au travers dè- -laquelle paffe le
chyle, pour gagner le réfervoir de Pecquet. Là le chyle
reçoit une préparation nouvelle au moïen du fuc qui cil
filtré-, & devient d’autant plus analogue à notre fub-
ft-ance.
- MESO-COLGN-. Les Anatomiftes-ônt donné Ce nom
à la continuation du méfentere, à laquelle le colon eft
attaché : il e!l formé par- une duplicature du péritoine.,
comme le méfentere , &tfen différé en rien.-Voyez Colon
St Méfentere. '
MESO-RECTUM. Quelques Ânatomifles ont donné
ce nom; à une membrane formée par une duplicature du
péritoine , qui retient finteftin refîum en place , 8c
eft une contir.uatibn du niéferitcre. Voÿez Reiïum & Mé¬
sentère.
MESOTHENAR. M. VinlîoMz à donné ce nom à tm
mufcle , que la plupart des autres Anaromiftes-connoiffeac
fous le nom d’ Anti-tfienar : il approche -le- pouce de la
paumé de; la main -& en augmente la cavité. Voyez An-
- METACARPE. Nom que l’on donne à la fécondé
partie de la main, fituée entre le :carpe & les doigts.
H eft compofé de quatre os couchés longitudinalement
les uns auprès des autres. Les anciens Anatoffiiftes en
comptoient cinq , parce qu’ils ajoutaient la première
phalange du- pouce qui , en effet, reffeïiîblc beaucoup
396 MET
aux os du métacarpe L’arrangement de tous êes es
forme une convexité en dehors que l’on nomme le dot
de la main , & une cavité en dedans qui s’appelle h
paume de la main. Voyez Main.
Ges os font inégaux en longueur : le premier eft le
plus long de tous , 8c les autres le deviennent moins à
mefure qu’ils s’en éloignent. Quelquefois cependant ,
mais rarement, le fécond eft aulîï long que le premier.
On les divifé èn portion moi'enne ou corps , & en ex.
trémités. L’extrémité qui s’articule avec les os du carpe,
fe nomme la bafe ou l’ extrémité carpienne , & celle qui
foutient les doigts s’appelle la tête , ou l’extrémité di¬
gitale.
La bafe de chacun de ces os eft à peu près triangu¬
laire , de même que le corps de l’os & le fommet du
triangle eft tourné vers la paume de la main. Sur les
deux côtés de cette extrémité , on trouve une facette
articulaire pour fon articulation avec les deux os voi-
lins. La bafe eft aufli terminée par une facette articu-
laite pour fon articulation avec les os du carpe.
L’extrémité digitale eft un peu arrondie en forme de
têtes elle eft applatie fur les côtés, pour fon articula-:
iion avec les deux os voifins. Ces dépreffions latérales
Sfont inégales : la tête s’élargit & -s’avance vers la paume
de là main , & fe -termine de ce côté par deux pointes
moufles , recouvertes d’un cartilage.
Le corps de ces os eft long , rétréci & triangulaire.
Une de fes faces, que l’on peut regarder -comme la baie
du triangle , eft un peu convexe & tournée vers le dos
de la main. -Les deux -autres font un peu caves, regar¬
dent dedans , •& font léparées par une ligne presque
tranchante que l’onipeut confidérc-r comme le fommet
du triangle. On voit par cette difpofition que les inter-,
.yalles que ces os laiflent entre eux dans le milieu , font
plus confidérables à la paume de la main qu’à, fon
dos. Ges intervalles font remplis- par des mufcks inter-
odieux.
Le premier os du -métacarpe -eft le plus confidérable:
fa tête foutient le -doigt indice , & fa baie s’articule avec
MET i97
trois des os du carpe , fçavoir : le pirâmidal ,. le trapèze
& le grand os..
Le fécond- eft quelquefois auffi gros & auffi long que
le premier , & jamais il ne L’eft beaucoup moins. Iî
porte le doigt long ou honteux ; ils’articule pat la facette
qui eft au. bout.de fa bafe avec le grand os, & par fes
facettes latérales , avec les facettes latérales du premier
& du ttwilieme os. du métacarpe.
' Le troifieme os eft à tous égards plus petit que les
deux précédents; IL foutient le doigt annulaire , 8c fa.
bafe s’articule avec la première facette articulaire- de l’os
crochu , & fes facettes latérales avec celles du fécond 8c
du, quatrième os.
Le quatrième os eft- le- plus petit- de tous j: il foutient
le petit doigt. . Sa bafe.s’articule avec la fécondé demi-
facette de l’os crochu , & par -une-facette latérale avec la
bafe du troiCeme os. Le bord oppofé de cette facetté
latérale eft terminé par un petit tubercule : la facette
qui termine l’extrémité - de la bafe-, & s’articule avec Fp?
crochu, n’eft pas triangulaire comme celles des autres
os du métacarpe ; mais au contraire elle eft ronde ,
large. , légèrement, convexe en partie , & ën- partie légè¬
rement concave , & poféeun peu obliquement; ce qui
fàyorifë beaucoup les mouvemens de cette, articulation ;
& les rend beaucoup plus marqués que ceux des autres
os du. métacarpe.
Les os du métacarpe , ainfî que tous les autres os
longs, font creux dans leur partie moïenne , qui eft-com-
pofée de fubftance compaéLe. Les extrémités font Ipon-
gieufes & recouvertesd’une .lame-compaâe.
Les bafes de ces os fontépiphyfes dans le jeune âge f
ainfi que les têtes, qui relient plus long- tems eu cet
état. , " '
METACARPIEN , ou gr-and hypothenar. On donne
ces noms à, un petit mufcle, très-çharnu , placé oblique¬
ment entre le ligament;, annulairé, du carpe duquel it
femble naître , & toute- la- face interne du quatrième os
du métacarpe, à laquelle il s’attache jufqu’à fon arti-
çpktiou avec le petit- doigt,. Ce mufcle eft auffi attachés.
ip8 . MET
par un petit tendon à 'l’os crochu oa cunéiforme du poignet,.
Sun ufage’eft de rendre le dos de la main plus con¬
vexe , & la çayité- de ;la paiime.dê la' main plus pro¬
fonde , ce qu’on, appelle faire It goberiez de Dzogeae , ou
des fpîdats de Qédécn.
METATARSE. Nom que. l’on donné à la fécondé pari
tie du pied ^lltjjée entre letarfe & les prtèils. Il reflein-
ble au "métacarpe à quelques égards , & a auffi des dif. !
férences parciculieres.-
Il.eft corûpplè; de cinq os ,:au. lieu que l’on n’ên
compte, que quatre;, .au métacarpe $ ils font rangés tdus
les uns à_:.côî;é ite'Ssauîses., & forment: une efpèce de gril- j
îage un peu convexe en délias, & concave en délions;
ils font inclpjiés; de, dedans endehofs.- du pied. On les "dii
yife en portion moïemie & en extrémités.
L’extrémité antériéure: fe termine; en tête , & porte
un des orteils. On, l’appelle; la tête & celle eft beaucoup |
moins gtolîèf que ;1’ extrémité qui répond au tarfè’^S 1
qu’on nommé; la ksfe. Le corps dé ces. os ■ eft triangn- I
laite , &. l’angle inférieur ell; tourné très-obliquement (
en dehors. f
Le premier o§ du métatarfe eft le- plus court datons, :
& fort gros. Sa bàCé.;eft large ,.lëmilunaire., & s’arti-
cule; avec le premier des osr cunéiformes : la circonfé¬
rence de çet;re bafe eft. un. peu faillante.- Une des extré¬
mités de la facette lèmilunaire regarde en; haut , & l'an-
tre ;en bas. A- ceue pointé inférieure , on trouvé -line I
empreinte à: laquelle yient s’attacher 3e tendon dtimùf- f
cle long péronier. . fi
Le corps .de l’os eft fort gros, & préfente un triangle
irrégulier. Un de fes angles eft en haut, $c les deux- autres |
en bas.
La tête eft greffe , convexe , cartilagîneufe ; la con¬
vexité eft.fimpl_e.en devant, mais, en defibus elle a la
forme d’une double poulie , fqrliaqueReafant appliqués
deux ôs . felàmoïdes , qui .ont chacun, une fttçfaçé plate
Si convexe en dçhars, Ç.’eft fur la tête /de cet qs que la
première phalange du gros orteil eft portée." ! T
Lé Içcond os. dft-métacarpe çft le plus long de tous,
MET ï??
& les trois autres diminuent en longueur , â proportion -
qu’ils s’en éloignent.
La bafe de cet os eft terminée par une facette , qui
s’articule avec le fécond des os cunéiformes : fur les
deux côtés , on voit deux facettes par lefquelles ces os
s’articulent avec le premier & le troilieme de ces mêmes
os cunéiformes. Un peu au-deflïis de ces facettes , on
en voit deux autres qui font , auffi latérales , & fervent
à l’articulation avec le premier & le troilieme des os
du métatarfe. Ainlî la bafe de cet os fe trouve articulée
avec cinq os différens.
La tête eft applatie fur les côtés , pour fon articula¬
tion avec le premier & le troilieme du métatarfe : elle
fe termine en deffous par deux pointes moufles recou¬
vertes d’un cartilage : elle porte l’orteil le plus voilîn
du pouce.
Le corps de cêt os , de même que celui des trois au¬
tres , eft obliquement triangulaire , convexe endeîTus,
concave vers la plante du pied , & l’angle qui répond â'
cette derniere partie eft fort tournée en dehors.
Le troilieme & le quatrième os du métatarfe fe reflem-
blent beaucoup ; leur longueur eft à peu prés la même.
La bafe du troilieme eft étroite & profonde , pour fon
articulation avec le troifieme os cunéiforme : elle a
deux facettes latérales, de même que celle du quatrième
pour leur articulation avec -les Os du métatarfe , qui leur
font voiflns. La bafe du quatrième eft plus courte, un
peu plus large , & s’articule avec une des facettes de
l’os cuboïde : les têtes de ces deux os fe couchent- la¬
téralement, 4c portent le troilieme &le quatrième des
orteils.
Le cinquième a fabafe afléz groflè , & elle aplus d’éten¬
due en travers , que de haut en bas.;, elle s’articule avec
la- fécondé facette de l’os cuboïde, Sa face latérale in¬
terne s’articule avec le quatrième os, dp métatarfe. L’ex¬
terne porte une tubérolité à laquelle s’attache le ten¬
don du mufçle moïen - péronier; Cette- tubérolité porte
à terre dans l’atitude naturelle d’un homme de bout:
te- tête de cet os porte le petit orteil ; elle n’a qu’une
200 M l £
facette latérale pour fon articulation avec le quatrième
os du m'écatarfe.
Le corps de ces os eft creux , & fait de fiibftancé
cornpafte. Ses extrémités font recouvertes d’une lame
fort mince de la même fubftance , & formées, de fubftance.
fpongieufe.
MET ATARSXEN- Mufcle fitué fous la plante du: pied;
il s'attache par une.de fes. extrémités à la. partie anté¬
rieure, inférieure du calcanéum., d’où il.fe p.orte un peu
vers la partie externe de la plante du pied ; il. s’y ter¬
mine par un fort tendon à la partie poftérieure & ex¬
terne du dernier os du métatârfe. Cç m ufcle diminue la
largçur de la plante du pied, & la rend plus, voûtée.
METRENCHŸTE- Sorte de fcringue avec laquelle,
on fait des injeélions dans la matrice. Voyez Seringue^
Il fe prend aufïl pour la matière même des injeétionî.
deftinces à la matrice.
MEULE. Les anciens Anatomiftes donnoient ce nom
i;.Jâ rotule qui eft un peu applatie , & à laquelle ils,,
trouvoient de la rçffemblance avec une meule. Voyez
Rotule.
ME U R, Se dit d’une tumeur phlegmon eufe qui abf-
çéde , de dont le pus eft parfaitement formé , ou tel
quil convient pour lui donner iifue par une ouverture.
MEURIR. Se dit d’un abfcès dont la matière fc.
forme , & devient propre, à être évacuée par l’in-,
çifion.
MIÇROÇOSftlE. Mot çompofé de deux termes,
grecs, qui fignïRsatpetù monde. Les anciens. Anato-
miftes , tout pleins, des idées Tarifles de la. chiro¬
mancie & de l’aftrpnomie judiciaire , donnoient céuiont
au corps humain , & comparoientd’unemaniere affec¬
tée toutes Tes parties avec les différçns corps çéleftesç
Le cœur étoit le Soleil , le foie, la, Lune, la rare. Mer¬
cure , les genirale? Venus , &c.
MILIAIRES, ( glandes). Petits corps glanduleux , de
figure ovale , qui le trouvé au-deffous de chaque pore
dans la peau , & d’où , fort un vailfeau excrétoire , qui,
fie termine à la fudaçe de la peau: elles font pourvut
M I L aol
d'une artère, d’une veine , & d’un petit nerf. Leur ufage,
fuivant Stenon & Malpigbi , eft de féparer de la malle
du fang la fueur , & la matière de l’inlenfible tranfpi-
ration , comme l’humeur onétueufe , qui empêche en
humeélant les mammelons , qu’ils ne le delfechent par
l’impreflîon de l’air extérieur. Il y a des Auteurs qui
dilent qu’on a de la peine à démontrer ces glandes ,
que même celles qu’on montre , ne font qu’en petit
nombre , & que de petites artères repliées peuvent taire
tout ce qu’on attribue à ces corps glanduleux. Voyez
Peau.
MILO - GLOSSES. N0» d’une paire de petits muf-
ples plats , qui te portent tranfverfalement de la folié
que l’on voit à la face interne de la mâchoire inférieure ,
au-delTous du bord alvéolaire, à la bafe de la langue,
& s’y perdent à côté des glofib-pharyngiens. Ces mufcles
manquent fouvent 5 & quand ils exiftent , ils tirent la
langue fur le côté.
MILO-HYOIEN. Mufcle large & plat, qui vient d’une
folle que l’on remarque à la face interné de l’os maxil¬
laire , au-deïlous du bord alvéolaire , & fe termine à la
partie latérale & fupérieure de l’os hyoïde. Les fibres
mufculaires. du- mufcle d’un côté vont fe terminer pour
la plus grande partie à une ligne tendineufe , qui va
depuis la fymphÿfe du menton , où fe rendent égale¬
ment une partie des fibres du côté oppolé : ce qui a fait
que plulïeurs Anatomift.es l’ont confidéré comme un
mufcle penniforme. On peut, par la même raifon , le
çonfidérer comme un mufcle digaftrique. Quelques-uns
cependant en font deux mufcles qu’ils regardent comme
la première paire de l’os hyoïde : les fibres les plus voi-
fines du menton font les plus courtes , parce qu’elles
yont obliquement s’attacher à la ligne ligamenteufe dont
nous avons parlé ; il n’y a que les fibres poftérieures
qui forment environ un quart de mufcle de chaque côté,
qui vont s’attacher à la bafe de l’os hyoïde.
Ce mufcle forme le fond de la bouche ; lorfqu’il fe
çontraâe , dans le tems que les abaiflèurs de l’os hyoïde
fç relâchent , il porte cet as en haut. S’il n’y a qu’un
aol M 0 E
de fes côtés qui (e contraûe , il tire l’os hyoïde de côté;
mais , fi les abaiiTeurs de l’os hyoïde fe contraûent dans
le même tems que lui , il tire en bas la mâchoire infé¬
rieure , & fait ouvtir la bouche
MILO-PHARYNGIENS. Nom d’une paire de pe¬
tits mufcles qui s’attachent par une de leurs extrémités
à la folle que l’on remarque à la face interne de la mâ¬
choire inférieure , au-deffus du bord alvéolaire , & pat
l’autre au pharynx. C’eft M. Douglas qui a parlé de ces
mufcles que M. Winflow avoue n’avoir jamais vu dif-
tinélement.
MIROIR. Voyez Dilatateur. Le nom de miroir a été
donné à ces fortes d’inftrumens , par la raifon qu’ils font
voir les maladies cachées des parties qu’ils dilatenrjja i
comme un miroir repréfente un objet. i
MIRTE. (feuille de) Voyez feuille de Mirte.
MIRTIFORME. Tranfverfal du nés, inférieur du
nés. On donne ces noms' à un petit mufclc , qui s’atta. ’
che , par une de fes extrémités , à l’os maxillaire , au-
deflus de l’alvéole de la dent canine , & fe porte vers •
le nés où il rencontre l’oblique defcendant , & fe ter¬
mine avec lui aux cartilages du nés. M. Lieutaud a re- !
gardé les petits incififs fupérieurs , ou incififs de Cowper,
comme une portion du mirtiforme.
MITRALES, (valvules) Voyez Triglochines.
MOELLE. S’ubftance grade , jaunâtre , douce, &
d’une certaine confiftance qui remplit la cavité des grands j
os : elle diffère du fuc médullaire , en ce que le fuc ;
médullaire eft une fubflance plus molle , & qui remplit
les petites cavités qu’on obferve dans les extrémités des j
os ; mais il eft vraifemblable que ces fubftanees font les |
mêmes , & que le fuc médullaire n’eft que plus fluide j
pour pouvoir pénétrer dans les plus petites cellules, ou
cavités des os.
La moelle n’a pas le même degré de confiftance dans
tous les os longs : on la trouve mollaffe dans quelques-
uns. Elle femble à la première vûé une mafTe informe
& fans organifation ; mais en la confidéfant de puis près,
en connoit aifément qu’elle réfulted’up amas de veficukî
M O E 2.03
membraneufes-, très-uombreufes ,& très-délicates , qui
communiquent les unes dans les autres , & qui font
gonflées d’un fuc grailièux. Ce ; fuc eft analogue à la
graiife du refte du corps ; il a une laveur douce , & qui
n’eft point défagréable 5 il eft , dit-on , très-nourrilTant.
Une membrane très-fine enveloppe en commun toutes
ces. cellules , & on trouve qu’elle eft adhérente à la fur-
fa.ce des grandes cavités internes des os à qui elle fert.
de période : elle eft fort fenfible par un grand nombre'
de nerfs qui s’y diftribuent avec les vaiffeaux fanguins.
C’eft de ces vailfeaux que tranfude le fuc graiifeux qui
s’accumule dans les veficules , par le même méchanifme
que la graille dans les cellules du tilfu adipeux.
. Cette malle dans les grandes cavités des os , eft
foutenue de façon à s’affaiffcr fur elle-même par untilîu
particulier ? nommé tijfu réticulaire , lequel eft fait de.
plufieurs filamens offeux , qui traverfent la moelle , &
vont s’attacher d’un côté de la cavité à l’autre ; ils font .
couverts , comme d’un périofte , par des productions de
la membrane qui env. tonne la moelle. Le fuc qui rem¬
plit les cellules des extrémités des os longs , & celles;
du tilîu fpongieu.x des os plats , eft' de même nature ;
il eft cependant plus liquide que la moelle ; il paroît
aufli plus rouge , parce que les membranes qui le ren¬
ferment & qui tapilfent les cellules offeufes , font par
proportion parfemées d’un bien plus grand nombre de
vailfeaux fanguins. Selon le langage ordinaire , on ap¬
pelle moelle , la maffe du fuc huileux contenu dans les-
cellules qui le renferment.
La moelle fert 1°. à remplir le dedans des grands
os qui dévoient être creux , pour être moins péfànts. 1°.
Elle donne de la fouppleffe aux parties qu’elle arrofe ;
elle les rend moins caftantes ; elle en fâvorife l’accroif-
fement; chez les vieillards , la moelle n’a pas autant de
confiftance ni d’onéhiofité, elle n’çft plus, qu’une maffe
fluide & féreufe, incapable de produire les effets qu’eile
produit dans les jeunes gens. Aufli ces os font-ils beaucoup,
plus caftans chez les premiers. 30. La moelle nourrit les .
OS, commela graiife nourrit les autres parties) elle dimi-
ao4 MO E
ii u c dans les maladies , comme la graillé , & dans, dq via*
lens exercices, de même qu’elle.
Il y a des circonftances où l’on ne trouve point, ou
prefque point de moelle dans les animaux. Les Anciens.
& le vulgaire de nos jours attribuent cet effet à la Lune.,
Mais les perfonnes inftruites font bien revenues de ces
rêveries. II eft naturel de penfer que cette diminution
de la moelle, dépend des mêmes çaufes qui produifent
l’amaigriffement. Le travail , la vieiilefle , les maladies ,
les affedions particulières, lés chagrins, les mauvais trai.J
temens.
Moelle Allongée. Subftance médullaire, qui occupe la
partie moienne de la bafe du crâne, entre le cerveau &le
cervelet, au-deffus du grand trou occipital, par lequel elle,
fe prolonge & fort' du crâne-. Elle tient du cerveau & du
cervelet, dont elle femble être une continuation com¬
mune. Les Anatomiftes qui veulent en faire une démonf-
ttation exade aux yeux , font obligés de la préfenter dans
un cerveau tout-à-fait renverfé, parce qu’elle eft extrê¬
mement enfoncée dans lespartiesolreule’s, & recouvertes,
d’un trop grand volume de cervelle, qu’on. ne peut cou¬
per & emporter fans endommager les parties à démon-,
trer. Alors les parties, que dans la démonftration l’on ap¬
pelle Supérieures , doivent être cenfées inférieures dansle-
fujet , Cf -vice versa. C eft une note de M . W inftow , qu’il
eft effentiel de retenir.
A la face inférieure de la moelle allongée , vue de cette
maniéré, on voit plufieurs produdions médullaires, des
troncs de nerfs ,& desvaiffeaux fanguins.Les produdions
médullaires font les jambes antérieures de la moelle al¬
longée; la protubérance annulaire; les jambes poftérieu-:
res ; la queue de la moelle allongée ; les corps olivaires y
les corps pyramidaux ; le bec de l’entonnoir & deux mam-,
mêlions médullaires.
il faut obfer-ver que de ces différentes éminences-,' '
celles qui font médullaires extérieurement , font en de¬
dans corticales en entier , ou en partie corticales , &
en partie médullaires , ou formées par un mélange bi-
farre de ces deux fubftances.
M O E aoj
C’eft de cette portion commune du cerveau & du cer-
Velet , que nailîent prefque tous les nerfs qui fortcnt
idu crâne. C’eft elle qui produit la moelle de l’épine ,
qui n’eft qu’une continuation , d’où il fuit que la moelle
allongée eft véritablement la fource de tous les nerfs du
corps humain.
Moelle épiniere. La moelle de l’épine eft une conti¬
nuation de la moelle allongée, & par conféquent un pro¬
longement de la fubftance du cerveau & du cervelet. La
moelle allongée étant parvenue au grand trou de l’os oc¬
cipital, change fon nom , & s’engage dans tout le canal
des vertebres fous celui de moelle de l’épine. Elle s’étend
depuis l’occiput jufqu’à l’os facrum. Sa fubftance reffem»
ble à celle de la moelle allongée, & à celle du corps cal¬
leux , fi ce n’eft qu’elle eft un peu plus ferme & plus fi-
■breufe vers fa partie inférieure, fçavoirj depuis la derniere
yertebre du dos jufqu’à la fin de l’os faeré. .
-H y a cependant une différence totale dans la fituation
refpeâivedes deuxfùbftances : la corticale, qui, dans l’un
&. l'autre cerveau, eft la première & extérieure, fe trouve
â l’intérieur dans la moelle épiniere, & la médullaire en
dehors, candis qu’elle forme l’intérieur dans le cerveau &
Je cervelet.
Elle eft revêtuede cinq membranes. La première eft très-
forte & produite par les ligamens qui lient les vertebres
entr’elles ; la fécondé eft cellulaire ou adipeufe , ainfî
nommée parce que dans les corps gras on y rencontre de
la graiflè. -La troifiéme eftla dure-mere; la .quatrième l’a¬
rachnoïde, & la pie-mere forme la cinquième. La moelle
au-refte n’eft pas par-tout d’égale épaiueur. Sa figure eft
ronde & oblo.ngue ; la pie-mere la fépare.en fon milieu
félon fa lougueur en partie droite & en partie gauche ,
mais cette réparation ne s’étend pas de devant en arriéré •-
■abfolumenr , elle va à une ligne ou deux de profondeur ,
■tant- en devant qü’en arriéré; &. c’eft au moïen de cette
membrane que les artères & les veines font fourenues &
le diftribuent par-une infinité de rameaux dans la fubftance
glanduleufe & médullaire , par toute l’éreadue du canal
-de l’épine. -
&o6 MOÏ
La moelle de l’épine fournit -les nerf qui fe diftribiiefit
à toutes les parties extérieures du corps qui font fituées
au-dcflous de la tête , & même à quelques parties inté¬
rieures. Elle effc d’une fi grande néceffité , que toutes fes
plaies font mortelles , ce qui n’eft pas du cerveau , ni
même du cervelet. Les commotions de cette partie font
aufïï très-dangèreufes & fouvent très-funeftes. Car elles
font ordinairement fuivies de la pâràlyfié & de la priva¬
tion de fentiment dans les parties inférieures; le malade
a de la peine à uriner & à rendre les gros excrémens, on
bien il s’en décharge involontairement , & fous ces acci-
dens font plus ou moins confidéràbles , fuivant que la
•compreflïon ou commotion l’eft àuffi davantage.
- MOELLEUX. Qui tient de la nature de la moelle*
Voyez Moelle.
MOIGNON. C’eft la partie d’un- membre amputé ,
qui refie après l’opération.
Moignon de l'épaule. C’eft cette éminence arrondie ,
qui fait toute la partie fupérieure dti bras; elle eft for¬
mée par le mufcle deltoïde principalement. Voyez
Epaule.
MOIS. On donne ce nom au flux menftruel que les
femmes éprouvent tous les mois. Voyez Menftrues '&
Menftruel.
MOLAIRES. C’eft le nom que l’on a donné aur
dents qui font à la partie latérale & pôftérieure de la
mâchoire , parce qu’elles fervent à moudre les alimëns.
U y en a dix à chaque mâchoire , cinq; de chaque côté.
Les deux antérieures fe nomment petites molaires : lés
deux fuivantes grofjès molaires , & la defriiere dent ie
JageJfe. On les appelle encore mâchelieres maxillaires >
8c dents des ioues. Voyez Dents.
Molaires. ( cryptes ) Follicules-glanduleux qui fe ren¬
contrent dans les environs des dents molaires ; ils font
de la même nature que les cryptes de l’cefophage -& des
amygdales. L’humeur qu’ils feparént & verfent dans -la
bouche , éft -tenace -& gluante , propre à lubréficr le go-
fier , & à pénétrer les alimcns.
MOLE. MafTe informe qui occupe la matrice aptes
MON 5.07
une prétendue faufTe conception , & que l'on rend dans
les faufles couches. L’on a. véritablement cru aux moles,
& les Auteurs en .font beaucoup mention. Mais ces pré¬
tendues maffes informesne font pas moins, au jugement de
M. Petit l’Anatomifte , un foetus aufïï uni à fon placenta,
que s’il y avoit eu véritable conception. La nature ne fait
point de moles : dès l’inftant que la conception a lieu , il
le forme dans la matrice un être organifé , femblable à
celui qui l’a produit : feulement la confufion qui régné
entre toutes les parties, empêche alors de les diftinguer.
MOLECULE. Ce mot eft tiré du latin moles , qui
lignifie majfe. Il en eft un diminutif, & fignifie petite
majfe. On l’emploie pour exprimer les parties compo-
fantes d’un fluide , du fang, par exemple , & l’on en dif-
tingue de plufieurs fortes. Les molécules Emphatiques ,
les féreufes & les fanguincs ou rouges. Ces dernieres font
compofées de fix Emphatiques ; les Emphatiques de
fîx féreufes , s’il faut ajouter foi aux obfervations de
LeuwenocK , qui eft le premier Phyficien qui ait établi
cette théorie du fang. Elles font toutes fphériques , &
s’unifient intimement en p allant dans les vailfeaux capil¬
laires , artériels , où elles fouffrent une grande preffion.
Voyez Sang.
MOLIERES. ( dents) Ce font les mêmes que les mo¬
laires ou machelieres.
MOLLET. On nomme ainfi le gras de la jambe. V.
gras de là jambe
< MONDIFÎCATIF. Médicament que l’on emploie
pour nettoïer les plaies & les ulcères. On le fait ordinai¬
rement avec une décoction d’orge & de miel fimple ou
compofé , comme le rofat , &c. Voyez Dêterjif , 6* ia-
jrttion.
- MONDIEIER. Nettoïer une plaie ou un ulcère des
humeurs âcres qui rongent le fond de la plaie , & em¬
pêchent la cicatrice.
MONOCULE. Bandage qui fert dans la fiftule la¬
crymale & dans les plaies des joues. On le fait avec une
bande longue de trois aunes , & large de trois doigts.
On roule la- bande en un chef, & voici comme oii fap-
ao8 MON
plique : on fixe d’uné main fur la cdmniilïufe des levres
l’extrémité libre du bandage , qu’on laiffe pendre jaf-
ques fur la poitrine. On conduit le rouleau un peu obli;
quement le long de la joue &du nez du côté malade:
on continue obliquement jufques fur le haut du pariétal
du côté oppofé , & de-là l’on defcend julques à la nu¬
que. L’on rainene enfuite le peloton de ; derrière en de¬
vant , en faifant un circulaire autour du' cou , par-dellus
le bout pendant : ce circulaire achevé , l’on releve la
bande , & on l’applique le long de la joue malade : on
remonte de devant en arriéré , depuis l’angle de la mâ¬
choire inférieure le long de la joue , par-dellus le bout
rehaüffé : on croife à là racine du nez , & l’on finit pat
des circulaires autour de la tête- ; f l ' J
Monocule eft compofé de deux mots”: l’un grec ; qui
veut dire feùl , & l’autre latin , qui lignifie œil. 11 y a
des perfonnes qui , pour cela , confondent ce bandage
avec l’œil Ample-. M. Heifter eft dé ce nombre j & il
pourroit être employé dans les cas où l’on fe fert de
l’œil Ample ; mais , quoiqu’il en foit , ces deux bandages
font diffërens , & doivent être décris en particulier. (
.Voyez Œil.
MONT DE VÉNUS. Les anciens AftrologUes qui
faifoient métier de dire la bonne aventure à l’infpe&ion I
de la paume de la main, donnoient ce nom à une grolle
éminence que l’on trouve fur le bord, de la main , for-
mée par le mufcle thenar , au-deflbus du pouce.
Mont de F'enus. Le pèùil , la motte , le pubis : on
donne ces noms à une éminence placée au-deflus de la
commilfure fupérieure des gtand.es lèvres :• & qui fur-
monte les parties génitales externes, du fexe. Cette émi¬
nence ëft formée par la graille & recouverte par la peau:
elle fe couvre à l’âge de puberté dë poils , quirefTem-,
blent à ceux des aiflêlles. Leur ufage paroît indéterminé:
il eft probable qu’ils font là pour empêcher que lesfrot-
temens ne fuffent douloureux dans le tems des appro¬
ches : c’eft auffi l’ufage que l’on doit fuppofer à la graille
qui forme cette éminence.
MORCEAU P’ ADAM. Nom qué l'oit donne au
M O K. 209
nœud de la gorge formé par le cartilage thyroïde. Voyez
Tomme d1 Adam.
Morceau frange. Les Anatomiftes donnent ce nom à
l’extrémité de la trompe de Fallope , qui flotte dans le
bas-ventre , parce qu’elle eft remplie de découpures qui
reffemblent à autant de franges. On lui a aufli donné le
nom de pavillon de la trompe. Quelques autres y ont
ajouté celui de morfus diaboli , que d’autres ont fort
mal-à-propos traduit par morceau du diable.
MORT. La mott eft la ceflation du mouvement du
cœur , qui entraîne avec elle celle de toutes fondions
dans le corps d’un animal.
MORTIFICATION. Privation de la vie ou du mou¬
vement circulaire dans une partie. Ce terme fe dit aufli
d’un membre qui , fans être gangrené , a perdu le fenti-
ment & le mouvement.
MORVE. La morve , ou mucofité du nez, eft une hu¬
meur pituiteufe , vifqueufe , glaireufe , épailfe , blan¬
châtre ou verdâtre , ordinairement douce , féparée du
fang artériel par les glandes parfemées dans La membrane
appellée pituitaire , ou muqueufe , qui revêt non feule¬
ment les narines , les cellules de l’os etiimoïde , & les os
fp.ohgieüx ou lames inférieures du nez , mais'aufli les
finus 'frontaux , fpbénoïdaux & maxillaires. Le nez n’eft-
donc pas la feule fource de cette mucofité ; ' elle coule
aufli des fix finus , dont on vient de parler , qui commua
niquent avec les narines. Cette humeur fert à huméder
les nerfs olfadoires qui s’épanouilfentfur la membrane
pituitaire du nez , principalement fur cette portibnqüi
recouvre les cellules de l’os ethmoïde, St à les empêcher
d’être. defTéchés par l’air qui y paffe continuellement; ce
qui offenferoit l’odorat. Si elle étoit trop abondante ,
"ou trop épailfe , & qu’elle relâchât , ou qu’elle couvrît
trop les mammelons nerveux , l’odorat en feroit pa¬
reillement émouffé ;• lés particules volatiles •qui émanent
des corps odoriférenrs ne fàuroient les ébranler. Son
ufage eft encore de retenir les corpufcules des corps odô-
riférents , afin qu’ils purifent faire leurs imprelïïons fur
l’organe de l’odorat : èlle- arrêté aufli dans l’infpitation.
D, de Glu Tome IL' Q
&Ï0 M O R
les vapeurs & les exhalations âcres qui Feraient nuifibles
aux poumons j mais en même tems elle met à cou.
vert , par là vifcofîté , les nerfs olfactifs contre leur acri«
xnonie.
La mucofité coule en grande quantité quand on eft
enrhumé , parce que l’orfqu’on eft faifi de froid , les
vaiffeaux qui fe répandent au-dehors de la tête , font fort
xefferrés. La transpiration y ceife : ainfi la matière qui
coule dans les vaiffeaux qui vont à la tête , eft obligée
de fe porter en plus grande quantité vers le nez Alors
il arrive une petite inflammation à la membrane pitui¬
taire : la quantité de fang , le gonflement des vaif-
fëaux , font que l’humeur le filtre en plus grande quan¬
tité. ■
Lorfqu’on attife par le nez des poudres fternutatoi-
tes, ou quelque choie d’âcre, cette humeur coule auiD.
plus abondamment pat l’irritation que fouffre la mem¬
brane pituitaire. Quand on s’expole à un air froid , ou a
un vent de nord en hiver , les glandes de cette mem¬
brane fe trouvant comprimées , verfent aflez copieufe-
ment la mucofité qu’elles filtrent ; mais comme leurs
tuyaux excrétoires font refferrés par le froid , cette hu¬
meur ne peut être qu’aqueufe , fubtile , limpide. C’eft
ce qu’on appelle la roupie qui coule goutte à goutte de
l’ extrémité du nez.
La chaleur excefîïve caufe un écoulement dans le nez,’
parce que les parties externes de la tête ayant été fort
raréfiées par la chaleur, le fâng s’y porte plus abon.
dammént , & engorge les vaiffeaux. Cet engorgement
forme un obftacle au fang qui fuit , & qui fe trouve
alors obligé de fe jetter en plus grande quantité dans les
artères de la membrane pituitaire ; mais il faut remar¬
quer que cet écoulement arrive , fur-tout fi l’on fe dé¬
couvre la tête dans un lieu froid, quand on a chaud.
Alors lé refferrement fubit qui furvient dans les vaiffeaux
pleins ,' les engorge davantage, 8c le fang arrêté d’un
côté fe jette plus abondamment dans un autre.
Dès que l’écoulement celle , on ne peut fe moucher
qu’âyeç difficulté. Cela vient de ce que les membranes
Mot? m
qui te font fort gonflées durant cet écoulement, retien*
lient dans leurs détours la mucofité , lorfqu’elle ne coulé
plus en fi grande quantité. Durant ce tems-là , la partie
aqueufe s’en exhale , & il refte une matière épaili'e qu|
bouche le nez quand elle defeend.
Quand nous éternuons , il coule plus de mhcôfîtê
de la membrane pituitaire : il faut d’abord attribuer cela:
à la càufe dont nous venons de parler. Enfuite il faut
remarquer que les nerfs qui fervent à Finfpiration , ayant
été agités , ils agitent à leur tour tous ceux qui les
àvoient agités , e’eft-à-dire, ceux qui fe répandent dans la
membrane pituitaire, & avec lefquels ils communiquent.
Cette agitation étrangle les vailTeaux de cette membra¬
ne , & en exprime la mucofité. Enfin l’humeur exprimée
étant defcendue , l’air qui fort avec impétuofîté dans
l’expiration , enleve ce qu’il en rencontre dans fon
chemin. '
On fait d’ailleurs que l’éternuement efl: un mdüve*
ment fubit & convulfif des mufcles qui fervent à l’expi*
ration, dans lequel l’air, après une grande infpiràtioti
commencée & un peu fufpendue , efl; chaffé tout d’uti
coup & avec violence par le nez & par la bouché; La
caufede l’éternuement eft une irritation faite fur la mem¬
brane pituitaire , & communiquée au diaphragme & aux
âutres mufcles de la relpiration par le moyen du nerf in*
tercoftal.
MOTEURS DES YEUX , OU MOTEURS INTER¬
NES. (les nerfs) Ce font ces nerfs qui forment la troi*
fieme paire des nerfs cérébraux ; ils prennent leur ori*
gine immédiatement devant le bord antérieur de la pro¬
tubérance annulaire. Chacun d’eux perce la dure-mère ,
derrière l’apophyfe poftérieure de la fellé du Turc , pâlie
enfuite le long des finus caverneux j à côté de là coui-
bure de la carotide , & va gagner la fehte orbitaire fu*
périeure , par laquelle il s’infinüé dans l’orbite. Là il fa
divife en quatre branches: une fupérieUfe , qui fe jette
dans le müfcle droit fupérieuf du globe dé l’œil 8c
donné tin rameau pour- le mufcle relcveur de la pau*
picre fupéikure : une interne j . qui va au mufcle addus»
IIS MOT
teur de l’œil : une inférieure , qui eft la trôifîeme, s’en,
gage dans le mufcle abbailfeur de l’œil : & la quatrième
plus longue fe dilperfe dans le mufcle oblique ,. infé¬
rieur de l’œil ; outre ces quatre branches , il y en a une
petite , très-courte , qui naît le plus fouvent du com¬
mencement de la brânche du mufcle oblique , inférieur :
elle forme d’abord un petit ganglion, qui porte le nom
de lenticulaire , & jette plulteurs filets très-déliés autour
du nerf optique.
Les filets du ganglion percent la fclérotique , fe glif-
fent entre elle & la membrane choroïde jufqu’à l’iris, :
& là ils fe diftribuent par des ramifications très-fines. Le
petit ganglion lenticulaire produit outre cela quantité
d’autres petits fils nerveux , qui ont communication avec
le rameau, nafàl du nerf orbitaire.
Moteurs externes, (nerfs) Ces nerfs forment la fixieme
paire cérébrale. M Winflow leur a donné le nom de,
moteurs externes , à caule de leur ufage s ils font me¬
nus , mais cependant un peu plus gros que ceux de la.
quatrième paire 5 ils îraiffent de la partie inférieure de
l’éminence annulaire ; ils s’avancent enfuite , & s'enga¬
gent dans la dure-mere , derrière la fymphyfe de l’os
occipital un peu latéralement, & à côté de l’artère caro¬
tide , vers le fond de la felle fphénoïdale , adhérent à:
l’artère , & communiquent avec la cinquième paire par
un ou deux rameaux très-courts. Immédiatement après
cette communication , la fixieme paire donne naiflanceà
un filet 11er ve u xqp’ on regarde communément pour l’ori¬
gine. du nerf interçoftal. La fixieme paire va enfuite
palier par la .fente;. fphénoïdale , pour fe diftribuer au
mufcle abducteur du .globe de l’œil. M. "Wrnflow af-
fure avoir vu le nerf en queftion réellement double &
fendu en deux avant fon engagement dans la dure-mere,
& M. Rhuifch dit avoir vu la fixieme paire fortir du côté
droit du crâne j>ar.deux endroits différens. .
MOTTE. Qn donne ce. nom à une, éminence que l’on
remarque fur la fymphyfe du pubis dans les femmes , au-
delfus. de la? commilfure fupérieure des grandes levres,
des parties génitales externes.. Dans les hommes , on lui
donné le nom iapeni!. Voyez Mont de yénus.
MUS Ï13
MOUCHETURES. Scarifications légères, quinepaf
fient pas le tiffu de la peau. Voyez Scarification.
MOUSSE* Bandage', moufle ou obtus. Y. Bandage.
MOUSTACHE. C’eft cette petite follette verticale ,
qui fe remarque au- deffous delà cloifon du riez, au.
defl'us de la levre fupérieure : elle fe termine par en bas
•.ordinairement par un tettin qui pare la levre fupérieure:
elle donne de la grâce à la bouche , & fert à détourner
la morve qui, fans -elle , tomberait 'plus àifément dans
la bouche.
MOUVEMENT. Ori diftingue dans l’homme deux
fortes de mouvemens : l’un eft libre & volontaire ,
l’autre eft tonique , & ne dépend nullement de la vo¬
lonté. Le premier convient aux dirférens mufcles , & aux
membres que l’ame meut à fon gré : le fécond eft propre à
toutes les parties animées. Tels font les mouvemens du
.coeur & des artères ; celui de contraction , à l’occafion
de quelque irritation; le tonique qui fubfîfte toujours.
On peut encore ranger dans cette dernière clafle de mou¬
vement, le machinal ou automatique, par lequel l’hom¬
me porte la main à l’endroit ou il fent du mal , &
grate le lieu qui lui démange , &c.
MUCILAGINEUSES. ( glandes ) Corps glanduleux ,
qui fe trouvent par paquet dans les cavités des articu¬
lations & dans leurs environs ; elles filtrent la fynovie •
qui eft une humeur mucilagineufe , d’où elles ont tiré
leur nom.
MUCOSITE’. Subftarice vifqueufe , gluante & douce,
qui file quand elle torribe , & fe durcit à l’évaporation.
Voyez Mucus & Morve.
MUSCLE. Le mufcle eft une partie organique, com¬
parée prinçipalemeütde fibres charnues , & que la- nature
a deftinée a exécuter les mouvemens difietens du corps.
Les Anciens comparoient un mufcle à un rat écorché,.
& le terme que les Grecs emploient pour lignifier cette
partie , veut dire petit rat. Ori ri confervé la' même lig¬
nification en latin & en françois ; c’eft pourquoi on dif-
tingue daps le mufcle , la tête , le ventre , O la queue.
La tête droit la partie fupérieure, qui eft ordinairement
4*4 . M Ü S
aponévrotîque ou' tendineufe : le ventre fai fait la partie
indienne, & eft toute charnue : la queue étroit l’inféi
rieure, qui forme communément un tendon 04 une apo,
névrofe, Chez les modernes Angtonfiftes , on trouve
différons noms , qui expriment la même çhofe que ceuï
que nous venons dç citer,, ÿar exemple , on donne à
la tête du mufçle le nom de point fixe , d'origine , de
principe, &• très-mal- à-prô pés . de pçint d’appui :: à la
queue , ceux d’infertion , de point mobile , de fin , du
mufçle. Mais il h’eft pas raifonnable qu’un mufcle étant
attaché également à deux os, , l’on appelle infection ,
point mobile , &ç. plutôt une extrémité que l'autre,
jD’ ailleurs les points d’attaches, étant toujours également
tirés l’ttn Vers l’autre , il eft abfurde de déterminer pour
mobile l’un plutôt que l’autre. Les Sphinâers font tel¬
lement çonftruits , qu’on ne peut diftinguer en eux le
joint d’infertion , ni le ventre , ni les extrémités:: ce¬
pendant il eft clair que lé fphin&er de l’anus , par exem¬
ple , mern & rapproche toutes les parties, auxquellesil
çft attaché.
Les. mufcles s’attachent à différentes parties du corps.
En général, les os leur fervent de point fixe; mais cela
n’empêçhe pas que lesligamens , les capfules articulaires, j
les aponévrofes des autres mufcles , &c. ne fixent beau- |
coup de ççs parties. Il y en a qui fe fixent mutuel- 1
lement.
En général , o.n divife les mufcles en fîmples & en '
çompojes, Les. mufcles fîmples font ceux qui n’ont qu’un ;
ventre, dont les fibres font régulièrement difp.ofées dans !
un même ordre , 8c aboutiflent par chaque bouta un j
feui tendon : les mufcles çomp.ofés font ceux qui réful. j
tenç de l’afiemblage de plufieuts mufcles (impies, ou,
ce qui revient à-peu-près au même , ce font ceux- dont
la portion charnue a pfuheurs rangs de fibres , ctifpofées I
dans des fens différent , & qui fe terminent par des ten¬
dons diftingués. Tels font les. penniformés , les. b.iveutres
ou digafttiques , & c : mais, les .fîmples. , comme les com-
pofés , prennent différens noms par rapport à- leur fi-
Site , à leurs ufages , & à quelques autres cirçonftances,
ç44 ceux que l’on nomme triangulaires, quatre? ,
M U S
fcalènes, rhomboïdes , grands , petits , fupérieurs, in¬
férieurs , &c. les releveurs . les abbaiffeurs , Sic. il y a
dé plus des mufcles qui modèrent le mouvement, Si il
y en a qui le dirigent.
Le mufcle à l’intérieur eft compofé de fibres ramaflees
par petits paquets , qui font unis entre eux par un tiflu
cellulaire , très -fin, dans lequel on voit pénétrer les
nerfs & les vaifleaux faaguins du mufcle. Ces fibres elles-
mêmes font liées enfemble par un tilTu cellulaire , en¬
core plus fin que le premier : elles font , comme le
mufcle entier, charnues dans le milieu, Si tendineufes
à leurs extrémités : or , l’affemblage de tofts ces paquets
elb enveloppé d’un tiflu cellulaire , qui communique'
avec celui qui unit St les faifceaux de fibres , St les fi¬
bres elles-mêmes. Ce tiflu eft connu fous le nom de
membrane propre du mufcle : ce tiflu s’étend d’un muf¬
cle à l’autre , St forme véritablement comme une mem¬
brane commune, dans laquelle font placés les mufcles,
& même les fibres qui compofent les mufcles.
Quant à la ftruâure propre de la fibre mufculaire
il n’eftpas aifé de la déterminer au jufte. Ce qu’il y a
de certain à cet égard, c’eft 1°. que chaque fibie rouge
peut encore être divifee en pluiieurs petits filamens d’une
excefiive finefFe : a0, que fi l’on examine au micro, fcope
la fibre rouge. , St la fibre tendineüfe, toutes deuxpa-
roiflent torfes ; mais la derniere , bien moins que la
première : 30. enfin M. Rhuifch a démontré par fes in-
jedions , un réfeau de vaiffeaux artériels qui , non-feu¬
lement fe répand à la furfàce delà fibre, maisencorela
pénétre , St s’y perd.
Tout ce qu’on a avancé de plus que cela paroît eon-
jeélure , St de ces conjectures les Anciens ont propofé
la plus probable. Ils penfoient que la fibre mufculaire à
l’intérieur étoit une fubftance tomenteufe , plus ou moins
imbibée de fang : les Modernes ont fubftîtué à eette fubf
tance des véncules , qui communiquent les unes dans les
autres , d’une maniéré qui n’eft perceptible que par les
efFets. Mais ce qu’il y a encore de furprenant St de
vrai , c’eft que quand , après avoir injedê les artères
a 16 MUS
d’un mufcle ; on s’obftine à èn fuivte avec attention;
jufqu’aux moindres ramifications , il femble que le muf¬
cle n’eft qu’un compofé de vaiffeaux artériels : quand ,
d’un autre côté , on dilféque un nerf, & que l’on s’atta¬
che à développer toute fa diftribution , on trouve que'
la malîe mufculaire n’eft autre chofe que le nerf divifé
& fubdivifé à l’infini.
L’aâion d’un mufcle s’appelle contraâion , & cette
contraâion n’a lieu que dans la partie charnue, où
ventre du mufcle. De plus , à l’occafion de i’aâion des
mufcles , on fait plufieurs queftions différentes , qui peu¬
vent fe réduire à celles-ci.
On demande 1°. dans quel état un mufcle eft-
ïl ordinairement ? Plufieurs prétendent qu’il eft dans
une contraâion continuelle , & difent qu’un mufcle'
coupé tranfverfalement fe retire ; que dans la paralyfîe ,
par exemple, où un des mufcles de la bouche|eft pa¬
ralytique , les ant agoni flei n’ayant plus rien qui les re¬
tienne , fe contraâent & fe retirent ; mais on répond
que cela n’àrrive que par la force élaftique , & non par
l’aâion mufculaire ; puifque , après la mort où cette
action mufculaire n’a plus lieu , fi on coupe un mufcle
tranfverfàlement , les parties du mufcle ne manquent ja¬
mais de fé retirer , & de fe contraâer.
On demande 2.°. de combien un mufcle peut-il fe
raccourcir en fe contraâant ? On répond qu’en général
un mufcle fe contraâe plus ou moins , fuivant que ces
fibres charnues font plus ou moins longues. Ce qu'il y
a de certain , c’eft- qu’un mufcle , en fe contraâant for¬
tement, raccourcit un peu plus d’un quart de la longueur
de fes fibres charnues; mais cela ne va pas au tiers,
comme quelques Auteurs le veulent. Il n’en eft pas de
même pour juger de fa force ; car elle n’augmente pas
fuivant la longueur , mais feulement fuivant la quantité
_des fibres. En effet, il eft démontré qu’un fil élaftique
d’un pouce de long , ne foutiendra pas un poids moins
confidérable , qu’un fil dont la longueur eft d’un pied.
On demande 30. la force élaftique peut - elle con¬
traâer un mufcle d’une quantité plus confidérable qué
l’aâion mufculaire ? On répond qu’un mufcle fe con-
MUS 2.17
ttaéfè beaucoup plus par l’aftion mufculaire que par la
force élaftique. Car fi , après avoir coupé un mufcle , il
fe contracte de deux pouces par l’aélion élaftique, &
que je faffe agir la force mufculaire , ce que l’on fait
en pinçant cette partie contractée , alors le mufcle fe
contractera encore d’un pouce de plus qu’il ne l’étoit ,
parlafîmple élafticité de ce mufcle; donc la force mus¬
culaire contracte davantage un mufcle , que fa force
élaftiqtre ; ou , ce qui revient au même , un mufcle
porté au dernier degré de contraction mufculaire , eft
beaucoup plus court qu’un mufcle porté au dernier de¬
gré de contraction élaftique.
On demandé 40. fur quoi dojt-on régler la force
d’un mufcle , & quelle proportion fuit cette même
force ? On répond qu’elle fe réglé fur différens chefs.
Premièrement , elle eft proportionnée à la groffeur & à
là quantité , ou au nombre des fibres charnues , de
façon que deux mufdes placés parallèlement , &dont les
.fibres font égales en groffeur & en quantité, font de
force égale. Si , au contraire , de deuxmufcles , les fibres
de l’un font une fois moins grofles , ou en une quantité
une fois moindre que les fibres de l’autre , alors ce der¬
nier fera une fois plus fort que le premier. En effet ,
l’expérience nous prouve qu’une corde, dontlagrofleur
eft double d’une autre , porte un poids double.
Secondement , la force des mufcles eft proportionnée
à la tenfîon des fibres charnues. Par exemple , de deux
perfonnes qui feront, l’une d’une conftitution fanguine,
& l’autre d’une conftitution molle ; alors' la force du /
mufcle eft plus confidérable dans la première que dans
la fécondé perfonne , parce que fes parties font plus ten¬
dues que dans l’autre.
Troifiémement , la forcé des mufcles eft déterminée
par l’intenfité de la caufe déterminante , puifque tout
homme' peut augmenter la force contra&ile des ftéchif-
feurs, ou des extenfeurs de fon bras à fa volonté, qui
en- eft la caufe déterminante.
Quatrièmement, enfin elle eft relative à la conftitution
générale des fibres , comme à la quantité d’efprit ani¬
mal qui régné dans le corps.
ilg MUS
On demande 5». avec quelle force un mufcle peut-il
fe contracter , ou , ce qui revient au même , quelle ell
la force abfolue d’un mufcle ?
Pour répondre à cette queftion , il eft bon de dire
auparavant que la force de la puilfance fe tire de la lon¬
gueur du levier de la réfiftance , comparée avec la lon¬
gueur du levier de la puifîance , de façon que fi le bras
du levier de la réfiftance eft égal à celui du levier de
la puiffance , le tout fêta équilibre : par exemple, fi
je veux favoir avec quelle force agit une corde qui tient
en équilibre un poids de dix livres , je dis que le levier
de la puifiance étant égal à celui de la réfiftance , la
puilfance eft de dix livres. Il en eft de même de la
force du mufcle.
On demande 6°. dans un mufcle large , une partie
de ce mufcle peut-elle agir fans l’autre?
On répond affirmativement : par exemple , dans le
deltoïde la partie antérieure de ce mufcle peut fe con-
traéler quand une perfonnc porte fon bras en avant ,
tandis que la partie poftérieure eft relâchée.
MUSCULAIRE. Se dit de tout ce qui concerne les
mufcles , foit mouvement , foit artère ou veine , foit
nerf.
Mufculaire. (mouvement) Quelle eft la eaufe &le
principe.de ce mouvement? C’eft ce qu’on ne peut ex¬
pliquer que très-difficilement.
On peut admettre deux caufes : les unes font efficien¬
tes , les autres déterminantes. Les caufes efficientes ont
donné lieu à plufieurs hypothèfes : ce qu’il y a de cer¬
tain , c’eft que les caufes émanent du cerveau & du
cervelet , & fe tfanfinettent aux mufcles par le moyen
des nerfs. Si on lie , ou fi on coupe le nerf qui va
dans une partie , & qu’il foit feul , l’action tonique le
faction mufculaire y celîent fur le champ ; mais fi le
nerf n’eft pas feul , il n’y a qu’une fimple diminution de
mouvement , ou qu’un engourdiffement.
Plufieurs Phyfiologiftes ont expliqué de quelle façon
s’exécute l’action mufculaire à l’aide des efprits ani¬
maux. La principale preuye que l’on donne de l’exifj
MUS 2.19
teiice des efprits , eft l’expérience de Borelli. Si on lie
le nerf diaphragmatique , aullïrôr le mouvement du dia¬
phragme celle. Si vous voulez le rétablir , il faut preffer
le nerf entre les deux doigts , depuis la ligature jufqu’au
diaphragme , d’où l’on conclud avec affez de vraifem-
blancc , que les efprits animaux exiftent , & qu’ils font
un liquide très-fubtil , renfermé dans le nerf, que Bo-
relli regarde comme compofé d’une infinité de petits
canaux.
Plufieurs prétendent encore que le fang a auffi part
dans la produétion du mouvement mufculaire. On rap¬
porte , pour le prouver, l’expérience de Stenon. Ouvrez
un animal, liez-lui l’aorte au-deflus des èmulgentes ,
alors les extrémités inférieures deviennent paralytiques.
De-là on conclud que le fang eft nécessaire dans une
partie pour le mouvement mufculaire.
La caufe déterminante eft celle qui détermine le fluide
snerveux à couler dans les nerfs , pour produire le mou¬
vement mufculaire. L’influx du liquide animal dépend ,
félon M. Freind , des vibrations 5 c’eft ce qui arrive à
Pair dans le fon , qui fuppofe un mouvement de vibra¬
tion dans les folides , qui pouffe l’air : ainfi l’influx du
liquide animal eft un mouvement emprunté , puifqu’il
dépend de celui des folides. Pour lç prouver, dit M,
Freind, j’ai fait plufieurs expériences , par lefquelles j’ai
toujours remarqué que l’ébranlement des folides, eft tou¬
jours néceffairement le mouvement du liquide animal.
Si on confulte tous les phénomènes de la nature , qui
tendent à produire des convulfions , on remarque que
cela n’arrive que par le moyen des vibrations & des irri¬
tations dans les nerfs : fans les vibrations on ne peut ex¬
pliquer une infinité de phénomènes, qu’où remarque
dans plufieurs maladies.
Bans toutes les opérations du corps , il y a ordinai¬
rement une fiicceffion de caufes : la première eft l’ébran,
lement des nerfs : la fécondé eft l’ondulation du li¬
quide animal : la troifieme eft l’influx de ce liquide ani¬
mal dans les nerfs.
Pour expliquer la contraéUon des mufçles , plufieurs
0,2,0 MUS
ont prétendu que les fibres étoient coœpofées de vé'li.
cules rhomboïdnles , dont le grand diamètre étoit aa
fens de la longueur , & le petit au fens de la largeur;
de façon que s’il furvient quelque caufe qui , en éten¬
dant le côté , change les diagonales , le mufcle fera
obligé de fe contraâer , ou de fe raccourcir. D’autres
ont dit que les vélicules étoient ovalaires. Cela pofé,
comme l’on fait que la contraâion des mufcles vient de
l’influx du liquide animal, qui coule dans les vélicules,
les nerfs étant fuppofés s’y ouvrir , la caufe qui porte le
liquide à entrer , l’oblige à agir fur route la circon¬
férence dès-parois des vélicules , & à éloigner les côtés
du centré en changeant les diamètres , comme on le
voit dans une veflie que l’on diftend par le vent. LeWe-
noecK a vu des efpaces dans les fibres , & Cowper af-
furc y avoir pouffé du Mercure : ainli la contraction des
mufcles vient du raccourciflement des cellules rkom-
boïdales.
En génépi , il eft vrai de dire qu’on ne peut gueres
expliquer l’action des : mufcles , fans admettre la trufion
des efprits animaux dans les vélicules ; par le moyen
des nerfs , & par l’écartement des parois de ces mêmes
vélicules , pour la contraction des fibres. Cette opinion
eft la plus fuivie Sc la plus fimpie., Cependant il eft dif¬
ficile de prouver que la feule force trufive puiffe pro¬
duire d’aufli fortes contractions que celle des mufcles;
c’eft pourquoi ôn peut admettre avec la trufion ,1’ex-
plolion des elprits animaux, caufée par la chaleur de
la circulation.
Dans le mouvement mufculairé , i°. les fibres char¬
nues font plus bandées & plus tendues. 2.0. Le mufcle
durcit, & fes fibres fe ferrent les unes contre les au¬
tres, Le mufcle pâlit en fe contraétant. 40. On voit
dans la contraâion que le volume du mufele change:
les uns prétendent qu’il diminue, les autres qu’il aug¬
mente. Ceux qui veulent qu’il diminue , fe fondent fur
l’ expérience de Gliffon qui , ay ant- mis fon bras dans un
vaifl'eau plein d’eau , obferva que , pendant qu’ilyeut
: fes mufcles: , l’eau diminua pendant la contraâion , d’où
MUS 22.1
il conclud que le volume du mufcle diminuoit pendant
îa contraction. Boyle conclud que l’expérience de Glii-
fon prouve bien que le volume du bras diminue dans la
contraélion , mais non pas que le volume du mufcle di¬
minue.
Ceux qui prétendent que le volume du mufcle
augmente dans la contraction , fe fondent fur ce que
les mufcles contraélés font beaucoup plus durs & plus
fermes au toucher ; & qu’après avoir lié une partie , on
fent bien mieux la ligature dans la contraction , que
dans le relâchement.
Ceux qui prétendent que le volume du mufcle aug¬
mente dans la contraélion , difent avec Borelli que le
cœur garde dans le tems de fa contraélion fon même vo¬
lume extérieur , & qu’il ne peut chafler le fang dans
les artères , qu’ autant que fes parois augmentent d’une
quantité égale à celle que le fang occupe dans fes ven¬
tricules.
Il paraît certain que dans la contraélion des mufcles;
la longueur diminue , fans que la grolleur augmente ,
au moins fenfiblement , Sc qu’il y a plufieurs circonf-
tances , où le mufcle perdant plus par fa grandeur qu’il
n’augmente par là grolTeur , perd fenfiblement de fon
volume.
Mujculaires. (artères.) Ce font deux branches confi-
dérabics , qui partent de l’artère crurale dans le trajet
de la cuilfe , principalement à fa partie fupérieure. De
ces deux branches, l’une qui eft allez remarquable,
te femble un petit tronc , s’appelle mufculaire externe :
elle fe porte à la partie externe de la cuille , & fe par¬
tage en bas en deux rameaux , dont l’un s’incline vers
le tronc de la crurale , l’autre continue.fon chemin plus
bas , & ils fe divifent tous deux vers le genou. en plu¬
fieurs rameaux. La fécondé, branche s’appelle mufcu¬
laire interne : elle forme proprement le tronc , & fe
porte tout le long de la partie interne de la cuilfe :
l’on a donné le nom de mufculaires à ces artères , parce
qu’elles diftribuent le fang aux mufcles qui fe trouvent
dans leur voifinage,_
aacL _ M Y 0
Les artères qui fe diftribuent de même aux mufcles
du bras, fe nomment auffi: mufculaires » Voyez Scapu¬
laires.
Les veines fe diftinguent comme les artères en interne
& en externe. En mufculaires du bras 8c en mufculai¬
res de la cuilfe , les mufculaires du bras font fupêâeures
ou inférieures ; celles-ci naifTcnt des endroits où les ar-
tères ont été fe diiïribuer , & rapportent le fang qu’elles
en ont reçu dans le lit des fouclâvieres ; celles de la
cuifl'e vont fe jetter dans la veine crurale.
MUSCULE. Ce mot fignifie petit mu fcle.
MUSCULEUX. Ce mot s’entend de deux façons : il
fe donne en général & en anatomie aux parties qui
concernent les mufcles i qui tiennent de la nature des
mufcles 5 mais il s’emploie auffi pour lignifier une conf-
titution charnue , forte & robufte.
MUSCULO - CUTANE’. Voyez Cutané externe à
l’article Cutané.
MUSEAU DE TANCHE. L’on donne ce nom à
l’orifice antérieur du col de la matrice , par la reiTem-
blance que l’on a cru trouver entre cette ouverture &
le bec d’une tanche. Voyez Matrice .
MUTILATION. Ce mot convient également aux
oreilles , aux narines & aux levres lorfqu’il y manque
quelque chofe. Le bec de lievre , par exemple , eft une
mutilation : on l’applique plus particuliérement à la fec.
tion & à l’amputation des parties génitales de l’homme.
MYDRIASE. Indifpofition de l’œil , qui Confite
dans une trop grande dilatation de la prunelle par fon
relâchement ; ce qui rend la vue obfcure , parce qu’il
entre trop de rayons de lumière dans l’œil : elle fe gué¬
rit aifément par l’application lente & graduée des colly¬
res aftringens.
MYLO. Ce terme fignifie marge : on donne ce nom
aux mufcles de la mâchoire inférieure , de la langue & de
l’os hyoïde , qui s’attachent au bord inférieur de l’os de
cette mâchoire : de - là les mylogloffes , les mylohyoï-
diens , &c.
MYOCEPHALON. Ëfpècede tumeur de l’œil , qui
M Y R 423
vepréfente îa tête d’une mouche. C’eft une efpéce de
proptofis. Voyez Proptojîs.
MYOLOGIE. Partie de la phylîologie , qui traite des
mufcles : après avoir examiné en général les propriétés
des mufcles , d’après l’infpeétion anatomique , la caufe
de leur mouvement : elle entre dans le particulier de
chaque mufcle du corps , auquel elle alhgne fon vrai
ufage , & fa force fpéciale.
MYOPE. Qui a la vue fort courte , qui ne voit les
objets que de fort près , St qui ne peut appercevoir ceux
qui font éloignés , quoique fort gros , à moins qu’il ne
fe ferve de_lunettes concaves.
MYOPIE. Courte vue , comme celle des Myopes : la
caufe de la myopie eft la trop grande convexité du
cryftallin , qui fait que les raïons vifuels font trop con-
vergens , c’efr-à-dire , qu’ils fe réunifient St fe raffem-
tdent , avant que de tomber fur la rétine.
MYOTOMIE. Partie de l’Anatomie, qui a pour
objet la dilfedion méthodique des mufcles du corps :
elle en examine la texture , l’arrangement des fibres ,
leur diredion , leurs attaches , Sic. pour en tirer des
conféquences jufies fur les fondions, la vie, lafanté fie
les maladies.
MYRMECIE. Efpéce de verrue , peu élevée , dont
la bafe eft large : elle naît le plus fouvent dans la pau¬
me de la main , Se fous la plante des pieds : elle fe
guérit comme les cors. Voyez Cor. Quand on la coupe,
on relient une douleur femblable à celle que caufe une
morfiire de fourmi ; St c’eft de-là que lui vient le nom
de myrmecie , ce qui lignifie /èz/zm/.
N.
NACELLE. Petite cavité figurée en efpéce de petit
bateau, laquelle fe trouve à l’extrémité du canal
de l’urètre. On l’appelle auffi folle naviculaire. Voyez
f/r'etre fit Fojjfé naviculaire.
2.2.4 NAT
NAPLES, (mal de) L’on a donné ce nom à la ma¬
ladie vénérienne , dans l’opinion où l’on étoit que les
François l’avoient apportée de Naples , quand ils firent
la conquête de ce Royaume , vers l’an 1494, fous
Charles VIII.
NARINES. Ce font les deux cavités du nez que le-
parent la cloilon du vomer: elles font tapiffées de la mem¬
brane pituitaire , 8c fort fenfibles. On remarque à leur
partie inférieure un cercle de poils , pour empêcher la
poufiïere de monter dans le fonds du nez , aulfi bien
que les infectes qui pourroient fe préfenter , &y
entrer.
NASAL. Se dit des parties qui appartiennent au nez,
dit en latin nnfus. 3
NASALE, (fofle) C’eft la cavité intérieure du riez:
elle effc faite par les apophyfes nafales des os maxillai- -
res , par les os propres du nez, par les os ''Üu palais,
8c par l’ethmoïde. C’eft elle qui compofe le nez interne,
& c’eft fur fes parois qu’eft attachée la membrane pi¬
tuitaire , organe Ipécial de l’odorat. Voyez Maxillai¬
res , Ethmoïde , <S* Os propres du neç.
Nafal. (nerf) C’eft la: fécondé branche que le nerf
ophtalmique jette à fon entrée dans l’orbite. Voyez Oph-
zalmique de TP'illis.
NASCALIES. Sorte de médicament utérin, qui fe
compofe de la même matière que lés peffaires , , mais
qui s’applique différemment. On reçoit les ingrédiens
dans du coton , ou du fin lin , & on les met en guife
de caraplafme à l’orifice du vagin. Les nafcalies convien¬
nent fur-tout aux filles auxquelles on interdit l’ufage
des peffaires. Voyez Pejfaires.
NATES. Mot latin V;£. qui veut dire f elfes. Ce font
deux petites éminences du cerveau qui avoifinent les
corps cannelés & les couches des nerfs optiques. M. I
-’Wïnflow- a changé le nom de ces tubercules, ainfique
celui de deux autres que l’on appel le/c/fer. Voyez Tejtes
Cs> Cerveau.
NATTA. Groffe tumeur charnue , .ou exçtoiffançe
dé chair femblable à celles des feffes , appeilées eri.latiu
notes ;
NE'P 11$
tintes-, d’où rient fûn nom. C’cft une efpéce de bron¬
chocèle , quoiqu’il y en ait qui prennent le natta pout
une groiîe loupe , qui vient fouvent au dos & aux épau¬
les. Voyez Loupe.
NATURE. Il y a peu de mots dont on falTe un ufage
suffi fréquent que celui-ci , & que l’on entende auffi
peu. Tantôt , on le prend pour lignifier le monde ,
tantôt pour l’auteur du monde , tantôt pour exprimer
le tempérament phyfique , tantôt pour la conftitution
morale , &c. il lerôit donc très-avantageux d’en fixer
l’idée î mais comment faire î Nous penfons qu’il faut
fe rapprocher le plus poffible de fon étymologie : .or ,
nature vient de naître ; par confisquent ce mot doit pro¬
prement lignifier ce que nous fommes. Dans la phyfi¬
que , le mot nature exprime donc ce qu’eft notre confi-
titution corporelle , indépendamment de tout accident,
telle que l’Etre Suprême l’a voulu fabriquer ; & dans
-le moral , la conftitution fpirituelle , telle qu’elle a été
ordonnée par le même Etre , indépendamment de tout
accident.
NATURELLES, {parties") On donne ce nom aux
parties génitales de l’un &; l’autre fexe. Voyez Gèni •
taies.
NAVICULAIRE. Qui a la forme d’un navire : on
donne ce nom à un des os du carpe , & à un de ceux
du tarfe , parce qu’on a trouvé qu’ils reffembloient à
un navire. Voyez Scaphoïde.
NECROSE. Voyez Sphac'ele. Ce mot tiré du grec
lignifie mortification. La partie fphacelée eft dite Etre
en nécrofe , parce qu’elle eft corrompue & privée dè
la vie.
NEPHRETIQUES. Remedes propres pourlesmaladies
desreins. Il y en a de deux fortes : les uns font émolliens&
adouciffans , comme les racines , feuilles & fleurs de
mauve , de guimauve , de confoude , les femences froi¬
des, celle de graine de lin, de pavot blanc, les tifan-
nes , les émulfions & les fyrops qu’on en prépare , l’eau
de poulet , l’huile d’amandes douces , &c. les autres
font apéritifs, attenuans & irritans. Tels font les cinq
D. de Ch. Tome II. P
aa6 sN. E R
-racines apéritives : la pariétaire., l’ononfs , la verge do.
rée - la racine de calcitrape , le bois néphrétique , le-fel
•de Glauber ,. l’arcanum duplicatum , .le nître ,. la téré¬
benthine , l’oignon , le vin blanc, & autres remedes
échaufians , qui ne doivent point le' donner quand les
reins font attaqués de. phlogofé , ou d’inflammation-
■ NEPHROTOMIE. Sedion du rein. Opération pat
laquelle on fait une. ouverture .au rein , pour en citer
une matière étrangère. L’on a cru pendant long-tems
.que cette opération était impraticable , vu que les plaies
:des. reins étoient cenfées. toutes mortelles. La perfualion
où l’on étoit , eu a fait beaucoup négliger la pratique-,
-il y a cependant quelques obfervations de cette opéra¬
tion pratiquée avec iuccés. M. Heifter en rapporte la
plupart , & confeille fortement de la faire dans les
.occafions où la nature l’indique : par. exemple, dans un
.calcul où la pierre feroit une tumeur au-dehors : dans
.un cas d’abfcès , où l’on reeonnoîtroit de même , tu¬
meur au-dehors. Il a guéri une plaie faite au rein, par
derrière , en moins de quatre femaines ; d’où il contlud
;avec raifon que toutes les plaies de cette partie , ne
-font pas mortelles ,.. comme on l’avoit. cru , du moins
celles qui étoient faites par derrière. Si on la faifoit,
il faudroit fe fêrvir d’un bilïouri qui eut . une; lame un
peu longue , parce qu’il faut couper beaucoup de muf-
cles, avant que . de parvenir au rein , & l’ou feroit la
fedion fuivant le trajet que la tumeur ofFriroit , & néan-
moins félon la 'diredion des fibres du rein., & fe donnant
-bien de garde de le porter, dans la cavité' du bas-ventre.
•La. fedion étant amfi faite méthodiquement, Ton et-
faieroit avec les doigts , ou des tenettes de tirer le cal-
cul ; ou, dans l’autre cas, le pusiluVroit, & on par.-
Teroit la plaie comme à l’ordinaire', c’eft--à-direi ifui-
rvant la méthode que l’on emploie dans le traitemént
-des plaies pénétrantes, du bas-ventre ; .Et par ce moyen
-on pourrait fauver la vie À fbn malade. Voyez Playe.
NERF. Pairie du corps humain , . qui reprélente un
cordon blanc, rond, quelquefois plo t, fibreux ou membra-
«eux , & qui tire Ton origine médiatement ou immé-
N E K. aa7
diatement du cerveau ; car tous les nerfs qui compofent
la machine , viennent ou du cerveau , ou du cervelet ,
jnoïennarit la moelle allongée , ou de la moelle épiniere,
qui en eft une continuation 5 ils en fortent en manière
de faifeeaux très-fimmétriquement arrangés par paires ,
& comme autant de troncs féparés qui fie divifent en-
fuite en branches , en rameaux & en filamens. Ceux
de la moelle allongée percent pour la plupart la bafe
du crâne ; ceux de la moelle épiniere paffent par les
ouvertures latérales de toutes les vertebres , & par les
grands trous antérieurs de l’os facrum.
On compte ordinairement dix paires de ceux qui naiC-
fentde la moelle allongée, & trente de ceux qui fortent
de la moelle épiniere. L’on appelle les premiers nerfs
cérébraux , ou paires cérébrales , & les derniers nerfs
•vertébraux , ors paires vertébrales. Celles-ci fe fubdivi-
fent en cervicales , eh dorjales , en lombaires & ea
facrées : il y a fept paires cervicales , douze dorfeles ,
cinq lombaires & cinq ou fix facrées. M. Heifter, &
d’autres Anatomiftes ne reconnoiffent que neuf paires
cérébrales , & comptent huit cervicales , mettant la
dixième cérébrale au nombre des vertébrales- Les An¬
ciens n’en admettoient que fept de nerfs cérébraux : la¬
voir , la deuxieme , ou nerfs optiques; la troilieme „
ou moteurs internés ; là cinquième , ou nerfstrijumaux;
laïixieme , ou nerfs moteurs externes ; la feptieme , ou
nerfs auditifs , la huitième , ou paire vague ; & la neu¬
vième dès modernes ; car ils ne regardoient pas les ol¬
factifs comme des nerfs , & crôioient que la dixième
jpaire appârtenoit à la moelle de l’épine. La quatrième,'
qui éft petite , étoit inconnue à la plupart, ou prife
par d’autres pour des branches d’autres paires.
Le tronc primitif de chaque nerf vertébral a ordinai¬
rement pour origine deux paquets plats de plusieurs fi¬
lets médullaiiës , un anterieur & un pofterieur. Ces
deux différens faifceaüx de chaque côté s’approchent Tua
de l’autre , & percent latéralement la production de la
dure-mere ; ils s'unifient aüflï-tôt après en formant une:
efpéce de nœud appeil i ganglion , qui produit enfin le
2.28 _ N E R
tronc : au relie , il n’y a point dans le corps animé de'
partie plus intéreflante que le nerf ; c’eft une fource de
phénomènes d’autant plus admirables , qu’il paroît
moins lufceptible d’aâion. C’eft des nerfs que dépend
la vie , & toute l’harmonie de la machine : de-là lesfens
& les idées , de-là les çonnoiffances & les voluptés. .
L’ufage des nerfs eft différent , fuivant la différence
de leur origine , de leurs divifions & de leur terminaj-
fon. En général , ceux qui partent du cerveau & abou-
tiffent aux mufcles , portent dans ces organes avec la
vie , la faculté de le contracter , & par conféquent,
femblent deftinés aux fonûions animales : ceux qui
prennent naiflance du cervelet , paroiffent plus partitu-
lierement deftinés aux fondions vitales : ceux de ia
moelle épiniere fe diftribuent aux mufcles des parties
. mufculeufes des extrémités. D’ailleurs on regarde les nerfs
comme des tuïaux deftinés à voiturer les elprits dans les
organes auxquels ils fe diftribuent , & à rapporter an
cerveau les imprelfions des objets extérieurs fur ces or¬
ganes.
•Si on lie unnerf, lafondion delà partie qui en dépendre
trouble , ou ceffe à inftant ; ily naît un engourdiffement
& une pefanteur , qui font bientôt fuivis de la paraly-
fie. Dans ce cas , le mouvement eft anéanti ; quelque¬
fois de la compreffion ou de Pobftrudion d’un nerf, il
réfulte une infenlibilité partielle ou totale , & toujours
les membres dont les nerfs font malades tremblent , fe
defféchent , & s’atrophient -, mais ces accidens différas
ne s’accompagnent pas afliduement. Souvent ils exiftent
l’un fans l’autre ; c’eft pourquoi beaucoup de Mcdécins
& de Philofophes fe font crus obligés d’admettre dans un
même nerf les trois propriétés différentes de nourrir les
parties , de leur donner la faculté de fe mouvoir , & la
• ienlîbilité ; mais d’autres ne fachant trop concilier ces
qualités dans une même partie , ont penfé mieux faire
de reconnoître trois efpéces de nerfs, dont lés unspor-
teroient la vie dans les parties , les autres la fenfibiîité,
& les autres le mouvement. Cependant, s’il n’cftpas
facile de démontrer poffibles dans un même nerf les trois
N E R 12.9
propriétés dont il s’agit , il n’eft pas plus aifé de démon¬
trer la différente entité des trois fortes de nerfs. On
les trouve tous d’une texture femblable s par- tout ce
font des filets homogènes , collés , pour ainfi dire , les
uns contre les autres , & enveloppés d’une gaine com¬
mune. On ignore l’ufage des ganglions , & l’on ne fait
ce qui fe paffe dans les plexus.
Un autre phénomène difficile à expliquer , eft l'hé¬
miplégie au côté oppofé à l’origine des nerfs malades :
le croifement des nerfs d’un côté , avec ceux de l’autre
qui fe remarque conftamment à l’origine des paires cé¬
rébrales , dans la fubftance médullaire , a paru à quel¬
ques-uns fuffire pour l’explication de ce phénomène ;
mais, dans d’autres fujets , il eft arrivé que, malgré ce
croifement , .l’hémiplégie s’eft rencontrée du même côté
que les nerfs affeéîés : voici d’autres phénomènes qui
dépendent des nerfs , & qu’on peut expliquer.
Quand les nerfs font coupés â demi , la douleur eft
plus confidérable que celle qu’on éprouve , quand ils
font coupés en entier. Cette différence vient de ce que
la douleur étant produite par le tiraillement des filets
nerveux lorfqu’on coupe à demi un nerf, la partie cou¬
pée fe retire , & ne fauroit fe retirer qu’elle ne tire
beaucoup les fibres nerveufes , auxquelles elle tient en¬
core : elle produira donc un déchirement continuel.
Ajoutez à tout cela que tout le nerf qui foutenoit au¬
paravant l’effort des parties auxquelles il s’attache , ne
foutient plus cet effort que par quelques filets. La ten-
fion & le déchirement doivent encore s’augmenter par-
-là , & voilà la caufe de cette grande douleur qu’on ref-
fent alors.
Un nerf coupé à demi , produit l’inflammation & les
eonvulfions. Lorfque le nerf a été coupé à demi , les
fibres reliantes font plus tirées : or , elles ne fauroient
être plus tirées que les tuïaux qu’elles forment , & les
vaiffeaux fanguins qui les accompagnent, ne fbient com¬
primés. Durant cette compreflion , le fuc nerveux s’ac¬
cumulera au-deffus de la partie déchirée : ce fuc ner¬
veux accumulé fera pouffe fortement dans les mufdeSj
&3Q _ N E R
par L’action des petites artères des nerfs qui , étant eom-
primées, battent plus fortement. L’inflammation fera
d’abord caufée par l’action de ces petites artères, parce
que la dure mere (membrane qui enveloppe tout le cer¬
veau) revêt les nerfs : cette inflammation pourra fe con¬
tinuer jufqu’au cerveau , où elle ira caufer le délire ;
enfin la comprefüon que les nerfs fouffriront dans l’in,
flammation , deviendra extraordinaire : la vie manquera
aux parties , & la gangrené furviendra. Cette inflam¬
mation , au relie , s’étend , à caufe des nerfs qui com¬
muniquent avec celui qui eft déchiré ; & par les tirail.
lemens de ces 'nerfs , il arrive qu’un grand nombre mê¬
me de gros vaiffeaux s’engorgent , ce qui augmente fin-
flammation.
Une grande inflammation agite extraordinairement
les nerfs. Cette forte agitation fait que le fuc nerveux
•y coule plus fortement & plus inégalement qu’aupara-
vant : ainfî les mufcles qui recevront leur aétion de ces
nerfs , doivent entrer en convuifïon : s’il fe forme à la
tête un .anévrifme , les battemens violens de l’artère ,
en comprimant le cerveau alternativement, envoye-
ront avec plus de force le fuc nerveux, dans les nerfs i
qui font auprès de cette artère gonflée. Ceux-ci le dit j
tribueront aux mufcles , qui , alors entreront en cou- ;
tradion.
NERVEUX. Qui a beaucoup de nerfs , qui tient de
la..nature des nerfs. Ce mot fe prend âuffi dans le lan¬
gage ordinaire pour mufculeux & fort, & dans le fi¬
guré pour i’ énergie & la roidcur.
Nerveux, (fuc) Fluide très-actif, très-fubtil , &pro.
bablemcnt tres-éîaftique , qui eft filtré par le cerveau, I
le cervelet , la moelle allongée & la moelle épiniere, i
pour être envoyé par. le moyen des nerfs , dans toutes
les parties du corps , & y porter la nourriture & ia :
force. Dans, les mufcles , il produit le mouvement vo-
lo.ntaire & involontaire. Voyez Mufcle^ Nerfs & Ef-
prjts animaux.
NERV1N. Qui eft bon pour les nerfs, qui eft pro-
pre à les fortifier.
NEZ i]t
NEVROLOGIE. Partie de PAnatoriite qui traite des
nerfs. Après avoir donné la defcription des nerfs en
général , elle entre dans; le particulier de leurs divifions,
& alligne à chacun leur nom , leur origine , leur fin &
leur ufage. Voyez Neurographie.
NEUROGRAPHIE. Ce mot eft compofé de deux:
termes grecs, dont l’un lignifie nerf, & l’autre def¬
cription : on le confond avec nevrologie -, cependant, à
parler ftriélement , il y a cette différence que la ne¬
vrologie lignifiant difcours fur les nerfs , ce mot ex¬
prime une partie de la Phyliologie , raridisque l’autre lig¬
nifiant defcription des nerfs , exprime elfeniiellement'
une partie d’ Anatomie. Nous penlons que cette derniers
acception convient mieux, & que l’on doit réferverle
terme de nevrologie pour la Phyliologie des nerfs , & ce¬
lui de neurographie pour leur defcription. Telle eft
l'excellente neurogrâphie de M. Vieuffens , intitulée
en latin Neurographia univerfalis.
. NEUROTOMIE. Partie de l’Anatomie qui traite de
de la d Election des nerfs. Pour faire une bonne néuro-
tomie , il faut fe procurer des enfans ; les plus jeunes
fujets font les meilleurs , parce que les nerfs font plus
gros chez eux, & plus ailés à difféquer.
NEZ. C’eft.Ia partie la plus faillante du vilage. 11 eft
fitué entre les deux yeux au-delïus de la bouche : on
y diftingue la racine , le dos , le dont- & les ailes. La
racine commence au bas du front entre les Iburcils. Le
dos eft la partie antérieure , & eft formé par l’union
des os propres du nez , & les apophifes montantes des
os de lapomette: le bout eft cartilagineux & mobile i
les ailes peuvent fe dilater & fe rétrécir. Ce font les
parties latérales de cet organe , & elles couvrent les -nari¬
nes : elles font formées par deux cartilages ronds , ou à
peu près ronds ,' qui s’adoffant mutuellement dans le
milieu de la cavité du nez , forment la cloifon qui pa-
roît en dehors , quand on regarde en haut.
Mèç-.( os propres du) C’eftle nom que l’on donne
à deux os: , dont la réunion forme la partie principale
du nez: faracinç & jfondos.
2.^2, N ® U
Leur figure eft celle d’un quairé allongé : leur partie
fupérieure eft épaifle , & cette épaill'eur diminue peu à
peu jufqu’au bord inférieur qui eft fort mince , inégal,
& reçoit les cartilages qui forment le refte du nez. La
face externe ou antérieure eft affez égale , & eft con¬
vexe : on y . obferve ordinairement un petit trou , qu’on
appelle nafal ; il eft fouvent vers fon bord interne i
quelquefois il y en a plufieurs : la face externe de ces
os eft un peu déprimée dans fon milieu , de forte que
leurs extrémités lont relevées. La face interne ou pos¬
térieure eft inégale fur-tout à fa partie fupérieure , &
un peu concave : ces deux os font articulés enfemble
fuivant leur longueur , & tout le long de leur articula¬
tion on obferve une petite cténelure , qui reçoit la lame
defeendante de l’os ethmoïde, pour former la cloifon I
des narines : cette crénelure eft formée par un petit re¬
bord , qui fe trouve tout le long de chacun de ces os, ;
à la partie qui doit s’articuler avec l’os du côté oppofé ; j
ils s’articulent par leur bord Supérieur avec l’apophyfe
nafale dé l’os coronal , latéralement avec les apopbyfes
nafales des os maxillaires , Sc comme nous l’avons déjà
dit , avec la lame defeendante de l’ethmoïde.
Dans les chutes , ou les coups violents fur le nez , fi |
«es os ne fe fragment pas , ils peuvent , en portant fur
l’os ethmoïde toute l’impreflion qu’ils ont reçue , cau-
fer au cerveau une commotion toujours dangereufe", &
fouvent funefte. Voyez Fratture.
NODUS. Tumeur dure & indolente , qui vient aux
jointures , aux ligamens , aux tendons. C’eft fouvent un
ïîmptome de verole ou de goutte ; mais on prend com¬
munément pour nodus de petites exoftoft*; , ou des tu¬
meurs en forme de petits nœuds , qui s’élèvent fur la
fuperficie des os , & la rendent inégale : tumeurs allez
ordinaires aux verolés & aux goutteux. Voyez E xofiofe.
N <EUD. Sorte de tumeur naturelle, qui fe ren¬
contre dans plufieurs parties du corps , & qui relfemble
à un nœud : telles font les grolFeurs qui fe rencontrent
dans toute la longueur du cordon ombilical , dans toute j
N O Y 13}
«elle des cheveux & des poils. Tels font les ganglions
des nerfs , &c.
Nœud. Tumeur. Voyez Nodus.
Nœud du Chirurgien. C’eft un nœud qu’on fait en
palfant deux fois le fil dans la même anfe ; il ferre
très-fortement , & ne fe relâche point , ce qui le rend,
très -propre aux vues que l’on fe propofe en l’em¬
ployant.
Nœud de la gorge. Eminence que l’on voit à la gor- ’
ge : elle eft très-faillante dans les perfonnes maigres ,
& beaucoup plus dans les hommes que dans les femmes.
C’eft ce qu’on appelle le morceau , ou la pomme d'Adam-,
elle eft formée par le cartilage thyroïde.
NOLIME TANGERE.T ermes latins qui lignifient
ne me touche pas. C’eft le nom qu’on donne aux cancers
du vifage , ou aux ulcères chancreux qui viennent au
nez j â la bouche , au menton , &c. qui font malins &
rongeans , qui s’irritent par les remedes , & avancent
la mort du malade. Voyez Cancer.
NOMBRIL. Nom que l’on donne à cette partie du
ventre qui relie après la feéfion du cordon ombilical :
c’eft une elpéce de trou borgne, au fond duquel on
trouve la cicatrice du cordon : on lui donne aulfi le
nom d’ombilic. On l’appelle nombril du mot nombre , par¬
ce qu’il eft la fuite du cordon ombilical , qni eft tout
noueux , & dont les nœuds , fuivant l’opinion des bon¬
nes femmes , déligne le nombre d’enfans que doit avoir
la mere.
■NÛUET. Petit morceau de linge dans lequel on en.
ferme quelque médicament, pour le contenir dans l’eau
dans laquelle- on le fait bouillir ou infufer.. On forme
une petite poche qu’on lie avec un peu de fil , pour
en fermer, l’ouverture , & on la met tremper dans la
liqueur deftinée au médicament-
NOURRICIER. (fuc) Lymphe mucilagineufe, tirée
des alimens , qui fert à réparer les pertes habituelles du
corps animé. V oyez Nutrition.
NOYAU MEDULLAIRE , OU CENTRE O VA».
z$4 N- U T
LE DE VIEUSSENS. Voyez Foute médullaire , eu
Cerveau.
NUQUE. La nuquédu cou ; c’eft la partie poftérieure
de Ja gorge , qui eft recouverte par la fomme des che¬
veux. Voyez Cou.
NUTRITION.. Mot tiré du latin, qui lignifie l’ac¬
tion de nourrir. : on donne ce nom en phylique , au
changement qui fe fait de l’aliment - en la fubftance du
corps nourri. Les différentes parties qui entrent dans la
compolïtion du corps , tant folides que liquides , ne
peuvent être dans un mouvement continuel , fans qu’il
s’en détache de petites particules qui fe dilfipent & s’é¬
vaporent , pour aïnfi dire , à chaque inftant. On verra
en lifant l’article de la tranfpiration , combien les per¬
tes que nous faifons par cette voie, font confidérables.
Ce ne font pas feulement les liquides qujrfe difiipént:
les parties folides s’ufent aufti infenfiblement , Toit en
s’étendant &fereflerrant continuellement, foit en éprou¬
vant le frottement des liquides qui les arrofent : il faut
donc qu’il fe faffeune réparation proportionnée aux
pertes que nous faifons ; fans cela le corps dépérit né-
ceffairement , comme on le voit dans les perfonnes.qui
portent le jeûne ;trop loin. Il eft aifé de comprendre :
comment le nouveau chyle formé des alimens que nous
prenons tous les jours , venant à paffer dans le fang ,
êi devenant fang lui-même , répare la perte de nos li¬
queurs ; mais , comment la perte des parties folides
peut-elle fe réparer ? Pour cela , il fuffit qu’il y ait dans
le fang , ou dans la lymphe , une matière propre à rem¬
plir les petits vuides que laiflent les particules qui
fe détachent & s’envolent , que cette matière prenne
la couleur & la conlïftanee de celle qui a été- empor¬
tée, & quelle s’attache -, comme eljè -, aux parties voi-
fines. Or la partie gluante & gélatineufe de' la lymphe ■
effpropre à cet ufage : les .-vaiffeaiix .lymphatiques qui
font répandus1 dans tout: le corps. ,:.laiffent échapper une . •
humeur , qui , par fa fluidité eft capable de-.s’infînuer -
dans les plus petits, vuides ; Reparla qualité vifqueufe;,
eft propre à s’attacher aux parties auxquelles elle tou«
NUT _ _ a3$
che. Le féjour de cette humeur lymphatique , joint au
mouvement & à la chaleur des parties environnantes ,
d'onne lieu à la diffipation de ce qu’il y a de plus féreiix ,
enforte que ce qui refte , acquiert une confîftance foli-
de. Mais comment , dira-t-on peut-être , la lymphe au¬
ra-t-elle allez de force pour foulever les parties , entre
lefquelles elle eft obligée de s’inlïnuer ? Et , fuppofé
qu’ellé s’y infînue, comment prendra-t-elle la nature
& la couleur de celles qu’elle doit remplacer ?
Quant à la première difficulté , nous répondrons que
le mouvement qui eft imprimé à la lymphe par la force
du cœur & des artères , la met en état de s’infinuer
dans les vuides que lailfent les parties qui s’envolent :
fa fluidité feule la rend propre à cet ufage. Pour en
faire mieux fentir la poffibilité , il fuffira de rapporter
quelques expériences analogues à ce méchanifme , &
qui préfentent des phénomènes bien plus extraordi¬
naires.
Si on fufpend un poids de deux ou trois cens livres à
une corde bien féche , & qu’on laiffe cette corde expo-
fée à un air humide, l’eau qui eft répandue dans l’air ,
s’infïnue par fa feule fluidité , entre les fils , dont la corde
eft compofée : elle gonfle la corde , & en la gonflant
la raccourcit , & par-là fouleve le poids qu’on y a fuf¬
pend u.
Qu’on enfonce un coin de bois fec dans la fente d’un,
rocher , & qu’enfuite on l’humeâe en l’arrofant ; Peau
entre dans les pores du bois , le gonfle , & le dift end au
point d’enlever une: maffe énorme de rocher. Tout le
monde fent facilement que la lymphe n’a pas de . fem-
blables réfiftances à vaincre , pour s’infinuer dans les
vuides & les interftices des parties qu’elle doit nourrir.
A l’égard de la fécondé difficulté , elle fe réfoût ai-..
fément , èn faifant réflexion que toutes les parties fo-
lides.de notre cotps ne font dans l’embrion qu’une ef-
péce de gelée , qui peu à pen acquiert le degré de con-
fiftance que nous leur voyons dans lé corps plus. avancé
en âge que ces mêmes parties, c’eft-à-dire -, les os
les cartilages, lesligamens , lesmufcles , les vaifleaux»
&3 6 NUT
fe réduifent en une matière gélatineufe par la difTolu-
tion. La couleur différente qu’on remarque dans les dif¬
férentes parties folides du corps , vient uniquement de
la quantité différente du fang qui remplit les vaifTeaux
qui les arrofent : les chairs qui font rouges , deviennent
blanches , quand on a enlevé le fang par des lotions réi¬
térées.
Ainfï , tout paroît concourir à prouver que la lym¬
phe feule eft le fuc nourricier qui entretient toutes les
parties : d’ailleurs cette idée s’accorde parfaitement avec
la fimplicité que nous remarquons dans tous les ouvra¬
ges de l’auteur de la nature qui , des principes les plus
(impies, fait en former des chofes. très - compofées , &
qui paroiffent très-différentes à nos yeux. L’expérience
de Vanhelmont nous prouve que l’eau de pluie feule
contient des principes fuffifàns pour fournir à la nour¬
riture des differentes parties d’un arbre : je veux dire
fes racines , fon écorce , fon bois , fes feuilles , &c. qui
femblent pourtant être affez hétérogènes entre elles. Ce
Phyfîcien planta une branche de faule dans une caiflc
remplie de terre : la caiffe étoit fermée par un couver¬
cle de fer percé de plufieurs trous : cette branche de
faule qui , lorsqu'elle avoir été plantée , ne pefoit que
cinq livres , devint en cinq ans de tems un arbre par¬
fait ? de la péfanteur de plus de cent foixante livres j
quoique la terre de la caifle n’eût perdu que quelques
onces de fon poids , & qu’on ne l’eut arrofée que de
l’eau de pluie.
Tout le monde connoît la maniéré de faire pouffer
des plantes & des fleurs dans des caraffes remplies d’eau ,
qu’on met fur la cheminée pendant l’hyver. L’eau de
pluie , ou le fuc de la terre fuflit non-feulement pour
nourrir une plante, mais même une infinité de plantes
différentes dans leurs efpéces. Pourquoi donc ne pour-
,foit-il pas fe trouver dans la lymphe feule , tout ce qui
etl néceffaire pour former & entretenir toutes les parties
du corps?
Si nous réparons plus que nous ne perdons , le corps
reçoit de l’accroiffement. Cela arrive dans l’enfance &
NUT a37
'dans la jeunefle , parce que le fuc- nourricier eft alors
fort abondant , & que les fibres molles & Toupies font
fufceptibles d’cxtenfion & d’allongement. Tant que la
réparation n’égale que la perte , il Te fait ce qu’on peut
appeller nutrition fimple. Nous ne croiffons, ni dé-
croiffons; c’eft ce qui s’obferve dans les adultes, en qui
les fibres ont acquis par la durée , Si par les ofcillations
réitérées , un degré de confiftance & de roideur , qui
ne leur permet plus de s’étendre & de s’agrandir. Mais
s’il arrive que nous perdions plus que nousneréparons,
le corps décroît néceffairement : c’eft ce qu’éprouvent
les vieillards ; les fibres en eux font plus deilëchées 5 el¬
les ont perdu leur première fouppleffe. Les petits vaif-
feaux fe refferrent , ils deviennent moins perméables :
il y en a même qui s’oblitèrent , ou dont la cavité fe
détruit ; c’eft alors qu’on remarque des rides qui vien¬
nent de la féçhereffe & du relîerrement des fibres. Les
lys & les rofes difparoilTent , parce que le fang & la
lymphe qui les produifoient , ne peuvent plus parvenir
jufques aux extrémités des vailfeaux capillaires de la
peau. C’eft par une fuite de ce même endurciffemenc
de toutes les parties , que la vivacité des fenfations eft
extrêmement diminuée dans la vieillefle. Les vieillards
n’entendent plus de fi loin , & les fons bas font entiè¬
rement perdus pour eux : leurs yeux n’apperçoivent plus
les objets fins & déliés , leur goût eft émoufle 5 les ali-
roens ne font plus qu’une imprelfion légère fur leur
langue , & . fur leur palais. Les odeurs n’en font pas
plus fur l’organe de l’odorat : le taâ eft affaibli > ils
ne diftiBguent qu’avec peine les inégalités d’un corps ,
parce que les fibres nerveufes font endurcies , & qu’il
leur faut des impreflions un peu fortes pour les ébran¬
ler. Ceux qui ont les fibres lâches , deviennent fort gras ,
parce que ces fibres n’ayant pas la force de pouffer
beaucoup de matière pour la tranfpiration , la matière
huileufe ne doit pas rentrer facilement dans les vaifi-
féaux , & fôn amas formera la graiffe.
Mais , fi les fibres font fortes , leur grand mouvez
ment pouffera beaucoup de fluides au-debors, & rs-
ajg N Y R
mènera la graiiïe dans les grandes routes de la circu-
lation. Dans les maladies aigues , il Turvient dans peu
de tems une maigreur extraordinaire : outre que la iiour-
riture qu’on prend eft peu abondante, & qu’il fe fait
une grande perte par les faignées& par les évacuations,
le grand mouvement & la chaleur qui accompagnent cés
maladies, rendent les Tels & lés huiles âcres. Alors la
matière nourriflante , trop divifée & mêlée avec l’eau ,
ne peut point s’appliquer : la graine même fe liquéfié,
-& s’échappe par divers couloirs. Les engbrgéméns des
gros vaifteaux bouchent les tuiaux capillaires qui por¬
tent la nourriture aux parties , où ils Te rendent. Pôiir
Tàerêté des fels & des huiles , elle éft prouvée par l’â-
■crêté qui Turvient à l’urine '& à la Talive , quand on
•jeûne.
Les phthifiques font maigres , parce que lés poumons
qui préparent la lymphe pour nourrir les parties , ne
Ÿorft plusieurs fonctions : au contraire ils y mêlent Une
matière purulente qui la déprave entièrement.
Quand on maigrit , il doit patoitre dés rides fur le
'corps , parce que quand lesparties -charnues diminuent
de volume , la peau U’ eft plus tendue : ainfi , par la for¬
ce de l’atmofphere , les parties de la peau font pouf-
Tées lés unes contre les autres , & en divers erifonce-
ïnens : de tout cela , il doit néceflàiremént réful'tér des
rides.
NYCTALGPIE. Maladie des yeux , dans laquelle
on voit mieux la nuit que le jour. Il y en a qui donnent
ce nom à la difficulté que i’on a de voir la nuit , Ou
lorfque le foleil eft couché & que la lumière diminue,
ou à la myopie ; mais ce feritnneut ne répond point à
î’étimolqgie , & eft contraire à f ufa'ge reçu.
KYMPHES. On les appelle quelquefois les ailes, ou
Jevres internés où petites de la vulve , parée 'qu’elles font
fo:us les grandes. M. ^inflOW les appelle crêtes du cli¬
toris. On dontfe ce nom à deux membranes fort épaifr
lés , placées aux deux bords de la partie fupérïeure de
la vulve , fous les grandes levres. Leur nom lcut vient
N Y M 2,39
3e ce qu’on a penfé que leur ufage étoit de diriger l’u¬
rine dans fon cours , & que l’on a comparé cette fonc¬
tion à celle que les Poètes donnoient autrefois aux nym¬
phes de préfider aux eaux : elles font compofées d’une
-îubftance fpongieufe , recouverte par la peau interne des
grandes levres ; on remarque dans cette fubftance un
grand nombre de grains glanduleux qui entrent dans
leur compofîtion : elles ont la forme d’une crête de coq:
elles s’étendent depuis le prépuce du clitoris , jufqu’aux
parties latérales du vagin : elles font beaucoup plus
faillantes à leur partie iupérieure , où elles repréfentcnt
une efpéce de pointe ; elles s’écartent en defcendant
-pour fe rapprocher un peu de leur partie inférieure. La
couleur des nymphes eft d’un rouge vermeil dans les jeu¬
nes filles; l’âge change cette couleur , & elles devien¬
nent flafques fur-tout dans les perfonnes, qui ont eu
des enfans.
Leur grandeur varie : l’une eft quelquefois plus grande
-que l’autre : communément elles font recouvertes par
les grandes levres , mais il y a des perfonnes en qui el¬
les palîent , au point que l’on eft obligé de les couper
pour prévenir la difformité & l’obftacle qu’elles appor¬
tent à l’ufage du mariage. Cette incommodité eft fort
commune en. Affrique, au point. qu’il y a des hommes
-qui n’ont d’autre métier que -de retrancher le fuperflu
de ces parties, & qui vont criant dans les rues , quiejl
-telle qui veut être coupée ? Il y a des Auteurs qui pré¬
tendent que ceci doit s'entendre du clitoris. Mauriceau,
-qui avoit fait cette opération, avertit de bien prendre
fes précautions pour prévenir l’hémorragie qui eft con-
-fidérable, & qui pourroit avoir dès-fuites fàcheufes.
Elles reçoivent le fang des artères 8c des veines hon-
•teufes , & leurs nerfs viennent des intercoftaux.
Leur ufage eft d’empêcher l’air d’entrer dans le vagin
-& dans l’urètre & dè diriger l’urine qui fort en fiflant
•dans les jeunes perfonnes en qui ces parties font fer-
NYMPHOTOMIE. Opération par laquelle 'on
retranche des nymphes , ce qui s’y trouve de fuperflu.
&40 O B L
On place la femme fur un lit à la renverfe ; & tenant
les grandes levres écartées, on prend une des nymphes,
dont on coupe avec des cifeaux ce qui excède la gran¬
deur ordinaire , ayant égard de preller labafe fermément
avec les doigts , ou de petites pinces ; puis on en fait au¬
tant à l’autre , obfervant de ne les pas couper trop près
de leurs racines , & de n’en pas plus ôter de l’une que
de l’autre. L’ufage des nymphes étant de donner par leur
extenfîon moïen à l’orifice externe de s’élargir dans les
accouchemens , il ne pourroit pas avoir lieu , fi ces par¬
ties étoient entièrement coupées; les cicatrices d’ailleurs
qui feroientà leur place, nefauroient prêter. On cou¬
vre après la feétion , ces parties d’un défenfif fur des plu-
maceaux , & on en procure la cicatrice. Les comprelfes
fénêtrées & le bandage en T , accommodé de façon à
ne point gêner l’écoulement de l’urine , ni la fortie des
excrémens , font mis en ufage dans le panfement.
O.
OBLIQUE externe ou defcendant du bas-ventre
ou grand oblique. C’eft le premier & le plus grand
de tous les mufcles du bas-ventre : on l’appelle exter¬
ne , parce qu’il recouvre tous les autres : on l’appelle
. oblique defcendant , à caufe de la direction de fes fi¬
bres , qui fe portent obliquement de haut en bas , &
de derrière en devant. Ce mufcle s’attache fupérieure-
.ment au bord inférieur & externe des trois dernieres
vraies côtes , & de toutes les faufles par autant de pe¬
tites bandelettes mufculaires , auxquelles on donne le
nom de digitations , parce qu’elles en rencontrent de
fcmblables qui appartiennent au mufcle dentelé anté¬
rieur , & au grand dorfal avec lefquelles elles s’entre¬
lacent , comme les’ doigts des deux mains jointes fc
croifent les -uns avec les autres. Ces digitations ne font
pas toutes également larges : celles du milieu le font
plus que les fupérieures 8c les inférieures.
Ce
O B L a4*
. Ce mufcle eft attaché inférieurement à-la Ievre ex¬
terne de la crête de l’os des îles , depufs la partie pos¬
térieure de fa tubérolîté , julqu’à fon épine antérieure
& fupérieure, depuis cette épine jufqu’au pubis , ce muf-
cle eft aponévrotique' , & les fibres de fon bord inférieur
fe ramaflent pour former un ligament tendineux, connu
fous le nom de ligament inguinal. Il eft renforcé par
des fibres aponévrotiques du fafcia-lata. L’aponévrofe du
mufcle oblique externe fe fend , & fe divife en deux
portions proche l’épine du pubis. C’eft à cet écartement
que l’on donne le nom d’ anneau des mufcles du bas-
ventre : cette dénomination eft impropre, puifqu’il n’eft
formé que par l’àponévrofe du feul oblique externe :
les autres mufcles ne defcendent pas fi bas , & leur
bord inférieur fe termine à la partie fupérieure de l’an¬
neau. Les deux bandes tendineufes du mufcle oblique
externe s’appellent les piliers de Panneau , parce qu’elles
forment les deux bords de cette ouverture : elles fe défi
féchent & s’endurciffent avec l’âge , ce qui rend les her¬
nies plus dangereufes dans les vieillards. Ces deux ban¬
des fe ramaflent au-deflous de l’anneau ; leurs fibres ,
ainfi ramalfées, fe portent en-dedans , traverfent la fÿm-
phyfe du pubis pardevant , St vont s’attacher au bas de
la partie large de cet os , du côté oppofé. En paflant
ainfi devant la fymphyfe , elles rencontrent celles du
côté oppofé , avec lefquelles elles fe croifent oblique¬
ment , & leurs fibres s’entrelacent : celles du pilier ex¬
térieur de l’anneau ne s’avancent pas fur la fymphyfe m
autant que celles du pilier antérieur, mais elles com¬
mencent à s’attacher dès la partie moïenne de cet os.
Toute la partie antérieure du mufcle oblique exter¬
ne eft aponévrotique , & fe termine à la ligne blanche.
Dans cet endroit, l’aponévrofe d’un côté fe croife , &
s’entr$9ée avec celle du côté oppofé , & c’eft cet en.
trelacement qui forme la ligne blanche. Tous les mufi-
cles du bas-ventre contribuent à fa formation par un
femblable entrelacement. La partie poftérieure, moïenne
dé ce mufcle regarde les vertèbres lombaires , & n’y eft
point attachée.
D. de Ch. Tome IL Q
3.4^ O B L
L’ufage dé ce tïiufcle, ainfi que dé tous ceux du bas-
ventre , eft de contenir tous les vifcères qu’il renferme,
d’aider à la flexion du corps en tirant la poitrine vers le
baffin ; il peut aufli , en certains cas , tirer le baflïn vers
la poitrine : un ufagé qui lui eft propre , eft de former
l’anneau du bas-ventre.
Oblique dune Oblique descendant du /zc£, Latéral
du ne\. On donne ces noms à un mufcle très-mince, pla¬
cé le long du piramidal , avec lequel la plupart des Ana-
tomiftes le confondent. Son extrémité fupérieure s’atta.
che a Papophÿfe nafale de l’os maxillaire , au-deflous
de fa connexion avec l’os frontal : deTlà il fe porte vers
le cartilage mobile -, qui forme l’aîle externe du nez ,
& s’y termine par une large_aponévrofe : il releve l’aîle
du nez. '
Oblique interne , ou afeendant du bas-ventre , ou
petit oblique. C’eft un mufcle large & mince , lïtué fous
l-’oblique externe , & fur le tranfverfe : il à à peu près
les mêmes attaches & la même étendue. Sa portion
charnue eft antérieure , & répond à la portion aponé-
vrotique de l’oblique externe qui la recouvre , & au
contraire fa portion aponévrotique éft recouverte par
la partie charnue du grand oblique , ce qui donne aux
parties externes du bas-ventre une épaifleur à peu près
égale. On a donné à ce mufcle le nom S oblique inter¬
ne , parce qu’il eft recouvert par le grand oblique; &
celui d’oblique afeendant -, parce que fes fibres charnues
inférieures montent un peu obliquement de derrière en
devant. La partie inférieure dé ce mufcle eft attachée à
l’extrémité antérieure de la crête de l’os des îles , à foii
épine antérieure & fupérieure , & au ligament de Fal-
lope , le long duquel fes fibres fe continuent jufqu’à
l’épine du pubis , & à la partie fupérieure de la fym-
phyfe de cet os. La partie fupérieure eft attachée par
autant de digitations au bord inférieur des cartilages de
toutes lts faulfes côtes , & à ceux des deux dernieres
vraies , jufqü’a l’extrémité du cartilage xiphoîde.
-La portion antérieure de ce mufcle forme une aponé»
vrofe compofée de deux lames qui s’écartent l’une de
OBL 543
l’autre , pour former une gaine dans laquelle les mufcles
droits font logés fuivant toute leur longueur, La lame
externe eft très-adhérente à l’aponévrofe de l’oblique
externe , & aux interfe&ions tendineufes que l’on re¬
marque à la furface des mufcles droits : la lame interne
au contraire eft fortement collée aux mufcles tranfverfes
qui font deffous. Lorfque cette aponévrofe eft parvenue
à la ligne blanche , fes fibres fe croifent & s’entrelacent
avec celles des mufcles obliques du côté oppofé , & fe
continuent fans interruption avec celles de l’oblique ex¬
terne de l’autre côté ; de forte que , fuivant M. Winilow
qui a fait le premier cette remarque , l’oblique interne
d’un côté , avec l’oblique externe du côté oppofé , peu¬
vent être confidérés comme un feul mufcle digaftrique ,
puifque leurs fibres ne fouffrent aucune interruption en
palîant par la ligne blanche. La partie poftérieure Sc
moïenne s’attache aux apophyfes tranfverfes des vertèbres
lombaires , avec le mufcle tranfverfe du bas-ventre. Ce
niufcle a les mêmes ufages que l’oblique externe , & les
autres mufcles du bas-ventre.
Oblique épineux. M. Lieutaud a donné ce nom aux
mufcles épineux du col & du dos qu’il a confidéré aveie
raifon comme un feul'imifcle. Voyez Epineux.
Obliques de C œil. On donne ce nom à deux mufcles
du globe de l’œil , à caufe de leur direction. L’un s’appelle
le grand ou le fupérieur , parce qu’il eft plus grand que
l’autre, au-deifus duquel il eft placé. Ôn l’appelle auflï
trochléateur , d’un mot latin qui lignifie poulie , parce
qu’il eft reçu dans un petit anneau cartilagineux qui eu
fait l’office.
Le mufcle grand oblique s’attache par une de fes ex¬
trémités au fond de l’orbite à côté du nerf optique , d’où
il fe porte vers le grand angle,. à la partie fupérieure du¬
quel fon tendon , qui eft grêle, pafte dans un petit an¬
neau lequel eft cartilagineux à fon bord, membraneux à
fon origine, & eft placé dans une petite folfette qui fe
voit à la partie interne de l’apophyfe orbitaire interne de
l’os, frontal. Cet anneau fournit une gaine membranèufe.
à ce tendon qui fe réfléchit & va s’épanouir à la partie
ft44 O B L
fùpérîeul e & un peu poftérieure du globe, proche !e rele¬
vé ur de l’œil.
Le petit oblique ou oblique inférieur, s’attache par
une de Tes extrémités au bord inférieur de l’orbite, à
côté du grand angle, au-d «Tous de l’ouverture lacrymale;
de-là il fe porte vers le petit angle , & fon tendon s’épa¬
nouit fur la face latérale externe du globe de l’œil, à
côté du mufcle grand oblique.
Les Anatomiftès ont été partagés fur l’ufage de ces
mufcles. Les uns ont dit que ces mufclcs en fe contrac¬
tant preffent l’œil, & lui font faire faillie. Il paraît que
cet effet doit plutôt être attribué à la façon dont ils font
attachés. Comme ces mufcles ont leurs attaches à contre-
fens des mufcles droits , ils patoiffent faits principalement
pour contrebalancer leur action, & fervir de point d’ap¬
pui au globe de l’œil, dans les mauvemens que les muf¬
cles droits lui font faite; ce qui fuppofe que les deux
mufcles obliques agiiîent enfemble; fi au contraire ils
agiffent féparément , ils tirent le globe de l’œil , vers le
lieu où ils ont leur point fixe. Le point fixe du grand
oblique n’eft pas à Ton infertion au fond de l’orbite,
mais à la poulie qui lui donne une nouvelle direction.
Obliques inférieurs ou grands obliques. Petits muf¬
cles qui s’attachent par une de leurs extrémités à une des
branches de l’apophyfe épineufe de la fécondé vertebre
du col, & vont fe terminer aux apophyfestranfverfes de la
premières & quelquefois à l’apophyfe maftoïde de l’os
des tempes. Leur direâion eft à contre-fens de celle des
obliques fupérieurs. Ces mufcles peuvent aider à l’exten-
fion de la tête, s’ils agiffent tous les deux enfemble ; s’ils
agiffent féparément , ils fervent à faire larotation.
Obliques fupérieurs ou petits obliques. Petits muf¬
cles de la tête qui s’attachent par une de leurs extré¬
mités au bout de l’aphophife tranfverfe de Tatlas ou pre¬
mière vertebre du col , & par l’autre au bas de la ligne
tranfverfale de l'os occipital entre le grand droit & le
petit complexus. Ces mufcles peuvent aider à faire l’ex-
tenfion de la tête , mais ils paroiffent deffinés fur-tQut
aux mouvemensffe rotation.
O B T 2.45
OBTURATEUR. Ce mot qui eft dérivé du latin ,
lignifie qui fert à boucher. On l’a donné aux mufcles &
aux autres parties qui bouchent le trou ovalaire de l’os
jnnominé. Quelques Anatomiftes l’ont donné fort mal
à propos au trou même. Voyez Ifchion.
Obturateur du palais. Sorte de contentif que M.
Didier, Me. en Chirurgie à Paris, a inventé pour main¬
tenir en fituation les médicamens qui s’appliquent dans
lés maladies du palais. C’eft une petite plaque d’or tail¬
lée fuivant le contour du palais, & convexe comme, la
concavité de cette voûte. Les deux portions qui la com-
pofent font unies enlemble par une charnière tranfver-
fale , laquelle fe fixe au moicn d’une efpece de petit ver
rouil qui avance ou recule à volonté dans deux petites
douilles appliquées à la portion poftérieure de la plaque
qui doit être immobile. Quand ce petit verouil fe recule,
la portion antérieure tombe comme le couvercle d’une
tabatière à charnière qui s’ouvre de lui-même, & quand
on tire en devant le même verouil , il foutient elevée la
portion mobile dont il s’agit. La portion poftérieure eft
garnie dans fes deux côtés^îe fils que l’on paft’e dans lés
ïhterftices des dents, & qui par-là fixent ta petite plaque
contre la voûte du palais.
Dans les caries des os du palais, il eft aifé d’appliquer
des remedes & de les contenir au moien de cet infini¬
ment. Quand on veut panfer le mal , il n’eft pas nécef-
faire de le retirer en entier : on pouffe en arriéré le petit
vetouil, la portion antérieure -baille , & laiffe tomber la
matière de l’ancien appareil / & quand on l’a renouvelle
en relevant cette portion , & tirant le petit verouil , le
nouveau fe trouve foutenu comme le premier. Cette
invention eft très-ingénieufe , très-utile, & fait beau¬
coup d’honneur à fan inventeur.
Obturateur (ligament) : Il occupe le grand trou ova¬
laire de l’ifchium, excepté l’échancrure oblique de fa
partie fupérieure. Il eft attaché précifément au bord de
la circonférence du trou ovalaire, depuis la partie anté¬
rieure de fon échancrure oblique ou fupérieure, jufqu’à
la fymphyfe de l’os pubis avec l’os ifehium. De là jufqu’à
a46 O B T
la partie poftérieure de l'échancrure inférieure de ce trop;
il eft attaché à la levre int’erne du bord de la circonfé¬
rence, de forte qu’il fait dans ion trajet une petite gou-
tiere avec la levre interne de ce bord, enfuite il s’attache
préciféraent au bord commun du trou ovalaire & de l’é¬
chancrure cotyloïdienne.
Obturateur externe . Mufcle qui s’attache par une de
fes extrémités à la face externe de l’os pubis, à la bran¬
che antérieure, de l’os ifchiura, & à la membrane qui
bouche le trou ovalaire connue fous le nom de ligament
obturateur. Ses fibres fe ramaffent enfuite & fe portent
en arriéré, paffent par la finuofïté creufée au delTus de la
tubérofité de l’ifchium , & defcendant un peu de dedans
en dehors , il pafTe derrière le col du fémur , & va fe ter¬
miner à la cavité du grand trochanter.
Ce mufcle ainfi que les quadri-jumeaux & l’obtura¬
teur interne , fert à faire la rotation de la cuiffe lorf-
qu’elle eft étendue, & à l’écarter quand elle eft fléchie.
Obturateur interne. Mufcle qui s’attache par une de
fes extrémités à prefque toute la circonférence interne du
trou ovalaire, & à une grande partie du ligament obtu¬
rateur ; cette éxttémité paraît compofée de quatre par¬
ties féparées par autant de tendons qui fe réunifient en un
feul , pour palier fur une échancrure creufée entre l’épi¬
ne & la tubérofité de l’os ifchium. Le tendon de ce muf-
çle par fon partage dans cette échancrure, change de di-
reétion , en faifant un coude, & fe porte un peu de bas
en haut & de derrière en devant : depuis fa fortie de l’é-
çhancrure , il eft reçu dans une gaine particulière formée
par la membrane qui unit les deux jumeaux, & il va fe
terminer à la partie fupérieure de la cavité du grand tro¬
chanter. Il eft étroitement collé au ligament orbîculaûe
de Ja tête du fémur , & uni avec les tendons du petit fef.
flér & du piramidal.
L’ufage de ce mufcle eft le même que celui des qua-
dri-jumeaux & de l’obturateur externe, c’eft-à-dirè de
faire la rotation dé la cuilfe étendue, & de l’écarter
quand elle eft fléchie. -
Obturateur ( nerf). Le nerf obturateur eft formé par
0 C G 2,47
la fcconde,par un rameau de la troifîéme, &un autre de la
quatrième paire lombaire. Il va tout le long de la partie
latérale du mufcle pfoas, delcend dans le baffin & vient
gagner la partie fupérieure du trou ovalaire , par lequel
il fort. Il fe diftribue dans, fon paflàge aux mufçles obtu¬
rateurs d’où il a tiré fon nom, & au mufcle peélinéus.'
Enfuite il jette trois principales branches qui fe ramifient
aux trois côtés du mufcle triceps.
OBTURATRICES (artère & veine). L’artère vient
de l’hypogaftrique. Elle perce les mufcles obturateurs,
d’où elle a tiré fon nom , & fort du baffin par la partie-
fupérieure du ligament qui occupe le grand trou ovalaire
de l’os innommé. Avant que de fortir , elle jette un petit
rameau qui paffe par deflùs la fymphife de l’os des îles;
avec l’os pubis, pour aller aux glandes inguinales & aux
tégumens.
La veine de, même nom , naît des extrémités de l’artè¬
re, l’accompagne en remontant, & va fe jetter dans la
veine hypogaftrique.
OBTl/S. Bandage obtus ou moufle. Voyez Bandage
OCCIPITAL. Os du crâne que l’on a nommé ainfi ,
parce qu’il forme la partie poftérieure de la tête , qui
S’appelle K occiput , on lui donne aufli le nom d’or de la
mémoire , parce qu’il loge le cervelet qui en eft le fiége.
Cet os eft impair, comme le coronâl. Il y a des Ana-
tomiftes qui trouvent, que fa forme approche d’un lofan-
ge ; d’autre le comparent à un turbot,
On y diftingue deux faces, une externe & une interne.
La face externe eft convexe & rabotèufe ; elle préfente
à confidérer des éminences & des cavités.
La prémiere éminence eft grofle, raboteufé;. on l’ap¬
pelle la tuhero/tté poftérieure de P occipital. Dans les jeu¬
nes fujets on la diftingue à peine, elle augmente avec
l’âge ,& fait enfuite beaucoup de, faillie: on trouve des
crânes dans lefquels elle eft très-confidérable & pointue.
L’os occipital eft plus épais en cet endroit, ce qui ne
paroît pas avoir été fait fans un deflein particulier de la
nature. En effet c’eft là le lieu le plus expofé dans les
chutes qui fe font, en arriéré, & il était, d’une grande nés
Q.48 O C C
ceflité de hicn munir cet os contre les aecîdens étrangers
à caulè de l’importance du vilcere qn’il-contient. Il part
de cette tuberofité deux lignes Taillantes qui s’étendent
latéralement à droite & à gauche : on les nomme gran¬
des lignes fem'-circulaires ou lignes Supérieures , pour les
diftinguer de deux autres plus petites qui furvent la mê¬
me direâion , font placées deux travers de doigt au-def-
fous, & portent le nom de petites lignes fèmi-circulaires
ou lignes inférieures , les unes & les autr es fervent à l’in-
fertion des mui clés extenfeurs de la tête. Il part encore
de la tubérofïté une troifiéme ligne plus ou moins Tail¬
lante, qui s’étend de haut en bas jufqu’au trou occipital.
On la nomme épine externe.
Sur lés bords du trou occipital, on trouve deux émi¬
nences ovales auxquelles on donne le nom de condiles
de l’os occipital. Elles s’étendent en arriéré en s’écar-
tant l’une de l’autre, font reçues dans deux cavités de la
première vertebre du col, & fervent à la flexion & à l’ex-
tenfron de la tête.
Il faut enfin canfidérer dans cet os fon apophyfê anté¬
rieure qui eft très-confidérable. On lui donne les noms de
cunéiforme , parce qu’on la compare à un coin; de bafi-
laire, parce qu’elle eft placée à la bafê du crâne; & de
fphénoïdale , parce que fa partie antérieure fe foude
quelquefois avec le fphenoïde, au point de ne faire qu’un
os avec lui, ce qui fe fait par l’oflification du cartilage
intermédiaire au moien duquel ces deux os font articulés,
tes côtés de cette apophyfê touchent fuperficiellement
les bords du rocher, & ne contractent avec eux qu’une
très-legere adhérence. Les cavités lui font communes
avec la face interne.
Lorfqu’oii çonlidere la face interne de l’os occipital,
la première chofe qu’on y remarque eft une grade tubé-
tofité que l’on nomme interne y & qui répond à celle qui
eft à l’extérieur. De cette tuberofité il part quatre bran¬
ches en forme de croix , ce qui leur a fait donner le nom
il éminence cruciale. Ces trois branches fupérieures font
un peu creufées en forme de goutiere, & donnent parta¬
ge au finus longitudinal, & aux deux latéraux. La bran-
O C C a4$>
chc fupérieure eft moins profonde que les deux latérales.-
Ces deux dernieres ne font pas non plus égales en largeur,
car il eft d’obfervarion que dans le plus grand nombre de
fujets, le lin us droit eft beaucoup plus grand que le gau¬
che, d’où il fuit que les faignées que l’on fait à la jugu¬
laire doivent être plus efficaces du côté droit. La qua¬
trième branche qui vient, gagner le trou occipital, loin
d’être creufée en goutiere comme les autres , eft au con¬
traire pointue & Taillante , & porte le nom d 'épine occi¬
pitale interne. Elle répond à celle qu’on remarque à l’ex¬
térieur. Quelquefois cependant , mais rarement ou y
remarque aufii une petite go utiére,
Les quatre branches de l’éminence cruciale partagent
l’occipital en.quatre parties qui font concaves, & qu’on
appelle fojfes de l’occipital. Les deux fupérieures logent
les deux lobes poftérieurs du cerveau & les deux infé¬
rieures ceux du cervelet.
On remarque plufieurs trous à cet os. Le plus confi-
dérable de tous, eft le grand trou occipital', il eft placé
au bas de l’épine occipitale. Sonufage eft de 1 ailler paf-
fer la moelle allongée : il .eft fait un peu en forme d’en¬
tonnoir, de forte que fon entrée à la face interne de
l’occipital, eft plus grande que fa fortie. Dans les jeunes
fujets il eft rond, &*plus grand que dans les vieillards,
chez qui il prend une forme ovale.
On obferve encore quatre autres trous auxquels on
donne le nom àc condiloïdicns , à caufe de leur lituation
auprès des coudiles de l’occipital. Les deux premiers fe
nomment condiloïdiens antérieurs : ils s’ouvrent à côté
du trou occipital au-deflùs de la partie antérieure du
condile de chaque côté, fur la bafe de l’apophyfe cunéi¬
forme. Ils font quelquefois doubles à leur entrée dans
le crâne, mais ils n’ont qu’une ilfue en dehors. Ils livrent
'p.aflàge à la neuvième paire de nerfs.
'Derrière les deux condiles on trouve deux folles qu’on
nomme condiloïdiennes , à caufe de leur polïtion. Ou
remarque dans le fond un trou qui porte le nom de con-
dUoidien poftérieur : il eft fujet à de grandes variétés.-
Quelquefois il manque d’üncôté, d’autres fois il ma a-
que des deux. Lorfque cela ariive, il y ea 3 un autre
pratiqué dans le temporal y Sc que l’on appelle majloi-
dien fupérieur , qui eft fort ouvert; & réciproquement
lorfque le maftoïdien manque, les condiloïdiens pofté-
rieurs y fuppléent. L’ufage de ces trous eft de laiffer paf-
fer des veines qui rapportent le fang de l’extérieur du
crâne dans les finus latéraux.
A la partie latérale & poftérieure de l’os occipital , on
trouve une échancrure dentelée & femi-circulaire , elle fe
joint à une femblable, qui fe rencontre à la partie du
temporal qui y répond , & leur réunion forme un trou
que l’on nomme déchiré poftérieur. Ce trou qui eft aU
longé eft ordinairement feparé en deux portions inégales,
par une petite éminence offeufe qui le traverfe- Par la. J
plus grande paffe l’extrémité du finus latéral , qui va fe
rendre dans les veines j'ugulaires; & l’autre livre paflage
au nerf de la huitième paire & à l’acceflôire de ’Willis.
L’os occipital eft très-mince & même tranfparent a fa
partie poftérieure qui recouvre le cervelet : ce qui aug¬
mente le danger des plaies qui pourroient être faites à
cette partie avec un inftrument pointu. Elle eft recou¬
verte par beaucoup de mufcles.
Il ne faut pas appliquer le trépan fur la tubérofité oc¬
cipitale, ni fur les branches de l’éminence cruciale de
peur d’ouvrir lesfinus quiy répondent. Il faut ufer d’une
grande circonfpeétion lorlqu’on fait cette opération fur
la partie qui répond au cervelet , tant à caufe du peu,
d’épaifleur de l’os en cet endroit, qu’à caufe de l’impor¬
tance du vifeere qui y eft contenu.
Dans le fétus , cet os eft compofé de quatre parties,
dont la réunion fe fait par l’olfification des cartilages in¬
termédiaires qui les féparoient. La portion la plus con-.
fidérable eft la fuperieure, qui s’étend jufqu’au trou occi.
pital. Deux autres portions qui forment les parties laté¬
rales de ce trou , s’avancent jufqu’à l’apophyfe bifilaire,
qui fait la quatrième. Çes trois portions fe foudent entre
elles bien plus promptement qu’avec la fupérieure.
Occipital (grand trou). Voyez la defeription de l’os
de même nom .
o c u 25 i
OCOPITALES (artères & veinés). L’artère occipi¬
tale efl de chaque côté la première branche que jette en.
arriéré la carotide externe : elle paffe obliquement devant
la veine jugulaire interne, & ayant donné aux mufeies
ftilohyoïdien , ftiloglofle & digaftrique , elle fe glifle
entre Papophyfeftiloïde& l’apophife maftoïde le long de
la rainure maftoïdicnne, & va aux mufcles & aux tégu-
mensde l’occiput, en montant en arriéré par plufieurs
tours en forme de finus tortueux. Elle communique avec
la vertébrale & la cervicale, avec les branches poftérîeu-
res de la temporale , & fournit un rameau au trou
maftoïdien.
Les veines occipitales accompagnent les artères de mê¬
me nom & en reportent le fang dans la veine jugulaire
externe.
OCCIPITAUX. On donne ce nom à deux petits
plans charnus très-minces , courts & larges , qui font atta¬
chés par une de leurs extrémités à la ligne ofleufe de
l’occipital , & par l’autre à la calotte aponévrotique. Ces
deux plans mufculaires font la partie poftérieure au muf-
cle grand furcilier. M. Duvernci les regarde comme le
pannicule charnu. Voiez Epierons &> Calotte aponev.ro-
'tique.
OCCIPUT. Partie poftérieure de la tête. Il eft recou¬
vert par une quantité prodigieufe de cheveux. Voyez
Tête.
OCULAIRE. Se dit de tout ce qui concerne l’oeil,
appellé en latin oculus.
Oculaires communs ( nerfs ). M. 'Winflow donne ce
nom aux nerfs de la troiiîeme paire cérébrale. Voyez
Moteurs des yeux.
OCULISTE. Chirurgien qui fe donne particuliére¬
ment aux opérations qui fe pratiquent- aux yeux. Ses
qualités font une bonne vue, une main fûre & délicate
indépendamment de la connoiflance des maladies qu’il a
à traiter, & de celle qui eil en général nécefiaire à tout
Chirurgien.
OCULO-MUSCUL AIRES EXTERNES (nerfs).
Ce font les mêmes que ceux de la troifiéme paire de la
4J2. O D 0
moèllc allongée. Voyez Moteurs communs , oit Moteurs
des yeux.
ODEUR, fenfation que Famé perçoit par le moien de
l’organe du nez. II fe dit auffi de la qualité odorante
d’un corps, & dans ce fens les odeurs conlîftent dans des
particules fubtiles qui s’exhalent de certains corps, &
viennent frapper les nerfs du nez.
Les corps odoriférens fortifient ceux qui font dans lt
langueur, & cela vient de ce que leurs parties, en agi¬
tant les nerfs olfaclifs , agitent ceux qui communiquent
avec eux, & y font couler le fuc nerveux. D’ailleurs elles
entrent peur-être dans les vaillèaux fançuins fur lefquels
elles agilTent, & dans le/quels par conséquent elles font
couler les liqueurs plus rapidement. C’eft pour cela
qu’elles nous font revenir des foibleiTes, qui ne conlîftent
que dans une ceftation de mouvement. Mais fi cette
agitation caufée par les corps odoriférens étoit extraor¬
dinaire , elle pourroit porter les conyulfions dans les
les parties dont les nerfs communiquent avec ceux du
liez. Ces convulfions trop violentes peuvent enfin caufer
la mort; & c’eft. ce qui eft arrivé quelquefois par l’odeur
du fafran.
ODONTALGIE. Douleur de dents. Elle eft quel¬
quefois accompagnée de fievre & d’inflammation , &
fouvent eft très-cruelle. On la guérit par des topiques ou.
par l’opération, c’eft-â-dire, par l’arrachement de la dent
malade. Cependant il y a beaucoup d’odontalg^es qui
viennent des premières voies qui font farcies de crudi¬
tés , & beaucoup fur-tout chez les femmes , & quand
elles font groffes, qui n’ont pour caufe que le rapport
fympathique des dents avec la matrice. Dans les deux
derniers cas, la douleur de dents n’eft que fymptomati-
que , alors il faut vuider les premières voies par des
purgatifs ; & dans le fécond par des remedes propres aux
femmes greffes , chez lefquelles les doux purgatifs &
les caïmans font très-bien.
ODONTALGIQUE. Remede topique , qui appaife
la douleur des dents. Tels font les huiles de gayac , de
buis, de gérofle , de camphre, de canelles lés gouttes
anodynes, les purgatifs , les caïmans, &c.
O D O 253
OBONTECHNIE. Chirurgie des dents : elle confifte
à pratiquer fur ces parties, toutes les opérations qui
conviennent. On en compte ordinairement fept : la pre¬
mière eft d’ouvrir ou d’écarter les dents , quand elles
font trop ferrées : la fécondé de les nettoier quand elles
font laies : la troifieme d’empêcher qu’elles ne fe gâtent:
la quatrième de boucher les trous qui s’y font faits : la
cinquième de les limer quand elles font trop longues &
inégales : la fixieme de les arracher quand elles font
gâtées : la feptieme enfin d’en fubftituer d’artificielles , à
la placedes naturelles.
Rejferrement des dents.
Il eft des maladies où les deux mâchoires fe ferrent
tellement l’une contre l’autre , qu’il eft impollible de
les ouvrir , pour prendre de la nourriture. Cet accident
peut arriver à la fuite d’une plaie ou d’un abfcès aux
parotides , dont on aura lailfé former la cicatrice , fans
s’être précautionné contre le reflerrement des dents qui
a toujours lieu dans ces circonftanccs'. Les convulfîons
des mUfcles crotaphites, & mafleters produifent auffi ce
même effet ; mais il n’eft pas d’ordinaire beaucoup du¬
rable. Cependant il eft fouvent nécelTaire que dans ces
cas & femblables , le malade prenne des alimens & des
médicamens , & pour cela il faut qu’on lui ouvre' la
bouche. Le Chirurgien s’efforcera donc de féparer les
mâchoires , en entremettant un élévatoire qu’il fera
agir comme coin & comme levier ; après cela il inférera
un dilatoire modéré par une vis , & quand il fera parvenu
à ouvrir la bouche du malade , que celui-ci aura pris fa
nourriture , il inférera un bâillon dans la bouche pour la
retenir ouverte. S’ilétoit impollible dedeflèrrer les dents,
il faudroit en cafter quelqu’une, pour y faire entrer le
bout d’un cornet deftiné à faire prendre des bouillons
dans de femblables circonftances , parce qu’il vaut mieux
qu’un homme perde quelques dents que la vie , faute de
nourriture.
a54 O D O
"Nettoiement des dents. .
Chacun fe lave Sc nettoie la bouche , fut- tout après
les repas ; mais cela n’empêche pas qu’à la longue il ne
le forme defius des croûtes de tartre li dures , qu’il n’y
a que le Chirurgien qui puiffe les ôter par le moïen
des inftrumens. Son àdreife même n’eft pas moins re«
qdife ici que dans bien d’autres opérations : ceux qui
ont la bouche délicate , & particuliérement les dames ,
ne fauroient fouffrir qu’on y aille avec rudelfe : elles
veulent des maniérés douces & de la proprété. Le Chi¬
rurgien doit donc prendre encore fes précautions, pour
que l’on ne trouve rien à redire à fa conduite. La main '
gauche qui leur bailTe la levre inférieure , ou qui leur
lève la fupérieure , doit être garnie d’un linge fin &
blanc , & fi l’inftrument dont il va fe fervir eft de fer ,
il convient aulïï de le garnir de linge : enfuite il place
la perfonne , de façon que le vifage foit tourné au jour,
& quand elle eft arrangée fur un fiége , il fe met à fon
côté un peu en devant. Puis ayant pofé un génou en
terré , pour travailler plus commodément , il examine
toutes les dents les unes après les autres , & les nettoie
alternativement avec différens inftrumens , félon le del-
fein qu’il a. Il doit éviter , autant qu’il peut , de faire
faigner les gencives. Quand il croit avoir enlevé toutes
les croûtes , il fe fert d’un dentifrice pour raffermir les
gencives , puis il fait laver incontinent la bouche avec
de l’eau , à plufîeurs reprifes , & fon ouvrage eft fini.
' Lés inftrumens deftinés à cette opération, fe renfer¬
ment tous dans un étui , parce qu’ils font petits ; &
comme il y en a beaucoup , on les monte à vis fur un
même manche , à mefure qu’on a befoin de s’en fervir.
Il y en a de plufîeurs figures. Voyez Dechaujfoir , Cû
fiait, Rugine : ils font ordinairement d’acier, quoiqu’on
foit le maître de les emmancher de quelque métal plus
précieux, à volonté.
O D O
Ce qu'il faut faire pour conferver les dents.
Ce n’èftpas une petite affaire que d’entreprendre de
Conferver toujours les denrs faines , & d’y réuflir. Le
Chirurgien qui promettroit de le faire , auroit fouvent
de la peine à tenir fa parole. Il coule fouvent le long
des -filamens qui font à la racine de la dent , une féro-
fité corrofive , comme de l’eau forte , qui la mine peu à
peu , & qui ne la quitte quelquefois point qu’elle ne
l’ait fait tomber par morceaux. Il eft Vrai que fi on pou-
voit faire prendre une autre route à cette férofité , les
dents fè confèrveroient faines toute la vie. Mais cela
n’eft pas poftïble , & tout ce qu’on peut faire , c’eft
d’empêcher , quand elles commencent à fe gâter , que
la carie n’augmente, & ne fafle de plus grands pro¬
grès. Quand la carie n’eft qu’apparente , on la ratifie
avec une rugine , & fi elle eft entre deux dents , on y
paffe une lime pour effacer la noirceur ; mais fi le trou
eft dans la tablette des dents , il faut la cautérifer avec
de l’huile de fouffre , ou de vitriol. On en porte une
petite goutte dans la dent gâtée , avec un de ces petits
pinceaux dont on fe fert pour les miniatures ; & fi la
carie augmentoit , on effaieroit de l’arrêter avec le cau¬
tère aétuel : l’on a un petit bouton de feu fait exprès ,
avec lequel on toucheroit toute la cavité de la dent;
que fi la dent fe gâtoit de plus en plus , il faudrait
l’arracher.
Maniéré de boucher les trous des dents.
Quand , par un dépèt , ou par quelque caufe que ce
foit , il arrive qu’une dent fe perce , elle devient la
fbürce de plufieurs défagrémens. Car , quoique la plu¬
part de ces trous ne foient point douloureux , ils font
tous néanmoins très-incommodes ; toutes les fois qu’on
mange, ils s’eœpliffentd’alimens, qu’il faut retirer aprè?
le repas , & il eft mal aifé d’en venir à bout , quand ils
fpnt fîmes dans des endroits inacceflibks au curedent.
O D O
Il y a des gens qui ne peuvent boire froid , par la raifoa
que fi. quelque goutte de liquide vient à entrer dans la
cavité de la dent , elle leur caufe une douleur très-vive.
Il y en a d’autres à qui une dent cariée emporte la bou¬
che , & dont l’odeur fait fuir au loin ceux' qui tentent
de s’en approcher.
Pour boucher le trou de pareilles dents , & remédier
à toutes ces incommodités , les uns fe fervent de feuilles
d’or , d’argent ; d’autres en ufent de plomb», & d’autres
fe fervent de cire : il vaut mieux emploïer le plomb que
toute autre matière , parce qu’il eft plus fimple , plus
maniable , & remplit exactement les trous , ce qui eft
l’objet du Chirurgien. On l’enfonce par le moien d’un
petit infiniment courbe , dont la pointe eft moufle , &
faite exprès. ; _
Maniéré de limer les dents.
On lime les dents pour les féparer , quand elles avan¬
cent les unes fur les autres ; pour les mettre de niveau,
quand il y en a qui font trop longues i pour les égalifer
& les polir , quand il y en a qui ont des pointes, foit
en dedans , & qui bleflent la langue , foit eu dehors, &
qui piquent les joues. On fe fert , pour faire ces opéra,
tions, d’une petite lime qui eft emmanchée, & douce:
le manche fert à la faire tenir plus ferme ; & quoiqu’on
n’avance pas fi vite avec une lime douce qu’avec une li¬
me rude , il vaut mieux cependant employer la première,
& plus de tems. Dans ce cas , l’Opérateur appuie avec
un ou deux de fesdoigts la dent fur laquelle il travaille,
de crainte qu’elle ne fe çafle & n’éclate en la limant.
Quand il s’agit de féparer les dents de devant , il faut
obferver de n’en pas limer une plus que l’autre, afin
que les efpaces qu’on fait entre elles , foient tous égaux.
Il eft inutile de limer une dent trop longue , quand
celle qui lui eft oppofée manque , à moins qu'on ne:
veuille recommencer de tems en tems , parce qu’elle
repouflera toujours , étant certain , dit Dionis , que les
dents croifleat pour réparer ce qui s’en ufe par. les ftot-
temens
O B 0 2.57
ïemehs de la maftication. Il y a quelquefois des dents
molaires qui ont des pointes , foit que leur fubftance
refte encore faine & entière , foit qu’elles viennent à fe
gâter j ou qu’il s’en foit détaché quelque éclat. Quand
ces pointes gênent la joue ou la langue , il faut les li¬
mer , & ôter par ce moïen toutes les afpérités ; mais il
faut l’exécuter avec la douceur & le ménagement ordi¬
naires , & uécefTaires à ceux qui fe mêlent de ces opéra¬
tions. Voyez Lime.
Extra&iûn des dents.
Quoique chacun crie que c’eft le plutôt fait & le
plus sûr , ce n’eft pourtant pas toujours le plus raifonna-
ble de courir à l’arracheur de dents. Il arrive plufieurs
fois que la douleur ne vient pas d’un défaut de la dent ,
que la plénitude fanguine ou humorale la produifent i
de façon qu’en vuidant les vaifleaux par la faignée * &
les premières voies par la purgation , vous guérilfez les
douleurs des dents. Cependant , quand la dent eft telle¬
ment gâtée , qu’on ne peut absolument plus la lâUvèr ,
ou quand la douleur eft fi vive , fi continue , fi infup-
portable , que le malade en perd le repos Si le fommeü,
il faut en venir à l’opération. Il y a entr’autres fix cas j
où il eft impofiible de fe refufer à l’opération : i°. les
enfans lorfque leurs premières dents, appellées dents de
lait , vacillent & fe difpofent à tomber, font dans cette
nécelfité. Alors on attache à la dent un brin de fil
qu’on tire , ou qu’on leur donne à eux-mêmes à tirer ;
la dent tombe au moindre effort : il eft avantageux de
tirer promptement ces dents , parce que celles qui pouf¬
fent deffous, font quelquefois gênées par l’ancienne, &
peuvent fe ranger mal , fi on laiffe ceile-ci : a0, quand
les dents branlent fortement d’elles-mêmes , fans qu’el¬
les aient été fecquées par aucun effort , il faut encore
les arracher. On les raffermiroit au. contraire , fi leur
ébranlement venoit de quelque fecouffe étrangère , avec
les doigts, & un vin aftringent dont on àrroferoit' les
gencives & les alvéoles : onimbiberoit une petite éponge
D. de Ch. Tome II. R
ajs odo
«Je cette liqueur , on la tiendrait fur la gencive , & ou
la renouvellerait fouvent ; défendant en même teins de
mâcher de ce côté là , jufqu’à ce que la dent foit par¬
faitement raffermie. On l’arrache , en un mot , quand il
n’y a plus d’efpérance de pouvoir la conferver ; pour cela
on la fàifit avec deux doigts , & elle cède très - aifement :
il n’eft pas même befoin d’inftrument. Gela arrive com¬
munément aux perfonnes vieilles.
30. Quand la dent eft gâtée à tel point , que la ta¬
blette en eft prefque tout-à-fait rongée ; fi l’on différoit
à l’arracher , & qu’on attendît qu’elle fût prefque con-
fumée , n’y aiant alors plus de prifc pour P infiniment ,
il feroit très-difficile de dégager fes reftes. Il fera donc
du devoir du Chirurgien de la tirer dans ce cas : or, pour
déloger une dent qui tient fortement dans fon alvéole,
il faut des inftrumens appropriés aux différentes circonf-
tances. Tels font les daviers , les pélicans , les pieds de
biche , les déchauffoirs , &c. 4°.-Il faut arracher la dent
quand , après avoir été découronnée , il refte des racines
qui font douleur & des chicots qui pourraient commu¬
niquer la carie aux dents voifines. G’ eft dans ces ren¬
contres que le Dentifte fait paraître fon habileté , &
ç’ eft 'ici auffi qu’il feroit ridicule de promettre de ne
point faire de douleur. L’inftrument qui fert dans cette
occafion , eft. le pouffoir ou le pied de biche. 50. Quand
les dents s’avancent en dehors ou en dedans , il faut les
extirper. Une dent qui fort ainfi de fon rang , incom¬
mode beaucoup celui à iqui ce mal -arrive , & ellecaufe
une difformité qui choque tous ceux qui le regardent :
fi elle n’excédoit pas notablement les autres dents, il
fuffiroit de la limer ; mais, quand elle eft tout-à-fait
hors de rang , il n’y a pas d’autre chofe à faire que de
l’emporter : on fe fert dans ce cas de l’inftrument qui
paraît le plus commode. 6°. Il n’eft pas rare de trouver
des dents vraiment furnumérair es , qui pouffent & croif-
fent en dedans ou emdehors de la bouche , entièrement
hors du.rang des autres,. & qui par-là forment un fe-
co-nd rang d’alvéoles à 'l’une ou l’a titre mâchoire , & quel¬
quefois à toutes deux ; ce qui rend la bouche extraordi-
odô
Saîr'emènt difforme. Quoique les difeurs Se bonne aven-
ture profitent même de cette difformité pour tirer leurs
horofcopes , il ne faut pas Iaiffer de les extraire toutes S
& pour cela les mêmes inftrumens fervent encore , chas
cun fuivant fa deftination.
Dans l’ extraction des- dents , il ne fuffit pas dé favoic
employer les inftrumens ; il faut encore s’en fèrvir â
propos , & faire l’opération félon les régies. On fait af-
feoir la perfonne fur une chaife baffe : l’Opérateur fe met
derrière elle , ou en général dans une fituation comrno»
de ; il appuie la tête du patient contre fon ventre , puis
après lui avoir' ouvert la bouche , il remarque la dent
qu’il faut enlever, & la maniéré de la prendre; enfuite
il la déchauife , puis il prend l’inftrüment qui lui paroît
Convenable. , & emporte la dent en iüi faifant faire la
bafcule. Quand on ne l’a pas manquée , le malade en
fe panchant crache fa dent avec le fang qui fort de la
gencive. On laiffè couler quelques, cüeillèrées de fang
pour dégorger la gencive, puis on gargarife la plaie &
toute la bouche avec un peu d’eau & de vinaigre. On
pince enfuite.avec deux doigts la gencive d’où la dent a
été tirée , . afin d’en rapprocherlesparties écartées'- &
on continue de fe laver la bouche avec de l’oxycrat , ou
du vin tiède , pendant la journée. ; - ■
Cette opération ne confifte que dans Un effort qii’il
faut que le poignet falTe pour emporter la dent : on
redouble cet effort quand la dent réfifte , & on né
quitte point:prife que la dent ne foit arrachée : cet ef¬
fort répété plufieurs: fois pourroit âppéfantir la main j
aînfi il n’eft pas à propos qu’un Chirurgien, fur-tout un
ïhlebotomifte , s’occupe beaucoup à tirer des dents , de
crainte que ces tours de poignet né -lui- rendent là main
tremblante/ -Ces opérations conviennent encore moins
aux Chirurgiens- Ôçuliftes ; c’èft pourquoi ils doivent £
renoncer les 'uns & les autres^ -
Remplacement des dents perdues,
La feptieme & dérntere opération qui fe pratiqué
ïs5df ODO
fut les dents ; c’eft de remplacer par des artificielles*
celles qui ont été perdues , par une fimple chute natu.
relie , ou par extraction. On donne deux raifons pour au-
torifer cette pratique : la première , c’eft que les dents
fervanr beaucoup à l’ornement & à la beauté de la fa¬
ce, une bouche fans râtelier devient hideufe & dégoû¬
tante : la deuxieme , c’eft que cés parties concourant
à T articulation desfons , la voix perd, quand elles man¬
quent , plufieurs de fes agrémens , comme il fc remar¬
que chez les perfonnes qui en font privées. Pour obvier j
à ces deux-inconvénièns , on commande des dents d’i¬
voire , à peu près de la grandeur de celles auxquelles
on les fubftitue. On les. perce pour y paffer un ou deux
fils jd’or , avec lefquels on les attache aux dents voifiness
ce fil tourne autour de celles-ci , & retient les dents ar¬
tificielles auffi fermes que fi elles étoient naturellement
placées. On en fait fabriquer autant qu’il en manque,
deux , trois , quatre ,, Scc. & on les place entre les dents
naturelles qui relient, de la maniéré qu’il vient d’être
dit.
L’ivoire jaunit en peu de tems dans la bouche ; c’efl:
ce qui fait confeiller a Fabrice d’Aquapendente , de les
fabriquer avec l’os du jarret d’un bœuf; & pourquoi
Guillemeau faifoit une certaine pâte compofée de cire j
blanche & dé gommé élémi , auxquelles il ajoutoit des !
poudres de maftic , de corail blanc & de perles, qu’il j
façonnoit enfuité en forme de dents artificielles. Il pré-'- 1
tendoit que cette matière ne jauniffoit jamais , & qu’elle
étplt.très-propre à remplir les trous des dents creufes;
mais , quoiqu’il en ait été , il y a. apparence que cette j
compofition n’étoit pas bonne, & elle eft absolument
tombée hors d’ufage.
Il y a une autre maniéré de remplacer les dents arra¬
chées , par d’ autres non-artificielles.: Quand on a tiré une
dent , & que cette dent n’ eft pas gâtée alfez pour ne plus
pouvoir durer ni fervîr, on l’a nétoïe & on la replace au/fi- 1
tôt dans fon alvéole où onia lailfe, fans que dans la fuite
elle falfe aucune douleur , & refiife le fervice comme
auparavant ; ou bien fi , après en avoir tiré une à un fujet
O D O 2 M
Tain , il fe trouve qu’elle réponde bien à l’alvéole , vous,
l’inferez dans la bouche de votre malade , elle reprend
& ne caufê plus de douleur ; même on peut la façonner
& l’accommoder à l’alvéole étrangère , fans que pour
cela elle reprenne moins , ni n’en falTe moins fon ufa-
ge. Cependant dans ces cas, après l’opération faite, on
a coutume de faigner une ou deux fois , pour prévenir
l’engorgement & l’inflammation qui arrivent prefque
toujoursà la fuite. Du refte, la dent demeure tranquille,
& fert comme auparavant. Il faut , dans ce cas , appli¬
quer la dent dans l’inftant qu’elle vient d’être tirée , 8c
qu’elle eft encore bien fraîche , parce qu’autrement elle
ne reprendroit point racine.
ODONTOÏDE. ( dentiforme ) Q ui eft fait en forme
d'e dent. On donne ce nom à une apophyfe placée fur
la partie antérieure du corps de la fécondé vertèbre ,
parce qu’elle reffemble allez bien à une dent canine. La
première vertèbre cervicale tourne tout au tour comme
une roue fur fon axe.
ODORAT. Sens par le moien duquel l’ame perçoic
la fenfation des odeurs. Le nez eft l’organe de l’odorat t
les odeurs prifes du côté des corps odorans , font des
molécules ou des écoulemeos fubftantiels, d’une peti-
teffe prodigieufe que l’agitation de l’air enleve des corps
fans diminution fenfîble de leur poids , 8f qu’il porte
dans les .cavités du nez tapiflees d’une membrane fpon-
gieufe , dont la furface offre un velouté très-raz; le
tijfu fpongieux eft fait d’un lacis de vaijTeaux, de nerfs,
& d’une grande quantité de glandes; 1 c velouté eft com-
pofé de l’extrémité de ces vaiffeaux , c’eft-a-dire , des
petits mammelons nerveux qui font l’organe de l’odo¬
rat.
La plupart des chiens ont cet organe merveilleux.
Quelques Philofophes prétendent qu’un chien pénétré des.
corpufcules émanés de fon maître misa mort, & de ceux
du meurtrier, peut fe jetter fur ce dernier dès qu’il, le
voit , indiquer ainfi l’homicide, ficaliger dit que ce
fait eft arrivé à Montargis , & que Charles V. eu fie
© D @
renouvelle! la peinture , qui s’y voit encore aujauri
«l’hui. .
Les odeurs flattent ou déplaifent ; quelquefois elles te.
lèvent les forces abattues en aiguillonnant les nerfs , en
y rappellant les efprits; quelquefois elles confternent ces.
mêmes nerfs , -les mettent en çonvulfîon , donnent des
vapeurs, desfyncopes, lorfque l’impreflion cft trop for-
îe, ou défagréable.
Les éçoulemens volatils odorans paroilTent être d’une
nature faline , fulphureufe , inflammable7 ; le fel paroît
être l’agent ou l’inftrument , & l’aiguillon de la fenfa.
tion 5 les vapeurs de différens genres diffolvent, châtient,
modifient l’impreflion desfels, Si concourent ainfi à
varier les odeurs.
Pourquoi les perfonnes qui n’ufentpas de tabac, ou
de parfums ont-elles Couvent l’odorat plus délicat que
celles qui en ufent ? C’eft que dans ces detnieres , les
odeurs fortes , & leur fréquent ufage endurciflent, pour
ainlî dire , les petites houppes nerveufes , auxquelles el¬
les s’appliquent , & leur font perdre ce fentiment déli¬
cat , dont j ouiiTent ordinairement les perfonnes qui n’u-
fent point de tabac , &c.
Lin rhume de cerveau ôte pour un tems l’afage de l’o-
idorat , parce qu’ alors une humeur furabondante , ou
trop épaiflie , au lieu d’abreuver l’organe j autant qu’il
convient feulement pour entretenir fa fouppleffe & fa
fenfibilité , engorge & gonfle toute fa fubftance ; car
alors, non-feulement il n’eft : point dans fon état natu¬
rel , difpofé à bien faire fes fonctions , mais l’air qui
SalTe avec peine, n’y porte pas la même quantité d’o-
eur , pour toucher les fibres , & avertir l’ame.a
Les fleurs flattent moins l’odorat après les grandes i
chaleurs , que dans le tems d’une chaleur modérée /par- ;
ce que dans les grandes chaleurs , une évaporation ex- !
çeflive épuife enfin les éçoulemens des çorpufçules odo-
ïiférents.
Le matin, à peine la rofe même a-t-elle quelque
ç.dçur. Ç’eft qu’alors le froi4. empêche l'évaporation.
<E I L 2.6$
D’ailleurs , les nerfs olfaâoires font moins libres le ma¬
tin , ou plus embarrafles d’humeurs.
(ECONOMIE ANIMALE. Conftitution. naturelle
de toutes les parties , tant folides que fluides , qui com-
pofent le corps humain : arrangement dans tous les rap¬
ports de ces parties entre elles , & dans tous les phéno¬
mènes qui en rélultent.
ŒDEMATEUX. Qui tient de la nature de l’Œ¬
dème.
ŒDEME. Tumeur molle qui retient l’impreflion du
doigt j lâche , blanche, quelquefois fans douleur , & or¬
dinairement fans . inflammation. Elle eft communément
l’effet d’une férofité arrêtée & infiltrée dans les cellules
du corps graiffeux , ou dans lesvaiffeaux lymphatiques,
dilatés & devenus variqueux : quelquefois l’œdème eft
accompagné de phlegmon , ou d’un érélypèle à la peau.
Il eft ou général , ou particulier.
ŒIL. C’ eft cet organe en forme de globe , qui occu¬
pera cavité de l’orbite , au-deflous des fourcils. Il y en a
deux : l’un à droite , l’autre à gauche. Quoique l’on
compte ordinairement pour parties de l’œil , les cils ,
les paupières & les fourcils , nous ne comprendrons
cependant dans la defeription de l’œil que le globe
qui forme l’œil fpécialement : or , le globe de l’œil
a une figure à peu près fphérique. On y diftingue
fa bafe & fa pointe : celle-ci eft en dedans , celle-là eft
en dehors. Sa partie antérieure, eft claire & tranfparente;
on la nomme cornée tranfparente. La poftérièure eft
blanche , un peu cendrée, & tient le nerf optique.
On confidere dans l’œil deux fortes de parties, dont
les unes font intérieures , & les autres extérieures. Les
premières font le globe lui-même , & tout ce qu’il con¬
tient , qui fait proprement l’organe de la vue. Les autres
font celles que nous avons nommées, & de plus la graille
qui tapiffe'la cavité de l’orbite , & les membranes envi-
-ronnantes.
Les membranes ou tuniques de l’œil fediftinguent en
communes & en propres : les communes font nonleu-
lement celle qui joint le globe de l’œil aux paupières .
'2.64 CE I L
8c qu'on appelle conjonSlive , celle qui eft formée par
les tendons des mufcles droits , & qui fe nomme albiu
ginée , mais encore celles qui enveloppent toutes les hu¬
meurs ; & l’on donne le nom de propres à celles qui ne
renferment qu’iine feule humeur , comme l’arachnoïde
8c la vitrée. On diftingue cinq tuniques communes : la
conjonSlive , ¥ albuginee ou innominée, la cornée , l’aWcoti
choroïde , & la rétine.
Trois humeurs entrent dans la compofition de l’oeil :
l’humeur aqueufe , la criftalline , & la vitrée. L’humeur
aqueufe eft entre la cornée tranfparente , & la face au- !
térieure du cryftallin : elle ne peut point dans l’homme
fe gliffer dans le fonds de l’œil , parce qu’il eft tout rem¬
pli de rhumeur vitrée.
Au refte , tout le monde connoît les ufages de l’œil.
C’eft un des organes des plus nécelfaires à l’homme :
fans les yeux , faute de lumière , il 11e pourrait
fe prémunir contre les chocs des êtres mouvans qui l’en-
vironnenr, ni chercher fa nourriture. C’eft un organe de
plailïr , & fans lui la vie n’a guéres d’attraits qui tou¬
chent : on eft mort tout vivant , quand on ëft privé de f
lavûe.
On voit mourir quelquefois fur le champ les perfon-
nes qui reçoivent un coup d épée dans l’œil. Ce n’eft pas 1
parce que l’œil eft endommagé , mais c’eft que l’os fton- f
tal eft très-mince dans les endroits où il fe joint avec les j
temporaux. Il n’y a point là de diploé ; il eft encore
plus mince dans la partie de l’orbite qui avoifine le nez:
ainfi l’épée pénétre l’os dans eet endroit faible, perce j
Jufqu’à la bafe du cerveau , coupe des nerfs à leur ori- |
gine , ou bien ouvre quelques vaiflèaux fanguins , & il
arrive un épanchement de fang qui eft bientôt fuivi de
la mort.
Œil artificiel. Quand un homme a perdu un çeil par
quelque accident que ce foit , on en fait faire de cryf-
tal, de même figure que I’qeil qui refte, & même. un
peu plus grand ; car il doit être enclavé fous les paupiè¬
res , pour y pouvoir tenir. Il doit être peint de la mê¬
me couleur que le naturel : on fait cuire ces fortes
CE I L a6j
d’yeux au fourneau , comme le verre peint desEglifes.
Quand l’œil de verre eft bien placé, il paraît comme
l’autre , excepté qu’il ne peut pas fe mouvoir , li ce
n’eft quand le corps de l’œil aveugle n’étant pas fort atro-?
phié & reflerré , le verre peut s’ajufter deflus. Alors on
lui voit quelque mouvement qui dépend de celui du glo-
be de l’œil fur lequel il eft placé. Ceux qui s’en fer¬
vent font obligés d’en avoir plulieurs de referve , parce
qu’ils peuvent tomber & fe cafter.
Au moien de ces yeux artificiels , on corrige une dif-,
formité choquante ; & de la maniéré qu’on les fait au¬
jourd’hui , il faut regarder de près pour s’appercevoir
.que c’çft l’art qui a réparé le défaut de la nature-
<2 il. ( bandage ) Cebandage s’emploie fpécialementpour
la vue.il eft ftmple ou double : l’œil {impie çft celui qui
ne fert que pour un œil : le double ferr pour les deux
yeux* On le fait avec une bande large de trois doigts,
& longue d’environ trois aunes ; on la roule en un chef
L’application s’en fait ainfi : on commence par fixer d’unç
main fur la partie de l’occipital , qui eft du côté de l’œil
malade l’pxtrémité de la bande qui n’eft point roulée ;
on conduit de lautre, le peloton par derrière l’oreille un
peu obliquement , pour venir en devant couvrir l’œil
malade. L’on continue obliquement jufques fur le haut
du pariétal du côté oppofé ; l’on defcend fur l’occipital ;
on pafTe par-deflus l’extrémité du bandage que l’on avoit
retenue d’une main , & qu’on abandonne ; on revient en
devant fur l’œil une fécondé & une troifieme fois , juf-
qu’à ce que le bandage fait entièrement employé : ou
l’attache avec une épingle. Ce bandage , comme l’on,
voit , ne confifte que dans deux ou trois circulaires au¬
tour de la tête , que l’on dirige de façon à couvrir un
œil , tandis qu’on laiffe l’autre en liberté. Pour faire ce
bandage , on peut encore fefèrvir d’un mouchoir ou d’un
linge quarré , de la même grandeur, que l’on plie en
triangle , comme dans le petit couvre - chef ; alors on
l’appliqup obliquement, de façon que l’œil fe trouvç
couvert , fans que celui qui eft faiii en foit incommo-.
2.66 CE S O
L’œil double couvre les deux yeux. C’eft une bande
de la même longueur St de la même largeur que l’œil
(impie ; il n’en diffère que par l’application. On roule
la bande en deux chefs : cela fait , on applique le corps
du bandage au haut & fur le derrière de la tête , puis
de l’une 8c l’autre main on amene les deux chefs en de¬
vant , & après avoir fait un croifé fur le nez , on con¬
duit les rouleaux derrière pour achever le tour, en
faire un fécond femblable au premier , 8c dans le troi-
fieme les ramener en devant , où on les attache. Le mou-
choir en triangle peut fervir tout aulG commodément ,
il peut également couvrir les deux yeux , qui eft le
but qu’on fe propofe dans l’application de l’oeil dou¬
ble.
(Eil de Chèvre. Voyez Œgylops.
(Ril de Lièvre. Voyez Lagophtalmie.
ŒILLERES. Nom que l’on a donné aux dents ca¬
nines de la mâchoire fupérieure, parce qu’elles font pla¬
cées fous les yeux. Voyez Dents.
(ENELEUM. Mélange de vin S: d’huile. On s’en fert
pour faire des embrocations fur les parties dans les frac¬
tures , les luxations Sc les inflammations. Ôn y emploie
ordinairement le gros vin rouge 8c l’huile rofat , ou
quelqu’autre huile réfolutive.
ŒSOPHAGE. Canal membraneux qui s’étend depuis
le fond du gofîer , jufqu’à l’eftomac, Il eft fitué der¬
rière la trachée artère , le long de fa portion membra-
neufe , 8c appuie fur les vertèbres du cou 8c du dos, jut
qu’à la cinquième. Là il s’écarte un peu du côté droit ;
mais vers la neuvième vertèbre , il revient vers le côté
gauche. Quand il eft parvenu jufqu’à -l’onzième vertè¬
bre , il perce le diaphragme , Sc fe termine à l’orifiçe
füpérieur du ventricule , qui eft au côté gauche. Il eft
compofé de fept tuniques : la première extérieure eft
membraneufe , 8c eft une continuation de la plèvre ,
jüfqu’à ce que l’œfophage ait pénétré dans le bas-ventre;
car alors le péritoine fournit cette première tunique : la
fécondé eft mufculeufe , fort ép asile , 8c compofée de
fibres longitudinales 8c de circulaires , au moyen def-
ŒUF ibj
quelles l’œfophage peut fe raccourcir & fe rétrécir.
■Verrheyen a remarqué entre la mufculeufe & la nerveufe
les tuniques vafcuieufe & glanduleufe ; l’une eft chargée
•de vaiffeaux , & l’autre de point glanduleux. La tunique
intérieure , nommée nerveufe , tapiffe la face intérieure,
& elle eft regardée comme une continuité de celle qui
revêt le pharinx , la bouche & les lèvres. La celluleufe
de M. Heifter vient enfuite , & unit Cette nerveufe avec
la derniere de toutes , que le même Auteur appelle
croûte fibre u fe , que d’autres Anatomiftes nomment
■veloutée , laquelle eft enduite d’une humeur vifqueule,
& fe trouve îemblable à celle qui revêt à l’intérieur l’ef»
tomac & les inteftins.
L’œfophage a la figure d’un entonnoir, plus évaféà
fa partie fupérieure que dans fon corps , & à fon extré¬
mité inférieure : quand il fe contrarie , il pouffe aifément
les alimens dans le ventricule ; ce qui fait tout fort
ufage.
ŒSOPHAGIENNES, (artères) Il y a deux , trois,
& quelquefois il n’y a qu’une feule artère de ce nom :
elles naiifént de la partie antérieure de l’aorte defeea-
dante , à diiiance à peu près égale l’une de l’autre , 5c
vontfe diftribuer-à' l’œfophage. M, Winflow les regarde
comme des médiaftines poftérieures.
Les veines de même nom reçoivent le fang des par¬
ties auxquelles les artères l’ont diftribué , montent en
iuivant les artères, varient en nombre comme elles, 8C
vont fe jetter dans la veine azygos.
ŒSOPHAGIENS. Nom d’une paire de mufcles qui
s’attachent par une de leurs extrémités à la face externe
du cartilage thyroïde , & par l’autre au . cartilage thy¬
roïde du côté oppofé : ce font les mêmej que l’on ap-
. pelle aufii ’thyro-crieb-pharyngiens. On peut confidérei:
ces mufcles comme un mufcle impair , placé à l’entrée-
de l’œfophage comme un fphinder dont il fait l’office.
Voyez Conftriüeur de L’œfophage.
ŒUFS. Les Phyfiologiftes ont donné ce nom à de pe¬
tits nœuds qui fe rencontrent dans les ovaires des fem-
Sjes, dans la perfuafion _que ces grains étojpit de yéjjta-
'2.68 O L F
blés œufs. Mais un examen attentif fait voir que ces
nœuds font des follicules glanduleux , lefquels fe gon¬
flent fouvent d’eau dans les maladies des femmes , &
fpécialement dans les affections des ovaires, dans l’hydro*
pifie. Il paroît plus vrai que ces follicules fervent à fil¬
trer le fperrne féminin.
Œufs de Naboth. Ce font de petites véfîcules qui fe
rencontrent en grande quantité a l’orifice interne de la
matrice , & dans le vagin aux femmes enceintes & aux
nouvelles accouchées, & que Naboth, Anatomifte a
pris mal-à-propos pour des œufs qui pouvoient fe fécon¬
der. M. Heifter penfe que ce ne font autre chofe que
des véfîcules , dont on ignore l’ufage ; mais qu’elles ne
font ni œufs, ni glandes, comme d’autres avoient jugé
à propos de les appeller. Voyez Matrice.
OIGNON DE L’URETHRE, Voyez Bulbe d(
F urethre , Ce Urethre.
Oignons des poils. Voyez Poils.
OLECRANE. Apophyfe qui fait le coude. Voyez
Cubitus.
OLFACTIFS, (nerfs) La première paire des nerfs
du cerveau fe nomme nerfs olfaBifs , ou olfaBoires , ja¬
dis produBions mammillaires.l On les découvre dès que
Ton a tantfoit peu levé les lobes antérieurs du cerveau.
Ils partent de la bafe des corps cannelés , par une fibre
moëleufe , plus greffe auprès des nerfs optiques qu’ail-
leurs : elle fe divife en plufieurs petites branches recou¬
vertes par la pie-mere , lefquelles s’enfoncent dans les
trous de l’os cribleux , accompagnées de deux petites ar¬
tères qui naiffentdes carotides. Dans les moutons & dans
les veaux , ces productions maminillaires font creufes, Sç
forment une efpécedéculdefac du côté de l’os cribleux;
mais , dans l’homme , ces cavités ne font pas fenfibles ,
quoique Riolan dife les avoir trouvées dans les cerveaux
fermes & fecs des vieillards. Quand ces filets nerveux
font entrés dans la cavité du nez, ils fe.difperfent dans
la membrane pituitaire , où ils reçoivent les impreflions
des corps odorans , & font naître dans l’âme la lènfa,tioa
des odeurs.
O M B 4%
OLIV AIRES (ganglions) On donne ce nom aux
ganglions que forme le nerf intcrcoftal dans l’entre¬
deux de chaque côte. Voyez Hordeïformes 6» Inter-
cojlal.
Olivaires (os) Ce font les os féfamoïdes de l’articu¬
lation du gros orteil avec le métatatfe. Voyez Séfa-
moïdes.
OMBILIC. Ce mot eft tiré du latin , qui lignifie
nombril. On donne ce nom à la région du ventre , qui
eft entre l’épigaftre , l’hypogaftre & les lombes. Voyez
Ombilicale.
OMBILICAL (cordon) Il eft compoféde trois vaif-
feaux , de deux artères & d’une veine ; il naît du fond
du placenta , & fe termine au nombril de l’enfant. Il eft
de différente groffeur & conlîftance : les plus grêles font
ordinairement les plus forts , & les plus gros caftent
affez fréquemment, quand on les tiraille dans les ac-
couchemens où' le placenta eft un peu trop adhérent
à la matrice. Alors il faut agir avec ménagement.
OMBILICALE, (région) C’eft la région du ventre qui
eft entre l’épigaftrique & l’hypogaftrique : elle a à peu¬
plés fept à huit travers de doigt, plus ou moins , fuivant
la groffeur & la taille du fujet, en hauteur, & s’étend
en largeur depuis un rein jufqu’à l’autre. Elle fe foudivife
en trois autres régions , comme l’épigaftrique ; en deux
latérales & une moïenne. Celle-ci conferve le nom de
région ombilicale proprement dite , ou Amplement
d’ombilic : les deux latéralesportent celui de lombaires ,
ou Amplement de lombes , du mot latin lumbi , qui li¬
gnifie les reins. Voyez Abdomen.
Ombilicales. ( artères & veines ) Il y a deux artères de
ce nom, qui ont leur principal ufage dans le foetus. Quel-
. quefois on les voit naître de la divifion de l’artère ilia¬
que en iliaque interne, & en iliaque externe ; mais elles
-font ordinairement une production , ou plutôt une con¬
tinuation des artères hypogaftriques. Dans le foetus ,
elles vont fe rendre au cordon ombilical , & rapportent
le fang de l’enfant à la mere ; mais dans l’adulte , elles
deviennent ligamenteufes. Cependant leur commence-
Sÿo O M O
ir.ent çonferÿe la nature de vaiifeau artériel , & fournit
même des ramifications à ia veille urinaire. : »
Il n’y a qu’une veine ombilicale , qui n’a d’ufage qué
dans le fœtus : elle naît du nombril , & va en montant
vers le foie s’inférer dans le finus de la veine porte. Elle
apporte dans le fœtus le fang de la mere au foie de
l’enfant. Dans l’adulte , fon canal eft bouché , & elle
ne préfente plus à l’inlpection qu’une efpéce de liga-
OMENTUM. Nom que les Latins ont donné à: l’épi¬
ploon 3 & qui s’eft confervé chez les François , pour fig-
nifie'r la même chofc. Voyez Epiploon.
OMO-CLAVICÜLAIKE. Nomd’un ligament court,
gros & très-fort , qui attache l’apophyfe coracoïde de
l'omoplate avec la clavicule. On le nomme auffi coraco- ,
claviculaire.
OMO-HYOIDIEN. Mufcle qui s’attache à la, côte
fupérieure de l’omoplate , & à l’os hyoïde. Ce if celui,
que nous avons décrit fous le nom de Coraco - Hyoï¬
dien.
OMOPLATE. Os mince , plat & triangulaire , fitué
à la partie fupérieure & poftérieure du thorax, qu’il re¬
couvre en partie.
Cet os eft allez large , & s’étend depuis la premieré'
des vraies côtes jufqu’à la feptieme ; il y en a un de
chaque côté. Il a la forme d’un triangle , dont la bafe
eft en haut , & le fommet en bas. On y diftinguedeüx
faces , trois angles & trois bords.
La face interne de l’omoplate eft Un peu concave p
&; On y remarque quelques lignes Taillantes en. forme,
de tarons , qui fervent à l’infertion du mufcle fous-
fcapulaire.
La face externe eft inégalement convexe : elle eft fé- ,
parée en deux portions , par une grande éminence obli¬
quement tranfverfale , qui s’étend depuis le bord pof-
térieur , jufques dans le voifinage de l’angle antérieur;-,
On donne à cette éminence le nom alépine : elle eft
peu faiilante à fon origine, vers le bord peftérieur dc.
l’os, où elle commence par une petite facette triangu-
O M O 2,7 1
laïre , recouverte d’une fubftance qui approche ■ de la
nature du cartilage. Sa faillie , au-deflus de la furface
de l’os, augmente à mefure qu’elle monte, & elle fe
termine enfin par une apophyfe applatie , inégale, qu’on
appelle acromion. Cette apophyfe eft féparée par une
large échancrure de langle fupérieur , antérieur. On voit
au bord interne de cette éminence une facette articu¬
laire pour l’articulation de la clavicule. Au - deflus de
l’épine , on remarque une foiTe qui porte le nom de fur-
épineufe , & on donne celui de jous-épineufe à toute
la portion de la face externe , qui fe trouve au - défit
fous.
Le bord poftérieur de l’omoplate s’appelle la bafe,
& on donne le nom de côtes aux deux autres , dont l’un
eft fupérieur , & l’autre inférieur.
La baie de l’omoplate eft le plus grand de fes trois
bords. Elle eft épaiflé , & on y diftingue deux levres ,
une interne, & une externe: elle eft placée un peu
obliquement à côté de l’épine du dos : elle en eft plus
proche par en haut que par en bas. La côte fupérieure
eft le plus petit &le plus mince des trois bords; il s’é¬
tend entre la pointe fupérieure de la bafe , & le col de
l’omoplate. La côte inférieure ou antérieure s’étend très-
obliquement depuis le col de l’omoplate, jufqu’à la
pointe inférieure de fa bafe ; elle eft fort épaifTe , &
les deux levres font féparées par une petite canelure.
L’angle inférieur eft moufle , épais , & un peu rabo¬
teux. L’angle poftérieur n’a rien de remarquable; il n’en
eft pas de même de celui qui eft fupérieur & antérieur.
Il fe termine par une efpéce de tête foutenue fur un
étranglement que l’on appelle le col de l’omoplate. La
tête eft creufée par une petite cavité glénoïde , qui a
beaucoup moins d’étendue dans les fquelettes que dans
les fujets frais , à caufe des cartilages qui augmentent
beaucoup cette cavité , & font détruits dans les os fecs.
G’eft dans cette cavité que s’articule la tête de l’humé¬
rus : on remarque à fa partie fupérieure un petit tu¬
bercule , auquel s’attache la longue portion du biceps.
Au-deflus de cette cavité , on trouve une grolfe apophyfe
5.jl O M O
qui fait une avance confîdérable en forme de bec de cor»
beau , ce qui lui a fait donner le nom de coracoïde.
Entre la racine de l’apophyfe coracoïde , Sc l’origine
de la cote fupérieure , on trouve une échancrure fermée
dans le vivant par . un ligament qui laille palier des vaif-
feaux. M. Duverrfey l’a vu offifié. Il y a encore deux
autres échancrures , une petite entre l’épine & le col ,
& une autre entre l’apophyfe coracoïde , & la cavité glé-
noïde.
Dans l’enfant , la bafe & les angles de l’omoplate font
incruftés d’un cartilage qui s’ odifie dans l’adulte : l’angle
inférieur , Facromion la tête, l’apophyfe coracoïde,
qui font at:di épiphyfes dans le premier âge , changent
de même dans la laite , & deviennent apophyfes : tou¬
tes ces parties font compofées de fubftance fpongieufe.
Le relie de l’os eft formé de fubftance compade ; il eft
traniparent dans fon milieu , à caufe de fon peu d’épaif-
feur dans cette partie.
L’omoplate eft articulée par la cavité glénoïde que
l’on trouve fur fa tête , avec fhumerus. Le peu de pro¬
fondeur de cette cavité favorife beaucoup les' mouve¬
ments du bras. La polition de facromion , & fur-tout
celle de l’apophyfe coracoïde, empêchent que l’humérus
fe luxe en haut. Le ligament orbiculaire de cette arti¬
culation eft très-fort.
Il y a encore deux autres ligamèns à obferver: k pre¬
mier eft court , fort gros , 8c très-fort ; il s’attache par
une de fes extrémités à la bafe de l’apophyfe coracoïde ,
& par l’autre à la fàce inférieure de l’extrémité humé¬
rale de la clavicule. MT Petit , l’Anatomifte , le nomme
coraco , ou omo-claviculaire , a caufe de fes attaches : le
fécond a la forme d’une bande large, qui s’étend de l’a¬
pophyfe coracoïde à facromion , & fous laquelle païfe le
miifcle furépineux.
OMOPLATO -HYOÏDIEN. Mufcle qui s’attache
par une de fes extrémités à la côte fupérieure de l’omo¬
plate, & par l’autre à l’os .hyoïde. Nous l’avons décrie
fous le nom de coraco-hyoïdien.
OMPHALOCELE.
* ONG 2.7J
OMPHALOCELE. Hetniè ombilicale. Voyez Ëxom ■>
^ ONCOTOMIE. Ouverture d’un abfcês. C’cffc une ef-
péce d’entamure fuivant les Ancien?, Ce mot vient de
deux expreffions grecques, dont l’une lignifie tumeur ,
Si l’autre fettion , ou incifion. Cette opération ne fie bor¬
ne pas aux feuls ablcês : route tumeur , de quelque na-*
rure qu’elle foit, s’ouvre par cette elpéce d’entamure.
Voyez Abftes & Loupe.
ONCTION. Efpéce de friéfion humide, faite avec
un liniment gras , ou huileux. On fait des onélions avec
des baumes , des huiles , des grailles , des onguens ,
Sic.
ONCTUEUX. Qui eft gras, qui tient de la nature
des grailles.
ONCTUOSITÉ. Qualité qui tient de la nature des
grailfes animales.
ONGLE, (maladie) Colleétiorldepus derrière la cornée,
qui provient ordinairement d’un épanchement de fang
qui s’y eft fait-, foit par la plénitude des vaiffeaux , foit
par quelque coup ou chute : avant que le lang foit tour¬
né ’ en pus , il caule des élancemens très-vifs & trés-
douloureux ; mais des qu’il eft pus , les douleurs
font moins fortes , & le pus épanché & rallèmblé fous
la cornée , reprélente la figure d’un ongle , d’ou lui eft
Pour la cure , on tentera de dilliper la matière , fi
elle1 Te trouve en petite quantité lous la cornée , ufant
pour cela de fomentations & de collyres rofolutifs , faits
avec le fénugrec & le fénouil , après quoi on en vient à
l’opération , dans laquelle il s’agit de faire une ouver¬
ture à la cornée avec une lancette. On l’infinue au plus
bas lieu , pour donner au pus une ilTue commode : il ne
faut pas s’étonner , quand on voit s’écouler par l’ouver.
ture l’humeur aqueufe avec le pus : cette humeur fe ré¬
pare aifément-; mais-la cicatrice qui fe fait à la cornée,
eft fouvent un obftacle confidérable à la vifîon. Après
l’ouverture , on fe fert de remedes réperculfifs & ano¬
dins. Sur- la' fin de la cure, on emploie les collyres &
D, de Ch. Tome II. S
2.74 ONG
les poudres déterfives & dcflicatives. Galien raconte que,
de ion tems , un Médecin Oculille guériiToit l’ongle en
branlant & fecouant la tête au malade d’une certaine
façon. Ce remede ne coûte pas beaucoup à éprouver.
Les Auteurs donnent encore le nom d’ongle à une
autre maladie des yeux. Dans celle-ci , c’eft une excref-
çence membraneufe, qui s’élève fur la conjonétive. Elle
prend fon origine vers le grand canthus de l’oeil , en
maniéré d’ongle , ou de croiffant blanchâtre s puis elle
s’étend peu à peu fur la prunelle , quelquefois la cou-
vie , & fait perdre la vue. Voyez Drapeau <5* Piéri-
gzurn.
Ongles. Tout le monde fait que les ongles font ces
parties reffemblantes à de la corne , qui recouvrent la
partie fupérieure de l’extrémité des doigts , des pieds &
des mains. Ces corps font pour la plûpart tranfpareps,
convexes en dehors , & concaves en delfous , de figure
ovale , & d’une confîftance allez ferme.
Les Anatomiftes ne conviennent pas unanimement,'
de la maniéré dont les ongles fe forment & végètent.
Les.uns les regardent comme une produ&ion des mam¬
melons nerveux de la peau , & les autres , comme une
continuité de l’épiderme. La macération femble prouver
ce dernier fentiment s car , par fon ,moïen , on peut
adroitement tirer de la main & du pied , leur épider¬
me tout entier comme un gand , & comme une chauf-
fette ; les ongles alors fe détachent des mammelons, fui-
vent la cuticule , & y demeurent unis comme s’ils en
étoient une appendice. Néanmoins la formation des
ongles diffère de la formation de l’épiderme. Malpighi,
Boerhaave , Hcifter , & plufieurs autres célébrés Ana-
tomiftes & Phyfîologiftes , prétendent que les ongles
font formés par les mammelons de la peau , que ces
mammelons Gouchés longitudinalement à l’extrémité des
doigts , s’allongent parallellement, s'unifient étroitement
enfemble , & s’endurcilfent avec des vailfeaux de la peau
qui fe fondent , & que la furpeau fe joignant avec ces
mammelons à la racine de l’ongle , leur fournit une forte
d’enveloppe. Selon ces Auteurs , il réfulte de-là un amas
ONG' &7J
êe fibres très-fines , qui fe collent les unes aux autres ,
à mefure qu’elles s’avancent de toute la partie de la peau
qu’elles touchent. Etant ainfi unies , elles forment plu-
lieurs couches qui s’appliquent les unes fur les autres , 8c
fe joignent trés-étroitement enfemble. Ces lames n’oni
pas la même longueur , & font arrangées par degrés , de
façon que les extérieures font les plus longues , & les
intérieures les plus courtes ; & voilà comment l’ongle fe
forme, fuivant ce fyfiême. Ces couches ou lames fefont
aifément appercevoir dans les ongles des oifeaux , les
griffe des lions , des ours , &c. & elles fe féparent faci¬
lement les unes des autres par la macération.
A l’aide de ce fyfïême , on explique plufieurs phéno¬
mènes au fujet des ongles. Comme les mammelons font
encore tendres à la racine de l’ongle , il s’enfuit qu’il
doit être fenfîble en cet endroit ; au contraire l’extré¬
mité des mammelons, en s’éloignant de la racine, fe
durcit i ainfi l’on peut couper le bout des ongles, fans
caufer aucun fentiment de douleur. Les mammelons 8c
les vaifleaux fondés qui forment l’ongle , venant de la
peau par étages , tant à la racine qu’à la partie infé¬
rieure , les ongles font plus épais, plus durs & plus forts
en s’avançant vers l’extrémité ; de plus , comme ils naiC-
fent detoute-la partie de la peau qu’ils touchent, les
mammelons augmentent en nombre de plus en plus ,
& vont fe réunir au bout des ongles. C’eft auffi par le
moïen de ces mammelonsque les ongles tiennent à la peau
qui eft au-deffousfi fortement, qu’on ne peut aifément
les en fépater dans les cadavres , que par le moïen de
la- macération.
La nourriture & l’accroiflement des ongles s’expliquent
comme les autres phénomènes. Les mammelons des on¬
gles ont de même que les autres mammelons de la peau
des vaifleaux qui leur apportent la nourriture. Ils font à
leur racine , & produifent les fibres qui s’allongent , fe
. collent enfemble , & fe dulcifient : de cette maniéré,
les ongles fe nourriflent & croiflent couche fur couche.
Ou fait que les ongles croiflent tou ours ; c’eft pourquoi
on les rogne à mefure qu’ils furpafiènt l’extrémité des
ÏJC, O N Y
doigts ; mais il -eft feux qu’ils. croiffent apres la mort;
Quelquefois on apperçoit une tache à la racine de
l’ongle ,. & l’on remarque aufli qu’elle s’en éloigne à me-
fure que l’ongle croît , Sc qu’on le coupe. Cela arrive
■ ainli , .parce que la couche qui contient la tache , étant
pouffée vers l'extrémité par le fuc nourricier qu’elle re¬
çoit, la tache doit l’être de même. Quand un ongle eft
tombé , à l’Occafion de quelque accident , on obferve
que le nouvel ongle Te forme de toute la fuperficie delà
peau, à caufe que les petites fibres qui viennent des
mammelons , & qui fe collent enfemble , s’accroiffent
toutes en même tems. La grande douleur qu’on reffent ,
quand il y a quelque corps folide enfoncé entre l’ongle
& la peau , ou quand on arrache les ongles avec vio¬
lence, arrive, àcaufe que leur racine eft tendre & adhé¬
rente , aux mammelons de la peau qui font , comme on
le fait , très-fenfibles.
Au refte , les ongles ont pour ulàge 1°. de défendre
le bout des doigts , tant des pieds que des mains : 2°. de
les affermir t 3°. de faciliter l’ambulatiom Sc lallation
aux pieds ; & l’appréhenfion , aux mains.
Quelquefois il fe forme des abfcès fous les ongles , à
' leur racine ; l’ongle fe leve avec beaucoup de douleur.
Quand la matière eft mûre , il faut trépaner l’ongle ,
c’eft-à-dire , avec un biftouri , pratiquer une fedion de¬
mi-circulaire , par laquelle le pus puifi'e s’échapper au-
dehors. Pour ceia , on le ratifie pour l’amincir , au-
• tant qu’il eft poflible , &- la fedion en devient plus ai.
.fée.
ONGUENT. Médicament externe, onâueux, de con¬
fidence moïenne entre le Uniment & l’emplâtre , com-
pofé d’huiles , de grailles , de cire , de fuif, de mucila¬
ges , &c. auxquelles matières on ajoute fouvent des plan¬
tes, des animaux & des minéraux. Les onguens font fort
en ufage pour les tumeurs , les. plaies , les ulcères , ic
pour oindre les parties dans plufieurs maladies externes. .
On leur a donné différèns noms , fuivant leur vertu , leur
bafe , leur couleur , oa leurs Auteurs.
ONYX. Voyez Ongle..
OPE '177
OPERATEUR. Nom que l’on donne particulière¬
ment au Chirurgien qui pratique ies opérations de fan art.
■y oyez Chirurgien.
OPERATION. Ce mot vient du latin , & lignifie
proprement travail, ou manœuvre. Toute la Chirurgie
pratique ne confifte que dans les opérations ; toute œu¬
vre chirurgicale eft Vraiment une opération. Cependant
l’ufage a paffé que l’on ne donnât le nom d’opération ,
qu’à des travaux plus confîdérables , & l’on a défini l’o¬
pération, une adion méthodique , ou une application
•méthodique de la main du Chirurgien , fuvl’homme vi¬
vant & malade , pour lui rendre la fanté. Suivant cette
définition quiparticularife les différens e-xercices de Chi¬
rurgie , les opérations fe réduifent aux quatre claiTes
générales,, connues fous les termes francifés du grec-:
Diéreje , Synth'efe , Exérefe Sc Prothefe. Dans la pre¬
mière defquelles , on comprend toutes les opérations: où
il faut divifer les parties du corps humain ; dans da.fe-
conde , toutes celles qui tendent à les: réunir , quand
elles font divifées contre nature ; dans la troifîeme ; cel¬
les qui confident dans l’extradion des corps étrangers .on
nuifibles , qui bieffent l’ adion de nos parties , &'Jes
fondions ; & dans la quatrième enfin , celles quiontpour
, but de fuppléer par art au défaut des: parties .naturelle-
•ment nécellaires. : : na
Dans le fens de, cette définition;, f’ampmtationsdhm
membre, le trépan , l’empyéme , lagaliroraphie j. font
des opérations proprement dites ,.&le panfement , ou la
fîmple application des ligatures ou des bandages n’efn^t
point , quoique fpuvent cette application-doive êtcefaire
méthodiquement , .& par la main d’un Chirurgien. Maïs
cette différence eft rélative à l’objet. Ea.conféquence de
J’adion , & la difficulté dé la pratique la font en entier -,
& de-là vient que;,; pour rendre une œuvre de Chirurgie
par le mot opération , il faut qu’il y ait de la difficulté,
& un but que la maladie rende confidérable ~ autrement
la fedion d’un ongle , & l’abrafion des'poils ferôieatdes
opérations , Sç ce 11’eft pas ainfi qu’on Bentend. :
Il y a dans toute opération quatre chofes qui doivens-
S iij
278 OPE
être fcrupuleufement obfervées : 1°. le tems de l’opéra¬
tion : 40. la préparation de tout ce qui eft néceffaire à
l’opération : 30. la maniéré de' faire l’opération 40. en¬
fin les ménagernens qu’il faut prendre après l’opération.
Toute la théorie des opérations en général dépend de ces
quatre points eflentiels;
Avant l’opération toutes les attentions que le Chirurgien
doit avoir , ont rapport â l’effentiel de l’opération même.
Suivant cet article , il doit favoir s’il eft nécellaire qu’il la
faffe, s’il(peut la faire, quand il doit la faire, & fi elle doit être
avantageufe. Les circonftances de la maladie , la gravité
des fymptômes, le peu de fuccès des autres remedes, les
progrès du mal , le danger de la perte de vie , feront allez
connoître au Chirurgien qui faura les apprécier, fi l’opéra¬
tion eft nécellaire , ou fi elle eft inutile : elles le met-
tr nt de même dans la facilité de juger quand il faudra
qu’il la fade. Quelquefois il faut fe déterminer fur le
champ 5 dans d’autres' conjonctures l’on peut différer.
Souvent il ne faut rien précipiter , fouvent il faut fe hâ¬
ter : ainfi c’ eft aux circonftances particulières à détermi.
ner le tems précis où il faut opérer, mais il n’appartient
qu’à, un homme qui connoît parfaitement l’anatomie &
fes propres talens ., de déterminer s’il peut pratiquer l’o-
-pération , ou fi elle eft impraticable. Il n’y a qu’un hom¬
me inftruit , qui fâche décider fi l’opération pratiquée
aura un .heureux .fuccès , & dans quels cas il doit la
faire , ou au contraire s’en abftenir , parce qu’il pré,
. voit qu’elle ferainutile ou funcfte. Ordinairement les Mé¬
decins font confultés pour cette affaire , & alors le Chi¬
rurgien eft en partie débaraffé ; mais il a tout à faire
dans la préparation néceffaire pour le manuel de l’opé¬
ration , & dans l’opération.
Cette préparation' confifte à fe munir de tous les inf-
trumens néceffaires , gç que la différence de l’opération
différencie & fpécifie , fuppofç que -'l’opération doive être
faite ; mais les inftrumens ne font pas. la feule choie né-
ceftaire; les bandages & les roédicamens doivent auffi fe
trouver prêts , de feçon qu’on n’ait rien à chercher dans
OPE 2.79
le tems de l’opération. Le Chirurgien choiiira donc foi-
gneufement ceux de fes inftrumens qui lui feront nécef-
faires ; il les placera fur fà tablette , ou dans fa trouife ,
de façon qu’il puille les prendre à fa commodité. Il tien¬
dra prêts les remedes , Sc les linges â panfement , & il
en, garnira fa tablette dans l’ordre qu’exigent les difié-
rens tems des opérations. Ici enfin l’Opérateur doit pren¬
dre toutes fes précautions , pour que l’opération fe falfe
promptement & furement.
' Quant à la maniéré de faire l’opération , le Chirur¬
gien doit fentir s’il peut l’entreprendre feul , ou s’il a
befoin d’aides , comme il eft d’ordinaire dans toutes les'
grandes opérations , foit pour avoir des témoins éclairés
& Juges , foit que leurs forces doivent fuppléer au défaut
de celles de l’Opérateur. Les particularités de la mala¬
die , fon fiége , la différence des inftrumens dont on eft
obligé de fe fervir , ne peuvent fe détailler que dans les
circonftances, propres. Il n’y a rien de général , il faut
voir chaque operation en particulier.
Il eu eft de même des ménagemens qu’il faut emploïet
après l’opération. Comme les accidens varient à l’infini ,
que chaque opération a les liens particuliers , & qu’il eft
impoiiible de les généralifer , il faut confulter cet article
dans le détail de chaque opération.
Mais , pour le tems & les lieux où l’opération doit fe
faire , l’on diftingue quelque chofe , & l’on donne des
préceptes généraux. Par rapport aux tems, on en dif¬
tingue deux : l’un d’élection , & l’autre de néceffité. Le
tems d’éledion eft celui que le Chirurgien choifit , ou
comme plus commode, ou comme à peu près très-in¬
différent. Par exemple , pour tirer une dent , le Chirur¬
gien pourra prendre fon tems , s’il n’y a rien qui preffe ;
pour l’opération de la taille , le Chirurgien choifit le
printems ou l’automne , &c. mais le tems de néceffité
exige que l’opération fe falfe fans retardement , par la
rai fon que le malade eft en danger évident. Tel eft le
tems où il faut faire le trépan , l’empyémé , & les au- ‘
très opérations que l’on ne peut abfolument pas dif¬
férer.
S iv
2,8d DPE
On ehoifit aufli le lieu où l’on veut pratiquer. l’ope1-}
ration , ou l’on eft' contraint 'de la faire dans un en-'
droit , plutôt que dans un autre. Par exemple , le lieu où
il y a abfcès, eft le lieu où il faut ouvrir de néceffité,
parce qu’il faut toujours donner aux matières amaffées
iffue dans l’endroit où elles font , au lieu que dans l’o¬
pération, de la taille , pour autre exemple , le Chirur¬
gien ehoifit quelquefois , & fe détermine fuivant fa
volonté , plutôt pour un endroit que pour un autre.
Il eft encore de la derniere conféqnence pour un Chi¬
rurgien , de favoir faire goûter aux malades les raifons
qui l’obligent à faire les opérations. Il doit difpofer leur
eïprit de loin en leur faifant envifager la néceffité & les
avantages des opérations , & particuliérement de celle
qu’il va entreprendre ; prelTer par toute forte de motifs
de confiance celui qui eft timide , & entretenir par les
promefles les mieux fondées celui qui s’y détermine.
Cette difpofîtion des efprits n’eft quelquefois pas moins
néceftàire que celle des corps , & fouvent du concours
de ces dçux préparations réfultent les meilleurs effets ,
& les plus grands avantages des opérations. En confé¬
quence de ces préceptes, le Chirurgien cachera lé plus
loigneufement qu’il lui fera poflïble , & fans affectation,
tout ce qui feroit capable d’çffraïer , ou de renouvelles
les fraïeurs .du malade à opérer : il doit arranger en
conféquençe fes inftrumens , de maniéré qu’ils nç puif-
fent en être apperçus, & lui ôter fon courage.
Il y a encore des précautions à prendre relativement
à la iumiere dont on doirfe fervir pour faire les opéra¬
tions. Les unes, comme la lithotomie , la cataracte ,
doivent fe pratiquer à la lumière du foleil , que l’on
nomme lumière naturelle i d’autres , telles que le bubo-
nocèle , le trépan , 8cc. ne fe font bien qu’a la lueur du
flambeau, que l’on appelle lumicre artificielle. Dans les
opérations où l’on ufe de celle-ci , l’on préféré la chan¬
delle à la bougie, & à la chandelle, la bougie de S,
Çofrne, parce qu’elle ne coule point, & qu’elle éclaire
jnicux.
Quand on obferve exactement , & Relativement auf .
O P H tï8*
Vitconftanees toutes les réglés de précaution que nous
Venons d’indiquer , l’on a rempli les trois conditions
tant vantées pour les opérations , qui font de les faire
promptement purement , & avec agrément. Un effet, c’eft
agir avec promptitude , que de bien faire , & de faire
fans perte de tems ; comme c’eft agir furement , que
de ne pratiquer les opérations qu’après l’examen mûr &
circonftancié de toutes les choies que nous avons détail¬
lées , & agréablement que de favoir amener à une opé¬
ration toujours révoltante des efprits fouveut des plus
opiniâtres & des plus entêtés.
OPERE’. Sujet à qui l’on a fait quelque opération
chirurgicale.
OPERER. Faire une opération de Chirurgie , & gé¬
néralement toute œuvre chirurgicale.
OPHTALMIE. Inflammation de la membrane con¬
jonctive, accompagnée de rougeur, de chaleur & de dou.
leur , avec ou fans écoulement de larmes ; d’où, vient
la diviiîon d’ophtalmie, en ophtalmie humide , & enophtal¬
mie feche.
Quand l’inflammation fe communique aux autres par¬
ties de l’œil , qu’il s’attache de la chaffie aux paupières
qui les colle enfemble , cette efpece d’ophtalmie s’ap¬
pelle lippitude -, & quand les paupières ne peuvent
s’ouvrir , c’eft un phymofls. Voyez Phymolis.
OPHTALMIQUE DE V7ILLIS. (nerf) C’eft la
première des trois principales branches du nerf de la
cinquième paire cérébrale, ou nerfs trijumeaux de M.
tWinflow , qui l’appelle nerf orbitaire.
Dés lion entrée dans l’orbite par la fente fphénoïdale
ce nerf fe divife en trois' rameaux , un fupérieur qui
s’étend fur le front , un interne qui s’avance vers le nez,
& un externe qui fe porte à la glande lacrymale. Là
il communique par un ou deux filets avec le nerf, de
la fixieme paire , & avec l’intercoftal. Le premier des
rameaux, qui eft le plus confidérable de tous, va le
long de la partie fupérieure de l’orbite , collé à la. mem¬
brane qui la tapiffe, & donne des filets à la gtaiffc
O P T
qui environne le globe de l’oeil , aux membranes vol-
fines , & au mufcle releveur de la paupière. Il monte
enfuite fur le front par le trou furcilier , & fe diftribue
aux mufcles frontal , foufciller & orbiculaire , aux té-
gumens , & communique avec un rameau voilin , qui
vient de la portion dure du nerf auditif.
Le rameau interne, appellé nafal , va du côté du
nez , jette en naiffant un petit filet qui communique
avec le ganglion lenticulaire des moteurs externes ; il
paffe d’abord obliquement fur le neuf optique , pat-def-
fous les deux mufeLs releveurs, au plus proche defquels
il donne des filets ; puis il glilïe entre i’adduéteur &, le
gland oblique de l’œil , le long des parois internes de
l’orbite, jette chemin faifant un filet de côté, quipafl’e
par le trou orbitaire interne ; puis il gagne le grand
angle de l’œil, & fe diftribue à la caroncule lacrymale,
au fac lacrymal, aux portions voifines du mufcle orbi¬
culaire , du fourcilier , du pyramidal du nez , & aux
tégumeus. Le filet latéral qu’il a jetté dans le trou or¬
bitaire rentre dans le crâne , va s’unir aux fibres du
nerf olfactif , & fe plonge avec elles par les trous les
plus antérieurs de la lame cribleufe de l’os ethmoïde ,
pour les accompagner'dans la cavité du nez.
Quant à la branche externe du nerf ophtalmique ,
elle le diftribue principalement à la glande lacrymale ;
mais avant que de gagner la glande ; elle jette un petit
rameau à la partie latérale , externe de l’orbite , qui fe
perd quelquefois dans le diploë , & quelquefois perce
la partie voifine , ou de l’os frontal , ou de l’os de la
pomette; elle jette enfuite des filets à quelques portions
du crotaphite , du mufcle orbiculaire des paupières ,
du maflëter & des tégumens , & à la membrane con¬
jonctive de l’œil.
OPHTALMOGRAPHIE. Mot compoféde deux ter-
mes grecs, dont l’un lignifie œil , & l’autre defcrip-
tion ; c’eft par conféquent defcription anatomique de
l’œil.
OPTIQUES. ( les nerfs } Cts nerfs forment la fé¬
condé paire des nerfs cérébraux ; ils fortent de la partie
médullaire , appellée couches des nerfs optiques , & en
partie de l’extrémité des corps canelés. L'ans leur trajet,
ils s’approchent peu à peu l’un de l’autre , & s’unilfent
immédiatement vis-à-vis de l’entonnoir , après quoi ils
fe partagent de nouveau en deux cordons , qui font Am¬
plement enveloppés de la pie-mere, & vont chacun fe
terminer à l’œil du côte d’où ils fortent. Ils font en¬
tourés de petits rameaux des moteurs des yeux , autre¬
ment nerfs de la troifieme paire. Quelques Anatomiftes
ont cru que l’union des deux nerfs optiques établiffoit
une continuation véritable de l'organe 8c du nerf, de
façon que le nerf optique droit étoit deftiné pour l’œil
gauche , & le nerf gauche pour l’œil droit ; mais ils
vont chacun à l’œil du côté d’où ils fortent , & cela eft
confirmé par l’obfervation de Vefale , fur une femme
dont l’œil droit étoit atrophié depuis fon enfance , & le
gauche très - fain. Cet habile Anatomifte trouva dans
l’ouverture du cadavre de cette femme le nerf optique
de l’œil atrophié beaucoup plus petit que celui de l’œil
fain , depuis le globe de cet œil jufqu’à l’origine du
nerfs au côté droit de cette union.* Cela démontre que
l’union des nerfs optiques ne confifte que dans le (impie
attou. hement de leur fubftance médullaire , fans fe con¬
fondre ni fe croifer. Vefale dit encore avoir remarqué
des cadavres chez qui les nerfs optiques naiiîoient fé-
parément , & fe continuoient féparément , fans que les
fujets en eulTent jamais fenti la moindre incommodité
pour la vue.
ORBICULAIRE. Nom que M. Vinflo'W donne au
quatrième os de. la première rangée du carpe , à caufe de
fa figure. Voyez Pififorme.
Orhiculaire des Lèvres. On donne ce nom à un muf-
cle qui embraffe & forme les deux lèvres. Il eft compofé
de deux plans de fibres , un fupérieur & un inférieur , qui
fe rencontrent & fe croifentà la commiiTure des lèvres. M.
WinfloW en a fait deux mufcles diftihgués , qu’il ap¬
pelle demi-orbiculaires , dont un eft fupérieur , & l’autre
inférieur: il dit qu’il feroit plus à propos de les nom¬
mer demi'Ovataires ; parce que les fibres de ces mulcles
2.84 O R B
ont en effet une dire&ion ovale , lotfque la bouché eft
fermée. Mais cette diretftion change lorfqu’on l’ouvre • fi
elle eft fort ouverte , le grand diamètre de l’ovale eft
de haut en bas , au lieu qu’il eft placé tranfverfalement
lorfqu’elle eft fermée. L’ufage de ce mufcle eft de fermer
les lèvres : ilpeut auffi les tirer en devant & faire ce qu’on
appelle la moue.
Orbiculaïres des paupières. Nom que l’on donne à
une bande mufculeufe très- large , dont les fibres font
pour la plupart orbiculaires & reflêrrent les paupières en
forme de fphincter. L’ufage de ce mufcle l’a fait appeller
abbaijfeur oufermeïir des paupières , quoiqu’il n’abbaifle
que la paupière fupérieüre.
Entre l’angle interne de l’œil , & l’apohyfe nafale de
l'os maxillaire eft un tendon commun ligamenteux, très-,
fort , qui a fon attache à l’os , & qui diminue à mefure
qu’il s’en éloigne , pour s’approcher des extrémités des
tarfes auxquels il fe termine. La plupart des fibres char¬
nues de ce mufcle s’y attachent , ce qui eft beaucoup plus
lenfible , fi on les examine du côté du globe de l’œil,
que fi on les confidere extérieurement. Elles fe portent
de là en haut & en bas, font le tour des paupières , & fe
rencontrent au petit angle où elles forment un en¬
trelacement difficile à dévélopper. On y découvre à la
face interne des paupières une petite bande tendineufe
très -mince , qui s’étend depuis l’union des deux tat--
fes , jufques fur le bord temporal de l’orbite. Elle n’eft
pas également fenfible dans tous les fujets. Nous divife-
rons ce mufcle en quatre portions comme a fait M.
L’Wïhflow.
La première qui eft la plus externe, environne l’orbite.
Sa partie fupérieure eft placée entre les fourcils , & le bas
du mufcle frontal auquel elle eft fort adhérente , de
même qu’avec les furciliers. L’inférieure a auffi une forte
adhérence avec les müfcles incifif & zygomatique. La
partie fupérieure n’eft pas féparée de l’inférieure vers les
tempes , parce qu’elle pafle au-delà du petit tendon mi-
toïen. ... . •
La fécondé portion eft; placée en haut, entre le bord
O R B a8*
'de l’orbite , auquel elle eft .attachée en partie , & le glob e
de l’œil; en bas , elle couvre le bord de l’orbite. Riolan en
a fait deux mufcles diftingués, parce qu’il aobfervé qu’ils
pouvoient agir l’un fans l’autre , & que leurs nerfs ne
font pas les mêmes/ Cette fécondé portion eft adhérente
comme la première aux mufcles furciliers , frontal,
incifif'& zygomatique.
La troiliéme portion appartient aux paupières d’une
maniéré plus fpéciale. Elle a beaucoup plus d’étendue à
la paupière fupérieure qu’à l’inférieure. Ses fibres fe ren¬
contrent aux deux angles , & s’attachent aux.petits ten¬
dons mitoïens, ce qui eft plus fenfible du côté des yeux
à l’extérieur.
La quatrième portion eft la plus interne. Ses fibres
forment de petites arcades quine s’étendent pas jufqu’aux
angles des paupières , ce qui fait que la partie fupérieure
de cette portion eft réellement diltinguée de l’inférieure
Leurs fibres s’attachent par les deux extrémités aux tatfes
des deux paupières. Riolan a fait un mufcle particu¬
lier de cette portion , & l’a appellé ciliaire.
Toutes ces différentes portions font recouvertes par
la peau fur laquelle elles font plufieurs plis qui fiiivent
la direétion des fibres.
Ce mufcle en fe contractant , rapproche les deux pau¬
pières l’une de l’autre. L’inférieure à trés-peu de mou¬
vement , fi on le compare à celui de la fupérieure. La
rapidité de ce mouvement répond à celle du. mufcle re-
leveur & tout le monde- connoît la célérité avec laquelle
fe fait le clin d’œil, qui eft le réfultat de l’aétion fuccef-
five de ces deux mufcles.
Lorfqu’on fait quelqu’incifion aux paupières , on fuit
la direction des fibres du mufcle orbiculaire. Il faut bien
prendre garde d’intéreffer celles du mufcle releveur pro¬
pre de la paupière fupérieure qui fe croifeut avec celles
de l’orbiculaire.
Orbiculaire de l' utérus, (mufcle ) Voyez ConfiriQeur
de la vulve.
Orbiculaire. ( ligament) Ce nom a été donné au-xli-
gamens capfulaires , parce qu’ils entourent l’article com-
S.% O R B
me un cercle. Ï1 ne faut pas les confondre avec les liga»
mens articulaires.
ORBITAIRE. Se dit de tout ce qui a rapport à l’or¬
bite Sc des différentes parties qui entrent dans fa corapo-
fition.
Orbitaire ( canal ) ou marche orbitaire. C’eft un con¬
duit pratiqué dans ia partie des os maxillaires fupérieure,
& qui entre dans la compoftion de l’orbite. Sa direc¬
tion eft d’arriere en devant. Il commence vers le milieu
de la fente fphéno-maxillaire , par un trou que l’on
nomme orbitaire fupérieur ou poflérieur , Sc il fe ter¬
mine eu dehors , au-dcllcus du bord de l’oibite -, à la
partie fupérieure & un peu interne de l’os de la pomette
par un trou qu’on appelle orbitaire antérieur ou infé¬
rieur. Ce canal laifle palier le nerf maxillaire fupérieur ,
qui eft une branche de la cinquième paire.
On donne aufiile nom A' orbitaire à une échancrurede
l’os maxillaire qui forme la partie inférieure de l'orbite :
elle eft placée entre l’apophyfe nafale & l'apophyfe ma¬
laire.
Orbitaire, {nerf) M. Winflow donne ce nom à la pre¬
mière des branches des nerfs trijumeaux , & à laquelie
.Wilis avoir donné celui d’ophtalmique. V. ophtalmique:
ORBITE. Cavité qui contient les yeux : elle eft for¬
mée par la réunion de plufieurs portions d’os qui font
fournies par l’os coronal , le maxillaire , celui de la
pomette. l’os unguis , l’os fphénoïde , l’ethmoïde , &
les os du palais. On remarque' dans l’oibite les cavités
fuivantes : le trou orbitaire fupérieur ou furcilier, qui
n’eft quelquefois qu’une échancrure : le trou orbitaire
inférieur, qui eft l’entrée d’un canal qui s’étend de der¬
rière en devant , & poite le nom de marche orbitaire :
l’ouverture du conduit lacrymal : le trou interne , qui
eft quelquefois double : le trou optique & deux fentes
orbitaires , dont une eft fupérieure , Sc l’autte infé-
La cavité de l’orbite eft fort profonde , parce qu’ou¬
tre le globe de l’œil & les mufcles qui le font mouvoir,
il y a beaucoup de graille fur laquelle il eft appuie : l’or-
bite eft allongée à fa partie antérieure , & s’étend trani-
verfalement. î>'es bords font forts , & les os par lefquels
ils font formés , font en cet endroit d’une fubftance dure
Si compacte , & défendent mieux par ce moïen l’oeil des
corps étrangers.
ORDINAIRES. Nom qui fe donne aux évacuations
périodiques du fexe , à caufe qu’elles reviennent habi¬
tuellement & d’ordre tous les mois. Voyez menjlruel.
OREILLE. Organe de fouie : il y en a deux , une
de chaque côté de la tête. Les Anatomiftes divifent l’o¬
reille en interne Si en externe. Pat l’oreille externe, ils
entendent tout ce qui eft hors du fond du trou auditif
externe de l’os des tempes : par l’oreille interne , ils
comprennent tout ce qui eft renfermé dans la cavité de
cet os , & ce qui y a quelque rapport: L’externe eft
pouf la plus grande partie formée d’un cartilage très-
ample & très-laçonné , qui eft comme la bafe de toutes
les autres parties dont l’cteille externe eft compofée.
L’interne eft principalement faite de différentes pièces
ofTeufes , fabriquées en partie dans l’épaifTeur de l’os des
tempes , & fur-tout dans celle de fon apophyfe pierreu-
fe , en partie dans une cavité particulière de cet os , où
elles font contenues féparément.
L’oreille externe a en quelque façon la figure d’une
coquille , dont la grolfe extrémité feroit tournée en haut,
la petite en bas , la convexité du côté de la tête , & la
cavité en dehors , & un peu en devant. On y diftingue
deux portions principales , une grande & ferme , qui eft
la fupérieure , une petite Si molle que l’on nomme lobe
ou lobule. La face antérieure eft divifée en éminences
& en cavités : on y compte quatre éminences : l’hélix,
l’anthélix , le tragus & l’antitragus. On y compte aufïï
quatre cavités : favoir , le creux du grand pli , appelle
hélix , la follette de l’extrémité fupérieure de l’anthe-
lix, la conque & le conduit auditif, qui eft au bas
de la conque. La face poftérieure ne préfente qu’une
éminence confidérable , qui eft une partie de la con¬
vexité de la conque , Pautre partie eft cachée par l’at-
5.88 O R Ë
tache empêche aulïi de voir le creux de la crête qui di-
vife le fond de la conque en fupérieur & en inférieur.
Prefque toute l’oreille externe eft formée d’un carti¬
lage particulier qui n’eft revêtu que de la peau fortifiée
de quelques fibres ligamenteufes , mufculeufes , & tra-
verfée de vailîeaux fanguins & de glandes febacées &
eérnmineufes Ce cartilage ne fe trouve point dans le
lobe , mais il forme tout le rcfte de l’oreille externe,
laquelle eft fixée à l’os des tempes, au moïen de liga-
mens particuliers , fitués fur le devant & en arriéré de
cette partie cartilagineufe.
L’oreille internée eft beaucoup plus compliquée que
l’oreille externe. Il faut couper l’os temporal en diite.
rentes feâions pour l’examiner. On y remarque la mem¬
brane du tambour , autrement dit timpan. Le périofte
de la calife , celui des olfelets , du labyrinthe, & de
toutes fes cavités : la membrane maftoïdienne interne ,
les mufclès des olfelets , & les parties qui achèvent la
trompe d’Euftache , la caillé du tambour , & toutes fes
cavités. Il faut voir les unes Se les autres de ces parties,
chacune à leur article particulier.
Tout le monde conn ut les ufages de l’oreille. C'eft-
celui de tous les organes dont il eft le plus difficile de
démêler le méchanifme quoi qu’il foit facile d’én démon¬
trer commodément les parties compolantes : elle eft l’or¬
gane de l’ouie. L’oreille externe ramafle les taxons fo-
nores , les retient' & les modifie dans fes différehs re¬
plis , les rranl'met en fuite au canal auditif, qui les rend
à fàh tour à l’oreille interne , dans laquelle ils font
mille circuits qui les modifient encore. La fenfation qui
réfulte de l’impreffion de ces raïons' fonores fur les dif¬
férentes parties de l’orgaue s’appelle l 'ouïe , du vieux
mot françois ouïr , qui fignifie la même chofe qu’entin- -
dre plus ufité.
OREILLETTES DU CCEUR. Sacs mufculeux, fi¬
tués au nombre de deux à la bafe du cœur, l’un en de¬
vant , l’autre en arriéré, au-deffus des ventricules. Une
cloifon mitoïenne interne , & des fibres communes ï
l’extérieur
O R E 2.89
^extérieur- les unifient à-peu-près comme les ventricules.
Ces cavités font très-inégales en dedans; elles font plus
unies en dehors , ,& terminées par un bord étroit , au¬
quel on remarque une .dentelure qui répréfente la crête
d’ûne poule à pu une efipeçe d’oreille de chien.;Un célé¬
bré AnatomiftedeLeïde voulut autrefois donner le nom
particulier d’oreillette à cette partie , & conferver le
nom de fac à là cavité. Les oreillettes s!abouchent avec
les ventricules , & leur, embouchure eft tendineufe com¬
me celle des ventricules.^
L’oreillette droite a plus de capacité que l’oreillette gau*
che ; elle s’ouvre dans le ventricule du même côté , Si
lui tranfmet le fang qu’elle reçoit de la veine cave, ha
dentelure lé termine obliquement par une forte depointé
moufle, jqui reflemble à un petit allongement particu¬
lier du grand, fac, & qui eft tournée vers le milieu de
la bafe du cœur. La furface interne de cette même oreil¬
lette , eft toute inégale & traverfée de lignes faiilantes .
charnues , fort nombreufes , qui en traverfent les pa¬
rois , & qui communiquent entre elles par .d’autres plus
petites colomnes difpofées, très-obliquement dans .leurs
intervalles. Les premier.es de ces lignes font comme des
trous , t& les autres comme de petites branches.pofées à
contre fens les unes des autres.
L’oreillette gauche femble un tronc commun des qua¬
tre veines pulmonaires : elle eft mufculeufe , médiocre¬
ment épaifi'e & moins confidérable que la droite ; elle
Û comme lâ. précédente , un prolongement , dont la
conformation différé toutefois de celle de l’oreillette
mêmei Extérieurement , elle eft comme un. petit fae
longuet , courbé & recourbé par fa largeur , & dentelé
par le contour entier de ies bords. Intérieurement elle
reflemble à l’intérieur de l’oreillette droite.
OREILLONS. Tumeurs des parotides. On les ap¬
pelle, de ce nom , parce que les glandes parotides qui
font leur.: liège , font fituées derrière les oreille;. Ils fe
.traitent comme les différentes tumeurs qui viennent
dans les différentes parties du corps, fuîvant leur catac-
D. de CH. Tome II. T
aoô O R T
tèrc propre. Voyez Bubon, Phlegmon, Tumeur > Ab f-
ORGANE. Ce mot lignifie la même chofe qu’inftrii-
ment : il convient en général à toute partie capable de
quelque fonéiion } foit -que cette partie foit plus com-
pofée , foit qu’elle le foit moins. Par exemple ; l’organe
de la vue , les organes de la relpiratioh , &c.
ORGELET .Voyez Crite.
ORGUEILLEUX. Voyez Crite.
ORIFICE. Ouverture qui conduit dans la cavité de
quelque organe.
ORTEIL. Nom que l’on donne à chacun des doigts
du pied. Leur nombre eft de cinq à chaque pied : on
les divife , comme les doigts de la main , en phalanges :
chacun en a trois, excepté le pouce oü gros orteil ,
qui n’en a que deux , Sc qui diffère en cela du pouce
de la main qui en a trois. 11 eft vrai en récompenfe que
le métatarfe a cinq os , au lieu que le métacarpe n’eu
a que quatre , parce que la- première phalange du pouce
de la main eft formée par la cinquième/
On donne au pouce le nom de gros orteil , parce que
fon volume a beaucoup plus d’étendue que celui des
autres orteils. Sa première phalange eft fort grolîé, &
relfemble à la fécondé du pouce de la main. Sa bafe
eft portée fur le premier os du métatarfe , eft fort cave,
& fa tête qui porte la fécondé phalange, eft en forme
de poulie & très-large.
La fécondé phalange qui eft aufli la derniere', eft
applatie comme à la- main , mais beaucoup plus grolTe.
Sa furface qui regarde vêts la terre eft garnie d’un re*
bord qui repréfente Un fer à cheval.
Les quatre autres orteils font très-petits relativement
au pouce. Les premières phalanges font arrondies , me¬
nues & étranglées dans leur milieu : elles font portées
fur les os du métatarfe, & foutiennent les fécondés pha-,
langes. Les fécondés & les troifiemes font très-courtes,
& faites à peu près comme celles des doigts de la main.
On trouve fouvent les deux dernières phalanges ankilo*
fées dans les deux derniers orteils , ce qui paroît venir ,
fuivant la remarque de M. infloW , de la comprellion
que les chauffurcs font fur ces parties , & de i’inaâion
dans laquelle elles les retiennent. Voyez Phala ges.
OS. C’eft la partie du corps la plusfolide, & celle
qui fert de bafe à toutes les autres. La blancheur eit la
couleur naturelle des os ; mais il y en a fur qui cette
couleur eft moins marquée. Tels font ceux qui lonc
fort fpongieux , qui font couverts d’une lame oifeufe ,
fort mince, & qui ont beaucoup de vaiil'eaux fanguins,
comme les côtes & les extrémités des grands os , qui
font d’un blanc obfcur , tirant un peu fur le rouge , au
lieu que ceux dont la liruélure eit plus ferrée , comme
le corps des os de la cuilTe ou du bras , ont plus de blan-
On voit tranfuder une forte d’huile des os qu’on a
féparés du cadavre. La membrane qui entoure la moelle
fert comme de périofte aux os intérieurement : elle eft
adhérente à ceux-ci : 1°. par de. petits vailîeaux , 2.°.
par les petits prolongemens qu’elle envoie -dans les po¬
res o fieux : le fuc moelleux coule dans la fubftance de.
l’os par ces prolongemens , & fe manifefte au dehors.
Clopton Havers a remarqué de petits conduits qui por-
toient l’huile moelleufe dans les jointures ; ce qui doit
faciliter lé mouvement des os. Les os font plus , nom.
breux dans les jeunes gens que dans les vieillards.
Les extrémités des os font plus greffes & plus: éten¬
dues que; le corps de l’os. Nous allons en donner la rai-,
fbn : cette étendue a plufîeurs avantages tant. p.ar rap¬
port à la fermeté des os mêmes , que par rapport aux
mouvemens que ces os doivent exécuter. Car, par rap¬
port aux os , cette étendue affermit leur affiette les uns
par rapport aux/ autres , & prévient pat confé.quent les
dangers de digocation : elle donne de la grandeur à
l’arc du cercle qu’ils peuvent décrire dans leurs mouve*
mens , ^augmente la bafe par laquelle peut paffer la
ligne de direction , par rapport aux mouvemens des os;
ces tptes plus, larges éloignent l’infertion des mufcles ,
du centre de mouvement , & par conféquent donnent
os
plus d’efficacité à leurs efforts. Si la' partie m'oïenne de
l’oseft moins vafte , ce qui auroit beaucoup nui aux
agrémens du corps , elle eft en récompenfe bien plus
folide. En effet j c’ eft vers cette partie de l’os que fe
concentre tout l’effort de l’aclion des parties fupérieu-
res, & de la réaélion des parties inférieures. Il faut
remarquer ici que les cavités des os longs. , indépen¬
damment des ; ufages de la moelle qu’ils contiennent ,
fervent auffi à rendre l’os moins fragile , en rendant le
lévier qui fe forme néceffairement pour caffer l’os moins
fort car cette cavité éloigne néceffairement la force
du' point d’appui. . U;
La nutrition des os fe fait de la maniéré fuivante :
les vaiffeaux fanguins entrent dans la fubftance des os
.pour les nourrir. On peut füivre certains rameaux dans
les parties les plus dures ; ils fe gliffent entie-les la¬
mes offeufes. Les veines n’accompagnent pas les artères,
comme dans les autres parties du corps s elles, fuivent
d’autres routes pour rapporter le fang : . cés vaiffeaux
fervent à nourrir les os. On a prétendu que les os ne
fe nourriffent que par le fuc plâtreux que ceS artères
dépofent dans les cellules qui font entre les lames' of¬
feufes ; ce fuc preffé continuellement par les artères ,
I». étend les libres offeufes , & par conféquent allonge
les os , & leur donne de l’épaiffeur ; 2°. par lapreffion
des fibres & par le battement des artères , la partie
liquide du. fuc plâtreux fe diffipe , ’& le refte fe durcit:
ainfi les os doivent par-là devenir plus durs ; fi cetté
matière venoit à fe diffoudre, & que le fang gonflât fi
fort les vaiffeaux qu’il s’épanchât dans les cellules, les
osparoîtroient rougeâtres pour ainfi dire , char-
Un Académicien a démontré que les fibres du pé-
riofte ( membrane qui couvre les os) s’implantent entre
les' fibres offeufes , & devenant offeufes elles -mêmes,
elles produifent de nouvelles couches d’os , fuivant le
méchanifme par lequel les lames de l’écorce des arbres
fervent à la nourriture du bois des arbres en devenant
elles-mêmes ligneufes. Comme ces couches font formées
Sans les arbres par le fecours de la fève , de même les
couches du périofte fe forment & fe renouvellent comme
toutes les autres parties du corps humain , par le moïen
. de. la circulation. Il a poulie fes expériences plus loin,
& a démontré la formation fuc.ceffive de ces lames en
nourriflant les animaux de garance ; cette plante a la
propriété de teindre les os en rouge. -Par ce moyen ,
la lame qui avoit été formée dans l’efpace de tems -,
pendant lequel l’animal avoit été nourri de garance.,
étoit abfolument rouge , & celle qui s’étoit formée dans
le tems où. l’on avoit interrompu l’ufage de cette raci¬
ne , avoit la couleur naturelle des os.
Un Auteur ne croit pas ces raifons fuflifantes pour
nous conduire à nier Texiftenee d’un fuc plâtreux qui
réellement fe trouve dans les os , & qu’on démontre
fur-tout dans la formation des calus , & dans certaines
elpéces d’exoftofes; car, quoique cet Académicien , &
même avant lui Antoine de Heyde nous ait démontré
la part qu’a le périofte dans la formation des calus ,
cependant on y découvre toujours un fuc plâtreux qui , à
la vérité , ne forme pas des parties organifëes -, mais
qui fuffit pour réunir & pour foudér les parties féparées.
- Quoiqu’il en foit , ce fuc plâtreux.n’auroit-il pas l’air
de lyftême ? & ne pourroit-on pas dire-que les os ont
la même nourriture que les autres parties! La lym¬
phe nourricière en s’épaiffillant dans l'intérieur des os ,
ne pourroit-elle pas les nourrir , & produire leur accroif-
fertient! '
, Os de la langue. L’on donne ce nom à l’os hyoïde.
,V oyez^ Hyoïde.
Os planum. Les Anciens régardoient comme un os
féparé cette, portion de l’ethmoïde qui fait la paroi in¬
terne de l’orbite , & lui avoient en conféquence donné
le nom particulier dont il eft queftion s mais les An a-
tomiftes Modernes ont vu que les os planum de chaque
côté .ne font, que les parties latérales de l’os ethmoïde ,
lefquelles font applati.es , minces & quarrées. Ellescon-
tïib.uent fouvent à former les trous .orbitaires internes t
1 94 O S S
au refte, l’os plnnum s’articule avec l’os iinguis de chaque
côté. Voyez Ethmoide.
OSEPriEOCELE. Hernie complettc , qui confite
en ce que l’inteftin feul , ou avec l’épiploon defcend
jufques dans le lcr >tum. -Voyez Hernie.
OSSELETS. Petits os qui le rencontrent dans la ca¬
vité de l’oreille interne. On en compte quatre : fçavoir,
le marteau , l'enclume , l’étrier, & l’os lenticulaire.
Ils font articulés les uns avec les autres de la façon fui-
vante: le marteau depuis la pointe de fon manche juf-
qu’à l’endroit où il fe recourbe, ell attaché le long de
la haembrane du tambour , à peu près depuis fon centre,
jufqu’à fa circonférence, & iïtue de maniéré qu’il 'paroît
un demi diamètre de fon cercle. Cet oilelet fe recour¬
bant enfuire , fe termine fous un rebord que fait l’os
qui forme la cavité du tambour , & par le côté de fà
tête, qui a deux petites éminences Si une cavité, il fe
joint à la partie la plus éminente du corps de l’enclume,
de forte que les deux éminences de la tête du marteau
entrent dans la double cavité qui eft au fommet du
corps de l'enclume ; & l’éminence de l’enclume, qui fé-
.paré la double cavité , entre dans la cavité que for¬
ment les deux petites éminences de la tête du marteau.-
La plus courte & la plus groflè apôphyfe de l’enclume
eft reçue dans une petite cavité qui eft au derrière de
la caillé du tambour , à la-partie fupérieure , & y eft atta¬
chée par une membrane très-déliée.- L’autre apôphyfe
de l’enclume eft jointe à la pointe de l’étrier , par le
moyen de l’ofTelet lenticulaire , qui entre d’un côté ,
dans fa cavité qui fe trouve à la pointe de l’étrier, 8c
de l’autre côté , dans celle qui eft à l’extrémité de cette
apôphyfe , & eft attaché à ces deux cavités. La bafe de
l’étrier , qui eft un peu convexe à fa partie extérieure
eft appuyée fur la fenêtre ovale, qu’elle bouche parle
moyen d’une membrane. Tous ces ofTelets font revêtus
du périofte , & parfumés comme lui de vaiffeaux fan-
guins.
. 11 faut remarquer -au refte s que ces oflelets, de
O S T Ü9Î
même que le limaçon & les canaux demi circulaires font
dans les enfans prefque auffi grands que dans les adultes ;
& qu’ils y ont auffi la même dureté, tandis que les au¬
tres os de là machine font entièrement imparfaits dans
le premier âge.
OSSEMENS. Amas confus d’os décharnés , & pré¬
parés pour faire un fquelette.
OSSEUX. Qui tient de la nature des os , qui en a
la couleur & la confiltance.
OSSIFICATION. Aélion par laquelle les parties du
corps, & principalement les os deviennent os. Les Au¬
teurs ne font nullement d’accord fur la maniéré dont
les os acquiérent la folidité qu’ils ont depuis l’inftantde
la conception jufqu’au temps le plus reculé de la vie. Les
Anciens prétendoient l’expliquer au moyen d’une faculté
formatrice. M. du Hamel, célèbre Académicien prétend
que les os fe forment par l’application fucceffive des
lames du périoile les unes fur les autres, d’où réfultent
les différentes tables qui compofent la fubftance com¬
pare des os. M. Haller de nos joursUrejette cette opinion
& croit qu’en admettant un fuc offeux- originaire, le
battement des artères dans cette fubftance , fuffit pour
le condenfer & le rendre compacte au degré où l’on
voit les os. L’offification commence par le centre dans
les os longs , 8c s’étend de plus en plus à mefure que
le cœur acquiert plus de force avec l’âge. En général il
eft très-difficile , pour ne pas dire impoffible d’arracher
de pareils fecrets à la nature. Cependant s’il faut adhé¬
rer à quelque fentiment , celui de M. Haller paraît le
plus vraifemblable.
OSSIFIE’. Quia atteint la confiftance d’un os, qui
eft devenu os.
OSSIFIER (s’). Se dit des parties molles qui con¬
trarient une dureté offéufe. Telles font là- plupart des
parties dans la décrépitude.
OSTEOCOPE. Douleur aigue & profonde , avec un
fentiment de laffitude , dans laquelle les mufcles qui
font les plus près des os , les tendons & le période
même fouffrent fi confidérablement , qu’il fernble qu’o-n
$9$ O y A
a les parties dolentes brifées. C’eft une maladie afe
commune dans lirgrofle vérole , & le fcorb ut invétéré,.
Elle Te guérit en levant la caufe qui;la‘ produite dsVjô.V
OSTEOLOGIE. Eartie.de l’Anatomie qui traite des
os. Le fquelet fait l’objet de l’Oftéologie. On la divifo
en Oftéologie lèche 5c en Oftéo.logie fraîche. Dans la
première on examine les os tels qu’ils font dans le (que,
let- fée. Dans la fécondé 013 obferve la couleur les liai-
fons naturelles des os entre eux i les cartilages , les lu
gamens le période,, la moelle -, la fyuoviç 5c les glandes
fynovialés , 5cc.- Voyez Squelet. rpesK
OTALGIE. Douleur d’oreille ,- particulièrement celle
qui fe fait fentir dans le fond -du méat auditif.
OTALGIQUE. Remede propre aux maladies 'de-
l’oreille, -,
OTENCHYTE. Efpèce de ■ feringuc , avec laquelle
ou fait des injections dans le fond de l’oreille-..
Il feprend auffi pour la matière mêmede ces injections.
OVAIRES ou TESTICULES des femmes. Ce font .
deux corps blanchâtres un peu ovales 5c applatis , ficués:
un de chaque côté de la. matrice.
Leur grandeur varie füivant les âges , 5c eft plus.con-,
fidérable chez, les jeunes filles , que dans les perfônnes
d’un âge avancé. Pour l’ordinaire cependant. elle:sn’ix-
cède pas celle d’un petit œuf de pigeon. Ils font cou4
verts de deux membranes. L’externe eft fournie par lé
péritoine, §c l’interne reffemble affez par fa foliditéà
la- membrane propre du tefticule de, l’homme. Ces mem¬
branes forment des rides .dans Içs p.erfonnes.. qui font,
âgées , 5c furtout dans celles qui ont .eu de& enfans , au
lieu qu’elles font liiles & polies, dans les jeunes, filles.
Le tifiu des ovaires eft formé de deux fortes de fubL
tances , dont l’une eft une forte de cill'n fpongieux ,
l’autre un amas de petites véficules fort claires - aux¬
quelles ôn a donné le nom à' oet/fs qui font enchalfées
dans le tifiu fpongieux. Il ne faut pas confondre ces pe-j-
tites. véficules. avec d’atrtres.à peu près fembkbles'qui
fe trouvent allez fouvent dans, le- même lieu , Sc qui font
4es hydatides , iefquelles donnent. quelques, fois.naiflânce
O U I a?7
a une hydropifie particulière. Loifqii’oh fait cuire un.
•ovaire les petits œufs fe ciurcillent comme le blanc des
œufs des volatiles , & ont la même couleur , & le. même
goût ; au lieu que leshydatides ne fe durcilTentpas.
Les œufs différent en grolTeur , même dans le même
ovaire. Les plus gros'ne le font ordinairement pas plus
qu’un pois Ils font plus petits dans les jeunes animaux
que dans ceux qui font âgés , & on les trouve dans
tous. Leur nombre eft indéterminé. On en trouve quel¬
quefois une vingtaine dans chaque ovaire : ils font logés
chàcun dans une petite cellule, à laquelle fe termine
un grand nombre de ramifications dé veines ou d’ar-
Les ovaires font placés dans le repli poftérieur des
ligamens larges , & comme fufpendüs aux vaifl'eaux fpèr-
matiques. Ils font attachés à la matrice par les ligamens
larges, & par un autre ligament très-fort quin’eftpas
creux , comme les anciens Anatomiftes le croyoient, &
auquel ils avoiérit donné par cette raifon le nom de ca¬
nal déférent. Ils y font aufli attachés , & y communiquent
par le moyen des trompes de Fallope.
OVALAIRE ou OVALE. Nom que l’on donne à
un trou du baflin, dont la figure eftà peu-prés ovale. Il
eft formé par les os ifchium & pubis.
OVIDUCS. M. Duverney donne ce nom aux trom¬
pes de Fallope , parce que dans le fyftême des Ovariftes
ces tuyaux conduifent l’œuf fécondé de l’Qvaire dans la
matrice.
OUÏE. Sens par le moyen duquel nous percevons les
fons. Ce doit être le plus cher i l’homme : c’eft lui-
qui eft l’amè dé lâ fciciété.
M. de Buffon penfe que l’impreffion immédiate; du fôri
fe fait fur la petite lame membraneufe , qui rapide la
rampe olfeufe-, qui divife le limaçon, en deux loges dif¬
férentes. Car, dit il, c’eft déroutes les parties de l’o¬
reille la plus vibratile & fufceptible d’irritation. Cette
membrane /ajoute-t-il , dans l’état naturel , jouit. d’un
fentiment exquis- Mais , fi- par quelque accident elle
durcit, s’offide, elle perdra, toute fon acliot. n’étant plus
198 0 U V
vibratile , & la ladite furviendra. Or , comme elle fe
durcit facilement chez les vieillards , il explique pour¬
quoi il y en a qui font attaqués de cette infirmité. M.
de Buffon nous patoît avoir le mieux connu le principal
organe de l’ouie.
Le fon eft propagé & fe répand comme d’un centre à
la circonférence d’un cercle ; les vibrations employeur
un certain temps à fe communiquer de proche en pro¬
che à l’air éloigné du corps fonore ,. comme l’air eft
élaftique & poreux , celui qui environne le corps fo¬
nore cède à la preffion de ce corps ; cet air s’élargit à
fon tour, & il rend à la couche voifine l’impreffion de la
compreflïon qu’il a reçue, celui-ci à fon tour refferré,puis
élargi , en fait autant à la couche fuivante , & cette
fuite de preftions & d’élargiflemens demande un temps.
Voilà pourquoi le bruit d’un coup de fufil vient à l’o¬
reille long-temps après que les yeux ont apperçu le
feu lorfqu’on le voit tirer de loin.
OURAQUE. C’eft un petit cordon blanc qui partde
la velEe dans le foetus & va entre les deux artères ilia¬
ques fe perdre dans le cordon ombilical. On ne fait quel
ufage lui attribuer. On le trouve alfez conftamment
bouché dans le fœtus humain, tandis que dans le fœtus
des brutes c’eft évidemment un canal , qui fert à vuider
la velfie dans la membrane allantoïde. Peyer, & quel¬
ques autres Anatomiftes , foutiennent cependant qu’il
eft néceflaire quel’Ouraque foit un canal dans le fœtus.
Mais quoiqu’il en foit , il fe bouche très-promptement
après la nailfance , & dans l’homme il eft impoffible d’y
découvrir la moindre trace d’une cavité.
OUVERTURE COMMUNE DU CERVEAU.
M. Winflow donne le nom d’ouverture commune an¬
térieure à la vulve du cerveau , & celui d’ouverture com¬
mune poftérieure à l’anus du même organe. Ces ex-
preffions ne font pas plus claires & ne fervent qu’à mul¬
tiplier les mots. Voyez Anus & Fiilve.
Ouverture d’un Cadavre. Plufieurs raifons obligent
d’ouvrir un corps après la mort. Ou l’on veut découvrir
la çaufe de la mort, ou l’on délire connaître les effets
O U V 199
d’une maladie , ou pour cent autre caufes & motifs on
engage le Chirurgien à en faire l’ouverture. Il doit donc
être inftruit de la manière de la pratiquer. Le temps
déterminé pour faire une ouverture de cadavre eft or¬
dinairement vingt-quatre heures après la mort. Les Or¬
donnances le portent ainfi , & on ne doit point l’en¬
treprendre que le vingt-quatre heures ne foient accom¬
plies , quoiqu’on eut des lignes certains de la mort.
C’ eft pour éviter les reproches du public qui accuferoit
le Chirurgien de trop de précipitation.
Les inftrumens néceilaires pour cette opération font-,
une fcie , des fcalpels de plufieurs grandeurs , des ci féaux,
des élévatoires , des aiguilles, du cordonnet, des épon¬
ge? , quelques paquets d’étoupes, & enfin un marteau,
& d’autres inftrumens dont on croit devoir avoir befoin :
on les arrange fur un ballin ou fur une table à part ,
& on en drelfe une autre au milieu de l’appartement ,
qui doit être d’une grandeur fuiSfante pour la longueur
du cadavre.
On étend un drap fur cette table , on y place en-
fuite le cadavre à qui l’on a loin de voiler les parties
naturelles avec une ferviettç. pliée en trois ou quatre
-feuillets , principalement lorfque c’eft une femme ; en-
fuite on coupe les cheveux , & on lui raie la tête dans
-toute fon étendue. On met par-delîus un autre drap qui
couvre tout le corps , en attendant que ceux qui doi¬
vent être préfens à l’ouverture foient alïèmblés. L’heure
•venue , & tout le monde arrivé , l’Opérateur découvre
le corps .en commençant par la tête , que l’on doit ou¬
vrir la première , fi l’on a deffein de vifiter toutes les
cavités. Si au contraire il y avoit une plaie au ventre ou
à la poitrine , il faudroit commencer par celle des cavités
qui feroit attaquée.
Le Chirurgien prendra donc un fcalpel droit , fait en
couteau , pour faire aux tegumens de la tête une inci-
ifion qui commencera à la racine du nez, & finira à la
-nuque. On en fera une fécondé qui croifera celle-là en
la tirant depuis une oreille jufqu’à l’autre. L’incifion
•cruciale, faite , on diffeque les quatre coins , & on les
3oo O U v
fépare du crâne dans toute leur étendue. Cela fait , on
fait alîurer la .tête par un ferviteur, & on prend lafcie’-
pour fcïer l’os coronal ; on fcie enfuite les temporaux
l’un après l’autre , pour revenir enfuite fur l’occipital.
Quand toute la calotte eft entièrement fciée , on fe fert
de l’élévatoire , on en enfonce un des bouts dans la voie
de la fcie , pour faire éclatter quelques éminences qui
excédent au dedans PépaiiTeur du crâne , 6c que la fcie
n’aura point entièrement coupées. On le conduit en-
fuite tout autour en élevant , pour féparer en entier la
calotte d’avec la dure-mere. Le crâne étant levé, on le
place à côté de la tête , pour recevoir les morceaux
de cerveau à mefure qu’on le dilféquera pour l’exa-
Lorfqu’on a vu dans la tête ce que l’on avoità con-
fidérer, l’on defcend i*la poitrine; & au bas-ventre : on
retourne fur le dos lé cadavre que l’on avoit mis fur
le ventre pour fcier l’occiput ; & ayant mis une ferviette
fur le vifage pour le cacher aux fpeétateurs , .on fait avec
le biftouri , ou le fcalpel , mre grande tncifion longi¬
tudinale depuis le cou jufques au pubis. On coupecelle-ci
d’une autre incifïon traufverlàle qui fe fait de la partie
•lombaire gauche. A la partie lombaire droite , on cou¬
pe par ces incifions , les tégumens en entier; on diiTeque
enfuite les lambeaux fupérieurs pour découvrir le ftet-
num , après quoi on lève cet os après l’avoir féparé ,
par le moïen d’un fort fcalpel , d’avec les clavicules &
les côtes. On le leve enfuite , & l’on fait la .vifite des
vifeères contenus dans la poitrine , pour venir à celle
des vifeères du bas-ventre. Quand on a fini fon exa¬
men, on arrange les; parties que l’on peut avoir dépla¬
cées 8c en appliquant exactement les pièces levées ,
fuivant qu’elles doivent l’être, on recôut la peau par la
future du Pelletier.
Les étoupes fervent à remplir les cavités , & à abfor-
ber le fang & les humeurs qui pourroient couler. Si
l’on tire les inteftins hors du ventre , il ne faut pas ou¬
blier d’y faire double ligature, une à l’inteftin reftum,
8c l’autre, proche le pilote., .afin que les matières con-
P A I goT
tenues dans leur cavité ne s’échappent pas ; ce qui pour-
roit infeâer les afliftans, répandre un mauvais air, &
femer la maladie. ,
Le tout fait, on recouvre le cadavre du drap de def-
fus , & on le laide enfevelir.
OXYRRHÔDIN. Sorte de liniment fait avec deux
parties d’huile rofat , & une partie de vinaigre rofat ,
mêlés & agités enfemble. On en frotte les parties ma¬
lades , pour calmer les douleurs , & les inflammations,
&c.
P.
PÆDARTROCACE.Voyez Spina ventofa.
PAIRE VAGUE. Nom que les Anatomiffes don¬
nent à la huitième paire des nerfs cérébraux , vû fon
extrême étendue, depuis la tête jufques dans le bas-ventre,
vû les diflerens plexus , & fes circuits variés dans tous
les vifcères du bas-ventre. Voyez Sympathiques moyens.
Paires de net fs. Comme les nerfs fortent du lieu où ils
prennent'leur origine , conftamment deux à deux , ou par
couple , pour Ce diftribuer à chacun des côtés du corps,
on leur donne le nom de paires , & on les diftingue
en cérébrales & en ■vertébrales. L’on compte ordinaire¬
ment dix paires cérébrales , & trente vertébrales. Celles-
ci fe fubîivifent en fept cervicales , douze dorfales , cinq
lombaires & lîx facrées.
Paires cérébrales:
Pour la première. Voyez Olfadifs.
Pour la fécondé. Voyez Optiques.
Pour latroilieme. Voyez Moteurs des yeux.
Pour la quatrième. Voyez Trochleateurs.
Pour la cinquième. Voyez Trijumaux , Ophtalmique
de ZF illis , Maxillaire fupérieur , Ce Maxillaire in¬
férieur.
3oa P A I
Pour là fixîeme. Voyez Moteurs externes .
Pour la l'eptieme. Voyez Auditif.
Pour la huitième. V oyez Sympatiques moyens.
Pour la neuvième.— Voyez Hypoglojfes.
Pour la dixième. Voyez Sous-occipitaux.
Paires cervicales .
La première pâlie entre la première & la fécondé
vertèbre du cou ; elle eft plus en arriéré que les pai¬
res luivantes ; elle a des ganglions plus gros. Cette
paire à fa fortie de la colonne épiniere , jette en devant
un petit rameau : ce rameau monte devant l’apophyfe
tranfverfe de la première vertèbre , & fait une arcade
<te communication avec un petit rameau du nerf fous-
occipital voifin , & parce moyen communique avec le:
nerf intercoftal. Elle jette en arriéré une- branche con-
lïdérable , laquelle reçoit un raméau.de communica¬
tion avec la fécondé paire ; elle communiqué avec le
rameau du nerf fous-occipital , & par conféquent avec
Pintercoftal ; puis elle paffe entre le mufcle complexus,
& le droit poftérieur de la tête , fe tourne eiï arriéré,1
& fe diftribue aux petits mufcles poftérieurs de la tête,
au mufcle Iplériius , au complexus & au trapèze. Ce
tronc de nerf traverfe ces mufcles, & fe ramifie fur
l’occiput en devant , en arriéré , en haut , au mufcle
occipital , & au crotaphite. Le même tronc de la pre¬
mière paire cervicale jette encore un filet qui fe bifur¬
que , & dont une portion monte fur le mufcle fterno-
maftoïdien , autour du nerf accelloire de la paire va¬
gue , & fe glilfe derrière ce mufcle pour aller fe per¬
dre dans le îplénius. L’autre portion de ce filet defeend
en bas , forme un contour particulier , par lequel; il
communique avec la fécondé cervicale , & avec le grand
limpathique s puis il fournit des filamens aux mufcles
antérieurs da cou , au fterno-maftoïdien , & au fplé-
nius. LIs-cLe ce s filamens communique avec la neuvie-
P A I 303
me paire cérébrale , & va au mufcle flerno-hyoïdien ,
& aux glandes tyrofdes.
La féconde paire des nerfs cérébraux , après avoir parte
entre la fécondé ■& la troifieme vertèbre du cou , jette
trois branches principales , qui fe diflribuent particu¬
liérement à la peau qui recouvre la partie antérieure du
cou , le derrière de la tête , & l’oreille externe : elle
fournit de plus deux filets aux mufdes extenfeurs de la
tête & à ceux du cou : elle communique, outre cela,
avec le ganglion cervical fupérieur du nerf intercoftal
de chaque côté , avec la première & la troifieme des
paires cervicales , avec la portion dure du nerf auditif,
& avec la neuvième paire des nerfs cérébraux.
I I I.
La troifieme pafle entre la troifieme & la quatrième
des vertèbres du cou , fe diftribue par un grand nombre
de filets , tant aux glandes jugulaires , quà la peau qui
couvre la partie latérale & inférieure du cou , la clavi¬
cule & le haut du bras ; puis elle fournit des rameaux
au mulcle trapeze , au furépineux , & donne une bran¬
che pardevant qui , fortifiée par un rameau de la fécondé
paire cervicale , fe joint au-deffous avec un autre de la
quatrième paire , Si concourt ainfi à la formation d’un
cordon particulier , & afTez-grêle qui defeend des deux
côtés au diaphragme , comme il eft dit à l’article Dia¬
phragmatique. Cette troifieme paire communique en
haut avec la fécondé paire , en bas avec la quatrième
cervicale , en devant avec l’mtercoftal , & avec un filet
de la neuvième paire cérébrale , puis par un autre filet
avec le nerf accefToire de la paire vague.
I V.
La quatrième paire des nerfs cervicaux pafTe entre la
quatrième & la cinquième des vertèbres du cou b elle
3C4 P A I
donné d’àbord des rameaux au mufclè fcalène , au re-
leveur propre de l’omoplate , au trapèze , &c. elle jette
enfuite un rameau confîdérable , qui pafle par l’échan¬
crure de l’omoplate , & fe diftribue aux mufcles furépi-
neux , fbus-épineux & petit rond : elle communique
avec la troifieme & la cinquième cervicale , & avec le
grand lymphatique.
V.
La -cinquième ayant pafle entre la cinquième & la
fixieme des vertèbres du cou , fournit fur: le: devant un
rameau qui fe joint avec un filet de la- fixieme paire
çetvivale, &.va fe diftribuer aumufcle grand pectoral,
& aux tégumens voifins. Un fécond rameau qui com¬
munique de même avec la fixieme paire , fe glilfe fous
les mufcles grand & le petit peétoral , entre le grand
dentelé & le fous-fcapulaire , & va fe perdre dans le
grand dorfal & dans les tégumens voifins. La cinquième
paire cervicale commmunique avec la fixieme cervicale
& avec la quatrième , puis avec le grand fympathique.
Y I.
La fixieme pafle entre la fixieme & la feptieme des
vertèbres cervicales , fournit des troncs pour la forma¬
tion des nerfs brachiaux , & fe diftribue en plufieurs
petits rameaux aux mufcles voifins , & aüx tégumens.
Elle communique aufli , moïennant ces filets, avec les
paires fupérieures , & la feptieme des cervicales.
V I I.
La feptieme pafle entre la féptiêffle vertèbre du.coa
& la première du dos , fournit des troncs aux nerfs bra¬
chiaux , comme les trais dernieres fupérieures , commu¬
nique avec elles . & fe diftribue comme la précédente
aux parties qui l’avoifîneat.
' Paires
V A I
3°5
Paires dorfales.
La .première des paires de nerfs dorfaux entre dans
la compofîtion des nerfs brachiaux, & jette conjointe¬
ment avec la fécondé paire, des rameaux thorachiques.
II. III. IV. V. V I. & V 1 1.
Cesfept premières paires fupérieures fuiventen def-
Ious le trajet des vraies côtes jufqu’au fternum , four¬
nirent de nerfs les mufcles intercoftaux ; elles les per¬
cent en dehors & en dedans , pour gagner les grands
dentelés , les mufcles pectoraux , & les tégumens com¬
muns de toute la poitrine.
Laleptieme étant arrivée à la portion cartilagineufe
de la feptieme côte , delcend , & fe diftribue entre les
mufcles larges du bas-ventre.
VIII. IX. X. XI. & X I I.
Les cinq dernieres paires quittent les extrémités des
faulfes côtes , pour fe diftribuer aux mufcles du bas-
ventre. L’onzieme donne auffi quelques filets au dia¬
phragme , & fe glifle enfuite entre le mufde tranfverfe
Sc le péritoine. Ét la douzième , c’eft-à-dire , la der¬
nière de toutes fe partage aux mufcles tranlverfes &
obliques internes.
Paires lombaires.
Après avoir parte entre la première & la fécondé
vertèbre des lombes , la première paire des nerfs lom¬
baires communique avec la douzième paire dorlale 5 la
D. de Ch. Tome IL V
305 P A î
fécondé lombaire , & avec le nerf intercoftal. Les bran¬
ches fe partagent enfuite en trois rameaux principaux:
«n poftérieur & deux antérieurs. De ces deux der¬
niers , l’un eft externe , & le plus eonfidérable , ^l’au¬
tre eft interne. Le rameau poftérieur perce le mufcle
quarré des lombes , & fe répand dans les mufcles du
bas-ventre ; il va même plus loin, & fournit à la peau
qui couvre la hanche. Le rameau antérieur externe per¬
ce l’extrémité fupérieure du mufcle pfoas , & le quarré
des lombes ; puis il fe gliife le long de la crête des îles ,
s’avance julqu’à l’épine antérieure & fupérieure du mê.
me os , & diftribue plufieurs filamens aux mufcles du
bas-ventre , au fafcia-lata , aux glandes inguinales &
aux tégumens voifins. La branche antérieure interne,
traverfe de même le mufcle pfoas , s’avance fur le muf¬
cle iliaque , & rencontrant là l’autre branche antérieure
8c externe , fe joint avec elle pour former enfemble uu
nerf particulier ; ce nerf va gagner le ligament de FaU
îope , puis il fe gliife le long de l’aponévrofe du muf¬
cle oblique externe , fort enfuite par l’anneau de ce
mufcle , & fe diftribue dans l’homme aux cordons des
vaiffeaux fpermatiques , aux tefticules , & à- la peau qui
recouvre les parties de la génération ; dans la femme il
fe répand dans les ligamens ronds , au clitoris, aux
nymphes & aux grandes lèvres. Enfin le tronc de la pre¬
mière paire lombaire concourt à la formation du nerf
crural qui eft un des plus gros nerfs de la machine,
I I.
Lâ fécondé paire lombaire fort du canal des vertè¬
bres , entre dans la deuxieme & la troifieme vertèbre
lombaire. Après avoir communiqué avec celle qu’on
vient de décrire , & avec le grand fympathique , elle
jette quelques petits rameaux aux parties voifmefi du
mufcle pfoas ; puis en arriéré elle fournit un rameau
confidérable , qui perce le mufcle quarté des lombes pour
aller fe perdre.,dans les mufeléî lombaires & dans les
P a i .307
Vertebraujf voifîns. La meme paire jette èriéore Un autre
filet qui fe joint avec' un rameau defcendant du tronc
de la première paire , traverse la partie fupérieure du
mufcle pfoàs' , fe glilTe enfuite le long de ce mufcle,
& va fortir par l’anneau de l’oblique externe , pour fe
diftribuer aux glandes dé faine & aux bourfes dans les
hommes; à ces glandes, & aux grandes lèvres dans les
femmes. Elle fe termine en concourant , comme la pre¬
mière , la troifîeme & la quatrième paire des lombes , à
. former le nerf crural antérieur. S’étant jointe enfin à
un rameau de la troifîeme ; puis à un aune de la qua¬
trième , elle contribue a la naiilance du nerf obturateur;
III. & I V;
Ta troifîeme & la quatrième paire dés nerfs des lom¬
bes , après être.forties l’une d’entre la troifîeme & la
quatrième vertèbre lombaire , l’autre d’entre la quatriè¬
me & la cinquième de ces vertèbres j font différentes
Communications comme les précédentes , & jettent cha¬
cune, poftérieurement des rameaux aux mufcîes verté¬
braux & aux 'mufclçs: voifîns, j puis elles concourent à
la formation 'du nerf obturateur ; mais la plus grande
partie ell employée à former le nerf crural antérieur.
V.
. Eà dernière des paires lombaires fort entré la cin¬
quième vertèbre des lombes & l’os factum, & commu¬
nique avec la quatrième paire lombaire , avec l’inter-
coftal , fournit en arriéré comme les paires fupérieureS
des filets aux mufcles vertébraux & aux mttfcl.es vctifîns »
puis elle jette un rameau qui fe joint avec le nerf cru¬
ral. Chaque tronc de cette paire defcénd enfuite ' entre
dans le ballin , & avec le rameau qu’il a reçu de la
quatrième paire des lombes , if va fe joindre aux quatre
premières paires facrées s pour former enrfembïe le gros
nerf feiatiquï.-
P A È
T aires facrèes.
I. II. III. IV. V. & VI.
Les üx paires de nerfs facrés fortent toutes de l’os fa¬
ctum par les trous antérieurs & pollérieurs de cet os.
Les quatre premières, qui font les plus confidérables ,
fortent pat les grands trous antérieurs; elles jettent quel¬
ques filets qui palTent par les trous pollérieurs du me¬
me os , pour fe rendre aux parties voilines. Ces quatre
premières paires faccées , quand elles font forties des
trous antérieurs , s'unifient d’abord , entrelacent leurs
ramifications, pour former avec la cinquième paire lom¬
baire le gros nerf feiatique , comme il vient d’être dit.
Les troncs de la fécondé & de la troifieme paire , après
cette jonélion , jettent de plus un grand nombre de
rameaux , qui vont fe diftribuer aux parties contenues
dans le baffin : favoir , dans l’homme , à la veflie uri¬
naire, au boïau reétum , aux véficules féminales, aux
proftates & à la verge ; dans la femme à'ia matrice , aux
trompes de Fallope & au clitoris, La quatrième dorme
aufli des filets à l’anus , au périnée , au ferotum , & aux
mufcles éreéleurs de la verge.
La cinquième & la fixieme font moins confidérables
que les quatre autres. La cinquième palfe de derrière
en devant de chaque côté entre l’extrémité de lJos fa-
crum & le ligament du coccyx , & fe diftribue parti¬
culièrement aux mufcles de l’anus. La fixieme ou der¬
nière paire facrée defeend prefque en droite ligne de
l’extrémité du canal de l’os facrum , & fe ramifie prin¬
cipalement au coccyx , & à la peau qui le recouvre.
PALAIS. C’eft cette voûte plus ou moins ridée , qui
forme le haut de la bouche : il eft formé par la face
concave des os de la mâchoire fupérieure & des os du
palais , laquelle eft recouverte par la peau du palais.
L’on y remarque quantité de glandes de la nature des
buccales.
P AI 309
Valais, (os du) C’eft le nom que l’on a donné à
deux os, dont l’extrémité inférieure achevé de former la
voûte du palais.
Ces os ont une forme très-irréguliere. Les anciens
Anatomiftes les ont décrits comme quarrés , parce qu’ils
n’en connoifToient que la portion inférieure, qui a à
peu près cette figure. M. Winflow eft le premier qui
en ait donné une defcription exacte : ils font enchaftés
entre les os maxillaires & le fphénoïde , Sc s’étendent
depuis la vout.e du palais jufques dans l’orbite.
Nous diviferons cet os en trois parties, en fupérieure,
moïenne & inférieure.
La partie inférieure porte le nom de Palatine , parce
qu’elle forme la partie poftérieure de la voûte du pa¬
lais , dont la portion antérieure , qui eft la plus con-
fidérable , eft faite par les os maxillaires. La face fupé¬
rieure de cette partie palatine achevé de former les rot
fes nafales, & on remarque à fa partie moïenne un re¬
bord creufé en goutiere , qui eft une continuation de
celui qui eft formé par les os maxillaires, & qui reçoit
la partie inférieure de la cloifon des narines. La partie
latérale externe eft enchaffée entre la tubérofité maxil¬
laire des os maxillaires fupérieurs , & l’apophyfe pté-
rigoïde du fphénôïde. Il y a des Auteurs qui lui don¬
nent le nom de Jphênoidale Sc de cunéiforme', ony trouve
une échancrure qui aide à faire le trou palatin pofté-
La partie moïenne qu’on nomm cnafale, parce qu’elle-
fait une partie des folTes nafales , eft large & très-mince.
Sa face interne, qui regarde les narines, porte une pe¬
tite éminence tranfverfale , à laquelle le cornet infé¬
rieur s’attache en partie : fa face externe regarde le fi-
nus maxillaire , & en fait une portion ; c’eft à la partie
poftérieure de cette face que fe trouve une goutiere ,
dont la réunion avec une fcmblâble qui fe trouve à l’os
maxillaire . forme le canal maxillo-palatin , qui lailfe
palier une branche de nerf, & va aboutir au trou palatin
poftérieur.
La partie fupérieure va gagner l’orbite , Sc en fait-
y iij
lie ? A E
une partie en fe joignant: à l’os maxillaire : elle pa*
roît dans cette cavité , fous la forme d’un petit triangle.
On remarque encore. à cette partie fupçrieure plufieurs
petites facettes. afiez fujèttes à varier. Il y en a une qui
achevé la fente fpkènç-max.illaire , ou orbitaire infé¬
rieure : une autre latérale interne poftérieure , qui
communique avec les cellules de l’ethmoïde & le finus
fphénoïdal , & un autre enfin qui recouvre la partie pot
térieutç St fupérieure du finus maxillaire.
Cet os eft prelqu’ entièrement fait de i'ubftance com¬
pacte : on ce trouve de diploé que dans l’apophyfe
palatine & dans l’orbitaire , dans le'fquelles il eft enpe-,
tire quantité. M
Les .deux os du "palais font unis entre' eux par une
petite future , $c avec la clcifqn des narines par la
rémire que l’on trouve à la face fupérieure de leurpor.
tion palatine avec les os maxillaires fupérieurs , pa^plu-
fieurs endroits ; & enfin avec le fphémoide , l'ethiq&ïde ,
& les cornets inférieurs,
PALATIN Se dit de tout ce qui a rapport tu
palais.
Palatin antérieur ., èncijîf ou guflatif. (trou);NomS
que l’on donne à un trou placé à la partie antérieure de la
voûte du- palais derrière les dents inçifives. Il eft prati¬
qué dans l’engrènure qui unit enfemble les deux os
maxillaires. Ce trou eft houçhé dans l’état naturel. pat
des membranes , & fon ufage eft inconnu.
Palatins pofièneurs. Nom de deux trous pratiqués,
à la voûte du palais en partie dans les. os du palais j &
en partie dans les os maxillaires. Ils font placés contre
le bord alvéolaire , un de chaque côté , proche la der¬
nière dent molaire. G’eft l’orifice inférieur- d’un conduit
que l’on nomme maxillo -palatin ; il donne paifage à
tifa nerf qui s’épanouit fur le palais.
PALATINE. ( échancrure ) Elle fe remarque à l’a-
. pophyfe ptérigoïde de l’os fphénoïde. C’eft l’endroit où
çette aile s’unit ajvec les os du palais. Voyez Sphénoïde
& os du palais.
Palatines . ^glandes). Corps glanduleux de la nature
PAL 3ïf
des glandes buccales, & qui fe trouvent d'ans la mem¬
brane qui tapiffe le palais. Elles filtrent une humeur
analogue à la falive , comme les labiales. ■
PALAT O-PH AR YN GIENS. Nom d’une paire de
petits mufcles qui s’attachent par une de leurs extrémi¬
tés entre la luette 0 l’apophyfe ptérigoïde de l’os fpfîé.
fioïde , & par l’autre à la partie latérale & poftérieure
du pharynx. Ils ne fe trouvent pas toujours , & font
les mêmes que les perijlaphilo-pharyngiens , & les hy.
péro-pharynzïens .
PAL ATO-STAPHYLIN. (mufcle) Il naît par un
principe allez large de la jointure des os du palais, uni
avec fon congénère ; puis il defcend & fe rétrécit un.
peu en forme de triangle ; il s’attache à la partie fu-
péricure de la luette : fon ufage eft de tirer cette par-
tie en haut & en devant.
PALETTE. Voyez Poïlette.
Valette du genou. Nom que les anciens Anatomiftes
donnoiept à la rotule. Il eft encore en ufage parmi le
peuple. Voyez Rotule.
PALMAIRE ( âponévrofe ). C’eft une toile tendineufe
qui occupe toute la paume de là main. Elle s’attache à
toute les parties voifines , & jette de fibres très-folides qui
s’attachent fortement aux os du métacarpe entre les ten¬
dons des mufcles fléchilîeursdes doigts. Cette âponévrofe
a le double ufage de brider ces müfcles dans leur
adion , & de féparer les tendons de chaque doigt de
ceux du doigt voifin : elle n’eft pas formée, comme on
l’a prétendu pendant long-temps , par l’expanfion des
fibres tendineufes du mufcle, long palmaire , puifqu’il
manque alfez fouvent, &que l’aponéyrofe fe trouve tou¬
jours.
Palmaire cutané. Court &> petitpnlmaire. (mufcle) On
donne ce nom à un petit plan fort mince de fibres mufcu-
laires. placées tranfverfalement , & un peu obliquement
fur le bord de la paume de la main , qui eft oppofé au pou¬
ce , entré le carpe" St le petit doigt. Les fibres de ce mufcle
s’inférent à l’aponévrofe palmaire , & font recouvertes,
par. la peau. Elles font quelquesfoisfimenues ,& fi pâks 3
$TZ PAS
qu’on a de Iâ peine â lesappercevoir ; d’autrefois le plâil
qu’elles forment paroît féparée en plulieurs. L’ufagede
ce petit mufcle eft de rider la peau du bord de la paume
de la main , & d’en augmenter la profondeur : ce qù’on
appelle faire le gobelet de Diogène, ou des foldats de
Gédéon.
Palmaire ( le grand ou le long). Petit mufcle placéle
long de la partie interne de l’avant bras, immédiate¬
ment fous la peau : fon corps eft petit & gÿcfle , & fon
tendon plat & très ■ long : il ne fe trouve pas toujours
& ne paroît être quelquesfois qu’un détachement du mûf-
cle cubital interne. Il s’attache par fon extrémité fupé-
rieure au condile interne de l’os du bras, s’avance vers
l’avant-bras au milieu duquel il dégénéré en un tendon
grefle , qui s’avance jufqu’au ligament annullaire interne
du carpe , à la furfâce duquel fes fibres s’épanouilfent.
On a dit que le tendon de ce mufcle formoit par fon
épanouilïement J’aponévrofe palmaire : on en doute
beaucoup préfentement , & ce doute paroît fondé , puif-
que le mufcle long palmaire manque allez fouvent , &
que l’aponévrofe fe trouve toujours. Ce mufcle eft fu;et
â beaucoup de variétés. M. Lieutaud l’a trouvé tout
charnu. M. Wtnllow dit qu’il a vu fon tendon attaché
à l’os fcaphoïde du carpe , fans qu’il eût communiqué-
avec le ligament annulaire.
On n’a donné à ce mufcle le nom de long Palmaire ,
que parce qu’on a crû que l’aponévrofe palmaire étoit
formée par l’expanfion de fes fibres tendineufes ; mais il
n’eft pas probable , comme nous l’avons vû , qu’il ait cet
triage , & le nom de cubital grefle que M. Winflow a
fubftitué au premier, paroît lui convenir mieux.
Ce mufcle femble aider au cubital & au radial interne
à fléchir le poignet. Il peut aufîï aider au mouvement
de pronation.
PAMPINIFORME , qui a la forme de Pampre. On
donne ce nom au plexus veineux , que les veines fper-
manques forment en remontant du fcrotum & destefti-
cules dans les veines émulgentes.
PANARIS. Tumeur inflammatoire qui naît à l’extré-
P A N
aixté des doigts, àla racine , ou aux côtés des ongles. Elle
eft dure & peu douloureufe au commencement; mais
enfuite elle s’échauffe , s’enflamme , devient ordinaire¬
ment rouge. II s’excite après cela une douleur pulfa- '
tive trés-aigue , & il arrive fuppuration. On diftingüe
trois efpèce de panaris. Le premier eft le plus leger. On
l’appelle vulgairement mal d.’ aventure. Il n’occupe que
les tégumens. Le fécond a fon fiége dans la gaine des
tendons. Le troifiéme eft entre le périofte & l’os.
Dans cette tumeur, comme dans les autres inflam¬
matoires , fi la réfolution ne fe fait pas au moyen des
cataplâmes , des faignés & des rafraîchiilans , on fait
une opération de Chirurgie. On prend une lancette un
peu plus grande que celle dont on fe fert dans la faignée;
on fait une incifîon longitudinale à la partie latérale du
doigt , pour ne pas rifquer de piquer le tendon ; ce qui
pourrait arriver non la faifoità lapartie moyenne. (Quoi¬
qu’il arrive qu’après cette ouverture , il ne forte que de
la férofïté & du fang , cela ne laifîe pas de foulager le
malade , ainfi il ne faut pas craindre d’avoir ouvert trop
tôt l’abfcès.
L’on fe fert enfuite de maturatif ; on met fur l’inci-
fîon un plumaceau , couvertfd’onguent bafilicum , & par
deflus un petit emplâtre de diachilon gommé , fait en •
croix de Malthe. On pofe une comprefTe de même figure,
& on afl’ujettit le tout par le moyen d’une petite bande
que l’on attache en forme de fpica.
Le lendemain il ne faut pas s’étonner de trouver que
la chair fe foit bourfoufllée par l’incifïon ; elle fe
fond par la fuppuration. Que fi cela n’arrivoit pas , on la
couperoit avec des cifeaux , ou on la brûlerait par le
cauftique.
Si par malheur la matière avoit rongé le périofte , il
faudrait que l’os de la derniere phalange s’exfoliât ; &
comme il eft petit , fouvent dans ce cas il fort tout en-
tier. Or comme cela ne peut pas fe faire que le bout
du tendon qui s’y attache ne foit altéré & corrompu , il
feut, dans la réparation qui doit fe faire de ces deux par-
3*4 PAN
ties , aider la nature par l’application des balfamiques &
des fpiritueux. L’on ne fe fert plus alors de diachilon.
Selon Dionis , l’onguent divin y eft excellent & conduit
la maladie à parfaite guéjifon. Voyez Phlegmon, Tu,
tneur , Abcès , Gangrené.
PANCREAS. C’eft une maffe glanduleufe, compofée
de quantité d’autres glandes, dont chacune à fa membrane
propre. Il eft fitué vers la première vertèbre des lombes
fous l’eftomac. Il a à peu près là figure d’une langue de
chien, mais il eft un peu plus long, car quelquefois
on lui trouve huit ou dix travers de doigt de long , &
deux & demi de large ; il a prefque un travers de doigt
d’épaiffeur & pele à peu-près quatre ou cinq ohces.’Sjt
couleur eft d’un rouge pâle. Il tient au méfentère , &
par fâ partie la plus large & la plus épaiffe à l’inteftia
duodénum. De-là il s’étend vers la râte , fans néanmoins
adhérer à cevifcère.
Le Pancréas a pour ufage de féparer de la mafTe du
Lang un fuc particulier , dont on va donner la defcrip-
tion , lequel eft très-propre à la digeftion , & qui pour
cela eft châtié dans l’inteftin duodénum. Riolah rapporte
qu’à l’ouverture qu’il fit d’un cadavre , il trouva que le
Pancréas avoir acquis la groffeur & la péfanteur ordinaire
du foie.
La couleur / la confiftance & la ftrudure de cette
glande approchent beaucoup de celles des glandes faii-
vales ; c’eft pourquoi le fuc qui s’y filtre eft très-peu
différent de la falive.
PANCREATIQUE. Se dit de tout ce qui concerna
le Pancréas , foit canal , ou fuc , foit artères , veines ou
nerfs.
Pancréatique ( canal). Conduit excréteur duPancréas;
il s’étend félon toute la longueur de la glande , ma»
il va toujours en diminuant du côté de la rate. Ses bran¬
ches latérales font difperfées dans toute fà fubftancë&
diminuent à mefure qu’elles approchent de fes extrémités.
Ce canal fe décharge dans le duodénum environ quatre
ou cinq travers de doigts au-déffous du pilore, & bien
PAN 31*
fouvent au meme endroit que le conduit cholédoque.
C’eft Wirlangus qui l’a découvert en 1641.
Pancréatique ( fuc ). Il eft féparé de la maflc du fang
par le Pancréas. Il coule en tout temps , mais plusabon-
damment pendant la digeftion , parte que la chaleur & le
mouvement du fâng font augmentés; il eft analogue à la
falive.
Il s’ eft levé deux opinions fameufes contre la nature
de ce fuc, les uns le croyent acide, les autres doux.
Verrheyen , eft un des plus fameux pour la première
opinion ; il dit avoir trouvé un goût acide au fuc pan¬
créatique 'dans les cadavres des lujets morts à l’inftpnt >
Silvius , Graaf, ont ajouté de petites bouteilles au canal
cholédoque de différens chiens pour en recevoir le fuc
pancréatique. Après plufieurs expériences répétées, ils
ont trouvé que le fuc pancréatique mêlé avec la bile ne
la faifoit point fermenter, qu’il avoit- cependant un goût
acide. Mais cela ne prouve rien du tout , parce qu’il n’y
à aucune humeur dans notre corps qui foit acide. B’ ail¬
leurs examiné au goût le fuc pancréatique ne préfente
pas la même faveur quë lui trouve Verrheyen. Il n’a au¬
cune propriété des acides. Enfin la glande qui le filtre ,
çft en tout femblable aux glandes falivaires , & il ne dif¬
fère de la falive, qu’en ce qu’il eft plus chargé d’eC.
prits , parce qu’il le trouve dans un lieu plus chaud &
plus rempli de nerfs.
Le füc pancréatique délaie la bile , l’étend , l’adoucit,
la rend plus fluide. Il pénétre & diiTout aufli la matière
chymeufé. C’êft lui qui achevé la digeftion , qui donne
la bonté & la perfection au Chyle. Le chymus ayant
été imprégné & diffout fuccelîivement par la falive , les
lues gaftriques, inteftinal, pancréatique , & labile ,pafTc
dans- cet état dans le jéjunum. G’eft-là qu’il fe trouve une
multitude innombrable de petits vaifleaux qui rampent
alàfurfacedecet mtëftin , & que Bon nomme -vaijfeaux
ladés. Ces tuyaux pompent, abforbent , lé portent dans
le réfervoir de Pecquet. Cette matière pour lors change
de nom: elle s’appelle chyle , & l’action ou le méçhâ-
3i6 PAN
nifme par lequel ceci s’opère , fe nomme chytificatiorù
Voyez Chylification.
PANICULE. Voyez Phygethlon.
Pannicule. Voyez Drapeau.
Pannicule charnu. Tégument mufculeux qui fe trouve
'dans les animaux quadrupèdes, au moyen duquel ils fout
mouvoir leur peau. L’homme n’a point ce tégument ,
quoiqu’il y ait eu des Anatomiftes qui 1’ay.ent admis.
PANNUS. Voyez Drapeau.
PANSE. Terme vulgaire qui lignifie l’eftomac &tout
l.e bas-ventre.
PANSE’. Se dit des maux externes , des plaies , des
ulcères , des contufions , des fractures , des luxations ,
&c. fur lefquels on a appliqué des remèdes & des ban¬
dages. Il fe dit aufli du fujet blefledont on a panféle mal.
PANSEMENT. Application méthodique de remèdes
topiques fur un mal acceflible aux mains du Chirurgien.
Il faut diftinguer plufieurs temps dans le panfement. Dans
le premier, on prépare l’appareil nécelfaire au panfement;
dansle fécond , on nettoie la partie malade , de toutes les
ordures qui peuvent en arrêter la guérifon;dans le troifié-
me , on applique les remèdes; dans le quatrième enfin, on
fait la déligation , c’eft-à-dire , on applique les bandages.
Les panfemens font différens à raifon de la différence
des maladies , & il ne faut pas part-tout les multiplier,
ni les renouveller aufli fréquemment. C’eft une chofe
de grande conféquence dans la pratique de la Chi¬
rurgie , de régler les panfemens , & de les renouveller
fuivant que la maladie l’exige. En général , dans les
plaies les panfemens font plus fréquens ; dans les frac¬
tures & les luxations ils le font peu; dans les mala¬
dies Amples ils doivent être rares ; dans les composes
ils Ibnt plus répétés.
Le détail curatif des maladies afligne toutes précau¬
tions néceflaires dans lé panfement de chacune d’elles;
ainfi nous ne nous arrêterons pas à les répéter ici-
PANSEIl. Appliquer des remedes topiquesfur un mal
extérieur. Voyez Panfement.
■PANTOUFLE DÉ M. PETIT. Sorte de bandage
PAR 31 *f
inventé par M. Petit le Chirurgien , pour la rupture
du tendon d’Achilles. C’eft une machine fort fimple :
elle eft compofée d’une pantoufle de la grandeur du pied
du malade. Au milieu du quartier de derrière , il y a
de fixe une courroie de la longueur de la jambe. Une
autre courroie longue de fept à huit pouces en porte
deux autres tranfverfales , une à chacune de fes extré¬
mités. De ces deux courroies croifées avec la troifieme ,
l’une eft fupérieure & entoure circulairement le haut
du genou , ou le bas de la cuiffe : la fécondé, qui eft l’infé¬
rieure , ferre le bas du jarret au-defius du grasde la jambe:
la troifieme courroie qui foutient ces deux ci , eft ap¬
pliquée le long du jarrec , & eft terminée par une
boucle qui doit recevoir la courroie de la pantoufle.
Pour fefervir de cette machine , on applique la pièce fu¬
périeure : on attache les courroies tranlverfalesquife bou¬
clent l’une&l’autre , & feferrent conféquemment à volon¬
té. Cela fait , on met la pantoufle dans le pied malade, on.
pafle la courroie de derrière dans la boucle qui eft à
l’extrémité de la courroie longitudinale , qui defcend
derrière le jarret ; on ferre de façon que le talon eft
tiré en haut , & que par conféquent les extrémités du
tendon rompu font rapprochées dans un contaét mutuel.
On laiffe le pied dans cette fituation plus ou moins,
fuivant que la rupture eft plus ou moins complette on
compliquée , & on arrofe l’endroit de médicamens ap¬
propriés à la maladie.
PANUS. Tumeur inflammatoire éryfipélateufe, gar¬
nie de petites pullules, qui la font relfembler à du pain,
d’où vient fon nom. Voyez Phygethlon.
PAPILLAIRE. Qui tient de la nature des papilles
ou expanfions nerveufes.
PAPILLE. C’eft la même chofe que mammelon. Y.
'Mammelon.
Papilles nerveufes. V oyez Mammelons de la peau ;
PARACENTESE. Opération par laquelle on tire
de quelque grande cavité du corps une, matière épan¬
chée , au moïen d’une ouverture que l’on y pratique.
.Voilà l’idée générale de la paracenthèle ; mais ce terme
3x8 . V A R
lignifie particuliérement l’ouverture que l’on fait ad
ventre des hydropiques, par le moyen du trocar. Pour
bien laire cette opération , il faut confidérer plufieuis
chofes : i°. on met au malade un fcapulaire , & une fer-
viette pliées en trois doubles fous les reins; on fait chauf¬
fer un peu de vin , ou d’eau-de-vie mêlée d’un peu d’eau,
& on le prépare deux ou trois compreffes quarrés. 2,°.I1
faut iituer le malade; il doit être fur Je bord de foa
lit du côté & près de l’Opérateur; & on commande àim
aide d’àppu jer fur les côtés dù ventre , pendant qu’on en tiré
la peau un peu en haut ou en bas, à l’endroit que l’on a def-
fein de.percer , & cet endroit doit toujours, être dans La
partie la plus déclive , à fept. ou huit travers de doigt
au-deifous, & à côté du nombril : 3®. on enfonce le
trocar delà maniéré qu’il eft dit à l’article Troicar. V.
Troicar.
40. On met un balîin au bas du lit pour recevoir
Peau qui fort , & qu’on laiffe Couler à difcretion.
Quand on voit qu’il s’ en eft aflfez écoulé , on tire
le trocar , puis on met fur f endroit de la ponction un
emplâtre de cérufe , de la grandeur d’une piece de vingt*
quatre fols 5 & s’il eft befoin de retirer de l’eau , oa
fait des ponctions nouvelles alternativement, des deux
côtés, autant de fois qu’on le juge néceflàite , afin que
l’un ne foit pas plus maltraité que l’autre ; l’on fait en-
forte que les pondrions d’un même côté foient diftantes
entre elles d’environ deux doigts. Il eft plus court de
faire cette opération avec le, trocar , comme il vient
d’être expliqué , qu’à la maniéré des Anciens, avec une
lancette- L’appareil eft moins grand, moins effraïant-,
& aufli sûr.
PARAPHYMOÔ'IS. Maladie dans laquelle le pré¬
puce eft fi renverfé & fi gonflé , qu’on ne peut le ra¬
battre pour couvrir le gland. C’eft quelquefois un fymp-
tome de la grolfe vérole ; mais il y en a d’accidentels
qui viennent d’une autre caufe. Les ;eunes mariés, &
ceux dont le gland n’a jamais été dépouillé que diffi¬
cilement du prépuce , y font aifément pris , quand aux
approches de leur jeûne époüfe la verge fait trop de
violence pour entrer dans le vagin, & qu’ après le eoit
PAR 319
la verge refte gonflée fans être recouverte du prépuce.
11 eft dangereux de laiifer ainfi cette partie étranglée,
& l’on ne fauroit y apporter trop tôt remede. Toute,
l’opération confifte à faire defcendre le prépuce fur le
gland pour le recouvrir. Pour le faire , on commence
par baigner la verge dans l’eau froide , afin qu’elle puiffe
fe dégonfler ; puis , en la prenant entre les deux doigts
index , & celui du milieu , des deux mains , dont les dos
regardent le ventre du malade , on amene le prépuce
fur le gland qu’on repoufle en même tems avec les deux
pouces , tâchant de le faire rentrer dans fa bourfe. Quand
il n’y a pas long-tems que le mal exifte, cette méthode
fuffit ; mais il arrive fouvent que l’on attend , & qu’il
eft impoflible de dégonfler le membre par le moïen de
l’eau , ni de faire revenir le prépuce. La verge eft très-
enflée , il y a des bourrelets au prépuce remplis d’une
eau rouffâtre , qui le tuméfient extraordinairement ;
fouvent même il fe fait des crévafTes circulaires , qui fé-
parent en partie le gland de la verge. Alors on eft obli¬
gé de faire avec la pointe d’une lancette de petites in-
cifîons à la membrane interne du prépuce , pour débri¬
der l’endroit par où il ferre trop le gland. On fait au¬
tant de petites incifions qu’il en faut , pour laiffer au
prépuce la liberté de defcendre par-deflus le gland , &
l’on prend , pour y réuffir , la verge de la maniéré qur
vient d’être expofée.
Quand le gland eft recouvert de fa tocque , l’opéra-
tion eft finie. On prépare fon appareil : on fait une em¬
brocation fut le ventre , qu’on couvre d’une compreffe
trempée dans l’oxycrat : on en met une autre fur les
bourfes , on faignè le malade quelques heures après l’o¬
pération , on lui tient le ventre libre par des lavemens
rafraîchiffans , & on lui fait obferver un bon régime.
Au bout de quelques jours , il eft à propos de faire des
injeélions déterfives fùus le prépuce , pour mondifier les
plaies , & nettoïer les parties des ordures qui pourroient
retarder la cicatrice des petites incifions.
L’appareil convenafele à cette maladie eft celui du
310 O B T
phymolïs , dont elle eft la maladie contraire. Voyez
Phymofis.
PARASTATES. On donne ce nom aux épididymes.
Voyez Epididymes .
PARaTHENAR. ( le grand) C*eft un mufcle lon¬
guet, qui eft placé au bord externe de la plante du
pied. On l’appelle communément, mais mal-à-ptopos,
hypothènar : ce mufcle s’attache par une de fes extré¬
mités , le long de la partie inferieure & externe du
calcanéum , depuis la petite tubérolité poftérieure ex¬
terne , jufqn’à l’antérieure ; il fe confond enfuite au
métatarlien , fe gliife le long du dernier os du méta-
tarfe , & va fe terminer par fon extrémité antérieure,
à la partie poftérieure & externe du petit orteil. L’u-
fàge de ce mufcle eft d’écarter le petit doigt du pied des
autres doigts.
F arathenar, ( le petit) C’eft un petit mufcle charnu,
qui s’attache par une de fes extrémités , le long de la
partie inférieure , & un peu externe du dernier os du
métatarfè -, 8c par l’autre à la partie inférieure , & un
peu externe de la bafe de la première phalange du petit
orteil , qu’il fléchit dans fon action : il fert aulli à voû¬
ter la plante du pied.
PARENCHYME. Subftance vafculeufe, qui forme
la ba'e de quelque vifcêre.
PARIETAL. Nom que l’on donne à un os de la
tête , parce qu’il forme une partie confidérable des côtés
du crâne. Il y en a deux , un droit & un gauche : ils
forment la partie fupérieure , moïenhe & latérale de la
tête
On y diftingue deux faces , une interne , & l’autre
externe.
La face externe eft convexe & fort unie ; il n’y a rien
à remarquer, fi ce n’eft une grande ligne demi-cir¬
culaire , qui marque l’attache du mufcle crotaphyte.
La face interne eft concave & allez inégale. Outre les
imprelfions digitales , on y voit un grand nombre de
filions , dont l’aflemblage porte le nom de fiuiüe ds
figuier ,
PAR Jlt
figuier ; à câufe de la reffemblance que l’on y trouve
avec les feuilles de cet arbre. Toutes les ramifications
naiilent d’une goutiere profonde , & quelquefois même
d’un canal creufé à l’angle antérieur & inférieur de
cet os , qui loge l’artère épineufe dont les baftemens
forment ces filions. Il faut éviter d’appliquer le trépan
en cet endroit , parce que l’ouverture de cette artère
pourroit caufer une hémorragie'dont les fuites feroient
funeftes.
Les pariétaux font quartés , & ont par eouféqucnt
quatre angles & quatre bords.
Le bord antérieur eft taillé à onglet , de maniéré
qu’à fa partie fupérieure , c’eft la lame interne qui dé*
borde , au lieu qu’à la partie inférieure , c’eft la lame
externe.
Le bord inférieur eft échancré & taillé à onglet , de
maniéré que la lame interne déborde beaucoup. Cette
ftrudure eft propre à favorifer l’articulation de cet
os avec le temporal , au moi'en de la future fquam-
meufe. »
On remarque tout le long de la face interne du bord
fupérieur une demi gouttière qui, fe trouvant unie à
celte du pariétal oppofé , en forme une entière , qui
loge le finus longitudinal fupérieur de ladurc-mere.
Le long de ce bord , on apperçoit un petit trou par
lequel paffent de petites veines qui rapportent le fang
de l’extérieur du crâne dans le finus dont nous Venons
de parler. Ce* trou manque quelquefois : d’autrefois il.
n’y en a qu’un , qui alors eft commun aux deux pa¬
riétaux , 8c eft pratiqué dans la future même.
Le bord poftérieur n’a rien de remarquable. Il eft un
peu plus épais , & fes dentelures font un peu plus lon¬
gues que celles des autres bords.
A l’angle antérieur inférieur , on remarque le canal
qui loge l’artère épineufe dont nous avons parlé. On
trouve quelquefois à la face interne de l’angle pofté¬
rieur inférieur , un fillon large & fort court , qui loge
une partie des finus latéiaux.
Dans le fétus , la feuille de figuier n’eft pas formée,
D. de Ch, Tome II, X
3*2 PAR
& le défaut d’offification de l’angle antérieur & fupé-
rieur fait fur-tout la fontanelle , qui ne s’oflifie quel¬
quefois que dans un âge fort avancé , ce qui mérite at¬
tention. .
Les deux pariétaux font unis enfemble par la future
fagittale ; ils s’articulent avec l’os coronal , par la fu¬
ture coronale ; avec les temporaux & l’extrémité de la
grande aile du fphénoido, par la future fquammeufe ,
& enfin par la lambdoïde avec l’occipital.
Dans l’enfant nouveau né, on trouve une efpéce de
fontanelle entre 1 angle antérieur Si inférieur des parié#,
taux, & la grande aile du fphénoïde. Dans l’adulte,
on y découvre fouvent un petit os quarté-, femblableà
celui qui. fe forme quelquefois à la fontanelle du fom-
met de la tête.
PAROI. Surface interne des vailfeaux fanguins & lym¬
phatiques : il fe dit aufïi de la furfece interne de toutes
les cavités du corps , de quelque efpéce qu’elles foient.
PAROTIDES, ( glandes) On les appelle ainfi, parce
qu’elles font fituées derrière les oreilles , une de chaque
côté. Elles font falivales & les plus confidérables de
toutes. Elles occupent la partie antérieure & inférieure
des oreilles , derrière l’angle de la mâchoire inférieure
Sc s’étendent fur les joues dont elles occupent une par¬
tie. Eiles font vraiement conglomérées, plus larges à
leur partie fupérieure , mais plus épaiffespar en-bas. Elles
ont un canal excréteur fort confidérable , qui porte le
pom de Canal de Stenon , de celui qui l’a décrit le pre¬
mier. Ce canal fort du paquet glanduleux par plufieurs
branches, qui s’étant raffemblées forment un tuyau qui
p allé pat-deflus le maffcter un peu obliquement, perce
le buccinateur entre les glandes buccales & la trôifieme
dent molaire au-dedans de la bouche, par une aflez
grande ouverture , & s’y décharge de l’humeur falivale.
Il a été découvert en 1660 , par M. Sténon , qui l’a
nommé conduit falival fupérieur.
: PARODIAS ou EAUULIE. Maladie des gencives
dans laquelle ces parties font attaquées d’une vériticle
inflammation , laquelle tend fouvent à la fuppuration.
f A I 3â$
Elle eft très-foiivent occafionnée pat Une dent gâtée,
qui attire une humeur fur cette partie. Les liqueurs y
étant amafTées 7 elles fe cuifent & abcédent aifément tant
par la chaleur de la bouche , qu’à caufè de la délica-
teffs des fibres de la gencive. Dans ces fluxions la jou«
& les lèvres font enflées. , . & font beaucoup de douleur
avant que d’abcèder. On favorife la coûion en faifan't
tenir dans la bouche du lait tiède , & en mettant fur la
gencive la moitié d’une figue grafl'e rôtie fur des char¬
bons. Lorfqu’avec le doigt l’on fentira de la fluctuation ,
il faudra ouvrir la tumeur dans la crainte que la matière
par fon féjour n’altere l’os de la mâchoire. Ainfi , avec
une lancette à faigner , qu’on entortille d’une bandelette
pour la fixer mieux dans fa châffe , le Chirurgien ayant
écarté avec les deux mains les lèvres du malade, pour
reconnoître l’endroit de la tumeur, plonge & fait une
incilion proportionnée à la grofièur de la tumeur dans
le milieu de Téminence que fait la matière contenue ,
& auffi-tôt que l’inftrument eft retiré , il preffe un peu
la tumeur pour la faire vuider , & donne du vin tiède
au malade pour fe rincer la bouche. Il n’y a point de
panfement à faire ; on recommandé Amplement au ma¬
lade de fe laver la bouche avec dû vin tiède , comme
il vient d’être dit , de temps en temps pendant deux ou
trois jours.
Lorfque ces petits abcès viennent aux gencives fupé-
rieurés , ils fe guériifent mieux. La plaie qu’on y fait
donne lieu à la matière de fortir , & fon poids l’entraîne
à mefure qu’il s’en forme de nouvelle , enforte qu’elle
ce peut caufer nul défordre. Mais quand ils font aux
gencives inférieures , la fanie y refte comme dansunfac,
& par fon féjour elle peut corrompre l’os de la mâchoire
d’en-bas. On évitera cet accident , en ouvrant l’abfcès
de bonne heure , le preflant dans la fuite , pouflânt le
pus de bas en haut pour le faire fortir par l'ouverture ,
& mettant par dehors fur le vuide de l’abfcès une com»
preffe & un bandage , qui refferrant cet endroit , empê¬
che la matière de s’y accumuler. Que fi malgré toutes
ces précautions l’os le tronvoit découvert & altéré , on
3*4 ? A 17
auroit de la peine à en procurée l’exfoliatiôn autrement
que par le bouton de feu , dont il ne faut cependant
•fe lervit qu’apres que lès autres moyens n’auront pu
réuffir.
PATTE-D’OIE. Les Anatorniftes donnent ce nom
à des expanfîons nerveules , ou certains pléxus dont les
rameaux imitent l’expanfion des pattes d’une oie. Tel eft
fpécialement le pléxiis que forme la branche maxil¬
laire du nerf de la cinquième paire cérébrale , au-delfous
dé l’orbite.
•PATHETIQUES. L’on a donné ce nom aux nerfs
de la quatrième paire cérébrale , parce qu’ils vont fe
diftribuer air mulcle trochleateur , qui exprime par ce
mouvement qu’il fait faire au globe de l’œil , une affec¬
tion douce , -& un feutiment tendre 8c pafliônné. Voyez
Trochleateur.
PATIENCE, (mufcle.de ) On donne ce nomaumufcle
angulaire ou relcveur de T omoplate , parce qu’en faifaut
bauffer les épaules , il fait faire un mouvement familier
à ceux dont la patience le trouve exercée.
PAVILLON DE LA TROMPE. On donne ce nom
à l’extrémité des trompes de Fallope qui flotte dans lé
bas-ventre : cette partie eft découpée à fa circonférence,
8c repréfente une efpèce de frange , ce qui lui a fait aufli
donner le nom de morceau frangé..
PAUME. Mot qui fîgni'fie particulièrement le (Jedans
de la main.
PALfPIERES. Nom que l’on donne aux voiles mem-
braneuxquicouvrent leglobë de l’œil. Il y a deux paupières;
l’une eft fupérieure , & l’autre inférieure : elles font com-
pofees de l’épiderme de la peau , du tilfu cellulaire , de
cartilages , de mufcles , d’une membrane interne , de
glandes, des points ciliaires, des points lacrymaux, de
la caroncule , de la glande lacrymale , & des ligamens
des tarfes. L’épiderme & la peau de cette partie n’ont
rien de particulier. Le tiflu cellulaire eft d’une nature
femblable à celui du ferotum , il ne loge pas de graille.
Les cartilages font petits, minces, placés au bord de
chaque paupière, & portentle nom de tarfes. Ils donnent
naiiîance à de petits poils que l’on appelle cils ; on rc-
PEA
marque dans leur épaiffeur un grand nombre de petites
glandes qui s’appellent ciliaires du lieu où elles font.
La membrane qui tapifl'e les paupières, fe nomme. cati-
jonéive , parce qu’elle les joint au globe de l’œil.
La paupière lupérieure a plus d’étendue que l’infé¬
rieure, & fes mouvemens font beaucoup, pius confidé-
rables & très-rapides. Elle eft abailfée par le mufcle
orbiculaire qui rapproche les deux paupières l’une de
l’autre. Elle a un releveur propre , qui eft antagonille
de celui-ci. M. Heifter admet un abaifleur de la pau¬
pière inférieure qui eft différent de l’orbiculaire.
L’ufage des paupières eft de voiler les yeux , & de les
mettre à couvert des corps étrangers pendant le fommeiL
furtout. En tout temps elles répandent également fur
toute la partie antérieure du globe de l’œil l’humeur
filtrée par la glande lacrymale qui humecte la cornée,
& la rend polie & tranfparente.
Quelques fois les enfans viennent au monde avec les
deux paupières collées l’une à l’autre. On remédie faci¬
lement à ce vice de conformation. Si l’aglutination ne
fe continue pas jufqu’au grand angle , & que l’on ap-
perçoive à l’endroit de la jonétion une ligne qui marque
où devroit être la féparation des deux paupières. On in¬
troduit une fonde canelée par l’efpace où les. paupières
ne font pas collées , & on coupe enfuite peu à- peu avec
un biftouri la membrane qui retient les deux paupières
collées, b'i les deux tarfes font collés enfemble ce qui
peut auffi arriver par maladie , à la fuite de l’érofion de
la pellicule qui les recouvre ; il eft beaucoup plus diffi¬
cile d’y remédier, furtout fi l’aglutination fe continue
depuis le grand angle jufqu’au petit.
PEAU. Enveloppe univerfelle , qui recouvre le corps
en entier , contient tous les. organes & figure toutes les
parties à l’extérieur. Elle pofe immédiatement fur le
panniculc graifTeux ou tilfu cellulaire , & eft compofée
de deux parties principales , qu’on appelle du nom de
derme & & épiderme. L’épiderme couvre le derme ou la
peau proprement dite. Voyez Epiderme , Surpeau , eu-
Xiij
32.fi PEA
La peau s’appelle cuir , derme par les différens Au¬
teurs. Elle eft fort extenfible & très-élaftique , ce qui
fait juger à quelques Anatomiftes, .qu’elle eft faite de
fibres ligamenteufes entrelacées les unes dans les autres ,
d’une maniéré inexplicable. Elle eft auili fufceptible d’un
fentiment très-vif , ce qui vient de la quantité prodi-
gieufe de nerfs qui entrent dans fa compofition. De mê¬
me on ne fçauroit la piquer en un feul point , qu’il n’en
forte du fang , ce qui fait voir dans fa texture une infi¬
nité d’artères fanguines. Son cpaiffeur varie dans les dif¬
férentes parties du corps ; par exemple , la peau eft fort
épailTe à la tête , à la nuque, & à la plante du pied;
elle l’eft moins à la paume de la main , excepté chez
les perfonnes auxquelles de rudes travaux épaiffiffent l’é¬
piderme , & le rendent calleux. Elle eft très- fine au vi-
fage , & très-mince aux levres. Il eft bon d’obferver que'
dans les endroits où elle a le plus d’épaifieur , commu¬
nément fpn tiiTu eft allez lâche , & rélîfte médiocre¬
ment à l’inftrument tranchant , au lieu que dans les en.
droits où elle eft plus mince , comme au ventre ; par
exemple elle eft aufli plus ferrée , & fe coupe plus
difficilement : elle eft plus molle aux enfans & aux fem¬
mes , qu’aux adultes & aux hommes ; & dans l’homme,
en général , on lui trouve plus de molleffe au vifage,
à la verge , & au ferotum , qu’aux autres parties du
corps. ‘
La peau eft attachée dans toute fon étendue , par toute
îorre de vaiflèaux , & par quelques fibres très - déliées
aux parties qu’elle touche ; mais on la fépare aifément
è la poitrine , au bas-ventre , au bras & aux jambes:
on la trouve' un peu plus fortement réfiftante à la ligné
blanche, fort adhérente au front & à tout le vifage,
Sinfî qu’aux oreilles, aux levres , à la paume des mains’
à la plante des pieds. Les femmes groffes , les hydropi¬
ques , les emphyfèmes prouvent que- la peau peut s’é¬
tendre d’une maniéré prodigicufe , & Van MeeK’ren ,
ancien Chirurgien de l’Hôpital d’Amfterdam , rapporté
dansfe-s obfervatians chirurgicales , qu’un Eipagnol, âgé
de vingt-trqis ans , en préfence de Meffieurs Vanhorme
PEA 32.7
& Sylvius , prit fa peau de la partie droite de l’épaulé
& de la poitrine , la mit par-deffius fa tête , en couvrit
fes yeux tellement , qu’il étoit impoffible de les voir ;
& quand il la quitta , elle fe remit d’abord en fa place.
Il tira de même maniéré la peau de fon génoù droit -,
à la hauteur d’une demi-aune , ce qu’il ne pouvoir pas
faire a celle de fon genou gauche.
On remarque à la peau quantité de pores ou trous ,
qui laiiTent perpétuellement exhaler des vapeurs fubti-
les , mais on y en remarque auffi de plus grands- Ce font
ceux des narines , des yeux , de la bouche , de la verge i
de l’anus , &c. elle eft parfemée de glandules, que fon
nomme miliaires , & d’autres qui portent le nom de
febacées. On voit celles-ci particuliérement aux oreilles,
au nez , aux paupières , au cercle des mammelles , à
l’anus & aux parties naturelles, On voit auffi à la fur-
face de la peau plufieurs lignes qui , s’entrecoupant avec
d’autres , forment de petits quarrés irréguliers, & félon
qu’elles font plus ou moins profondes , plus ou moins
étendues , la peau fe trouve plus ou moins dure , ou
mollette , l’arrangement de ces lignes diffère auffi félon
•les endroits où elles fe trouvent. Dans l’efpace des lignes,
on remarque plufieurs petites houppes nerveufes , lef-
quelles houppes font beaucoup plus fenfibles fur la- lan¬
gue , & au bout des doigts de l’une & l’autre extrémité.
C’eft en vertu de ces papilles nerveufes , que la peau eft
l’organe immédiat du toucher, & que les pieds comme
les mains , mais particulièrement les mains , font celui
de l’attouchement. -
Les ufages de la peau font 1°. de couvrir & envelop¬
per toutes les parties du corps : 20. d’être l’organe du
toucher : 30. de donner iffiie aux fueurs , & à rinfenfi-
ble tranfpiration. Voyez Ab forbans , Sueur , &• Tranf-
piration. .s
PEAUCIER , ou CUTANE’. Mufcle très-mince ,
fortement attaché à la peau , &qui couvre tout k:de-
vant du col, depuis les clavicules jufqû’au menton : il
s’attache par fon extrémité inférieure à la membrane ,.
qui couvre les mufcles grand pectoral , deltoïde &
32.8 P E C
trapeze , & montant obliquement en haut fe termine
par foii extrémité fupérieure en partie au menton , &
en partie à la commiflure des levres. Les fîi?res de ce
mufcle fe perdent fupérieurement avec celles de plu-
lïèurs mufcles voifins , & celles d’un côté rencontrent
celles du côté oppofé avec lefquelles elles lemblent s’en-
trelacer. On regarde ce mufcle comme abailTeur de la
mâchoire inférieure. On le perce dans la faignée de la
jugulaire. Voyez Saignée.
PECTEN (os du) Quelques Anatomiftes ont donné
cé nom à l’os pubis. Voyez Pubis.
PECTINE’. Petit mufcle fléchiifeur de la cuilfe , plat,
& plus large en haut qu’en bas. Il eft quelquefois dou¬
ble : il s’attache fupérieurement à la partie fupérieure
de l’os pubis a le long de l’échancrure qui eft entre l’é¬
pine antérieure de cet os , & la tubérolité qui marque
fon union avec celui des îles ; de-là il defeend oblique¬
ment Yers le petit trochanter , au-deffous duquel il s’at¬
tache un peu obliquement , par un tendon plat , en fe
confondant avec la fécondé partie du triceps. On a auffi
donné à ce mufcle le nom de Riolanifte de celui de
Riolan , célébré Anatomifte qui , le premier , l’a exac¬
tement décrit. L’ufage de ce mufcle eft de tirer la cuilTe
en devant vers le ballin , ou le baffin vers la cuille.
PECTINE’E ou ILIO-PECTINE’E. C’eft le nom
que l’on donne à une échancrure qui fe trouve le long
de la crête du pubis , entre l’épine & la tubérolité de
cet os. Elle donne palfage aux tendons des mufcles pfoas
& iliaque. Voyez Pubis.
PECTORAL. ( le grand ) Mufcle qui couvre prefque
toute la partie antérieure de la poitrine. Il eft attaché
antérieurement à la moitié fternale de la clavicule, au
fternum , & à la partie cartilagineule de toutes les vraies
côtes ; poftérieurement il s’attache , par un tendon fort
& plat , à la partie fupérieure & interne de l’os , au
bord de la finuolité. Ce mufcle couvre en partie le petit
pectoral & le grand dentelé : ç’ eft fon tendon qui forme
le bord antérieur du creux de l’aifTelle , le poftérieur
étant formé pat le grand dqrfaL
P E C 319
■ Le grand peélôral eft naturellement féparé en deux
portions : une fupérieure, qui eft plus petite que l’au- 1
tre , & fe nomme claviculaire , parce qu’elle s’attache
■à la moitié de la clavicule du côté du fternum. De-là
elle fe porte vers l’aiffelle , le long du mufcle deltoïde,
dont elle n’eft féparée que par une ligne de tiflii cellu¬
laire , & par la veine céphalique.
La portion inférieure eft beaucoup plus grande. On
l’appelle thorachique , parce qu’elle s’attache aux parties
du thorax que nous avons indiquées. Les attaches au
fternum font faites pat autant de petits tendons qui s’a¬
vancent , & s’entrecroifênt avec ceux du grand peétoral
du côté oppofé. Les attaches inférieures font aüffi des
dentelures qui s’entrelacent avec celles qui font for¬
mées par le mufcle droit , & le grand oblique du bas-
yentre.
A mefure que les fibres charnues de la portion tho¬
rachique montent vers le bras , elles fe contournent les
unes fous les autres : par ce moien , le tendon qu’el¬
les forment , eft reploïé fur lui-même, & fes fibres fe
croifentde forte que les fibres fupériéures font en def.
fous , & appartiennent à la portion inférieure , au lieu
que les inferieures font en delfus , & produites par la
portion claviculaire du mufcle.
Le grand peétoral porte le bras en devant fur la poi¬
trine. Si fa portion fupérieure fe contraéte feule , elle
levé le bras en devant : la portion inférieure en fe con-
traélant abailfe le bras & l’épaule , & les tient en cet
état.
P e dorai. ( le petit ) ou le petit dentelé antérieur ...
C’eft un mufcle triangulaire , qui s’attache par une de
fes extrémités , à la partie antérieure de la fécondé ,
ttoifieme , quatrième & cinquième des vraies côtés , par
autant de digitations ou dentelures. Toutes ces portions
le réunifient en montant obliquement vers l’épaule ,
& forment un tendon qui s’attache à la partie fupé¬
rieure de l’apophyfe coracoïde de l’omoplate.
Ce mufcle eft couché fur les intercoftaux externes ,
auxquels il eft comme collé 5 il eft recouvert par le
330' PEN
trand peéloral. Son ufage eft de tiret l’omoplate es
evant.
PEDIEUX. Petit mufcle placé fur le dos du pied.
Il s’attache à la partie antérieure & fupérie.ure du cal¬
canéum , & fe divife en quatre tendons qui fe terminent
au gros orteil & aux trois fuivants. Il étend les doigts du
pied auxquels il s’attache. Voyez Extenfeur commun des
orteils. ( le court )
PEDUNCULES DU GRAND CERVEAU. Voyez
"Jambes de la moelle allongée.
Peduncules du cervelet. Voyez Jambes de la moelle
allongée .
PELICAN. Inftrument dont le Chirurgien fe fert
pour arracher les dents : il eft fait comme des pincettes
en pivot. On y rémarque deux branches d’acier , qui
font arrêtées par un écrou. L’une qui fert de manche, &
eft terminée par une demi-roue , dont la face antérieure
eft une cavité femi-lunaire. L’autre branche a à fon ex¬
trémité antérieure un crochet de' cinq lignes de Ion» ,
lequel eft terminé par deux petites dents garnies en de¬
dans d’inégalités tranfverfales , pour mieux s’appliquer
contre la dent qu’on veut arracher- Cette branche tourne
autour d’ün pivot fixé fur l’autre , par le moyen d’un
écrou.
Pour fe fervir de cet inftrument , on embraffe la
dent par dedans avec lé crochet, on appuie là cavité de
la demi- roue fur les deux dents voifines, & en tirant
le pélican en dehors , on arrache la dent. Le nom de
cet inftrument lui vient delà figure de fon crochet re¬
courbé en forme de bec de pélican.
PELLICULE. Petite peau, du mot latin peUis, qui
veut dire peau.
PENIL. ( os du) Nom que quelques Anatomillesont
donné à l’os pubis. Voyez Pubis.
Fenil. On donne ce nom à une éminence formée pat
une quantité plus ou moins grande de graille recouverte
de la peau, placée fur la fymphyfe de l’os pubis. Cette
partie fe couvre de poil à l’âge de puberté. Le mot de
pénil eft commun aux deux fexes : on fe fert auffi quel-
quefoïs de celui de pubis pour lignifier la même choie:
chez les femmes , il porte plus fouvent les noms de Motte
& de Mont de Vénus-
P E N I S. Nom que l’on donne à la verge de
l’homme.
PENNIFORME. On donne ce nom aux mufcles
eompofés par la réunion de deux mufcles Amples en un
fêul tendon , & dont les troufléaux compofans font ran¬
gés en forme de barbes de plume. Leurs tendons s’en¬
foncent ordinairement dans leur ventre , & vont tou¬
jours en diminuant comme la côte , qui partage les deux
barbes delà plumé; d’autrefois les tendons le fendent,
pour embralfer l’extrémité de la portion charnue.
V PEPASTIQUE. Voyez Peptique.
PEPTIQL E. Médicament qui a la vertu de cuire les
humeurs , de les digérer , les mûrir & les difpofer à
une bonne fuppuration. Tels font la mauve , la gui¬
mauve , l’oignon de lys , les feuilles d’ofeilles, les oi¬
gnons , la fémence de fénugrec , l’ongent balilic. Les
médicamens qui facilitent la digeftion des alimens dans
l’cftomac , portent aufli le nom de peptiques. Voyez
Abfcesl
PERCE’ ou PERFORE’ DE CASSERIEZ On a
donné ce nom au mufcle coraco-brachial, parce qu’il
eft percé dans fon milieu pour lailTer palier un nerf allez
conlïdérable , & dont CalTerius a donné le premier une
figure particulière.
PERFORANT. On a donné ce nom à un mufcle
conlïdérable, qui va fe terminer par quatre tendons, â
la troilieme phalange des doigts de la main. Ces ten¬
dons palfent par un écartement formé par les tendons
d’un autre mufcle nommé perforé , & femblent les per¬
cer pour leur palfage. On nomme aufli ce mufcle pro¬
fond , parce qu’il eft placé fous le même mufcle per*
foré , qui porté aufli le nom de fublime. Voyez Pro¬
fond.
Perforant du pied. Quelques Anatomiftes ont donné
ce nom au mufcle long fléchifleur commun des or¬
teils , parce qu’il femble percer par fes tendons , ceux
33i PER
du mufcle fléchiiïeur court des orteils, qui fe fendent
pour lui donner pairage , ce dernier porte, pour cette rat¬
ion , le nom de perforé. Voyez Fléchîjfeur commun des
orteils, (le long)
^PERFORE’. On a donné ce nom à un mufcle con-
fioérable , qui va fe terminer par quatre tendons qui
s’attachent à la fécondé phalange de chacun des doigts
de la main : ces tendons à leur infertion font fendus,
ce qui a fait donner à ce mufcle le nom de perforé. Il
porte auffi celui de fublime , parce qu’il eft placé à la
furface de l’avant-bras, & fur un autre mufcle que l’on
appelle profond , par la raifon contraire , 8c perforant ,
parce que fes tendons paflent dans l’écartement des ten¬
dons du perforé. Voyez Sublime.
Perforé du pied. On donne ce nom au mufcle court
fléchiiïeur commun des orteils , parce que l’extrémité
de les tendons eft fendue en deux , pour laiilèr palier
dans ces écartemens ceux du mufcle perforant , ou flé-
ehilîeur court. Voyez Fléchîjfeur commun des orteils.
( le court)
PERFORER. Entamer les parties dures. Voyez
PERICARDE. Membrane épaifle 8c ferrée, eu for¬
me de fac , qui environne le cœur dont elle afifeéte la
figure. Quand on a enlevé le fternum , on voit/le pé¬
ricarde dans le milieu de la poitrine , un peu fur le côté
gauche du cadavre , 8c conféquemment à la droite de
l’inlpecteur: Il a la figure conique comme le cœur , &
on y remarque la bafe & la pointe. Il tient par fa
partie fupéricure aux gros vaiffeaux du cœur , & il eft
percé dans ce même endroit , pour leur donner paffage.
Par fa partie inférieure , qui fe termine en pointe , &
par fa partie voifine de cette pointe du coté droit , il
eft tellement uni avec le centre nerveux du diaphragme ,
qu’on ne peut les féparer l’un de l’autre , fans les déchi¬
rer. II n’y eft point attaché dans les quadrupèdes ; cette
fituation eft particulière à l’homme.
Quoique le péricarde fpir un peu plus ample que le
cœur n’eft gros , il eft cependant à peu près de la même
PER 33 j
grandeur que ce' vifcère , & n’eft: éloigné de lui dans
tout fon contour , qu’autant qu’il eft néoeffaire , pour
ne' pas l’incommoder dans Tes mouvemens. La cavité
qu’il forme eft piramidale : la bafe elt attachée au dia¬
phragme , & la pointe embrallé les gros vaifTeaux. Cette
pointe eft tronquée, & a un allongement particulier en
forme de chapiteau , qui embraffe amplement les gros
vaifTeaux.
Le péricarde eft compofé de trois membranes , félon
M. WinfloW. La moïenne, qui eft là principale, eft
d’un tifTu fort ferré de filamens tendineux très - déliés
& différemment croifés. La lame interne paroît être la
continuation de la tunique externe du cœur , de celle
des oreillettes & des gros vaifTeaux. L’externe , ou la
commune eft formée par la duplieature du médiaftin.
D’autres Anatomiftes prétendent que le péricarde n’eft
compofé que de deux lames , dont la première , qui eft
externe , vient de la pleure ou du médiaftin ; & la fe-
t conde eft propre au péricarde , celle qui forme fpéciale-
ment ce fac. La furîàce interne de cette membrane eft
liffe & polie ; elle laiffe fuinter continuellement une
rofée qui adoucit les frottemens du cœur contre elle.
Cette rofée fe réforbe dans l’état naturel , & ne vient
pas plus de glandes que l’humeur analogue à celle-ci
que filtrent le péritoine & la pleure. Cependant les Au¬
teurs ont été quelque tems partagés fur cet article : les
uns ayant ouvert des cadavres, où le péricarde étoittôut-
à-fait rempli d’eau, les autres en ayant difféqué chez
^ lefquels on n’en avoit pas trouvé une feule goutte. Mais'
la difpute eft enfin terminée , & l’on fait certainement
que l’eau qui fe trouve dans le péricarde après la mort,
eft l’effet de la maladie & de la mort même ; car il faut
pour cela que l’homme ait été quelque tems malade ,
puifque l’on n’en trouve nullement dans le cadavre de
ceux qui périflent de mort violente , comme lespendus ,
&c. .
L’ufage du péricarde eft de fervir d’enveloppe au
cœur, d’empêcher que les poumons en fe gonflant d’air,
*e preffent fur lui , & n’en étouffent le mouvement. Il
m encore à fournir dans fa propre cavité , la liqueur
dont nous avons parlé , pour faciliter les mouvemens
continuels de cet organe.
M. Malpighi a obfetvé dans un cadavre , que le pé¬
ricarde avoit j’épaifleur d’un travers de doigt vers la bafc
du cœur , & d’un demi travers de doigt vers fa pointe.
On trouve fouvent du pus épanché dans le péricarde, dé
l’eaù accumulée , des vers : tout cela eft abfolument contre
nature. Lower dit avoir ouvert le cadavre d’une femme,
dont le péricarde étoit par-tout tellement adhérent au
cœur , qu’on ne pouvoit prefque pas l’en féparer avec
les doigts. Colombus rapporte n’avoir trouvé dans le
corps d’un de fes difciples , nul veftige de cette partie ,
& BartKolin raconte qu’un particulier ayant été bielle
d’un coup d’épée pénétrant le péricarde , il en fut < uéri.
Cette derniere anecdote prouveroit que les plaies du
péricarde ne font pas abfolument mortelles , fl elle étoit
bien véritable ; &ilparoît qu’elle l’eft, parce que l’Au¬
teur dit qu’à chaque battement du cœur , l’eau du péri¬
carde s’échappoit au dehors de la plaie. Cependant,
comme c’eft un fait très-rare , & peut-être un peu exa¬
géré , l’on n’ofe pas encore établir rien d’abfolument
pof.tïf & folide „ pour la guérifon de ces fortes de
plaies.
PET IC ARE INES, (artères & veines) les artères &
les veines pé.icaidines ne font pas fort conlidérables ;
elles naiflent des fouclavieres. Les veines reprennent
1er fang diftribué par les artères & le portent, la droite
dans la veine cave fupérieure , & la gauche , dans la
fouclaviere du même côté. Mais celle du côté droit pa-
roît fouvent fe rendre à la veine fouclaviere du même
côté , plutôt qu’au tronc Ae la veine cave , & cela varie
beaucoup. Celle du côté gauche même ne va pas tou¬
jours fe rendre à la veine fouclaviere gauche ; elle va
quelquefois fe perdre dans la mammaire interne , &
d’autrefois dans la diaphragmatique.
PERICARPE. Voyez Epicarpe.
PERICRANE. C’eft une membrane formée de plu?
fieurs lames , qui recouvre le crâne. C’eft le période de
PER 335
cette partie : comme on le peut féparer eh plulîeurs
■ lames, il y a eu des Anatomiftes qui ont diftingué la
Lame externe , qu’ils ont nommée péricrâne , de la lame
interne , qu’ils appellent le périofte. Sur les parties la¬
térales de la tête , ces deux lames le féparent , & lo¬
gent dans leur écartement le mufcle crotaphyte: la lame
externe fe joint enfuite avec la cocffe aponévrotique ,
pour communiquer enfemble avec les expanfions aponé- .
vrotiques des mufcles voifîns.
Le péricrâne communique avec la dure-mere par les
futures , ce qui fait que l’inflammation d’une de ces
membranes fe communique facilement à l’autre.
PERIERESE. Efpece d’entamure diftinguée par les
Anciens. C’eft une forte d’incifîon qu’ils faifoient au¬
tour des grands abfcès. Ce mot eft grec : on pratique
cette opération dans l’ablation des légers fquirrhes & des
autres tumeurs , par le moïen du fcalpel & de la diffec-
tion. Voyez Squirrhe <S* Loupe.
PERINE’ , ou PERINE’E. C’eft l’efpace que l’on re¬
marque au bas du ventre , au_defi'ous des tefticules chez
les hommes , de grandes lèvres chez les femmes , & qui
s’étend jufqu’à l'anus. Cet efpacc eft plus long dans
l’homme que dans' la femme , n’y ayant dans la femme
que l’épaifleur de la paroi inférieure du vagin, & l’é-
pailfeur de la paroi fupérieure de l’iuteftin réélu m , unies
enfemble , qui la compofent. C’eft dans cette partie que
l’on fait la lithotomie aux hommes , & l’opération de la
boutonnière.
PERIOSIS. Voyez LithyaJis.
PERIOSTE. Membrane qui revêt la plupart des os
à l’extérieur & à l’intérieur , d’où vient qu’on la diftin-
gue en interne & en externe. On a attribué au périofte-
un fentiment très-exquis , mais il n’eft fenfible que
dans la maladie, & après de longues irritations.
Les dents ne font point recouvertes par cette mem¬
brane ; & fur les os de la tête , elle porte le nom de*
péricrâne. Les fibres cjui la compofent , né font point
entrelacées, mais elles font pofées les unes furies au¬
tres elle eft polie à l’extérieur, & raboteufe à fa fur-
33« per
face interne , par laquelle elle adhère à l’os. Quand le
virus vénérien attaque cette membrane , les malades
joufîrent les plus cruelles douleurs , fur-tout pendant La
PERISCITHIîj'ME. Incifion circulaire que les An¬
ciens pratiquoient depuis une tempe jufqu’à l’autre , &
qui pénétroit jufqu’à l’os. C’eft une efpecc d’entamure
& de diérèfe, qui n’eft plus en ufage aujourd’hui. Le
mot eft grec.
PERISTALTIQUE. ( mouvement périjlaltique ) C’eft
un mouvement propre aux inteftins : il eft vermicu-
laire , luivant la lignification du mot grec , & fert à
pouffer- les excrémens dehors. Ce mouvement fe fait
,par contradion , & la caufe de cette contradion eft la
même que celle du mouvement des mufdes , c’eft-à-
dire , qu’elle dépend de l’influx du liquide animal , qui
.coule d’abord dans les points fupérieurs , & ainfi de
fuite. On pourroit demander qu’eft-ce qui empêche les
.parties inférieures de fe contrader en même tems que
les fupérieures. C’eft que la contraction de celles-ci em¬
pêche le liquide animal de couler dans les parties in¬
férieures du canal inteftinal , en bouchant & en com¬
primant les nerfs.
Les effets du mouvement périftalrique font 1°. de
faire defcendre les matières de la maniéré fuivante. Les
pointes fupérieures des fibres charnues fe contraftent
.d’abord , & enfuite les autres , comme par ordre ; ainfi ,
fi les fibres circulaires fe contradent , l’inteftin formé
une efpecc d’entonnoir , dont l’endroit évafé eft en bas,
& l’endroit- étranglé eft en. haut. Dès-lors les matières
qui y font , doivent couler vers le bas , par la preflion
qu’elles fouffrent , puifqu’il y â moins de réfiftance que
vers le haut. Car c’eft une réglé confiante , qu’un corps
pouffé fe porte vers l’endroit , où il trouve moins de
réfiftance.
2.°. Le mouvement périftaltique fert à fafler , bou-
leverfer , retourner les matières qui font dans les intef
tins , & peut-être même à les broïer davantage. Mais ,
par le feul bouleverfcment , le chyle peut être exprimé
des
PER. 337
(Ses alimens digérés , & être obligé de paffer dans les
veines ladées. Car , pour qu’il y entre , il faut qu’il y
ait quelque caufe motrice : or , c’.eft ce que l’inteftin
fait en fe contradant , & en preiîant les alimens. De
plus , comme les matières ne peuvent couler fans offrir
de la rélïftance à l’aétion de l’inteftin , cela facilite
encore le paffage du chyle dans les veines lactées , parce
qu’ alors il eft obligé de fe contracter davantage , à
caufe dé l’impreflion plus vive qu’elles y font ; car on
fait que l’adion & la réaétion font en raifon récipro¬
que. Lorfqu’il y a quelque poifon dans les inteftins ,
ils fe contradent avec tant de force & de violence ,
que les orifices des veines ladées fout refferrés , bou¬
chés , & comme effacés ; ce qui fait que les particules
de Ce poifon ne pénétrent pas dans la malle du fang. V.
inteftins.
PERLSTAPHYLINS. (mufcles) Ces mufcles fe dif-
•tinguent en interne & en externe de chaque côté : leur
route eft bien différente. Le mulcle periftaphylin in¬
terne , que la plupart des Anatomiftes nomment petro-
falpingc-Jlaphylin , & d’autres , avec Albinus , rele-
veur du voile du palais , eft le plus confidérable des
.mufcles de la luette , & plus en arriéré que tous les
autres. Il eft attaché par fon extrémité fupérieure , au
rocher de l’os temporal , près de la trompe d’Euftache ,
à laquelle il tient auffi en partie. De-là il fe porte de
haut en bas ,• couvert feulement de la membrane de la
cloifon à une ligne que l’on regarde comme aponévro-
tique , & va fe terminer à la cloifon du palais. Sadi-
redion l’a lait encore appeller périjlaphylin droit.
Le periftaphylin externe naît de même que le précé¬
dent de la partie pétreufe du rocher , de la trompe
d’Euftache , & de plus de. la lame externe de l’apophyfe
ptérigoide. Il fe contourne vers la bafe du crochet de
cette lame , & fon tendon s’y rétrécit : il defcend de
haut en bas, couché fur cette aîle , en fuivant fon bord
poftérieur , puis il fe termine à la cloifon , en s’épa-
. nouiffant en maniéré d’aponévrofe.
PERISTAPHILO-PHARYNGIENS. Nom d’une
D. de Ch. Tome IL Y
l5 1 R
paire «Je petits mufcles , qui font attachés par une de
■leurs extrémités entre la luette & l’apophyfe ptérigoï-
de , & par l’autre , à la partie poftérieure & latérale
du pharynx- Ces mufcles répondent à ceux que d’autres
Anatomiftes ont appellés hypéro - pharyngiens , ou pa-
lato-pharyngiens. Ils tirent le pharynx en haut & eu
PERISYTOLE. Repos qui eft entre la fyftole&la
diaftole 5 c’eft-à-dire , entre la contraction & la dilata¬
tion des artères. Il pourroit fe remarquer au pouls ,
mais quelques-uns le nient : il n’eft pas fenfible dans
les perfonnes enfanté. Bartholin affûte qu’il eft manifefte
dans les moribonds.
PERITOINE. Membrane qui recouvre immédiate¬
ment tous les vifeères au bas-ventre en général, & la
plupart d’eux en particulier. Elle eft fituée fous les mut
clés du bas-ventre. Elle a la même figure & la même
étendue que le bas-ventre, & elle s’allonge auffi à pro¬
portion des autres tégumens dans la grofTefle & dans
l’hydropifîe. Sa furface intérieure eft polie & enduite
d’une humeur onâueufc qui s’exhale des extrémités des
vaïfTeaux dont le tiffu de cette membrane eft compo-
fé , pour lubrefier les parties qui fe trouvent au-deffous,
& modifier les frottemens qui ont lieu entre elles & le
péritoine. Sa face externe eft fibreufe & inégale , parce
qu’elle adhère fortement aux mufcles.
Il y a des Auteurs qui prétendent avoir obfervé dans
le péritoine , de petits corps fphériques , qu’ils ont pris
pour des glandes , & ils leur attribuent la fon&ion de
féparer de la mafTe du fang la limphe ondueufe qui fe
filtre dans le péritoine. Mais ces obfervations ayant été
faites fur des fujets mal affeétés , on ne fauroit en rien
conclure pour l’état de fanté. On n’en voit pas en effet
dans les cadavres de gens morts de mort violente , oh
de maladie étrangère au péritoine. Ainfi il eft plus pro-
bable que ces prétendues glandes font des produirions de
fucs altérés ou viciés par la maladie. C’eft le fentiment
de plufieurs habiles Anatomiftes , & entr’autres de MM.
Morgagny, Heifter, -Petit l’Anatomifte. Ils ont oh-
PER $39
jfcrvé que très-fouvent des trous fe trouvent obftf uês pat
une liqueur qui s’y épaiflit , & qu’il eft aifé de le trom¬
per fur la nature de ces petites concrétions , par. la re&
femblançe qu'elles ont avec de petits corps ronds &
blanchâtres. M. Littré cependant & d’autres font du
fentiment contraire. , Mais cela ne doit pas empêcher
de rqetter ces prétendues glandes , parce qu’il ell ira-
poflible de des démontrer dans les fujets morts de ma¬
ladie aigue & fubite.
Le péritoine tient aux mufcles abdominaux;, parde-
vant , au diaphragme par en haut , par en r. b as aux os
ifchium. & pubis , fur les- côtés aux os des îles , & pat
derrière à l’os i'acrum & aux vertèbres des lombes. Tou.
tes ces attaches fe font au moyen d’un tilfu cellulaire ,
qui n’ ell pas par-tout également ferré. Cette membrane
ell percée , par fa partie fupérieure , à l’endroit où elle
adhère au diaphragme , de plufieurs trous. L’œfophage ,
la veine cave , & la huitième paire de nerfs cérébraux
les occupent. Par en bas , le péritoine donne ifliie aux
gros excrémens qui fôrtent par l’anus ; il s’ouvre aufli
à l’endroit du vagin , de l’urèthre & des vaiileaux , qui
vont aux cuilfes. Dans le fétus , il eft ouvert en dedans,
pour donner palfagc aux vaiileaux ombilicaux ; mais
toutes ces ouvertures doivent s’entendre de fa tunique
extérieure , & non de l’intérieure.
L’on pourroit confidérer le péritoine , comme
dpmpofc d’une feule tunique ou lame membraneufe ,
qui feroît l’interne ; car, quant à l’externe , ce n’eft
qu’un tiflu cellulaire , & une continuation de la mem¬
brane cellulaire , répandue dans tous les interftices de nos
organes. Cependant c’eft entre les deux prétendues mem¬
branes , dont on croit le péritoine compofé , que font-
contenus tous les .vifcèrcs & tous les vaiileaux du bas-
ventre , que recouvre la membrane interne. Dans le
férus , à l’endroit du nombril , la membrane externe ac¬
compagne les vaifleaux ombilicaux qui partent dans fa
duplicature , 8t la membrane interne parte par-dertus
en couvrant ces vaifleaux , pour former la paroi interne
du péritoine , comme par toute la capacité du bas-
< ffE'
venue- Lo.rfqii’â'près la nailfance du fétus , le cordon de
l’cmbilic ’efthlfé- & féparé , la réunion des vaiffeaux om¬
bilicaux fe fait avec la membrane externe à l’endroit
du nombril. Ces vaiffeaux fe defléehcnt enfuite , & dé¬
génèrent en ligamens , pendant que la membrane in¬
terne. refte fknple en cet endroit. G’eft dans ces lieux
ouverts ; que fefônt les hernies vraies rpar la ration qu’ils
lotit plus foiblés y & qu’ils cèdent plus ailément auxdiffé-
rens efforts.
La membrane qui couvre le péritoine à «l'extérieur
& que l’on a- pris mal-à-propos pour une lame de cette
membrane i fournit deux allongemens vers l’aine , qui
conduifent dans l’homme les vaiffeaux fpermatiques aux
tefticules dans les femmes les ligamens ronds de la
matiice. 'Quand les allongemens font parvenus aux tef-
tkules , ils s’élargiffent pour les envelopper , & for¬
ment ainfi leur -membrane propre , qui porte. le nom de
•vaginale.
On trouve «ces .'allongemens ouverts dans les chiens;
jùfques dans la capacité du ventre , tellement qu’on
peut y introduire nn -ftilet'aflèz gros'; mais dans l’hom¬
me , on n’y trouve pas le moindre jour. Comme les
vaiffeaux fpermatiques gliffent dans le tiffu cellulaire du
péritoine . ces allongemens qui enveloppent les vaifle2ux
fpermatiques avec les tefticules dans l’homme , & les
ligamens ronds de la matrice dans la femme , font for¬
més de ce même tiffu , pendant que la vraie lamedu pé¬
ritoine ferme les ouvertures de c-es allongemens; ce qui
fait que le péritoine y refte fimple , & par conièquent
plus foible , comme nous l’avons dit ci-devant à l’occa-
lion de l’onibilic : & comme les mufcles obliques du
bas-ventre font auffi percés dans ces endroits , pour le
palTage des allongemens du péritoine, & des vaiileaux
fpermatiques aux hommes, & dés ligamens tonds delà
matrice aux femmes , c’tft par cette raifon qu’à l' occa¬
sion de quelque caufe externe-& violente, la membrane
interne du péritoine étant moins appuié'e dans cet en¬
droit, eft enfoncée & allongée par l’impulfion de l’in-
teftin & de l’épiploon , dans le cas de hernie , conjoin-
tP'r'fc 34*
temcnt ou fépàréïnent , vers les anneaux dés ftiu fries.,
lefquels alors font obligés 'de fe dilater. Il fe forme donc
un fac qui s’allonge plus ou moins , félon que l’impul»
fian des parties eft plus ou moins forte , d’où il rélulte
une hernie incümpLtre oucomplette , félon que les par-,
tics defcendent dans l’aine feulement , ou jufques dans
le fcrotum. Mais dans le cas d'un effort violent & fubit,
il arrive quelquefois que ces allongemens crèvent : alors,
la hernie eft fans fac , & fe termine à l’aine-
■'^■ïJes-ufages du péritoine font de contenir les parties;
que renferme le bas-ventre , de les humeriei de la rofée
qu’il exhale , & peut être d’aider la. digeftion. Il cou¬
vre & tapiiTe les mufcles à leur partie interne , & pro¬
duit des allongemens; qui; enveloppent; la plupart des
vifcères en particulier* Il fournit des attaches à ces vif-
cères & fort, de fouiien aux vaiffeaux lànguins qui s’.y^
diftribuent.
• PERONE1 G’eft le plus petit; des deux :os de Ja:ÿtia«
be. Il éft placé-le long du tibia- à, fa partie externe , Sc
un peu poftérieure : il; eft long , grêle & triangulaire.
■ On le divife en corps, ou portion moïenne 0 & en ex¬
trémités,.
L’extrémité fupérieure relfemb le it une- petite tête
applatie obliquement ; elle fe termine en arriéré paf
-une pointe courte & mouffe : elle porte une facette ar¬
ticulaire & cartilaginéufe pour fon. articulation avec, la -
facette que l’on remarque fous, le condile. externe du
tibia.
Le corps; dé l’os, eft long , menu, & irrégulièrement
tortueux &• triangulaire ; il fe- rétrécit vers les extrémité?. ,
Quelquefois il eft- couthé en- dedans dans fon. milieu. M.
Winflow penfe que cela peut venir, de. la ma ni re d’erp-'
mailloter les enfans. Il eft d’autant plus vraifemblable.
que cett.e courbure n’.eft- pas naturelle--au. péroné-, que ;
;l’on trouve de ces os qui- font; allez droits. On y re¬
marque troistaces & trois angles.: ces-, trois faces fe con¬
tournent, à mefure qu’elles, defcendent le long de Vos,,
. de'maniere que celle -qui eft externe dans fa partie ,fu-,
périclite,, devient, poftérieure.- inférieurement : la pofté-
34» P ER
rieure devient interne par en bas , & l’interne, anté¬
rieure. Des trois angles , celui qui eft interne répond à
l’angle externe du tibia, &: fert à l’attache du ligament
interoiTeux , qui eft commun à ces deux : os. Les deux
autres angles n’ont rien de remarquable , fi on en ex¬
cepte l’antérieur , qui eft quelquefois aflez faillant , &
fe termine inférieurement par une petite face triangu¬
laire.
L’extrémité inférieure eft allongée & applatie : elle
déborde le tibia , & ce prolongement forme la malléole
externe. Sa furface externe eft inégale , & fe jette un
peu en dehors. Sa face interne a une petite face plate,
& recouverte d'un cartilage 5 elle- eft reçue dans. la\ ca¬
vité du tibia qui y répond. On remarque en arriéré une
follette oblonguc , qui loge une glande mucilagineufe ;
on y voit aufïi une facette qui eft l’attache d’un ligament
annulaire.
Cet os eft creux dans la partie moïenné , qui eft faite
de fubftance compacte.. Les extrémités font épiphylés
dans l’enfant, s’oflifient avec l’âge, & font formées de
fubftance Ipongieufe , recouverte d’une lame allez mince
de lubftance compacte.
PERONIER, ( le grand ) On l’appelle aulfi le péro¬
nier long, & le pojlérieur. C eft un mufcle long , limé
le long de l’os péroné ; fon corps charnu, paroît quel¬
quefois fe confondre avec celui du moïen péroné. Ce
-inufcle s’attache par fon extrémité fupérieure. , à la par¬
tie Jupérieure , antérieure, externe du péroné , & à une
partie voifine du tibia , il continue à s’attacher jufqu’au
deflous de la partie moïenne du péroné , ainfi qu’ài’a-
ponévrofe qui le fépare de l’extenfeur du grand orteil.
Il fe porte enfuite Un peu en arriéré où fon tendon
pafle derrière la malléole externe , dans une forte gai¬
ne, qui lui eft commune avec le tendon du péronier;
il s’avance, toujours reçu dans la gaine annulaire, vers
le côté externe de la partie antérieure du calcanéum,
palfe obliquement par la goutière que l’on voit à la face
inférieure de l’os cuboïde , & fe termine enfin à la
bafe du premier os du métatarfe , & du grand os cu¬
néiforme.
PER 343
Ce mufclé fert à étendre le pied , en le portant en
dehors.
Péronier moïen , ou péronier < intérieur de M. Winf-
low. M. Lieutaud le nomme ptronier poftèrieur court'.
c’eft un petit mufcle attaché par fa partie fupérieure à
la partie moienne & inférieure du péroné -, & à l’apo-
névrofe qui couvre les mufdes de la jambe. Le tendon
de fa partie inférieure palTe, derrière la malléole externe
dans une forte gaine , qui lui eft commune avec le ten¬
don du péronier poftèrieur, & va fe terminer à la tu-
bérofité fupérieure & poftérieure du dernier os du mé-
fatarfe. Ce mufcle fert à fléchir le pied en le portant
un peu en dehors.
Péronier. ( le petit ) M. Lieutaud le nomme péronier
antérieur C’eft un petit mufcle que l’on a prisfouvent
pour une portion du long extenfeur commun des or¬
teils , quoiqu’il en foit féparé , & qu’il ait un autre
ufage.' L’extrémité fupérieure de ce mufcle eft attachée
prefque à la moitié inférieure de la face interne du pé-
roué, à côté duquel il defcend , & avec lequel il paffe
dans une gaine ligamenteufe, fournie par le ligament an¬
nulaire. Son tendon fe porte enfuite vers la partie ex¬
terne du pied , & s’attache à l’extrémité poftérieure des
deux derniers os du métatarfe. L’ufage de ce mufcle eft
de fléchir le pied.
Péronier. ( nerf) Ce nerf eft une branche du nerf
plopité , & par conféquent une fuite du gros nerf fcia-
tique. Ce nerf commence à la tête du péroné , après
avoir jetté deux branches vers le génou , qui fe perdent
dans la peau. Il fe partage enfuite en plulieurs autres
-branches , dont quatre font plus remarquables que les
autres. La première traverfe le mufcle long péronier ,
vers fa partie moienne, fe porte obliquement en de¬
vant , & defcend le long de la partie inférieure de la
•jambe , où il n’eft couvert d’aucun mufcle ; puis il fe
■continue fur le pied en jettant plulieurs filets. Quelques-
unes de ces ramifications avancent jufqu’aux orteils , les
autres fe diftribuent à la peau. La fécondé branche prin¬
cipale aiant percé le mufcle long extenfeur des orteils
Y iy
'344 . P E S .
dans fa partie fupérîeure , va gagner l’artère tibiale am
térieure , puis defcend avec cette artère , côtoie- le li¬
gament interoiFeur , vient palier avec elle fous le liga¬
ment' annulaire commun; & aiant fourni un ou deux
filamens au court extenfeur des orteils , il le termine
par plufieurs diftributions , le long des parties latérale*
externes des quatre premiers orteils. Les deux autres
branches confidérables du nerf péronier fe perdent dans
la partie fupérîeure de la jambe , en fe ramifiant au
iambier antérieur , & au long extenfeur des orteils.
PERONIERE ou SURALEi ( artère & veine ) C’eft
la plus petite des deux branches qui réfultent-de la di-
vifion de l’artère tibiale poftérieure : elle porte le fang
aux parties qui entourent le péroné , & au péroné lui-
même ; & après avoir produit les différens rameaux- né-
celTaires à cela , elle le divife en deux autres branches
qui femblent difparoître infenfiblcment , avant qu’elles
arrivent au pied.
Quant à la veine , il n’y a que quelques Auteurs
qui donnent ce nom , & celui de grande fciatique , au
rameau poftérieur de la tibiale. Voyez Tibiales.
PESSA1RE. Remede folide , qu’on introduit dans
les parties naturelles des femmes pour provoquer les
mois. Ou arrêter les pertes , pour empêcher la chute du
vagin , ou d’autres incommodités de ces parties. Il y en
a de plufieurs fortes : on en fait avec un petit morceau
de linge ou de taffetas , de figure piramidale , de là
gtolleur & de la longueur-du -doigt', rempli de poudres
convenables , incorporées dans delà cire, de l’huile pro¬
pre à la maladie , & de la laine ou du coton; De ces
fortes de p affaires , les uns font emmenagogues , les au¬
tres aftrmgëns , d’autres hiftériques. On en fait àuilj avec
un liège- , ën maniéré d’anneau rond ou ovale , enduit
de cire fondue , qu’on laiffe toujours dans la partie pour
les chutes du vagin ou de la matrice. Enfin l’on en fa¬
brique d’argent en forme de tuiau , dont la partie lupé-
rienre eft terminée par un petit godet percé, pour foutenir
J’orjfiçç de la matrice. Tous les peffaires longs doivent
P H A' _ 34!
?tre attachée pat le bout d’en bas a un petit ruban , pouf
pouvoir les retirer dans le befoin. ,
PETREUX. ( os ) On donne ce nom i l’os des tem-
-pes, a caufe de fon . apophÿfe pétrcufe, qui figure un
rocher. Voyez Temporal.
PETRO -PHARYNGIENS. Nom d’une paire de
petits mufcles , dont une des extrémités eft attachée i
• l’os pétreux , & l’autre à . une ligne tendineufe , qui fé-
pare le pharynx en deux portions , dont, l’une eft à
droite , & l’autre à gauche.
PETRO-SALPINGO-STAPHYLIN, ( mufcle) On
donne ce. nom au mufcle périftapbylm interne. Voyez
Périflaphylins.
PHGENYGME. Remede qui excite.de la rougeur >
8c fait élever dés veflies fur les parties du corps , où il
.a été appliqué.. Tels font, les véfiéatoites , l’éuphorbe:,
.la moutarde. ; lç poivre la .pÿlèthre , la clématite ..
Sic.. s
PHAGEDENIQUE. Epithete qu’on donne à des
ulcères malins, qui mangent 8c rongent les chairs voi-
- fines. On appelle eau phagèdéniqjie , une eau de chaux,
-dans laquelle on a mêlé du fublimé corrofif , 8c qui eft
.propre à guérir les ulcères phagédéniques, i les déter-
-ger , à confirmer les chairs baveufes 8c fijperflu.es. V.
Ulcéré , 8c Eiu.
PHALANGES. Os qui compofent les doigts de la
main & du pied. Il y en a trois à chacun des doigts ,
excepté aux pouces , dont la première forme un os du
métacarpe & du métatarfe. La première dans chaque
. doigt eft plus groffe que les autres , 8c la fécondé plus
forte que la troifîeme. Les phalanges des quatre doigts
qui fuivent le pouce , ont beaucoup de reffemblance.,
-quant à leur ftrudure , 8c ne différent qu’en volume. .
Les premières phalanges font plates longuettes , ont
la: partie moïenne convexe 8c arondie en. dehors , Scia
face interne applatie & concave-. Leur; bord a une . ligne
-raboteufe , 8c les bafes en font afl'ez groffes. Ony .te-
. marque une cavité recouverte d’un cartilage : ces cavités
font comme toutes les cavités articulaires , plus grandes
§4* PHE
dans le cadavre que dans le fquelette : elles s’unilTent
aux os du métacarpe. L’extrémité oppofée eft auffi te.
couverte d’un cartilage , & repréfente une forte de pou¬
lie : on obferve fur les côtés deux facettes ligamenteux
fes. Les fécondés phalanges ont affer de refiemblance
avec les premières : elles font plus grêles, & leurs ba-
fes ont deux cavités légères, au milieu defquelles on
voit une petite éminence. Elles font incruftées de carti¬
lages , & s'unifient avec la poulie de la première pha¬
lange. L’autre extrémité eft formée en maniéré de pou¬
lie , comme celle de la première phalange.
La bafe des troifiemes phalanges eft en tout fembla-
ble à celle des fécondés. On apperçoit fur les côtés de
cette bafe deux petits tubercules , comme fur celles
des premières & des fécondés ; mais elle n’eft pas ter¬
minée comme ces dernieres. Ces os fe terminent par
une extrémité raboteufe , qui a la forme d’une tubéro-
lïté : cette éminence fe continue fur la face interne ,
de façon à repréfenter une efpece de demi -couronne,
ou de fer à cheval , à l’extrémité de ces phalanges.
Quant au police , il mérite quelques remarques par-
ticulieres. La première de fes phalanges forme un des
os du métacarpe : elle approche un peu de leur ftruc-
ture , eft applatie dans fon milieu , a à fa bafe une
face articulaire gonflée dans fon milieu , & déprimée
fur les côtés , pour s’accommoder à la poulie du tra¬
pèze , & elle fe termine du côté interne par une pointe
dont l’extrémité eft arrondie. Sa tête approche un peu
de celle des os du métacarpe. La fécondé phalange ap.
proche beaucoup , par là difpofition de fes extrémités ,
des premières phalanges des autres doigts , & elle n’en
différé que par un corps plus court & plus applati à l’ex¬
térieur. La troifieme ne préfente rien de fingulier ; elle
reffemble à la troifieme des autres doigts.
Les phalanges font articulées enfemble par une articu¬
lation de Ginglime. Des ligamens les retiennent en li-
tuation : il y en a de latéraux & d’orbiculaires. On y
trouve des glandes fynovialès & de la fynovie. Les ten¬
dons qui les fléchiflent font logés dans leur face conca-
P hs 347
Ve ; & ceux qui les étendent font collés fur leur face
convexe. Les phalanges font des os longs , qui contien¬
nent de la moelle.
PHALANGOSIS. Maladie des paupières, dans la¬
quelle les cils font hériffés contre l’œil, comme des dards
pointés contre l’ennemi. Deux caufes peuvent la pro¬
duire , ou lé relâchement excelîif de la peau de la pau--
piere fupérieure , or le raccourcifTement de la mem¬
brane interne de la même paupière. Car alors le tarfe
étant retiré en devant , il force les cils à tourner leur
pointe contre l’oeil , au lieu de l’avoir en dehors. Le Chi¬
rurgien doit examiner d’abord à laquelle des deux caufcs
lamaladie doitfon origine. S’il voit que la peau l’externe
foit relâchée par quelque humidité , il faut y appliquer
des remedes qui la defféchent , & qui la fortifient ; puis
en attendant cet effet , il mettra comme aux futures
féchès , deux petits morceaux de cuir chargés d’un on¬
guent emplaftique , l’un fur la paupière malade , & l’au¬
tre fur le front , au-deflus des fourcils ; puis par trois
petits fils attachés aux bords oppofés des deux emplâtres,
il les unira enfemble en levant les fils , de maniéré
qu’en ferrant modérément , la paupière fe leve & fe fou-
tienne dans fon état naturel. Si le mal venoit de la
membrane interne qui feroit trop retirée , il faudroit ,
après avoir d’une main retourné la paupière , y faire avec
un fcalpel une petite incifion longitudinale pour la dé¬
brider, & lui faciliter les moiens de s’allonger. De cette
façon , les cils reprendront leur place, & l’œil n’en fe¬
ra plus incommodé : ce qui eft le but qu’on fe pro-
pofe.
PHARINGOTOME. Infiniment qui fert à ouvrir
le pharinx , à fcarifier les amygdales & les parties de
l’arriere bouche , où il fe forme des apoftèœes. C’eft
une lancette cachée dans une canule , laquelle eft lé¬
gèrement courbée , longue , plate , & de différente ma¬
tière d’argent , de cuivre , de fer. Pour opérer avec cet
inftrument , on fait fortir la lancette par l’extrémité de
la canule, au moien d’un reffort à montre qui eft ren¬
fermé dans le manche , & qu’on poulie. Le manche eft
*3# P H À
une velpece d'e canonnière , dont la figure imité ceîîè
d’une petite feringue à injeâions. La lancette eft à grain
d’orge , foudée à un petit ftiler d’argent qui traverfe
tout l’inftrument , & qui fort par le haut du manche ,
où il eft garni d’un petit bouton en forme de pommette,
fur laquelle on appuie le pouce pour pouffer ce, ftilêt
dans la gaine, & faire fortir la lancette. Il y a au mi--
lieu de la canonnière un anneau foudé fur le doté pa¬
rallèle au tranchant de la lancette , dans lequel on paiîe
le doigt du milieu lorfqu’on tient l’inftrument.
PHARINGO-PALATIN. (mufcle) Voy ez Palata-
f ApHARINGO-STAPHYLIN. ( mufcle ) Il naît des
deux côtés de; pharinx , &.fe termine à la luette : ilia,
tire de côté.î
PHARINGO - THYROÏDIENS. ( mufcles-- ) Ce
font les mêmes que les Thyro-pharingiens. V oy ez Thyro-.
pharingien.
PHARINX. On donne ce nom à la partie fupétieure
de l’œfophage. C’eft. une efpece de fac en forme d’en¬
tonnoir ,; dont la furface externe eft collée, à toute la
fùrface de l’intérieur de la bouche : derrière, la voûte du
palais , & derrière le larinx , depuis la grande apophyfe
de l’os occipital, jufqu’à l’œfophage qui en eft une con¬
tinuation. Cet efpace eft en arriéré terminé par les muf¬
cles qui recouvrent les corps des premieres-vértèbres du
cou, & fur les . côtés -, par la portion fupérieure des
deux veines jugulaires internes , par celle .des deux ca¬
rotides internes, par lesapophyfes épineufes deïosfphé-
noïde , par l’extrémité des os pierreux , par l’os Iphé-
noïde immédiatement au deifus de l’aîle interne de l’a-
pophyfe ptérigoïde , & par les portions voifînes de l’un
& de l’autre mufcle ptérigoïdien de chaque côté.
Le pharinx eft- comme le pavillon de l’œfophage. On
y diftingùe la voûte , le corps , & le détroit. . La voûte.
. en eft la portion la plus, large : elle fe termine dé cha¬
que côté, par une pointe qui s’attache vers les follettes,
jugulaires de la bafe du crâne. La grande cavité devient
enfuit e un peu retrecie entre les. côtés , fans. diminuer.
P H L 3#
les autres dimenfions. Elle s’élargit de nouveau de côté
& d’autre derrière lelarinx, en laiflant néanmoins très-
peu d’intervalle entre elle & le cartilage cricoïde. L’ex¬
trémité de la portion inférieure eft fort étroite & em-
brafle la bafe du même cartilage cricoïde;, Au relie -, le
pharinx eft compofé en partie de plulïeurs bandes char¬
nues, qui en forment la capacité, & que l’on regarde
comme autant de mufcles , & en partie d’une mem¬
brane qui tapilfe intérieurement cette cavité dans toute
fon étendue. Cette membrane contient beaucoup de
cryptes glanduleux , blanchâtres, qui parodient comme
de petits abfcès , & qui ont pour ufage de filtrer une
humeur muqueufe , qui lubrèfie le pharinx , Si convient
à la dilTolution des alimens.
PHLASIS. Contufion d’un os plat , qui ne confifte
que dans un fimple enfoncement. C’eft un nom qu’Hyp-
pocrate a donné à une elpece.de fraélure des os plats,
Qu cet accident a lieu. Galien l’a nommée thlajis , ou
thlafma.
: PHLASMA. C’eft la même chofe que phlafîs, & ce
nom vient, ainfi que l’autre , d’Hyppocrate.
PHLEBOTOMIE. Opération de la Baignée. Ce mot
eft compofé de deux termes grecs , dont le premier li¬
gnifie veine , & l’autre (e&ion. C’eft une elpece d’enta-
mure aux parties molles, qui n’a lieu que fur les veines.
Voyez Saignée.
PHLEBOTOMISE’. Sujet à qui l’on a ouvert .une
veine, à qui on a fait une làignée. :
PHI.EBOT OMISER. Voyez Saigner.
.. PHLEBOTOMISTE. Chirurgien qui s’applique par¬
ticulièrement , ou qui réuffit fingnlieremenr à faire.l’o-
pération de la faignce.
PHLEGMAT IQUE. ( le tempérament ) eft celui', où
ks fibres font exceffivement relâchées, n’ont pas de ton,
par confequent peu de contradilité & d’aâion fur les
fluides : d’où il fuit que les principes conûitutifs du
fang ne font que mal unis , fè féparent aifément. En
confidérant le plus haut degré du tempérament phleg-
3jo 'P H A
matique , la férofité furabonde réellement , relativement
aux autres principes.
Les phlegmatiques font ordinairement fort grands;
élancés. Ils ont la peau blanche , molle , douce au tou¬
cher. Ils font grands , parce que la fibre abreuvée d’eau
prête , & s’étend facilement La peau eft molle , à caufe
du peu de tenfion de la fibre : elle eft blanche , bla¬
farde , parce que les principes du fang étant mal unis,
ce fiuide eft d’un rouge délayé. Il y a un grand nombre
de tuïaux qui n’admettent que la férofité. De-là le tilTii
vafculaire de la peau fe trouve relâché , blanc & doux
au toucher. Ils ont ôrdinairement les cheveux demi-
blonds , clairs; car la couleur plus ou moins foncée des
cheveux dépend de la quantité des molécules fanguines-
qui s’y engagent : or , la férofité abondant chez les
phlegmatiques , il y aura peu de molécules fanguines
engagées dans les cheveux.
Les phlegmatiques font peu forts ; ils ne fupportent
pas les travaux fatiguans. Ils ne font ni bons lôldats
ni bons laboureurs , parce que leurs fibres humeétées né
peuvent avoir le degré de rigidité, qui fait la force des
autres hommes. Ils ont les yeux doucereux , la figure
aimable , l’air tendre. Ils mangent peu , ils ont peu
d’appetit, ils digèrent aflez ailement ; car, comme les
enfans , ils abondent en fuc gaftrique & inteftinal , ce
qui délaie leurs excrémens , qu’ils rendent deux ou trois
fois par jour fort aifément. Les phlegmatiques font peu
enclins à l’amour : ils font fort tranquilles fur cet ar¬
ticle.
Les femmes font plus phlegmatiques que les hom¬
mes , à caufe de la moleffe dans leurs fibres. Dans les
villes , on voit plus de phlegmatiques que dans les cam¬
pagnes.
PHLEGMON. C’eft en général , comme le porte
fon nom , une inflammation , & l’on entend par là une
chaleur immodérée & contre nature, foit univerfelle,
foit particulière , avec tumeur , ou fans tumeur.
Le phlegmon en particulier fe définit une tumeur ia«
ph y 3ft
flammatoire , de différente figure , fouvent ronde , ten¬
due , ferme, accompagnée de rougeur, de douleur &
rie pulfation. Cette maladie provient ordinairement
d’une abondance de farig arrêté , 8c accumulé par fluxion
dans une partie , qui occupe non-feulement les tégu-
mens, maisaufli les mufcles , & qui conferve une d en¬
filé contre nature.
On diftingue le phlegmon en vrai ou légitime , dans
lequel la portion rouge du fang domine fur les autres
humeurs , & en faux , 8c en bâtard , qui reconnoît
pour caufe un fang bilieux , pituiteux , ou mélancholi-
que , ce qui fait qu’il participe de l’éréfÿpèle , de l’œ¬
dème ou du fquirrhe.
Le phlegmon fe termine par réfolution , par fuppu-
ration , par gangrène , par le fphacèle , par le fquirrhe ,
par le cancer. Pour en procurer la réfolution , on fai-
gne plus ou moins le malade , fuivant fes forces : on
applique des cataplâmes émolliens fur la tumeur, on
l’arrofe de liqueurs anodyncs & réfolutives , on em¬
ploie tous les rafraîchiffans le plus promptement qu’il
fe peut , pour fe prémunir contre les autres fuites de
l’inflammation , qui font toutes beaucoup plus fàcheu-
fes. Que fi la réfolution ne fe fait point , on traite le
phlegmon qui abfcède , ou fe fphacèle , ou fe durcit ,
comme il elt dit aux articles Abfcès , Gangrène , Spha-
cèle , Squirrhe , Cancer.
PHLEGMONEUX. Qui tient de la nature du phleJ
PHLYCTENE. Pullule ou petite véficule, qui s’é-;
leve quelquefois en quantité prodigieufe fur la fuper-
ficie de la peau : ces petites tumeurs contiennent ordi¬
nairement une férofîté âcre , ou fanie féreufe , jaunâtre,
blanchâtre , ou fanguinolente. Telles font les veffies qui
furviennent à la gangrène & aux brûlures.
PHRENIQUE. Synonyme de diaphragmatique : on
donne ce nom aux parties qui concernent le diaphrag¬
me , appellé en grec phren.
PHYGETKLON. Tumeur inflammatoire , éréfipé-
teteufe , dure , tendue , large , peu élevée , garnie de
P H Y
petites pullules , accompagnée d’une douleur & d’une
chaleur . brûlante , qui a ion fiege dans les glandes , par.
ticuiierement dans celles qui font au dellous dé la peau,
&. qui ne vient jamais, ou prefque jamais à fuppuratiou.
Cette tumeur doit toujours fe diffiper par réfolation 5
,on la traite comme le phlegmon & l’èréfipele. On dif-
tingue le phygethlon en Jhnple ou bénin , & en malin
ou pejlilentiel. Voyez, Phlegmon.
PiiYME- Tumeur inflammatoire, qui s’élève fur la
peau fans eàufe externe- Elle eft plus petite , plus mol.
le , moins élevée , moins rouge, & moins donloureufe
que le phlegmon. Elle a fon fiege dans les glandes, elle
croît & fuppüre très- promptement. X)H la, traite comme
les abfcès. Voyez Abjc'es.
PHYMOblh. Maladie du prépuce , qui conlïfte dans
•un refferrement fi confidérable , qu’il ne peut. fe ren-
verfer pour découvrir le gland. Ç’clt un vice oppoléau
paraphymofis. On le diftingue en naturel & eh acciden-
■ tel. Le naturel vient de naiflance , & n’eft point ordi¬
nairement dangereux , à moins que par Tâcrimonie de
J’urine il n’y furvienne une inflammation 5 car , fi elle
; Xéjourne long.tems entre le prépuce & le gland , elle, a
coutume de fe décompofer & de devenir fort âcre. L’ac¬
cidentel eft bénin on malin. Le premier vient de quel¬
que caufe externe , qui irrite le prépuce, y attire. in¬
flammation ,' gonflement , & le .fait tellement relferter,
vqu’il fe, forme à fou extrémité un bourrelet circulaire,
qui l’empêche de fe renverfer & de découvrir le gland.
Le phymofis malin lui eft femblable , mais il connoît
pour caufe le virus vénérien. Il furvient fouvent à :1a
chaude-piffe , aux chancres , & à d’autres maladies vé¬
nériennes qui attaquent la verge.
Quand il eft indifpenfablément néceffaire de faire l’o¬
pération du phymofis , voici comme on s’y prend : : ou
fait alfeoir le malade dans un fauteuil ; il a le corps un
peu panché en arriéré , &- le Chirurgien tenant de fa
main droite un biftouri , garni par fa pointe d’un pe¬
tit bouton de cire , le palfe entre lè prépuce & le gland ,
le pouffe jufqu’à la couronne , le tranchant étant dirigé
vers
P H Y _ 3J?
«ers le côté gauche ; puis prenant de la main gauche là
verge qu’il affermit, il enfonce la pointe de fon bift
touri au travers du prépuce , puis tirant à lui fon ins¬
trument , il le fend en entier. La plaie faigne , on la
laille dégorger , enfuite on fait le panfement. On com¬
mence par appliquer unplumaceau couvert d’fin aftrin-
gent , puis un emplâtre en croix de malthe , percé dans
Ion milieu, pour tailler palTage à l’urine, puis une com-
prefîe de même façon que l'emplâtre , trempée dans de
l’oxycrat , '& on finit par, appliquer une petite bande
en forme de fpiça , autour de ia verge. Le panfement
étant terminé , on met la verge dans fine petite écharpe
qui s’attache à Une bande que le malade portera au¬
tour de fon ventre en forme de ceinture , afin que la
verge ne pende point , & que la fluxion n’y foit pas dé¬
terminée. Cette opération eft abfoiument néceflaire aux
vérolés qui ont des chancres recouverts fur le gland ,
par le prépuce malade du phymofis , parce que pour
guérir ces maux , il faut les panfer , ce qu’on ne peut
faire fans découvrir le gland.
PHYSIOLOGIE. Mot grec compcfé , qui lignifié
difœurs fur la nature : on donne ce nom à la partie
de la médecine , qui confidére la nature dè l’homme ,
par rapport à la guérifon de toutes les maladies., 5c
qui traite de l’ceconomie animale.
La phyfiologie confidére les chofes natürellès , & les
fondions du corps humain dans l’état de fanté. On ap¬
pelle choies naturelles ,' celles qui- font elfentiellement
nécelfaires âu corps & fans lefquelles il né peut fub-
fifter.
La phyfiplogie eft le fondement de la médecine; car
cette fcience étant l’art de remédier aux vices des fonc-'
tiens animales, il faut favoir quelles font ces fondions
dans l’état de fanté. G’ eft ce qu’apprend la physiologie :
on compte parmi' les plus célébrés Phyfiologiftes, HoÆ-:
- man , Boerhaave , M. Sénac & M. Haller.
L’Anatomie eft très-néceflairé pour l’étude de la phi-
fiologie. Il faut connoître les loix de la pé^anfeUr , du
mouvement , avoir des idées de méchâniqué, fur-tout
Di de Gh. Tome JL Z
354 T? I L
de ftatique & d’hydraulique. Les principes de chymiè
& de phyfique font aufli nécelTaires. Voyez les diffé¬
rents articles de phyfiologie répandus dans ce Dic¬
tionnaire.
PHYSOCELE. Hernie venteufe du fcrotum- Voyez
Fnéumatoc'ele.
PÏED ou PIE’. C’eft cette partie du corps qui ter¬
mine là jambe, & fert d’affiette à toute la machine. Il
y en a deux qui font, l’organe immédiat de la ftation &
de l’ambulation : leur ufage eft digne d’admiration ,
comme leur ftruâure. On y remarque le delfus , le del-
fous , & les orteils. Le delfus du pied porte le nom de
cou-du-pied & c’eft le tarfe & le métatarfe: le def-
fous s’appelle plante du pied ; c’eft la partie inférieure
du tarfe & du métatarfe. Enfin les orteils répondent aux
doigts delà main , & n’en différent guéres que par la lon¬
gueur , la grolfeur & l’arrangement.
PIE-MERE. On donne ce nom à la fécondé tunique
du cerveau , qui enveloppe immédiatement ce vifcère.
Elle eft compofée de deux lames qui font jointes en-
feroble par un tilfu cellulaire. La lame externe couvre
toute la malfe du cerveau: elle eft d’une grande finelle ,
ce qui lui a fait donner le nom S Arachnoïde , par des
Anàtpmîftès qui la çomparôient à une toile d’araignée,
& la regardoierit comme une membrane diftinéte & in-
dépendante de la pie-mere. La fécondé lame , ou lame
interne fuit tous les filions du cerveau , & pénétre dans
toutes fes circonvolutions ; elle eft fort adhérente à la
fubftâhce même, du cerveau. On trouve dans le tiffii
cellulaire , qui fépare les deux lames de lapie-niere,
upe grande quantité de petits vaiffeaux fanguins , qui
communiquent enfemble par de fréquentes anaftomofes,
& que l’on ne découvre bien , que quand ces parties
font enflammées, ou qu’on y a fait pénétrer une injec¬
tion très-fine-
PIERRE. Voyez Calcul.
PIERREUX. ( os ) Synonime de pétreux. Voyez
Temporal.
PILIERS DU DIAPHRAGME. Ce fout deux co-
p i n ijf
Tonnes charnues tenant aux mufcles du diaphragme ,
dont elles font parties , qui s’attachent fur les vertèbres
dernieres dorfales , & premières lombaires, lefquelles fe
partagent pour le pallage de l’aorte defcendante , du
canal thorachique, & de la veine azygos. Voyez Dia¬
phragme.
PINCEAU. On donne ce nom à un mufcle de la Ie-
vre inferieure , plus connu fous le nom de houpe du
menton. Voyez Quarré du menton.
PINCETTE. Inftrument d’Anatomie & de Chirur¬
gie , qui fert à pincer les chofes dont la ténuité & la
dclicateffe échappent à la prife des doigts : il y en a de'
plufîeurs efpeces. Les unes font foudées par une de leurs
extrémités , & leurs branches fe tiennent ouvertes par
leur propre refTort , & par un léger écartement qu’on
leur donne dans cette vue. Les autres font unies de ma¬
niéré , qu’une des branches paflé dans fautre , & por¬
tent le nom de pincettes à jondion paffee. D’autres ont
leurs branches appliquées l’une fur l’autre , par le moïen
de deux entablures qui fe reçoivent mutuellement , &
s’appellent pincettes par entallurè. D’autres ont leurs
branches unies par des avances qui donnent réciproque¬
ment l’une dans l’autre ,' & fe nomment pincettes par
charnière. D’autres enfin ont une branche unie avec l’au¬
tre , par un clou rivé à l’une d’elles , & s’appellent pin.;
cettes en pivot , ou par écrou.
De toutes ces efpeces de pincettes -, il n’y a que la
première qui foit d’ufage dans la difleftion : toutes les
autres font refervées pour la pratique de Chirùrgie. On
y remarque la tête , les branches , & la manière de s’en
fervir. Comme cet inftrument n’eft autre chofe qu’une
lame d’acier pliée en deux , la tête eft l’endroit du pli
que l’on a arrondi & prefle pour la façon , de manière
qu’il ne pût plus s’écarter ni fe reflerrer. Les branches
font la lame unique pliée en deux , liflee & polie par
l’ouvrier. Elles finiflent en pointe moufle , & ont quel¬
quefois de petites crénélures en dedans , pour mieux
faifir les petites parties qui échapperoient fans cela. Cet
inftrument doit avoir quatre pouces de long fur cinq
3$è PiN
lignes de large à leur ventre , qui eft la partie la plus
ample de ces pincettes. Voici comment on les tient :
on les faifît avec la main gaushe , à peu près de la mê¬
me maniéré qu’on tient une plume à écrire. Le pouce
eft appuié fur le plat d’une des branches , vers fa partie
inférieure , pendant que les doigts indice & du milieu ,
le font fur le plat de l’autre branche , & le petit doigt
porte fur le bas de la même branche , & empêche que
la main ne fe lalfe & ne tremble.
Des autres efpéces de pincettes qui peuvent fervir en
Chirurgie, il n’y a que les pincettes à anneaux , & celles
dé diflèétion, qui méritent d’être décrites.
Les pincettes à anneaux font compofées de deux bran¬
ches , & fe divifent en trois parties : en corps & en ex¬
trémités. Le corps eft formé par la jonétion , ou l’en¬
droit de reunion des deux branches. Celles-ci ne font
point femblables. L’une eft fendue dans fon corps , de
maniéré que l’autre palfee dans cette fente , & fixée par
un clou autour duquel elle puifle tourner , s’ouvre &
fe ferme à volonté. La branche fendue s’appelle branche
femelle 3 la branche qui paffe dans cette fente s’appelle
branche mâle. C’eft cette efpece de jonction que l’on
appelle jonction pajfée. Il y a au corps de la branche
male deux entablures , qui ne lailTent d’épaifleur à la
branche , que ce qu’il en faut pour remplir la fente de
la branche fémelle. Du refte, l’une des extrémités de cha¬
cune eft garnie d’un anneau oblong , comme aux ci-
leaux , & l’autre , qui porte le nom d 'extrémité anté¬
rieure & de bec , commence à la jonétion , a de long à
peu près neuf pouces , quatre ou cinq lignes , & fe ter¬
mine par un bord moufle & allez étroit. L’extérieur des
branches qui forment le bec eft arrondi & poli, l’inté¬
rieur eft poli & applati , l’une & l’autre doivent être un
peu courbées vers le milieu du bec , afin que l’inftru-
ment puiffe pincer plus exactement , & être plus par¬
fait.
Toutes les pincettes doivent avoir intérieurement des.
inégalités, des cavités , ou des ouvertures à l’extrémité .
de leur bec , fuivant les ufaees de chacune d’elles. Le*
P I Q 30
pincettes qui doivent fervir à porter quelque chofe dans
une plaie & à l’en retirer , ont pour l’ordinaire leurs
inégalités obliques , & qui fe coupent comme celles des
li nés. On a encore coutume de les faite tranfverfales ,
& d’obferver qu’elles foient parallèles- Les pincettes qui
étoient refervées pour la future des tendons , avoient
leurs inégalités longitudinales, afin de fuivre la recti-
tude _des fibres ; & celles qui fervent à l’extraékion des
corps étrangers , doivent encore les avoir différentes :
ce font pour la plupart du tems des cavités garnies de
dents.
Les pincettes fervent au panfement des plaies, des
ulcères , des fiftules , aux opérations. On les tient en
mettant le pouce dans un des anneaux , & ledoigt'an-
nulaire dans l’autre , & l’on appuie fur la branche in¬
férieure le doigt indice , & celui du milieu , fi l’on en a
befoin pour pincer plus fortement.
PINEALE. ( glande ) Petit corps glanduleux , que
l’on apperçoit dans la difieélion du cerveau , auprès de
l’orifice du conduit qui va de devant en arriéré au
quatrième ventricule. Elle effc revêtue de la pie-merc-,
&parfemée dè vaiffeaux fànguins , qui viennent du plexus
choroïde , auquel elle efl attachée. Outre cette atta¬
che , la glande pinéale tient de chaque côté aux protu¬
bérances orbiculaires majeures , par deux petits cordons
que Warthon a remarqué , & qu’il a pris pour un nerf
de cette "lande. Ces cordons médullaires font ce qu’on
appelle pédicules de la glande. Ils font produits par deux
lames de la moelle du cerveau : ils naiffent du pilier
antérieur de la voûte à trois piliers. Il eft rare que
. cette glande manque de petites pierres , ou grains fablo-
neux , dont on ignore abfolument l’ufage. Le nom de
pinéale lui a été donné à raifon de fa figure , qui a quel¬
que rapport à celle d’une pomme de pin. Le fyftême
de Defcartes , qui faifoit réfider l’ame humaine dans ce
grain glanduleux , l’a rendu à jamais fameux.
PIQUE. Voyez Lance.
PIQUURE. Divifion des parties molles par un inftru-
ynent piquant. On donne ce nom a l’opération que l’on.
Z iij
35 8 P I R
pratique dans les ëpanchemens d’eaux ou d’autres li¬
queurs dans le ventre ', quand on plonge le troifcart.
Telle eft encore la divifion que l’on fail bit à l’œil avec
une aiguille pour abattre le cryftallin , lorfqu il étoit
devenu opaque. C’étoit une ancienne divifion de diérèfe.
Piquure. Èft encore pris fous un autre afpeft en Chi¬
rurgie. Lorfqu’après une divifion. ou une folution de con¬
tinuité dans les parties molles , par un inftrumcnc pi¬
quant il furvient une léfion réelle des fondions qui dé¬
pendent de la parfaite intégrité desparties, en un mot, une
véritable maladie. #L’on a befoin des fecours de l’art pour
s’en débarralfer. Telle eft la piquure des tendons , des
aponévroies , du pér-iofte , des gros nerfs, &c. fouvent
les accidens de ces piquures font terribles , & occafîon-
nent de fi violentes inflammations , & des irritations fi
confidérables , que l’on a vu la gangrène fe mettre à
ces parties avec une rapidité extraordinaire , & d’autres
.perfonnes tomber dans les plus univerfelles & les plus
affreulès convulfions. Les moïens de guérir alors font
les faignées, les boifTons antiphlogiftiques, les émollie.ns,
& les fcarifications , &c.
PIRAMIDAL. Nom que l’on a donné au fécond os
de la fécondé rangée du carpe , parce qu’il reffemble à
une piramide tronquée. On lui a donné auffi le nom de
îrapè^oïde , parce qu’on le confîdéroit comme un quarté
•allongé. Sa bafe eft tournée en dehors , & fait partie du
dos de la main. Sa pointe regarde en dedans. Cet os a
plufieurs facettes : il y en a une qui fe termine en ma¬
niéré de poulie : on l’appelle métacarpienne , parce qu’elle
s’articule avec la bafe du premier os du inécacarpe. Une
autre qui eft oppofée à celle-ci , porte le nom de bra¬
chiale , & s’articule avec l’os fcaphoïde. 11 y en a encore
deux autres , dont la première tournée vers le radius ,
porte par cette raifon le nom de radiale , & s’unit au
trapeze. La fécondé regarde vers le cubitus , fe nomme
cubitale , & s’unit au grand os.
Piramidal antérieur;, ou triangulaire. On donne ces
noms à un des mufcles du nez. Il s’attache par fon ex¬
trémité fupérieure à l’articulation de l’os frontal, avec
l’os propre du nez : fes fibres font mêlées dans ce lieu
avec celles du mufcle furcilier, dont il paroît être une
continuation. Ce mufcle eft très-mince , il s’élargit à
inefure qu’il defcend. Son extrémité inférieure deve¬
nue aponévrotique , s’attache au cartilage mobile , qui
forme l’aile de la narine. Il la releve.
Piratnidal , ou P informe. Petit mufcle longuet , qui
refTemble à une poire applatie. Il eft recouvert & caché
par les deux -premiers mufcles feffiers : il s’attache par
une de fes extrémités à la partie latérale & inférieure
de l’os facrum , proche fa jonction à l’os des îles, pâlie
fous l’échancrure fciatique , à laquelle il s’attache auffi ,
& fe termine par fon autre extrémité à la partie fupé-
rieure & interne du grand trochanter. Quelquefois ce
mufcle eft double & féparé en deux par le nerf fciati¬
que. G’eft un des quadri-jumeaux. Lorfqu’on eft a fils y
ils écartent la cuifie , & quand on eft debout , ils fer¬
vent à la rotation.
Piramidal du bas-ventre. On donne ce nom à un
petit mufcle du bas-ventre , fujet à de grandes variétés.
Quelquefois il n’y en a qu’un: le plus fouvent on en
trouve deux , un de chaque côté : d’ autrefois oh en
trouve trois & même quatre. Fallope les nommoit/âc-
centuriateurs des mufcles droits du bas-ventre. Cette
fécondé dénomination leur vient de l’ufage qu’il leur at-
tribuoit , d’aider les mufcles droits dans leur -aétion : la
première leur ar-été donnée de leur figuré , qui reflem-
ble à une piramide. Ces mufcles ( quand il y en a deux )
font fitués fur la ligné blanche du bas-ventre , un de
chaque côté. Leur extrémité inférieure eft attachée au
bord fupérieur de l’os pubis, devant l’attache des muf¬
cles droits : leur largeur & leur épaiffeur diminuent à
mefure qu’ils s’étendent de bas en haut , & enfin ils
fe terminent en pointe au-delTous diï nombril , à une
diftance plus ou moins grande. Ces mufcles font logés
en partie dans la gaine aponévrotique des mufcles
droits.
On les regarde comme auxiliaires des mufcles droits.
36q P I T
& quelques Anatomiftes leur donneur aufli pour ufag£
de comprimer la veffie.
PIRAMIDE. Petite éminence irrégulière , fituée dans
le fond de la caille du tambour , au-delfus de la tubé-
rolitë qui s’y remarque , & un peu en arriéré. Sa pointe
eft percée d’un petit trou , & à côté de fabafe fe trouvent
très-fouvent deux petits filets olfeux , parallèles , & très-
ailes à calfer , à caufe de leur finelïe.
PISIFORME. Nom que l’on donne au quatrième
os de la première rangée du çarpe, à caufe de fa ref-
femblance avep un pois. Il n’a qu’une petite facette çar-
tilagineule , au moien de laquelle il s’articule avec l’os
cunéiforme fur lequel il eli pofé , ce qui l’a fait appel-
ler hors de. rang. Il fait une des éminences que l’on re¬
marque à la face interne dp carpe. C’elt celle qui ré¬
pond au petit doigt. Ôn remarque un étranglement
tout autour de fa facette articulaire. Le relie de cet
os préfente une furface raboteufe. Sa forme lui a fait
donner aufli.lesViom? 8 orbiculaire il de lenticulaire.
PITUITAIRE, (folfe) C’ell la cavité qui fe remar¬
que entre les quatre apophyles clinoi’des de l’os, lphé-
noïde , & que l’on nomme autrement [elle à cheval ,
ou / elle du turc. On l’appelle fojfe pituitaire , parce
qu’elle loge la glande du même nom, Voyez Sphér
no'ide.
Pituitaire. ( glande} Petit corps fpongieux & glan*
duleux j qui ell logé dans la fëlle du Iphénoïde , entre
les replis Iphénoi'daux de la dure-mere. On y remarque
une fubftançe particulière , qui ne paroît ni abfolument
médullaire, ni abfoiument glandulenfe. Elle ell à l'ex¬
térieur en partie grisâtre , & en partie rougeâtre .- elle
ell blanchâtre à l’intérieur , fa figure ell ovale. On la
trouve dans quelques fujets partagée par en bas, par
une petite échancrure qui y foçme deux lobes , à peu
près comme un petit rein. La pie - mere la recouvre
pomme une bourfe dont l’ouverture ell formée par l’ex¬
trémité de l’entonnoir. Les lînus circulaires l’entourent,
& la font communiquer de çôté & d’autre aveç les fie
PL A _ 361
nus caverneux. On lui donnoit la fonéltôn de filtrer
l’humeur pituitaire , mais fans fondement : on ignore
l'on ufage. :
PIVOT, (mouvement de ) C’eft celui qui a lieu (fui-
vant les Anatomiftçs modernes) lotfqu’un os tourne fur
fon axe.
PLACENTA. C’eft une maffe charnue , qui fert d’or-
gane médiateur entre la mere & le fétus dans le tems
de la groffeffe. Les anciens l’appelloient foie de C uté¬
rus , & les Modernes lui donnent encore le nom à'ar-
riere-faix , de délivre , de fccondines.
L’adhérence de l’arriere-laix à la matrice eft très-re¬
marquable. L’oeuf eft compofé de deux membranes ,
qui font comme deux veffies enfermées l’une dans l’au¬
tre , dans lefquelles fe trouve le fétus. L’une eft inter¬
ne , l'autre externe. L’externe fe nomme chorion , l’in¬
terne amnios. pelle-ci eft remplie d’une liqueur com¬
me laiteufe , dans laquelle nage le fétus. Ces membra-
nés fe rendent adhérentes à la matrice , & alors on voit
pouffer à leur furface extérieure une fubftance rouge ,
pulpeufe , qui reffçmble à un gâteau; c’eft le placenta
qui répond au fond de l 'utérus. Il a environ un pouce
d’épaiffeur , fur huit, ou neuf de diamètre. Il eft con¬
cave du côté du fétus , & convexe du côté de la ma¬
trice. Ce font les artères £c les veines ombilicales qui
le forment. Carie çordon ombilical, qui eft formé de
deux artères & d’une veine , part du placenta , pénétre
les deux membranes , entre dans le fétus , & fe ter¬
mine à la veine porte. Par fon moien , non feulement
le fétus fe trouve lié avec fes enveloppes , mais encore
le fang eft porté par les artères dans le placenta , d’où
il revient par fa veine. Le placenta eft exadement adhé.
rent au fond de la matrice , éc les membranes font at¬
tachées dans le reftç de fa circonférence. Mais , com¬
ment fe fait cette adhérence ? Chacun l’explique à fa
façon , félon le fyftême qu’il admet fur la maniéré dont
fe nourrit le fétus. Il eft attaché ttès-intimément dans
les femmes , & allez lâche dans les animaux ; par exem¬
ple , dans, les truies , dans les jumens , cette attache eft.
36a PL A'
fi lâche , qu’elle fe détruit facilement Iorfqu’elîes met¬
tent bas.
Le nombre des placenta répond dans les femmes au
nombre d es fétus , de maniéré cependant que dans les
jumeaux, les deux arriéré- faix font fouvent joints en-
femble. Mais quoique réunis , les placenta ne communi¬
quent point l’un avec l’autre , de quand on en injede un,
la liqueur ne palfe point dans l’autre. Son attache à la
matrice varie aufïï beaucoup ; mais pour l’ordinaire , il
s’attache à la partie fupérieure de cet organe , &qui eft
la plus large , c’eft-à-dire , à fon fonds.
PLAIE. Solution de continuité récente , faite aux
parties molles , par un infiniment piquant , tranchant
ou contondant. Les plaies fe font par coup , chute ,
-morfure , piquure , ou autre accident , & on les diftin-
gue en /impies , en compofées , & en compliquées. Les
plaies {impies font Celles qui nb font accompagnées
d’aucune autre maladie ; les compofées font accompa¬
gnées de quelque autre accident , mais qui fe guérit
par le même traitement : les compliquées ont lieu quand
la maladie qui s’y joint, exige un- traitement' particu¬
lier. On les divife encore en dangereufes , & en moins
périlleufes. Les premières font mortelles certainement,
ou ne le font pas, fi l’on y apporte du foin. Les plaies
qui ne font point de conféqnence , ne font accompa¬
gnées d’aucune infortune , & la fimple folution fe ci-
catrife d’elle-même. Des plaies mortelles , les unes cau¬
fent une mort inévitable , les autres abandonnées à la
fimple nature la caufent aufli ; mais elles peuvent fe
. guérir quand les fecours de la Chirurgie font employés
à propos. Celles qui Caufent une mort certaine , font
celles du cœur, du cervelet , du cerveau ,de la moelle
allongée , & de la moelle épiniere ; prefque toujours
celles du foie , -du diaphragme , de l’eftomâc ( des in-
teftins , des reins , dû mefentère , de la vélfié , allez
fouvent celles du médiallin , des poumons , de l’épi¬
ploon , de la ratte, des teftieules s très - fréquemment
celles des gros troncs artériels & Veineux ,' &c. celles
qui , fecouruesà propos , font moins dangereufes , mais
PLA 363
qui deviennent mortelles pat la négligence ou par l’er¬
reur des Artiiles , font une grande partie de ces der¬
nières ; celles des vaiifeaux artériels St veineux moins
confidérables , celles des grandes cavités du corps , foit
qu’elles pénétrent , foit qu’elles ne pénétrent pas; celles
des gros nerfs , des aponévrofes , des tendons. La fi¬
gure des plaies , l’inftrmneut qui les a produites , leur
font donner auflï plufieurs noms différens : de - la les
piquures , les coupures , . les taillades , les fciures ,
Stc.
Pour bien connoître les différens tems d’une plaie ,
il faut favoir ce qui arrive dans un corps fain St ro-
bufte , bleffé dans un endroit vifîble , où il n’y a ni ar¬
tère confidérable , ni tendons', ni nerf, ni aponévrofo
de conféquence d’endommagés. Or , voici l’ordre fui-
vant lequel les chofes fe paffent : 10. les parties divi-
fées s’éloignent infenfiblement , St de plus en plus, les
unes des autres , quoique l’initrument , caufe de la plaie,
foit enlevé : 1°. Le fang fort d’abord avec impétuofité ,
& s’arrête enfuite infenfiblement : 30. il s’élève une
croûte de fang au fond de la plaie , & il ne fort plus
qu’une férofité tenue , rougeâtre St délaiée : 40. les lè¬
vres de la plaie commencent à rougir , à s’échauffer ;
elles font douloureufes , gonflées & renverfées , tandis
que-le fond même fe grollït St s’élève , St que la mem¬
brane adipeufe fait fur-tout faillie dans l’o.uverture de
la plaie , où elle ne tarde pas à dégénérer en chair fon-
gueufe : 50. dans ces momens , il naît une petite fièvre
avec de la chaleur St de la foif ; puis letroifieme ou le
quatrième jour , plutôt ou plus tard , on voit dans la
plaie une liqueur tenace , blanche , graffe , égale ,
qui porte le nom de pus : 6°. tandis que le pus coule,
la rougeur , la douleur, la tuméfadion , la retorfion
des levres , la fièvre , ceiTent ou diminuent , puis petit
à petit la cavité de la plaie fe remplit d’une matière
nouvelle, rouge St vivante, que l’on appelle nouvelle
chair : . enfin là plaie fe féche , St fe cicatrife.
Pour traiter méthodiquement une plaie quelcon¬
que , il faut i°. la purifier de tqute efpèce de corps
364 P L A
étrangers , qui peuvent en empêcher la cicatrice. Tels
que les morceaux de métal , de pierre , de bois , de
verre ; les caillots de fang , les chairs mortes , les efquil-
les d’os ftaéturés , à moins que l’on ne craigne quelque
chofe de plus funefte en enlevant ces parties. 2.0. Pro¬
curer la régénération de la fubftance perdue , ce qui lé-
fait en maintenant le corps dans un état tranquille , &
en modérant les cours du fang , de' façon qu’il ne cir¬
cule ni trop , ni trop peu, Aipiî il faut prefcrire un ré¬
gime de vie , qui procure un chyle doux , & de facile,
çoélion : les décodions farineufçs & fermentées , les
émulfions , le lait , les bouillons , pourvu qu’on les don.
, ne fouvcnt & à petite dole , font la nourriture La meil¬
leure & la plus lalutaire. Quand on craint l’inflamma¬
tion , on faigne avec égard aux forces du malade , ou
entretient le ventre libre par des lavemens émolliens ,
& l’on examine tous les jours l’état de la plaie. Il con¬
vient d’empêcher le contaâ de l’air, & de fomenter la
plaie en entier par des balfamiques & de doux vulné¬
raires , l’emplir de charpie garnie- de médicamens amis
des nerfs , qu’on retient deflus. pat des emplâtres & des
bandages.
Les liqueurs qui abordent à la plaie , & fe répandent
au dedans , les fibres gangrenées , les canaux obftrués
& tuméfiés , forment le pus , Viçheur , & les chairs
fpongieufes. Ces chofes, nuifibles à la cicatrice , lé dilïi-
pent par l’application des remedes dçterfifs , cor.redans ,
deliicatifs , & par les çomprefîions , moiens , que l’on
emploie jufqu’à ce que l’on voie paraître un pus blanc,
doux , vifqueux , léger , égal & fans odeur ; après, quoi
l’on applique les incarnatifs.
Quant à la vue d’une plaie que l’on a bien nétoiée ,
l’on reconnoît qu’il n’y a point perte de- fubftance , il
faut unir Amplement les bords de la divifion , & cela fe
fait par les emplâtres agglutinatifs , les bandages & les
futures , en obfervant toujours que la partie lefée foit
dans un état tranquille , afin que le re’mede ne gâte pas
la fituation naturelle des parties , pat une agglutination
difforme. On couvre indépendamment de cela, la plaio
P L A 36$
réunie de quelque médicament balfamiqüe & vulnéraire ,
puis on applique Ion bandage. Au relie , voici quel¬
ques préceptes généraux pour le panfement , qui pour¬
ront beaucoup l'ervir au Chirurgien. Ils font de M. Ga-
rangeot , que l’on fait avoir été très-bon Praticien dans
l’art de la Chirurgie.
1°. Il faut éviter de fonder les plaies trop fouvent s
de faire en fondant de faulfes routes , & de détruire à
coups de fonde les extrémités des petits tuiaux renaif-
fants.
a°. Le Chirurgien doit ménager autant qu’il peut Iss
douleurs au malade , & ne pas faire fans néceflïté de
grandes incifions. Les cas qui en exigent , font les grands
abcès , les corps étrangers engagés profondément * ou
d’une figure bilàrre qui leur permet bien d’entrer, mais
lion pas de fortir fans caufer des déchiremens ; les frag-
mens d’os fraélurés ou callés , les finus profonds , les
clapiers.
3°. Il faut panfer mollement & fans douleur, s’abf-
tenir d’introduire dans les plaies , des tentes , des bour-
donnets , & d’autres dilatans , qui bouchent les petits
tuiaux', & occafionnent des inflammations.
40. Les panfemens doivent être prompts , afin d’éviter
les imprellions de l’air , qui eft toujours nuifîble aux
plaies,
50. Il faut panfer rarement les plaies qui ne doivent
pas beaucoup fuppurer , afin de donner le temps aux
nouvelles chairs de fe 'former 5 mais il faut panier au
moins deux fois le jour celles qui fuppurent beaucoup ,
particulièrement en été, pour éviter la corruption & la
gangrène.
60. Il convient d’efluier la plaie légèrement , de peur
d’emporter le tomentum, qui doit fairela nouvellechair ,
8c remplacer la perte de fubftance.
jo. Il ne faut point ufer d’onguents pourrilfants , au.
tant qu’on le peut , ou les fupprimer auflitôt qu’ils au¬
ront produit leur effet , parce que leur ufage fait per¬
dre le ton aux fplides , & attire les fluides , d’ou il ré-
fuite mille fâcheux accidents.
36 6 r P L A
g°. Il faut écarter des plaies enflammées , & des éré-
fypèles , les médicamens gras & huileux , parce qu’en
bouchant les pores ,ils empêchent la tranfpiration , &
augmentent la maladie. Il faut au contraire panfer ces
fortes de plaies avec les balfamiques & les doux fuppu-
ratifs. quelquefois animés de fpirrtueux, mais les dehors
doivent toujours être couverts par les émolliens , afin
de relâcher la tenfion , de prévenir & de dillïper l’éré-
fÿpèle.
9°. Les fpiritueux doivent être exclus dans le com- .
mencement des plaies faites par des fragmens de verre,
ou par des inllrumens qui fcient , rongent , déchirent ,
& confondent * & dans celles qui fuppurent beaucoup ,
quand la fuppuration eft en bon train. Il faut au lieu
de cela , fe fervir dans ces occafions , de remedes doux
& balfamiques , tels que font les baumes de fioraventi,
de copahu , la térébenthine , &c.
1°. Il ne faut point fe fervir d’injeélions , G ce n’eft
dans les ulcères profonds , où il y a des finus dans lef-
quels on ne peut porter les médicamens ; & quand on
les emploie , il faut auffitôt les pomper ; c’eft pourquoi
on pofe une canule terminée en mammelon , capable
de s’appliquer exadement fur la plaie , adaptant au pavil¬
lon de la canulle une feringue, & l’on pompe parle moien
de fon piflon tous les fucs qui fe trouvent extravafés dans
la plaie.
11°. Il faut prévenir ou détruire la callofité qui ferme
l’extrémité des tuiaux renaiflants, & leur ôte le moien
de répandre leur fuc nourricier pour faire la régénération
de la fubftance perdue.
12". On doit fe fervir de fêtons, quand -la plaie tra-
verfe une partie de part en part , afin de porter le re-
mede au dedans de la plaie , & d’empêcher que les bords
ne fe rempliflent avant le fond. Mais, aufîitot que la fup¬
puration eft confidérablement diminuée , qu’elle eft liée,
épaiffe & fort blanche , il faut ôter le féton , pafler à
chaque panfement pendant quelques jours une légère in-
jedion, & panfer la plaie avec deux fimgles plumaceaux,
un fur chaque ouverture, ••
P L A 367
130. Il faut imbiber les compreffes de quelque liqueur
chaude , comme le vin , ou quelqu’autre confortatif- ,
quand on veut lever l’appareil , pour ne point tirailler
les fibres , quand il tient aux parties.
140. On ne doit point , autant qu’on le peut , fe fer-
vir d’emplâtres , qui ne font que boucher les bords de la
plaie , & empêcher la tranfpiration.
150. Enfin il ne faut point bander les plaies trop
fortement , fur-tout, quand le bandage n’eft contentif
que des remedes , car la compreffion empêche la circu¬
lation.
Quand les plaies font faites par un inftrument bien
tranchant , le meilleur remede que l’on puiffe emploier
dans le premier appareil , c’eft la charpie féche. Elle eft
un abfijrbant qui tarit parfaitement bien l’hémorragie
ordinaire. Le fécond appareil doit être différent, Si les
parties divifées ne font ni contufes , ni déchirées, & que
les levres puiffent être réunies , on emploie les médica-
mens fpiritueux & balfamiques , tels que ceux dont on
a parlé ci-deffus ; mais fi la folution a été faite par un
inftrument contondant, qui ait déchiré & meurtri , alors
il faut fe fervir de baumes adouciflànts , & un peu fup-
puratïfs. Le baume d’arcæus , l’huile d’hypericum , &
la térébenthine , mêlés ou féparës , fuivant que le Chi¬
rurgien le juge à propos , le bafilicum , font très-conve¬
nables. M. Heifter vante la térébenthine mêleée avec
un jaune d’œuf , & c’eft avec raifon : on en cou¬
vre un plumaceau de la figure de la plaie , & après-
l’avoir recouvert de compreffes , imbibées d’eau vulné¬
raire , on contient le tout par un bandage approprié.
On continue les fuppuratifs jufqu’à ce que le pus com¬
mence à tarir , & qu’en même rems il pouffe au fond
de la plaie une chair de la nature que nous avons dit ci-
deffus fe régénérer dans un corps euchyme : après quoi
on procure la cicatrice. Voyez Bafilicum Cf Suppu¬
ratif.
La charpie féche raclée , la cérufe j la tuthie , l’ em¬
plâtre de Minium , de Nuremberg, la Colophone , &
autres femblables , appliqués fur les plaies , font très-
368 PLA
propres à les cicatrifer. Ces remerles en affcrmiiïant les
chairs , 8c abforbant les humidités féreufes , procurent
avec avantage la croûte qui doit faire place à la cicatrice.'
.Voyez Cicatrifant Epulotique , (s Cicatrice.
Les plaies font fouvent accompagnées de fymptômes
qui exigent des traitemens particuliers ; tels font une
hémorragie confidérable , des douleurs vives , des infom-
nies , des convulfions , une inflammation violente , que
fuit fouvent la gangrène de la partie; Ces accidents n’ar¬
rivent guéres qu’aux grandes plaies , & à celles qui font
mal traitées. Alors il faut obvier aux inconvéniens qui
en réfultent.
L’hémorragie venant de l’ouverture de quelques gros
vaifleaux , on y remédie par les trois moiens décrits à l’ar¬
ticle Hémorragie.
La douleur provient des fibres nerveufes , qui font
proches de la rupture. Quand l’ouverture de la plaie eft
trop petite , qu’il y a quelques corps engagés , qui irri¬
tent & provoquent la douleur , ou que la plaie a lieu
dans les parties tendineufes & aponèvrotiques , le pre¬
mier moien que l’on doit emploier , c’ eft d’aggrandir &
de fcarifier. On emploie en même tems à l’intérieur les
boiffons délaïantes , adouciffantes , & propres à calmer la
fougue & l’irrégularité des efprits : tels font les tifannes
de guimauve , de mauve , de bouillon blanc , de fleurs de
tilleul édulcorées , avec le firop de diacode , &c. Les
cataplâmes émolliens , les fomentations adouciflantes ,
font mis en ufage. Voyct-Douleur.
L’inflammation qui précédé , accompagne & fuit la
folution de continuité , fe prévient & fe guérit par les
faignéesplus ou moins répétées , fuivant les-degrés de fa
violence, & les forces du malade. Si la gangrène fur- :
vient , ce qui eft rare quand on n’a point négligé ces
premiers fecours , on fe conduit , comme il eft dit , à
l’article Gangrené.
Les convulfions cèdent aux faîgnées , aux calmants ,
aux narcotiques; en un mot , aux remedes qui viennent
d’être indiqués pour les accidents , dont elles ne font oré j
dinairement que la fuite. Voyez Convulfion. .
Plaies
PLA'
Finies de tête.
Les plaies de tête font de toutes les plaies celles qui
ïnéritenr le plus d’attention ; fouvent on s’y trompé ,
& le danger croît d’autant que l’on foupçonne moins de
ravage. Le voifinage des mulcles , des tendons , des fu¬
tures , du péricrâne , du crâne lui - même , du cerveau â
les rend eonftamment dangereufes , fur-tout quand à la
plaie , il fe joint une contulion. Au refte , fans prêtent '
dre plus que les chofes ne le permettent , les plaies de
tête fout d’autant plus périlleufes , que les parties con¬
tenues dans le crâne , font plus offenfées. Car , s’il n’y a
que les tégumens d’ endommagés , le panfement d’une
plaie (impie fuffit; mais s’il n’y a qu’une petite ouver¬
ture au dehors , tandis qu’en deffous il y a quelque col*
ledion de matière étrangère , & capable de s’alterer t
alors il faut dilater la plaie avec le biftouri , nétoier &
panfer. Que fi le péricrâne étoit découvert , il faudroit,
pour éviter l’ exfoliation de l’os , pratiquer le demi-tré¬
pan , c’eft-à-dire , faire avec une petite vrille , des trous
au crâne dans différens endroits , & vo'ifins les uns des au¬
tres , obiervant de ne les faire que jufqu’à la moitié du
diploë. On applique enfuite deflus des plumàceaux im¬
bibés d’efprit de vin maftiqué. Les panfemens doivent
être rares , & fe faire promptement ; on en détourne lé
"pus, la fanie , les grames , les aqueux & l’air. Si le crâne
eft fendu , fraduré , contus ou déprimé , la cure de là
plaie devient plus compliquée. Alors , après que l’on a
fait les chofes générales requifes au traitement des plaies ,
quand il y a épanchement dans la tête, on pratique l’opé¬
ration du trépan. Voyez Trépan , Fracture , l’ijfure 3
Contujion , Dèpre£ion.
Plaies de la poitrine ,
Les plaies de la poitrine font aufli d’autant plus danger
reufes , qu’elles pénétrent dans la Capacité , & y cau-
fent plus de ravâgè. On connoît qu’elles font pénétran-
P. de Ch. Tome IL A a
37ô P L A
tes par la vue , le ftilet , l’injecUon d’eau tiède , qui eft
repouffée , ou qui entre dans la poitrine.
Si la plaie eft pénétrante , & qu’il y ait épanchement
de fang dans la capacité , il faut le tirer fur le champ
par une lïtuation convenable ; par la ludion avec une
îeringue, s’il eft poflible ; par des injedions délai'antes,
déterlives , réfolutives 5 par l’opération de l’empyème. V.
Empy'eme.
Si la plaie n’eft point pénétrante , on la traite comme
une plaie limple , & fuivant lesrégles données plus haut.
Plaies du bas-ventre.
Il en eft, des plaies du bas-ventre, comme de celles
dès autres grandes cavités. Leur danger croît comme le
nombre des parties léfées , & la néceflïté de leur fonc¬
tion. Elles font aulli pénétrantes , ou non pénétrantes.
On connoît celles qui pénétrent par les mêmes moiens
que l’on emploie pour connoître celles de la tête & de
la poitrine , c’eft-a-dire , par la vue, le ftilet, l’injedion,
la connoiflance de l’inftrument , la nature de la plaie,
la fortie des matières.
Si les plaies pénétrent , & qu’il y ait épanchement , il
faut faire fortir ou reforber la liqueur épanchée , par la
fituationdu corps , la fudion, la contr’ouverture. Voyez
Contr ouverture.
s Si les plaies ne pénétrent point , elles fe traitent com«
jne la plaie limple.
En général , les plaies des trois ventres font très pé-
rilleufes , mais elles le font d’autant plus que lesinftru-
mens ont plus pénétré , ou endommagé les vifeères qu’el¬
les contiennent. Dans toutes ces maladies , il faut répéter
Ifs faignées , eniploier force rafraichilfants de toutes les
maniérés polfibles , en lavemens , en linimens , en em¬
brocations , &c. il faut recommander le repos, la diète,
la tranquillité d’ame , & fur-tout avertir du danger fingu-
lier, que peut caufer l’ulàgéjdes plailirs de l’amour. V.
Gaftroraphie.
PLANCHER DU CERVEAU. M. Winllow donne
P LA fjt
ce nom à un repli que la membrane interné de la dure-
mere fait entre le cerveau & le cervelet quelle iëparc
l’un de l’autre , en fe portant horifontalement entre
deux. Il le nomme auffi diaphragme du cerveau : on le
connoît davantage fous le nom de tente du cervelet. V.
Tente du cervelet.
PLANTAIRE. On a donné ce nom à un mufcle très*
menu & très-long , qui s’attache par fon extrémité fu-
périeure à la partie externe du condilé externe du fé¬
mur , paffe fous le jarret,, devient tendineux: prefqu’aufli-
tôt, & vafe terminer à la partie poftérieure interne du
calcanéum , à côté du tendon d’Achille. Ôn lui a donné
le nom de plantaire , parce qu’on le croyoit attaché à
l’aponévrofe , qui porte ce nom; mais cela n'eft pas, St
le nom de jambier grêle qü’on/Iui a fubfiitué , paroît
lui convenir mieux. Les ufages de ce mufcle font incer¬
tains.
Plantaires, (nerfs) Ces nerfs font deux branches du
nerf tibial , & par conféquent une fuite du gros nerf fcia-
tique. Le nerf tibial arrivé au calcanéum , pallè dans la
grande échancrure de cet Os , & fe partage en deux bran¬
ches , qui font les nerfs dont il elt quellion. L’une de
ces branches eft interne & plus greffe, l’autre cil exter-
ne & moins confidérable. Le nerf plantaire interne jette
des filets au mufcle thénar , & au court fléçhiffeur: des
orteils; enfuiteil fe partage en quatre rameaux, qui fé
diftribuent aux parties latérales internes des orteils , de¬
puis le premier jufqu’au quatrième. Le nerf plantaire
externe donne en paffaiit dés filets au mufcle court flé-
chiffeur des orteils , aux interoffeux , & à l’hypothénar
du petit doigt. Après cela , il fe partage en deux ra¬
meaux , dont l’un va gagner l’interflice du quatrième
& du cinquième orteil , & fe ramifie aux parties latérales
inférieures de ces deux orteils : le fécond fe porte à la
partie latérale inférieure externe du petit doigt , & s’y
diftribue.
PLANTE DU PIED. C’eft proprement le deffous dp
pied, la partie convexe du tarfe & du métatarfe. La peau
eft très-dure dans cet endroit , St recouverte d’une grande
A a ij
37* PLE
quantité de cal. Elle efl: néanmoins fort fenfible, & quand
on la chatouille , on excite des- troubles dans toute la
machine , qui vont quelquefois jufqu’aux convulfions ,
& peuvent, occafionner la mort. Voy ez Pied.
PLATÏS'MA-M Y OIDES. Nom du mufcle peaucier
du cou. Voyez Peaucier.
PLEURE ou PLEVRE. Membrane qui revêt tout
l'intérieur du thorax , & la furface extérieure des vifcères
contenus dans la poitrine. On obfetve qu’elle eft fort
adhérente à la furface interne des côtes , à celle du fter-
num , des mufcles intercoftaux , des foucoftaux , des
fterno-coftaux , & de la face convexe du diaphragme :
elle efl: d’un tiffu fort ferré , arrofé de beaucoup de vaif-
feaux fangiiins, & parfemé de beaucoup de nerfs. Ce tiffu.
eft à peu près femblable à celui du péritoine. Comme lui
cette membrane eft compofée d’une lame fine & déliée,
qui en formé la concavité , & d’un tifiu cellulaire qui en
fait la convexité. Ce tiffu eft auffi une production dé la la.
me ; il faittout le tour de la furface interne ; mais la por¬
tion membraneufe eft autrement dilpofée. Chaque côté
de la poitrine , dit M. WinfloW , a fa pleure particu¬
lière. Ces deux pleures font entièrement diftinétes , &
comme deux greffes veilies qu’on auroit mifes à côté l’une
de l’autre , dans la cavité de la poitrine ; de forte que ,
pat leur adoffement au ftemum & aux vertèbres , il fe
forme une duplicature en maniéré de cloifon , qui fe
trouve perpendiculairement pofée fur le diaphragme. Sa
furface intérieure eft liffe & polie , & l’extérieure eft
inégale. On a cru que cette membrane tapiflbit immé¬
diatement par-tout les côtes & les mufcles intercoftaux;
mais M. Ruifch a montré entre la pleure & le périofte
des côtes , une autre membrane , qui eft la celluleufe,
dans laquelle on rencontre quelquefois de la graiffe aux
endroits de cette partie qui couvre les mufcles. .Dans ceux
qui touchent aux côtes , la pleure eft fort adhérente, &
femble , à caufe de cela , former le périofte des côtes à
l’intérieur de la poitrine ; mais c’eft mal-à-propos qu’on a
cru ladhofe ainfi , de même que de regarder la pleure en
P L E 'y*
Entier , comme une production des méninges , ou du
péiitoine. - •••■
Ii y a à la pleure des ouvertures fort fenfibles. Celles
qui iont inférieures, répondent à celles du péritoine pour
le pallage de l’oelophage , de la veine cave inférieure ,
& des nerfs de la huitième paire du cerveau. Son ufage
eft de rendre la furface interne delà cavité de la poitrine,
JilTe & polie , au moien de quoi le poumon fe meut plus
facilement , cette furface étant d’ailleurs humeûée d’une
férofité. qui la lubrèfie continuellement. Elle fert encore
d’appui aux mufcles intercollaux , & à la membrane cel-
luleufe. Enfin cette membrane eft le liège de là maladie
nommée pleurefie , qui en eft une_ véritable inflamma-
Quoique cette membrane Toit unique , cela n’émpêche
pas qu’on ne dife les pleures , comme, oh dit les pou¬
mons , pour faire connoître que chaque cavité de là
poitrine eft revêtue intérieurement d une pleure , qui fe
réunifient au médiàftin. Voyez Médiaflin.
PLEUR O-H Y OIDIEN. Quelques Anatomiftes ont
donné ce nom au mufcle que nous avons décrié' fous le
nom de Coraco-hyoïdien , parce qu’ils fe font imaginés
fans fondement , qu’il avôit une de fesattaches à la pleure.
.Voyez Coraco-hyoïdien.
PLEXIFORME. Entrelacement de nerfs en formé de
plexus.
PLEXUS. Les Anatomiftes appellent de ce nom un
entrelacement de vaifleaux quelconques /-mais particu¬
lièrement de nerfs. La huitième paire des nérfseérébtaur. ■
par fes ramifications multipliées, contpintémehc -avec
celles du grand fympathique, èn forme une grande quan¬
tité.
Plexus glanduleux de Peyer. On donne ce nom a
des amas de petits graîns'-glaiid iilèüx , applàtis , -fichés çà
& là à l’intérieur des irtreftîiisi/&- fur toût de Fînteftin-i
jéjunum. Voyez Intejlïns &■ Jéjunum.
Plexus retiforme de la vulve. On donne ce nom à
un entrelacement de vaifleaux Tangiiins placé àubordde
Ja vulve , au-deflous des j ambes du clitoris ,. &*ecouvèrt
$74 P Æ V
p;u les mufcles conftiickurs Aç la- vulve : il fe gonfle es
même Items: que les corps ‘caverneux du clitoris , quoi'-
qu’il n’y. gir pas de communication eutre; eux ; c’eft une
continuation de la fubftance.fpongieufe de l’urethre , qui
environne le vagin en forme d’anneau..
Plexus retiforme , ou: Lacis, choroïde. Voyez fit.
roîde, .
PLINTHE , ou PLINTHIUM, Machine dont on fe
fervoit dis , pour réduir e les luxations & les fraéhires.
Elle foprnoit. une. forte, d.e,- cadre de bois fort, qui avoit
.quatre -palmes de longueur fur. une .de largeur. Il étoit
traver.fé dans le milieu d’up; aifjieu , que l’on tournoit au
moie-n dlun manche ou .d’une.rpâniveile , & il avoit à fes
extrémités deux roues garnies de' crans , & deux arrêts
pour-, fixer, fççtnsrneut f aiflieu-, rquan,d. on l’avoir fuffifam.
tuent tourné. Il y avoit -ù chaque- bout du cadre un trou
par où ppifoient des laqs. On attaçhoit le plinthe-, a. une
échelle dr,eiTée pour. les luxations ,. av.ç quatre, courroies
palfées dans autant d’anneaux qui étoient aux côtés longs
du cadre. Si Ton vouloir réduite l’humerus luxé eu def-
fous.j.qu faifoit monter te malade fur un tabouret, on
lui palioit le bras par-deflus le dernier degré de l’échelle,
le creux de l’ailfciie fur une éminence garnie d’étoffe. On
mettoit un laq autour du coude , on faifoit palier les
§eux chefs du laq pat le,- trou fupérieur du plinthe; on
les attaçhoit à l’aiffieu qui, en tournant', faifoit étendre
le .bras., autanoqu'il étoit- néceflaire , pour faire la ref
duûion. Cette machine; avoir été inventée parNileus,
mais.eUe n’eft.pius d.uiàgç-commc les autres machines,
Voyez Luxnuqn du bras^ l’article Luxation.
PLliMACEÀU.-Morfeàu de charpie arrangé & pré¬
paré ‘pour couvrir une plaie.' Lé plumaceau a un double
ulage-.e i°. .celui de: porter ^quelque médicament. fur les
plaies.: a", celui de les.fiéfendre, des impreffions de l’air
&' du froid., çAy'ant la charpie , les Anciens fe fervoient
de - plumes coufues entre deux linges , principalement
po urnrgmp £,.951 je derniere vue, C’eft de-là qu’eft venu
lp-notn de plumaceau , que l’on a confervé à, ces -mot?
çeau.xde_c^arpi:edilp qfée dans les mêmes intentions. L’oa
PNE 37ÿ
accommode les plumaceaux à la figure des plaies ; ainfi
il y en a relativement à la figure, de tout autant d’efpc-
ces, qu’il y a de différence dans la figure des plaies.
PLUME A ECRIRE. Voyez Calamus fcriptorius t
qui font des termes latins, lefquels lignifient la même
chofe.
PNEUMÂTOCELE.Fauffc hernie dufcrotum, cau-
fée par un amas d’air qui le gonfle. Il y en a de deux
fortes : dans l’une , l’air eft répandu dans l’intervalle' des
fibres des membranes communes du fcrotum , ou des
grandes levres , & alors ces parties font dans un bour¬
fouflement femblable à celui qu’on voit aux chairs des
animaux, quand les bouchers les ont louffiées immédia¬
tement après les avoir tués s dans l’autre les vents font-
renfermés dans la cavité du dartos. Comme les eaux
dans l’hydropifie , de même l’air n’occupe quelquefois
qu’un des deux côtés , & d’autrefois il remplit les deux
cavités de cette membrane. On diftingue ces deux for¬
tes de pneumatocèle par le toucher. Quand c’eft un
bourfouflement , on fent un emphyfème , & la tumeur
obéit au doigt ; mais, quand les vents font dans la cavité
du dartos , la tumeur réfifle , & le fcrotum eft tendu
comme un balon.
La pneumatocèle caufée par un bourfouflement , fe
guérit au moien de remedes chauds & réfolutifs , & ces
remedes fe prennent à l’intérieur en même tems quJon
en applique à l’extérieur. On fait des cataplâmes forti-
fïans & carminatifs , des fomentations avec du vin , dans
lequel on aura fait bouillir des rofes , du cumin , de la
camomille, ou d’autres plantes aromatiques, comme le
thim , la fauge , la marjolaine , &c.
Quand les vents font dans la capacité du fcrotum , il
faut y faire de petites ponctions avec une aiguille , & fi
les ouvertures étoient trop petites , on auroit recours au
troifcar , comme dans l’hydrocèle. L’air étant forti , par¬
le moien de la petite canule, on y fait les mêmes fo¬
mentations que ci-defius ; on y met une comprefle trem¬
pée dans le même vin , le plus chaud- qu’il fe peut fouf-
* A a iv
376 P O ï
frir , & le fufpenfoïr qui eft d’une grande utilité dans
cette maladie là.
PNEUMATGMPHALE. FauiTe hernie du nombril
çaufée par des vents, plie fe traite de la même maniéré
que la pneumatocèle, V oyez Pneumatocèle.
POCHE’. Seditd’un œil contus. La contufîon de cette
partie eft de conféquence , & mérite d’être Soignée très-
afliduement. On faigne le malade plus ou moins , fui-
vant- fon tempérament , & on applique à l’extérieur des
collyres raffraichiffans & réfolutifs , pour prévenir la
gangrène , Sc réfoudre l’humeur épanchée. Voyez Con~
tu [ion.
_ PODEX. Nom que l’on donne à l’anus. Voyez
« Anus .
POELETTE-Petit vafe d’étain façonné en forme d’é.
CUelle , qui n’a qu’une oreille , deftiné.à recevoir le fang
dans la faignée du bras. Elle doit contenir trois onces de
fang. Dans les faignçes ordinaires , on en emplit com¬
munément trois ; mais il convient d’en avoir plus que
moins , pour les cas où l’on auroit befoin de tirer plus
de fangque neuf onces. Quand un Médecin ordonne une
faignée du bras , fans fpécifîer la quantité de fang qu’il
faut tirer , le Chirurgien doit en tirer trois poëlettes
ouneufonces.
POIGNET. Voyez Carpe ,
POILS. Tout le monde connoît les poils qui croif-
fent fur la furfacede notre corps, Céqueles Anatomiftes
en ont détaillé , peut fe voir à l’article cheveux. Nous
nous contenterons ici d’affigner les différences des poils,
fusant les différentes parties où ils. eroiffent , fans répé¬
ter ce qui a été dit de leur naiflànçc & de leur confor¬
mation. Les poils de la tête fe nomment cheveux , ceux
du menton barbe , ceux qui bordent les tarfes des yeux
«ils: , ceux d’au de :Tus des yeux fourcils , les autres n’ont
point de nom particulier. Les femm'es n’ont ordinaire¬
ment point debaibe, &les poils fur tout le refte du corps
fout plus foibles que ceux de l’hoijimé.;
Les parties qui , dans les deux fexes , font couvertes
p o I 377
8e poils , font I®, la tête , 1°. les fourcïls , 30. les pau¬
pières par leurs bords, 40. les ailfelles ,•$<*. les aines Sc
les parties génitales , 6e. plufieurs autres endroits du
■corps , mais moins fenfiblement. Dans l’homme , la poi¬
trine & la ligne blanche s’en couvrent fouvent , Sc c’eft.
un des lignes qui annoncent un fort tempérament. Il eft
très-difficile d’alfigner l’ufage de tous les poils. On ne fait
là-delius que conjecturer qu’ils fervent 10. à défendre la
peau de l’impreffion du froid , 10. à empêcher que les
corpufcules du dehors ne bouchent les pores expirateurs
de l’habitude du corps , 30. à faciliter la fortie de la
fueur , & à la diriger au dehors ; 40. à empêcher que
les plis de la peau ne la coupent , comme il arrive aux
enfans ; 50. à faciliter les frottemens , & à tenir chau¬
des les parties où ils fe trouvent.
Quant à la couleur qui varie , on ne peut pas plus ;
il eft encore plus difficile de fâtis faire fur l’explication de
fon origine. On ignore abfolument d’où elle peut prove¬
nir. Au relie , la conféquence d’une pareille explication
influe peu fur la pratique de Médecine & de Chirurgie ,
& l’on ne perd pas beaucoup à ignorer tout eela.
POING. C’eft la main même quand tous les doigts
font fermés. Le poing elt dans l’homme une vraie arme
avec laquelle il attaque & fe défend. C’eft une forte de
maflixe emmanchée d’un lévier fort long, qui lui donne
beaucoup de force. L’état de ftation habituel où l’hom¬
me fe trouve, lui donne un avantage très - confidérable
fur tout autre animal. Milon de Crotone tuoit un bœuf
d’un feul coup de poing.
POINT-DORE’ Opération qui avoir été tentée an¬
ciennement pour empêcher la rechute des hernies ingui¬
nales , mais qui eft abfolument anéantie aujourd’hui ,
vû fon inutilité. Elle confiftoit à lier avec un fil d’or ,
de plomb , oi#de chanvre , la gaine des vaiflèaux fper-
matiques, fans en gêner la circulation & les fonéiions ,
afin d’obvier par-là à ce que les inteftins feglifTafTent dans
cette gaine. . , ;
Points ciliaires. On donne ce nom à de. petits trous
qu’on ebferye dans la face interne des paupières , vers
leur bord. Ils paroïflent être la fource de cette humeur
huileufe , qui eft fi gluante dans certains fujets, qu’elle
cole les bords des paupières. Ces trous ne font autre
chofe que les orifices des petits conduits excréteurs des
glandes ciliaires , qui filtrent la chaflie.
Points lacrymaux. On donne ce nom à une petite
élévation en forme de mammelon percée fur les bords
des paupières , par un petit trou obliquement. On en
trouve une à chaque paupière , & elle eft placée à quel,
que diftance du grand angle , dans le lieu même où. le
bord de la paupière ceiTe d^être applati , pour devenir
rond. Ces petits trous font les' orifices des petits conduits
qui vont aboutir au fac lacrymal. Ils font ronds & carti¬
lagineux , ce qui fait qu’ils font toujours ouverts pour
recevoir le fuperfiu des larmes , lefquelles font portées
de-là dans le fac lacrymal , par les petits conduits dont
nous venons de parler. Ces conduits font membraneux
& plus larges que les orifices dans lefquels cependant on
peut introduire un petit ftilet.
POIREAU. Voyez Verrue.
POITRINE. La poitrine eft une des grandes cavités
du corps; c’ eft le ventre moien. Elle s’étend depuis les cla¬
vicules jufqu’au fcrobicule en devant , & depuis la ver¬
tèbre prominente , jufqu’au bas des vraies côtes en ar¬
riéré. La partie antérieure conferve fpécialement le nom
de poitrine , la poftérieure celui de dos. La peau qui
couvre la poitrine eft ordinairement garnie d’une quan¬
tité plus ou moins confidérable de poils chez les hommes,
& on remarque fur les deux côtés en devant deux émi.
nences , qui font plus volumineufes chez les femmes que
chez les hommes , ce font lés mammelles.
Les parties qui compofent cette cavité , fe diftinguent
en parties contenantes, & en parties contenues. Les par¬
ties contenantes font le fternum & les c8tes en devant ,
les côtes feules fur les côtés , les côtes & les douze ver¬
tèbres dorfales par derrière , toutes parties revêtues à l’in,
térieur par la pleure , 5c recouvertes en dehors par les
mufcles , les mammelles 5c la peau , c’eft-i-dire , de la
graille , la peau proprement dite, ôc l’épiderme. Les par-
ï o I 379
lies contenues font le méchaftin , le péricarde , le cœur,
les poumons , les gros vaifleaux fànguins , le canal tho-
rachique , une partie de Tœfophage & de la tranchée ar¬
tère. Le diaphragme à fa partie inférieure , fépare la poi¬
trine, d’avec le bas-ventre.
La cavité de la poitrine eft d’une figure à peu près
ovale , à caufe de la fituation du diaphragme , qui eft
fur un plan oblique, c’eft-à-dire , plus bas par derrière
que par devant. Elle eft divifée en partie droite , & en
partie gauche, par le moien d’une cloifon membraneufe,
appellée médiaftin. G’eft dans ces parties que font con¬
tenus les lobes du poumon , qui les rcmpliflenr exacte¬
ment , de forte qu’il n’y a pas une feule bulle d’air dans
cette cavité. La partie gauche eft plus étroite que la-par¬
tie droite , à caufe du cœur & du péricarde , qui la re-
trécifTent par une inclinaifon plus marquée de ce côté
là.
POLYPE. Excroifiance de chair , qui tient de la na¬
ture des loupes , & qui naît ordinairement à la furface
des cavités du corps , qui font expofées à l’air. Elle a été
appellée polype , du nom d’un poiffon marin , qui a
quantité de pieds. On a cru que cette croiffance avoit
beaucoup de pédicules, & c'eft en conféquence qu’on lui
adonné le nom de polype ; mais M. Levret a trop ju-
dicieufement fait remarquer quecette forte d’hypefarcofe
n’avoit ordinairement qu’un pied, tandis que très-fouvent
ellefe divifoit en plufieurs appendices à l’extérieur. Cette
chair fe forme & s’accroît le plus fouvent dans les nari¬
nes , où elle incommode la refpiration : on en trouve
suffi ordinairement d’attachées à l’os éthmoïde , & fou-
yent aux lames olfeufes du nez. Les polypes alors fuccé-
dent communément aux ozèues & aux ulcères du nez,
caufés par fluxions d’humeurs âcres , qui corrodent la
membrane pituitaire , l’épaiffilTent , & la font dégénérer
en cette efpéce de fongus. Souvent ils s’étendent jufques
dans le golier , & ceux qui riaiffent au fond de la gorge
fe produifent fouvent dans les narines. Il n’eft pas raté
d’en rencontrer au fond du vagin , à la matrice, & aux
380 P O L
parois du vagin. On donne à ceux-ci le nom de polypii
utérins.
On remarque cinq efpéces de polypes. La première eft
comme une membranerongueufe & mollaffe, reilemblant
à la luette relâchée : elle s’attache au cartilage du milieu
du nez , & fe remplit d’une humeur tenace ôc pituiteufei.
La fécondé eft une chair blanchâtre , éminente , ronde
St molle au toucher; elle s’accroît infenfiblement jufqu’à
occuper toute la cavité d’une narine , & quelquefois celle
de toutes deux. La troifieme eft une chair plus dure, de
couleur brune , & un peu douloureufe. La quatrième eft
une tumeur dure , femblable à de la chair ddîechée à la
fumée ; quand on la touche , elle fait du bruit comme
fi on fiappoit fur un corps folide ; elle eft infenfible , &
on peut la mettre au rang des fquirrhes confirmes La
cinquième eft une ou plufk urs tumeurs cancereufes ,
attachées- au cartilage du nez ; elles font douloureufes
St rongeantes. Mais de toutes ces efpéces, les unes font
fans ulcération , quoiqu’elles rendent une humidité fa-
nieufe & vilqueufe ; les autres font ulcérées , & il eu
découle fans celle une fanie fétide , d’un horrible puan¬
teur.
L’on connoît le polype , par la vue & par les fymptô-
tties. Pour le découvrir à l’œil , on fait pancher la tête
du malade à l’encontre du jour. En découvrant le fond
delà narine , on voit une tumeur qui la remplit , monté
St defcend félon les mouvemens de la refpiration. S’il
étoit mal-aifé de le faire paroître de cette maniéré , il
faudrait le fervir du fpeculum nœji , pour dilater la na¬
rine , afin de découvrir jufqu’au fond. Le nez devient un
peu plus gros qu’il ne l’eft naturellement , le malade ne
refpire qu’avec peine , il relpire même comme s’il ron*
fioit , & a toujours la bouche ouverte en dormant.
Les polypes carcinomateux St chancreux font incura¬
bles , ils rongent St s’étendent toujours à la maniéré des
cancers. On les recônnoît à leur dureté , à leur lividité ,
St à leur puanteur. Leur couleur eft plombée , St ils
adhérent aux lames ofl'eufes du nez. Il ne faut point jr
POL 381
coucher» Pour ceux qui font fans douleur , flafques Si
blancs, ou rougeâtres, ils fe peuvent guérir. C’eft fur
ceux-là feuls que l’on doit entreprendre l’opération.
Il eft toujours nécelTaire de préparer le fujet par
quelques faignées & purgations accompagnées d’un régi¬
me modéré. Quand les polypes font petits , & à bafe
étroite , on en fait la ligature avec un fil de foie , que
l’on l’erre de plus en plus jufqu’à ce qu’il tombe de lui-
même. Quand il elt petit •& à vue , on peut le cauté-
rifer avec le bouton de feu , ou les caultiques en on-
guens & en emplâtres. Mais, quand il eft gros, & au
fond du nez , Dionis dit qu’il faut en faire l’extirpation.
Fabri e d’Aquapendente fe glorifie d’avoir inventé cette
opération •; mais que cela foit vrai ou non , il faut lui
favoir gré de l’avoir mife en ufage le premier.
Les inftrumens qui fervent dans l’extirpation d’un po¬
lype , font un fpeculum nnji , un bec de canne , une
tenette proportionnée à la cavité de la narine , & de la
charpie. Il convient pour ce befoin d’avoir une petite
feringue , & une petite canule.
Pour le panfement , il faut fe préparer du vin tiède
de la charpie , dés onguens corrofifs , & des poudres
rongeantes , très-luotilement broïées , comme le tabac
d’E pagne , avec des eaux vulnéraires & defficatives.
Le tout étant préparé , on fait alîeoir le malade dans
Une chaife un peu panchée en arriéré , Si lui ayant tour¬
né le vifage du côté du jour , 011 peut dilater la nariuo
avec le fpeculum nafi. , pour y apporter le bec de canne
avec lequel on pince le polype , le plus haut & le plus
près de la bafe qu’on peut ; on le tourne enfuite un tour
ou deux 3 puis en tirant doucement , on l’arrache avec
fes racines. Après cela , on lailfe faigner la plaie un peu
de tems, pour en dégorger les vailfeaux , & défemplir
la partie. Quand le même polype s’avanceroît .jufques
derrière la luette , cette production a coutume de fuivre
la branche qui fe trouve dans leviez , parce qu’elles font
continues l’une à l’autre. Mais , fi celle qui fe montre
derrière la luette étoit longue & grofle , il feroitplusâ
propos d’arracher le polype par la bouche que par le
3 Si VOL
nez , ce qui s’exécute aïfément avec une tenette courbe^
qu’on peut pouffer dans les fentes nafales , qui font plus
grandes que les cavités du nez , obfervantde ne pas pin¬
cer la luette qui eft placée au devant du polype. Il faut
avoir grand loin de l’extirper en entier , fans quoi , fi
Vous laiffez quelque racine , vous le verrez revenir au
bout d’un certain tems. Ainfi donc fi , après que le po¬
lype eft arraché , le malade fent encore quelque cnofe
dans le nez qui l’embarraffe j & qu’en y regardant on
y apperçoive quelque petit morceau qui foit attaché au
fond du nez , il faudra avec des elpéces de pinces faite»
en forme de cifeaux , qui ne coupent que par le bout ,
enlever ce réfidu , autant qu’on le peut.
Enfuite de l’opération , on fait refpirer 8c tirer par le
nez du vin tiède , qui lave bien toutes ces humidités fa-‘
nieufes , dont le polype av'oit rempli les cavités des na¬
rines. Quoiqu’il n’eft pas abfolument befoin d’attirer ainfi
fortement le vin , ni de le faire tomber dans la gorge ,'
pour s’affurer que le partage eft ouvert. Les malades
s’apperçoivent aurtïtôt qu’il eft libre , par la facilité qu’ils
éprouvent à refpirer la bouche fermée , ce qu’ils ne
pouvoient pas faire auparavant. C’eft de toutes les opé¬
rations de Chirurgie , celle dont on reffent plus promp¬
tement l’utilité , & qui fait le plus de plaifir au malade,'
parce que dans le moment même , il eft débarraffé d’une
incommodité infupportable , & qu’il éprouve une liberté
pleine de douceur, en infpirant aifément l’air, qu’il ne
pouvoit puifer qu’à peine auparavant.
■ Quand le fang ne coule que peu , il faut le laifler
fortir pour dégorger la partie ; mais , s’il y avoit une
hémorrhagie , on l’arrêteroit en pourtant dans ie nez
avec une feringue quelque liqueur aftringente , ou bien
en rempliffant de charpie la narine , après l’avoir imbi¬
bée d’une eau ftiptique. On panfe enfuite la partie avee
un onguent légèrement corrofîf , pour conmmer plus
fûrement toutes les racines , & que l’on anime au be¬
foin , par des poudres cauftiques , plus ou moins fortes
fuivant la néceflïté. Pour cela , on fe fert d’une petite
canule, qu’on remplit de ces poudrés rongeantes ,8c os-
P O M _ 383
finfére dans le nez. L’infpiration de l’air les fait monter,
& les applique dans toute la capacité de la narine. Sur
la fin de la cure , on injecte des eaux vulnéraires Si defiï-
catives , pour tarir les humidités qui abondent perpé¬
tuellement dans cés endroits.
Au refte , le polype eft une des maladies pour la cure,
defquelles on doit employer le plus de précautions fur
le régime univerfel. Il ne fuffit pas d’avoir, avant l’o¬
pération , préparé le malade par la faignée , les purga¬
tions Si la diète , ni même d’avoir exactement fait cette
opération , d’avoir pendant la cure contenu le malade
dans les bornes que l’art prefcrit, & de l’avoir bien gué¬
ri ; il faut encore enfuite de cette guérifon , le traiter
de la même maniéré que fi on étoit fûr qu’il dût re¬
naître un autre polype. Pour cette raifon , on appli¬
quera un cautère au bras , ou au derrière de la tête ; on
purgera fréquemment , Si on fera ufer de tifannes fudo-
rifiques , compofées avec les bois deftinés à cet ufage, .
la fquine , la falfepareille Si le gayac , ou le fallafras.
L’extirpation des polypes , au jugement des habiles
Chirurgiens de nos jours , n’eft pas l’opération préférée.
Depuis que l’on aconnu que ces excroiflances n’avoient
jamais qu’un pédicule , on s’ eft appliqué à chercher des
moiens de faire par-tout la ligature. MM. Lecat & Le-
vret ont pour cela inventé chacun une pince , au moiéfl
de laquelle on peut porter au fond du nez ou du vagin
un nœud , & le ferrer fortement. On peut voir la fi¬
gure de l’une Si de l’autre fidèlement repréfentée dans
les ouvrage s du dernier. L’on y trouvera de même la
maniéré de s’en fervir , les avantages des deux inftrumens
détaillés , & les précautions nécelfaires à prendre dans
leur ulàge.
POLY'PEUX , qui tient de la nature duPolype.
POMME- DADAM. Eminence que l’on trouve fur le
'devant de la gorge. Elle eft forméepar le cartilage thyroï¬
de, & beaucoup plus faillante chez les hommes que chez
lesfemmes. Sonnom lui vient dè ce qu’il ya eu des gens,
qui ont eu la fimplicité de croire, que la Pomme qu’ Adam
inangea àztii le Paradis terreftre s’étoit arrêtée en ce
384 P O M
lieu, & y âvoît formée cette éminènce que l'on appelle
aufli le nœud de la gorge.
POMME DE LA JOUE* C’eft cette partie de la
joue qui eft au bas de l’orbite , ordinairement coloré
furtout dans les jeunes gens. Elle eft formée par les os
de la Pommette , &eft par eonféquent la plus élevée de
la joue
POMMETTE. ( os de la ), G’eft le nom que l’on
donne à un os de la face, lequel forme l’éminence de
la joue, qui eft placée fous l’orbite. U y en a un de
chaque côté. On appelle cette éminence la pommette ,
parce que dans beaucoup de perfonnes , furtout par-
mis celles qui font jeunes, & qui ont le teint frais}
cette partie eft chargée d’une couleur vive , allez fem-
blable à celles de certaines pommes ; elle eft d’ailleur*
arrondie comme elles. C’eft par la même raifon qu’on
dit aufli l’os malaire , du mot malum , qui lignifie une
pomme. On lui donne encore le nom d’os zygomatique t
du mot -{igoma , qui lignifie joug , parce qu’on a cru
trouver de la relfemblance entre une arcade que forme
une apophyfe de cet os , jointe à une apophyfe du tem-
poral , avec le joug des Anciens. C’eft par la même
raifon qu’on l’appelle l’os jugaL
Cet os ’repréfente une efpèce de lofange ou de quar-
ré , dont la figure eft fort irrégulière.
On peut y confidérer deux faces, une interne & une
externe. On remarque à la face interne , une grande
échancrure , qui forme pour la plus grande partie l’ar¬
cade zygomatique. On trouve à cette face une apo¬
phyfe épailfe , dont le bord eft arrondi & dentellé; on
la nomme fphenoidale , parce qu’elle s’unit à la partie
voifine de l’os fphenoïde.
La face externe eft alfez égale , & un peu convexe.
Le bord fupérieur de l’os de la Pommette fe termine
en angle, ce qui lui a: fait donner le nom & apophyfe
angulaire : on l’appelle aufli apophyfe orbitaire externe
fupérieure , parce que par fa réunion avec l’angle anté¬
rieur inférieur de l’os coronal, elle forme la partie ex¬
terne & fupérieure de l’orbite.
L’anglç
POP 3%
L'angle inférieur n’a rien de remarquable II eft fore
fcourt.
L’angie antérieur prend le nom d 'apophyfe orbitairt
inférieure externe , parce qu’il formé cette partie de
l’orbite ; on l’appelle auffi apophyfe maxillaire , parce
qu’il s’unit à l’apophyfe orbitaire de l’os maxillaire fu-
périeur.
L’angle poftérieur eft formé par iine apophyfe fort
applatie, écbancrée à fon extrémité, pour fon. articu¬
lation avec l’apophyfe zygomatique de l’os temporal-
La réunion de ces dëux os forme la voûte connue fous
le nom d’ arcade temporale ou zygomatique.
La fubftance de cet os eft formée d’une affez grande
quantité de diploé , recouverte de deux lames de fubf¬
tance compacte.
Cet os eft articulé avec lè cofonal , par fon apophy¬
fe orbitaire ; avec le fphénoïde , par l’ apophyfe fphénoi-
daie ; avec i’os des tempes , par l’apophyfe zigomatique,
& enfin avec l’os maxillaire par l’apophyfe que nous
avons nommée maxillaire par cette raifon.
PONCTION. Voyez Paracenthefe , pour celle qui
fe fait au ventre des hydropiques ; Hydroe'ele , pour
celle qui fe pratique au ferotum.
PONCTION AU PERINE’E. Voyez Kijlitomie.
PONT DE VAROLE. Voyéz Protubérance annui¬
taire.
5 POPLITAIRE. Qui appartient au jarret, dit en La-
tin poples. Il fe donne aux parties qui concernent le
jarret, foit artère ou veine, foit nerf, foit mufclé.
.Voyez Poplité. C’eft la même ehofe.
POPLITE’ ou JARRETIER. On donne ce nom à-
Un petit mufcle , placé fous le jarret , & qui tire la jambe
en. dehors , de forte que la pointe du pied rentre en de¬
dans Voyez Jarretitr.
Poplité (nerf). Ce nerf n’eft autre chofe que la con¬
tinuation du gros nerf feiatique , lequel change de nom;
quand il eft arrivé au jarret. Là, il fe partage en deux:
troncs fubaitetne-s , dont l’un eft interne Si fort gros s
l’autre eft externe & moins, fort. Ils vont tous les deux
D. de Ch. Tome II. B b
fs 6 V O R
fe diftribuer Lia jambe. Le plus Confidérable fous le
nom de Poplité interne ou de branche fciatique crurale
interne , ou Jciàtique tibiale , ou Amplement de nerf
tibial, defeeud , comme il eft dit à l’article Tibial,
îe long dutibia pour fe rendre à la plante du pied.
* • Le fécond tronc fous le nom de Sciatique crurale ex¬
terne , ou de fcïatique péronier ou Amplement de nerf
péronier , fe diftribue comme il eft'marqué au mot Pé-
■ Poplitées ^ artères Cf veines ). Quand l’artère crurale
eft arrivée-au jarret , elle donne deux rameaux qui font
les artères en qUefiiôn. Elles fe diftrîbuent aux parues
voifines ; c’eft-à-dire , au müfcle poplité , à la peau & à
la graiflè l'àfai ligamens de l'articulation , Sic. -
Les veines de ce nom reçoivent le fang des veines fi-
tuées au deiîbus d’elles , par deux grolfes branches qui
fe réunilfent en un feul confluant , dont il réfülte la
veine crurale.
> PORCELAINE. Voyez Eferesf
PORES. Trous imperceptibles aux fens qui fe trou¬
vent en une quantité prodigieufe dans le tiffude la peau.
H y en a d’abforbans & d’exhalans. Vaqcz Abforbans Cf
Exhalant. "
POREUX. Se dit de toute partie qui a beaucoup de
pores , beaucoup de volume , & peu de denfité.
POREAU. Voyez Verrue.
PORTE ( veine ). C’eft une des plus grolfes veines
du corps , & unique en fon efpèce. Elle réfulte de toutes
les ramifications veineufes qui partent du foie , de la
rate , du pancréas , de l’eftomac , de l’épiploon , du
méfentère & des inteftins , lefquellesTe réunifient en un
gros tronc qui porte le fang au foie pour la fécrétiofi
de la bile. Cette veine ai'nfi , fait l’office d’une artère ,
fans avoir de pulfation comme les artères. On lui donne
le nom de Porte , ou de veine des Portes, parce qu’elle
entre dans le foie au milieu de quatre éminences , à qui
les Anciens ont donnéle nom de Portes. Son entrée dans
levifeère fe nomme Sinus de la veine Porte. Elle s’in-
fëre dans le foie avec la capfqle de Glilfon , accompa-
POU 387
•gnce de l'artère hépatique, par la grande fcMure, 8c
• s’y diftribue dans toute fa fubftançe de la même ma¬
niéré. Sa ftrufture ne diffère point en apparence de celle
des autres veines. On la trouve ficuée à la face inferieure
du foie.
PORTE-AIGUILLE. Inftrument qui tient fon nom
de fon ufage. L’on s’en fert en Chirurgie , quand les ai¬
guilles font fi fines de fi petites , que l’on ne peut pas les
faifîr commodément avec les doigts- C’eft une tige d’a¬
cier ou d’argent, longue environde deuxpouces & demi,
fendue en deux branehes, fuivant fa longueur prefque
en entier. Ces deux branches font légèrement cannelées
en long. Cette rainure fert à loger les aiguilles dont on
veut fe fervir. Les branches de l’inftrument fe tiennent
écartées par leur propre reffort , Scelles fe ferment par
le moyen d’unanneau coulant. La partie de l’iniirùment
qui fert de manche , cft une petite tête creufe , garnie
en dedans de trous propres à recevoir la tête d.çs aiguilles,
comme ceux d’un dé à coudre. - , y
PORTE-BOUGIÈ. Inftrument dont on fe fert en
Chirurgie, pour conduire les bougies dans lé canal de
l’urethre , pour en procurer la dilatation.- C’eft une ca-
mule d’argent , femblable à celle du troifçars', & qui n’en
diffère que par fa longueur , qui eftplus confîdérable.
PORTE - FEUILLE. Plufieurs Anatomiftes ont
donné ce nom au mufcle fous-fcapulaire , parce que ,
-fuivant eux , il fait ferrer le bras contre les côtés. Là
plupart des Anatomiftes modernes lui refufént cet
U foRTE-PIERRE INFERNALE. Cet inftrument.
eft abfolument femblable à un porte çraïon. Celui-ci eft
trop connu pour en faire ici la deferiotion.
PORTE DE VIRGINITÉ’. Voyez Hymen.
PORTES. . Les Anciens Anatomiftes ont donné ce
-fiom à quatre éminences qui fe trouvent à la partie con¬
cave du foie. Voyez Foie.
POUCE. Nom que l’on donne au premier doigt delà
main & du pied. Celui-ci s’appelle autrement gros orteil ,
& l’ ufage confacre le nom de pouce pour exprimer fingo?
B b ij
388 POU
lierement le premier des doigts de la main. Il eftcompoa
fé de deux phalanges grofles & courtes , & fitué de la
•maniéré la plus commode pour aider l’appréhenfion. Il n’eft
-pas dans le même rang que les autres doigts , comme celui
du pied , & cela étoit néceffaire pour que l’homme put
plus aifément faifir , comme la polition du gros orteil ,
..fuivant le même rang des autres orteils étoit indifpen-
:fâble pour faciliter la ftation & l’ambulation.
POUCIER. Sorte de doigtier propre au pouce. On
en fait de différente matière , avec du linge , du cuir , du
fer blanc , &c, fuivant l’exigeance des maladies. C’eltune
;efpèce d’écharpe pour foutenir cette partie quand elle eft
malade- -
POULAIN. Bubon malin produit parle virus véné¬
rien. il fe fond comme les autres engorgemens vénériens
par l’aétion du mercure , ou bien il abfcède , & alors on
le traite comme un abfcès limple, en obfervant toujours
d’employer en même temps ljs remèdes contraires à la
caufe. Voyez Abcès , Bubon.
: POULET ( la théorie de la formation &delanaif-
fance du ) ne peut que jetter des lumières fut la fécon-
-dation des œufs dans la femme , fuivant lefyftêmedés
Ovariftes. Pour fçavoir comment fe forme le Poulet , il
faut fe rappeller ce qu’on remarque dans l’œuf fous la
coque- Dn y apperçoit deux membranes qui revêtent
l’œuf s l’externe eft attachée par toutes les parties de fa
furface à la coque : l’interne eft plus délicate , & fert
.d’enveloppe au blanc qui y eft adhérant.
Le blanc eft toute cette maffe blanche , qui refl'emble
à une humeur glaireufe. Le blanc eft organifé , c’eft-à-
dire , compofé de vaiffeaux tranfparens qui renferment
une matière fluide , auffi tranfpar ente. v
Il en eft de - même du jaune d’œuf.
Le blanc & le jaune reffemblènt affez aux humeurs de
Tœil , ilefquelles circulent continuellement par des vaif.
féaux pranfparens. —
Il y a une membrane qui revêt le jaune : on trouve
deffous ,. vers le gros bout de l’œuf, une tache blanche
qui en renferme une autre de couleur cendrée > Si vers
POU 38*
ï.e centre de cette derniere , il y a un corps blanchâtre qui-
paroît flottant dans cette liqueur. La tache blanche elt
environnée de pluiîcurs cercles, dont les uns font jaunes ,
&. les autres grisâtres.
Aux deux, côtés , qui font à l’oppofité du jaune on
trouve deux ligamens , qu’on nedoit pas appeller£eraej.
Ils naiflent de la membrane qui enveloppe le jauue ; ce
font des efpèccs de placenta qui portent dans le jaune la
liqueur du blanc qu’ils reçoivent dans des follicules for¬
més par leur épanouiffement.
Dès qu’un œuf fécondé par le coq , a été échauffé
quelque temps fous la poule , la membrane qui re¬
vêt le blanc immédiatement , fe fépare de la mem¬
brane externe vers le gros bout ; les deux ligamens qui
étoient dans des endroits diamétralement ôppofés , chan¬
gent de fîtuatîon. Ils s’approchent peu à peu du petit
bout de l’œuf. Le blanc devient plus liquide. La . -fur-
face du jaune s’applatit , la membrane qui couvre la
tache blanche , commence à s’élever. Cette tache blanche
qu’on a nommée cicatrice , paroît s’allonger^ de même
que le petit corps blanchâtre qui eft vers le centre , & qui
cil le fœtus. Le cercle qui entoure la tache , prend la for¬
me d’un vailféau fanguin , & renferme de petits points
rougeâtres. Les autres cercles fe multiplient dé plus en
plus, & prennent plus d’étendue. Tous ces dévéloppe-
mens deviennent de plus en plus fenfibles après deux .
jours, ces points rouges commencent à faire apperce-
voir des vaifleaux fanguins , qui viennent du cercle le
plus petit ,' qui tendent vers la cicatrice ,. & qui s’en¬
foncent vers la tache cendrée. Les vaifleaux deviennent de
plus en plus rouges , de même que le cercle.
C’ell dans ce temps qu’on âpperçoit- des points qui
compofent le cœur de l'Embryon. Ces points ont un mou¬
vement fenfible , & s’uniCent à des vaifleaux après cin¬
quante heures, ces points paroiflent comme quatre vé¬
hicules qui fe -meuvent fuccelïïvement d’un mouvement
très rapide ; ce font les oreillettes , & les ventricules dp
•cœur, 6'il’on vient à refroidir l’œuf , tous ccsmouvèmeus
B b iij
390 POU
cefTent , mais une nouvelle chaleur, une nouvelle incu¬
bation , les fait renaître,
Le Poulet étant bienformé,& lesvaiffeaux ombilicaux
étant delïechés par la comprefïion des parties foiides , la
circulationfefait dans tout fon . corps ; mais le défaut d’air
& d’efpace qui ne permettent pas au Poulet de relpirer,
doivent caufer en lui unfentimeiit d’inquiétude , qui fait
qu’il s’agite continuellement. Dans cette agitation, le
Poulet rompt la membrane & la coque par des coups de
bec : alors il commence à relpirer ^ & le fang coule libre¬
ment dans les poumons,
POULIE, Petit anneau prefque cartilagineux qui fe
rencontre à la partie interne du nez dans le grand angle
de l’œil , & par lequel pâlie le mufcle grand oblique de
l’œil , qui porte à càufe de cela le nom de mufcle à poulie,
ou de Throcleateür.
POULS. Battement des artères. C’eft dans la dilata¬
tion des artères que le Pouls confille. C’eft alors qu’elles
font fentir leurs pulfations aux doigts qui les touchent,
La dilatation eftoppofée à la conftridion , &on dit mal,
à-proposle mouvement de diaftole, car on ne doitpoint
appeller mouvement un état paffif, tel qu’eft celui de
pulfation de la part des artères. La caufe de ce mouve¬
ment en elles , n’eft que Pimpulfion du fang qui eft chaffé
avec violence dans l’aorte par le ventricule gauche du
cœur , & de là dans toutes les branches qui s’en féparent.
Le fang ainfi envoyé d’un efpace large dans des canaux
qui vont pour la plupart en diminuant, fait effort contre
leurs parois & les dilate,- Un des endroits les plus com¬
modes pour tâter le pouls eft au poignet , où paffe l’ar¬
tère radiale , qui eft plus, fenfible que les autres.
Les Anciens ont établi plufîéürs différences de pouls,
qui peuvent fe rapporter à un pouls fort ou foihle , grand.
ou petit, dur ou mollet , fréquent ou rare , égal ou
inégal , vite ou lent. Le pouls fort eft celui où les pul-
fationsfpnt fermes 8c vigoüreufes. Le foible eft le conT
traire. Le grand a fes pulfations étendues , ce qui eft op.-
gofé au petit. Les pulfations du dur relfemblent aux batte-
POU 39‘ï
■Sien; d’une corde , celle du mollet font douces & lâches.
Le fréquent bat fouvent , le rate peu fréquemment. Le
pouls vite dilatqpromptement l’artère-, -le tardif eft pi us
lent à la diftendre. Le pouls égal eft toujours femblable
& égal dans les pulfations , ce qui eftle contraire en l'iné¬
gal : or celui-ci renferme auffi plufieiirs' différences : s’il
va infenfiblement en diminuant , il s’appelle myirus. Si
les pulfations manquent par intervalle, il ell intermittent.
Lorfqu’entre deux pulfations réglées, il s’en lait une qu’on
îi’attendoit pas , il eft intêrcurrant ; interfcendant , entre¬
coupé ; ou dicrote & rècurrant. On l’appelle caprifant.
Quand il va en fautillant comme les chèvres; ferratile
quand il eft dur & inégalement diftendu. Suivant la lon¬
gueur de l’artère; ondoyant , quand il a une pullation
forte &vougoureufe , enluite une foible & lâche , à la¬
quelle il en fuccéde encore une pleine & vigoureufe , &
toujours demêrne. Le pouls vermiculaire , femblable au
mouvement ondoyant des vers qui rampent , ne diffère
de l’ondoyant qu’en ce qu’il eft plus foible. Le pouls for-
micant eft aufli un pouls vermiculaire très-languiflant
très-petit , & très fréquent. Le pouls' convulfif eft l’effet
d’une artère tendue, ferrée & inégale dans fes battemens.
L’àge , le lexe , le tempéramment , le climat , la.maniere
de vivre,' le mouvement &les pallions changent beaucoup
le pouls.
Le pouls fiévreux eft celui qui eft plus fréquent qu’à
- l’ordinaire.
POUMON ou POUMONS. Vifcère contenu dans ïa
■ capacité de la poitrine , deftiné à la refpiration. il eft
d’un volume très-conlidérable , & avec lé cœur il rem-
jflit prefque totalement la cavité. Si on le regarde par fa
partie poftérieure , il reflemble allez bien à un pied de
bœuf. Car elle eft convexe & élevée du côté des côtes
5 concave en dedans; cette figure fait aufli qu’il embraflele
cœur plus exactement. Sa fubftance eft regardée comme
un amasdé petites cellulesmembrànèufes. entaflees les mïes
• fur les. autres, qui font formées par les extrémités des tu¬
niques qui tapilient la trachée-artère.
Pour fe former une idée claire de la fubftance propre
B b iv
$9? POU
du poumon, on peut l’envifager à peu-près comme ilftï
grappe de raifîn , qui feroif enveloppée dans une toile : .
les premiers lobules que Malpighi a découvert dans le
poumon , reiTemblent en effet allez bien aux grappillons
qui coippofent la giappe, Comme d’ailleurs ces gravil¬
lons- renferment des grains de même , chaque lobule pri¬
mitif contient de féconds petits lobules, Willis. donne à
ces féconds petits lobes le nom de Lobules intérieurs. Ils fe
terminent par une infinité de petite véficules , qui com¬
muniquent toutes entr*elles j & leshronchcsciela trachée-
artère , qui| vont aboutir à chaque petit lobule fecondaire,
reffemblentfort bien aufli aux petites branches de la grap¬
pe quifournifient les grains, Ainli ce n’eft pastout à fait
à tort que les Anatomiftes regardent chaque premier lq,
bule comme un petit poumon , de la même maniéré que
l’on peut dite qu’un grapillon eft une petite grappe, Les
premiers lobules dont le corps du poumon réfulte, font
revêtus chacun d’une membrane propre , & font féparés
l’un de l’autre: car quand on foufHe dans un rameau de la
trachée-artère , qui va à un de ces lobules , non,feulement
ce lobule fe gonfle, mais encore il marque diftinâement
fa capacité & fon étendue fans qu’aucun autre lobule du
voifînagç fe fouleve , ainfi il y a toujours un chemin
ouvert , du rameau aux petits lobules fecondaires, &des
lobules fecondaires au rameau de la trachée-artçre. Mal¬
pighi a obfetvé des interftices entre ces lobules , quine font
pas de fimples cavités , mais des véficules membraneufes.
Ils ont la figure d’un parallelipipede , d’un cubç, ou de
quelqu’aptre figure irrégulière qu’on remarque. Ils com¬
muniquent tous entre eux par des trous, & l’on en trouve
un grand nombre derrière la membrane extérieure du
poumon, Ils font remplis d’un lacis de vçines & d’artères,
Ces véficules membraneufes de Malpighi ne font autre
çhofe que ce que M, Winflow a appellé depuis du nom
dç ti/Ju interlobulaire , & ce tifiu lui-même n’eft qu’un
prolongement du tiflu cellulaire qui accompagne envi,
tonne partout les vaiiléauxfanguins. Au relie , il eftàre-,
marquer que ce tiilu paraît être le fiége de plufieuts ma?
ladies des plus. opiniâtres du pqmnon.
r , *OJJ , 391
Les poumons n ont pas dans tous les temps une cou¬
leur confiante. Dans l’enfance ils font rougeâtres , grifâ-
tres dans l’âge moyen , & bleuâtres dans la vieilleffe. Ils
font logés dans la capacité de la poitrine de manière à en
occuper prefque les deux cavités. On les diftingue enpou.
mon droit & en poumon gauche , bien que ces deux ne
fa/Tent qu’un feul Si même organe ; mais comme il eft di.
vifé en deuxgros lobes principaux qui rempliffent chacun
une des cavités de la poitrine, l’ufage eft venu de dire les
poumons. Chacun de ces lobes eft divifé en d’autres lobes
principaux , le droit en trois , Si le gauche en deux qui
pour l’ordinaire eft pjuspetitque le droit, demêmequç
la cavité qu’il occupe laquelle eft rétrécie par le cœur , le
péricarde Si le médiaftin, Le poumon gauche a encore
cela de particulier , qu’au bas du bord antérieur, il y a une
,grandeéchançrure dentelée , vis-à-vis lapointe du cœur,
de forte qu’il ne couvre jamais cette pointe, même dans la
plus forte infpiration, Âinfî la pointe du cœur avec le pé¬
ricarde, peut toujours frapper immédiatement contre les
côtes , Si le poumon n’enveloppe pas le cœur delamanierç
qu’on le dit vulgairement, Cette remarque eft due à M.
'\VinfloW.
Les membranes du poumon ne font que des continua¬
tions de la pleyre, Si non point lîmplement un épanouif-
feroent de filets nerveux ,'comme on l’a cru, La membrane
extérieure de la plevrefe continuant, forme là membrane
intérieure du poumon, & l’intérieur de cet organe eft un
prolongement de l’extérieure de la plevre, qui toucheàla
çefluleufe, ouplutôtqui n’eftque lacelluleufe elle-même.
Il faut çonftdérer qu’elle eft plus fine & plus déliée que la
membrane extérieure du poumon , qu’elle fe partage néan-
moins, & qu’elle formeune gaine particulière aux artères
Si veines pulmonaires, Cette gaine renferme , outre les
vaifteaux fanguins, quantité de cellules qui réfultent de
membranes très-fines & très-déliées qui s’ entrecoupent Sç
s’attachent à ces vaifteaux,
Le poumo.n a deux fbrtesd’artères & de veines fies unes
font communes , le? autres propres. On appelle veines Si
artères communes celles qui ont a, u poumon le rpême ufttge
394 POU
que partout ailleurs ; Si l’on entend par les propres celles
cfui font particulièrement deftinées à l’ufage du poumon.
Les communes font l’artère & la veine pulmonaire; les
vailleaux propres au poumon , font l’artère bronchiale ,
la trachée-artère , & les bronches. L’artère pulmonaire eft
le gros vailTeau qui fort du ventricule droit du cœur , &
qui porte au poumon , à chaque fyftole, lefangquiétôit
contenu dans cette cavité , lequel fang après avoir reçu
une préparation par l’air du poumon , revient par la veine
pulmonaire au ventricule gauche du cœur , d’où il eft dit
tribué au moyen de l’aorte' , à toutes les parties du corps.
C’eft àRuifch quel’on doitla découverte derartèrebron-
chiale. Elle naît delà partie antérieure de la grande artère
defeendanfe , par deflus la bafe du cœur. Là elle fe courbe
vers le côté droit., embraife la trachée-artère , & après avoir
fourni quelques branches à l’œfophage , elle accompagne
les rameaux de la trachée - artère jufqu’à leurs extrémités.
Elle fe trouve aflez fouvent double, '& quelquefois triple.
Outre ce , les vaiûeaux qui compofent la fubftance du
poumon fe diftinguent en aeriens ^Jahguins, Limphatiques
& nerveux. Les vailleaux aeriens en forment la principale
partie & fe nomment bronches. Ces tuyaux font coniques,
compofés d’une infinité de fégmens cartilagineux, qui re-
préfentent des frâgmens irrégulièrement circulaires , liés
enfemblppar une membrane ligamenteufe & élaftique,
difpofés de maniéré que les inférieurs s’infînuent & s’én-
gagent facilement dans les fupérieurs. Ils font garnis en-
dedans d’Une membrane fine , d’où il fuinte continuelle¬
ment une férofité mrrcilagineufe , qui acquiert fuivant le
féjour qu’elle fait, plus ou moins defolidité, & forme
la matière des crachats dans les maladies du poumon. On
découvre dans l’épaiffeUr de cette membrane une multi¬
tude innombrable de vàiiTeaux fanguins , & fur fa con-
véxité beaucoup de lignes longitudinales fort faillantes,
qui paroiffent en partie charnues , & en partie d’un tiflu
élaftique. Au refte , les bronches fe divifent par une infi-
té de ramifications depuis la fin de la trachée-artère
jufques aux extrémités des poumons, elles s’étendent
fuivant tous les feris , toujours -en diminuant de calf-
POU 39?
bre. Elles perdent peu à peu la ftruéturè de leurs cartila¬
ges , & deviennent membraneufes à mefure qu’elles de¬
viennent capillaires. Outre les cxtiémités fines de la fuite
immenfe de ces ramifications bronchiques , on obferve
encore .que tous les troncs fubalternes jufqu’aux plus pe¬
tits , jettent immédiatement de tous côtés une infinité de
pareils tuyaux capillaires fort courts. Chacun d’eux s’élar¬
git par Ion extrémité & forme une petite cellule mem-
braneufe que nous avons appellée yéjicule. Ces cellules
fe collent par paquets, & ces paquets font ce que nous
avons nommé lobules. Le tilfu qui les unit eft le tilfu in¬
terlobulaire.
Dans la furface du poumon de l’homme , entre la tuni-
nique interne , & la tunique cellulaire , on découvre des
traces femblables à celles des vailTeaux limphatiques , mais
il ne faut pas fe méprendre en voyant paroître fur la fur-
face du poumon un raifeau tranfparent, après qu’on a for¬
tement foüfïlé dans un lobe; car c’eft l’air qui a pafle au
traversées cellules bronchiales dans les interlobulaires, a
fait un écartement de plufieurs petits lobules , & s’ eft logé
dans les interftices. Les vrais vailTeaux limphatiques du
poumon font plus vilîbles dans les animaux. M. Winllow,
a vu dans un cheval un vrai vaiffeau limphatique ramper
to.ut le long d’une grande portion d’un des bords du pou¬
mon, Quant auxnerfs, les poumons en ont beaucoup qui
s’y diftribuent par filamens, accompagnent toutes les ra¬
mifications des bronches de même que des vaiffeauxfan-
guins , & fe répandentfurles membranesde's véficules ,aux
tuniques , & à toutes les parties membraneufes des pou¬
mons. Les nerfs fympathiques moyens & les grands fympa-
thiquescommunément appellés nerfs delà huitième paire,
& nerfs intercojlaux , forment enfemble derrière chaque
poumon un entrelacement particulier nommé plexus pul¬
monaire, d’où partent dçs filamens nerveux , qui enpaf-
fant , communiquent avec le plexus cardiaque ; & le ple¬
xus Itomachique.
Le poumon eft attaché au cou par le moyeu de la tra¬
chée-artère , laquelle fe ramifie dans ce vifcère ainfi qu’il
3 été dir, Il tient au cœur par l’artère &la veine pulino-
396 PRE
naires, au fternum & aux vertèbres du dos par le médiaftin ;
il fe trouve quelquefois adhérant au diaphragme par des lî-
gamens fibreux & à la plèvre par des liarfons ordinaire¬
ment contre nature.Il eft l’organe de la refpiration. Voyez
Tefpiration,
POUSSOIR. Infiniment de Dentifte, dont le bout eft
fendu en pied de biche. Il a un manche pour être mieux
empoigné. Il fert à tirer les dents incifives Si canines qui
n’ont qu’une racine , Si que l’on pouffe hors de leur al¬
véole , il fert aufïi pour arracher les chicots qui ne laillent
aucune prife aux autres inftrumens.
PREPARATE (veine). Nom que les Anciens ont
donné à la veine frontale. Elle eft fituée au milieu du
front , Si paroît furtout quand on rit , ou que l’on frit
quelqu’effort violent qui empêche le fang de revenir delà
tète. Elle va fe décharger dans la veine temporale , Si delà
dans la jugulaire externe.
PREPUCE. On donne ce nom à un prolongement des
tégumens de la verge qui couvre le gland , en forme de ca¬
puchon. La membrane interne communique avec celle
qui recouvre le gland : elle eft très-fine , Si garnie de pe¬
tites glandes qui filtrent une humeur deftinée à lubtefier
le prépuce , & qui fert à découvrir le gland avec plus de
facilité.
Quelquefois l’extrémité du prépuce fait un étrangle¬
ment furie bout du gland , ce qui arrive par un vice de
conformation ou par maladie , Si eft affez fréquent à la
fuite des ulcères vénériens qui ont attaqué le prépuce Si
le gland. On donne le nom de phimofis a cette maladie Si
. elle demande le fecoursde la Chirurgie , foit qu’ellevien.
ne de naiffance , ou qu’elle foit produite par des ulcères
. vénériens. Il y a des cas dans lefquels le prépuce fortement
, retiré fur la verge , la comprime , ce qui produit une ma¬
ladie toute contraire , qui porte le nom de paraphimofis.
. L’application des topiques extérieurs fouvent ne fuffit
pas , Si on eft obligé de débrider la peau qui caufe l’é¬
tranglement. Voyez Phymojls & Paraphymofis.
U s’amaffe fouvent une certaine quantité d’humeur fé-
. bacée entre le prépuce , & la couronne du gland , qui.
P RO 397
Venant à s’échauffer , produit de petits ulcères en cette,
partie. Le même remedequi peut prévenir cette maladie,
peut auffi la guérit : il fuffit pour cela de fe laver fouvent
dans de l’eau fraîche.
Il y a des hommes qui ont naturellement le prépuce
fort court , de forte qu’ils ont prefque toujours le gland
découvert. D’autres au contraire , l’ont fort allongé % ce
qui eft commun- à tous les habitans des pays chauds, &
c’eft peut-être ce qui a donné nailfance à la circon-
cifion chez les peuples de l’Orient. Voyez Circonci-
fion.
PRESSOIR D’HEROPHILE. C’eft le confluant des
quatre finus de la dure-mere , qui font le finus longitu¬
dinal fupérieur , l’inférieur , & les deux latéraux. Voyez
Sinus.
PRESURE. Voyez Caillette.
PRIAPE. Nom que l’on donne à la verge de l’hom¬
me. Les anciens Poètes du paganifme en font un Dieu, qui
avoir pour antàgonifte , l’hymen. Ils lui avoient donné
la commiffion de préfider aux jardins.
. PRIMITIVES. Signifie la même chofe que capitales.
Ce nom fe donne aux artères qui partent immédiatement
de l’aorte, & qui fe diftribuent enfuite aux différentes
parties du corps. Voyez Capitales.
PROCESSUS. Terme latin, qui lignifie prolongement .
On l’a confervé en Anatomie, pour lignifier la même
chofe,
Proctjfus ou Produâions ciliaires. Ce font, de petites
fibres en forme de feuillets , que l’on trouve derrière le
plexus ciliaire. On découvre entre elles de petits vaif-
feaux en forme de raifeau ; quelques Anatomiftes ont,
cru même y appercevoir des fibrilles mufculaires. M.
.’Wlnflow les nomme plis , ou procès ciliaires.
PROFOND ou LE PERFORANT. On a donné ces
deux noms à un mufcle fléchifleur de la main : le pre¬
mier , parce qu’il eft placé fous un autre mufcle , que
l’on a appelle fublimc : le fécond ,. parce que fes tendons
paffent dans un écartement , qui femble fait exprès
398 P R 0
dans l’extrémité des tendons du mufcle fublime, qui,
pour cette raifon , porte le nom de perforé.
Le mufcle profond eft fi tué fous le fublime , tout le
long de la partie interne de l’avant-bras. Il s’attaché'pàr
fon extrémité fupérieüre , tout le long delà partie moïen-
ne & fupérieure du cubitus , & du ligament interoflèux,
qui eft entre cet os & le radius. Il eft compofé de qua¬
tre mufcles plus petits, qui font unis enfemble , poüt
faire le corps du mufcle , & s’en féparent bientôt en-
fuite pour dégénérer peu à près en quatre tendons , qui
font reçus dans une gaine commune , palfent enfemblè
fous le ligament annulaire ou tranfverfal du carpe , ils
fe féparent enfuite dans la paume de la main , & fe
portent vers les quatre doigts qui fuivent le pouce, cha¬
cun à celui qui lui répond , enveloppés dans une gaîne
particulière , fournie par celle qui leur eft commune.
Lorfqu’ils font arrivés à la première phalange de chaque
doigt , ils fe gliflent dans la fente dès- tendons du muf¬
cle fublime , & fe continuent dans cette pofition jufqu’à
la troifieme phalange , à laquelle ils fe terminent. Ce
mufcle eft un des flécfaifleurs des doigts. Voyez Fléchif
Profond du pied. Quelques Anatomiftes ont donné Ce
Hom.au mufcle long fléchiflèur commun des. orteils j
parce qu’il eft placé fous le fléchi fleur court , auquel ils
ont donné le nom de fublime , afl’ez mal-à-propos , puift
que c’eft le plus inférieur de tous les mufcles communs
des orteils.- Voyez -Fléchijfeur commun des orteils {le
long).
Profondes ( veines ). Il y a deux veines de ce nom ,
l’une profonde de P avant-bras , l’autte profonde du bras.
La première naît des mufcles profonds & fublimes, com¬
munique avec les autres veines du bras,. & va fe jettet
dans les veines médiane céphalique , & médiane bafilique ,
vis-à-vis le ligament interoflèux. La fécondé naît de deux
branches qui viennent principalement du ponce & du doigt
index, vers le milieu .de l’avant-bras, & vafejetter dans
la veine bafilique.
P R 0 W)
■ PROLIFIQUE. Së dit de la femence qui peut pro -
duire le fétus. On 'regarde comme telle celle qui eit fil¬
trée pat les tefticules dans l’homme , & par les ovaires
dans la femme, qui a fejourné quelque tems dans fes
refervoirs , & qui n’a point été altérée par quelque ma¬
ladie. On regarde comme non prolifique , celle qui effc
filtrée par les glandès proftates & les différons follicules ,
qui lé rencontrent dans l’urethre chez l’homme , &dans
le vagin chez la femme.
PROMINENTE. Nom que l’on donne à la derniere
vertèbre cervicale " parce qu’elle elt plus grande que les
autres , & lés déborde.
PRONATEUR OBLIQUE. ( mufcle) C’eft le même
que le pronateur rond.
Pronateur quàrrè. Suivant M. WinflOW , il faudroit
l’appeller pronateur inférieur , ou pronateur tranfverfe.
C’eft-un petit mufcle affez mince, d’une forme quarrée,
pofé tranfverialement fur la face interne de l’avant-bras ,
proche le poignet. Il s’attache par une de fes extrémités ,
à la partie inférieure & interne de l’os du coude, & par
l’autre , 3 la partie inférieure & interne de l’os du raïon.
Lès fibres de ce mufcle font un-peu obliques. Il eft re¬
couvert-pat lès tendons des mufcles fléchifleurs du carpe
& des doigts. Gé mufcle fett à la pronation.
Pronateur rond pop pronateur 'oblique de M. 7P"inf
low. Le même -Auteur le nommé auffi pronateur fupé-
rieur. C’eft uri petit mufcle aiTez: mince & large , placé
Obliquement fùr-lépli du coude. Tl s’attache par Une de
fes extrémités arucondile interne- de l’os du bras, d’où il
va en paffant fur le tendon du brachial , fe terminer à la
partie externe & moïenne du radius. L’aponévrofe du
mufcle biceps paffe fur ce mufcle , & recouvre la plus
grande partie dé -fon corps. Il fert principalement à faire
le mouvement de pronation , & aide auffi à fléchir l’avant-
bras.
Pronateur tranfverfe, ( mufcle ) C’éft le même que le
pronateur quarté.
PRONATION. On donne ce nom à l’attitude dans
laquelle la paume de la main eft tournée en dedans , &
400 P R O
regarde la terre. Pour faire lemouvement qui met la main
dans cette attitude , de même que pour celui qui fait; la
fupination , laquelle forme l’attitude oppofée j. les extré¬
mités des os du coude & du raïon glifîent les Unes fur
les autres. Lorfque le bras e(i" fléchi , & qu’on le met en
. pronation , l’os du coude fé porte en dehors, il fe rapt
proche au contraire dans la fupination. Dans ces deux
mouvemens , l’extrémité d’un de ces os trace comme un
demi cercle , en tournant autour de l’autre , qui tourne
auffi , mais à contre-fens du premier.
, PROPTOSIS. Ce nom qu’on pourrait donner à tou¬
tes fortes de parties qui s’avancent hors de leur place , eft
attribué en particulier à l’œil , lorfqu’il s’ avarice au de¬
hors , ou qu’il déborde de fon orbite par le relâchement
ou la rupture de la cornée. La tumeur eft faite par l’üyéë;
elle a différais noms; fuivant qu’elle eft plus ou moins
eonfidérable , & félon la figure qu’elle repréfente. Il y
en a de cinq efpeces. Dans la première , la tumeur eft
plus petite; elle s’appelle myoçéphalon ; dans la fécondé,
fiaphyloDie : elle a la figure & la groffeur d’un pépin de
raifin. Dans la troifieme , ragoïdis : l’uvée fort par l’en-
tamure de la cornée , & fait une tumeur ronde & noire ,
femblableà un grain de raifin mûr. Dans la quatrième,
la tumeur êft appelléé melon-, l’uvée fortant en plus grande
quantité , forme une tumeur plus groilc , qui a la figure
d’une pomme. Dans la cinquième , ilos , ç’eft-à-dire ;
clou : l’uvée pouffée hors des paupières , s’endurcit , &
la cornée devenant calleufe , la comprime , de manière
qu’elle repréfente la tête d’un clou. Ces maladies cau-
fent deux grandes incommodités, lapertede la vue, & la
difformité, du vifage. Quant à la première, il n’y a mal-
heureufement point de remede ; mais pour la fécondé,
on y remédie de deux façons , par les médicamens , ou
par l’opération. Quand le ftaphvlôme eft nouveau, &
qu’il eft produit par une inflammation qui fbuîeve la
cornée , il faut tâcher de digérer la matière , & de la
réfoudre. Pour cela on applique deffusdes mucikgineux,
tels que les femences de thym & de fénugrec , avec mi
peu de miel > mais fi la matière ne fe réfolyoit point, il
faudroic
P R O _ -qoK
faudroit lui donner iffueau dehors par l’opération , c’eft-
à-dire , avec la pointe de la lancette. Toutefois , fi le
ftaphylome n’étoit point malin, & qu’il eut la bafe étroi¬
te, il feroit plus convenable de l’extirper par la ligature,
ce qu’on exécute en deux maniérés- La tête du malade
étant appuiée fur les genoux du Chirurgien qui fera affis ,
on met un nœud coulant étendu par les branches d’une
pincette moufle , dontonembralle latumeur, &au moien
de laquelle on fait glifler le nœud qui entoure la tu¬
meur ; on le ferre tous les jours de plus en plus , jufqu’à
ce que le ftaphylome tombe , ou bien on pafTe une ai¬
guille courbe enfilée de deux fils de différente couleur,
par le milieu de la racine de la tumeur , en tendant du
grand coin de l’œil , vers le petit. Les fils étant paffés, on
ôtera l’aiguille , puis prenant les deux fils de la même
couleur , on les nouera enfemble d’un côté , & on en fera
autant de l’autre côté , avec les deux bouts de l’autre fil.
L’on aura foin de les ferrer de plus en plus tous les jours,
jufqu’àce que la tumeur tombe. Il faut tenir l’œil ou¬
vert , ou avec des aides , ou avec le fpeculum oculi , pen.
dant cette opération. On appliquera enfuite les remedes
propres à diminuer la douleur, ayant foin en penfant le
malade, de ne point tirer les fils qui font fouventadhé-
rens & deflechés avec les remedes. Lôrfqu’ils font tombés
d’eux-mêmes , on pourra fe fervir d’un petit emplâtre î
on modifiera l’ulcère , on l’incarnera, & on ronfolidera
autant qu’il fera poffible ; car cela n’eft pas toujours
? aifé.
PROSTATE. On dit auffi les proftates. C’eft une
glande'blanchâtre , qui eftgrofîe ordinairement comme
une noix , & qui a la forme d’un cœur , dont la bafe eft
tournée du côté de lâ>veflie. Cette glande embtafle le col
de la veflie , & le commencement de l’uretnre. Elle eft
placée par conféqueut entre le redum & le fymphyfe du
pubis : elle n’eft pas également groffe dans tous les
nommes : elle diminue beaucoup dans les vieillards , &C
.dans ceux qui vivent dans une exacte continence. Elle fe
flétrit auffi dans les eunuques. -La fubftance intérieure de
cette glande eft compofée d’un grand nombre de folié—
D. de Ch. Toi ne IL Ce
4bi . "PR O,
'cules ronds très-fins , qui en forment un tiiTu fpongieuï.
Tousces fôllécules qui compofent la glande , fontdivifés
en huit ou dix portions , qui ont chacune leur conduit
excréteur -, -qui leur eft propre; de forte qu’en foufflant
par un de ces conduits , on ne gonfle que la portion de
■cette glande'fôrmée parles fôllécules, auxquels le con¬
duit que l’on fôüfRe répond. Tous les conduits de cette
glande s’ouvrent obliquement dans l’urethre auprès de
la caroncule , après avoir fait quelque chemin entre les
membranes dé ce canal. La partie fupérieure & pofté-
rieure de la proltate eft percée pouf livrer paffage aux
deux vâilTeaux éjacülateurs , qui , dans le tems des ap¬
proches , portent l’humeur féminale des véficules qui la
contienent , dans l’urethre. Plufïeurs Anatomiftes admet¬
tent une membrane charnue, qui recouvre cette glande,
& aide par fa contraction , à la fortie de l’humeur qui y
eft contenue.
Les fentimens ont été partagés fur l’iifage de la prof-
tate : le plus reçu eft qu’elle prépare Une humeur , dont
l’éjaculation dans le tems des approches fett à lubrèfier le
canal de l’urethre , & à préparer le chemin à la fortie de
l’humeur féminale,
Profiutes inférieures. M. Duverney donne ce nom à
deux glandes fituées entre la nailfance des mufcles éree-
lèrateurs : elles font plus connûes fous le nom de glandes
deCowpper, parce que cet Anatômifte enteurs&accé
a publié la découverte le premier. On les nomme auffi
les nouvelles & les petites proftates.
PROSTATIQUES INFERIEURS. Ce font de petits
plans tranfverfes, qui vont de la partie inférieure de la
fymphyfe du pubis aux proftates , auxquelles ils fe col¬
lent, 8c fervent comme de’ fufpënfoire , ou de fan-
gïe-
Projlatiques fupérieurs. Ce lbnt deux petits plans
charnus , très-minces , qui s'attachent par une de leurs
extrémités à la partie fupërieure- de la face interne des
petites branches de l’os pubis:, à côté des obturateurs in¬
ternes ; & par l’autre aux profilâtes , fur lèfquelîès ils
vont fe répandre & s’attacher-. ■. --en 1 • -
P :R O 405
M. Winflow dit qu’on peut; appeller ces mufcles
tranfverfaux , en donnant aux inférieurs l’épitéthe de
petits ou d’internes , & aux fupétieurs , celle de grands
ou d’externes s mais il paroît que le mot de grand don-
neroit une fauflë idée du volume de ces mufcles qui font
très-peu confidérables.
PROTHESE. Opération par le moyen de laquelle oa
ajouté au corps quelque partie artificielle , pour füp-
pléer au défaut des parties naturelles.; C’eft une clalfe
d’opérations, à laquelle fe rapportent toutes celles qui
ont pour but de corriger quelque vice par l’addition dé
quelquepartie artificielle. Telle eft, par exemple, l’opéra¬
tion par laquelle on ajoute une jambe de bois après l’am¬
putation de ce membre ; telle cil aulfi l’application d’une
lame dp métal fur la plaie du crâne, après l’opération
du trépan. Telle eft l’addition de dents artificiellés , ou
d’unceil de cryftal , &c. d’où il fuit que la prothèfe fe
fait pour diminuer les difformités , pour rétablir ou fa*
ciliter les fondions. Les machines, telles que lés corps
& les bottines qu’on emploie communément pour redrèl-
fer les, rachitiques , fe rapportent aufli à cette clafle d’o=
pérations.
- PROTUBERANCE. Eminence inégale , qui s’élevé
au delfus du niveau d’une furface quelconque ; elle diffère
de la tubérofité en ce que celle-ci n’a lieu que dans les
parties olleufes , & celle - là même dans les parties
molles.
Protubérance annulaire ou iranjverfàle. C’eft unié pari
.tion médullaire . qui paroît d’abord embraffer les extré¬
mités poftérieures des jambes antérieures de la moelle
allongée. Mais la fubftance médullaire de, cette protu¬
bérance fe confond entièrement avec celle des groffes
branches. Varole , ancien Auteur Italien, regardant ces
parties dans la fîtuation renverfée , comparoît les groffes
branches ou jambes antérieures à deux rivières , & là
protubérance à un pont fous lequel paffoit le confluant
des deux rivières. C’eft ce qui a fait nommer cette pro-
tubérance pont de Parole : elle eft tranfverfalement raïéc
dans fe furfaeè , & elle eft diftinguée en deux parties la-*
C cij
*°4 P S O
tétales , par un enfoncement longitudinal fort étroit , SJ
qui ne pénétre pas dans l’épailTeur.
PRUNELLE ou PUPILLE. On donne ces noms à un
trou, qui fe voit au milieu du cercle formé par la mem¬
brane iris. Ce trou ell rond dans l’homme , & oblong
dans la plûpart des animaux. Il eft plus ou moins grand,
fuivant que les fibres de l’iris fe dilatent, oufe relferrent
davantage.
PSALTERIUM ou PSALLOIDES. C’eft la même
chofe que lyre. Voyez Lyre.
PSILOTHRE. Voyez Dépilatoire.
PSOAS , LOMBAIRE INTERNE. On donne ce
nom à un mufcle confidérable placé fur les vertèbres des
lombes: il s’attache par une de fes extrémités à la partie
latérale du corps de la derniers vertèbre du dos, & de tou-
tes celles des lombes , à la racine de leurs apophifestranf-
verfes. Ce mufcle avant de lortir du bas-ventre s’unit à
l’iliaque , pâlie enfuite fousleligament de Falloppe, en¬
tre l’épine antérieure inférieure de l’os des îles , & l’émi¬
nence ilio-pectrnée : par fon extrémité inférieure il couvre
4a tête du fémur , & fe termine au petit trochanter. Ce
mufcle formeparfapartiefupérieure un plan continu avec
le diaphragme. Ses ufages font de fléchir la cuilfe en de¬
dans fur le baflïn ; & le tronc vers les cuifles. Il empêche
auffi le tronc de tomber en arriéré , lorfqu’ étant affis on
fe panche eq arriéré les pieds arrêtés en bas par unepuif-
fance étrangère.
P fous (le petit). Mufcle grêle, allez long, litué le
•long du grand pfoas. Il ne fe trouve pas toujours. Il s’at.
tache par fon extrémité fupérieureà l’apophyfe tranfverfe
de la première vertèbre des lombes, ou icelle de la der¬
nière du dos , & fe termine à fon extrémité inférieure , par
un tendon applati , en forme d’aponevrofe, qui s’attache
à lacréte du pubis , à l’endroit de fon union avec l’os des
îles. M. WinlloW dit en avoir encore trouvé toütauprès,
un petit qui a la même direâion. Ce mufcle peut fervir à
mouvoir le baïïîn , & à l’élever , & à ployer la colomnc
épiniere en devant.
PSORIQUE. Se dit d’un mal qui excite des deman»
P T E 405s
geaifons. La gale , la gratelle , &c. font des maladies pfo-
tiques , du mot latin pfora , qui veut dire sale.
PSOROPHTALMIE. Sorte d’opthalmie, accompa.
gnée de gale aux paupières , & d’une demangeaifon confï-
détable. Elle fe traite comme l’ophtalmie & la gale.
PTERIGIUM. Maladie des tuniques de l’oeil , ou ex-
croilTance membraneufe qui prend ordinairement fon
origine dugrandcoin de l’oeil , rarement du petit, s’étend
fur "la conjonélive , & va quelquefois jufques fur la cor-
née. Elle couvre l’œil & otfufque la vue. On en diftingue
de trois efpèces. Le premier eft membraneux. Le fécond
adipeux , il reilemble à une humeur congelée femblable
â lagraifîe 3 il fe rompt d’abord qu’on le touche pour le
féparer , il a le même principe & les mêmes fimptômes
que le précédent. Le troiiiéme fe nomme panniculus en
latin , & en français drapeau para, qu’il paroît comme un
morceau de linge fur la cornée. Celui-ci eft plus malin
que les autres ; il eft entrelacé de vaifîeaux gros & rouges ,
qui y caufent inflammation & ulcère; il eft aufli plus diffi¬
cile à guérir. Toutes ces trois efpèces ne font pas toujours
adhérentes à la conjonélive , ni adhérentes en toutes leurs
parties; elles y tiennent feulement par leurs extrémités.-
.C’eft pour cela qu’on peut quelquefois paifer une aiguille
courbe & moufle entre la conjonélive &le ptérigium.
La Chirurgie a deux moyens d’en procurer la guérifon, les
cauftiques & l’extirpation. Les poudres eauftiques, telles
que le verdet , le vitriol , l’alun brûlé , &c. quand U., oit
récent & petit , fuffifent pour le confumer &,îe détruire.
Mais quand il eft vieux , grand & dur ,il faut en faire
l’extirpation. Ce dernier moyen n’eft cependant pas tou-
jours praticable , car quand le ptérigium eft gros & ren.
verfé , carcinomateux, & qu’il fait fentir une vive douleur
il ne faut point y toucher. Ainfi dans le cas où le Chi¬
rurgien entreprend cette extirpation, il doit fe comporta;
de la façon fuivante : d’abord il prépare fon fiijet par les
remèdes généraux ; il le place commodément pour l’opé¬
ration; puis il fait renverfe une des paupières de l’œil par
un ferviteur , & renverfer l’autre lui-même pour décou.
ÿrir entièrement le globe. Il paffe. enfuite une aiguilL©
40 8 P T E
courbe, moufle & enfilée d’un fil par deffouslepterigium,
& avec les deux bouts du fil , il le leve & le tire à foi -,
pour le féparer de fes adhérences avec lebiftouri, pre-
®ant bien garde de bleffer la cornée. Il vaut mieux laiffer
une portion du pterigium, que d’endommager cette partie,
faufà lui à emporter par le cauftique, ce qu’il aura laiffé.
Le reftedela cure s’acheve par des collyres & des poudres
defficatives ; on panfe le malade trois ou quatre fois le
jour, lui faifant ouvrir l’œil à chaque fois, de crainte que
les paupières ne fe collent à la conjonctive. -
PTERIGOÏDE ( apophyfe & fofle). L’apophyfe pte-
rigoïde eft double Sc çompaféede deux-lames qui laif.
fent entre elles une cavité qui porte Iç nom àefojfe. Vo¬
yez Sphénoïde.
PTERIGOIDIEN ( le grand \ ou PTERIGOIDIEN
INTERNE. Nom d’un mufcle , qui s’attache par une de
fes extrémités , dans lafofle ptérigoi'de , furtout à la face
interne de l’aîle externe de l’apophyfe-ptérigoïde , &par
l’autre à la face interne de la mâchoire inférieure , a
1 a bafe de laquelle il fe termine. On a donné à çe mufcle
le nom de mnjféter interne , parce qu’il s’attache antérieur
rement aux mêmes endroits que le mufcle mafféter.
Il relève la. mâchoire inférieure en la tirant en ar¬
rière.
Ptérigoïdien ( le petit ) ou Ptêrigoîdien externe. Petit
mufcle oblong , qui s’attache par une de fes extrémités , à
la face externe de l’apophyfe ptérigoïde, & par l’autre à
l’apophyfe coiidiioïde de la mâchoire , dans une petite
follette que-l’Qn voit immédiatement au-deffous de l’an¬
gle interne- du condile. Ce mufcle eft placé horizontale¬
ment , & tire la mâchoire en arrière.
PTERIGO -PHARYNGIENS. Nom d’une petite
paire de mufcles , qui vont de }a face interne de l’apo-
phyfe ptérigoïde de l’os fphénoïde, au pharynx.
PTERIGO-SALPINGO-STAPHYLIN ( mufcle ),
M. Albinus l’appelle circonflexe , & M. Lieutaud contour¬
né. C’eft proprement le périftaphylin externe. Ou lui
donne ces différensnoms , de ce qu’il fe contourne vers la
bafe du crochet de la petite lame ptérigoïde ,_•& que fon
PUB _ 407
tendon s’y -rétrécit. Voyez P èrijlaphylin. On lui donne
auffi le nom de pt-rigo-Jlophylin. ^
PTOi'IS. Rabattement des cils dans l’oeil. C’eft un
renverfement de la paupière fupérieure en-dedans ' de
forte que le tarfe où les cils font plantés- étant recourbé ,
ils entrent dans,. l’ocil. &le fatiguent beaucoup. Ce mal
arrive par qne, humidité fuperflue , qui ramqllit,Sc rélâche
la paupière fupérieure , qui s’allonge tellement que , l'oeil
en eft incommodé , & ne peut demeurer ouvert. Les
Anciens propofoiënt une opération quil confiftoit à
faire à la paupière fupérieure deux incifions en forme de
croiffans dont les pointesfe joignôient enfembîe. Ces in¬
citons étant diftantes l’une de l’autre de la quantité dont
on croyoit que la paupieré étoit relâchée. On écôrchoii:
enfuite & on enlevoit la peau qui étoit entr’ elles , puis
on, couloir la plaie , & on nela ferroit qu’ autant qu’il étoit
néceflaire à la partie pour couvrir, l’œil. -Mais outre, que
cette opération d’elle-même. eü’, longue & crùéUë , c’eft
qu’ après même qu’elle eft faite , elle a deux grands fn-
convéniens. L’un eft que fi l’on n’avoit pas auez ôté' de
la peau, on auroit travaillé infruclueufement,,. & l’antre
que fi on enlevoit trop , l’oeil ne pourrait plus fë cou¬
vrir. C’eft pourquoil’on a abandonné cette opération , &
l’on a recours à la future, féçhé, , ; décrite au phalangofis ,
&pendant le traitement on êmployedescomprefles trem¬
pées dans des remèdes aftringens & confortatifs, fur la par
tie relâchée, que l’on renouvelle fouvent , & que l’on
contient parumbandage convenable.
PT Y ALISME. V oyez Salivation.
PUBERTE’. Etat des Puberes, c’eft-à-dire , des gar¬
çons , qui ont atteint l’âge dé quatorze ans , & des filles
qui en ont douze. L’âge de la.püberté eft le tems de la
gaieté le tempérament; des puberes eft fanguin, rare¬
ment bilieux. Us font fujets à l’inflammation & à la con.
geftion ; les aigres ne dominent plus , aufli ils ne font
plus fujets aux maladies .desienfans.
Chez les femmes , la puberté s’annonce ordinairement
à douze ans , quelquefois plutôt. Alors le fein s’élève ',.
les laffitudes , les engourdiffçmens fe font fentir, un feu
C c iy
4o8 - PUB
fecret s’annonce & fe glifle dans les veines/ On fent des
'démangeaifons au clitoris , aux nymphes. Le flux menf-
truel paroît. Tune mulier ejl apta viro. Voyez Menf-
Zruel.
PUBIS. L/es Anatomiftes donnent ce noria à une émi¬
nence" que" l’pn trouve à la partie moïenne & inférieure
du'ba's-véntre. Elle fait la portion moïenne de la région
liypôgaftrique. Cette éminence eft faite par la -fymphyfe
des os pubis. Elle eft formée en partie par la graillé qui
eft plus ou’1 moins abondante. A l’âge de puberté ,; c’eft-
à-dire , vens l’âge de quatorze ans, chez :'lés: garçons, &
de douze ans chez les filles j elle fe couvrede poils dont
' la couleur, la quantité & la grolléur varient fuivant les
tempéraméns. On lui donne âiiffi le nom de pênil , &
chez les femmes elle porte ceux de Motte , & de Mont
de rénus.
PUBIS, ( os) C’eft lé nom que l’on donne au troï-
fieme os du bafiin , : dont il forme la partie antérieure
'conjointement avecle Pubis du côté oppofé. C’eft le plus
petit des trois.
Son nom lui vient de ce que la peau qui le couvre ,
fe gàrüïrdé poil à l’âge de puberté. On l’appelle aufli l’os
barré, ou l’os des barres , parce qu’il y a des perfonnes
en qui la fymphyfe qui - unit les os Pubis en devant , fe
prolonge inférieurement j & lorfqu’çn examine ces par¬
ties , on fent fous ledoigt une efpeçe de barre. Ce vice
de conformation eft de conféquence chez les femmes,
parce qu’il fait obftacle à l’accouchement, & on dit que
celles en qui il fe trouve , font barrées. On lui donne
encore, les noms d’os du pénîlSt du peBen , parce qu’on
appelle peBen & pênil , une" éminence qui fe trouve fur la
fymphyfe des os’Pubîs ; qui eft formée par la graillé & la
peau , & couverte de poils à l!âgé de puberté. L’os pu¬
bis eft encore appellé par quelques-uns os berir'âhd.
L’os pubis eft placé à, la partie inférieure du bas-ven-
tre.il eft compofé de deuxpîeeés principales, doiit Tune
s’appelle le corps , & l’autre' la branche.
Le corps du pubis eft fa portion fupérieure. Il eft fî-
«ué tranfverfalement devant la partie inférieure de l’os
PUB 409
(3'es îles. Le bord fupérieur s’appelle la crête du pubis :
elle porte en arriéré une tubérofité dont le volume eft
confidérable. On trouve une échancrure en dehors le
long de cette crête. On remarque le long du fupérieur
en dedans , une ligne Taillante , qui va gagner celle de
l’os des îles , & fépare le grand ballin du petit. On donne
à toute cette ligne le nom de détroit. Le bord inférieur
eft féparé de la branche , par une large échancrure , qui
forme la partie fupérieure du trou ovalaire, üon extré¬
mité poftérieure , en s’articulant avec l’os des îles, aide
à former la cavité cotyloïde , dans laquelle la tête du fé¬
mur eft reçue. Le corps du pubis porte en devant une
face cartilagineufe , fort ample , par laquelle cet os s’u¬
nit avec l’os voilin : on donne à cette union le nom de
jymphyfe du pubis : elle forme une efpece de bourrelet
en dedans & en dehors. Sur la partie fupérieure de cette
fymphyfe, on voit un tubercule oblong , irrégulier , &
un peu Taillant , qu’on appelle l 'épine du pubis. Entre
cette épine , & l’extrémité poftérieure du corps de l’os
pubis , eft une échancrure dont nous avons déjà parlé,
& que l’on appelle pePùnèe ou ilio-peftinée , dans laquelle
pafl'ent les tendons du mufcle pfoas , & de l’iliaque.
La branche de l’os pubis defeend en Te portant de de¬
vant en arriéré , pour aller gagner la branche de l’os if-
chium , avec laquelle elle achevé de former le trou ova¬
laire. Lorfque les pièces qui compofent le baflïn , font
alfemblées, & que les deux os pubis font joints cnfemble,
on remarque que dans le lieu où les deux branches pren-
.nent naifiance , au deftous de la fymphyfe , elles forment
-un angle prefqu’obtus dans les hommes : au lieu que cet
efpace eft.évafé dans les femmes , & l’angle eft ptefque
obtus. Chez elles j la fymphyfe du pubis ne s’étend pas fi
bas.
- La fymphyfe du pubis eft , comme nous l’avons déjà
dit , l’union d’un des os.pubis d’un côté., avec celui du
côté oppofé. Elle fe fait au moien d’un cartilage intermé¬
diaire, qui s’offifie avec l’âge, mais plus promptement
dans les hommes que dans les femmes. Chez celles-ci, ce
cartilage eft abreuvé par les férofités qui s’écoulent à la fin
4io P U L
de la groflelTe , & il fe relâche & prête dans le temps dé
l’acccouchement , au point qu’il y a des femmes en qui
les deux os pubis paroiflent féparés. Cet écartement des
os pubis pendant l’accouchement, a donné lieu dans tous
les tems à des difputes. Un grand nombre d’Anatomiftes
en ont nié la réalité , parce qu’ils n’en côncevoient pas
la poffibilité : d’autres concluoient avec plus de juftelîe,
que la chofe étoit poffible , puilque des obfervations réi¬
térées prouvoient qu’elle avoit réellement lieu. Les ob¬
fervations que des Accoucheurs ont faites dans ces derni-
êrstems, prouvent la vérité de Pécartement , qui n’eft pas
le même à beaucoup près dans toutes les femmes , & on
en fenc facilement la raifon. Dans les perfonnes en qui
le cartilage tend à l’olTification , le gonflement de ce me-
me cartilage eft plus difficile , & moins confidérable que
dans celles chez qui il eft d’une confiftance plus molle.
Ainfîdans les jeunes femmes , le gonflement du cartila¬
ge , & l’écartement des os pubis , doit être plus marqué
que dans celles qui font plus âgées.
PUCELAGE. Voyez Hymen.
PUCELLE. Fille qui a encore l’hymen- entier. Voyez
Hymen.
' PUDENDUM. L’on donne quelquefois ce nom aux
parties génitales de l’un & de l’autre îexe. Il eft latin, &
fîcnifie honteux. Voyez Hohteufes.
‘PULMONAIRES, (artère & veine) L’artère pulmo¬
naire fort du ventricule antérieur du cœur. Son tronc
monte direétement en haut , & fe divife vers la courbure
de l’aorte, en deux branches latérales, l’une à droite ,■
l'autre à gauche, & qui portent le nom d’artère pulmo¬
naire droite, & d’artère pulmonaire gauche. -La droite
pafle fous la courbure de l’aorte , ce qui- fait -quielle eft
plus longue que la gauche. Toutes les deux s’avancent vers
les poumons , s’y infinueDt , & fe répand entpairdesrami--
fications préfque femblables à celles des bronches) dont
elles fui vent les routes: . h sn . ,
II y a auffideux veines pulmonaires, qui rèfuîtent des
différentes ramifications -veineufës qui naiffent' dans la
fubftance du pournonyîéiquelles 's’pùvrent littéralement
4
PUT
dans l’oreillette gauche, ou poftérieüre du coeur.
Pulmonaire. ( plexus ) Ce plexus eft eornpofé des ra¬
mifications des troncs des nerfs de la huitième paire , qui
s’entrelacent enfemble , & avec celles des nerfs intercof-
taux : il eft fitué derrière le poumon. Les filets qui en
fortent fe répandent en partie, au dellus ; mais pour la '
plupart , au deflous des bronches , & fuivent leur route en
fe diftribuant dans toute la fubftance du poumon. C’eft
le premier plexus que la huitième paire forme après le
plexus cardiaque ; & comme elle a deux branches, il y a
auffi deux plexus pulmonaires. Or ces deux plexus fournif-
fent deux branches confidérables de nerfs, qui fe joignent
avec les branches du tronc gauche de. la paire vague , &
qui , quand elles font parvenues à la partie moïenne dé
la poitrine , fe réunifient , & ne forment que deux cor¬
dons particuliers , un antérieur , & l’autre poftérieur -,
auxquels on donne le nom de nerfs Jlomachiques , parce
qu’ils paflent avec l’extrémité de l’œfophage fous le dia¬
phragme , & vont fe diftribuer à Teftotnac.
PUPILLE ou PRUNELLE. Nom que l’on donne à
un trou qui fe voit au milieu de l’iris : il eft rond , ordi¬
nairement noir dans l’homme. Sa grandeur répond au de¬
gré de dilatation de l’iris.
PURGATIONS. On donne ce nom ait fiux menftruel
du fexe. Voyez Menfiruel.
PURULENT. Qui tient de la nature du pus.
PUS. Humeur .blanche, épaifle & vifqueufc , pro-,
duite par la féparation des humeurs & des parties folides
altérées dans une plaie, .ou détruites par la force d’une in¬
flammation. Voyez Plaie & Abfc'es.
PUSTULE. On donne ce nom à toutes fortes de tu¬
meurs qui s’élèvent fur la peau , foit qu’elles foient ul¬
cérées ou non. Telles font les pullules delà petite vérole,
de la rougeole , de la gale , du pourpre , &c.
PUTREFACTION. Diflblution des humeurs ou des
parties folides de notre corps , qui , en développant les
fels, & en altérant les huiles, leur fait exhaler une odeur
fçtide & très-délagréable Voyez Gangrène.
PUTRIDE. Pourri , difious , puant.
412. P Y R
PYLORE. Nom que Ton a donné à l’orifice inférieur
de l’eftomac. C’eft un rebo'rd circulaire , épais & large ,
qui laiffe dans fou milieu une ouverture plus ou moins
arrondie , qui eft formée par un repli des tuniques inter¬
nes de l’eftomac. Le pylore n’eft en partie qu’un paquet
circulaire de fibres charnues , enchallées dans une dupli-
cature nerveufe , & diftinguée non feulement des autres
fibres charnues de l’extrémité de l’eftomac , mais encore
de celles du canal inteftinal. Cette diftinétion fe fait par
un cercle blanchâtre, délié, qui s’apperçoit à travers la
tunique externe , autour de l’union de ces deux parties.
Le pylore a la figure d’un anneau applati en travers.
Son bord interne , qui eft du côté du centre , eft un peu
enfoncé , & s’avance dans le canal inteftinal en maniéré
d’entonnoir large & tronqué. On obferve qu’il eft natu¬
rellement plus ou moins pliffé vers ce bord interne, à peu
près , dit M. Winflow , comme l’ouverture d’une bourfe
à jettons , un peu ferrée. C’eft enfin une forte de fphinc-
ter, dont l’adion rétrécit l’orifice inférieur de i’eftomac,
fans paroître pouvoir le fermer entièrement. Voyez Ef-
tomtic. ,
PYLORIQUES. (artère & veine) C’eft un rameau de
l’artère hépatique, laquelle , dès fa fortie de la cœliaque,
monte vers la partie fupérieure du pylore, accompagne
la veine porte, en jettant deux rameaux particuliers, dont
l’un eft l’artère dont il s’agit. Celle-ci eft la plus petite
des deux branches ; elle fe ramifie fur le pylore. Ses ra¬
meaux fe répandent aux parties voifines de l’eftomac , &
communiquent avec ceux de la gaftrique droite. Elle fe
termine en s’abouchant fur le pyîore , avec la coronaire
flomachique.
La veine pylorique naît des extrémités de l’artère ,
jaffe fur le pylore avec elle en. venant de la petite cour¬
bure de i’eftomac , & va fe jetter dans la veine gaftrique
droite.
PYOULQUE. Ce mot eft grec, & lignifie Tire-
^ P YROTIQUE. Qui a la vertu de brûler. C’eft lame-
me chofe que cauftiquc, & efehatotique.
Q-
QUADRIGA. Sorte de bandage qui imite les rênes
des chevaux d’un carrofTe , par les différens croifés
qu’il forme. Voyez Cataphrafte.
QUADRIJUMEAUX. On donne, ce nom à quatre
mufcles de la cuille , que l’on confîdére comme dépen¬
dants les uns des autres. Ces mufcles font les deux ju¬
meaux , le piriforme , ou piramidal , & le quatre. M.
Lieutaud & M. Petit l’Anatomifte , regardent les deux
jumeaux comme nefaifant qu’u'n feui mufcle , que le pre¬
mier appelle canelê , Si le fécond accejfoire de L’ obturateur
interne , Il faudra alors appeller ces mufcles trijumeaux ,
puifqu’il n’y en aura plus que trois.
Quadrijumeaux ( tubercules ). M. Winflow donne ce
nom aux éminences delà moelle allongée, que les An¬
ciens appelaient nates O teftes.
QUARRÉ DE LA CUISSE. Petit mufcle plat, quia
la figure d’un mufcle oblong, lorfqu’on l’examine par fa
partie poftérieure, parce que les tendons deplufieurs muf¬
cles cachent fa pointe. Il a plutôt la forme d’une piramide
fituée trar.fverfalement. Il s’attache par une de fes extré¬
mités , à la partie latérale externe de la tubérofité de l’os
ifchion , d’où fes fibres fe portent prefque tratifverfale-
ment à la partie poftérieure du fémur , entre le grand
& le petit trochanter. Ce mufcle eft un de ceux qu’on
appelle quadrijumeaux. Il écarte la cuille quand on
eft debout , Si quand on eft affis, il aide à en faire la ro-
Quarrè des lombes , lombaire externe , ou triangulaire
des lombes. On a donné ces différéns noms à un mufcie
d’une figure à peu près quarrée , placé le long des vertè¬
bres lombaires , entre la derniere des fàufles cotes , & l’os
des Iles. Ce mufcle s’attache inférieurement, depuis le
milieu de la levre interne de l’os des îles , jufqu’à l’os fa-
crum, d’où il monte le long des apophyfes tranfyerfes
4X4 Q U-Ê
des vertèbres des lombes , aux extrémités defquelles il
s’attache par autant de tendons obliques , & fe termine à
la face interne de la derniere faulfe côte. Lorfque les
parties de ce mufcle entrent en contraction féparément ,
elles peuvent fléchir les lombes du côté qui entre en action :
fi toutes les deux agiffent en même tems, elles tiennent
les lombaires droites & fermes.
Quarré du menton , mentonnier. Prefqüe tous les Ana-
tomiftes- ont donné ce nom à toute la malle charnue ,
qui recouvre le menton* Ils étoient fort embarralfés pour
déterminer la direélion de fes fibres. M. Lieûtaud qui l’a
découverte , a rejetté le nom de quarré , & y afubftitué
celui de houppe du menton. M. Petit l’Anatomifte, ad*
met un1 mufcle quarré en confervant le nom de houppe
à la maffe mufculaire , qui recouvre le menton*
Suivant ce fçavant Anatomifte , le mufcle quarré eft
Une petite bande charnue , fort mince , placée fous la
. peau du menton : elle s’attache inférieurement à la bafe
de la mâchoire inférieure , & fupérieurement elle fe ter¬
mine en montant obliquement de dehors en dedans , à
la levre inférieure. Ce mufcle en fe contractant abailfe
la levre inférieure.
Quarré du pied , ou le tranfverpil des orteils. C’eft
un petit mufcle couché tranfverfalement fous la racine
des premières phalanges des orteils. Voyez Tranfverjal
des orteils .
QUEUE DE CHEVAL. C’eft l’extrémité inférieure
de la moelle de l’épine. Les Anciens lui ont donné ce nom,
parce qu’elle fe termine en plufieurs filameus nerveux ,
qui , en effet n’imitent pas mal la queue de cheval. Elle
commence à la première ou fécondé vertèbre des lom¬
bes.
Queue de la moëtle allongée. C’eft une continuation
de la moelle allongée : elle fe porte en arriéré , St en
fe retreciffant jufqu’au bord antérieur du grand trou oc¬
cipital , où elle fe termine par la naiffance de la moelle
épiniere. Il fe préfente plufieurs chofes à examiner dans
la queuede lamoelle allongée. On y voit d’abord lesdeux
corps olivaires , & les deux corps pyramidaux; çnfùite
RAC 4x5
teîlé fe fend en deux portions latérales, par deux rainures
étroites , dont l’une fe trouve en delfus, & l’autre en def-
fous.'Ces rainures s’avancent dansl’épaiffeur de la moelle,
comme entre deux cilindres applatis chacun par un côté ,
& unis enfemble par leurs côtés applatis. L’on écarte lé¬
gèrement ces filions, on découvre.une forte de croifé fait
par plufieurs petites cordes médullaires , qui paffent obli¬
quement de l’épaiffeur d’une portion latérale dans l’êpaif-
leur de l’autre : ainfi que M. Petit , Doéteur en Méde¬
cine, & de l’Académie Royale des Sciences, l’a découvert,
& fait remarquer le premier
QUYST. Ce mot eft tiré du grec, & lignifie la même
choie que Kylte , c’eft-à-dire , un lac. Voyez Kifte.
R
RABLE. Ce mot ne convient guéres à l’homme : il
exprime dans les animaux ce que l’on appelle dans
l’homme du nom de lombes, qui font en dehors la partie
poftérieure du bas-ventre , laquelle répond aux reins, &
' eft fituée au deffous des dernieres fauffes côtes.
RACINE PITUITAIRE. Voyez Entonnoir , c’eft la
meme chofe. On a donné ce nom à cette partie d’après
les Anciens , dont l’opinion étoit que la pituite formée
dans les ventricules du cerveau , defcendoit dans l’enton¬
noir, pour fe fondre enfuite dans la glande pituitaire , 8c
couler par le nez , ou par les inteftins.
RACLÉ. Se dit d’un os entamé par le moïen des rugi-
nes. Voyez Rugine.
RACLER. Faire une entamure à un os, par le moien
de la rugine. On racle la fuperfîcie des os corrompus ,
pour rendre plus prompt l’effet des remedes. On pratique
encore cette opération pour découvrir les fraétures. Voyez
; Fracture , Amputation , Rugine.
RACOSSIS. Relâchement du fctotum. Dans cette in¬
firmité , le fcrotum eft fi mince , fi pendant', fi allongé
qu’il ’reffemble à du linge-ufé & mouillé. On remédie â
'416 RAC
cette incommodité par un fufpenfoir que la perfonne doit
porter affiduement fans en être fatigué , & qui ne l'em¬
pêche point de faire tous les exercices nécdfaires à la
vie. Cette rélaxation provenant d’une abondance d’humi¬
dités qui abreuvent cette partie , elles la font s’étendre
plus qu’elle ne doit , comme il arrive à une peau que
l’humidité rend capable d’une extenfion beaucoup plus
grande que celle qu’elle a quand elleeftféche; lesremédes
defficatifs & aftringens conviennent à fa guérifon. On
emploira donc l’eau de chaux , le vin dans lequel on
aura fait bouillir de l’abfinthe , de la noix de galle & du
cumin. Ces remèdes doivent être préférés à l’opération ,
qu’on va détailler eh faveur de ceux qui veulent en gué¬
rir plus promptement , & qui malgré tout ce qu’on leur
Eeut dire , four déterminés à la fouffrir , & tourmentent
; Chirurgien jufqu’à ce qu’il l’a leur ait faite.
Avant de la faire , il faut difpofer fon appareil. Il con-
fifte en une paire de cifcaux , une aiguille enfilée d’un fil
ciré , quelques plumaceaux plats couverts d’un aftrin-
gent , un emplâtre de cérufe , une comprelîe & un M.
penfoir. S’étant ainfi muni de tout le néctfiàire , le Chi¬
rurgien fera relever les tefticules par un ferviteur , puis
tirant le fcrotum en enbas , il coupera ce qu’il jugeia de
fuperflu avec les cifeaux, de la même façon qu’on coupe
un morceau de drap. Il unira enfuite les bords de la fec-
tion par une future du pelletier , & les couvrira de plu-
maceaux. On applique par deffus l’emplâtre & la com-
preffe , & on retient le tout par le moyen du fufpenfoir.
Après l’opération , on porte le malade dans le lit : on le
îui fait garder pendant quelque temps. On panfe la plaie
comme une plaie fimple , & quand on croira que laréu-
nion fera faite, on ôtera le fil , & après la parfaiteguérifon
on lui fera porterie fufpenfoir encore pendant quelques
Cette opération eft peu pratiquée , & a toutefois fon
utilité. Quand on l’a faite, le malade eft quitte d’une
grande incommodité. Les tefticules foutenus ne pendent
plus ; ils ne tirent plus lesvaifleaux fpermatiques comme
. iis faifoignt auparavant /ils ne caufent par, conféquent
plus
R A D 41?
plus les inquiétudes chagrinante's qui défolent ordinaire¬
ment ceux qui ont cette incommodité.
RADIAL EXTERNE. On donne ce nom à un muC-
dé placé tout le long de la face externe du radius. Son
tendon qui paffe par le poignet eft toujours double , &
fon corps même eft divifé en deux portions diftinétes
dans beaucoup de fujets; ce qui a donné lieu de divifer
ce mufcle en deux , dont le premier s’appelle le long t
Si le fécond le court radial.
Le premier radial externe , ou le long , s’attache par
une de fés extrémités le long de la partie inférieure de la
crête, qui- répond au condile externe de l’humerus,
au-deflous de l’attache du mufcle long*fupinateur : il fe
colle enfuite , en defcendant , au court radial , fur lequel
il fe continue , & leurs tendons ayant palfé par un liga¬
ment annulaire commun qui les reçoit tous deux , ils fe
partagent , & celui du long radial va fe terminer â la par¬
tie fupérieure & externe du premier os du métacarpe
qui foutient le doigt index.
Le fécond radial externe ou le court , s’attache par fort
extrémité fupêrieüre au condile externe de l’humerus , &
après avoir accompagné , comme nous l’avons dit, le
long radial , jufqü’ après fon paffage par le ligament an¬
nuitaire , fon tendon fe fépare & va fe terminer à la
partie fupérièUre & externe du fécond os du métacarpe,
qui porte le doigt du milieu.
Les Anciens donnoient à ce mufclele nom de bicorni 9
ou mufcle à deux cornes , à caufe de 1a bifurcation de fon
tendon. Quelques fois le tendon de 1a première portion
fe bifurque lui -même. M. Winllow a donné à la longue
portion de ce mufcle, le nom de premier radial externe ,
parce que fon tendon s’attache au premier os du méta¬
carpe j & celui de fécond radial externe , à 1a portion
courte, parce qu’elle fe termine au fécond os de 1a même
partie. L’ufage de ces mufcles eft d’étendre le poigner.
Radial interne. C’eft un mufcle placé tout le long de
la face interne de l’os du rayon. Il s’attache par une de fes
extrémités au condile interne de l’humerüs , entre le
long palmaire & le rond pronatetir , & fe porte oblique-
D. de Ch, Tome II, D d
v k4i8 . RA!)
ment vers l’os du rayon , qu’il accompagne dans toute fa
longueur. Son tendon pafle fous un ligament annulaire
particulier", puis dans une fïnuofité que l’on voit à l’os
ducarpe:,nomïné trapèze, qui foutient le poucé , &va
. enfin fe terminer à la/partie fupérieure & interne de l’os
du métacarpe , qui foutient le doigt indicateur.
Ce mufcle fert à fléchir le poignet. ^
Radial (nerf). G!eft le quatrième cordon dés nerfs
brachiaux. Il va de Impartie interne du bras à l’externe-,
•en paflant. entre l’os du bras& le mufele triceps brachial;
enfuite il vient gagner la partie fupérieure du rayon ,
étant couché entre les deuxmufcles fupinateurs, qui font
le long St le court auxquels il donné des rameaux. Là ,’il
fe partage en deux branches , dont la plus confîdérable
fournit des rameaux à prefque tous les mufcles exten-
feurs dupoignet'St des doigts. La plus petite de ces deux
branches coule le long du rayon & va fe perdre aux par¬
ties externes du pouce , du doigt indicateur , du doigt du
milieu & de l’annulaire.
Radial (os). Voyez Radius où os du rayon.
RADIALES ( artère & veines ). L’artère brachiale
étant parvenue au plis du bras , -fe diyife en deux branches
cônfidéràbles ; l’une tend vers la partie inférieure , c’eft
l’artère cubitale ; l’autre fe porte à la fupérieure, c’eft
la radiale. Elle fe continue le long durayon vers lecarpe
en jettant de côté & d’autre des filets aux mufcles &
aux parties voifines. C’eft' Cette artère que le- Médecin
tâte dans l’exploration du pouls. Quand cette artère a
pafle le pouls , elle donne de petits rameaux aux mufcles
du pouce ; l’un de ces rameaux eft interne , & l’autre
eft externe, Ce qui refte de cette branche fe diftribue
entre le pouce & le doigt indice vers la paume de la
main & donne en paflant un rameau au pouce , & un
au doigt indicateur. Le relie du tronc continue vers le
carpe , & par un grand nombre d’anaftomofes , fe joint
avec les ramifications de l’artère cubitale.
Il y a deux veines appellées radiales. L’une eft inter¬
ne, l’autre eft externe. Celle-ci a fa naiflance qui eft
Vers la partie inférieure du rayon , reçoit du fang de
AD 4 ïj
communication de plufîeurs branches qui fe partagent
entre elle & la veine bafilique , puis elle monte lélong
du rayon entre les.mufcles & les tégumens & va fé jettei
dans la veine céphalique vers le pli du bras. La radiale
interne naît à peu près comme l’externe ; l’accompagne
fuivant une ligne parallèle & va fe perdre dans la médiane
■RADIAUX. M. Lièutaud appelle àirifi les deux pre¬
miers os de la première rangée du carpe , plus connus
fous les. noms de fcaphoïde & de lunaire. Il appelle le pre-
miér grand radial , & le fécond, petit radial: Voyez.
Scaphoïde Sc Lunaire'.
RADIUS. C’ eft ainfi que l’on appelle le. petit desdeux
os qui forment l’avant-bras. Il eft litué le long de la face
externe du cubitus: Si reflemblance avec lé rayon d’une
.roue lui a fait donner le nom d’os du rayon. .
Cet os eft plus gros à fâ partie inférieure, qü’â la fii-
périëure. On le divife en corps ou partie moyenne , & en
Le corps de l’os ëft un peu courbé en-dedans. On peut
y confidérer trois faces : celle qui ëft placée jQir'îa con-
vëxité de la courbure eft arrondie. Les deùx' autres font
un peu concaves. On peut ârifli y remarquer trois angles,
deux defquels font moufles , & diftinguént la face con¬
vexe d’avec les deux concaves “qui font elles-mêmes ré¬
parées l’une de l’autre, par un angle fort fai liant & tran¬
chant ,. auquel. on donne lè nom d’épine. Il répbnd à un
femblable qui fé trouve au cubitus , & il donne attache
à un ligament interôfleux , qui va dé l’un âTautre.
L’extrémité fupérieure du rayon eft. terminée par une
tête fort applatie , arrondie , 6t creufce par une cavité
- glénoïde , qui reçoit une portion de l’humerus; La ca-
' vite & tout fon contour font revêtus d’ùn cartilage très-
poli , & plus épais dans le quart de fâ circonférence , que
dans tout le refte de fon étendue. Cette tête eft pofée fur
un col long , étroit & un peu oblique. Au-deflous dit
col , on trouve une tübéroSté pour l’attaché du biceps.
On remarque aùfli à la partie latérale interne une petite
’4ac R A N
éminence recouverte d’un cartilage qui s’articule avec la
petite cavité figmoïde du cubitus.
L’ extrémité inférieure eft beaucoup plus confîdérable
que la precedente. Elle eft un peu applatie : on y con¬
sidère deux faces principales. Celle qui fe préfente anté¬
rieurement eft polie , plate , & même un peu concave î
la face oppofée eft convexe & un peu inégale ; on y
trouve des éminencés qui y forment plufieurs goutieres
longitudinales , plus fénfîbles dans les os frais, que dans
le fquelette. Il y paffe des tendons de plufieurs mufcles.
On trouve entre ces deux faces du coté interne , une
échancrure fémilunaire , recouverte d’un cartilage poli.
Elle’ reçoit l’extrémité du cubitus. Au-deffus de cette
échancrure on voit une grande cavité glénoïde , partagée
dans fon milieu en deux portions à peu près égales, par
une petite ligne taillante , recouverte d’un cartilage ainfi
que les deiix portions de la cavité. Elle reçoit les os
du tarfe.
Le bord externe de l’os fe termine par un prolonge¬
ment qui. fait faillie au-dclfoUs de la cavité ; on lui donne
allez mal' à propos le nom Hapophyfe fiiloïde. Elle eft
oppofée à celle du cubitus qui lui répond.
La parné moyenne de cet os eft creufe , & compofée
de fubftance compaéle. Ses extrémités font fpongieufes
& revêtues d’une lame compacte.
RAGOIDIS. Voyez Proptojîs.
RAINURE. Petite cavité longuette & legere , qui fe
trouvé. çrèuféç dans quelques os au corps humain , pour
loger quelquevaiffeaux , ou quelque nerf.
RAISEAU ou RESEAU. Se dit d’un lacis de vaif-
feaux ,qui lailfent entré eux des efpaces, à peu près com¬
me les mailles d’un filet.
RAMEAU. Branche de quelque gros tronc de nerfs
ou de vaifieaux fanguihs. Il eft pris, figurément, delà
diftributioii des arbres,
RAMOLISSANT. Remède qui relâche les fibres fo-
lides du corps , & les parties endurcies contre nature.
RANINES ( artère & veine). Voyez Sublinguale.
RANULE. Tumeur qui vient quelquefois fous la
RAP 4% t
langue proche les veines ranuleS , & que l’on appelle
communément grenouillettes. Ces tumeurs , car il y en a
ordinairement plufieurs , tiennent un peu de la nature des
loupes, & font remplies d’une humeur glaireufe, dont
elles fe gorgent déplus en plus, à mefure qu’elles vieil-
liiTent , Sc fouvent même en très-peu de temps , de façon
que quelques-unes parviendroient fans faute à une grof-
feur dangereulè , fi l’on n’y apportoit remède. L’humeur
étant preïque toujours dans un kifte. On employé le
même traitement que pour les tumeurs enkiftées , ou les
loupes. Voyez Loupe.
Cependant comme les cauftiques violens & le fer ne
paroiffent pas pouvoir être- maniés dans la bouche âuflï
commodément que fur les autres parties du corps , il
faut fc contenter de les employer de la manière la plus
commode Sc la plus utile. Voici l’opération qu’il con¬
vient de faire fur les grenouillettes. La bouche étant
ouverte , & la langue élevée , on fait une incifion dans le
milieu de la tumeur. La matière fort auiïitôt , & le fac
n’eft pas plutôt vuide , qu’on en déterge le fond avec du
miel rofat , Sc un peu d’cfprit de vitriol ; on trempe dans
ce miel un linge attaché au bout d’un brin de balay , puis
on frotte rudement le dedans du kifte , pour le confirmer..
On continue le même traitement pendant quelques jours.
Cela fait, on recommande de laver fouvent la bouche avec
de l’oximel, & enfuite avec un vin auftère, dans lequel
il y aura un peu d’alun. Il faut nécelfairement ufer de ces
cauftiques de la maniéré prefcrite , par la raifôh que fi
l’on ne faifoit que vuider le fac , la tumeur manqueroit
parement de revenir. La même opération fe fait fur tou¬
tes les autres grenouillettes.
RAPHANEDON. Fraâure tranfverfaled’un os long,'
qui fe fait fans efquille , & dont les bouts fraâurés font
unis par une calibre nette , ainfi qu’il arrive à celle d’une
rave. Voyez Fr allure.
RAP HE’. On donne ce nom à une ligne qui fépare le
pêriné en deux parties. Elle commence à l’anus , & fe
termine à la fourchette dans les femmes. Dans les hom¬
mes , elle a beaucoup plus d’étendue , elle communique
Ddiij
fllï RAS
suffi- à l’anus , Te continue fur le përine, & s’avance fuE
la partie moienne du fcrotum , pour fer tenrHù'ér'àTefi-
Hroit de Fon union avec la partie inférieure de la verge.
RA.PHEV Efpècc de lyfathefe de continuité pour les
parties molles. Les Anciens appelloient de ce nom la réu¬
nion des plaies , par le moyen de quelques points de fu¬
ture, qui font de petites divifions Cette fynthèfe eft op-
pofée à l’épagogue , Sc lignifie la même chofe que future-.
.Voyez Suture.
RAPPORT. Jugement par écrit de gens experts,
nommés d’office , ou par convention, fur l’état d’un ma¬
lade, d’un bleffé , d’une femme groffe, d’une fille violée,
d’un cadavre , pour inftruire les Juges de la qualité & du
danger de là maladie , ou des bleffures , de leurs caufes,
ou du tems qu’il faut pour les guérir, delà certitude
d’une grofléffe ou d’un viol , & de la véritable caufe de
la mort d’un homme. Voyez Ouverture d’un cadavre.
RASOIR. Efpéce de couteau emmanché de façon que
la lame fe ferme exactement en devant avec le 'manche ,
& £è renverSTe en arriéré confidérablement. C’eft un véri¬
table inftrument de Chirurgie , d’un ufage trés-fiéquent
& très-commode.
On y remarque la lame Si le manche. Dans la lame ,
on çonlidére fes extrémités , jfa largeur , fon épaiffeür , &
fes bords. L’extrémité antérieure eft beaucoup plus large
que l’extrémité poftérieure , Si . repréfentè un coin dans
fon épaiffeür. La fécondé extrémité beaucoup moins large
que l'antérieure , eft' auffi beaucoup moins épaiflè. De¬
puis cette extrémité jufqu’à environ fon tiers , la lame
lie coupe point , & cet elpace s’appelle le talon. Dans le
relie de la lame , on diftingue trois chofes principales
un bifeau , un évuidé , & un tranchant. Le bifeau com¬
mence à la partie fupérieure du talon; & dans cet en¬
droit, il a un peu plus d’une ligne de large , il va le long
du dos jufqu"‘à l’extrémité antérieure de la lame , & dans
ce trajet il augmente infenfiblement en largeur, de forte
que fa fin préfente une furface qui a dépuis une ligne Si
'demie 'jufqu’à deux lignes de diamètre, félon la grandeur
de l’iaftrument.
R A T - 41$
r L’efpace compris depuis le bifeau jufqu’au tranchant ,
eft un peu cave , & s’appelle l'évuidè. Il régné depuis le
talon ;ufqu’à l’extrémité antérieure de la lame. -
Le tranchant eft très-fin , & fait un d-s bordsde la •
lame. C’eft une fuite des deux évuidés quife trouvent fiir
l’une & l’autre face de la lame. Vers l’extrémité anté¬
rieure, on remarque une courbure qu’il eft abfolument
hécèffaire de ménager, fi l’on veut avoir un inftrumenr
convenable. L’autre bord de la lame forme le dos qui
doit être arrondi & bien poli. On remarque au talon ,
qu’il eft partagé en deux bifeaux fuivant fa longueur , Sc
qu’à fon extrémité il y a un trou allez grand, pour que la
lame tourne facilement autour du clou qui l’unit avecfon
manche.
Le manche s’appelle plus ordinairement la chajfe , pan
la raifon qu’il enchafle une bonne partie de la lame : elle
eft fabriquée de différentes matières. Tantôt elle eft de
corne , tantôt d’ écaille , tantôt de baleine. Elle a fir
pouces de long fur huit lignes de large , à fa plus large
extrémité , & cinq à fa plus étroite , & eft fendue avec
une fcie depuis celle-ci jufqu’à fix ou fept lignes de l’au¬
tre, pour recevoir la lame. La chaffe eft donc compofée
de deux lames qui font percées à leur petite extrémité ,
pour recevoir le clou qui fixe la lame d’acier dans le mi¬
lieu d’elles. Ce clou eft rivé des deux côtés fur deux ro-
fettesde cuivre ou d’argent , de façon que lalameainfi
retenue dans le manche, peut pourtant fe ploieraifément
en devant & en arriéré.
Cet inftrument fert fur-tout dans, la préparation des
opérations, pour nétoïerdes poils les parties fur lefquel-
les on doit opérer. Il fertaufli àfaire quelques opérations,
telles que l’encopé d’un doigt, & même l’amputation d’une
mammelle , &c.
RATE. Un des vifeères du bas-ventre. Il eft mou ,
fpongieux , d’une couleur brune, & quelquefois livide ,
placé au fond de l’hypocondre gauche, entre l’eftomac Sc
les faufles côtes. Cette fituation s’ eft trouvée quelquefois
changée. On a trouvé la rate au côté droit , & alors le
foie occupoit le côté gauche ordinairement aufli il n’y
D d is
42.4 K A T
a qu’une rate , & eëpendant il y a des Auteurs qui en onî
vu deux, & même trois dans un .même fujet.
La rate eft à peu près femblable à une langue humai¬
ne : elle eft convexe du côté des côtes , concave du côte
del’eftomac. On y diftingue la grandeur, deux faces, deux
tords, & deux extrémités. Des deux faces, l’une eft in¬
terne , quiregarde l’eftomac , l’autre eft externe , & celle-
ci regarde les côtes. Ç’eft à la face interne que la rate re¬
çoit les vailfeaux de la cœliaque & de l’eftomac.. On y
rencontre auffi diverfes fiffures , mais il n’y en a d’ordi¬
naire qu’une , qui fert pour le paffage des vailfeaux fan-
guins. Riolan alfure avoir vu une rate quarrée à l’ouver¬
ture d’un cadavre.
La grandeur de la rate varie félon la différence des fu^
jets , mais elle a communément cinq ou lix travers de
doigt de longueur fur trois à quatre de largeur , & un &
demi d’épaifleur, Elle tient par fa partie convexe au dia¬
phragme , par fa partie concave à l’épiploon , & par en
bas à la membrane adipeufe du rein gauche, le tout par
le moyen des membranes , & au ventricule par les vaif-
feaux courts, Des deux extrémités, l’infçrieure eftappla-
tie par l’endroit où le ventricule appuie ; l’autre eft ar¬
rondie & polie. Mais il faut remarquer d’après M, Winf
low , que l’extrémité de la rate c|ui portoit chez les An¬
ciens le nom de fupérieure , eft réellement poftérieure ,
& que l’inférieure mérite de s’appeller antérieure. Cette
erreur des Anciens vient dç ce qu’ils ne connoiffoient pas
la vraie fîtuation du vifcère enqüeftion. Ils le regardoient
comme pofé verticalement, ce qui eftfaux. Il eft démontré
que la rate eft prefque tranfvérfale: elle tient au diaphra¬
gme par une petite duplicature du péritoine , que l’on
nomme le ligament de la rate , & qui fe trouve vers fon
extrémité poftérieure , attaché à une partie de fa face ex-
La rate dans l’homme n’a qu’une membrane qui lui
vient du péritoine. Sa Subftance eft toute membraneufe,
& partagée en une infinité de petites cellules , qui font
logées entre les ramifications de la veine & fon tronc.
Elles communiquent toutes entre elles , Si fe déchargent
RAT 4z$
■du fang qu’elles contiennent, non feulement dans les ry
meaux , mais encore dans le tronc du conduit veineux.)
L’artère fp Unique fournit le fang à la rate, & la veine de
même nom le reporte à la veine porte ; le plexus de
nerfs , qui s’appelle de même encore , y fournit les nerfs.
Onneconnoît point encore d’une maniéré fatisfaifante
l’ufage de la rate. Prefque tous les Phyfiologiftes penfent
aujourd’hui qu’elle n’a d’autre fonâionque celle de don¬
ner au fang qui doit fervir à la fécretion de la bile , une
première préparation ; & cela paroît allez vraifemblable,
puifque le fang de la rate le porte au foie tout en¬
tier , par le moïen de la veine fplénique. Pour ce qui eft
de l’elpèce de préparation que le fang y reçoit , c’eft ce
qu’il n’eft pas aifé de déterminer. Il eft probable pour¬
tant que le fang rallenticonfîdérablemcnt dans les cellu¬
les de ce vifçère , perd de fon mouvement , & qu’en con- '
féquence les molécules qui le çompofent , font bien plus
dilpofées à fe féparer de la maffe , ce qui favorife finon
la lècrçtion de la bile , du moins une fecrétion quelcon¬
que. Mais ce qu’on doit obferver fcrupuleufement avec
M. Lieutand , c’eft que dans l’état naturel la rate n’a pas
toujoursle même volume. Dans les cadavres qui meurent
après avoir long-tems obfervé une diète auftère , la rate
a beaucoup de volume, & elle en a bien moins chez ceux
qui meurent fubitement, fur-tout après avoir rempli leur
çftomac d’alimens. Les expériences faites fur plufîeurs
animaux font voir que la rate groflit beaucoup à ceux
qu’on fait jeûner long-tems, & qu’elle eft fort petite dans
le tems que l’eftomac eft gonflé de beaucoup d’alimens :
or , fi on fe rappelle lafituation des vifeères , on trouvera
aifément la raifon de ces phénomènes.
En effet, quand l’eftomac eft long-tems vuide , la rate
n’eft point comprimée j elle eft à l’aife dans l’hypocondre,
le làrig qui y aborde & s’y répand , ne rencontrant qu’une
foible réfîftance de la part des cloifons des cellules qui
çompofent le vifeère , il les diftend , s’accumule dans ces
çelluîes , & groflit la rate. Au contraire, quand l’efto-
mac vient à fe dilater par les alimens qu’on a pris, il
•/J5.6 RAY
pieife fur la rate , la met à l’étroit d’autant plus qu’il eft
plus rempli . l’écrafe , pour ainfi dire , entre fbn fond &
les cotes voifinés , & exprimé par la veine fplénique le
fang qui s’y étoit accumulé. A mefure que le fang fort ,
il eft évident que le vifcère doit décroître , & il y a lieu
de peii'er que la nature s’eft ménagée par là un moyen
de faire couler vers le foie une plus grande quantité de
fang dans le tems de la digeftion , tems auquel il eft be-
•foin que la bile fe fépâre plus abondamment : or le fang
qui a iëjourrié dans les cellules de la rate , eft d’ailleurs
bien difpofe & bien préparé pour cette fecrètion ; il vient
au foie en plus grande abondance , ce qui doit favorilër
une plus abondante fecrètion de la bile. Cette remarque
für la différence de volume dans la rate, lors des, différens
tems & desdifféréntes autres circonftances naturelles , peut
être- utile dans la pratique de Médecine & de Chirurgie ,
par rapport aux ^îaladies de ce vifcère,
Quand on court . la rate fè gonfle fouvent , au point
de caufer de la douleur. Pourquoi ? La rate étant d’une
fubftance qui la rend fufceptible d’un gonflement confi-
dérâble , cela peut venir de ce que 1e- fang-chaffé plus for,
temènt qu’a l’ordinaire des cuiffes & des jambes , par
la contraâion des- mufcles , fe porte en plus grande quan¬
tité dans cette partie , qui lui fait peu der:fiftance.
C’eft apparemment cette douleurqu’on reffent àla rate
en courant , qui a donné lieu à l’opinion du peuple, qui
s’imagine que les coureurs n’ont point de rate: d’où vient
le proverbe : il court comme un dératé , Mais la véritable
raifôri qui fait que les coureurs courent mieux que les
autres, c’eft qu’ils ont contracté l’habitude par l’exercice,
& qu’ils foutiennent lesvifcères flottans du bas -ventre,
tels que la rate & le foie , à d’aide d’une ceinture,
- RATISSOIRE. Voyez Rugine.
RAYE, C’eft une efpècéde goutiére fîtuée dans l’hom.
me à la partie inférieure de la colonne -épiniere. Elle
commence au bas du facrûm , & fe continue jufqu’à
Panus.
RAYON. Qs qui conjointement avec celui du coude-.
REC 427
forme l’avant-bras' dans le fquelette. Voyez Radius.-
"RECTALE. .( artère ) Voyez Hèmorrhoidalc in¬
terne.
RECTUM. On a donné ce nom qui lignifie droit, au
dernier des gros inteftins , à caufe de fa iituation qui fe
porte directement de haut en bas. Il commence à ia par¬
tie fupérieure de l’os facrum , & deftend tout le long de
cet os en fé portant un peu en arriéré vers le çoccix > en-
fuite il s’avance un peu en devant , & fe termine à l’anus.
Les bandes que l’on voit fur les autres inteftins s’étetW
dent beaucoup davantage fur celui-ci, au point de fe join¬
dre tout au tour ‘ & d’augmenter confidérablement la
force de fes fibres longitudinales mufculaires. Lorfque cet
inteftin eft rempli , il eft rond , mais au contraire il eft
applati lorfqu’il eft vuidé. Dans ce dernier cas, on remar¬
que à fon intérieur plufièurs rides confîdérablés , formées
par des replis de fes membranes internes ; elles s'effacent
à mefure que l’inteftin fe gonfle. Son tilfu cellulaire fé
remplit de beaucoup de graille , ce qui lui a fait donner
dans les animaux lé nom de hoyau gras. On remarqué à
là face interne un alTez grand nombre de glandes follécu-
léufes , qui dépofent une humeur propre à lûbréfier lès
parois , & qui par là font couler plus vite les êxcrémens,.
& préviennent l’imprefîion dôuloureufe qu’ils fcroient fur
les membranes de l’inteftin. Il eft fort adhérent au côl de
la veffie dans les hommes , & au vagin dans les femmes*.
Quelques Anatomift.es. ont donné le nom impropre dé
ffiefo-rectum i:la duplicature du péritoine qui fait l'offi¬
ce de mefentère , & retient cet inteftin en place.
RECURRENT, (nerf) Nom que l’on donne à tout
nerf qui femble rebroufler chemin , en formant avec la
branche dontilpart un angle obtusau lieu d’un aigu,' que
fait naturellement toute divifion de vaiffeau , & particu¬
lièrement a une branche, de la huitième paire des nerfs
cérébraux. Il y en a un de chaque -côté, mais ils ne font
pas femblables. Le récurrent du côté droit part du tronc;
lorfqu’il palfe devant l’autre fbàclavPere , il fe contourne
en arriéré fous cette artère , 8t remonte lé . long & à côté
4e la tracheè-artère en lui donnant des filets , & à l’oefo-.
4^8 RED
phage , jufqu’à la partie poftérieure du Iarinx. II diftribuë
des filets aux mufcles de cette partie , au pfaarinx , & à
la glande tyroïde i enfuite il s’infinue derrière les cornes
du cartilage tyroïde, où il rencontre l’extrémité de la
troifieme branche du tronc de la huitième paire , & y
communique avec elle.
Le nerf récurrent du côté gauche part auflï du tronc
de la huitième paire , mais plus bas que celui du côté
droit , pâlie par defTous la courbure de l’aorte , fe glilTe
derrière le canal artériel , & remonte enfuite le long & à
côté de la trachée-artère jufqu’au Iarinx; auquel il fe dis¬
tribue comme le récurrent du côté droit.
REÇUTILI. Opération que les Anciens faifoient à la
verge lorfque le gland étoit trop découvert. Ils la prati-
quoient en deux maniérés , l’une en faifant une incifion
circulaire à la peau de la verge vers fa racine , & tirant
cette peau jufqu’à ce que le gland fut recouvert; & l’au¬
tre , après avoir rehauffé le prépuce fur la verge , ils inci-
foient en rond la peau du prépuce proche le gland ; puis
à l’une & à l’autre de ces maniérés, ils lioient le bout du
prépuce fur une petite canule de plomb, pour lailferfor-
tir l’urine , & procuroient une cicatrice entre les deux
levres de l’incifion. Il faifoient cette opération à ceux
qui ayant toujours le gland découvert, fe fentoieut in¬
commodés par le frottement continuel de la chemife ,
& qui vouloient , à quelque prix que ce fût, l’avoir re¬
couvert.
REDRESSEUR DE L’EPINE. Machine nouvelle¬
ment inventée par M. Levacher , Me. en Chirurgie à Pa¬
ris , qui l’a préfentée à la féance publique de l’Acadé¬
mie royale de Chirurgie en 1764, & dont elle a été ac¬
cueillie avec beaucoup d’app.laudilfemcns , pour la cura¬
tion de la courbure- de l’épine dans les perfonnes rachiti¬
ques. Cette machine réfulte de quatre pièces principales:
Savoir , d’une plaque , d’une tige ou arbre fufpetifoire ,
d’une vis modératrice , & d’un tour de tête.
La plaque eft de cuivre poli, épaule d’une ligne, tail¬
lée en forme d’une croix , dont deux bras font fupérieurs,
& deux Inférieurs , ayant dans la plus grande étendue du
/ RED 42,9
bras , environ trois pouces , dans l’intervalle des deux
bras , deux pouces , & de hauteur à peu près cinq. L’ex¬
trémité de chacun des bras eft percée d’un trou en écrou ,
qui a une ligne de diamètre. La face poftérieure qui doit
toucher au corps de baleine dont les enfans ufent d’habi¬
tude, eft un tant foit peu concave ; l’antérieure très-légé-
rement convexe eft garnie fuivant une ligne verticale ,
qui la partageroit en deux portions égales, de trois douil¬
les pofées à diftance à peu près égale l’une de l’autre , &
dont les deux fitpérieures font quarrées , deftinées à re¬
cevoir la partie inférieure de l’arbre fufpenfoire , & la
troifieme eft en forme d’écrou deftiné à recevoir la vis mo¬
dératrice. Les trous des quatre branches répondent cha¬
cun à un trou proportionné à leur diamètre , qui fe trou¬
ve dans l’épaifleur du corps de baleine , dont l’enfant ra¬
chitique doit être muni , & qui n’a rien de particulier
que ces quatre trous , lefquels feront placés aux deux cô¬
tés poftérieurs du corps , & partagés par la commiffure
du lacet. On place la plaque de maniéré que les trous de
l’un répondent exactement aux trous de l’autre ; & avec
une vis d’un diamètre égal à celui des écrous , on la fixe
fur le milieu du corps de baleine , de la même maniéré
qu’une platine de fufil fur le côté du fus de l’infitumenr.
La tête des vis doit être en dedans du corps des ba¬
leines.
La tige , ou arbre fiifpenfoire eft de fer trempé , bien
poli, fait en forme de faucille , dont le manche quadran-
gulaire ayant fix lignes de large fur deux d’épaifleur , eft
haut de huit à dix pouces , plus ou moins, fuivant que
l’efpace compris depuis le milieu du dos jufqu’à la nuque ,
eft plus ou moins confidérable dans le fujet. Toute la par¬
tie courbe de cette tige commence vers la follette du cou,
par une courbure arrondie , & fa concavité fe moule à la
convexité de la tête. Elle a dans toute fon étendue fix
lignes de large , & deux d’épaiffeur. Sa pointe qui vient
en devant menace le front , & eft furmontée par un petic
ftilet de deux lignes de haut , qui doit fervir de pivot de
la maniéré qu’il va être dit. Ainfi le manche de la tige
eft pkt fur le devant & fur le derrière , & la courbe l’eft
h. a sj'
tai les côtés. La tige gliffe librement dans les deux douil»
les fupériCures de la plaque , & s’appuie fur la douille en
écrou.
Le tour de tête eft une bande de cuir , de ruban, ou
d’autre matière foüple & réliftante , de deux doigts »de
.large , qui s’applique autour de la tête , comme les Da¬
mes lont ieurs fontanges. A la partie antérieure , air lieu
d’un nœud , il y a une forte de plaquette en huit de chif¬
fre, dont les deux bandes. font triangulaires de là largeur
de la bande , garnies d’un double aiguillon. On la pofe
fur le haut du coronal en travers , de maniéré qu’en paf-
fant lés deux chefs de la bande dans Fanfe qui lui répand ,
& en abaiffant ies aiguillons , le ferre-teté fe -trouve fixé
comme par une double bouclé. A la face inférieure' de
ce. huit de chiffre , ou double boucle , dans le milieu., il y
a une petite éminence en forme de mammelon , laquelle
eft percée dans fon milieu d’un trou borgne , pour rcç.e-
. voirie petit ftilet qui furmonte l’extrémité antérieure,
ou bec de l’arbre fufpenfoiré.
La vis modératrice eft faite de. fer , groffe comme une
piume d’oie ,. & longue d’environ quatre à cinq travers
de doigt. La partie inférieure eftquarrée., ou applatie.en
manière de trèfle , fuiyant quion vent la-mbnter , pat le
moyen de la main feulement ,, ou avec une clef. On la
palfe en tournant de gauche à droite dans le trou de la
douille en écrou, par l’orifice inférieur ; & comme.lc pied
de la tige appuie fur l’orifice fuoérieur , la vis en avan¬
çant leve de néceflité l’arbre fufpenfoire. On lui donneJé
nom de vis modératrice , parce que c’eft elle qui modère
l’attraélion de la tête en haut ; luivant qu’qnl'a fait avan¬
cer , la tète fe leve ; fuivant. qu’elle monte mpii)s, la tête
baille.. Voici la maniéré d’appliquer la machine. ,
Premièrement, on fixe la plaque furTè. corps de ba¬
leine, accommodé comme il vient d’être dit. On palfe
enfuite la tige dans les douilles fupérieurcs , après'avoir
garni la tête d’un bonnet de laine , de coton , ou de ve¬
lours. On ferre le tour de la tête , & on leve la plaquette
pn haut, pour, faire pafTer par-.deffous le bec de F arbrefuf
penfcire , & mettre le Jiilet dans le trou borgne de cette
R E I 43*
plaquette en forme de double boucle. Cela fait , la tête
fe trouve fufpendue au bec de l’arbre. Or, pour la tenir
dans cet état , & la lever davantage , on engage la vis
modératrice dans fon écrou, & on la fait avancer jufqu’à
ce que la tête loit fuffifamment tirée.
On peut garantir les oreilles du tour .de tête , en com.
Tant aux endroits de cette piece de la machine qui por¬
tent défias , deux petites plaques de cuivre ou de.fér
blanc , concaves , qui s’ établirent au deflus & au deflous
des oreilles.
Les avantages de cette machine font clairs & fenfiblés.
M. Levacher , qui en eft l’inventeur , l’a déjà emploïée
vis-à-vis de plufieurs jeunes perfonnes de l’un & l’autre
fexe , avec le fuccès qu’il en attendoit. Mais quelque fuf-
fifante qu’elle foit pour le préfent , il la corrige tous les
jours , & la rend de plus en plus commode & fimple.
REDUCTION. Opération par laquelle on remet dans
leur place naturelle les parties qui en font forties. Elle a
lieu dans les luxations & dans les fractures , dans les
hernies, les chutes de l’anus , de la matrice , & du
%.EDUIRE. Faire l’opération de la réduction. Voyez
JiéduHion-
RÉDUIT. Se dit des os luxés ou frâélürés , & en géné¬
ral de toute partie du corps déplacée, que l’on aremife en
fituation naturelle.
REGION. L’on défigne en Anatomie fous ce nom ,
certains lieux qui ont quelque étendue , 8c qui renferment
plufieurs parties différentes. Ainfi l’on dit la région du
cœur, pour exprimer T efpace où le cœur fe trouve avec
les appartenances. La région de Peftomac , pour marque*
les environs de l’eftomac, &c. Cette expreflion de région
vient de l’idée où les Anciens étoient , que le corps hu¬
main étoit un petit monde : car , comme le grand monde
-fe divife en parties principales , & chacune déliés en ré¬
gions ou pays , ils ont de même partagé le corps en cavi¬
tés , & ces cavités en régions. Voyez Abdomen.
REINS. Vifcères au nombre dé deux, qui ont une
couleur d’un rouge obfcur , une fubftancê plus folide que
m r ë i
celle du foie & de la rate , au délions defquels ils fe trou¬
vent de côté & d’autre , Si deftinés à la fecrétion de
l’urine. Vefale dit que fouvent il n’a trouvé qu’un rein
en diflequant , & Charles-Etienne rapporte qu’il en à
trouvé deux de chaque côté , Si que chacun avoit la veine
émulgente.
Les reins font litués dans la région lombaire fur les
deux dernieres faufles côtes , & couchés fur les mufcles
pfoas, derrière le péritoine. Le tilfu cellulaire qui les at¬
tache aux parties eft ici fort considérable. On le trouve
chargé de beaucoup de graille dans les perfonnes qui ont
de l’embonpoint. L’un des reins eft à droite , fous le foie,
& l’autre à gauche fous la rate , à trois travers de doigt
de diftance des troncs de la veine cave , & de l’aorte des¬
cendante : le droit eft placé communément plus bas que
le gauche. Riolan dit les avoir trouvés fouvent tous deux
dans une fituation égale , & même quelquefois le droit
plus élevé que le gauche. Leur volume eft médiocre! ils
ont de longueur ordinaire quatre à cinq travers de doigt ,
trois de largeur , & à peu près deux d’épaifleur. Leur Sur¬
face eft lill'e & polie , fur-tout du côté des tégumens du
bas-ventre , mais concave en fon milieu du côté des vaif.
féaux. Leur couleur eft d’un rouge bleuâtre , & leur fur-
face eft moins égale dans le fétus que dansfc adultes. Ils
paroilfent alors entrecoupés par différens filions, & com-
polés de plufieurs pièces : leur figure dans les adultes ap.
proche allez de celle d’un gros aricot : lafurface qui re¬
garde les vaifleaux eft concave , Si celle qui regarde les
côtes eft convexe. .
On donne le nom de fcijfure de rein i la concavité de
ce vifcère ; elle livre paflage aux vaifleaux qui le péné¬
trent. On remarque d’autrefois quelques petites fciflurcs
légères , vers le bord convexe du rein , & que fon extré¬
mité fupérieute eft un peu plus large que l’inférieure. Les
vieux Anatomiftes regardoient le tiflu cellulaire du pé¬
ritoine , dans lequel le rein eft placé, comme la première
membrane de ce vifcère , & ils l’appelloient la tunique
ndipeufe. Mais les Modernes rejettent cette prétendue
tunique , Si n’admettent que celle qu’on nommoit autre-
R E I 433
îsla fécondé- membrane, ou tunique propre durein. Elle
eft très-délicate ; mais quoiqu’elle enveloppe immédia¬
tement le rein , on peut néanmoins la féparer aifément j
faiis endommager fa fubftance , & il eft aifé auflî de la
divifer en deux, ce qui facilite la connoiflance d’une fubf¬
tance cellulaire qu’on peut gonfler, laquelle fe trouvé
dans fés intérfti'ces.
Les reins tiennent aux lombes , au moïeo du tillu ceU
lulaire.à la veine cave & à l’aorte , parles vaifleaux fan-
guins émulgens, à la veflie par les uretères. Le rein droit
touche , & lient au cæcum & au colon ; le gauche tient
de même à une autre partie du colon , & quelquefois à
la raté. Ils font compofés tous lés deux, fur-tout vers leur
partie externe ou convexe, d’une infinité de petites glan¬
des, lélori Malpighi, qui font environ l’épailfeur d’un
demi travers de doigt , defquelles partent autant de pe¬
tits tuïaux urinaires , qui font proprement les vaifleaux
excrétoires des reins ; mais Ruifch prétend que les glané,
des des reins né font autre chôfe qu’un tiffu de vaif-
feaux.
Les petitësglandes qui compofenila fubftance desreins,'
font attachées” à autant de rameaux d’artères, Ces artères
leur apportent le fang chargé de la matière de l’urine ,
& leur fondion èft de la féparer de fa mafle , & de la dé¬
charger par les conduits urinaires dans le baflinet du rein.
Ces petits conduits urinaires portent donc des petites
glandes , qui font à la partie convexe des reins , & fe ra-
maflent enfuite en une efjvecè de faifeeau ; puis ils vont
fe terminer à des mammelons que forment leurs extré¬
mités, & quife trouvent d’ordinaire jufqu’à dix ou douze
dans chaque rein : il y en a même quelquefois davantage.
Chaque caroncule femblable èft reçue dans un petit al¬
longement du baflinet en forme de goutière , âppellécvz-
lice , dont i’ufage eft de recevoir l’urine qui dégoûte de
tes caroncules , & qui tombe enfuite dans le baflinet.
Quand on coupe le réin fuivant fa longueur fur le côté
externe , on voit deux fubftances manifeffiement diffé¬
rentes. Lés Anatomiftes donnent lé nom dé fubftancé
corticale à la première. C’eft elle qui opère la fécrétion
D; dé Ch; Tome IL ~ Zè
434 REL
de l’urine : elle eft placée à l’ extérieur du rein , & le cok*
vre comme une écorce. Toutefois cette fubftance ne le
borne pas par-tout à l’extérieur ; il- s’en trouve des por¬
tions qui s’enfoncent dans la fubftance propre du rein,
& pénétrent jufques dans la fiflure. Ces portions laiffent
entre elles des vuides demi-fphériques , femblables à l’in¬
térieur. d’un dôme. C’eft dans ces cavités qu’eft logée la
fécondé fubftance du rein , qui porte le nom de fubftance
raïonnée. Tes fibres de cette fubftance font toutes difpo-
fées en maniéré de raïons : ce ne font rien autre chofc
que lestuïaUx excréteurs des reins. On les voit partir cha¬
cun des points de la face concave des voûtes dont nous
venons de parler , & fe rapprochant les uns des autres ,
ils vont fe terminer à un centre commun , qui fait en
s’élevant une petite éminence allez femblablc à un mam-
melon , qui pour cela porte le nom de papille.
L’ufage des reins eft de féparer de la malfe du fang l’u¬
rine , qui eft une des plus importantes fecrétions de l’ce-
conomie animale.
Reins fuccenturiaux. On donne ce nom aux capfules
atrabilaires, parce qu’elles font fituées au haut des reins,
qu’elles couronnent en partie.
RELEVEUR. Nom que l’on donne en général aux
mufcles qui ont pour ufage de porter une_partie ou un
membre en haut. Ils font 1°. le releveurde la paupière',
qui eli un mufcle très-mince , fitué dans l’orbite , & cou¬
ché fur le mufcle releveur du globe de l’œil, ou fuperbe.
Son attache fixe eft au fond de l’orbite , proche le trou
optique , entre le mufcle releveur du globe , & le tro-
chléateur. Ses fibres montent & s’épanouifl'ent , & vont
fé terminer par un large tendon au tarfe de la paupière
fupérieure.
L’ufage de ce mufcle eft de découvrir l’œil en relevant
la paupière fupérieure , & l’écartant de l’inférieuce. Le
mufcle orbiculaire eft fon antagonifte , & tout le mon¬
de fait qu’elle eft la célérité de leur aétion réciproque ,
que l’on défigne communément par le nom de clin
d’œil.
Dans les incifions que l’on fait à la paupière fupérieure)
R E t 43$
fi faut bien prendre garde de fcouper les fibres du releveur
gui fe croifent avec celles de l’orbiculaire.
Releveur de l’anus. ( mufçle') Attaché d’une part à la
partie inférieure latérale & interne de l’os ifchion ; puis
delcendant de côté & d’autre pour embraffer l’extrémité
du rectum , il tire l’anus eh haut , & concourt à fermer
cette ouverture. On a regardé ce mufcle comme double,
mais c’eft mal à propos. M. Lieutaud en a développé la
flruâure , avec beaucoup d’avantage , & à proprement
parler , ce mufcle eft un digaftrique , qui embraffe toute
la partie inférieure de l’inteftin , & a pour tendon
mitoyen une petite ligne tendineufe , qui va du bout du
coccyx à l’anus : c’eft à cette ligne que fe rendent la plu¬
part des fibres de en mufcle , & celles-là ne peuvent fer-
vir à relever l’inteftin , mais elles contribuent beaucoup à
déterminer les excrémens à fortir , en les preffant forte¬
ment par la contraction, tes autres fibres qui font plus
longues & plus obliques , vont fe terminer en arriéré , &
fur les côtés de la circonférence du fondement , par leur
extrémité fupérieure : ces fibres s’attachent à la face in¬
terne des ligamens facro-fciatiques , des os ilchium , des
os pubis , au-deffus de l’infertion des mufdes obturateurs
internes. C’eft ce mufcle releveur de l’anus , qui fait le
fond du petit baffin.
La foibleffe , ou la paralyfte de ce mufcle, ou l’excef.
five abondance d’humidités qui mouillent fes fibres , oc-
cafionnenr la chute de l’anus: cet accident arrive auffi à
ceux qui ont une pierre dans la vellie , à caufe des fré-
quens efforts qu’ils font pour rendre leur urine. Il fort
aufli fort fouvent pendant l’opération de la lithotomie ,
& fe retourne comme on rétournerokle doigt d’un gant,
à caufe des douleurs que fouffre le malade dans çetté opé.
ration.
Releveur de l’œil. Petit , mufcle qui a fon attache fixe
au fond de l’orbite , dans-le voifinage du trou optique ,
& vient fe terminer par un tendon fort large & délié , à
la partie fupérieure de l’œil , proche la cornée tranfpa-
tente. Son ufage eft de tirer l’œil en haut ; & comme ce
Reij
436 REN
mouvement eft natürçl à l’orgueil , on a donné à ce muf-
cle le nom de fuperbe.
Releveur de V omoplate , ou muscle de patience. Muf-
cle qui releve l’omoplate : il. a les attaches fupérieures
aux apophyfes tranlverfes des quatre yertèbres fupérieu¬
res du cou & fe termine à l’angle de l’omoplate , ce qui
l’a fait auffi nommer angulaire. Le norh de mufcle de pa¬
tience lui a été donné, parce qu’il-fait haufler l’épaule,
mouvement familier à ceux dont la .patience eft exer¬
cée.
Releveurs des cotes , de Sténon. Ce font de petits muf-
cles, dont le nombre eft égal à celui des côtes, & qui fer¬
vent à les relever dans la refpiration. Gil les appelle plus
fouvent furcojlaux. Voyez Surcoftaux.
REMORA. Voyez Arrêt.
REMPANT. Bandage rempant. Voyez Bandage.
RENAL. Se dit de tout ce qui concerne les reins ap¬
pelles en latin renes.
RENAL. ( plexus) Eft celui qui va aux reins. Il eft
formé par les filets des ganglions femilunaires , qui four-
iiiflent chacun de leur partie convexe des rameaux nom¬
breux , qui s’unifient avec aux filets des premiers gan¬
glions lombaires. Il embrafle l’artère émulgente , & la
fuit dans toutes fes diftributions dans le rein. Il donne
aulfi des filets à la capfule atrabilaire , & en jette un ou
deux qui accompagnent les vaifleaux fpermatiques. Le
. plexus rénal du côté droit communique par quelques fi¬
lets avec le plexus hépatique , & celui du côté gauche ,
avec le plexus fplénique , & l’un & l’autre concourent à
la formation du plexus méfenterique fupérieur , & com¬
muniquent parplufieurs filets avec le plexus coronaire fto-
machique.
RENALES, (artères & veines) 'Voyez Emulgentes.
Renales ( glandes ). L’on donne ce nom aux capfules
atrabilaires. Voyez Atrabilaire.
Renales (vertèbres'). Voyez Vertèbres lombaires.
RENVERSE’. Voyez Bandage.
RENVERSEMENT DE LA MATRICE. Cette ma.
REP 473
îadie efl très-rare ; & quand elle exifle, on la connoît en
voyant entre les cuiffes une efpece de fcrotum fanguino-
lant qui' repréfente le dedans de la matrice. Dans ce
cas , il faut agir promptement.
Quand le Chirurgien efl arrivé allez tôt po.ur remédier
à cet accident , il commencé par faire uriner’la femme,-,
& lui donner un lavement, s’il y a long-féms qu’elle n’a
été à la felle. Elle doit être couchée à la renverfe , les
fefles plus élevées que la tête ; puis il fomente avec du
vin & de l’eau tiède , tout ce qui efl forti , & le repoüfle
doucement dans le lieu qui lui efl defliné. Si le fond fai-
foit trop de réfîflance, on- ÿ ferôit une embrocation d’huile
d’amandes douces ; ce qui en aidera la réduction en ren¬
dant les fibres de cet organe plus mollades & plus exten-
fibles ; après quoi on tente de la faire rentrer en entier.
Voyez d’ailleurs Chute du vagln. • . ..
REPOUSSOIR. Infirmaient qui fert à faîre fortir des
alvéoles les chicots des dents que l’on n’a pu tirer avec
d’autres inflrumens. C’ëft une branche d’acier de deux
pouces ou environ de long , , cimentée dans un manche
d’ébène ou d’ivoire , fait èh--pôitè pour âppuïer fur la
paume de la main. Il fé terminé par Ion extrémité anté¬
rieure , ou par une goutîère oblique , longue de huit
lignes , & qui finit par deux petites dents , ou par deux
crochets tournés à contre-fèns , qui finiiFent par deux
courtes dents garnies de légères inégalités. Cela forme
deux efpeces de repouffoir : avec le premier , on fait fau¬
ter lé chicot en en appliquant les deux dents deffix s , le
plus bas qu’il efl poffible , & avec l’autre on peut ou le
repoufFer comme avec le premier , ou l’attirer à foi , ce
qui efl un avantage de plus,
Repouffoir d.’ arrêtes. Inllrument qui fert à faire des¬
cendre dans l’eflômac , les arrêtes , os, ou autres corps;
qui s’accrochent dans le trajet de l’œfophage. C’efl une
canule longue à peu près de fept pouces , compofée d’un
fil d’argent entortillé en fpirale, & par conféquent flexi¬
ble. A fo n extrémité efl foudéc une autre petite canule
percée par fes côtés : à cette canule, on adapte unepe-,
îite éponge taillée en forme de poire , & l’on l’y afFujettït
438 R E S
par le moyen d’ùn lien. A la partie antérieure .de là ea-a
nuit' 'flexible , eft foudée une autre canule piramidale d'un
pouce Si demi de long , & fon pavillon a trois lignes de
diamètre. On ajufte à ce pavillon tin manche de baleine,
par le mo_yen de deux petites éminences, qui s’engagent
dans deux ailles qui tiennent aux bords du pavillon. Ce
manche a' 'environ cinq pouces fe.demi de long : il porte
aufli une foie' de baleine , figurant une queue de rat ,
qui lui eft continue , & eft proportionnée au diamètre
de la canule'entiere. Elle la parcourt dans toute, fa lon¬
gueur , & lui fert de mandrin ; elle n’empêche point la
flexibilité de la canule , parce qu’elle même eft flexible.
Avant defe lervir dé cet inftrument , il faut avoir foin
d’imbibèr l’éponge de quelque liqueur adouciflaute^ qui
. la rendra plus foüple , & moins capable d’irriter violem.
ment lés parois dé lœfophage. Cet inftrument ne fert pas
feulement à faire defcendre dans l’eftomac les arrêtes Si
petits os demeurés dans lepaflage de l’œfophage, on l’em¬
ploie encore p.bùr y faire entrer- les bouillons Si autres
alimens liquides;
RESERVOIR DE PEQÜET. Vanhorne l’appelle fac
laiteux , Si d’autres citerne lombaire. C’eft un petit fac
formé d’une!'mémb; âne' très -mince. 11 eft reflerré par
quelques liens qui l’entourent j Si félon que ces liens
font plus ou moins rcfierfes Oit relâchés^ il a aufli plus ou
moins de capacité. On né‘ peut p.a$. déterminer au jufte
la grandeur & la figure dé ce refervoir. Il eft intérieu¬
rement vélîcuiaire. La membrane- qui en forme.l’eqceinte
eft fi déliée, qu’elle paroît lûifante , Si quand il eft gon¬
flé de chyle , il paroît blanc';' mais il arrive aufli de là
que , lorfqu’il eft vuidé Si affaifléfur lui-même , on ne le
peut appercevoir que très-diffidilenjent.
On le trouvé à la partie droite du corps des vertèbres
fupéneures deS lombes , fur lefquélles il eftimmédjace-
ment couché. L’appendice mufculeufe droite du diaphra¬
gme y eft en partie appùiée -, Sc en partie couchée. A
fauche , le tronc de l’aortè monte par-defius ; il a fur le
evant l’artère émuigentè droite, qui part de l’aottc , Si
va par-deflus lui à la fc iifure du rein droit. Sa paitieiar
R E S 439
férieuref e trouve fous la veine émulgente gauche , entre
le tronc de la veine cave inférieure , & celui de l’aorte
defeendante , ainfi que Cowper l’a fort bien-repré-
fenté. Tout ce qui eft dit ici du refervoir du chyle, peut
aifémerit'fe démontrer dans toutes fortes de cadavres.,
pourvu que l’on ait pris garde en enlevant la maiTe des in-
teftins qui l’embarrafTe, à ne rien endommager de ce qui
eft dans l’état naturel.
Les glandes lombaires entourent le refervoir , & les
veines laâées fécondàires s’inférent dans fa cavité, de
même que préfque toutes les veines lymphatiques des
parties inférieures. Il donne nailfance au canal thorachi-
que. Pecquçt, Médecin de Dieppe l’a découvert , & en
a donné la première defeription en 165 x.
RESPIRATION, c’eft l’action par laquelle nous rece.
vons & nous rendons l’air. L’on y diftingue deux mouve-
mèns, l’infpiration & l’expiration. U irifpiranon eft le
tems ou nous tirons de l’air; V expiration eft celui où
nous le rendons.
Les caufes de la refpiration font de deux fortes , les
unes excitantes , & les autres efficientes. Nous ne parle¬
rons ici que de ces dernîeres. ,
Les Auteurs font partagés fur cette matière. Les An-
eiens expliquoient la première refpiration par le mou¬
vement du cœur ; mais il faudroit pour cela que I’-aclion
du thorax fiât conforme à celle du cœur , ce qui eft con¬
traire à ' l’ expérience.' Ainfi l’hypotèfc des Ancien^ft in-
foutenable. Pithcarn & Bellini prétendent que les mufcles
infpirateurs n’ont point d’antagoniftes ; ils doivenqdonc
fe rétrécir , & par leur contraâion , élever les côtes au-
delà du point de l’équilibre. Il fe fera donc un tiraille¬
ment du thorax , qui doit à fôn tour fe rétablir , & fe
rabaiffer au-deflous du point de l’équilibre , par confé-
quent , caufêr une violente contraâion dans les mufcles
infpirateurs. Ceux-ci forcés tiraillerontà leur tour le tho¬
rax , & élevèront une fécondé fois les côtés aü-delà du
point de l’équilibre. Voilà donc un mouvement alterna¬
tif d’élévation & de dépreffion du thorax ,. d’infplratioa
& d’expiration. ~ E e iv
’44o R E T
' Les loix du mécbanifme renverfent entièrement cette
hypotbèfe ,& jamais les Auteurs ne. l’cuflent avancée ,
s’ils euiïent fait attention que les forces oppofées doivent
enfin faire équilibre : voici l’idée du Commenteurd’Heif-
ter ; elle paroît la plus raifonnable.
Dès qu’un enfant eft né , l’air entre dans la bouche &
dans le nez. Il doit donc par fon acrimonie , irriter les
fibrilles délicates des petits nerfs qui font répandus dans
ces parties. Il fe doit faire une fternutation. Le thorax
& le diaphragme doivent entier en contraction. Le fàng
pluspreflé doit agir avec force fur les muiciés intercol-
taux , & les obliger de fe contracter : le thorax doit donc
fe dilater. Or , pendant cette dilatation , il y aura moins
de réfiftance dans l’intérieur de la poitrine, & pour lors
fair extérieur entrera avec violence dans la trachée
artère. Il doit donc fe faire un gonflement dans les pou¬
mons , & le fang ne coulera plus aufli facilement dans
les veines, dans les mufcles intercoftaux. II en coulera
moins aufli dans le cerveau : les nerfs ne feront donc plus
fi tendus : ainfi les mufcles fe relâcheront, & les côtes
en •s’-affaiflant retomberont fur elles - mêmes : voilà
l’expiration. . Les côtes étant ainfi rabâiflees , le fàng doit
s’exprimer dans les poumons'; lés mufcles intercoftaux
entreront' une fécondé, fois en contraction, ainfi le thorax
fe dilatera : voilà donc une fécondé infpiration. Il en
eft de mêm;e dps 'infpiratibps & des expirations fui-
.vantès.
RË’T-ADMIRABLE. Plexus devaifleaux & dé fibres
membraneufés , qui représentent un raifeau fort beau ,
lequel eft fitué fous la dure-mer e aux deux cotes de la
glande pituitaire.' Il eft plus grand dans le veau que dans
l’homme , & l’on ignore fùn ufage. Plufieurs Auteurs
nient fon exiftence ch ez l’homme , & Ruifch qui l’avoit
indiqué verbalement & en figure , lia enfuite rejette com¬
me fabuleux. Mais Varole , M orgagny & Heifter le re-
çonnoiflent unanimement.
RETICULAIRE. Nom qui fe donne à toutes les partie*
du corps humain , qui ont quelque rellemblance avec un
refeau. Telle eft dans les os cette fubftance filamenteufe,
R Ë U 44*
qui tient aUx parois internes des os. Voyez Os. Telle eft
aufli plus fpécialement la membrane de Malpighi que
mous allons décrire.
Membrane réticulaire. C’eft , félon M. Malpighi qui
l’a découverte , un refeau vafculaire , fitué entre l’épi¬
derme & la peau, lequel eft très-feufible dans la langue,
mais qui fe fait appercevoir difficilement dans les autres
parties du corps. Il y a eu beaucoup de controverfes par¬
mi les Anatomiftes , au fujet de ce tiffu. Les uns préten¬
dent que cette, partie exille réellement , qu’elle foutient
les houpes nerveufes de la peau dans la couleur blanche
ou noire , & eft très-diftinguée de la peau & de l’épi¬
derme. Les autres au contraire nient fon exiftence, di-
fent que cette prétendue membrane n’ eft qu’un appen¬
dice de l’épiderme , ou plutôt la furface interne de l’épi¬
derme lui-même , fur laquelle- on. voit une prodigieufe
quantité de petites lignes laillantes, qui font un fort beau
refeau dans îes: mailles duquel les papilles nerveufes fout
comme enchafiees. On lui donne aufli le nom de tiflu
réticulaire de Malpighi.
RETINE. C’eft le nom que l’on donneà la membrane
la plus interne de l’œil. Elle tapifle le fond de l’œil , &
eft étendue fur la choroïde, fur laquelle elle s’avance juf-
qu’auligament ciliaire, autour duquel elle eft fortement
collée. Son épaifleur eft confidérable au fond de l’œil ',
& diminue à mefure qu'elle approche du ligament ci¬
liaire. On peut la confidérer coxnme une efpece de pulpe
mollaflc , étendue fur. une toile réticulaire extrêmement
fine.. Elle eft parfemée d’un très-grand nombre de vaif-
feaux. Prefque tous les Anatomiftes la regardent comme
une expanfion de la fubftance médullaire du nerf opti¬
que. Il y a des Auteurs qui lui refufent cette origine ,
fondés fur ce qu’on voit manifeftement cette fubftance
médullaire £e terminer à fon entrée dans le globe , par un
petit bouton blanchâtre.
REUNI. Se dit des bords d’unefblution de continuité,
quife font unis par le moyen des remèdes & des bandages,
comme ils l’étôient avant leur défunion.
REUNION. Opération par laquelle, en rapprochant
44i P H Y
des parties divifées contre nature , on procuré une nos*:
yelle union , & le rétabliflement de la fonction léfée par
la défunion. Voyez Synthèfe.
REUNIR. Procurer par des remedeS ou des banda¬
ges , la réunion de quelque partie divifée contre na«
RHAGADES. Fentes & crevaffes ulcérées, qui fe
font aux levres, aux mains, au fondement , au prépuce,
aux parties naturelles des femmes , aux mammelous,
accompagnées fouvent d’une rugolïté & d’une contraction
de la peau , qui les rend fort douloureufes & fort incom¬
modes. On les guérit endétruifant les callofîtés, par le
biftouri & les caufliques, après quoi l’on applique défias
les vulnéraires comme dans les Amples plaies..
RHEXIS. Rupture de veine , d’abfcès , de tubercule.
En terme d’Oculifte , c’eft auffi la rupture de la cor-
RHOGME’. Fracture fuperficielle , droite , étroite ,
longue , & une efpece de fracture du crâne , qui confîlle
dans une fente fuperficielle, ou même profonde , pour¬
vu que les pièces d’os né foient point déplacées. Voyez
ïradure.
RHOMBOÏDE. Mufcle de l’omoplate , qui a ordi¬
nairement deux portions diftinguées. Son nom lui vient
de fa figure qui repréfente unlofange. La portionfupéri-
eure eft attaché eau ligament cervical poftérieur, & aux
apophyfes épineufes des deux ou trois dernieres vertèbres
cervicales i l’inférieure qui eft beaucoup plus large, s’atta.
che par un plan tendineux, aux apophyfes épineufes des
quatre vertèbres lüpérieures du dos: ces deux portions
vont fe terminer àlabafc de l’omoplate, & tirent cet os
vers l’épine du dos.
Ce mufcle eft recouvert par le trapèze , & il recouvre
lui-même le dentelé poftérieur &:fupérieur.
PHYAS. Diminution confidérable , ou même con-
fomption totale de là caroncule lacrymale , fituée dans
l’angle interne de l’œil , d’où réfulte un larmoiement
continuel par le défaut de cette caroncule , qui ne peut
.plus diriger les larmes dans les points lacrymaux. Cette
maladie e(l oppofée à l’encanthis ; elle eft Touvent -l’effet
des corrofïfs appliqués imprudemment dans l’œil,ou d’une
férofîté âcre , qui fe jette fur cette partie : elle fuit ordi¬
nairement , ou elle accompagne la fiftule lacrymale.
RIANTES ou RIEUSES. Les anciens Anatomiftes
appelloient ainlï les dents incifives , parce que ce font
celles qui fe découvrent lorfqu’on rit. Voyez Dents.
RIDES. Eminences longuettes en forme de plis & re¬
plis , qui fe trouvent dans plufieurs cavités du corps. Dans
î’eftomac , par exemple, au palais , dans le vagin , dans
les inteftins , &c. Voyez Palais, f^/igin , F'ieillejfe.
RIOLANISTE. On donne ce nom à un mufcle fié-
chiifeur de la cuLTe , parce que Riolan , célébré Anato-
mille de Paris eftle premier qui en a donné une bonne
defeription. Il eft plus connu fous le nom de peéfiné.' Il
s’attache par fon extrémité lirpérieure à la partie fupé-
rieure de l’os pubis, & par l’in féïièure , au-delfous du
petit trochanter.
RIS. Modification dés mufcles du vifage , qui annonce
la joie & le plaifir de l’ame. L’Anatomie découvre des
nerfs qui viennent du cerveau fe répandre dans le vifage,
& dont quelques-uns vont s’inférer dans le nerf du dia¬
phragme. Apparemment lés éfprits animaux déterminés
par un fentiment de joie liabit & vif, à couler rapide¬
ment par ces nerfs dans lé diaphragme , en gonflent les
vàiffeaux tout-à-coup. Lé diaphragme s’élève , fe baifle
alternativement. Cette alternative de fecoulfes frappe al.
rernativeroent & preffement le poumon. L’air forcé par
ces fecoulfes réitérées de fortir du poumon , & de s’échap¬
per. par là glotte à différerites reprifes , produit ces fons,
ces éclats entrecoupés , qui font le ris. .
Lé fahg que le poumon comprime , pouffe vite par le
côté gauche du cceur jufqu’au vifage 5 les efprits animaux
qui rempliffent mille petits nerfs , mille petits tuiaux d*
vifagé , & preiTent_les conduits du.fang ; de là les efforts
que l’on fait en' riant; tout cela dilate , épanouit lé vi¬
fage , force le fang de fe filtrer prefque fur la furface , &
c’eft un nouveau coloris. La contention fait couler des ef¬
prits animaux dans les yeux ; la cornée s’étend , & reflé»
*f44 R O N
chit la lumière plus vivement , & les yeux en font plus
brillants. Dans les efforts , les vaifleaux qui portent les
larmes, reçoivent-ils trop de liqueur? ou bien Ce trouvent-
îls trop refferrés ? La liqueur s’échappe ; ce font des lar.
mes , & l’on pleure à force de rire.
RISORIUS. Nom que l’on donne au mufde canin,
parce qu’il tire les lèvres de côté 3c en haut, & qu’il exerce
îon action quand on rit.
RIZAGRAN. Inftrument de dentifte , dont le nom
fîgnifi e. tire-racine; c’eft une efpece de tenaille , dont les
bouts font prefque pointus pour entrer dans l’alvéole ,
& pincer les relies d’une racine qui y eft demeurée. Il eft
fort néceflaire aux Arracheurs de dents. Le pouffoir eft
toutefois Couvent plus néceflaire , & fert mieux dans plus
d’occafions.
ROCHER , LA ROCHE, Os pétreux ou pierreux.
Nom que l’on donne à une partie de l’os temporal, à
càufé de fa grande dureté. C’eft dans l’intérieur de cet os
que l’oreille interne eft placée. Sa furface préfente beau¬
coup d’autres chofes à remarquer. V oyez Temporal.
ROGNONS. On donne vulgairement ce nom aux
reins. Il y en aqui les confondent avec les tefticules, mais
c’eft mal à propos. Voyez Reins-
ROND. ( le grand) On donne ce nom à un mufcle du
bras , quoiqu’il ait plus de largeur que d’épailfeur, parce
qu’il approche de la figure ronde. Ce mufcle a une de
fes attaches à toute la face externe de l’angle inférieur de
l’omoplate s l’autre extrémité eft attachée à la partie fu-
périeure & interne.de l’os du bras, au bas de la ligne of-
feufe de'la petite tubérofité, un peu plus bas que le grand
dorfal. Les tendons de ces deux mufcles ne font pas con¬
fondus , comme ils le paroiffent d’abord au premier coup
d’œil; ils le croifent un peu l’un: fur l’autre par leurs
bords. La portion antérieure du grand rond eft cachée par.
le deltoïde.
L’ufage de ce mufcle eft de tourner le bras , & de le
tirer en arriéré. On voit par là qu’on peut le confidérer
.comme auxiliaire du grand pectoral.
Rond, (/c petit ) Mufcle fojft; charnu, qui. s’attache pat
ROT 44$
$me de fes extrémités , à toute la côte inférieure dé l’o¬
moplate , & va fe terminer par fon autre extrémité à la
partie inférieure de la groffe tubérofité de l'humerus, au-
delfous de l’attache du fous-épineux. Le petit rond eft re¬
couvert par le deltoïde , & pâlie lui-même fur l’origine
de la longue tête du triceps brachial. Le tendon de ce
mufcle en paflant fur le ligament eapfulaire du bras , y
conrraâe une adhérence qui augmente la force de ce li¬
gament , & l’empêche d’être pincé dans les mouvemens
du bras. Ce tendon eft collé avec celui du fous-épineux ,
ce qui a fait que les anciens Anatomilles ont confondu
ces deux mufcles enfemble.
Ce mufcle peut aider à tirer le bras en arriéré , & lui
faire faire la rotation.
ROTATEURS. ( mufcles ) On donne ce nom aux
mufcles obturateurs, parce qu’ils font tourner la cuilfe.
Voyez Obturateurs.
ROTATION, (mouvement de) Il a lieu, fuivant M.
Lieutaud, lorfqu’un os percé reçoit dans fon trou une apo-
phyfe , fur laquelle il tourne comme une roue fur fon
ellieu. Telle eft la première vertèbre du col, qui tourne
fur l’apophyfe odontoïde de la fécondé. Onl’a appelléaulfi
irochoïde.
ROTULE. Nom d’un os placé fur le devant de l’arti¬
culation de la cuilfe avec la jambe , & qui forme le ge¬
nou. Les anciens Anatomilles lui ont- donné ce nom ,
parce qu’ils l’ont conlidéré comme un os rond. Us lui don-
noient encore le nom de meule , de palette du genou , de
bouclier , d’os feutiforme : la figure de cet os approche de
celle d’un cœur applati , dont la bafe eft en haut , & la
pointe en bas. On y remarque deux faces, une externe ou
antérieure , une interne ou poftérieure.
On voit à la bafe de cet os une empreinte mufculaire
fort large. Sa pointe eft moulfe , & fert d’attache à un
fort ligament. Sés bords font moins épais que le mi¬
lieu.
La face antérieure ou externe eft un peu convexe, lé¬
gèrement inégale & fillonnée. La face poftérieure ou in¬
terne regardefamculatiou.; clkreft recouverte d’un car-
4 4& R U G
tilage , & divifée en deux par une élévation fort confidés
rahle , qui s’étend depuis la baie jufqu’à la pointe, &
s’a^ufte avec la poulie que l’on remarque à la partie an¬
térieure & inférieure du fémur.
Cet os eft long-tems cartilagineux dans le jeune âge ;
dans les adultes, ileftfpohgieux , & recouvert d’une-lame
très-mince, de matière compaéte,
M. Winfloipv la confidére comme une pièce qui ap¬
partient au tibia , & qui doit être regardée comme un
olecrâne mobile. Elle eft attachée par un fort ligament,
qui va de fa pointe à la tubérofité du tibia. Il y a encore
deux bandes ligamenteufes , qui vont des bords de la ro¬
tule à la partie fupérieurè du tibia. D’ailleurs le ligament
çapfulaire de cette articulation s’attache tout autour delà
rotule , en forte que cet os fait comme une partie de la
eapfule qui environne l’articulation.
La rotule peut être luxée fur les côtés, & allez fujette
aux fractures en travers.
ROUSSEURS. Taches brunes, plus ou moins nombreu.
fes, qui paroiffent fur la peau en général & particulière¬
ment fur le vifages. Voyez Lentille.
RUCHE. Nom que l’on a donnéi la conque de l’o¬
reille externe. V oyez Conque.
RU GENE. Infirument qui fert à racler les os. Il y en
a qui l’emploient pour nétoïer les dents , leur ôter le tuf
,& le tartre , dont elles fe couvrent. Avec d’antres , on
ratifie & découvre les os altérés. Les rugines à dents ont
tout au plus quatre pouces & demi de long , y com¬
pris un manche d’ébène ou d’ivoire qu’elles ont , lequel
eft taillé à pans. Leur tige eft d’un acier poli , de figure
pyramidale : elle a environ deux pouces deux lignes de
long , eft terminée par une petite lame horifontalement
litüée fur fon extrémité , plane en deffous, compofée en
dellus de plufieurs bifeaux , qui forment un tranchant
tout autour de cette lame , qu’on doit regarder comme
la rugine proprement dite. L’inftrument en queftion a
différentes figures. II y en a de triangulaires . de pointus
d’ün côté , arrondis & tranchants de ï’autre; il y en a d’o-
livairej , & fans faillie du côté oppofé à la pointe. Ces dif-
SAC 447
fcrentes rugines fervent à nétoïer & ratifier les dents de
la mâchoire fupérieure. On fe fert des premières pour les
dents de devant , des fécondés pour celles des côtés , 8c
des troifiemés pour celles de derrière.
Les rugines qui s’emploient pour découvrir les os , les
ratifier , & en ôter la carie , font longues au moins de
cinq pouces & demi , leur lame tranchante tout autour,
& taillée auflï en bifçaux , eft plus grande que celle des
précédentes : elle a un pouce quatre lignes de longueur,
fur fept lignes , ou environ de largeur. Il y en a de quar.
rées , de pointues par un bout , & arrondies par l’autre ,
de triangulaires , ou d’autre figure convenable aux os ,
fur lefquels on les emploie- Voyez Trépan , amputation ,
Carie & Exoftofe.
RUGINE’. Se dit des os qui ont été entamés par le
moyen de la rugine.
RUGINER. Racler un os avec une rugine , pour en
découvrir les maladies , & y porter des remèdes.
RUPTOIRÉ. On a donné ce nom au cautère poten¬
tiel.
S.
S. DU COLON. On donne ce nom à la derniere cour¬
bure que fait l’inteftin colon en fe portant en forme
d’S romaine de l’os des îles , où fe termine la grande,
courbure , à la partie fupérieure de l’os facrum , où il
donne naiflance au reétum.
SAC. Enveloppe qui contient la matière d’une tumeur
enkiftée. C’eft la même chofe que kifte. Le fac eft fou-
vent un follécule glanduleux , qui prête & s’élargit : à
mefnre qu’il retient plus de matière. Voyez Kifte &
Loupe.
SACHET. Médicament topique , compolé d’herbes,
de feuilles, de racines , de goiftmes, de drogues de pilées ,
qu’on renferme dans un petit fac de toile , de cuir ou de
'448 S A- Q
foie, & que l’on applique fuivant les indications * fur
differentes parties.
SACRE’. On donne quelquefois ce nom à un mufcle
des lombes , qui porte aufli ceux de demi-épineux , & de
tranfverfaire épineux. Voyez Tranfverfàire épineux
des Lombes.
SACRE’ES. (artères & veines) De la partie pofté-
rieure de l’extrémité de l’aorte defcendante, de fa bifur¬
cation même , pn voit naître ordinairement une, deux,
trois , quatre artères , qui tendent vers l’os facrum. Ce
font ces artères , qui portent le nom de facrées. Souvent
elles fortent de l’aorte plus haut, des lombaires, & quel¬
quefois plus bas , des iliaques: Elles fe ramifient au relié
fur l’os facrum , & aux parties voifines , au reétum , &
aux autres parties environnantes. Mais elles fe diftri-
buent principalement aux nerfs qui font dans le canal de
l’os façrum.
Il n’y a pas toujours deux veines facrées. Souvent mê¬
me il n’y en à qu’une qui naît des extrémités, des artères
de même nom , fe conforme aux plis des artères, monté
de la maniéré que celles-ci descendent , & va fe jetter
dans une veine iliaque , ou plus fouvent dans lé milieu
de l’angle de la bifurcation de la veine cave , ou pour
parler plus jufte dans le confluant de deux iliaques.
Sacrées, {glandes ) Elles fe trouvent dans le bas-ven¬
tre fur l’os facrum; Leur volume varie comme leur nom¬
bre. On les regarde comme Emphatiques, & de lanature
des lombaires, & des hépatiques.
Sacrés. ( ganglions ) Les Anatomiftes donnent ce nom
aux ganglions hordéiformes , que l’intercoftal jette fur
l’os facrum. Voyez Hordéiformes Ce Intercojlal.
Sacrés, {nerfs) Voyez Paires de nerfs.
SACRO-COCCIGIEN , ou COCCIGIEN POSTE¬
RIEUR. C’eft un petit mufcle qui s’attache à l’épine de
l’os ifchium , au facrum , & au coccix.
. SACRO-LOMBAIRE. Mufcle couché fur toutes les
vertèbres, fur lefquelles il s’étend depuis la tété , jufqua-
l’os facrum. Il eft mince , & plus large inférieurement ,
qu’a
SAC 44^
fa partie fupérieure. Il fe trouve étroitement accompagné
du long dorfal , dont il n’eft féparé que par une membra¬
ne cellulaire fort étroite. M. Winllow voudroit qu'on
Fappellat lombo-coflal , ou dorfal moien.
Ce mufcle s’attache inférieurement à la partie fupé¬
rieure & externe de l’os facrum , & de la partie posté¬
rieure de l’os des îles , par une aponévrole tendineufe ,
large & mince , qui recouvre auflî le long dorfal , & y
eft fort adhérente. La partie poftérieure de ce mufcle ,
en montant obliquement produit plufieurs gros paquets
mufculaires , qui vont s’attacher auxapophyfes tranfverfes
des vertèbres lombaires. Ce mufcle monte enfuite le long
de tous les côtes , & va fe terminer ordinairement aux
apophyfes tranfverfes des deux ou trois dernieres vertè¬
bres du col , quelquefois plus haut , & d’autrefois il ne
pâlie' pas la première vertebre du dos. Le côté de ce muf-
çle qui regarde les côtes, eft divifé en plufieurs petits
mufcles , qui vont s’attacher aux côtes. On y remarque
deux plans , dont les fibres fe croifent, & ont une direc¬
tion contraire. Les petits mufcles qui partent du plan ex¬
térieur , Fourniffent dans leur chemin des tendons , qui fe
terminent obliquement de bas en haut aux angles des cô¬
tes. La direâion, au contraire, de ceux du plan intérieur
eft de haut en bas ; ils fe croifent avec ceux du plan ex¬
térieur , & fe terminent obliquement par autant de ten¬
dons aux angles des huit ou neuf côtes inférieures. Il y a
des Anatomiftes qui en font un mufcle particulier, au¬
quel ils ont donné différens noms. Les uns le nomment
accejfoire du facro-lombaire de Stenon : d’autres . cervi¬
cal defcendant de Diemerbroeck , quelques - uns petit
iranfverfaire du col , ou le collatéral , & enfin M. Winfi.
low l’appelle tranfverfaire grêle du col.
L’ufage du facro-lombaire eft de redrefTet l’épine , 8c
de la tenir étendue. Quelques Anatomiftes ont prétendu
qu’il fervoit à la refpiration, que fa portion qui fe porte
obliquement de bas en haut, abaifle les côtes dans l’expi¬
ration. , & que la portion fupérieure les releve dans le
tems de l’înfpiration. Ce fentiment paroît peu fondé.
SACRO-SCIATIQUE. ( ligament ) Il tient d’une
D. de Ch. Tome II. Ff
45Q _ SAC
pau à la face interne de là portion pôftérieure du liga¬
ment ilio-iciàtique , intérieurement au bord dé la partie
inferieure de la quatrième fauiî'e apophyfe traniverfe de
l’os lacrum , à celui ce la cinquième , & tout de luite juf-
qu’à la partie fupérieure ,,du coccix. De-là il monte un
peu obliquement en fe crôifant avec le ligament ilio-facro-
iciatique . & en adhérant fortement à fa face interne ,
pour aller gagner l’epine de l’ifchion, fans diminuer beau¬
coup de là largeur. Il s’attache de cette autre part au
tranchant de la pointe de cette cpine , & à celui de fa
partie lupéiieuie. IJrJâsrS'
SACRUM. Nom d’un grand os triangulaire , placé à
la baie de la colomne vertébrale , &. fur lequel elle eft
,PPLU
origine de fon nom eft fort incertaine : les tins ont
prétendu qu elle vient de ce qu’il foutient les parties gé¬
nitales que l’on a regardées comme, faciées ,• & comme
fionteufes : (car le mot latin facrum lignifie l’un & l’au¬
tre) d’autres loutiennent qu’il vient de fa grandeur, parce
que les Anciens donnoiem le nom de làcré à tout ce qui
étoit d’une grandeur deméfurée ; & en conùdérant l’os
facrum comme une vertèbre , c’eft la plus grande de
toutes.
Cet es dans les enfans eftcompofé de cinq ou fix pièces
que l’on appelle/àü^èr venebres , parce quelles ont la
figure des vertebres imparfaites : elles font réparées par
des cartilages qui s’endurciffent & s’oflifient avec l’age,
au point de ne plus faire qu’un feul os. Ces différentes
pièces ainfi réunies préfentent un triangle dont la bafè ré¬
pond à la derniere vertebre des lombes, & le fommet,
qui eft un peu tronqué, au coccix. La baie du triangle
eft plus large que celle de la derniere vertebre lom¬
baire.
On remarque deux faces à cette vertèbre , une anté¬
rieure , & une poftérieure ; ou une externe , & une in¬
ter rie.
La face antérieure ou interne eft concave , affez égale.
On y voit une rangée de quatre où cinq grands trous de
chaque côté , pat lcfquels paflent de très-gros nerfs , que
SAC 4$t
Ton nomme feerJs. Ces trou; paroifient faits parla réu¬
nion des échancrures des vertèbres , dont le facrum étoit
compôfédansTenfaBt.-Ily a quatre trou> de chaque. coté \
lorfque dans l’ enfance le làcrum étoit compolé de cinq
pièces , & il y en auroit cinq , s’il étoit fait de hx p;eces,
ce qui arrive quelquefois. Entré ces différent trous , on
trouvé des lignes plus ou moins marquées, qui s’éten¬
dent en travers d'un côté à l’autre. Elles (ont faites par
l’offification des cartilages qui , dans l’enfâncè, féparoient
les différentes pièces du lacrum.
La face pofterieure ou externe eft convexe, & fort iné¬
gale. On y voit autant de trous qu’à la face interne , 8c
ils communiquent enfemble. Ceux do la face externe font
plus petits , & prefqu’entierement bouchés par des liga-
mens dans le cadavre & il n’y paiTe que de très- petits
filets de nerfs , qui percent à travers lès membrane , 8c
vont fe diflribuer aux parties voifînes. On remarque les
mêmes lignes tranfverfales que l’on voit à la face interne ,
& qui font formées par l’oflification-du cartilage inter¬
médiaire , qui féparoit ces vertèbres imparfaites dans
l’enfant. Entre les deux rangées dé trous, on trouve fur
le milieu de l’os plufieurs apophyfes qui s’étendent de
haut en bas. Ge font lés apophyïès épineufes des faufTes
Vertèbres dont le facrum elt compofé : les deux, inférieures
en ont dé très-petites. Souvent elles font un peu four¬
chues, ce qui forme une efpecedé goutiere plus ou moins
marquée. Elles font plus confidérables & mieux mar¬
quées à la partie fupérieure du facrum , & dim:nuent en
iàefcendaht. On trouve au bas deux petites éminences,
qui portent le nom de cornes , & qui font attachées par
des ligamens à, deux iemblables du coccix. A la partie
fupérieure de la même face , on trouve deux apqphyfés
articulaires , qui font femblable; aux autres apophyfes ar.
ticulairès des vertèbres lombaires : celles du facrum re¬
çoivent lesapophyfes articulaires inférieürésde la derniere
vertèbre des lombes , avec lefquelles elles s’articulent. A
côté de chacune de ces deux apophyfes, on remarque une
échancrure qui à le même ufage que celle des vertèbres,
e’eft-à-dire , de laifFer pafTer les nerfs qui partent de la
SAC
moelle ëpinïere , & vont fe rendre à diverfes parties d®
corps. Il y a deux petites échancrures à>la partie infé¬
rieure & latérale du facrum ,qui le rencontrant avec deux
femblables du coccix qui y répondent , donnent aufli paC-
fage à de petits nerf;.
Le bord fupérieur de l’os eft épais , fort large, beau¬
coup moins cependant que la face inférieure de la der¬
nière vertèbre des lombes qui y répond , parce que le car¬
tilage intermédiaire qui les fépare , eft très-épais , & des¬
cend en fe retrécilïaut à mefure qu’il approche de l’os fa¬
crum. Cette face eft. fort inclinée de devant en arriéré ,
de forte que -la hauteur de la face antérieure eft pluscon-
fidérable que celle de la face poftérieure; ce qui s’obferve
aufli dans la derniere vertèbre des lombes.
C’eft à cette face fupérieure du facrum , que l’on re¬
marque un grand trou large , un peu triangulaire., & fort
applati : c’eft la continuation du canal vertébral. A me¬
fure qu’il defceud dans l’os , il diminué & communique
avec les deux rangées de trous , dont nous avons parlé.
On trouve à la partie fupérieure des deux bords laté¬
raux une face articulaire plus longue que large. On lui a
donné le nom de Jigm^ïde , à cauie de la relfemblance
qu’on a cru lui trouver avec le figma des precs. On l’ap¬
pelle aufli femilunaire. C’eft par ces faces que le facrum
s’unit avec les os des hanches, au moyen d’un cartilage in-
termédiaire allez mince.
L’angle inférieur porte une, .petite facette articulaire
pour fon articulation avec le coccix.
Le facrum eft compofé de fubftance fpongieufe , revê¬
tue d’une lame très-mince de fubftance compade. Cette
lame compade elle-même eft percée poftérieurement
d’une infinité de petits trous qui donnent paflage à des
vaiiTeaux fanguins, qui vont à l’intérieur de l’os
Le facrum eft articulé fupérieurement avec la derniere
vertèbre des lombes , parle moyen d’un cartilage inter¬
médiaire, comme le font toutes les vertèbres entre elles.
Inférieurement avec le coccix , & latéralement avec les
os des îles. Ces deux dernieres articulations deviennent
immobiles dans le grand âge. Ordinairement celle du coc-
S AH '45 î
'érx eft un peu mobile , & celle des os innommés permet
un léger écartement de ces os dans l’accouchement..
La quantité de nerfs dont la cavité du facrum eft rem¬
plie , rend les feadures de cet os auffi dangereufes que
celles des vertèbres mêmes : elles font fuivies des mêmes
fymptômes. La fubftance fpongieufe dont il eft formé,
cft caufé que la carie y fait, en peu de tems de grands
progrès.
SAGE-FEMME , Accoucheufe Les qualités- d’une,
bonne Sage-femme font d’être parfaitement inftruite de
tout ce qui concerne l’ârt des accouchemens , d’être de
probité & de bonne foi , attentive â-prévenir ce qui peut
incommoder les femmes en couche , d’être propre & corna
plaifante , de ne rien entreprendre par rapport aux mères
St aux enfans nouveaux nés, rien dont, elles ne foient
sûres , & furtout de lavoir fe conformer de point en point
aux ordonnances, des. Médecins éclairés , ou des Ac«
coucheurshabiles.
Il eft très-avantageux que les Sages-femmes foient par¬
faitement inftruites de tout ce qui concerne l’art.dcs ac¬
couchemens. La confiance que leur donne une. infinité de
meres l’exige., Aufli, bien loin de les, écarter des .lits des
femmes grolfes , Içs Accoucheurs rendroient plus de fer-
vice à l’îîumaaité en leur communiquant leurs lumières.
Les Athéniens avoient une loi qui défendoit auxfèm-
mes de- pratiquer les accouchemens. Agnodice , jeune
fille d’Athènes s’habilla en homme , fut- prendre les le¬
çons de Hierophile , & fe perfectionna à l’école de cet
habile Médecin. Ay ant fait part de fon fecret aux Dames
de la Ville, elle s’attira leur confiance , & en même tems
la jaloufie des Médècins qui l’accuferent d’abuter de foa
état pour corrompre les femmes; mais elle diflipa bientôt-,
la calomnié en faifant connoître fon fexe aux Juges , &
la loi fut abrogée,
SAGITTALE. Nom que l’ùn donne à une future qui
unit enfemble- les- deux pariétaux ; elle s’étend delà fu¬
ture coronale à lalamhdoïde : elle eft fort droite, &-c’e£l-
de là que lui vient fon nom. Elle s’efface dans. le grand’
âge , tSç furtouti L’intérieur du. crâne..
SAIGNFE. Opération qui confifte à tirer d’un vaif-
feau fanguin une portion de la mall e du /an g pour la _ué-
rifon d’une maladie Ce mot fe prend aufli pour l’évacua¬
tion même du fang , par l’ouverture faite a., vaiiieau. Oit
dillingue deux lortes de l'aigrie? quant aux vailfeaux que
l’on ouvre : la première , & la plus frequente qui je fait
aux veines, fe nomme proprement phlébotomie : la fé¬
condé qui fe pratique aux artères , s’appelle arterio-
La fâignëe relativement aux parties dont on ouvre les
vailfeaux . porte encore dfftér.ens noms ; de-là la faignée
du bras . celle du pied , celle de la jugulaire , celle _de la
temporale , &c. mais fi l’on confidére les effets qu’elle
produit, on la dillingue en revuljive , en dérivative , &
en évacuative. Celle-ci caiadérife toute faignée , n’y en
ayant aucune qui ne diminue la malle du lang. Quant à
la faignée rév.ülfive , c’ell celle qui fe pratique pour dé--
tourner ’une partie le fang qui y aborde en trop grande
quantité , & avec trop d’impétuofité. La dérivative efl
celle qui fe fait en quelque partie du corps , à defl'ein d’y
faire couler le fang avec plus de célérité , de maniéré qu’il
emporte-comme un torrent tous les embarras qui s’y font
formés.
L’ancienne Médecine vantoit beaucoup la revulfion &
la dérivation ; & la théorie que les Auteurs des fiecles
palfés ont donnée fur l’article a long - tems fait la ré¬
glé , & fourni l’explication des phénomènes de la pra¬
tique. C’eft fondé fur cette théorie , que tous les Méde¬
cins .hoififfoient , n’a- gueres encore avec un fcrupulc
«tonnant les veines pour la faignée , qu’ils attribuaient
des veines propres à chaque partie , & croyoient que c’é-
toit un crime de ne les pas ouvrir toutes les fois que ce*
parties étoient attaquées de maladies. Ainfi il falloir ou-
vrir la veine interne du coude, nommée bafilique , quand
les patries qui font fous les clavicules étoient affectées s
& la veine externe , nommée céphalique , lorfque les par¬
ties qui (ont au-delfus de la gorge , favoir , la face , le
gofiet , lesyeux, la tête, étoient affligées ; enfin la mé¬
diane quieft commune aux unes Seaux autres, quand il pa-
s A 1 4f$
roiffoit nécelïaire de tirer du fang des parties fupéricures
& inférieures travaillées de maladie en même tems. Mais
plus éclairés de nos jours par les lumières de la faine Phy-
Îîque , les Médecins ont abandonné ces pratiques, qui ne
font fondées ni fur l’expérience , ni fur la raifon , mais
uniquement fur les préjugés. Car aujourd'hui que la cir¬
culation eft découverte, il eft clair que toutes lesvemes
ont communication avec le cœur , qui elt le refervoir
univerfel du fang , & de-là avec toutes les autres parties
«lu corps, & que par confequent la quantité du fang eft.
diminuée également dans toute rbàbitude du corps; quel¬
que veine que l’on ouvre dans la faignée , & le fang fu-
peiflu évacué également par-tout.
Cependant , quoiqu’il foit de la revullïon & de la dé¬
rivation, toujours n’eft-il rien moins qu’indiiiëtent dans
bien des cas de pratiquer la faignée au b.ras , au pied , i
la gorge , à la tempe, & c’eft ce qu’il convient qu’un Mé¬
decin prudent & habile détermine auparavant,. Il y a fur-
tout des précautions à prendre avant la faignée , qu’un
Chirurgien f uvent appelle le premier , ne doit nullement
ignorer. Voici des réglés générales que l’ufage &. la rai¬
fon ont approuvées , 8c qu’iL doit très-foigaeufement re-
i°. On ne doit tirer du fang que loin du repas, &
quand l’eftomac eft vuide , de façon qu’il.ne fourniiie plus
de chile au fang , & que celui qui lui a déjà été fourni,
ne conferve pins fa- formel L’on s’apperçoit après la fai¬
gnée qu’elle a été faite trop tôt après le repas:, quand
une piqueur femblable à. du lait , iurnage le fang qui a
été tiré. C’eft pour cela qu’il eft d’ufage de faigner le
matin à jeun , ou quatre à cinq heures après le dîner.
Néanmoins , fi la maladie étoît p eilânre , telle qu’une,
grande inflammation, une apoplexie , une; iuffocation
.confidérable, une chute grave , une forte cortufion ; à
quelque-heure du our que ce foit , il eft nécelfaire d’ou¬
vrir la veine.fïns aucun délai. a°. Il convient de faire pré¬
céder la faignée par un lavement , afin que la circulation
du fang dans le bas ventre devenant plus libre, la revul-
4on & l’évacuation fe faflent plus commodément, & que
4$ 6 _ _ _ S AI
les matières viciées contenues dans les premières voies
ne patient pas dans le fang , pour y remplir la place du
fan g évacué. 30. Il faut bien fe donner de garde de fai-»
grier dans le friilon , qui eft d’ordinaire le prélude d’un
accès de fièvre. La circulation alors quoique fréquente ,
eft trop foible » mais fi tôt qu’il y a grande chaleur, on
ouvre la veine en toutesureté , même dans le fort de l’ac.
cès , ce qui fe pratique affez communément aujourd’hui,
& avec iuec s.' .T°. Il ne faut point faigner les femmes,
dans le tems des réglés , fi ce n’ eft qu’une maladie gra¬
ve, comme l’apoplexie, la pleurèfie ou lafuffocation j
&c..n’y obligent de néceflité. encore alors faudroit-il ou¬
vrir une veine du pied. 50. La faignée eft en général fi
utile aux femmes enceintes , qu’il en eft peu à qui elle ne
convienne , foit pour empêcher qu’elles ne fe bieftènt ,
foit pour les guérir de plufieurs incommodités qui leur
arrivent danscetems-là. Comme elies n’ontpoint de menfi.
trues , leurs vaiflèaux font plus remplis de fang , & ne fe
contrarient par conféquect que faiblement. La circula¬
tion y eft lente , principalement dans les pairies internes,
où il s’accumule en plus grande quantité-, & cela arrive
, fur tout dans les femmes qui font jeunes , qui on bonap-,
petit , & font d’un tempérament fanguin. De cette grande
plénitude de fang , viennent les dilatations des vaifteaux,
même fur la peau, la pefanteur de la tête , les laffitudes
Jpontanées , la. difficulté de fe mouvoir , le faignement
du nez qui leur- arrive, fi fréquemment. Or tous, ces fimp-
tômes né peuvent céder qu’à la faignée ; & dans çes.cas,
c’eft la faignée du bras qui n’eft , comme chacun le fent ,
que purement évacuative. On faigneversle troifieme.ou
quatrième mois deia groflïffe , parce que. c’eft alors que.
la pléthore eft plus notable , & néceiraitement exiftante,
. par la fuppjeffion des réglés, & le peu de volume de l’em-
jbrion , qui n’a pas encore affez de grofleur & d’étendue ,
pour- âbforber tonte la nourriture fuperflue à la mere ,
par cette fuppreflïon. On saigne. enfuite vers le huit on
neuvième mois, parce qu’ alors les vaiffeaux accoutumés
à être gonflés , fe goigent très-aifément de fang , ce qui
fouvent après l’accouchement procure des pertes confidé-
S AI 457
râbles & funeftes. La faignée avant le terme de l’accou¬
chement prévient puiffammectces effets dangereux; ainfi
c’eft en général très-bien agir , que de faigner dans ces
circonftances; & de même qu’au quatrième mois, encore
plus exactement qu’ alors , il faut faigner du bras , jamais
du pied , (i ce U’eft dans un danger évident de la vie ,
qu’il neferoit paspoffible d’écarter partout autre moïen.
Il neft pas, je penfe, non plus hors de propos de
remarquer ici que les faignées aux femmes grofl'es doi¬
vent être petites , & plutôt fouvent répétées', que trop
copieufes, Si l’on faifoit une trop grande & trop fubite
évacuation , les vaifleaux s’affaiflèroient trop prompte¬
ment & généralement , de fa çon que ceux de la matrice
qui s’abouchent avec ceux du placenta , venant à éprou¬
ver le même affailfement fubit, pourroient fe féparer
& procurer par leur défunion la chute du placenta &
l’avortement. C’eft pour éviter cette trop grande révo¬
lution, qu’en certains pays , lorfqu’iT s’agit de faigner les
femmes enceintes , l’ufage eft d’ouvrir les plus groffes
branches qui rampent fur l’avant-bras, fur le poignet,
ou lé déflus de la main , & qu’on ouvre rarement les
veines qui fe préfentent au pli du bras.
■ On ne doit pas oublier qu’il faut également faire "de
petites faignées dans les maladies des femmes grolTes ,
qui en demandent de' fréquentes, telles que. font la pieu—
rélie , l'a péripneumonie &c. car les faignées trop fortes,
leur font fouvent plus pernicieufes que favorables.
Il a été reconnu par des obfervations fûtes & répé¬
tées, que Ton peut faigner en fureté dans les fièvres
malignes, quand même il paroîtroit des taches pour¬
prées fur la peau, fi là grandeur de la fièvre & la vio¬
lence des acçidens le demandent , & que les forces du ma¬
lade le permettent ; ce qui eft d’ailleurs conforme à la
raifon, puifque les taches pourprées & toutes les érup¬
tions de la peau qui s’obfervent dans les fièvres malignes,
font autant de légers embarras du fang dans le tinu de
la peau, lefquels femblent indiquer la faignée, afin d’en
rendre la circulation plus libre. Il faut remarquer cepen¬
dant que ces éruptions ne font très-fouvent qu’un fymp-
4j3 S AI
tome <Je l’eftotnac enibarraffé & chargé (Je mauvais le¬
vains de digeitions malfaites , & que'trés-fouvent elles
difparoiilent aullitôt après l’action d’un vomitif ou d’un
purgatif; ce qui ne confirme pas la nécefïîté conftante
delà faignée dans ces cas, & doit au contraire la taire
fufpendie en bien des rencontres. En fixiéme lieu , il
faut toujours tirer du fang d’une groffe veine & par une
large ouverture , non pas parce que l’on tire un fàng
plus pur d’une petite veine, comme s’imagine fans rai-
fon le vulgaire ignorant , mais parce que le fang fort
avec plus d’impétuofité d’une grolle veine , & par une
large incifion; ce qui procure une révolution plus grande,
plus prompte & plus efficace.
Si le malade appréhende la faignée ou qu’il foit foiblc
de complexion, & qu’ainfi il foit en danger de tomber
en fyncope , on a coutume de le faigner couché dans
fon lit, parce que dans cette fituation le fang cm. de
plus aifémer.t , & par cohféquent la défaillance e:t r us
rare. Il fera encore tres-utiie d’appliquer dans le moment
une comprelTe avec la bande fur l’ouverture de la 'veine,
& de différer un peu la faignée, jufqn’à ce que l’efprif
du malade foit un peu rafluté. Quand le fang coule trop
lentement , on pourra en accélérer le mouvement en
faifant touffer, éternûer le malade , en lui faifant tour¬
ner dans la main l'était, à lancettes. Il eft même expé¬
dient de tremper le bras dans l’eau chaude , parce que
la chaleur de l’eau en raréfiant & dilatant le cilla de la
partie ,_ attire un flux plus rapide du fang, comme il
arrive à la faignée du pied. Au commencement des mala.
dies , on doit faire les faignées plus copieufes , les forces
étant encore entière ; mais dans la fuite , il faut tirer
du fang avec plus déménagement, les forces étant de à
abbatues pat la longueur de la maladie , par une diète
plus exaâte & par les faignées précédentes. Mais il ne
faut jamais aller à plus de quatre palettes , ou d’une
livre de fang , dans la crainte de caufer par une trop
grande évacuation , une défaillance confidérablc, qui
n’eft jamais fans danger. Enfin, il eft permis au malade
de s’endormir après la faignée Si de jouir du doux calme;
S A I 4*9
que lux a procuré, cet excellent remede. Rien ne renou¬
velle plus promptement, les forces que le fommeil. Les
anciens Médecins, à la -vérité , étoient contraires à ce
fentiment , mais nous croyons que faite avec les ména-
gemens prefcric: ,1a faignée procurant un fommeil paifî-
ble j il efl très-avantageux de s’y abandonner.
Au relie , fi la faignée ell un des plus puifiàns remèdes
de la Médecine , elle ell de l'aveu de tous les Chirur¬
giens , fouvent la plus, délicate & la plus difficile de tou¬
tes les opérations de la Chirurgie. Il n’y en a point ,
quelques grandes &. quelques pénibles qu’elles paroilleiit,
qu’ils n’aimalîent mieux faire, que certaines laignées ,
où après avoir cherché long-tçms & pris toutes les pré¬
cautions néceffaires pour tirer du Lang, la veine glitle
& s’échappe à la pointe de la lancette. Il faut donc pren¬
dre beaucoup de précautions pour la faire fans encourir
quelques reproches. Nous allons, comme dans toutes
les autres opérations , détailler ce qu’il faut faire avant,
pendant & apres la faignée.
Saignée du bras.s 1
3°. Les inflrumens qui fervent dans cette opération
font, une ligature de drap rouge, Voyez ligature :
une Lancette, un lancetier s l’appareil confifte en une
bande, une compréfle quarrée, un verre d’eau ou de vi-
naigre , ou de quelque eau (piritueule , comme l’eau de
la Reine de Hongrie , l’eau-de-vie de lavande, &c. La
bande doit être de toile qui ne foit ni trop neuve , ni
trop ufée, fans lifiere ni ourlets , afin que la compref-
fion ne foit pas plus forte fur les bords , qu’au milieu ;
ainfi un ruban de fil ne convient point. Elle doit avoir
une aune & demie de longueur & un pouce de largeur.
La compreffe fera faite d’un linge fin, blanc de leflîve,
plié en quarré & en plufieurs doubles. Une feule fuffit
pour l’ordinaire; mais quand on a affaire à un bras bien
gras , on a foin d’en avoir deux , dont l’une foit un peu
plus grande que l’autre, afin que la comprelfion foit plus
fure & plus exaéte.
4fo S A I
n°. Il faut avoir dés poëlettes pour recevoir le fang
& fe régler fur la quantité que l’on doit en tirer. 30. Si
la lumière du jour n'éclaiie pas fuffifamment -, on fait al¬
lumer une chandelle ou une bougie. (Celle de S. Cômc
eft la meilleure.)
Après ces préparatifs, le Chirurgien doit mettre foi»
malade dans une litüation commode. Si c’ eft une faignée
de précaution, il peut le faire affeoir dans un fauteuil i
mais s’il a peine à fourenir la faignée , il fera plus fine¬
ment & plus commodément dans fon lit , foit fur foi»
féant , foit couché horifontalement- Lorlque le Chirur¬
gien a bien fitué fon malade , il lui découvre le bras
jufqu’à environ quatre travers dû-doigt au- 'elfus du cou¬
de, obférvant que le poignet de la chemife ou de la
■camifolle ne le ferre pas trop , ce qui feroit une contre-
ligature qui gênerait le cours du fang. II. fait enfuite
étendre le bras du malade, dont la main dft être
ouverte & la paume appliquée fut la poitrine , afin ue
les mufcles n’étant pas gonflés , ne failent pas changée
la fituation des veines; mais peu de tems après, il fait
empoigner le pouce ou le lancetier , & engage le ma¬
lade à ferrer , afin que les veines paroiiTent d’avan¬
tage. Il examine les veines enfuite, & fi elles ne fe
découvrent pasd’abord à la vue ni au toucher , il les rend
Icnfibles en ferrant davantage la ligature.
Il y a quatre veines que l’on peut ouvrir, favoir, la
céphalique, la médiane, la bafilique & la cubitale. Mais
avant de placer la ligature fur ces veines & de la ferrer ,
il faut s’aifurer de leur fituation relative à l’artére & au
tendon du mufcle biceps, afin d’éviter ces deux dernieres
parties. Il y a des bras où l’artère eft suffi- fuperficielle
que les veines , de maniéré qu’on pourrait s’y trom¬
per, fur tout après la ligature, qu’il 11e paraît plus de
pulfation. Quand le Chirurgien eft aftûré de la fitua¬
tion de l’artère & du tendon, il s’affure de la veine qu’il
doit ouvrir , après avoir- appliqué la ligature-. On ne ferre
, d’abord qu’aucant qu’il eft befoin pour comprimer la
veine , fans ferrer l’artère. Si la veine qu’on fe propofe-
d’ouvrir eft fuperficielle, on rapproche un peu plus 1s,
S A I 461
ligature; fi au contraire elle eft profonde, on l’éloigne
davantage, pour lui donner un peu plus de faillie. La
ligature mife , on fait fur l’avant-bras quelques frictions
avec le doigt indice & celui du milieu , en montant du
poignet vers le pli du coude & on détermine la veine
que l’on doit ouvrir. On plie enfuite le bras & on le
remet dans le lit pour donner aux vailTeaux le tems de
fe gonfler , & choifir dans fon étuit une lancette conve¬
nable. Voyez Lancette. Quand on l’a choifie, on l’ouvre
à angle moufle & on la porte à la bouche, de maniéré
que la pointe de la lame foit tournée du -côté du bras
que l'on va faigner ; enfuite le Chirurgien reprend le
bras de fon malade, il le fait étendre & appuier fur fa
poitrine comme auparavant , en lui faifant fermer la
main , le pouce ou fon lancetier entre les doigts , afin,
que les mufcles pouffent les veines en dehors & les aflu-
jettiflent ; il reflerre la ligature s’il eft néceflaire , &
détermine l’endroit qu’il veut piquer. Il fait enfuite quel¬
ques friétions fur l’avant-bras de bas en haut pour faire
gonfler fon vaifleau , puis appuiant fortement du pouce
furie vaifleau, il l’aflujettit & la peau en même tems.
Il touche après cela l’endroit marqué , pour çonhoître
fi par les mouvemens qu’il vient de faire , il n’a point
dérangé le vaifleau. S’il retrouve la veine dans le même
état , il défigne exactement des yeux ou avec le bout
de fon ongle, l’endroit de la veine qu’il va piquer
puis prenant la lancette avec le pouce & le doigt indice ,
il fait fon ouverture.
Dans l’ouverture on diftingue trois tems, l’inftant dé:
la ponétion , celui de l’incifion & celui de l’élévation. La
jonction commence l’incifion , l’élévation Tacheve. Lé
tems de la ponction eft celui qu’il faut pour faire le
chemin de dehors en dedans, & celui de l’élévation eft
Je tems qu’i! faut pour faire le chemin de dedans en de¬
hors. Quand la lancette entre, elle coupe par fes deux
tranebans, mais quand' elle fort, elle ne coupe que par .
Je tranchant fupérieur qu’on retire en l’elevant un peu.
De plus- cm peut faire l’ouverture de trois façons, oti
«n long , ou en travers , ou de biais. C’eft la der-
46a . S AI
niere qu’on doit préférer aux autres , tant parce qu’ elle
eft plus commode pour l’opérateur , qu’à caulé qu’elle eft
la meilleure pout le malade , l’ouverture eft plus grande
& facilite mieux la fortie du fang. Pout bien ouvrir la
veine, il n’y a que les deux doigts qui tiennent la lan¬
cette qui doivent agir , ils font ployés quand ils portent
la lancette dans la veine , & la maintenant alors appuiée
par les autres doigts qui font foutenus par le bras du ma¬
lade', la lancette entre par le feul allongement du pouce
& de l’indicateur , fe retire de même. Si le Chirur¬
gien fe férvôit de toute la main pour faire une auffi
légère ouverture , ce feroit avec raifon que fouvent on
diroit de lui qu’il auroit la main péfante.
Le fang jaillit dès qu’on retire la lancette. Laper*
fonne chargée de la po'élette la préfente; on recom¬
mande au malade de tourner le lancettier dans fa main ,
afin que le mouvement- des mufcles faffe pafTer plus
vite le fang des veines internes dans les externes. Pen¬
dant que le fang fort , le Chirurgien foutient avec fa
main l’avant-bras du malade. Si le fang ne fait point
l’arcade , on lâche un peu la ligature quand . elle eft trop
ferrée , afin qu’il coule plus librement par l’artère : fi
au contraire la ligature étoit trop lâche , & qu’elle ne
comprimât pas affez la veine , on lia refferreroit un peu;
mais il faut toujours avoir attention de mettre l’ouver¬
ture des tégumens vis-à-vis de celle de la yeine, quand
on veut que le fang forte d’un plein jet, & que la fai-
gnée ne foit pas baveufe.
Quand on a tiré affez de fang , on ôte la ligature ,
& on fait plier l’avant-bras ; après quoi on pofe lé doigt
indice & celui du milieu de la main qui n’a point fait
la faignée , à côté de l’ouverture , & avec ces deux
doigts, on fait faire à la peau un petit mouvement
demi-circulaire , afin de couvrir l’ouverture de la veine ,
& d’empêcher le fang de fortir. On prend de l’astte
main une eomprefiè fans la mouiller, & avant^que de
la pofer on relâche l’ouverture; on fait au deffus & au
defious une le; ère friction pour dégorger le vaiffeau ; on
xepaffe enfuite les deux doigts à côté de l'ouverture Si
S AI 463
©n arrêttc le fang ; on néttoye les endroits du bras que
le fang a tachés, avec la comprefle , ou pour plus de pro¬
preté, avec le coin d’une lerviette mouillée. On met
enfuite la compielle fur l’ouverture que l’on aflujettit
avec le doigt indicateur , apres quoi l’on pofe far la com¬
prefle une bande, dont 'on -laide pendre un demi-pied
derrière l’avant-bras; onia conduit au-deflus du-coude?
d’où repaflànt lur la laignée , on fait un circulaire au
haut de l’avant-bras , & l’on continue ainlï en croifant
toujours fur la comprefle autant de fois que la bande
le permet. On noue les deux bouts fur le derrière de
l’avant-bras , Sc on recommande au malade de le tenir
à demi iïéchi , appuié fur fon eftomac fans le remuer ,
afin que le fang ne s’échappe pas.
Si le vaifleau qu’on fe propofe d’ouvrir eft fitué, comr
me quelquefois la médiane, directement fous le tendon
du mufcle biceps, qui fait faillie dans certains. fujetSj
pour éviter de le piquer, on fait mettre le bras du ma¬
lade en pronation , &c ce tendon qui a fon attache der¬
rière la petite apophyfe du Radius , fe cache pour ainfi
dire & s’enfonce , ou bien ce qui vaut mieux encore!,
on fait un peu fléchir l’avant-bras pour, éloigner le vaifi.
feau du tendon ; cela n’elt pas la feule chofe a remarquer
dans la faignée. Quand on a mis la ligature, le vaifleau
n’eft pas toujours bien apparent. Alors on met le doigt
indice ou le pouce d’une main fur la veine , & l’on
fait dé l’autre main avec le doigt du milieu & l’indice,
plufieurs friétions le long de l’avant-bras : le Chirurgien
renvoie par ce moïen la colonne de fang vers fon pouce ;
le vaifleau devient plus fenfible & fait connoître s’il four¬
nit aflez'dè Tahg , s’il eft bien enfoncé ; le lieu où il i’eft
moins , efl: celui où il faut faire l’ouverture.
ÎI ne faut jamais ptq.uer à .moins que le vaifleau ne
foit fenbble au taét, quand -même quelques cicatrices l’in,
diqueroierit, car on ne pourroit piquer qu’au hazard, ce
quiferoit imprudent. Il y a.des vailleauxquinefe font pas
fentir auflitôt que la ligature eft faite, mais feulement
quelques .momens après. Mais s’il y a du danger d’ouvrir
les vaiifeaux au pli du bras , à caufe de leur petitefle jointe
464 SA I
à la proximité de. l’artère ou du tendon , il faut/aigner a
ïavant-bras où au poignet j Sc quand les vaiflèaux lont fi
enfoncés qu’on ne les diftingue pas au pli du coudé , ni
même à l'avant-bras , on fait mettre l’avant - bras d'ans
l’eau chaude , qui en raréfiant le fang fait gonfler les vei¬
nes. Les perfonnes gra'ffes ont ordinairement les vaiffeaux
fort enfoncés , & entourés de beaucoup de graiffe ; ainfi,
il n’y a pas tant à craindre de piquer l’artère, où le ten¬
don , ou l’aponèvrofe , que dans les petfônnes maigres &
âgées , qui ont les vaiffeaux fort apparens, & quelquefois
collés fur l’artère , le tendon , ou l’aponèvrofe. 11 faut
dans ce cas là porter la pointe de la lancette prefque ho-
rifontalement , afin d’éviter de piquer ces parties.
En général, il faut toujours ouvrir la veine où elle pa-
roît le mieux , au-deffous des cicatrices des faignées pré¬
cédentes ; car fi l’on ouvroit fur les cicatrices mêmes ,
le fang ne fortiroit pas fi bien , à caufe que ces cicatrices
«broient rétréci le diamètre du vaiffeau. Ainfi un Chi¬
rurgien qui veut ménager un bras qu’il aura fouvent à
faigner , commence d’ouvrir la veine le plus haut qu’il
peut ; puis en allant toujours eh defeendant, il place les
ouvertures proche les unes des autres , pour fe conferver
un terrein qu’il trouvera en tems & lieu. C’elt une mau-
vaife méthode de mouillêr la compreffe , parce qu’en fe
féchant elle fe durcit , &*peut meurtrir le bras. Si l’on
prévoit que l’on fera obligé de répéter la faignée dans la
journée , on met fur la compreffe quelques gouttes de
fuif ou d’huile , pour empêcher la plaie de fe fermer fi-
tôt , & qu’on puiffe retirer du fang par la même ouver¬
ture- Mais , quand le malade ne craint pas la piquure
de la lancette , il eft plus à propos d’en faire une nou-
jrelle.
Saignée du pied.
On fait affeoir le malade dans un fauteuil , ou fur le
bord de fbnlit; l’on a une compreffe quarrée comme dans
la faignée du bras , une lancette , & une bande plus lon¬
gue que celle qui fert au bras, roulée en un chef, une
ligature , ua chaudron ou un fceau de fayance , prefque
S A I 4 6$
plein d’eau d’une chaleur fupportable , dans-laquelle on
metles'deux pieds pour faire raréfier le fang ,- & gonfler
les vaifieaùx : je dis les deux pieds , parce que quoique
l’on n’ouvre la veine que d’un ieul , il eft cependant né-
ceflaire de le faire , autant- pour la commodité du mala¬
de , que pour déterminer une plus grande quantité de.
fang vers les extrémités inférieures , & pour que le Chi¬
rurgien paille fans perdre de tems, choifir le pied où les
vailïeaux feront les plus apparens.
Quand les pieds ont refté dans l’eau allez de tems pour
donner aux vailïeaux celui de le gonfler , le Chirurgien
prend le pied qu’il veut faigner , le porte fur fon genou ,
puis il l’elfuie avec la ferviette qu’il a fur lui ; il pofela
ligature au delfus des malléoles, a environ deux travers de
doigt , &. ne la ferre que médiocrement ; il la noue d’un
nœud coulant vers la malléole externe ; puis ayant exa¬
miné avec fon doigt fi les veines répondent , il remet le
• pied dans l’eau pendant qu’il tire fon étui , & choifit une
lancette. Quand le Chirurgien l’a choine , il l’ouvre en
angle mouife , & la porte à, fa bouche , la pointe tour¬
née du*côté du pied qu’il va faigner. Il tire enfuite le pied
de l’eau , & en applique la plante fur fon genou , afin
de comprimer les veines intérieures. Il refferre la liga¬
ture , pour mieux affujettir la peau & les veines; il effuie
le pied, & après avoir affujetti le vailfeau comme dans
la faignée du bras , avec le pouce de la main qui faifit le
pied, il en fait l’ouverture. On ne craint point aipfi.de
piquer d’ artère ni de tendon , à moins qu’on. né faignïm
quelqu’une des veines qui rampent fur le cou du pied:
Mais quand on faigne à la malléole , il n’eft pas rare de
piquer une, petite branche du nerf tibial d’où il réfulte un
léger engourdilfement , qui eft fans conléquence , & ne
doit nullement eftiaier.
Dès que la veine eft ouverte , on remet le pied dans
■ l’eau , & fi la ligature eft trop ferrée , on la lâche tant
foit peu. Comme on ne fe fert pas de poelettes pour cette
fâignée , on eftime la quantité de fang que l^in tire, par
la durée de la faignée , la grandeur de l’ouverture , &
la teinte de l’eau relativement à fa quantité ,-ce que l’on
D. de Ch. Tome IL , G g ■
'466 S AI
connoît à la vue , ou en trempant dedans le coin d’une
ferviette. Quand on a tiré quantité fuffifante de fang , on
défait la ligature fans tirer le pied hors de l’eau : on l’y
laiile même encore un inllant , pour donner au vaifTeau
le tems de fe dégorger. Enfuite on retire le pied de l’eau,
on le porte fut Ion genou , on l’effuie , on tire un peu
la peau avec le doigt indice , & celui du milieu, comme
dans la faignée du bras : on met , pour recouvrir la veine ,
une compreffe un peu épailTe fur l’ouverture , & on fait
le bandage appelle étrier. Voyez Etrier. On effuie en-
fuite l’autre pied , & on remet le malade au lit.
Il arrive quelquefois à la faignée du pied , quoiqu’elle
Toit bien faite , que le fang s’arrête tout à coup après
avoir coulé pendant quelque tems. II peut y en avoir deux
caufes. La première , c’efl un fang trop gluant & trop
épais , qui s’applique fur l’ouverture , & en colle les lè¬
vres. Cet accident eft plus ordinaire aux femmes grades.
Pour l’éviter , le Chirurgien doit donner fes foins à ce
que le fang forte en arcade ,. & toujours à la furface de
l’eau j pour cela , il placera fa main , ou une ferviette
fous la plante du pied, afin de le foulever , & qu’en com.
primant la veine intérieure , le fang refoule dans les ex¬
térieures. La fécondé caufe de l’arrêt du fang, c’eftlorf-
que le vaiffeau eft'fort petit , & que le pied eft par trop
enfoncé dans l’eau. La colonne d’eau qui pefe fur l’ouver¬
ture , empêche le fang de fortir, & le fait grumeler. On
y remedie en pafTant un linge fur l’ouverture , pour en
détacher les grumeaux , & en foutenant le pied à fleur
de l’eau.
Saignée de la gorge.
On fait afTeoir le malade fur le bord de fon lit , ou
dans un fauteuil. On garnit l’épaule & la poitrine d’une
ferviette en plufieurs doubles , & on applique la ligature
de la maniéré fuivante. On met fur les clavicules , & fur.
laveine quel’ona deffeindepiquerunecompreflêépaiffe:
on fait de#x tours autour du cou avec une ligature ordi¬
naire, mais plus étroite , de maniéré qu’elle porte fur la
compreffe : onia ferre également , & on la noue versla
S AI 467
auque 'du cou à deux noeuds, l’un fimple, & l’autre eu
rofttte ; on y pâlie un ruban ou une bandelette , dont
lesdeux bouts tombent par-devant, & vis-à-vis la trachée-
artère. Uii ferviteur tire les deux bouts du ruban , afin
que la ligature circulaire ne comprime pas la trachée-
artère , & qu’elle ne faite effort que fur les veines jugu¬
laires externes, & principalement fur celle où cil la com»
.preffe : ou bien On inet fur les clavicules & fur les veines
jugulaires; une cpmpreffe épaiffe ; on applique fur la nu¬
que du cou une ligature ordinaire , dont on fait palier
les chefs en. devant , de maniéré qu’ils portent iur les
çompreffes. On noue ces chefs fur le liernüm., & un fet-
viteur ,. ou même le malade, tire le noeud eu bas , afin
que la ligature falTe effort fur les çompreffes, & gonflé
les jugulaires. Cela fait, on tire unë lancette , & on la
porte à la bouche , la pointe tournée du côté de la veiné
que l’onjyeut ouvrir ; on applique le pouce fur la com-
prèffe , & ledoigtindex au-deflüs.,. polir âffuj.ettir le vaif-
leau , & tendre*la peau. On ouvre la veine entre les deux
doigts , on fait fon ouverture longitudinale , fuîvant
la direction des fibres du mufcle peaucier , & un peu plus
grande qu’aux faignées du bras , parce que les jugulaires
lont plus groffes.
Pour faciliter la fortie du fàpg , on fait mâcher an ma¬
lade un morceau de papier , ou un bâton de reglîffe , Sc
s’il coule le long de la peau ; on fe fert d’unè carte pliée
en goutiere , qui s’applique au deffous de l'ouverture par
un bout , & par l’antre conduit le fang dans la poëlette.
*Pour fermer le yaiffeau ; On ôte la ligature , on met une
compreffe fur l’ouverture , & pardeffus un bandage cir¬
culaire médiocrement ferré. Souvent même il fuffit de
mettre une mouche de taffetas gommé , ou un petit em¬
plâtre agglutinatif, parce que le fang tombant à plomb,
trouve moins de réfiftance à fuivre la direction de la
veine , lorfque la ligature eft ôtée , qu’à fortir par l’ou¬
verture.
11 y a des Auteurs qui propofent de faire la ligaturé
avec une cravatte , ou un mouchoir roulé èn boudin , dont
. ils appliquent le milieu à la nuque du cou , & font palier *
Ggif
'468 S AI
en devant les deux clef- qui croifent en haut du fternur».
Ils donnent ces deux chefs à tenir à un îèrvitcur , qurferre
autant’qu’il eft néceifairc , pour faire gonfler les veines,
fans gêner la refpiration, L 'autres le fervent d'une liga¬
ture auffi roulee en boudin donc ils appliquent le milieu
fur le côté du cou , où ils ont delfein de làigner, & ils
font revenir les deux chefs fous l’aiileüe '.ppolée.
Gercé dernière maniéré de faire la ligature eft préfé¬
rable a la précédente. C*el’t même celle quel’on dot em-
ployer lor.qne lesvaifTeaux de la gorgé font confidérable-
rnent gonflés , parce que la comprelhon ne le falfant que
d’un feul côté le retour du fang n’eft point gêné dans
la jugulaire oppofëe , & on a moins à craindre la luflo-
Quand. les jugulaires font tellement enfoncées, qu’on
:ne peut les rendre -bien .apparentes-, on feigne deux de
•leurs rameaux, qui l'ont fi tu és plus antérieurement, s’ils
fe trouvent allez cônfidétablës.
Saignée à la tempe.
On fait aiTeoir le malade dans un fauteuil , ou fur le
bord de fon lit. On met une ligature au deilus de l'en¬
droit que l’on veut ouvrir , afin d’alfujettir le vaiffeau ,
& de le faire gonfler , -ce que l’on obtient encore mieux
en mettant une comprelfe fous la ligature , comme quel¬
ques-uns le font pour la Alignée du col. La -ligature doit
.être étroite , & mife de' biais , afin qu’elle ait plus dç
prife. M. Dionis propofe de faire cette faignée fans liga¬
ture ; & en effet quand l’artère eft pleine & bien appa¬
rente, ou peut abfolument s’en palier , & fe contenter
de faire pancher la tête , pour que le fang s’y porte avec
.plus grande quantité. Mais, -quand l’artére n’eft pas fort
.apparente , il eft plus sûr de faire la ligature. On prend
enfuite une lancette que l’on porte à fe bouche , comme
dans les autres feignées , à demi pliée ; & après avoir re¬
connu l’artère, on marque avec l’ongle l’endroit que l’on
veiit ouvrir. On alfujettit le vaiffeau , on tend la peau
- avec le doigt indice , & le pouce d’une main; .St de l’au-
S A I 4 6y
ere , on fait la ponélion & l’élévation comme à l’ordi¬
naire. Le fang jaillit àuflitôt , ù fort en arcade , &. par
farts.
Quand on a tiré une fuffifante quantité de fang , on
ôte la ligature , & on airète le fang. Pour cela, on fait
une petite pelotte de pap er brouillard mâché , & bien
exprimé , de la gro leur d’une noilétte , ce qui vaut infini¬
ment mieux qu’une piece demormoie- que quelques-uns
confcillent de mettre dans le pli de la comprelfe. Par-
delfus cette pelotte , on mer quelques cumprclles gra¬
duées , alm que la compreili on du bandage ne porte que
fur l’ouverture. On fait le bandage nommé je taire , ou
chevetre oblique. On lailfe cet appareil quatre ou cinq
jours , afin de donner à la plaie le tems de fe refermer ,
& de fe confolider ent’erement.
Cette opération eft moins pratiquée quelle ne devroit
l'être. 11 y a beaucoup de maladies, furtuut de celles qui
font fubites,, & proviennent d’une prelîion fur le cerveau,
par une trop grande abondance de fang, où il ferait trè;-
avantàgeux d'ouvrir l’artère temporale. ï ans l’apoplexie
fianguine , par exemple , & dans la pa alyfie qui en dé¬
rive , l’on pourroit compter certainement fur l’efficacité 1
de cette faignée.
Saignée Hanche.
La faignée eft blanche , quand le Chirurgien a piqué
fans avoir de fang. Cela arrive , ou parce que le vaifiùau
étant trop: enfoncé , on ne plonge pas la lancette allez
avant , ou allez à plomb ; ou parce que le vailfeau étant
roulant , il fuit , pour ainfï dire , la lancette ; ou parce
qu’on pique au milieu de beaucoup de cicatrices, qui
retreciffent le diamètre du vailfeau ; ou parce que le ma¬
lade retire fon bras.
Cer accident effraie ordinairement, beaucoup le mala¬
de , & fur-tout les femmes ; mais il ne doit pas déconcer¬
ter le Chirurgien , qui doit lui repréfenter qu’il y a fou-
vent de la prudence à manquer une faignée , & qu'il ai¬
me mieux la manquer que de courir rifque de te-feleffer.
G g iij
47° S A L
Il doit en même tems examiner laquelle de ces deux cau«
les lui a fait manquer, la faignée pour l’éviter en piquant
une fécondé fois. On donne encore le nom de faignée?
blanches aux mouchetures qui fe pratiquent fur les jam¬
bes des hydrqpiques , pour en évacuer les férofités-
■ S AIG NEK. Se d:t des vaiffeaux fangirins rompus , qui
verfent au fang, & d’un homme qui, ayant des vaiffeaux
rompus, perd du fang. On dit aufli d’un Chirurgien qu’il
laigne , quand il fait l’opéràtio'n de la faignée.
SALIERES. Cavités qui fe remarquent chez de cer¬
taines perfonnes au bas du cou , au deffus des clavicules.
Ce défaut vient de la trop grande convexité de ces os ,
lefquels laiffent un efpacé entre elles & la poitrine , qui
n’elt Recouvert que de ia peau , & n’eft rempli par au¬
cune çhofe. Le. falieres paraiiïént furtout chez les per-
• SALIVAIRES, (glandes) On donne ce nom aux or-
fanes fscréteurs de la làlive. Ce font lés glandes pâroti-
es, les maxillaires , les fublinguales, & toutes les buc¬
cales.
SALIVATION. Excrétion abondante de l'humeur fa-
livale , que l’on procure quelquefois dans le traitement
de la vérole. Voyez Salive.- .......
SALIVE. Humeur , dont toute la cavité de la bouche
8c dé la langue font continuellement arrofées dans leur
état naturel. Cette humeur ' eft aqueufe , préfqüé fans
odeur & ' fans goût ; elle ne s’épaiflit point au féu ,
étant battue & agitée , elle fémet en écume , dans ceux
qui ont faim, ou quifont àjeûn, elle eft abondante, flui¬
de , âcre , pénétrahte , déterfivé & ïérmeritatïve. • Cetté'
humeur fe fépate du fang artériel , & coule dans la bou¬
che par pluiieurs fources ; fâvoir , par les glandes paro¬
tides & leurs conduits falivaires, par les’ maxillaires glo-
merées , les glandes fublinguales , celles dé là langue,
du palais ; dés' gencives , des levres , du larynx, du pha¬
rynx, de la luette , par les amygdales , par les trous in-
cififs. La falive eft uné efpece de nienftrue uni’verfel , qui
s’affocie à toutes fortes d’alimens , ’qui les pénétré & les
iiffout d’autant plus facilement , que durant la màftica-
S AL -471?
txon , elle fort en grande abondance ; & comme nous
avalons très-fréquemment, foit en dormant, foit en veil¬
lant, elle fert non feulement à faciliter la digeftion, mais
auffi à faire partie du chyle.
La falive n’eft , à proprement parler , qu’un favon
fouetté. Les tuïaux qui là féparent , font extrêmement
fubtils ; ils ne biffent donc point échapper de matière
groffiere, mais feulement celle qui a été extrêmement di-
vifée, c’eft-à-dire, cette matière huileufe fort atténuée,’
mêlée avec l’eau par le moien des fels , 8c par le mouve¬
ment des artères ; & enfin extrêmement raréfiée après
qu’elle a été dépofée dans les cellules falivaires , elle eft
encore battue par le mouvement des artères voifînes.
Tout cela étant pofé , il s’enfuit 1°. que la falive doit être
fort délaïée , & fort trartfparente , car la divifion & le
mélange produifent cet effet : 2.0. qu’elle doit être écu-
meufe ; car , comme elle eft un peu vifqueufeà caufede
fon huile , l’air y forme facilement de petite bulles , donc
l’affemblage fait l’écume.
La falive ne s’épaiffit pas fur le feu , parce que les par¬
ties huileufes étant fort divifées, elles s’élèvent facilement
quand la chaleur vient à les raréfier. Elles deviennent donc
plus légères que l’air , au lieu que la lymphe , par exem¬
ple , a des parties huileufes & épaiffes, qui laiifent d’a¬
bord échapper l’eau à la première chaleur , & alors les
parties huileufes ou favoneufes , font preftées encore da¬
vantage l’une contre l’autre , par la pefanteur de l’atmof '
phere. De plus la falive confient bçaucoup d’air , qui
îè raréfié fur le feu , & écarte les parties qui la coin,
pofent.
La falive n’a prefque ni goût , ni odeur , parce que le
fel qui s’y trouve , eft abforbé dans une matière, huileufe
& terreufe ; mais cela ne fe trouve ainfî , que dans ceux
qui fe portent bien ; car dans les maladies, la chaleur al-
kalife les fels , ou tend à les alkalifer, leur donne La fa¬
cilité de fe féparer des acides. Alors la falive peut avoir
divers goûts: elle produira même divers effets , qui pour¬
ront marquer un acide ou un alkali.
Lafalive.de ceux qui jeûnent eft âcre , déterfive & ré-
Ggiv
47* SAE
folutive. Dans le jeûne , la chaleur tend à allcalifer les
liqueurs du corps ; il faut donc que la falive contraQe
quelque âcreté. On fait que le favon eft compofé de fel
& d’huile : ainfi il n’eft pas furp: enant que la falive qui
eft formée par les mêmes principes , foit déterfivc. Enfin
elle doit être réfolutive ; car , outre que par fon action
elle débouche les pores , elle agite en même rems tous
les vaifleaux , & y fait couler lés liqueurs par cette agi¬
tation.
Dans les maladies , le goût de la falive eft mauvais-;
comme dans les maladies , les humeurs féjournent & s’é¬
chauffent : elles deviennent âcy.es, & par conféqùent la
falive qui en vient , doit caufer une impreftïon défagréa-
ble. Quand on ne fent plus de mauvais goût , c’eft un li¬
gne que la fanté revient ; car c’eft une marque que les
liqueurs coulent , & ne s’échauffent plus comme aupara¬
vant.
La falive ayant un mauvais goût , les alimens nous pa.
roiffent défagréables. Cela vient de ce que les parties des
alimens fe mêlent avec celles de la falive. On voit, par-là
fur quel fondement les Médecins regardent fi fouventia
langue , & font fi attentifs aux impremonsqu’y briffent les
maladies.
Pendant la nuit il coule dans la bouche moinsde falive
que durant le jour. Cela vient de ce que {durant le fom.
meil. les glandes ne font pas agitées par les mufclçs & parla
langue /comme elles le font quand nous veillons. D’ail¬
leurs la transpiration qui augmente durant la nuit , dimi¬
nue l’écoulement de la falive. C’eft pour la même rai-
fon que cet écoulement ceffe durant les grandes diar¬
rhées.
■ Dans certaines maladies , comme dans la mélancholie, •
la falive coule en grande quantité. Cela vient de ce que
le fang trouvant des obftacles dans les vailfeaux méfen-
tériques qui font alors gonflés & remplis d’un fang noi¬
râtre & épais , comme les diffections nous l’apprennent,
le fang fe jette en plus grande quantité vers les parties
fupérieures ; ainfi il s’y filtre plus de liqueurs.
Dans l’efquinancie , la falive coule quelquefois en gran-
s A L 475
3e quantité , parce que lesvaifleaux qui vont aux glan¬
des., s’engorgent à caufe de l’inaanimation ; ainfi l’irrita¬
tion exprime plus de falive. Quand là mâchoire ni luxée,
on voit un grand écoulement de falive ; mais il"he vient
que de ce que les organes de la déglutition fon déran¬
gés. On ne peut pas avaler la falive qui fe filtre , ainfi on
la jette en dehors. Cette raifon peut être appliquée à l’ef-
quinancie.
L’ufage du tabac fait cracher : ce que lespurgatifs âcres
' .produisent dans les inteftins , le tabac le produit ici’. 11
irrite les nerfs , il donne de l’aétion aux vailfeaux capil¬
laires. Tout cela caufe un engorgement , qui pouffe la
falive dans les couloirs avec plus de force , & en plus
grande quantité. En un mot , le tabac agit comme les
véfîcatoiies , dont nous avons expliqué l’action.
Le mercure produit une falivation très-abondante. La
difficulté qui fe préfeute d’abord ,• efl de favoir pourquoi
ce métal fiuide , qui eft entré dans les pores de lapeau ,
détermine les matières à couler par les glandes falivai-
res ; il ne fe porte pas plutôt vers ces glandes , que vers
les inteftins. Si le mercure fe répand également partout,
il faut chercher dans le féul tifl’u des glandes falivaires ,
la raifon pour laquelle ce fiuide fait une évacuation par
çcs glandes. Le tiffu des glandes falivaires peut être forcé
plus facilement que celui des autres couloirs. Ainfi le
mercure dilate leurs conduits; les parties mercurielles qui
viennent enfuite , les dilatent toujours davantage. Cette
dilatation étant faite , les humeurs fe jettent en.plus gran¬
de quantité vers les endroits dilatés. Ainfi il pourra s’y
faire un grand écoulement, tandis qu’il ne s’en fera pas
dans un autre ; & cela par la même raifon que la tranfpi-
ration étant extraordinaire . le ventre efl fort refferré. Il
y a un autre phénomène qui arrive dans l’ufage du mer¬
cure , & auquel il faut faire attention, pour expliquer la
falivation ; c’eft qu’il furvient fouvent des gonflemens à la
tête. Or , ces gonflemens n’arrivent que par les obflruc-
tions que le mercure fublimé &élevé jufqu’à la tête par
la chaleur de notre corps , caufe dans les vailfeaux ca¬
pillaires. . Ces obftructions ramaffent le fang , Si le fang
"474 S A N
ramafTé pouffe plus fortement , & en plus grande quan¬
tité, lafalive dans les tui'aux fécrétoires. Il faut ajouter
à cela que le metcure fait une grande impreffion fur le
tiffu de la bouche, & dans les parties voifmes ; & comme
les ramifications des nerfs font très - nombreufes & très-
fenfibles dans la bouche, & furlevifage, l’irritation de¬
viendra plus aifée & plus fréquente. Cette raifon jointe
à celle que nous venons de donner , peut fetvir à expli¬
quer la falivation caufée par le mercure.
SA LI VER. Faire une abondante excrétion de fa-
livc.
S ALPIN GO-PHARYNGIENS. Nom d’une paire de
petits mufcles , qui vont du bord cartilagineux de la
trompe d’Euftache , au pharynx. Ils font partie de ceux
qu’on appelle fphenc-falpingo-pharyngiens
SALPINGQ - STÀPHYLIN. (mufcle) Ce mufcle
s’attache d’une part à la partie poftérieure de la trompe
d’Euftache , & de fa partie membraneufe; & de-làil des¬
cend obliquement vers la luette , & s’attache à fa partie
poftérieure. Il la tire en arriéré , quand il agit.
SALVALELLE. (veine) Les Anciens ont donné
ce nom à une petite veine qui rampe entre le tfoifieme
& le quatrième os du métacarpe fur chaque main. Elle
naît des mufcles interofleux , & des parties environ¬
nantes , & va fe décharger dans la bafilique.
Les Anciens comptoient beaucoup furla faighée qui fe
pratiquoit à cette veine , pour la guérifon des affeûions
mélancholiques ; mais depuis que la circulation du fang
a été reconnue , on s’eft détrompé de cette fauffe idée.
SANG. Liqueur rouge homogène compofée de dif¬
férentes autres liqueurs plus fubtiles , deftinéë par la na¬
ture à être mue perpétuellement dans toute l’étendue
du corps, pour l’entretien de la vie. Le fang tiré du corps
d’un homme fain fe partage en lymphe, en férofité & en
partie rouge concrète , d’où il fuit qu’il y a dans le fang
qui circule trois efpeces diftinélesde liqueurs. Mais outre
la partie rouge Sc lymphatique dont le fang eft compofé ,
il y a encore d’autres humeurs qui s’y trouvent mêlées ,
& qui s’en féparent par des organes particuliers -, appelles
glandes ; cette féparation fe nomme Secrétion. Le foie
fépare la bile , les glandes falivaires la falive , les reins
fépatent l’urine, le-pancréas le fuc pancréatique.
On fuppofe pour expliquer cet effet que le vaiffeau qui
fait la plus grande partie du tiffu de la glande, eft garni-
d’un velouté ou d’un duvet coloré & imbu différemment,
fuivant la nature de la liqueur, qui doit être féparée dans
les glandes, & que de même qu’un morceau de drap imbu
d’huile & plongé dans un vaiffeau plein d’un mélange
d’eau, de vin & d’huile, ne laiffe paffer au travers de fon.
tiffu que les parties d’huile, fans le laiffer pénétrer par les
autres , de même le tillu velouté de la glande n’admet que
les parties qui quadrent à fon tiffu ; c’eft la même mé-
êhanique de part & d’autre.
Pour entendre ce qui concerne le mouvement du fang ,
il faut rappeller(en peu de mots, ) ce que nous avons
déjà dit , à l’article circulation.
Le fang de toutes les parties du corps eft rapporté par
les deux veines caves, dans l’oreillette droite du cœur :
cette oreillette en fe contraétant , le chaffe dans le ven¬
tricule droits ce ventricule en fe contractant , le poulie
dans l’artère pulmonaire, qui le conduit aux poumons ,
d’où il eft repris par les veines pulmonaires, qui le por¬
tent à l’oreillette gauche du cœur ; celle-ci le rend au
ventricule gauche , qui en fe contraétant le pouffe dans
l’aorte , qui le diftribue dans toutes les parties du corps.
Quand le cœur le refferre, fa pointe approche de fa
bafe obliquement & en manière de vis, les fibres exté¬
rieures remontent en forme de limaçon; ils dégorgent le
fang, quand il fe dilate, le cœur s’étend, le fang y entre.
Ce jeu continue toute la vie & forme la vie animale.
On doit en conclure , que le fang circule , paffant du
cœur aux extrémités du corps par les artères, & retour¬
nant des extrémités vers le cœur par les veines.
Si on fuppofe que la cavité gauche du coeur contient
deux onces de fang, on peut croire qu’elle fe vuide à cha¬
que battement ; fuppofons-en 60 par fécondé , le cœur
battera 3600 fois par heure ; il fort deux onces à chaque
battement, c’eft 7100 onces par heures, or 7200 onces
476 . SAN
à 16 onces par livre, font 450 livres. Il paiTe- donc
livres de iang par le cœur en une heure, ii on fuppol'e que
i’hommejn’en a que 2.5 livres, ces i; livres pafieront xB
fois en LU' jour
Les aiteres & les veines ne font, fans doute, qu’un
même vaiileau continu.
SANGUIFICATION. Mot compo é du latin, qui
lignifie en terme de mcdecine, la transformation de la
nourriture, ou plutôt du chyle en fang. C’eit dans toutes
les parties du corps & principalement dans le poumon &
dans le coeur que le fait cecnangemeiit , paruaefpece de
broyement & de coction , d’où résulte une afiimilation du
chyle avec le fang.
S A N G U 1 N. ( Le tempérament , ) eft celui où la
vihratilité eftmo; enne où l’eiprit animal le njeut avec fa¬
cilite & modération ; où le îan. circule avec aifance, & a
une confiftance médiocre. En effet fi la tenfîon des fibres
eft médiocre, la contraétilité le eraauiiila circulation
des liqueurs fe ieradonc avec aifance; ce tempérament
comme tous les autres peut changer par une caulé quel¬
conque, foit par Page, l'oit par les maladies', &c. Les per^-
fonnes d’un tempérament languin f nt plutôt hautes que
petites ; parce que che elles la fibre n’étant ni trop roi-
de ni trop molle, peut s’étendre. Elles ont la peau douce,
unie, t.éxible, parce que la fibre ell moyennement ten¬
due, un’peu humide ; parce que l’infenfible tranfipiration
fe fait avec fberté. Ces perfonnes ont une très-belle carna.
tion , des couleurs vives & rouges, parce que le fang étant
bien alforti, bien affimilé , bien prépare, il pénétre dans
les plus petits vaitTeaux capillaires & tranfmet la belle
couleur rouge au travers de la peau , qui eft fine. Elles
ont un appétit médiocre, digèrent facilement, parce que
chez elles la chaleur n’eft ni trop forte ni trop foible; leur
urine eft belle, bien col >rée lents excrémens font mois,
d’un jaune clair ;■ elles vont facilement à la felle, une
fois alfez régulièrement par jour.
Les fanguins font. afte l robuftes, aflez foits, capables
de certains travaux : ils font communément gais, vifs.
Les plus grandes choies ne les affectent que médiocre-
SAP 47?
filent, parce que les fibres do cerveau font médiocremeuc
tendues & vibratiles : il; font peu fa ets aux vives u gran¬
des pallions, loir de 1 amour , l'oit de l’ambition : aulîî
font-ils amis peu zélés, mais ennemis peu dangereux. Ils
ne font ni trop vertueux, ni trop vicieux. Ils tiennent
un milieu en tout; ils ont la mémoire bonne, le juge¬
ment allez lain, peu vif : leur efprit eft plus p ,>rté vers le
frivole. Ce tempcramenteft communément ordinaire aux
jeunes gens, depuis ij jufqu’à 30 ans. C’elt le meilleur
de tous les tempéramens : puifqu’il tient un jultë milieu.
SANIE. Pus fereux qui fort des ulce.es, pa; ticulié—
rement de ceux des jointures, parce qu’elles fort abbreu-
vées d’nne linovie qui fe convertit facilement en féroi.té
purulente & âcre La farûe eft différente du véritable pus,
en ce que celui-ci eft plus blanc & plus épais.
S A N i E U X. Qui .tient de la nature de la fanie du
pus corrompu.
SAPHENES. (V eines) Il y a deux veines de ce nom,
l’une eft grande , l’autre -petite. La grande veine faphene
prend naiifance fur le cou-du-piéd vêts le gros orteil ,
puis elle monte pardevant la .malL-ole interne, en com¬
muniquant par plulîeurs rameaux avec les veines voifines
dont elle reçoit une partie; elle n’eft là recouverte que
de la peau. Elle reçoit une branche confidérable au bas
du tibia, & continue de monter le long de cet os vers fa
partie interne. Elle reçoit là desvénules qui viennent des
mufcles gafttoenemiens & folaire, & en remontant tou¬
jours; d’auoes qui partentdes demi-membraneux, demi-
nerveux, du couturier, &c. Elle fe tourne enlnite vers le
jarret & avance vers la partie interne de la cuilfe, reçoit
le fang des tégumens & des mufcles environnans : étant
parvenue vers la moitié du mufcle couturier, elle com¬
munique avec plufîeurs autres veines duvoifinage, qui
font des arroles & comme des mailles' multipliées. Puis
enfin , elle finit à l’aîne , reçoit là le làng des glandes in¬
guinales, de la graiffe & des tégumens , & fe décharge
dans lagro Ile veine crurale. Cette veine n eftprefquedans
tout fon trajet depuis le cou-du-pied jufq.u’à l’aine, re-
478 S A R
couverte que par les tégumens. C’eft elle que l’on ouvre
dans la faignée du pied.
Là petite faphène naît à la partie poftérieure du pied .
des vénules, des tégumens & des parties voifînes, elle e(l
beaucoup moins conlîdérable que la première. Elle mon¬
te le long de la partie latérale & poftérieure de la jambe;
en communiquant par quelques ramaux avec la grande
faphène, immédiatement au-deffous du jarret, & quand
elle eft parvenue au delTus du jarret elle communique en-
core par d’autres branches avec la grande faphène, puis
elle fe perd dans la veine crurale.
SARCOCELE. T umeur charnue , ordinairement
indolente, dure SL inégale,' qui a fon liege dans les tefti-
cules ou dans les vaiffeaux fpermatiqiies, ou à la furface
ïntérnè du dartos. Cette tumeur croît peu à peu , & pro¬
vient de différentes caufés. Les coups, les chutes, fescOn-
tufions, les froiffemcns , les fortes compreffions en font
les caufes externes. L es internes font la coagulation de la
lymphe nourricière, ou de lafemence, procurée le plus
fouvent par un virus vénérien ou ferophuleux.
Le farcocèle diffère des véritables hernies., en ce que
la tumeur eft inégale , raboteufe, dure , qu’elle commen¬
ce par une petite dureté qui croît infenfiblëment , &
qu’elle n’eft point faite par le déplacement d’aucun in-
teilin ; au lieu que la hernie en'forme une fubite,plüs
égale & plus molle, & c’eft quelque partie contenue dans
le bas-ventre qui le caufe. Au relie , il y a des farcocèles
de toute groffeur.
Pour guérir le farcocèle , on propofc deux moïêns 5
la réfolution & l’extirpation. On tente la réfolution par
l’application longue des cataplafmes émolliens & réfo-»
lutifs, par les emplâtres fondans, comme le diabotanum,le
divin & le de Figo mêlés enfemble à parties égales, avec de
l’huile de lys. On en couvre un morceau de cuir capable
d’envelopper le tefticule, & l’on ne renouvelle cet emplâ¬
tre que tous les huit jours. Si le' farcocèle eft produit par
un virus vénérien , il fe traite de la même maniéré au
dehors , & l’on emploie intérieurement les remedes con¬
traires au virus.
S A R 479
Mais fi la tumeur au lieu de diminuer grollït, il faut
alors en venir à l’opération- Ce n’eft pas que l’on doive
fe déterminer d’abord à enlever le tefticule. L’on ne doit
prendre ce parti que quand il eft impoffible de faire
autrement ; ainfi l’on tentera premièrement les caufti-
ques. L’on appliquera en conféquence au fcrotumle long
de la tumeur, une traînée de cautères, & l’on procurera
la chute des efcarres, & après avoir ainlî découvert la
chair attachée au tefticule , on tâchera de la confumer,
petit-à-petit par l’ufage des poudres & des onguens cor-
rofifs. On fait tomber une nouvelle efcarre, afin de man¬
ger la tumeur & d’en dégager entièrement le tefticule;
Quand il eft indifpenfablé d’en venir à l’opération ,
on fait au fcrotum une traînée de cautères, ou, ce qui
eft mieux, une incifion avec le biftouri: on dégage le tes¬
ticule des membranes communes, & après l’avoir tiré du
fcrotum; on fait avec un fil la ligature des vailfeaux Sper¬
matiques, & un demi-doigt au deflbusde l’endroit lié, on
les coupe avec des cifeaux ou un biftouri. O11 obferve de
laiiler paifer hors de la plaie un grand bout de fil , pour
retirer la portion des vaiilèaux qui viendra à tomber , 8c
on emplit de plumaceaux la place du tefticule retran¬
ché : on fait fuppurer les membranes, on mondifie la
plaie & on en procure la cicatrice.
SARCO - EPIPLOCE’LE. Hernie complette faite
par la chute de l’épiploon dans le fcrotum , accompa¬
gnée d’adhérence & d’excroilfance charnue. Cette mala¬
die fe traite comme le farcocèle & l’épiplocèle.
SARCO-EPIPLOMPHALE. Hernie du nombril ,
caufée par le déplacement de l’épiploon , & accompa¬
gnée d'adhérence ou d’excroilfance de chair. Il fe traite
comme le farcomphale & l’épiplomphale.
SARCO - HYDROCE’LE. Sarcocèle accompagnée
d’hydrocèle ; ce qui arrive aflez Souvent dans cette tu¬
meur par la compreflion & la rupture des vailfeaux lym¬
phatiques. Cette maladie fe guérit par les feeours indi¬
qués aux articles farcocèle & hydrocèle.
SARCOLOGIE. Partie de l’Anatomie qui traite des
chairs. Sous le nom chairs , on comprend tout ce qui n’eft
ni os , ni cartilage , ni ligament , ni vaifleàu. Audi fe
d:vife-t-elie en fplanchnologie , en myologie , & en ade-
noiogie.
SÂRCOWA. Grofle tumeur charnue , duré , ronde ,
indolente , qui a fa bafe large , & fe forme au bas de la
cavité des narines , quelquefois au fondement ,: & aux
parties naturelles des iemmes. i'a caufe eft la même que
celle du polype, que plufieurs prennent pôui la fatcoma ;
Il eft vrai que le polype eft une efpace farcome , mais
celui-ci ne peut pas être pris pour un polype , fa figure
eft differente : cette tumeur peutauffi fe former pat caufe
vénérienne , & elle dégénéré fort fouvent en cancer , : fi
l’on ne la réfout pas , ou fi l’on ne l’ampute pas prompte¬
ment ; comme on fait le polype , & les autres excroiffan-
ces charnues.
SARCOMPHALE. Tumeur du nombril qui figure
l’exomphale , mais qui n’eft point une hernie. On l’en
diflingue en ce que cette tumeur eft dure, qu’elle n’obéit
point aux doigts quand en la touche. Elle augmente peu
à peu à mefure que la chair qui la forme groliit. Il y a
des farcomphales douloureufes , il y en a d’infenfibles, &
quclqu’efFort que l’on faiîe pour les faire rentrer , on ne
fauroit y réuffir.
Cette maladie eft -très-difficile à guérir , & avant que
de l’entreprendre , le Chirurgien doit'examiner fi elle eft
traitable ou non. Celle oùilya quelqu’efpérance de fuc-
cès , eft prefque fans douleur ; la tumeur eft égale , va¬
cille un peu; elle eft médiocrement dure. Pour la guérir,
il faut faire avec un biftouri une incifion en long fur la
tumeur , pour mettre à découvert la chair qui la forme.
On coupera enfuite toutes les adhérences qu’elle a avec
les parties voifir.es, pour l’emporter tout,e entière. Mais
il faut fe fouvenir qu’en féparant & en difféquant cette
chair, on coupe les vailfeaux qui la nourrillbient ; par
conféquent on doit dans les cas où ils feroient confidéra- ..
blés, avoir de l’eau itiptiquebu quelque poudre caufti-
que, pour arrêter le fang. La plaie fera panfée dans les
premiers jours avec un digeftif doux , pour procurer la
fuppuration., enfuite avec un mondiiïcatif aiguifé , pour
. SCA' 48!
teawgèr & tonfommcr les petites racines de Cette excroif-
fance ; puis enfin on procède à la cicatrice comme dans
les autres plaies.
Si la fareomphàte étoit intraitable , & tenoic de la na¬
ture du cancer , ce qui Ce connoît à Ion extrême adhé¬
rence , à l’inquiétude du malade , aux douleurs lourdes
oulancinantes , qui Ce Font lentir alors, enfin à la nature
variqueufe de la tumeur, il feroit dangereux d’y toucher;
néanmoins s’ilya quelque reflource, c’ert dans l’opération.
Mais il eft de la prudence du Chirurgien qui l’entrepren-
droit , de ne la faire qu’après avoir prévenu les parens des
Fuites fàcheufes qui en peuvent réfulter.
• SARCOPHAGE. Médicament cathérétique, qui confu-
ïne les chairs. Il Ce dit aufli des ulcères rongeans & malins.
SARCOTIQUE. Voyez Incarnatif. C’eft la même
çhofe.
SART ORIUS. Mufcle. V oyez Couturier.
SATELLITES, (veines) On donne ce nom à des bran¬
ches veineufes , qui accompagnent les principaux troncs ,
fans avoir de nom particulier.
SCALENE. On donne ce nom à un' des mufcles du
cou placé entre les vertèbres cervicales , & la partie fu-
périeure de la poitrine. Ce mufcle eft compofé de trois
portions qui portent le nom de fcalene , & qui fe réunif¬
ient en deux , entre lefquelles palTent les vaideaux & les
nerfs du. bras Ces trois portions confidéréesenfemble reC
femblent à une piramide dont la pointe eft en haut. Les
troisportions de ce mufcle s’attachent par une deleurs ex¬
trémités à la première & à la fécondé côte & vont s’at¬
tacher par l’autre aux apophyfes tranfverfes de toutes les
vertèbres du cou.
Ce mufcle doit être regardé Comme un des fléchifleurS
du col , & M. Winflow qui l’avoit d’abord compté parmi
ceux qui fervent à la refpiration, a avoué, après l’avoir
plus férieufement examiné , qu’il ne lui croyoit pas cet
ufage. ■
SCALPEL. Sotte de couteau fixe fur fon manche , 8c
deftiné à la difTeâion. Il y en a de trois efpeces : le fcal-
pel à vive-arréte , le fcalpel à dos 8c le fcalpel en lan-
D. de Ch. Tome II. H h
48a _ SCÀ
cette. On.y diftingue la lame & le manche. La lame doit
être d’excellent acier bien trempé . tranchant & poli. Le
manche eft de la matière que l’on veut , tantôt d’y voire ,
tantôt de corne * tantôt de bois , &c. on diftingue dans
la lame deux parties principales, la pointe & le talon.
G’eft elle qui différencie ies fcalpels. La laine du fcalpel
de là première efpece eft compofée de quatre émoutures,
deux fur Chaque face de là lame , qui forment une ligne
faillante entre les deux , de chaque côté, quife continue
depuis la.poiute jufqu’au talon. C’ eft cette ligne quife
nomme la vive- arrête , & catgâérife cette efpece de fcal-
pel. Les quatre émoutures ou biieaux forment les deux
tranchans des deux bords , qui diminuent infenfiblement
de largeur , pour former une pointe fort aigue. Le talon
eft une furface plate , & irrégulièrement quarrée , dont
les bords poftérieurs portent fur le manche. On les ap¬
pelle mite , de leur milieu il s’élève une queue d’un pouce
& quelques lignes de long, .de figure piramidale , & irré¬
gulièrement arondie. La longueur de h lame, y compris
la mite , doit avoir un pouce fept à huit lignes de long ,
fur quatre à cinqde large à fa bafe.
Le manche eft taillé à pans , & il eft uni avec fa lame
par une efpece de jonâion , que l’on appelle cimentée ,
c’eft-à-dire , que la queue delà lame eft. reçue dans un
trou pratiqué à la bafe du manche , & y eft fixée parle
moïen du maftic. Du telle , le manche a trois pouces ,
quatre à cinq lignes de long fur quatre à cinq lignes de
large , vers l’extrémité unie à la lame , & environ trois
vers l’extrémité petite & inférieure , qui doit être ap-
platie.
Le fcalpel à dos ne diffère que par la lame du fcalpel à
vive-arrête. La branche eft entièrement femblable. La la¬
me n’a qu’un tranchant , & à un dos. Elle tient avec fon
manche , par une jonéîion cimentée avec le maftic.
Le fcalpel en lancette tire fon nom de l’inftrument que
fa lame repréfente. Voyez Lancette.
Son manche diffère du manche des précédens. Au lieu
d’être taille à pans, il eft plat , quoiqu’un peu arondi St
très-poli. Il eft fendu à fa bafe fuivarit fa largeur , St la.
...... S C À 483
queue plate de la lame occupe cettë fente dans laquelle
elle eft fixée par le moïende deux clous qui traverfent le
inanche & la lame dans le milieu.
Il y a beaucoup d'autres èfpeces de fcàlpels. Voilà ceux
dont un Chirurgien St lin Anatomifte ne peuvent abfolu»
ment fe palier.
SCAPHOÏDE DU CARPE. C’eft le nom que l’on
donné à un des os du carpè , à caufe de fa reflemblancè
avec une barque. La même raifon l’a fait appeller n àvicu-
laire. Ml Lieùtaud le nomme grand radial. C’èft le, pre¬
mier de la première rangée. Du côté du raïon , il s’arti¬
cule avec cet os par une fece convexe &cârtilàgirieufel La
face oppofée eft grande , concave , arrondie , tapiflee
d’un cartilage , & reçoit le grand ôs. Au-deflus de celte
cavité , il y a deux petites facettes articulaires : la plus
confidérabfè'eft pour l’os trapèze , & l’autre pour le pira-
midal ou trapezoïde. Il a encore une petite facette femi-
lunaire pour l’os lunaire ; & tin tubercule qui fait une des
éminences du carpe. Là face externe & la face interné
font ràboteufes.
Scaphoïde nàviculàire dû tarje. Là même raifon qui à
fait donner ces noms à l’oS précédent , les a fait auffi don¬
ner à celiii-ci. C’eft, le trôifieme os du tarfe. Il eft cou-
ché devant l’aftragal , entré cet os & lès trois cunéi¬
formes. •
L’os fcaphdïde a deux faces : celle qui s’articule avec
l’aftragàl eft concave , & reçoit ^extrémité antérieure de
cet os. La face oppofée' eft convexe : elle eft divifée en
quatre petites facettes par deux lignes peu marquées :
trois dé ces facettes teçoivent -trois des, os cunéiformes ;
& la quatrième qui eft fort petite, s’articule avec l’os
cuboïde.
La circonférence du fcàphoïde décrit tin ovale irrégu¬
lier. La convexité de l’ovàlé qui eft tournée vers le deflus
du pied, a plus d’étendue que la partie oppofée. Les deux
extrémités fe terminent par - une poiiite moufle. Celle
qui regardé en dedans du pied eft tournée un peu en bàs,:
&aboutit à une tubérofité marquée d’une empreinte mtffi
Culairè:
H h ij
'484 SCA
' SCAPULAIRE. Bandage ainfi nommé , parce que
dans ^application que l’on en fait , il appuie fur les épau¬
les , qui s’appellent en latin fcapula. On le fait avec une
bande longue , à peu près d une demi-aune , & large de
quatre à cinq doigts. Elle ell fendue dans fon milieu dri¬
vant la longueur , de maniéré que la tête puiffe y palier,
■commodément. Les bandes, que cette divifion forme ,
portent chacune fur une, épaule , 8c les deux chefs qui
pendent , l’un fur le dos , &: l’autre fur la poitrine , s’at¬
tachent à la.ferviette par derrière 8c pardevant. L’on voit
aifémenp que le-fcàpulair;e_fert à foutenir la ferviette ,
& à l’empêcher-de defcendre au defibus de la plaie. On.
l’.applique dans tous les panfemens de maladies de la poi¬
trine ,8c dé: bas-ventre.
Scapulaires, (artères & veines') Il y a deux artères
de ce nom , l’une eft interne , l’autre externe. Celle-ci
naît de. l’artere axillaire avant le commencement de l’ ar¬
tère brachiale , Scelle fe divife en plufieurs branches qui
fe dillribuent aux parties qui environnent l’épaule. La
fcapulaire interne naît de l’artère brachiale , 8c fe diftri-
bue dès fanaifîance comme la fcapulaire externe aux muf
çles de l’épaule, d’où on lui a aufli donné le nom de
mufculaire. ....
. Les veines fcapulaires interne, 8c externe naillent d.es
■extrémités des artères, & portent le fang qu’elles. en re¬
çoivent dans le tronc de la veine axillaire.
. SÇ ARlFICÀTEUR. Infiniment dont on fe fervoit
autrefois pour faire tout d’un coup plufieurs fcarifications
à la peau , , après l’application des ventoufes. Voici la def
cription qu’en donne M.jGol-de-Villars. C’étok une ef-
pece de boëte.., au bas d.e laquelle il y avoir feize petites
lancettes tranchantes d’un côté , moufles de l’autre , te¬
nant à trois travers parallèles , garnies chacune àr leur ex¬
trémité d’nn, pignon dont , les dents s’engageqient dans
une roue dentée. Chaque traverfe étoit mobile , & tour-
noit en pivot fur fon axe , par le moïen de cette, roue
qui fe bandait comme la .noix d’une platine de iufil par
un refjort , 8c -fe. débandoit par un autre. Alors cette roue
débandée faifoit agir les traverfes 8c les lancettes ,. 8c les.
S G H 4^
faifoit mouvoir très-rapidement dé droite à gauche fur
ta peau qu’elles incifoient pliis ou moins profondément- ,
parce que la machine avoit-un furtota avec des fentes- >
par lefquelles pàffoient- ces lancettes , & ce furtout 's’en
éloignoit & s’en.apptoehoit, comme on le jugeoit-à pro¬
pos, par le moïen d’une vis. Cet inftrumént n’eft plus en
ufage. Oii fe fert de lancettes ou de biftouris , d’autant
plus facilement, que l’infenfibilité qui furviéht a- la peau
par l’application des ventoufés, permct qdon fade lésfca-
rifications , fans caufer de douleur.
SCARIFICATION. Incifion que l’on fait à iïpeau &
aux autresparties molles du corps humain, pour les dégor¬
ger. C’eft une- efpeee d’éntamure fuivant les Anciens,
qui l’ont exprimée par le mot-grec eatacapmos. Les fca-
rifications fe-font- avec un biftouri ou une- lancette , & fe
pratiquent- plus ou moins profondément,, fuiva-nt Texi-
ferice des cas.. Quelquefois on ne fend que là peau fupèr-
ciellement , fans en paflër le tiflu , & alors on les -api
pelle mouchetures ; quelquefois elles pénétrent jufques à
la fubflance des mufcles , & on les appelle fcarifications
médiocres ; d’autres fois enfin les fcarifications font-plus..
profondes encore, elles pénétrent les chairs... •
On pratique les fcarifications dans les gangrènes , les
brulüres violentes, & dans les grandes irritations des par¬
ties aponévrotiques , & dans ce dernier- cas cela -s’appelle
débrider les aponév-rofes.
SCARIFIE’. Se dit d’un lieu-où l’on- a pratiqué des
fcarifications, ou des mouchetures.-
SCARIFIER. Faire des fcarifications. -
SCHIDAKEDON. Fraélure longitudinale d’an os
long, qui- figûrela fblution de continuité que l’on forme
en faifan't des planches. Ce mot-figriifie fendu- en air -, ou
planche. Voyez Traftûre.
SCHIRRE. Quand une- inflammation ne fe refout ni
ne ftippüre, fi elle ne fe change en gangrène elle fe dur¬
cit é.n fquirrhe, on -dégénér-e-èn- cancer , à l’ extérieur com»
me à l’intérieur. Le fquirrhe externe exige pour fa guéri--
ipn -les- mêmes remedes internes -que le fquirrheintenk »
H h iij.
48(5 S C H
màis il eft d’autant plus avantageufement fîtué au de¬
hors, que l’on peut plus aifément y appliquer des ion-
dans topiques félon fa volonté.
Le fquirrhe eft donc aux parties externes , comme dans
les parties internes, une tumeur dure, fans nulle cha¬
leur , fans rougeur & indolente , qui fiége principale¬
ment dans les glandes & dansla graiffe. Elle eft très-fa¬
cile à diftinguer à la vire & au toucher. Quaud cette tu¬
meur n’èft pas extrêmement irivetérée , & qu’elle ne me-
pace pas de cancer , ori commence par appliquer delfus des
çataplâmes refolutifs & émpllieus , pour ramollir la du¬
reté , après quoi on le couvre d’èmplâtres fond-ans. Le dia-
chylon gommé , le vigo cum merçurio , le diabotànum ,
le.divin, . celui de ciguë feuls ou mêlés , font- excellens.
On peut aufti fuivant la commodité j ufer de vapeurs de
bon vinaigre , de foufre , dlencens , &c. mais toujours en
prennant à l’intérieur des remedes appropriés à la ma¬
ladie.
Quand malgré tous ces fecours le fquirrhe perfide ,
devient douloureux & s’échauffe ; il Faut cefler tout re-
mede interné & externe , le lailîer calmer pour en 'faire
l’extirpation , s’il eft poflible. Cette opération fe pratique
de la même maniéré que l’extirpation des loupes. Ôn
prend un biftoufi ou un fcalpel; on fait uné incmon à la
peau qui couvre la tumeur longitudinale , triangulaire ou
cruciale , fuivant que la tumeur ou' le fquirrhe eft petit
où conlidérable. On le découvre en entier , puis avec les
doigts , la main ‘, ou des pincettes , on faifit la tumeur S
on la difféque en entief , ayant attention de ne pas tou¬
cher aux parties ayôifinantes , dont la blelfurç pourroir
étre de quelque conféquCnce ; & quand la tumeur eft en¬
tièrement enlevée , on paufe là plate comme une plaie
fimple.' Quand ii réfte quelque, parcelle de fqdirrhe , il
faut la.eoflfumer par les poudres cauftiques , &en procu¬
rer la luppuration , puis traiter le refte de la folution de
Continuité à l'ordinaire, Voyez Plaie , Caujlïq üe, Sup~
puratif, & Cicatrijans,
. SCHIRR.EUX. Qui tient de la nature du fquirrhe.
SCI 487
SCIATIQUE ; ou ISCHI ATIQUE. Se dit de tout ce
qui appartient à l’os ifchium.
Sciatique (antre <5» veines'). C’eft la trôifiemé des
branches de l’artère iliaque interne , ou hypogaftrique.
Elle fort du baffin par la grande échancrure fçiàtique ,
palTe fous le mufcle pyriforme auquel elie diftribue du
fang , ainlï qu’aux autres mufdes voifiiis , & au nerf feia-
tique qu’elle accompagne.
Il y a deux veines de ce nom. L’une grande , l’autre
petite. La grande fe nomme autrement jarale. Voyez
Surale. La petite naît des parties qui environnent la join¬
ture de la cuiflé , & va fe jetter dans le lit de la veine
crurale.
Sciatique ( nerf) ou crural pofierieur. Ce nerf eft for¬
mé communément par la cinquième paire lombaire , &
par les quatre premières paires facrées ; il fort du balfin
par l’échancrure ifehiatique , & palTe fous le mufcle py¬
riforme , auquel il donne des rameaux ainlï qu’aux muf-
çlesfefliers. Un rameau confidérable de ceux qui fe dif-
tribuent à ce? derniers mufcles, jette des filets quife ré¬
pandent dans Iapeaude la partie poftérieure de lacuille ,
au fphinéler de l’anus , & à fes mufcles releveurs.il pâlie
enluite la tubérolité de l’ifehion & le grand trochanter,
au delTous duquel il change de nom , & s’appelle feiati-
que crural.
Sciatique crural ( nerf). Ce nerf n’eli autre choie que
le grand feiatique qui continue fa route fous un autre
nom. Il defcènd le long de la partie poftérieure de la
cuilfe , en fe gliflant entre les mufcles fiéchifleurs de la
jambe, auxquels ildonnedesrameaux..A.u jarretil changé
de nom , & s’appelle popleté.
SCIE. Inftrument dont on fe fert pour divifer les par¬
ties olleufes en les rongeant peu à peu. Les Chirurgiens
doivent avoir deux fortes de fcié pour couper'Ies os. liés
feies à main, & des fiiés à débiter. Les premières n’ont
qu’un feuillet dentelé , quia environ feizé pouces de long-
fur quatre de large , auprès de la poignée. Le feuillet va
toujours en diminuant , & fe termine pàf une extrémité
mouffe , laquelle extrémité n’a pàs-plus de quinze lignes
'488 S C L
de largeur. Lapoïgnéequi fert de manche, eft un ëfpece
d’anneau de bois. Cet anneau doit être aifez large , pour
laifier païfer commodément quatre doigts. Ces fries font
commodes dans les amputations des membres , pour en
couper les os. <
Le feuillet des fcie s à débiter eft long d’un grand pied,
large de treize à. quatorze lignes , épais d’une ligne du
côté des dents . mince du côté du dos, n’ayant qu’un quart
de ligne , pour paiTer plus aiiément fans s’arrêter , ce à
quoi l’arrangement des dents contribue beaucoup. En ef»
fet les dents font détournées de part & d’autre , de ma¬
niéré qu’elles femblent former deux lignes parallèles. Ce
feuillet eft monté fut un arbre ordinairement de fer bien
limé , & garni d’un manche qui reffemble à celui du cou¬
teau d’amputation , qui a le bec tourné du côté des
dents. Les feuillets dé ces deux efpeces de fcie doivent
être d’un bon acier , & avoir les dents fines & bien aigui-
fée . , pour fcier avec plus de douceur , & plus prompté-
IJient. Voyez Amputation^
SCIER. Faire une éntâmure à un os par le .moïen de
la fcie. On pratique cette opération dans les amputations
des extrémités , 4cdq toutesles parties où l’on veut divifer
tin os. Voyez Amputation,
SCISSURE. Enfoncement pratiqué dans les os pour
le paflage des vaiifeauxfanguins & des nerfs. M. W inîlow
rejette ce mot pris dans ce fens , & veut qu’on y fubftitue
celui ÿ échancrure & de gotitiere.
Sci/Jure de Silvius ou du cerveau- , la grande"). Ou
donne ce nom à unfillon profond &fort étroit, qui mon¬
te obliquement de devant en arriéré, & fépare 1 e lobe
antérieur du cerveau du lobe moïen dç chaque côté, M.
Winflow lui donne le nom de JzJjf. üre.
SCLEROPHTALMIE. Efpece d’ophtalmie , dans la¬
quelle l’oeil eft feç , dur , rouge , douloureux , & fe meut
difficilement. Les paupières font auffi dures, féches, &
ne s’ouvtenc qu’aveç peine après le fommeil , à caufe de '
leur dureté & de leur féçherefle. Elle ne diffère de là xé¬
rophtalmie que par- fa douleur & fa dureté.
SÇLÈROTIQUE.-Çe mot dériyé du grec , fignifî e d upc
S C L 4^9
On appelle ainfi la tunique qui revêt immédiatement le
' globe dé l’oeil , parce qu elle eft d’un tiffu ferme , corn-
pacte , & très-ferré. C’cft la même que l’on appelle cor¬
née opaque. Il y a cependant des Anatomiiles qui les dif-
tinguent en ce que la cornée eft faite par plulieurs lames
couchées les unes fur les autres, au lieu que la macéra¬
tion fait voir que la fclérotiquc eft un tillu qui fe réduit
. çn filets femblables à de la filafle. C’eft cette membrane
qui forme principalement le blanc de l’œil , & que plu-
fîeurs Anatomiftes ont appellée innominée , ou tendi~~
^SCOLOFOMACHERION. Sorte de fcalpel , ou de
biftouri allongé comme le bec d’une bécafle un peu re¬
courbé , d’où il a pris fon nom. Ce biftouri eft terminé
par un petit bouton , pour la dilatation de la plaie de la
poitrine, crainte de blefl'er le poumon. Scallet en donne
la figure dans fon Arfenal de Chirurgie.
SCROBICULE Nom qui fignifîe la même chofe que
là follette du coeur. Voyez Fojpçte.
SCROTUM. On a donné ce nom à l’enveloppe com¬
mune des tefticules qui les enferme comme une bourfe ,
ce qui lui a fait donner aulfi le nom de bourjes. Elle eft
formée de deux membranes , dont la première ou la plus
externe porte particulièrement le nom de Jcrotum , & la
fécondé celui de dartos.,
La première membrane des bouffes , ou le fcrotum
proprement dit , eft formé par l’épiderme & la peau, qui
font ridés Sç allez minces en cet endroit. Elle eft molle ,
ridée , & fc couvre de poils à l’âge de puberté i les oi¬
gnons qui leur donnent racine font très-fenfibles , & on
remarque d’efpace en efpace de petites glandes fébacées..
Elle eft féparée en deux parties , dont une eft à droite ,
& l’autre à gauche , par une ligne faillante en forme de
couture, qui eft une continuation du raphé; cette ligne
n’eft que fuperficieUe. Suivant M. 'Wïnftow, la rugouté
du fcrotum eft pour l’ordinaire une marque de l’état na¬
turel en fanté, & pour lors il ne forme qu’un volume mé¬
diocre, Ce volume augmenreprincipalementen longueur j
490 SEC
&les rides s’effacent plus ou moins, fuivant les degrés
d’état contre nature & d’indifpofïtion. ,
SCUTIFORME. Ce mot eft tiré du latin, & lignifie
qui a la forme d’un bouclier. Les anciens Anatomiftes le
dbnnoient à la rotule , à laquelle ils trouvoient de la
leffemblance avec un bouclier. Voyez R .tule.
SCUTIFORME. Nom que l’on a donné au cartilage
thyroïde, à caufe de la reffemblance avec un bouclier. V.'
Thyroïde.
SEBACE’ES. (glandes) Petit corps glanduleux, qui fe
remarquent en difierens endroits de la peau , particuliè¬
rement aux oreilles, aux paupières, aii nez , au cercle
des mammelles, au ferotum , à la peau de la verge, à
l’anus , aux aifFelles , &c. on peutfouvent en lès preiîant.
Élire fortir de leur cavité une matière femblabk à du fuif.
Bergerus & Vercelloni penfent que ce ne font que les
extrémitésdes artériolles qui s’épanouiiTent en follecules;
& Boerhaave prétend que ce font les réfervoirs d’une hu¬
meur huileufe & onâueufe , qui s’échappe par un petit
conduit qui perce l’épiderme ; que cette liqueur ayant été
filtrée par les extrémités desartériollës; eft reçue dans ces
réfervoirs cutanés ; qu’elle eft après fa féparation , très-
déliée & fluide ; mais qu’après fon féjour , elle s’épaiflit,
là partie fubtile étant difïïpée , & fe transforme en une ef-
pece de fuif, qui fort de ces réfervoirs, quand’ on les com¬
prime, fous la forme de petits vers.
SECONDAIRES. Voyez T^aijfeaux laHéès.
SECON DIN ES. On donn e ce nomà tout ce qui fort de
la matrice après que le fétus eft né Le cordon ombilical ,
le placenta, leslochieseompofent lésfecondinès. On leur
donne ce nom , parce que quand l’enfant eft forti, il faut
de nouveaux efforts de la part de la femme , pour expul-
fer ces fubftances hors de l’uterus ; qu’il faut par confé-
quent de nouvelles douleurs , ce qui fait comme un fé¬
cond accouchement , un fécond travail. Voyez Délivre
Si Accouchement.
SE’CRETION. Séparation d’un fluide d’aveeun autre ,
dans les animaux & les végétaux. Pour entendre eom-
S E G 49Ï
tnept elle s’exécute, il faut examiner, i°. Sic’eft unefïm-
ple percolation de l’humeur qui eft féparée. a®. Si cette
humeur eft engendrée dans chaque couloir , & ne pré-
çxifte pas dans le fang auparavant.
Le fentiment leplus fuivi, eft que les fécretions né font
qu’une féparation de l’humeur qui exiftoit auparavant.
En effet , il eft certain 1°. que les principes qui compo-
fent les humeurs fécondaires , font différens de ceux du
fangj car ce dernier contient peu d’huile & de fel, au
îieuqueles humeurs fécondaires en contiennent beaucoup.
a°. Si c’étoit une génération, nulleliqueurne fe fépareroit
à titre d’excrémens • car fï la matière de la tranfpiration
eft de la même nature que le fang , aucune des deux ne
peut être regardé comme: excrémenticielie , puifqu’elles
font la même chofe. 30. Il s’en fuivroit dçlà, que dix livres
de fiieur produiroient le même , effet que pareille quan¬
tité de fang perdu par une hémorragie; puifque la quan-
tité retranchée de la maffé totale du fang feroit égale de
part & d’autre , ou bien , qu’une fuppreflion de deux li¬
vres d’humeur pourroit être réparée par une faignée de
deux livres. Ce qui eft ridicule & faux. 40. Cela fera en¬
core plus évident, fi on feit attention qu’il feut qu’il y
ait des. parties d’urine, qüipréexiftent dans le fang, puif¬
que dans les maladies des reins, les matières qu’on vomit
en ont le goût, ce qui prouve clairement que l’urine
préexifte dans le fang, avant même la fécretion qui fe
fait dans les reins.
Il en eft de même, Iorfque la bile ceffe de fe féparer
& qu’elle caufe la jauniffe aux perfonnes qui font atta¬
quées de maladie, qui empêche le foie de faire fes fonc.
lions : il faut donc que la bile préexifte dans le fang ,
avant que d’arriver au foie.
Cclapofé, il éftaifé de voir la fauffeté du fentiment dé
ceux qui admettent un levain dans chaque organe , pour
y changer le fang. en humeur fécondaire. Les parties fé¬
condaires font donc dans le fang , & il ne fie feit cju’une
fécretion dans les différens organes, & non une création.
Il refte maintenant à examiner de quelle maniéré les
humeurs font dans le fang. On peut concevoir dans le
4?î. SEC
fang deux fortes de parties; l.es unes font élémentaires;
ce font les élémens Chymique.s , les autres intégrantes
qui font un; co.tnpofées des Chymiques.
Les intégrantes peuvent fe divifer en intégrantes Simi¬
laires, lorfque les humeurs, font de même, nature, par
exemple , une goutte d’eau vis-à-vis une goutte d’eau ;
.& intégrantes DiÜimiluires , par exemple, une goutte
de férofité vis-à-vis une goutte de fang.
Si on demande de quelle façon les humeurs fécon-
condaires font dans le fang, on répond, quelles y font
fuivant les Parties ‘Élémentaires ; par exemple, la bile
çfr compofé d’huile & d 'AlhatL. Ces deux principes,
fe trouvent dans le fang; d’ailleurs, les parties des hu¬
meurs féçondaires, n’exiflent pas, formellement dans le
fang, comme quelques phyficiens l’ont prétendu, car
pour lors il faudroit les concevoir, comme des boules,
d’or meflées avec des boules d’ Argent, de Plomb , de
Cuivre , &c., qui n’ont rien de commun les unes avez
les autres.
Dans ce fentiment , on foutient la préexiftence for¬
melle : ou fuppofe que toutes les parties des humeurs
féçondaires font diftincles les unes des. autres , de façon
que les parties de la tranfpiration ,.par exemple-, ne peu¬
vent pas former les parties de l’urine ; mais ce fentiment
eft faux, c.ar J9. Si la tranfpiration diminue, l’urine aug¬
mente fenfiblement. a9. H faudroit fùppofer- dans le
corps des humeurs différentes à l’infini. Il paraît beau¬
coup plus naturel de penfer que toutes les différences,
ne viennent que des différentes combihaifomdes principes
qui fe trouvent dans le fàng , de manie.re que fi c-’ell l’eau,
qui domine, cette liqueur qui aurait été vifqueufe ,
à chofes égales , deviendra fluide. C’eft ce que nous,
voyons arriver dans les plantes où les. mêmes fucs pro-
duifent diflérens fruits ,. qu-i'ne différent que fuivant les
différentes combinaifons de ces mêmes fucs. Il en e(l à
peu près de même des humeurs, de notre corps., qui no
font différentes qu’à raifon des différentes combinaifons.
En effet, fi un alkali fe joint avec une huile , cette jonc-
tion formera- la bile, au lieu que fi l’huile efl.ea main-
SEC 495
dre quantité, au lieu de former la bile, ce Fera le Céru¬
men Aurium.
On demande fouyent de quelles parties du fang fe
féparent les humeurs fécondaires : on 11e peut fatisfaire
à cette queftion , fans parler des différentes humeurs fé¬
condaires qui fe -trouvent dans le corps.
On peut les réduire à cinq. La première eft l’humeur
Aqueufe , ou Lymphatique ; la fécondé eft la Sérofitê fa-
lé é , comme l’urine, la mature de la tranfpiration fia
troifiéme eft la mucofté , ou fèrofité glaireufe , muqueufei
la quatrième eft la partie oléagineufe, graijfeufe , com¬
me la graijfe ; la cinquième eft l’humeur cnyltufe , com¬
me le lait.
On trouve effectivement dans le corps des parties qui
répondent à celles que nous venons dérablir ; car tout,
le monde fait que fur neuf parties, il y en a huit d’aqueu-
fes. Quand on fait coaguler le fang , ou qu’on fe pique ,
on fait qu’il en fort une férolité jaunâtre : on peut y rap<
porter l’humeur qui fert à former l’urine. Quand on tire
du fang , on y apperçoit une partie fîbreufe, c'eft celle
que j’ai appelle muqueufe. A l’égard de la. partie oléa¬
gineufe , on fait que la graiffe & la moelle font une efpe-
ce de beurre ,& qu’ils ne différent que très-peu l’une de'
l’autre. Enfin , pour ce qui eft de là matière chyleufe &
que les fhyfwlogifi.es penfent être celle qui fert de nour¬
riture au fœtus , elle peut fe rapporter aifément au chyle.
Toutes ces matières peuvent recevoir différentes combi-
naifons ; car fi on les examine dans la maffe du fang , il
eft confiant quelles font beaucoup plus tenues & plus flui¬
des, que lorfqu’eiles en font féparées, ce qui ne vient que 1
du broyement qu’elles fouffreut de la part des vaiffeaux ,
à caufe des différentes inflexions , angles & courbures ?
qu’ils font dans leur chemin. Voyez Mécanifme des fe-
erétions.
Pour entendre le mécanifme des fécrétiems, il faut exa-
miner 1°. S’il fe fait quelque, changement par la circu¬
lation dans là matière qui doit être: réparée , 2.0. Qu’elle ;
eft la cau^e -de cette fécretion , ou percolation.
Quandau premier point, comme toutes les parties qui
494 SEC ,
doivent férvir à la fécretion, font mêlées & confondues
dans le cœur , dans les gros troncs des vaifleaux où là cirr
culation eft confidérable : ces mêmes parties ne peuvent
pas alors fe féparer de la malle du fang. Il faut donc ,'
pour que la fécretion fe fafle, que les parties qui font
mêlées & confondues fe réunilfent , & .c’eft ce qui leur
arrive dans les extrémités capillaires où la circulation
étant extrêmement ralentie , favorile cette réunion. Ce
ralentiflement, fuivant M. Keil, eft fi confidérable, qu’il
prétend que le fang a dans les capillaires une vîtelfe mille
fois moindre que dans les gros vaifleaux. Ce qu’il y a de
Certain , c’eft que le diamètre de tous ces capillaires pris
enfemble , étant beaucoup plus gros que Celui de l’aorte ,
laciculation doit y diminuer d’une maniéré lenlible.
Le ralentiflement de la circulation dans les capillaires j
joint à l’affinité que toutes les parties qui doivent être
féparées ont entre elles , eft donc caufe qu’elles fe rêu-
miTent. Mais cela né fuffit pas, l’expérience nous con¬
vainc que cette réunion de parties qui doivent fé lèpa-
rer dans les vaifleaux fécretoires , fe fait plutôt dans une
partie que dans une autre. Par exemple , celles qui doi¬
vent fervir à la fécretion de la bile , fe réunifient plutôt
dans le foye,, que dans les reins, &c. Ce qui dépend fans
doute de l’éloignement plus ou moins grand du coeur , de
la vîtelfe de la circulation , .du broyement que les parties
fouffientpar le battement des artères, desdifférens angles,
& des différentes circonvolutions des vaifleaux. En effet,
un célèbre Anatomifte ouvrit un jour une fille morte de
la jauniffe , & remarqua que toutes les divifions de la veiné
porte de la groffeur d’une aiguille, étoient farcies d’une
bile allez épaiffe, & quiavoit une confiftance de bouillie,
ce qui prouve évidemment que la réunion des parties qui
doivent fervir à la fécretion de la bile fè réunilfent plutôt
dans le foye , que dans une autre partie : ce qui dépend
fans doute , de ce qui a été dit ci-dcflus.
Quand au fécond point , il eft difficile de concevoir
comment une partie qui forme un couloir , laifle plutôt
paffer une humeur qu’une autre. Cela a donné lieu à dif-
SEC . 49?
ftrentes hypothèfes. Les unes attribuent cette différence
aux folides , les autres aux fluides.
Plufieurs Pbyfiologiftes ont penfé qu’il Ce faifoit di-
yer.es fécrétions dans lesdifférentesparties du corps , par¬
te qu’ily avoit dans chacune de ces parties , des vaiileaux
diversement configurés , qui recevoient les molécules
fluides différemment contournées ; ainfi les particules
quarrées , triangulaires , prifmatiques , fe filtrent félon
eux dans des tui'aux quarrés , triangulaires , prifmatiques.
Cela eft totalement faux. Car , comment peut-on conce¬
voir qu’un canal mol , continuellement rempli de li¬
quide , puiffe prendre une autre forme que la cyündri-
Ona dit enfuite qiie le calibre des vaiffeaux éroit pro¬
portionné à celui des molécules de certaines humeurs î
ainfi le fang ne pourra entrer dans les vaiffeaux lympha¬
tiques; il n’y entrera que la partie blanche , qu’on nom¬
me lymphe , parce qu’elle a des molécules d’un moindre
diamètre que celui des particules de fang. Ce fendaient
paroît un peu plus raifonnable ; mais il ne donne pas la
caufe primitive des fécrétions. Car les plus petites molé¬
cules , par exemple, des efprits, devraient palier dans les
filtres de l’urine.
Quelques-uns ont penfé que les fécrétions ne fe faï-
foient que par l’attraûion , i’ affinité , le rapport qui ré¬
gné entre les molécules homogènes. Pour que cette opi¬
nion fe fontînt, il laudroit que les molécules fiiffentdans
Uncontad immédiat. Or la chofe eft bien différente, puif-
qu’ elles font entièrement mêlées & confondues les unes
avec les autres.
, M. Winflow & quelques Auteurs avant lui , ont cru
avoir démontré le mécanifme des fécrétions. Voici leur
raifonnement. Le créateur, difent ils , a imprégné chaque
fécrétoirt de telle ou telle humeur , & ces fécrétoires ne
filtreront jamais que les humeurs, dont ils ont été im¬
prégnés lors de leur création. Ils donnent pour preuve le
papier gris imbibé d’huile, quine laifîe paffer que l’huile »
& non point l’eau. Imbibé d’eau il ne filtre point l’huile,
mais l’eau feulement. Cela prouve quelque chofe , pour-
SEC
vu qu’on fuppofe à c-s elpeces de cribles un tomentùm t
quifalTerofiice du duvet de drap. M. Winflow avoir pré-*
venu l’objeâioh , & avoir fuppofé que ce tomentùm ,
dont nous venons de parler , excitoit dans les féctétoires.
Tout fon fyftême fe trouve donc appuie fur une fuppofi-*
tion. D’ailleurs la jaunilTe fait voir la faufletéde ce lyftê-
me. Car , pourquoi dans cette maladie , la bile palfe-
t-elle par le rein , fi de tout rems ce vifcère a été im¬
prégné de l’ humeur urineuje î La 'chofe arrive cepen¬
dant ; doue ce fyftême eft taux en tout & par-tout. Nous
n’ofons conclure fi vite s car voici ce qui rendroit ce fen-
timent le plus raifonnable en apparence. Prenez un tuïau
de verre, long de cinq pouces, remplilfez le premier pouce
de verre en poudre , le fécond d’huile de tartre par dé¬
faillance , le troifieme d’efprit de vin le quatrième,
d’huile de pétrole , le cinquième d’air* Agitez tant que
vous voudrez le tuïau , tous ces divers fluides fe confon¬
dront fans s’ unir, nis’allier, & au moindre repos chacune
' de leurs particules fe tirera de la foule, pour faire fociété
avec fes femblables. Plongez le cou d’une bouteillepleine
d’eau dans une bafline pleine devin, vous verrez l’eau
. defeendre dans la bafline , & le vin monter dans la bou-,
teille , fans s’allier l’un à l’autre. Le mélange, ordinaire
qu’on fait de l’eau avec le vin , n’eft point absolument in¬
time & parfait , .mais feulement une confufioiv en gros i
car jettant ce mélange dans un gobelet de. terre , vous
verrez l’eau fe filtrer à travers le gobelet, & non pas
le vin. En vannant le bled , la baie & le grain fe rangent
féparément. Le beurre & la férofité. en ' font autant en
battant la crème du lait. La férofité du fang , la lymphe
branchue , & la partie rouge fe féparent dans la palette.
Dans les diflillations.chymiques , les principes femblables
fedémêlentfucceflivement des autres.L’argent vif s’amalga¬
me avec l’or , plus facilement qu’avec l’argent, l’étain ,
le plomb , & non pas avec lesiautrés métaux. Le coton
enleve l’huile d’avec l’eau. La glaire d’œuf clarifie les fy-
rops Le plomb purifie l’or. & l’argent. L’eau eft immif-
cible avec le duvet des oifeaux de riviere , avec les corps
graifleux , huileux, avec les foufres, enflammés qu’elle
éteint.
S É î> 49^
■éteint. On fait la maniéré de féparer le fel d’avec le bi¬
tume de l’eau marine _, la crème de tartre d’avec fa terre.
On connoît la variété des menftrüesou diflolvans, dont
les uns- font mifcibles feulement avec certains corps, &
les autres avec d’autres corps. On connoît les diverfes dif-
folutions ferinentativès , les précipitations , & tant d’au¬
tres méthodes que la chymie emploie pour analÿfer les
mixtes1, & pour y achever mille féparations déjà com¬
mencées entre les principes diifemblables. Ml Geofroi de
l’Académie Royale des Sciences , a publié fes tables dref-
fées d’après Mri. Sthall & Newton, fur les divers magné-
tifmes des corps. ■
Par toutes ces expériences, il paroît que les corps par¬
faitement homogènes font parfaitement mifcibles entre
eux , & que les autres refùfent plus ou moins de s’unir 8c
de fe marier enfemblé , fuivant lé degré plus oii moins
grand de leur hétérogénéité , bü plutôt de leur impro¬
portion: Les derniers femblent quelquefois à nos yeux fe
confondre avec les autres; mais dans le fond & intérieure,
ment, point d’iritime & finceré alliance. Ils ne fe mêlent
alors que par pelotons , 8t -non pas partie individuelle
avec partiel Ils font donc toujours dans un certain divorce
plus ou moins grand , qu’ils achèvent fouvent fans aide,'
& fouvent avec quelque fecoürs. Principe qûi pàrôît avoir
bien dü mérite pour expliquer le myftère des diverfes
fècrétions qui s’opèrent dans la machine de l’homme.
.SECS. (os ) C’eft l’alfemblagedésos dufquelette. Pour
bien faire féchèr.les ôs , il faut les faire bouillir dans l’eaù
à plufièurs reprifes , & les expo fer à la rofée. Ils fe fé-
chent , & deviennent blancs comme la iièige. Quand on
ne les a pas fait bouillir , ils font infiniment plus de tems
â fe fécher. Ils ont coutume de fier très-long-tems , & à
inefure qu’on enleve le fuc qui vient à leur furface, ils’eri
régénéré un autre femblable , jufqu’à ce que tout celui qui
fùrabonde foit évaporé.
. SEDIMENT. Matière' contenue dans un fluide , la¬
quelle étant pluspefante que le fluide, tombe au fond dii
vafe qui1 les contient. Tel eft le fédimeût de l’urine qui
2). de Ch. Tome II, ' " ' " ’ H
4?S S E M
varie beaucoup , fuivant une infinité de circonftançesi V,
U rine.
SEIN. On fe lert de ce mot vulgairement i pour ex¬
primer les mammelles des femmes, mais c’eft mal-à-pro¬
pos. Il lignifie exaâement l’entre-deux des mammelles,
cette efpece de ruiil'eau qu’elles forment quand elles font
rapprochées l’une de l’autre.
SÈLLEÂ CHEVAL, SELLE TURCIQUE, SELLE
DU 'LL RC , SELLE SPHENOÏDALE. On donne ces
noms à cette facette fupérie.ure de l’os fphénoïde, qui eft
comprilè entre les quatre apophyfes clinoïdes , à raifon
de la reifemblance qu’elle a avec une felle à chgval. V.
Sphénoïde.
SEMENCE!. Humeur blanche , vifqueufe & gluante ,
filtrée par les tefticules , & deftinéeà la reproduûion de
l’homme. Il y a deux fortes de femences , l’une prolifi¬
que , l’autre non prolifique. Celle-ci fert de véhicule à
l’autre , eft filtrée par les proftates , & les glandules qui
revêtent la face interne de l’urethre , & les glandes de
Cowper. Celle-là qui porte fpéçialement le nom de fe-
mence , eft lepaiée de la malle du fang par les tefticules ,
de-îà portée par les vaiffeaux éjaculateurs dans les vélîcu-
les feminaires, où. elle fejourne pour être enfuite confiée
a la matrice dans la copulation , ou bien pour être repom¬
pée , & circuler de nouveau dans la malfe des humeurs ,
vivifier toutes les parties de l’homme , & y diftribuer Ta
forcé, Voyez Génération. Les femmes produifent auffi
unevraie femence prolifique , qui eft filtrée par les ovai.
res -, peut être de la même maniéré que celle de l’homme
l’eft par les tefticules.
;. SEMILUNAIRE. M. "Winflow donne ce nom au fé¬
cond os de la première rangée du carpe , connu ordinai¬
rement fous le nom de lunaire.
Semilunaire. [plexus ou ganglion) Ce ganglion eft fi-
tué immédiatement derrière la capfule atrabilaire s fa fi¬
gure eft irreguliere , & parce qu’il eft un peu allongé &
recourbé , on lui a. donné le nom de femilunaire. Il eft
formé pat le n.erf intçrcoftal , & le droit communique
S; E N 499
avec le gauche. Ils ont aufli communication avec les nerfs
de la huitième paire , principalement au moïen du cor¬
don ftomachique poftérieur j & par ce moïen , avec les
plexus, cœliaque , hépatique, fplenique & rénal.
Semilunaires. ( valvules ) Voyez Sigmoïdes.
SEMINAIRES (véficules). Synonime de feminales.
Voyez Séminales.,
SENS. On appelle fens certaines facultés du corps
animé, par lelquelles il entre en commerce avec les ob¬
jets extérieurs. Sentir de la part du corps , c’elt recevoir
une impreflion fur tel ou tel organe ; de la part de l’ame,
c’eft fe former des idées neuves, ou le rappeller des idées
ou des fenfatioris attachées à ces impreflîons.
Tous les corps nous affectent différemment à raifon de
leur couleur, de leur figure, de leur mouvement, Sic. On
appe'lle qualité ou propriété , les effets qu’ils opèrent fur
nos fens. Les Anciens difiinguoient les qualités en mani¬
festes & en occultes. Les qualités ne font occultes qu’à
caufe de notre ignorance , & du peu de progrès qu’on a
fait en Phyfique , & non point dans le fens de quelques
Anciens , qui pour fe parer du titre de b’avans , attri-
buoient aux corps des vertus antipathiques, fympathiques,
&c. & faifoient ainfi jouer aux qualités occultes le plus
grand rôle dans leurs explications des phénomènes de la
nature.
Les propriétés des corps relatives aux organes de nos
fens , font au nombre de cinq : les corps affedent le tou¬
cher, X odorat , le goût, l’ouïe, & la vue.
.Sens, Les fens quels qu’ils foient dépendent uniquement
des nerfs. Les Anatomiftes nous apprennent que le
corps animal eft compofé de plufîeurs matières différen¬
tes, dont les unes, comme les os , la graiffe, le fàng, la
lymphe, &c. font infenfibles, & dont les autres, comme
les membranes & les nerfs, font fenfibies , qui commu¬
niquent le jeu à toutes les parties, & l’aélion à tous les
membres. Les nerfs furtout paroiffent être l’organe im¬
médiat dufentiment. Ils tranfmettent à l’ame ces efpé-
ces différentes de fentiment , qu’on a diftinguées par le
nom de fenfations.
500 S E N
Ainfî P œil , cet organe doué du fentiment le plus Vil
& le plus délicat, nous donne une fenfation de toutes les
fubftanceslc; plus éloignées; lorfque l'a retine, qui n’eft
que l’épanouiltement du nerf optique ,-eft ébranlée par les -
parties imperceptibles de la matière de la lumière.
2.°. L’oreille ne nous donne la fenfation que de chofes
beaucoup moins éloignées que cellesdout l’oeil nousdon-
ne la fenfation ; parce que l’organe de fouie n’a pas le
même degré de fenlibilité que celui de la vilïon; & que
à’ailieurs les parties de matière dont il eft affecté , qui
font celles qui forment le fon , ne font pas atilfi petites,
mais plus grolfes que celles de la lnmierè.
3°. L’odoratne nous donne la fenfation quedesparties
de matière qui font plus grolfes & moins éloignées, telles
que font les particules odorantes; parce que la mem-.
brane pituitaire , qui elt le liège de l’odorat , eft encore
moins fournie de nerfs, que celle qui fait le liège de
4°. Là fenfation du goût ne peut nous être donnée que
par une efpéce de contact, qui s’opère au moïen de la
fonte de certaines parties de matière, telles que les Tels,
les huiles , &c, parce que ces matières font plus grolfes
que lès parties odorantes; & que d’ailleurs les nerf ’s" font’
encore en moindre quantité, & qu’ils fontplus divifés fut'
le palais & fur la langue, qui eft le principal liège du
goût. .
j°. Enfin lé fens du toucher ne peut nous donner au¬
cune fenfation des chofes éloignées , que pat un contact'
immédiat , parce que les nerfs font le plus divifés qu’il elt
poffible, & très-îegereffient parfemés für la peau, qui eft
l’organe du fens du toucher; & qttepar conféquent aucuV
ne partie aulft petite que celles qui forment la lumière,
les fons , les odetns, ou les faveurs ne pourront ébranler
ni affecter les nerfs de la peau d’une manière fenfible, il
faudra donc de très-groffes parties de matière, c’ eft- à-dire,
des corps folides , pour qu’ils puillènt en être affeélés.
A ces fçavantes réflexions de l’illuftre M. de Buffon,.
nous ajouterons un récit philofophiqué , auffi ingénieux'
qu’agréable , qu’il met dans la bouche d’un homme teî
S E N joi
3u’on peut croire qu’étoit le premier homme au moment
e la création; c’ell-à-dire j un homme dont le corps &
les organes feroient parfaitement formés , mais qui s'éveil¬
lerait tout neuf pour lui-même & pour tout ce qui l’.en-
Tiroune,
• » Je me fouviens, dit-il, de cet inftant .plein de- joie
3) & de trouble , où je fentis pour la première fois ma lin-
5) guliere èxiftence ; je ne Içavois ce que j’étois, où j’é-
» tois, d’où je venois. J’ouvris les yeux, quel furcroît d.e
3) fenfation ! La lumière , la voûte célefte , la verdure de
» la terre, le cryftal des eaux, tout m’occupoit, m’ant-
3)moic, & me donnoit un fentiment inexprimable de
33 plailîr; je crus d’abord que tous ces objets étoient en
3> moi & faifoient partie de moi-même.
33 Jé m’afFermiirois dans cette penfée naiflante, Iorf-
33 que je tournai les yeux vers l’aftre de la lumière , fort
33 éclat mebleffa ; je fermai involontairement la paupiè-
•j> re,.& je fentis une légère douleur. Dans ce moment.
33 d’obfcurité , je crus avoir perdu prefque tout mon
33 Affligé , fa if d’étonnement , je penfois à ce grand
33 changement, quand tout-à-coup j’entends des fons; le
» chant des oifeaux , le murmure des airs formoient un
33 concert, dont la douce impreflïon me remuoit jufqu’au
33 fond de l’ame ; j’écoutai long-tems , & je me petfuadai
33 bientôt que cette harmonie étoit moi.
33 Attentif, occupé tout entier de ee nouveau genre
» d’exiftençe, j’oubliois déjà la lumierè, cette autre par-
33 tie de mon être que j’avois connu la première lorfque
33 je rouvris les yeux. Quelle joie de me retrouver en pof-
33 felfion de tant d’objets fcriljans ! Mon plailîr. furpalfa
33 tout ce que j’avois fenti la première fois , & fulpendiï
>3 pour un tems le charmant effet des fons.
. 33 Je fixas mes regards fur mille objets divers, je m’ap-
33 perçus bientôt que je pourrais perdre & retrouver ces
33 objets, & que j’àvois la puilfancede détruire & de pro-
33 duire à mon gré cette belle partie de moi-même , &;
33 quoiqu’elle me parut immenfe en grandeur par la quan-.
*» tité des accidens de lumière, & par la variété des cou-
joi S E N ,
» leurs, je crus reconnoître que coût écoir contenu dans
jj une portion de mon être.
jj J e coirimençois à voir fans émotion & à entendre fans
jj trouble , lotfqu’un air léger, dont je fentis la fraîcheur,
jj m’apporta des parfums qui me caufèrent un êpanouif-
jj fe'ment intime , Sc me donnèrent un fentiment d’a-
jj mour pour înoi-même.
» jj Agité par toutes cës fenfàtions , jjrefle par les piaf—
jj firs d’une fi belle & fi grande exiftence, je me levai
jj tout d’un coup , & je me fends tranfporté par une force
jj inconnue.
» Je ne fis qu’un pas, la nouveauté de ma fituation
jj me rendit immobile, ma furprife fut extrême, je crus
jj que mon exiftence fuyoit, le mouvement que j’avois
jj fait avoit confondu les objets, je m’imaginois que tout
jj étoit en délbrdre.
jj Je portai mes mains fur ma tête , je touchai mon
jj front '& mes yeux , je parcourus mon corps, ma main
jj me parut être alors le principal organe de mon exiften*
jj ce; ce que je fentois dans cette partie étoit fi diftinél h
jj fi complet , lajôuiffance m’en parojffoit fi parfaite en
» comparaifon du plaifir que m’avoient caufé la lumière
jj & les fons, que je m’attachai tout entier à cette partie
jj folide de mon être, & je fentis que mes idées pre-
» noient de la profondeur & de la réalité.
jj Tout ce que je touchois fur moi fémbloit rendre à
jj ma main , fentiment pour fentiment, & chaque attou- .
jj che'menf produifoit dans mon ame une double idée.
jj Je ne fus pas long-tems fans m’appercevoir que
jj Cette faculté de fentir étoit répandue dans toutes les
» parties de mon être , je reconnus bientôt les limites
jj de mon exiftence, qui m’avoit paru d’abord immenfe
» en étendue.
jj j’avois jetté les yeux fur mon corps , je le jugeois
jj d’un volume énorme, Sc fi grand que' tous les objets qui
jj ayoien’t frappé mes yeux , ne me paroifloient être en
jj comparaifon que des points lumineux.
jj Je m’examiiiarlong-tems, je me regardois avec plai-
» fir , je fuivoisma main de l’œil & j’obfervois fes mou-
S É N 503
n Vèmens; j’eus fur tout cela des idées les plus étranges ,
» je croyois que le mouvement de ma main n’étoit qu’une
3) elpéce d’exiftcnce fugitive , une fuccellion de chofes
33 fëmblables, je l’approchai de mes yeux, elle me parut
-33 alors plus grande que tout mon corps, & elle fit difpa-
33 roître à ma vue urt nombre infini d’objets
3) Je commençai à foupeonner qu’il y avoit de l’illu-
3) fion dans cette fenfation qui me venoit par les yeux;
3)j’avois vu diftindement que ma main n’étoit qu’une
33 petite partie de mon corps , & je ne pouvois compren-
3> drequ’elle fût augmentéeau point deme paroître d’une
33 grandeur démefurée, je réfolusdonc de ne me fier qu’au
» toucher qui ne m’ avoit pas encore trompé, & d être eà
33 garde fur toutes les autres façons de fentir & d’être.
3) Cette précaution me fut utile, je m’étois remis en
33 mouvement, & je marchois la tête haute & levée vers
33 le Ciel , je me heurtai légèrement contre un palmier ;
33 faifi d’ effroi, je portai ma main fur ce corps étranger ,
33 je le jugeai tel, parce qu’il ne me rendit pas fentiment
33 pour fentiment 5 je me détournai avec une elpéce d’hor-
33 reur, & je connus pour la première fois qu’il y avoit
33 quelque chofe hors de moi.
33 Plus agité par cette nouvelle découverte que je ne
33 l’avois été par toutes les autres, j’eus peine à me ralfu-
33 rer, & après avoir médité fur cet événement s je con-
33 dus que je devois juger des objets extérieurs , comme
» j’avois jugé des parties de mon corps , & qu’il n’y avoit
33 que le toucher qui put m’alfurer de leur exiftence.
33 Je cherchai donc à toucher tout ce que je vo'yois , je
33 voulois toucher le foleil , j’étendois les bras pour éra-
33 brader l’horifon , & je ne trouvois que le vuide des
33 airs.
33 A chaque expérience que je tentois> je tOmbois de
33 furprife en furprife, car tous les objets me paroilfoient
33 également près de moi , & ce ne fut qu’apres une infi-
33 nité d’épreuves que j’appris à me fervir de mesÿeux pour
33 guider ma main , 8c comme elle me donnoit des idées
33 toutes différentes des imprefîions que je recëvois par le
33 fens de la vue , mes fenfeioas n’étant pas d’accord- en-
$C4 SEW
» tr’elles, mes jugemens n’en étoient que plus imparfaits.,-
» & le total de mon être n’éfoit encore pour moi-même
33 qu’une exiftence en confulion.
. » Profondément occupé de moi, de ce' que j’étois, de
» ce que je pouvois être v le? contrariétés que je venois
» d’éprouver m’humilierênt ; plus je ré.flçchûTois , plus il
» fe préfentoit de doutes : laffé de tant d’incertitudes, fa-
» tigué des mouvemcns de mon ame , mes génoux fléchi-
» rérit, & je me trouvai dans une fituation de repos. Cet
33 état de tranquillité donna de nouvelles forces à mes
» fens , j’étois aflis à l’ombre d’un bel arbre , des fruits
» d’une couleur vermeille defcendoient en forme de grap-
» pe à la portée de ma main, je les touchai légèrement,
» aufli-tôt ils fe féparerent de la branche , comme la figue
•ï) s’en fépare dans le tems de fa maturité.
» J’avois faifi un de ceç fruits, je m’imàginpis avoir fait
,33 une conquête, & je me glorifiois de la faculté que je
n fentois de pouvoir contenir dans ma main un autre être
3) tout entiers fa péfanteur , quoique peu fenfible, mepa-
33 rut une réfiftance animée que je me faifois. un plaifir de
33 vaincre,
33 J’avois approché ce fruit de mes yeux , j’en confîdé-
33 rois la forme & les couleurs , une odeur délicieufe
.33 me le fit approcher davantage ; il fe trouva près de
.33 mes lèvres }• je t.irois à longues infpirations le par-
33 fum , & goûtois à longs traits les plaifirs de l’odorat ;
33 j’étois intérieurement rempli de cet air embaumé, ma
ri bouche s’ouvrit p,our l’exhaler, elle fe rouvrir pour en
>3 reprendre , je fentis que je poffédoisun odorat intérieur
. >3 plus fin , plu^ délicat encore que le premier , enfin j’en
# goûtai.
33 Quelle faveur ! quelle nouveauté de fenfation ! juf-
33 que-là je riavois eu que des p-laifîrs, le goût me donna
33 le fentiment de là volupté, l'intimité de la jouiiTanec
ù fit naître l’idée de la pofl’eflion , je crus que la fubftan-
33 ce de.ee fruit étoit devenue la mienne, & que j’étois le
>3 maître de transformer les êtres,
33 Flatté de cette idée de puiflance , incité par le plai-
». fir que j’avois fenti, je cueillis u.n fécond Sç un troifié-
•S E $T joj
5? me fruit ,: & je ne me laffois pas d’exerçqr ma maiiX
55 pour fatisfaire mon goût; mais une langueur agréable
jj s’empara peu-à-peu de tous mes fens , appéfantit mes
» membres , & Tufpendit l’àclivité de mon ame; je jugeai
» de fon inaétion par la moIelTe de mes penfées , mes
jj fenfatious émouüées arrondilfoient tous les objets, &
» ne me préfentoient que des images foibles & mal ter-
jj minées ; dans cet inftant mes yeux devenus inutiles fe
jj fermèrent-, & ma tcte n’étant plus foutenue par la force
» des mufcles, pencha pour trouver un appui fur le ga-
jj Tout fut effacé, tout difparut, la trace de mes pen.
ïj fées fut interrompue , je perdis le fentiment de mon
jj exiltence : ce fommeil fut profond, mais je ne fçai s’il
jj fut de longue durée , n’ayant point encore l’idée du
jj. tems, & ne -pouvant le mefurer ; mon réveil ne fut
jj qu’une fécondé naiffance, & je fentis feulement que
jj j’avois celle d’être.
jj Cet anéantilfement que je venois d’éprouver, me
jj donna quelqu’idée de crainte , & me fit fentir que je.
jj ne devois pas exifter toujours. J’eus une autre inquié-
'jj tude , je ne fçavois fi je n’avois pas laiiîé dans le fom-
» meil quelque partie de mon être, j’eifayai mesfens, je
jj cherchai à me reconnoître.
jj Mais taudis que je parcourois des yeux les bornes de
>j mon corps , pour m’aifurcr que mon exiftençe rn’étoit
» demeurée toute entière , quelle fut ma furprife de voir
jj à mes côtés une forme femblable à la1 mienne, je la
jj pris pour une autre moi-même ; loin d’avoir rien per-
jj du pendant que j’avois cefTé d’être , je crus m’être
jj doublé.
jj Je portai ma main fur ce nouvel être, quel faififie-p
. jj mènt! ce n’étoit pas moi, mais c’étoit plus que moi ,
jj mieux que moi, je crus que mon exiltence alloit chan-
jj ger de lieu , & pa/Ter toute eqtiêre à cette fécondé
jj moitié de moi-même.
jj Je la fentis s’animer fous ma main , je la vis prendra.
jj de lapènfée dans mes yeux, les fiens firent couler dans
jj mes veines une nouvelle fource de yie, j’aurois voulu
joô S EN
» lui donner tout mon être ; cette volonté vive acheva
» mon exiftence, je fentis naître un fîxiéme fens.
» Dans ceuinltant l’aftre du jour, fur la fin de fa.cour-
» fé , éteignit fon flambeau ; je m’appercus à peine que je
» perdois le fens de la vue, j’exiftois trop pour craindre
» dé ceifer d’être, & ce fut vainement que l’obfciirité où
» je me trouvois , me rappella l’idée de mon premier
» fommeil.
SENSATION. Affection de l’ame , par laquelle elle
cft avertie de l’imprefiîon que les objets extérieurs font
fur le corps , & commît fi cette impreffio.11 lui eil favora¬
ble ou nuifible. On lui donne le nom ie fertfition , parce
que c’eftuneconnoillknce que l’ame acquiert parle moïen
des fens Voyez Sens.
SENSIBILITÉ. Facultédu corps, en vertu de laquelle
il relient de la douleur ou du plaifir.Nousnecoufiderons
point ici ce qu’eft la fenfibilité par rapport à l’ame. Il eft
certain & inconteftable qu’il y a dans le corps, tandis qu’il
vit, une qualité par laquelle il fent les imprelfions des
corps étrangers. Or, on demande fi toute les parties du
corps humain font fenfibles dans ce fens. M. Haller, celé,
bre Phyfiologique & Médecin à Berne , prouve que la
plupart des parties ne font point fenfibles; qu’il n’y a que
les nerfs & les parties nerveufes qui le foient. Mais fi
l’on accorde à l’Auteur de ce fentiment , que dans l’état
de fanté les parties intérieures, telles que les vifceres, les
membrane , les aponevrofes , les tendons ne jouilfent
d’aucune fenfibilité, il ne peut difconvenir que dans l’état
de maladie , toutes lés parties ne deviennent trés-fufçeptî-
bles de fentiment. Lés expériences multipliées qu’il a faites
pour prouver le premier article , ne détruifent point les
"faits innombrables qui établiffent le fécond.
Or il étoit inutile , même il eut été nuifible que les
parties à l’intérieur. jouiiî'ent du fentiment qui fait la
propriété principale des parties èxtérieùres. Lé battemen t
d’un' million d’artères eut été de. la defnjeré incommodi¬
té. On en peut juger par cellè que produit celui d’une
feulé.dans un endroit enflammé. Ilfalloit auffi que lespar-
tiés à l’extérieur lufletît douées du fentiment le plus vit.
■S, E R J07
Elles font chargées par l’Auteur delà nature d’avertir l’ame
de tout ce qui fe pafle autour de fon corps. Elles font les
fentinelles de la vie. Les parties internes ne dévoient
pourtant pas être dépourvues de tout féntünent. Tant de
chofes , caufes de maladies , pouvoient les attaquer , qu’il
étoit néceilaire qu'elfes puifent auffi avertir l’ame de leur
état aétuel , afin d’y chercher les remedes appropriés. Car
de Iil’initinct qui guide l’homme dans la recherche des
médicamens internes, comme dans celle des médicamèns
externes. ,
SEPTIQUE. Remede topique qui corrode les chairs
en les fondant, & les fajfant pourir fans caufer beaucoup
de douleur. Tels font l’arfénic, les trochiques qu’on en
compofe avec le fublimc corrofif, fur tout quand on y
ajoute l’opium , l’elcharotique de M. Alliot , & autres
femblables.
SEPTUM. Mot latin qui lignifie cloifon. On l’a con-
fèrvé.en Anatomie pour exprimer la même chofe.
S’EPTUM LUCIDUM. En françois cloifon transpa¬
rente. Voyez Cerveau O Cloifon tranfparcnté. On lui a
donné ce nom , parce qu’en effet elle eit tranfparente.
SEPTUM MËDIUM. ( Cloifon moyenne.) On don¬
ne ce nom au Diaphragme , parce qu’il établit une fépa-
ration entre la poitrine & le bas-ventre. Voyez Dia¬
phragme.
SÉPTUM TRANSVERSUM. (Cloifon tranfverfale.)
Voyez Diaphragme
SEREUX. Qui tient de la nature de la férofité : clair,
délayé, qui n’a prefque'point de coifljllanee.
SERINGUE. Inltrumcnt delliné à porter les remedes
liquides dans les endroits profonds où l’on ne peut les
faire parvenir fans ce fecours. Il y a deux pièces principa¬
les à y remarquer , le corps de là feringue & le pifton. Le
corps fe fubdivife en deux autres parties, le corps propre¬
ment dit le corps de la feringue & le fiphon.
Le corps eft un cilindre creux de différente grandeur,
fuivant l’étendue différente desplayes &.d,es ulcères pour
lefquels on fe fort de cet inftrument.On'y remarque deux
extrémités, une antérieure, l’autre poltérieure. L’anté-
fd8 r S E R
Heure eft bouchée par une plaque de même matière , &
qui a dans fon milieu ou un petit canal pyramidal de
cinq ou fïx lignes de hauteur , très-poli en dedans , & garni
en dehors d’un vis propre à recevoir le fiphon, ou un pro-
longement en petit canal de la longueur de deux pouces,
qui fert d’un fiphon comme naturel, & efl deftiné à con¬
duire la liqueur poufféepar le pifton dans le lieu que l’on
veut arrofer. L’extrémité poftérieure du corps de la fcrin-
gue n’cft point fermée, fon intérieur eft très-iiffe & très-
tf'poli, l’extérieur eft garni d’une vis de fîx ou fept lignes
de haut , prife fur l’épaiffeur de la feringue. Cependant
cette extrémité poftérieure fe ferme par une efpece de
chapiteau en écrou , qui excède le corps de la feringue
d’environ une ligne & demie , qui eft petcé dans fon
milieu pour laiflèr paffer le pifton. Ce chapiteau fe nom¬
me la bobine . Le corps au refte eft de différente groffeur,
fuivant la quantité de liqueur dont on veut le remplir.
Le pifton eft une efpece de manche de même matière
que le corps,- cilindrique aufîi , & de la groffeur d’un petit
bâton de deux ou trois lignes de diamètre. Il y a à l’une
des extrémités deux plaques parallèles embrochées, 'pour
ainfî dire , dans le milieu par le corps du pifton-, qui laif-
fént entre elles cinq lignes d’efpace plus ou moins, félon
la groffeur de la feringûe. Cet efpace eft rempli de filaffé
jufqu’aux bords de ces plaques , & remplit entièrement
toute la capacité de la feringue, contre les bords de la¬
quelle le pifton ainfî accommodé , doit aller & venir avec
la derniere liberté. L’extrémité poftérieure du pifton eft
«n anneau. Quant au fiphon , voyez ce qui concerne les
différences de chacun de ceux que l’on adapte aux ferin-
gues à l’article Siphon.
L’ufage des feringues en Chirurgie eft donc de faciliter
par le moien de l’injedion , la guérifôh des plaies profon¬
des. Elles concourent encore à ce but par un autre ufage.
On s’en fert pour vuider de pus & d’autres liqueurs puru¬
lentes & ichorcufes, les ulcères & les plaies, parle moïen
de la pompe- Voyez Tire-pus.
Seringue acouflique ou auriculaire. Sorte dé feringue
deftinée affaire des injedions fur l’oreille, parla trompe-
S É K fôf
'd’Ëuftache. Son corps eft allez femblable à celui des au¬
tres petites feringues ; mais fon fiphnn eft un canal de
cuir long de trois pieds & demi , fur trois lignés de dia¬
mètre. A ce canal terminé en vis , on ajoute encore un
fiphon auxiliaire long de fix "grands pouces , fur trois ou
quatre lignes dé diamètre , tait d’étain, fort courbe , St
recourbé à contre-fens vers fon extrémité , qui eft termi¬
née par un mammélon allongé , applani par defliis , &
dont la figure imite en quelque maniéré celle d’unpigèon.
Au bout de ce mammélon eft un bouton haut de deux
lignes, percé fur fon fommet d’un petit trou. C’eft ce
bouton qui doit s’adapter à l’entrée de la trompe d’E ut-
tache , dans le fonds de la bouché , derrière la cloifqn du
hez. Deux chofes particulières à cette feringue; C’eft I*.
une foupapede cuivre garnie de cuir, appliqué fur la tête
du cylindre , couverte d’un petit chapiteau d’étain fur le¬
quel s’ajufte le lîphori , par le moïèn d’uti écrou d’étain
qui y elt lié , & qui reçoit une vis percée qui fe trouve
fur le fommet du chapiteau. Cette foüpape en s’élevant
permet à là liqueur de la feringue de pafler dans le canal
de cuir, & en refufe le retour en s’abatflant. i°. C’eft une
pompé d’ étain compofée d’un tuïàu long d’environ fis
pouces fur trois lignés de diamètre dont l’extrémité poft
térieure eft évafée en mammeloii , montée fur un refer-
voir de neuf lignés de large vers fà bafe , & fur une eu*
lafle quarrée, largede hiiit lignes, haute de quatre. Tou¬
tes ces pièces fe montent à vis. La culaiTe éft percée d’un
trou large de quatre lignes , bouchée par une cheville de
bois auffi percée d’un trou , dont le diamètre eft d’envi¬
ron une ligne& demie, i'ur le fommet dé cette cheville’,
eft attaché unê foupape de cuivre garnie de cuir , qui
permet à la liqueur qui entre par la cuiafle & le trou de
la cheville , de pafler- dans le tüïau delà pompe & de la
feringue , & qui en empêche le retour. La pompe fe ter¬
mine antérieurement par une vis percée qui s’engage dans
l’écrou d’un pétit canal pyramidal , fitué.horifontalement
à côté de la tête du corps de la feringue. C’eft par cette
pompé pofée dans un grand pot d’eau tiede, qu’on char¬
ge iàferirigué.;Én la fàlfaht jouer , l’eau entre par cetuiaq
£to SER
dans le cilindre , parcourt toute la machine , slnfînue
dans la trompé d’Euftache , & fort par le nez & par la
bouche. Al. Garengeot nous apprend que le fieur Guyot ,
Maître des Polies à Verfailles , inventa cette feringue
pour fon utilité particulière , 8c fut entièrement guéri
d’une lurdité de cinq ans , par le moïen de plulieurs in¬
jections d’eau chaude qu’il fit avec cette machine.
Seringue oculaire. Seringue dont les-Oculiftes fè fer¬
vent pour injîôer les points lacrymaux. Elle eft longue
d’environ deux pouces. Son diamètre a quatre lignes ; fon
fiphon long de dix lignes & demie s’adapte fur la feringue,
par le moïen d’une vis qui s’ajufte dans un écrou. L’ex¬
trémité antérieure de ce fiphon donne naifiançe à un pe¬
tit tuïau d’environ trois lignes de longueur , qui'eft fi
fin , qu’à peine appèrçoit-on qu’il eft au bout.
SERINGUER. C’eft injecter par le moïen d’ünè fe¬
ringue quelque médicament liquide dans, quelque partie
du corps , pour en procurer le rétabliflement. On ferin¬
gue dans les yeux , dans les oreilles , dans le vagin , dans
les trous dés ulcères & des fiftules. Cette opération doit
fe faire avec des précautions relatives à la partie fur
laquelle on travaille , qu’il ne faut jamais oublier. Elles
font déterminées par les circonftances particulières; il n’y
en a point de générales.
SÉROSITÉ’. C’eft la troïfieme humeur qui entre dans
la compofition du fang. Voyez Sang.
SERVIETTE. Éft un bandage fort large , qui fért
dans les plaies' de la poitrine & dît bas-ventre. On lé fait
avec une ferviette, ou un linge de la grandeur d’une fer¬
viette. On le plie en trois fuivant fa longueur, & on lé
roule en deux chefs par les extrémités. Il s’applique autour
du corps feulement , & c’eft pour cela qu’il porte auffi le
nom de bandage du corps. Dans l’application de ce ban¬
dage , Oïi place le corps dé la ferviette fur les linges qui
couvrent, la plaie , on conduit les deux chefs par derrière ,
& en revenant on lés fait paffer l’un par déffus l’ autre ,
pour les attacher en devant, en arriéré , ou fur les côtés,
félon que la plaie fe trouve fitüée en devant ou en ar¬
riéré, &c. Il s’emploie rarement feul; on ié foutient càm-
SES 511
ïnunément avec le bandage nommé fcapulaire. Voyez
Scapulaire.
SERUM. Mot latin qui lignifie projeté. On l’a con-
fervé en Anatomie & en Phyfiologie , pour exprimer la
même chofe.
SESAMOIDES. (os) Petits os qui fe rencontrent
dans les articulations dés os du métacarpe & du métatarfe,
avec les premières phalanges des doigts & des orteils. On
en trouve non feulement dans les articulations des pha¬
langes entre elles , mais encore dans beaucoup d’autres
endroits du corps. Us tirent leur nom de la reffemblance
qu’ilsontpour laplûpart avec lagrainedefefame.Cen’eft
cependant pas qu’il n’y en ait quelques-uns dont la forme
& la grofleur n’approchent point du tout de la figuré de
çette graine. Ces oflelets adhérent aux tendons , & font
opmme enchaffés dans les ligamens orbiculaires , dont ils
ne paroilfent être que des portions oflïfiées. On remarque
une légère cavité couverte de cartilages du côté qui re¬
garde l’articulation. Ces cartilages facilitent le mouve¬
ment de ces os fur ceux des articles. Le côté oppofé ell
convéxe & inégal. Leur figure varie en général > cepen¬
dant ils affrètent plus fouvent la figure ronde.
Leur nombre n’eft pas plus fixe que leur figuré n’eft
déterminée. Ceux de l’articulation de la première pha¬
lange du gros orteil avec l’os du métatarfe qui le îbu-
tient, font les plus gros de tous ceux qui fe trouvent dans
le corps humain. On les nomme olivazres, àcaufe de leur
forme. Un Auteur Anglois raconte un fait fingulier à ce
fùjct. Un malade attaqué de convulfions violentes dont
on ignoroir la caufe , avoit tenté fans fuccès tous les re¬
mèdes qu’on croyoit convenables. Le Médecin examinant
attentivement le malade, s’apperçut du déplacement ^de
cet os , le remit , & guérit par là le mal prefque futile¬
ment. Le Chirurgien doit faire attention à cet os.
Les os fefamoi'des des autres doigts du pied' font plus
petits que ceux qui appartiennent aux doigts de la main.
Les deux du pouce à la main font plus gros que tous les
autres de cette même partie. Ils n’exiftent point dans les
safans > les plus gros feulement font cartilagineux chez
fïi 's % T
‘eux , mais ils ne paroiflent qu’à un certain âgé.
Gu trouve encore des os fefamoïdes au deffüs des con2
dyles du fémur , fitués poftécieurement. Schulzius en à vii
âu bout desapophyfes trânfverfes de la première vertébré
des lombes , 8c M. Petit avec quelques autres Anatomif-
tes , en a trouvé plulîeur's fois dans le crâne à la pointe du
rocher.
Les oé fefamôîdes ont pour-üfàgé i°. d’afférmir les at.
ticulations dans lefquelles ils fe trouyent , i° : d’en préve¬
nir lçs luxations , 30. d’aider le mouvement des mufcles
ficchifTeurs des doigts.
SETON. Sorte de cautère; ou d’égout artificiel à deux
émiffâires qii’ofi fait à la peau , pour donner cotirs à une
humeur étrangère 8c morbifique; On le fait àireé une ai¬
guille fuivie d’une mèche de coton , ou d’üne bandelette
qüi paffe d’üne ouverture à l’autre , & qiii relie dans l’ul¬
cère pour l’empêchér dé le réunir. On peut appliquer des
fêtons dans les parties charnues où l’on applique les eau- ‘
tères ; toutefois quand oh fait un lèton , on le met ordi¬
nairement à la nuque. On fe fèrt d’une aiguillé longue de
quatre pouces 8c demi ; ronde 8c droite , ayant la pointe
Un peu courbe & tranchante fur les côtés , 8c tin oeil long
de cinq iigneS. On enfile cette aiguille d’üné mèche ap-,
pellée proprement Jeton , 8c on la pâlie au traversée la
peau qü’ôn à enlevée en là pinçant longitudinalement defc
fus 8c deflbus. Quand la mèche eft imbibée de pus , onia
tire un peu , pour y faire entrer l’autre bout qui eft net.
L’ufagedu feton ëtoit beaucoup plus fréquent chez les
Anciens , qu’il né l’eft aujourd’hui. Lé peu d’utilité qui
en réfulte , l’a fait abandonner. On fe fervoit , autrefois
pour le faire’ , d’une pincette dont le bec étoit cÔmpôfé
de deux plaqués quittées , horifontalement fituées 8c per¬
cées dans leur milieu. On pinçôit la peau & la graillé
avec cet inflrurnent , 8c l’on pafFoit une aiguille1 rouget
au travers des trous. Cette méthode embaraflante n’étoit
pas fure. La peau fe déchiroit Couvent par la brûlure , 8c
l’opération devenoit inutile.
On n’emploie pas le feton 'feulement pour faire un
égout artificiel. Dans les plaies des mentbresiqur ont ans
- 7 7 double ..
SIG p%
double ouverture qui communique , on charge un feton
un vulnéraire , & on l’intr'oduit par une des ouvertures,
four le Faire fortir par l’autre. Par ce m'bïen , on porte
lés médicamens nécelfaires dans la plaie , jtifqu’à ce que
la fuppuration tariffe , après quoi on fe contente des in¬
jections, jufqu’à parfaite cicatrice. Voyez Plaie.
SIALOGOGUE. Remedequi,exeitela fecrétion de la
falive. Il y en à de trois fortes. Ceux qui mâchés & agités
dans la bouche , font que la mâchoire inférieure , la lan¬
gue & les mufcles bùccinatéurs , prefferit continuellement
les glandes & les conduits falivaires , & les obligent de
verfér la falive en abondance. Tels font le maftic , la
gomme de cerifiet, celle de prunier , & tout ce qu’on
met dans la bouche pour mâcher. C’eft pourquoi on les
appelle mafticatoires. a?.' Ceux qui, par leur âcrimonie ,
irritent les fibres de la gorge , de la langue , du palais ,
& de toute la bouche , & font exprimer beaucoup de fa¬
live des glandes agacées par ces irritations. Tels font la
pyretre, le gingembre , là moutarde , le poivre , le ta¬
bac, l’iris , la ftaphyfaigre , & tous les apophl’egmatif-
mes âctes. 30. Ceux qui fondent le fang & la lymphe , 8c
dilatent les conduits falivaires. Tel eft le mercure quipro.
duit la falivation. Voyez Salive.
SICUEDON. Fradute tranfverfàle d’irn os long , qüï
reflemble à celle qu’atfede Un concombre. C’eft une ef-
pece de fracture feinblable à celle que l’on nomme ra-
phanedoti ou en rave. Voyez Fr allure .
SIDERATION. Gangrène parfaite. Voyez Sphac'elei
Cemot fignifie coup d’ajlre. On l’applique à la gangrène
&au' Iphacèle , parce que du tems des AftrologUes, quand
une partie tomboit en mortification , les'Chirurgienss’en
prenoient à l’influence de quelque aftre malin , dont la
partie malade recèvoit un coup.
SIEF. Mot arabe , qui fignifie collyre.
SIEGE. Voyez Anus.
SIFFLET. On donne ce nom à la glotte avec toutes
fes appartenances , à raifon de fon ulage.
SIGMOÏDES. ( Valvules ) Ces valvules fe trouvent à
l'origine des troncs artériels qui fortênt dès ventricules
P. de Ch. Tome II, K. k
514 S î N
du cœur. Il y en a fîx , trois à chacun des troncs d’artèré;
M. Winflow, prétend que le nom de valvules artérielles
leur convient mieux. Elles font faites en maniéré de pa¬
niers de pigeon, fleurs concavités regardent les parois des
artères; & leurs convexités, les ventricules. En les exami¬
nant au microfcope, on trouve des fibres charnues dans
la duplicature des membranes dont elles font compofées.
Elles font vraiment fémilunaires , & méritent bien le
nom qu’on leur donne aulïi ; c’eft-à-dire , qu’elles repré-
fentent un croulant par les attaches de leur fond, car elles
ne le font pas pat leurs bords flotans qui repréfentent cha¬
cun deux petits croilfans , dont deux extrémités fe ren¬
contrent au milieu du bord , & y forment une elpece de
petit mammelon.
Ces valvules permettent au fang de palier des ventri¬
cules dans les artères , mais l’empêchent dans la fîftole
des artères , de rentrer dans les ventricules. V oyez Cœur.
SILLONS. Qn donne ce nom aux anfraéluofités qui
paroiffent en quantité à la furface externe du cerveau Sç
du cervelet.Voyez Cerveau St Cervelet.
On le donne aulü aux différentes dépreffions longuettes
que les artères impriment dans les os du crâne , quand
j.ïs font encore tendres. Vovez Pariétaux.
SIMILAIRES. ( Pairies } Les Anat rmiftes divifent
les parties qui compofent le corps humain, en fimilai-
res St en organiques. Les fimilaires font celles qui fem-
blables entre elles, fervent à compofer les autres. Les an¬
ciens mettoient au nombre de celles-ci, les fibres, les
os , les cartilages , les membranes , &c. Mais on ne recon.
noît aujourd’hui pour partie vraiment fimilaire , que la
fibre fimple , fi elle èxifte , ou du moins la fibre qui fe rt
a. ccmpofer toutes ces autres parties du corps. .
SINAPISME. Médicament externe, âcre & chaud,
compofé de-femence de moutarde pulvérifée , incorporée
avec de la pulpe de figue, du levain , de la thériaque ou
autre choie femblable , propre à la. réduire en forme de
çataplame. Le finapifne excite de la rougeur & fait quel,
quefois élevendes yeliies fur la parue où on l’applique.
Il ç& bon pour attirer en dehors les .humeurs malignes
•s J. N jif
éc peftilentielles , pour rappeller.la goutte rentrée. Gn
s’en fervoit autrefois dans les maux de tête invétérés Sc
dans les longues fluxions. Ce mot vient du latin Sinàpi ,
qui lignifie moutarde.
SINCIPUT. C’eft la partie antérieure & fupérieuré
du front , l’endroit où les cheveux prennent naiflance Sc
bornent la face; Voyez Tête.
SINDESMG - PHARYNGIENS. Nom d’une paire
de petits mufcles qui s’attachent par une de leurs extré¬
mités, aux ligàmens qui lient enfemble les cornes fupé-
riëures du cartilage thyroïde , avec les extrémités des
grandes cornes de l’os hyoïde , & par l’autre extrémité aii
pharynx.
SINDON. Petit morceau de toile coupé ën rond, oit
petit piuinaceau de charpie applati & arrondi , pour
mettre dans le trou du trépan , quand on le panfe. On
attache au milieu des findons im fil pour les retirer plus
facilement. On place le premier qui eft dë toile fur là
dure-niere , avec le levrier à trépan, & on remplit le trou
avec les autres. Voyëz Trépan.
S I N U E U X. Se dit des ulcérés étroits , profond* Sc
tortueux.
SINUOSITÉS. Enfoncemens pratiqués dans les os,
pour livrer palPage aux tendons. M. 'Wïnflow, trouve ce
terme très-impropre , & veut qù’on y fübftitue celui de
Cou/iffh.
SINUS. En Chirurgie, e’eft une forte de fac, de clapier,
de’cavité détournée , qui fe forme dans le fonds d’un ulcè¬
re, & dans laquelle il fe ramalfe du pus qu’on a bien de là
peine à faire fortir fans incifion.il y a quelquefois plufieûrs
finus dans un même ulcère qui le rendent tres-difficile à
guérir. IL faut débrider tous les finùs autant qu’il eft poflî-
ble avec le biftouri , pour donner iflue â la matière qui y.
féjourne. Voyez Fifiule 6» Playe.
En Anatomie , on donne le nom dë finus à différentes
parties. 1°. A des Cavités offeules longuettes, deftinées à
recëvoir une partie du fâng veineux qui retourne au coeur
par le nioïen dés veines gui en font Iës fuites. a°. Aâeê
K. k ij
angles qui s’enfoncenrentre quelques parties voifines. TeB
font :
l”. Sinus de la dure-mer-e. {les) Qui font les caneaux
veineux que l’on trouve dans le crâne, formés en partie
par les os, &en partieparles plisde ladure-mere.Ily eu
a qui font. formés en entier par les duplicatures de cette
membrane. Ils font -tous tapiffés intérieurement d’une
membrane très-fine- On les diftingue en pairs & en im¬
pairs, c’eft-à-dire qu’il y en a qui font fitués dans le mi¬
lieu, St uniques & d’autres qui font placés latéralement
de côté St d’autres. 'Les plus anciens Anatomiftes
n’en ont établi que quatre. A préfent, dit M. Winflow,
en en peut ajouter quatre fois autant.
0.°. Sinus du Rocher, (les) On en diftingue deux: un
fupérieur , l’autre inférieure.' Le Supérieur eft petit &
pratiqué le long de l’apophyfe pierreufe. L’inférieur,
eft à la pointe du rocher. Ils fe déchargent l’un & l’autre
dans l’origine des veines jugulaires internes, en commu.
niquant avec les latéraux St les vertébraux.
3°. Sinus des parties génitales externes du Sexe : (le)
M. 'W'inflow , d’aprèsles anciens Anatomiftes , adonné
ce nom à cette fente oblongue qui s’étend chez les fem¬
mes depuis le bas du pubis , jufqu’à un travers de doigt
de l’anus , entre les grandes levres : elle eft plus connue
fous les noms de vulve St de grande fente. Voyez Fulve.
SIPHILIS. Voyez Vérole.
SIPHON. Infiniment quis’ajufte au bout d’une ferin-
gue pour diriger St répandre l’injeétion dans quelque
partie du corps. On pourroit le regarder comme faifant
partie de la feringue ; mais comme il y en a de différente
efpèce , St que par conféquent les fiphons peuvent fe fé-'
parer des feringues, onpeutraifbnnablement les décrire
apart.
Le fïphon eft en général un petit tuyau de figure py¬
ramidale , dont la bafe peut s’adapter à la feringue , St
la pointe arrondie eft plus ou moins groffe fuivant que
l’on en a befoin.
Le fïphon. qui fert dans les playes &c les ulcères fiftu-<
S ï p-
feux eft petit , menu, & fe termine en petit bouton de
la groffeur d’un grain de vefce , ou tout uni. La bafe porte
k nom de mammelon , & a une oreillette pour faciliter la
prife du fiphon. Le canal d’ailleurs eft droit ou courbe ,
fuivant que les circonltances le déterminent de telle ou
telle façon.
La pointe du fiphon pour le vagin eft une tête arron¬
die de la grofteur. d’une noifette, qui eft. percée de plu-
fienrs trous en forme d’arrofoir.
La matière des fiphons eft de différentes fubftances..Les
uns le font avec le buis , les autres avec l’étain ; l’argent
recuit eft préférable dans les cas . où. il faut plus de flexi¬
bilité dans le fiphon..
On fe fert en Anatomie d’une autre efpèce de fiphon,
pour découvrir au moïen du fouffle de petites cavités im¬
perceptibles à l’œil , quand elles font vuides. Ce Siphon
eft un tuyau conique & recourbé par fa pointe. Il a à peu>-
près une ligne & demie de diamètre, ou tout au plus deux
■lignes par: fa bafe. Sa pointe eft de la grô fleur d’une ai¬
guille à tricoter. Sa longueur varie à volontés mais com¬
munément ne paffe pas huit à neuf pouces.
SISSARCOSE. 1 Sorte de fymphyfe ou de liaifon qui
tient des os articulés par le moïén de chairs ou inufcles.
Telle eft celle qui tient Eomoplate en . fîtuation , telle
celle de l’os yoïde.
SOIF. . Lafoif eft une fenfation différente de la faim.
Car, 1°. on peut être affamé-, fans être altéré , O vice
verfâ. a°. On ne fent pas 1er tiraillemens & les bâille—
mens qui caraâérifent.la faim. 3°. Cette fenfation fe fait
fentir au gofîer- , au palais , à la langue par une féche-
reffe qui le convertit en inflammation , fi l’on n’étanche
pas la foif. Bergerus dit que les nerfs , qui font affectés
dans la foif , font,eeux, de l’eftomac , il fe trompe 5 parce
que ce font les nerfs de la bouche & du pharynx.
Quand on eft long-temps fans boire, & lorfqu’on a
ïefpiré un air chaud , ou qu’on a parlé quelque temps, on
a foif. C’eft parce que l’air qui va & vient continuelle¬
ment des poumons a defféché le gofîer , & les parties:
ÿoifînes j il faut donc humeéter. Il eft des cas où l’on ne
5ig soi;
peut étancher la foif. C’eft que pour lors ils’eft arrêté danâ
le go fier des matières huileufes , que l’eau ne peut dif-
ioudre. Il faut donc des fpiritueux , tels que le vin, l’eau-
de-vie , pour en venir à bout. La diflolution faite , les
liqueurs cauferont une irritation dans les nerfs, & confé-
queinment une contradion dans les mufcles voifins , qui
compriment les glandes & les tuyaux excrétoires de la fa-
live , qui en comprimeront une plus grande quantité,
qui lubréfiera le gofier , & fera ceffer la foif.
Lés acjdes , comme le limon, appaifent la foif, en fe
combinant avec les alkalis. Les bilieux ont toujours foif,
parce que la chaleur étant plus grande chez eux , la fé-
cherelTc l’çft aufli.
• Les pituiteux boivent peu , par la raifon contraire , &
que les humeurs abondent.
Les yyrognes font toujours altérés , parce que le vin
produit un feu au gofier , qui diflipefes fluides & racornit
les fibres. ‘ • '
SQLÂIRE. Bandage pour la faignée de l’artère tem¬
porale. If fe fait avec une bande longue de trois aunes ,
large de deux doigts , roulée à deux chefs. On l’applique
par le milieu fur la faignée, on fait un circulaire autour
de la 'tête ; ou revient fur la faignée où l’on fait un nœu<j
d’emballeur. On conduit un ;des chefs fur le haut delà
tête , & l’autre fous le menton. On retourne par le même
chemiiï fur là faignée , on fait un fécond nœud d’embal¬
leur fur la comprefle à côté de l’autre. On fait plufieurs
circulaires autour de la' tête , en comprimant fortement
fur les noeuds , & couchant les chefs l’un auprès de l’autre
pour embellir le bandage. On l’appelle pilaire , parce
qué ces circonvolutions font des rayons fur la tête. Voyez
' ' '
Solaire . (jilexus ) Le plexus folaire efl: ainfi nommé ,'
parce que) les filets qui le compofent ont paru repréfen-
ter des rayons partant d’un centre , ou tendans à un cen¬
tre. Il eft formé par la jonétion des rameaux du gan¬
glion femi-lunaire droit , qui s’entrelacent avéc les ra¬
meaux du ganglion ferrii-lunaire gauche. On le trouve
fitué immédiatement fous le diaphragme, & il donne
SOL 379
çlufieurs filets an colon , au méfentcre , Si même au dia,
phragme.
SOLE’ AIRE, ou SOLAIRE. Mufcle eonfîdérable ,
allongé, épais dans fon milieu , & minée dans fes bords.
Son nom lui vient de la refTemblance qu’oh a cru lui
trouver avec le poiffon qu’on connoît fous le nom de
foie. Ce mufcle eft fitùé fous les deux grands Jumeaux,
& contribue avec eux à former le gras de là jambe, il
s’attache par fon extrémité fupérieure au tiers fupérieur
de la face poftérieure du péroné , à la partie du tibia qui
y répond & au ligament inter-ofteux qui lie ces deux os
enfemble. Le corps du mufcle forme une partie du gras
de la jambe & fon extrémité inférieure fe termine par un
fort tendon qui s’unit à celui des deux jumeaux & forme
le tendon qui porte le nom d’ Achilles , parce que les
Poètes difent que ce héros reçut à cette partie la blefluré
qui termina fa vie & fes exploits. L’union de ces trois mut-
clés les a fait avec raifon confidérer pat quelques Anato-
miftes comme un mufcle triceps. Leur ufage eft d’étendre
le pied en tirant le talon vers le gras de la jambe.
SOLEN. Machine ou efpèee de boëte ronde , oblongue
& creufe , dans laquelle on place un membre fracturé ,
comme une jambe, une cuiffe , pour y être maintenue
après fa rédudion dans fa fituation naturelle.
SOLIDES. ( les parties) Sont toutes les parties du
corps , tant Amples qu’organiques , qui ont une certaine
confiftance & une figure permanente, telles que les fibres,
les os , les nerfs , les mufcles , les cartillages , les mem¬
branes, &c. Lesfolides font oppofés aux liquides.
Les parties folides fe divifent en parties dures , & en
partie molles , & font compofées de fibres. La fibre eft
une partie blanche , longue , tenue & fi fine, qu’elle échap¬
pe aux meilleurs microfcopes. Elle eft elle-même compo-
fée d’autres parties. Il y a deux fortes de fibres , la lon¬
gue qui conftitue efl'entiellement nos organes, la plate
qui n’eft qu’une efpèee de colle, qui fert de liaifon
aux fibres larges. Elle n’exercent aucun mouvement.
La fibre longue refiemble à un cheveu; elle eft ar¬
rondie.
Kkiv
35,0. _ s O M
La plate eft bien plus courte & plus large , elle préli
fente deux faces.
La fibre longue fe porte en tous fens au travers de la
fibre plate.
La différente combinaifon des fibres forme le mufcle,
les vaifleaux , les vifcéres. Les macérations font conndître
la différence de la fibre longue & de la plate.
SOLITAIRES, (glandes) On donne ce nom aux
glandes qui fe trouvent ifoléés, feules , fans accompagne¬
ment d’autres glandes.
SOLUTION DE CONTIGUÏTE’. Quand des parties
unies enfèmble pat fymphyfe de quelque nature qiie fôît
la fymphyfe , viennent à être délunies 3 il y a folUtion de
contiguite dans ces parties. Ainfi la luxation , complette
ou incomplette , l’écartement des os de la tête, &:c.
font des folutiôns de contiguïté; parce que les parties di-
vifées né font naturellement que contiguës entr’elles.
SOLUTION DE CONTINUITE’. Se prend pour
' fynoriime avec playe ; mais la folution de continuité n’a
de rapport avec la playe que comme le genre à l’efpèoe.
Il y a bien des maladies qui font des efpèces de folution
de continuité. Vovez Plcyes , Contufion , Fracture,
Figure &c. '
“^SOMMEIL. AffeéHon naturelle du cerveau , dans la-,
quelle tous les fens font fufpendus pourlaréparation des.
efprits que l’exercice delà veille a diflïpés. Quand nous
agiflons , le fuc nerveux fe diiiipe peu-à-peu , car du cer¬
veau il en coule continuellement une grande quantité qui,
ne revient pas. C’eft donc unenéceffité qu’ après-dé longs.
. travaux il ne fe trouve plus de fuc'nerveux en âffez grande
quantité pour mouvoir notre corps. . 1
Afin que les liqueurs coulent dans notre corps avec fa¬
cilité , les fibres de nos vaifleaux doivent avoir une cer¬
taine tenfion. Si elles n’étoient pas. rendues , elles ne fau-
roient pouffer les fluides : or par le travail les fibres per-
dentleur tenfion,parçe que le.fücquilësremçliffoit & qui
les tendoit en lcs retnpliifant, s’évapore continuellement.
Ces fibres n’étant plus tendues , tombent les unes furies,
gutres * & delà il s’enfuit que celles, du cerveau , qui font
S O ftf lia
«beaucoup plus molles que les autres, doivent plus facile¬
ment s’aftâifièr. Quand la maffe du. cerveau fera ainfi af-
faiffée , le fuc nerveux ne pourra plus paffer dans les nerfs
comme auparavant. Ainfi à cette facilite. d’agir que nous
éprouvons , quand le corps eft, plein de lue , l’épuifement
fera fuccédcr une langueur qui nous obligera enfin de
nous repofer. C’eft ce qu’on peut éprouver évidemment
quand on lie une des carotides, ou quand on a perdu une
quantité- extraordinaire de fang , ou quand les fucs qui
rempliffent les vaiffeaux ont été épuifés dans les mala¬
dies.
Quand nous avons veillé long-temps , la tranfpiration
enlève continuellement la partie la plus fluide du fang,. Ce
qu’il y a de plus groflier relie dans les vaiffeaux. De plus
par le travail , & même; par l’adion feule du cœur , le
fang s’accumule dans les extrémités des artè.es qui fe
-trouvent au cerveau. Ces artères doivent dont s’engorger
& leur engorgement doit comprimer l’origine des nerfs
-de toutes parts. Cette compreffion produit néceffaire-
ment un engourdiffement dans tout le corps, puisqu'il eft
un obftacle au cours du fuc nerveux. Ôn .voit l’effet de
■ cette comprefiion dans les plénitudes dè fang, dans i’ufage
immodéré des efprits fermentés , qui par leur raréfaction,
caufent une grande prelfion dans le cerveau , & par con-
féqüent jettent dans le fommeil ; mais on a vu un effet
bien plus fenfible de cette comprelïïcn. Une femme, dont
le crâne étoit ouvert, s’endormoit dès qu’on luiprefibit
le cerveau , & tomboit , pour ainfi dire , en appopléxie
par une compreffion plus forte. Nous pouvons doncaffurer
- que la comprefiion eft une des caufes du fommeil. ;
Quoi qu’il en foit , fi le . fang ne fournit au cerveau
-qu’une liqueur trop groffière , .pour fe filtrer dans les
nerfs : fi les efprits animaux . font en trop petite quan¬
tité, trop déliés, trop foibies , pourcaufer de fortes agi-.;
, tâtions dans lé cerveau même , les organes fe relâelieuc »
ils ne font pas dans une difpofition à faire paffer; aifément
de vives impreflîons. jufqu’à l’endroit où l’Auteur de la
Nature a voulu qu’elles pafi'affent pour produire des feiu-
.|ations dans faine ; famé n’apperjoit plus les objets esté-
$iï son
rieurs, & c’eftlàle fommeil. Quelquefois aufli la trop
grande abondance d’efprits animaux peutcaufer quelque
rroubledans le cerveau, & nous procurer le fommeil.
S’il arrive pendant le fommeil que les efprits animaux
qui font dans le cerveau en ébranlent quelquespartiés , de
la même manière que fi un objet agiiî’oit fur les organes
des fens, pour lors l’ame éprouve une fenfation qu’on
appelle un fonge. On ne fonge prefque jamais, en dor¬
mant qu’aux chofes qu’on a fenties étant éveillé, parce
que les parties du cerveau qui ont déjà été ébranlées par
l’action de quelque objet extérieur , font bien plus aifées
à être ébranlées que celles qui font demeurées en repos.
Il eft rare qu’il y ait une fuite réglée dans les fonges,
farce queles efprits animaux fe meuvent pour l’ordinaire
fans ordre dans fesparties du cerveau qui ont'été ébranlées
par la préfence des objets. On conçoit aifément que les
parties qui ont été remuées dans différens tempspardi-
versobjets , peuvent l’être en même temps par les efprits ;
& que celles qui l’ont été enfemble , peuvent l’être fuccef-
fivement & avec une diverfité infinie qui caufe la variété
ïmmenfe qui fe trouve dans les fonges.
On eft étonné dès promenades noéturnes des fomnan-
bules , ou de ces perfonnes qui fe lèvent la nuit fans s’é¬
veiller. On en a vu faire une lieue en dormant ; d’autres
fe promener tranquillement fur les toits , fauter par
deffus des précipices , paffer des rivières à la nage. Vous
diriez qu’elles dorment profondément & veillent tout-à-
la fois. Apparemment l’imagination a la meilleure parta
ces bifarreries également furprenantes & dangerèùfcs.
Une grande abondance d’efptits animaux qui coulent ra¬
pidement la nuit dans les traces des objets qu’on a vus le
jour , produit dans l’ame des images vives ; tandis que
les fens, où la plupart des fens , font afloupis. L’ame
frappée fe porte vers les objets , dont elle apperçoit la
fubftance , pour ainfi dire , fans en voir les circonftanees,
& fans fonger au péril qui l’accompagne. Les efprits ani¬
maux obéifîanr à l’oidinaire aux efforts de l’ame , vont fe
répandre dans les mufcles , & mettent le corps en mou¬
vement. L’imagination qui repréfente vivement le che-
S G M 5 aj
min, le toit , le précipice, ou la rivière , dirige la démarche
& les mouvemens du corps, à peu près comme la mémoire
dirige nos pas , quand nous voulons aller , les yeux fer¬
més par des chemins & des détours que'nsus connoilîonst
ta vue femble y être pour quelque chofe , malgré l’inac¬
tion des autres fens , du moins dans quelques-uns de ces
promeneurs endormis » on en a vu faire leur manège en
dormant les yeux ouverts. Je le dis fur le rapport d’un
homme d’efprit, qui s’en donne pour témoin occulaire. Un
Gentilhomme Italien fomnanbule . d’environ trente ans ,
» dit-il , étoit couché fur le dos , 8c dormoit les yeux
j) ouverts. Je le regardais longtemps. Ilfe leva & s’ha-
» billa,je m’approchai de lui : je le trouvai infenfible,
» les yeux toujours ouverts & immobiles. Il gagna la
» porte de la chambre , defeendit , traverfa la cour qui
» étoit grande , alla droit à l’écurie , brida fou cheval ,
» galopa jufqu’à la porte de la maifon , qu’il trouva
» fermée , conduifit fon cheval à l’abbreuvoir , l’attacha ,
» revint , entra dans une fa lie , où il y avoit un billard,
» & fit toutes les poftures d’un joueur. Enfin , après deux
» heures d’exercice , fans s’éveiller , il le jetta fur un lit,
» & continua de dormir » .
Si un enfant qu’on berce s’endort , c’eft que le mou¬
vement alternatif du berceau, tranfportant les efprits avec
le corps , tantôt à droite , tantôt à gauche , & y mêlant
par-là des humeurs vifqueufes qui les enveloppent , les
empêchent de fe filtrer , de couler rapidement dans les
yaiifeaux , & d’agiter les traces , à quoi font attachées les
impreflions vives qui fontla veille.
Le fommeil vient fouvent après le repas , parce que le
fang épailfi par le nouveau chile,qui n’eft point encore allez
digéré , ne fournit plus au cerveau d’ efprits animaux , ou
ceux qu’il fournit , font trop grofliers pour couler dans les
organes des fens. D’ailleurs gonflant les vailfeaux fanguins
il comprime & ferme les filtres des efprits. Il ne fe fait
plus d’impreflïons vives. De-là le fommeil.
Les perfonnes graffes font plus fujettes à dormir ; c’eft:
que leur fang qui abonde en parties huileufes & groffières,
comprime & ferme les conduits des efprits , ou qu’étant
^2.4 S O M
moins agité, puifqu’en effet elles ont quelquefois le pouls
plus lent , il envoyé au cerveau des elprits plus grofiiers,
ou en moindre quantité.
Les fumées du vin , l’efprit de vin & certains parfums,
ne laiflentpas d’endormir , quoiqu’ils rendent les parties
du-fang plus divifées & plus atténuées. C’eft que la raré¬
faction qu’ils caufent dans le fang , remplit , gonfle , élar¬
git les vaiffeaux , prefl'e & ferme les conduits & lçs filtres
des elprits: cesconduits ne font-ilspas fermés par-là? Des
.humeurs vifqueufes emportées par la fermentation les
bouchent : les nerfs fe relâchent , faute d’efprits , le liège
des fonctions de l’ame , n’cft plus agité par les objets exté.
rieur , & de là vient le fommeil.
Lin célèbre Auteur ditque lesliqueurs fermentéescon-
ticnnent des principes qui le raréfient beaucoup. Ces prin-
.cipes, en occupant beaucoup d’efpace , dilatent les artères
du cerveau, .& par conféquenr le compriment. C’eft ainli
que l’opium agit aullï bien que les aromates fort fpiritueux
qui n’ont pas beaucoup d ’âcteté.
Un air frais produit le même effet , parce qu’en tem¬
pérant la chaleur du fang, il diminue le mouvementée
la quantité des elprits. . y...
Les viandes félidés & tenaces, prifesen grandes quan¬
tité , nous font dormir. Cela vient de ce que les alimens
peu ailes à fe divifer , forment une liqueur épailfe' qui ne
peut pas palfer aifément par les extrémités artérielles du
cerveau r par-là elles occasionnent un engorgement qui
caufe une compreffîon. D’ailleurs ces matières , comme
elles fonttenues , arrêtentla tranfpiration , ainli que Sanc-
torius l’a remarqué ; de-là , il s’enfuit qu’il y aura dans le
cerveau uneplénitude : &par eonféquentune comprelfion.
En générai , les vaiffeaux font plus remplis quand ôn a
mangé, & la plénitude eft plus grande, quand les artères
fe vuident plus .difficilement. Or cette difficulté eft plus
grandequand les alimensfont tenaces; enfin quand le ven¬
tricule elh plein de ces alimens, il fe vuide avec peine , il fc
bourfoufle", & ce bourfouflement comprime les vailîéaux
du bas-ventre , & le fang eft déterminé vers la tête.
La grande chaleur jette dans l’alloupiffement , parce
S O M 5ftÿ
Squela raréfaction que la chaleur caufe dans les liqueurs ,
l’évaporation des parties les plus fluides dufang , le relâ¬
chement qu’elle produit dans les fibres, doivent nécelfaire-
ment produire le fommeil. Le froid peut occafionner la
même choie , parce qu’en -arrêtant la tranfpiratiou , il
caufe une plénitude qui comprime le cerveau.
Quand on dort étant alîîs , la tête branle tantôt d’un
côté, tantôt de' l’autre i & le corps s’afFaifle. C’eft qu’il
n’y a point d’efprits animaux qui tiennent les nerfs tendus
pour donner de la confîftance aux membres du corps.
Ainfi, pendant lefommeil, nous avons la tête panchées
car comme le cou n’elt foutenu que par les mufcles ex-
tenfeurs, il faut une a&ion pour le tenir droit ; c’eft-à-
dire , que les efprits animaux doivent aifément gonfler
les mufcles ,pour les mettre en aélion , ce qui n’arrive pas
dans le fommeil ,■ qui fuppofe un défaut , ou un obllacle
au fuc nerveux. Ainfi la tc'V livrée à fon propre poids , fe
panche , parce que les mufcles n’agiffent plus.
Ainfi en dormant nous avons les yeux fermés ; car pour
que les yeux foient ouverts, ilfaut que le mufcle qui lève
la paupière foit raccourci. Durant le fommeil il ne reçoit
pas allez de fuc nerveux pour cela ; ainfi il fe lâche 8c
abandonne la, paupière fupérieureà elle-même.
Ainfi quand nous dormons, tous les membres font
lâches , parce que les mufcles qui les meuvent ne reçoi¬
vent plus , comme auparavant , la liqueur qui les anime.-
Il s’enfuit auflique les affeélions de l’efprit qui dépendent
de l’aélivité des fens, doivent cefler,lorfque nousdormons.
Certains animaux qui fe font engrailTés l’automne j
dorment tout l’hyver , fans prendre aucune nourriture.,-
Ces animaux tranfpirant peu , & d’autant moins que le
froid relferre les pores de leur peau , la graifle qui pâlie
de fes cellules dans le fang fufüt pour le nourrir longtems
& le tempérer ; & comme il a peu de chaleur à caufe du
froid , les efprits ne font p as agités pour faire fur les fibres
engourdies du cerveau des imprefîions capables d’éveiller
les animaux. Mais quand la chaleur de la faifon com¬
mence à fe faire fentir , & que' la graille étant confirmée ,
le fang devient plus chaud & plus bouillant, les efprits
S U M
|ODt des impreflions vives, &les animaux s’éveillent. Ué*
jâ, félon M. Lemery , la vipère vit quelquefois un an
fans manger. De-là , tant d’infedes qui l'ont tout l’hÿvër
dans l’ihadion • femblent fe ranimer au printemps. Et là
marmotte qui s’endort au mois d’Odobre , fe reveille ati
mois de Mars. Les chauves-! omis qu’on trouve quelque¬
fois attachées en gros pelotons aux voûtes des antres les
plus obfcurs , ne font-elîes pas àpcu-près de même ?
Quand nous dormons; nous n’avons paS befoin de manger
comme quand nous veillons ; parée que ce qui fe perd
par la tranfpiration qui arrive durant le fommeil , c’eft
furtout la partie aqueufe des alimens & de notre fang.
Le mouvement modéré qui règne alors dans notre corps,
ne peut détacher que peu de parties huiieules & groflïères.
Au contraire.il attache davantage ces fortes de parties;mais
dans le temps que nous veillons , l’adiôn des mufcles fait
évaporer les matières les plus éfiilfes qui font dans le fciffii
des parties folides. Cela paroîtra encore plus clairement,
fi l’on fait réflexion que le fuc nerveux dèftiné aux muf-
cles, ne feperd pas , puifqu’iln’ÿ eft pas envoyé , & que
tout fe remplit & fe répare. On peut ajouter à cela que
le fentiment eft emoulTé durant le fommeil , les fibres de
l’eftomac ne font donc plus fi fenfibles aux impreflions de
la faim.
Les enfans dorment plus que îesadultes&lesvieillards,
parce que lesfibres du cerveau des enfans font fort molles;
Elles s’affailleront donc , ou fe gonfleront plutôt que cel¬
les des vieillards , dans qui elles fe deflechent. Alors le
fuç nerveux ne pourra point porter les idées à l’ame : or
fitôt que l’ame eft dans l’inajtion , le corps s’endort.
Peut-être que le repos du fétus dans le fein delà mère,
vient de la-même four ce. Il y a cependant une autre caufe:
c’eft que les objets ne font impreflion ni fur les oreilles,
ni fur les yeux du fétus : or , dès que lesfens font tranquil.
les ou fans adion , on eft difpofë au fommeil. Enfin le
fang eft partagé entre le placenta & le fétus ; il y a donc
moins de mouvemens , & par conféquent plus de repos :
ajoutez! cela que les fibres molles des enfans n’ont pas
S O M jzy
âffez de force , pour divifer Les matières épai/fes qui font
dans les vaiffeaux. Il doit donc fe former plus aifément
une plénitude dans leur cerveau, & la compreffion cau-
fée fur les nerfs par cette plénitude , produira le fom-
xneil.
Si l’on dort trop long-tems , la tranfpiration s’arrête,
on a la tête pelante , on eft fans force. Cela vient de ce
que la partie aqueufe qui fe diffipe prefque feule durant
le fommeil , prive le fang de véhicule , & que les parties
groffieres doivent former des engorgemens par-tout. La
tranfpiration doit donc ceffer en même tems. Pour ce qui
regarde la tête , les vaiffeaux fe gonflent toujours davan¬
tage quand on dort ; &• enfin par un long fommeil , le
gonflement devient fi grand , que les vaiffeaux capillaires
font comprimés avec les veines par les groffes artères : le
fang ne pourra dont pas revenir avec la même facilité ,
& ce fera une néceflité qu’on ait la tête pefante. Mais
cette même compreffion qui empêche le fang de revenir,
arrête encore le fuc nerveux à l’origine des nerfs. Ainfi
ce fuc ne pourra pas couler dans les extrémités, & onfe
trouvera fansforce , puifque l’ame ne pourra pas envoyer
ce fuc pour mouvoir les mufcles. Enfin les battemens des
vaiffeaux feront fi confîdérables , que leurs fecouffes cau¬
seront des impreffions défagréables qui réveilleront ea
furfaut , & qui nous empêcheront de dormir tranquille»
La graiffe fe ramaffe en plus grande quantité dans ceux
qui dorment trop long-tems. Comme pendant le fommeil
il ne fe fait pas de diflipation de la fubttance grofïïere paît
la tranfpiration , c’ eft une néceflité que les véficules hnt-
leufes'fe remplirent davantage. Peut-être eft-ce par ' une
fuite de la même caufe que la pituite fe filtre en plus
grande quantité ? D’ailleurs le fang ne cireûlant plus de
même dans les extrémités , & agiilant avec plus de force
furie cerveau, les vaiffeaux qui vont aux filtres pitui¬
taires, en reçoivent davantage, & leur portent plus dépi¬
auté.
Les parties de notre corps fe nourrilfent mieux durant
le fommeil) il faut favoir d’abord que pendant le font-
5*8 __ S O M
mei! il fe détache moins de fubftance greffiers , puifque
les mufcles font dans l’inadion , & de plus ce repos qui
r'égne dans le corps , fait que les parties qui nourrirent
peuvent le mieux appliquer aux parties folides ; car elles
ne trouveront pas d’obltacles dans le mouvement que les
mufcles quand ils agiffent , impriment à ces parties que
doit réparer le fuc nourricier. Tandis que les obftacles di¬
minuent , la force qui fait l’application du fuc nourricier
aux parties folides , s’augmente par l’adion du cœur.
D’ailleurs par cette adion plus forte du cœur , le chyle
fe change en lymphe & en fang plus facilement. Ajoutez
à tout cela que le fang ne circulant plus en même quan¬
tité par les extrémités , il eft réduit à circuler plus abon¬
damment par les vifcères de l’abdomen. Mais en fuivant
ce chemin qui eft plus court , il eft obligé de palier plus
fouvent par Jes poumons qui font les véritables organes
qui préparent le chyle , & le changent en fuc nourricier.
Enfin les véficules qui renfermoient la graiffe , & qui
étoient vuidés par l’adion des mufcles , fe rempliffent peu
à peu de nouvelle huile, & c’eft même le principal effet
du fommeil à l’égard de la nourriture. Les petites artères
que les mufcles avoient trop comprimées par leurs mou-
vemens , s’ouvrent peu à peu. Tout en un mot fe rem¬
plit & fe répare , à caufe de ce mouvement doux & uni¬
forme que nous éprouvons durant le fommeil. Au con¬
traire tout fe détruit , & fe vuide dans notre corps par
l’irrégularité des mouvemens.
Pendant le fommeil, la tranfpiration augmente, &
les autres fecrétions diminuent. Outre que la chaleur du
lit en raréfiant la peau , en peut ouvrir les tuïaux fecré-
toires , il faut obferver que le fang qui fe jette en plus
grande quantité dans les vifcères de l’abdomen , gonfle
les artères. Ce gonflement comprime les tuïaux fecrétoi-
rcs, qui alors ne peuvent plus recevoir la liqueur qu’ils'
ont accoutumé de filtrer. Mais les, tuïaux fecrétoiies de
la peau ne font pas cpmprimés de même , parce qu’ils
n’appuient extérieurement que contre l’air. D’ailleurs ils
ne font pour la plupart que les extrémités des artères ou
■jes. potes.. Ainfî-rien ne fauroit empêcher que les liqueurs
SON ç-aj
ne continuent leur chemin par ces ouvertures. Ajoutez
à tout cela que la chaleur du lit produit en nous la rare-
faéfion qui eft fuivie d’une tranfpiration plus abondantes.
Gette même raréfaétion eft encore aidée par l’action des
nerfs fympathiques. La circulation eft plus forte dans les
vifcères , & cette aétion plus forte eft un fecours qui pro¬
duit un plus grand écoulement par les vaifleaux de la
tranfpiration.
Le fommeil celle de deux maniérés : premièrement ,
par une impreffion fur quelqu’un des organes, fi forte ,
qu’elle parvient jufqu’au cerveau : fecondement , quand
les efprits animaux qui Çp produifent pendant le fommeil,
font affez abondants pour avoir la force d’ouvrir les en¬
trées des nerfs , & pour les remplir de façon qu’ils puif-
fent tranfmettre jufqu’au cerveau les ébranlemens pro¬
duits par les objets qui touchent le corps. Il y a auflï deux
caufes qui tiennent les orifices des nerfs tendus & ouverts ;
la première eft le jailli ffement > la fécondé' eft le rebon -
dijfement de ce-s mêmes efprits contre le cerveau. Dans
le repos, la fécondé caufemanque , par conféquent la pre*
miere eft plus facilement vaincue ; c’eft pourquoi l’on
s’endort plus facilement dans le filence , quand rien ne
frappe les oreilles durant la nuit , quand la lumière ne
pénétre point les paupières ; quand on eftaflisou couché,
& quand le corps & l’efprit font tranquillès-
SOMMET DE LA TETE. Ceft la partie la plus
élevée de la tête , on lui donne auflï le nom de F~ertex.
SONDE. Inftrument de fer, d’acier, d’argent ou de
tout autre matière flexible & réfiftante, long, menu
& boutonné par l’une & l’autre extrémité, deftiné à fon¬
der la profondeur des plaies. Elle eft ronde & égale par¬
tout dans la longueur du corps. Une des extrémités eft
conftamment boutonnée, l’autre l’eft quelquefois auflï,’
quelquefois elle eft Amplement moufle , quelquefois elle
eft pointue. C’efl par le moïen de la fonde que l’on con-
noît le chemin & la profondeur des ulcères, des plaies,
comme elle nous aflure de l’exiftence des corps étran¬
gers dans les parties du corps ; c’éff elle qui apprend qu’un
coup a pénétré dans une cavité, où. s’il y g des os décou-
D. de Ch. Tome II . . L I
<53° SON
verts & endommagés , &c. La fonde dans tous ces cas, fait
l’office du ftiiet. Il y a différentes fortes de fondes. Les prin¬
cipales font la fonde cannelée & la fonde ailée.
La fonde cannelée a une crenelurè depuis fon manche
jufqu’à fa petite extrémité, & elle a, une arrête, ou elle
n’en a pas. Cette rainure eft triangulaire , le fommet du
triangle en forme le fond , la bafe eft vuide & n’exifte que
dans l’imagination. Le manche eft le même fer applati en
forme de trefle ,' ou découpé en forme de fourchette. La
goutiere doit être de quatre pouces Cx lignes de long ,
de trois lignes de diamètre dans fon commencement, afin
de préfenter un efpace plus grand à l’inftument qu’elle
guide; mais le diamètre &la profondeur diminuent à pro¬
portion que l’on va vers la pointe. Elle doit encore être
très-unie & très-droite dans fon fond, afin que l’inftru-
ment tranchant puiffe plus aifément gliiler fur fa furface.
La fonde cannelée qui eft ouverte à fa petite extrémité,
s’appelle fonde ouverte. Leur manche varie félon l’idée
de l’ouvrier : dans les unes, c’eft une fpatule qui forme le
manche, dans les autres, c’eft une cueiller pour tirer
les balles, &c.
La fonde ailée ne fe diftingue de la fonde crennelée,
que par quelques particularités , car elle eft elle-même
crenelée. La première différence qu’il y a entre elles,
c’eft que celle-ci eft coudée aux deux tiers de fon corps,
& la fécondé, qu’elle a par-deffous ce coude une plaque
en forme de coeur , longue de deux pouces , large d’un,
Xoudée par le milieu de fa longueur avec la convexité, de
façon que cette plaque repréfente les ailes de l’inftrument.
Cette fonde fert particuliérement dans l’opération du
Bubonocele, elle conduit les inftrumens qui doivent dila¬
ter l’anneau du mufcle oblique externe. Les ailes refou¬
lent les inteftins qui, par leur bourfouflure ou élévation,
empêchent de manoeuvrer dans ce cas & dans plufieurs
autres fcmblables.
Le nom de fonde a auffi été donné au Cathéter. Voyez
Cathéter.
La fonde plate reffemble à une longue aiguille émouf-
fée & plate , & a comme- elle à fa groffe extrémité une'
sou
ouverture poUrpaffer des fêtons ou mèches. On s’enjert
pour connoître quand il y a des fciffures ou fêlures aux os,
ou quand le péricrane eft féparé d’avec les os du crâne,
ce qui ne la rend pas moins utile que les précédentes.
SONDER. Adion par laquelle le Chirurgien cher¬
che à l’aide d’une fonde à découvrir la profondeur d’une
plaie, la préfence d’un corps étranger dans quelqu’une
•de nos parties, la pénétration & le trajet des corps dans
les grandes cavités. On fonde aufli avec le cathéter
pour tirer de la veffie l’urine qui ne peut fortir , ou ne
doit fortir fans ce fecours. Il y a des précautions à pren¬
dre dans les différentes applications de la fonde ; dans les
plaies, il faut bien fe donner de garde d’aller trop rude¬
ment , & de faire de faufles routes. Quand-on fonde à la
velTie , il faut fuivre exactement les réglés prefcrites à ce
fujet , à l’article cathéterifmc.
SORA. Voyez EJferes.
SOUCLAVIER. Petit mufcle longuet, placé oblique-
ment entre la première côte & la clavicule. Iléfattache
par une de fes extrémités à toute la partie moïenne infé¬
rieure de la cavité, jufqù'à un pouce de diftancede cha¬
que extrémité, du côté du fternum, il s’attache à la pre¬
mier e côte& au cartilage par le moïen duquel elle eft
articulée avec le fternum. Ce mufcle abaifle la clavicule
lorfqu’elle eft élevée, & J’empêche “de fe trop écarter.
C’eft mal à propos que plufieurs- Anatomiftes' ont_rangé
ce mufcle au nombre de ceux qui fervent à la refpiration.
L’examen de la direétion de fes fibres montre qu’il ne peut
avoir cet ufage.
SOUCLAVIERES. (artères & veines) Ce font deux
gros troncs artériels , qui partent de la courbure de l’aor¬
te aux deux côtés de la carotide gauche , & qui paffent
fous les clavicules , dont elles fuivent à peu près la direc¬
tion tranfverfale , l’une à droite , l’autre à gauche, juf-
ques vers le milieu de l’une & l’autre Vraie côte , entre
les attaches antérieures des mufcles fcalènes , où elles
prennent le nom Maxillaires.
La fouclaviere droite eft plus groffe dans fon origine
que la gauche , parce qu’elle produit communément la
L 1 ij
Sou 13}
i tes fourcils ont deux mouvemens: par le premier , leurs
>.-têres fe rapprochent l’une de l’autre , & la peau qui ett
y dans l’intervalle fe ride. Par ce mouvement , on écartela
> trop grande clarté du jour , 6c c’eft pour cette raifon que
l’on fronce Je fourcil , quand on eft ébloui par une lu¬
mière trop vive. Par le fécond , ils font portés en haut.
Leur ufage eft d’écarter la fueur qui coule le long du front,
& de l’empêcher de tomber dans les yeux.
_ Sourcil. (, cartilage ) On donne ce nom à un rebord car-
tilagineux en forme de bourrelet , qui environne les ca-
jyités des articulations , 8c les rend plus profondes. Il arri¬
ve fbuvent de là qu’une cavité qui eft cotyloïde dans le
^cadavre , devient glénoïde dans le fquelette , parce que ce
o-fourcil fe trouve détruit.
: ' SOURCILIER, (trou) Il fe trouve à l’os coronal en-" -
t trelcs deux apophyfes orbitaires. Souvent au lieu d’un
' trou, c’eft une échancrure qui s’y remarque. Voyez Co¬
ron al.
SOUS-COSTAUX. Ce font de petits mufclesjjlatSj
f très-minces , & plus ou moins larges ,’que l’on remai'q|e .
I “fur la face interne des côtes. Us foï;t fitués obliquement:*'
^ dans la même direction que les intercoftaux internes. Leur
nombre varie : on n’en trouve quelquefois que fix
d’autrefois jufqu’à neuf. Us s’attachent aux côtes par leurs;
deux extrémités , & ils lailTent toujours une ou plufieurs,
côtes d’intervalle entre leurs attaches , de forte que 1er
fous-coftal qui s’attache par une de fes extrémités à. la.
première des faufles côtes , ne fe termine pas par fon au-
- tre extrémité à la fécondé , mais à la troifieme ou. à la"
L quatrième des faufles côtes. Comme la direction dë cs's
mufcl'es eft oblique , les deux extrémités ne.font pas éga¬
lement éloignées des vertèbres, c’eft l’inférieure qui en
eft la plus voifine. Ces mufcles font plu» fenfibles aux
faufles côtes qu’aux vraies. Leur ufage garoît être d’aider
à ffeaiffement des côtes dans la refpiration-,
SOUS-EPINEUX. Mufcle qui s’attache par une de
fes extrémités à toute la fofle lous-épineufe de l’omo¬
plate , d’où lui vient fon nom ; & par l'autre , à la fécondé -
facette de la grofle tubérofité , que l’on trouve à la tête
m s o v
de Fos du bras- Ce mufcle eft penniforme , & paroît le-
paré en deux par un tendon mitoïen , qui fe trouve dans
fon milieu , fuivant fa longueur. Plufieurs des fibres de
ce^mufcle naiffent de la furface interne d’une aponévrofe
qui le couvre en entier , & lui eft commune avec le petit
rond.
Le fous-épineux eft couvert par la portion poftérieure
du deltoïde : fon tendon s’unit à celui du grand rond d’un
côté , & à celui du fous-épineux de l’autre.
L’ufage de ce mufçle paroît être de faire tourner lç
bras fur fon axe , & de le tirer en arriéré lorfqu’il eft
élevé.
Le tendon de ce mufcle en paflant fur le ligament cap»
fjilaire de l’os du bras , y contraire une forte adhérence ,
de même que ceux des mufcles fous-épineux , petit rond,
& fous-fcapulaire. Cette adhérence donne beaucoup plus
de force au ligament , & le tirant en dehors , elle empê¬
che qu’il ne foit pincé & meurtri dans les mouvemens du
bras.
SOUS-HUMERALE. ( artère & veine.) Voyez Ârti *
SOUS MESENTERIQUE, (plexus) M. Winflow
donne ce nom au plexus hypogaftrique. Voyez Hypogaf-
trique.
SOUS-OCCIPITAUX! (nerfs) M. Winflow donne
ce nom aux nerfs de la dixiéme paire. cérébrale. Us pren¬
nent naiflance par plufieurs racines à côté de la moelle de
l’épine , de montant un peu ils percent la dure - mere à
l’endroit où les artères vertébrales montent au cerveau ,
puis ils ïortent entre l’occiput & la première vertèbre du
cou , par une couliffe ou petite gouttière , qui fe trouve
à la partie extérieure de cette vertèbre. Ils donnent une
branche à la première paire cervicale, qui va au premier
plexus.de l’intercoftal j une autre à la deuxieme paire, Si
une troifieme qui communique avec l’intercoftal , & fe
diftribue enfuite en entier aux mufcles obliques de la
tête.
Ç’eft cette paire que quelques Anato milles mettent au
nombre des cervicales ; mais elle a quelque chofe de coi»
S P. A îtf
.Æiun avec les paires de la moelle allongée , qui fait que
d’autres en font une paire cérébrale ; c’eft que ces nerfs
n’ont pour origine qu’un feul paquet antérieur de filets,
& qu’ils n’ont point de faifceau poftérieur comme les nerfs
vertébraux. Il eft vrai , dit M. Winflow , qu’en arriéré
on y trouve quelquefois à chaque côté un petit filet Am¬
ple , mais quiparoît plutôt appartenir au nerf accdToire
de la huitième paire , qu’à la dixième..
SOUS-SCAPULAIRE. Mufcle qui a fes attaches à
toute la face interne de l’omoplate , & fe termine par un
tendon fort large à la petite tu'bérofité de l’os du bras ,
proche la goutiere offeufe. Le tendon de ce mufcle eft
joint à ceux des mufcles fur-épineux , fous-épineux & pe¬
tit rond. Il pafie avec eux fur le ligament capfulaire de
l’os du bras , & y eft adhérent. Cette adhérence donne
beaucoup de force à ce ligament , & en le tirant dehors,
elle empêche qu’il ne foit pincé & meurtri dans les mou-
vemens de cette partie. La réunion de ces tendons for¬
me une efpece de calotte qui recouvre la tête de l’hu-
merus.
. On a cru que ce mufcle par fon aéfion ferroit le bras
contre les côtes , ce qui lui a fait donner le nom de por¬
te-feuille. M. Winflow lui refufe cet ufage, & croit qu’il
peut faire la rotation de l’os du bras fur fon axe de de¬
hors en devant. Quand. le bras fe porte en arriéré, il em¬
pêche la tête de l”humerus de fortir de fa cavité en de¬
vant.
SPARADRAP. Toile trempée dans un emplâtre fon»
du , étendue & refroidie , & polie fur un marbre. Il y a
autant de fortes de fparadrap que d’emplâtres , avec lef-
quels on le prépare. On l’appelle aufli toile à Gautier ,
apparemment du nom de fon inventeur.
SPATHA. Scalpel large. Paul Ægine & Celfe lui don¬
nent ce nom , parce qu’il reffemble à un glaive. On ap¬
pelle aufli de ce nom F Ambi d’Hyppocrates.
SPATULE. Inftrument deftiné à étendre les onguéns,'
les digeftifs , 8cc. fur les linges à emplâtres. On y diftin-
' gue deux parties , une qui forme véritablement la fpa-
tule , l’autre qui en eft comme le manche. La fpatolr eft
Lliy
$3* . SPE
une efpece de petite pellette, ^qui , du manche va en aug¬
mentant vers fa fin , & fe termine par un arondiiîement.
Il y a deux faces à y remarquer. L’une eft plate, & l’au¬
tre eft arrondie. Le manche elt de la même matière , &
va toujours en diminuant jufques à fon extrémité , qui a
à peu près une ligne ou une ligne & demie de large. Sa
terminaifoa n’efl: point uniforme s elle fuit la volonté de
ceux qui fabriquent l’inftrument. Tantôt il y a de-petites
rainures tranfverfales , & dans ce cas l’extrémité du man¬
che eft plus large , & forme un élévatoire ; d’autres fois
on y forme uns fonde boutonnée , une fonde cannelée ,
&c. L’inftrument n’a pas en tout plus de cinq pouces,
deux ou quatre lignes de long.
L’on fait les fpatules de différente matière ; il y en a
d’or v d’argent , de cuivre , de bois ; les plus communes
font de fer ou d'acier poli. Il y en a de grandes, il y en a
de petites. Les petites font celles dont il s’agit , & font
réfervées au Chirurgien; les grandes ne fervent que dans
les boutiques de Pharmacie.
SPECULUM. Mot latin que l’ufage a , pour ainfî di¬
re , francifé, & qui lignifie miroir. On donne ce nom à
divers inltrumens de Chirurgie. Tels font :
Spéculum ani. Inffcrument qui fert â dilater l’anus ,
pour en eonnoître les maladies , & y porter des remedes.
Il eft compoféde deux branches qui fontégales entr’elles,
longues de huit pouces à peu près , jointes à leur milieu
pat une charnière. On remarque au deffus & au deffous
de cette charnière une courbure. La courbure fupérieure
laifie un vuide qui a un ponce de large, & qui refte-mble
à un cœur allongé. Les extrémités courbées de cesdeux bran¬
ches font creufes en dedans , & jointes enfemble. Elles
forment un canal conique , & très-poli dans toute fa fur-
face extérieure. La' partie inférieure des branches qui eft
longue de- près de quatre pouces , au défions de la join¬
ture, laifle un vuide femblable à celui qui fe trouve def¬
fus, r elle fert de manche à l’inftrument. Les deux bran¬
ches fe tiennent ouvertes en bas, par lemoïen d’unreffbrt
3. -languette-, attaché par fa baie vers la partie inférieure
& interné d’iine des branches , de - façon- que fa poin te
SPE *37
écarte & pouffe l’autre , & oblige Les goutieres de s’ap¬
procher. Avant de feférvir decetinftrument, il fautoin-
dre le cône d’huile, & l’introduire peu à peu, de crainte de
bleffer l’anus par un écartement trop fubit.
Spéculum matricis. Inftrument qui fert à dilater le va-»
gin pour connoître fes maladies , & celles de la matrice.
Il eft fort compofé. On y diitingue trois branches , une
double vis , un' écrou , & une traverfe. Les branches font
recourbées par leurpartiefupérieure, & coudées.Réunies,
elles forment par cette extrémité une efpecede bec, qut
a la figure conique , & eft creux intérieurement. La baie
du cône eft le commencement de la courbure des bran¬
ches. Il eft très-poli en dehors , long de cinq pouces qua¬
tre lignes, fort ouvert à fon commencement, & fermé
à fa pointe. Les branches immédiatement après le bec ,
font encore courbées , mais plus en arondiffant , & vont
enfuite félon une ligne droite , fe terminer par un écrou
qui en unit deux , tandis que la troifieme, plus courte ,
s’attache à la traverfe dont nous allons parler.
Cette traverfe reçoit les deux principales branches dans
des rainures obliques, qui leur fervent comme de couliffe-
& cette même traverfe fe haufl'e & s’abaiffe àvolonté , par
le moïen d’une vis à double pas , qui fait avec la partie
inférieure & droite des deux principales branches , le
manche de l’inftrüment , & fe termine par une petite pla¬
que percé.e & découpée en trèfle. En tournant cette vis
en dedans , on procure l’écartement des trois branches ,
& conféquemment du bec de l’inftrumeist ; & en la tour¬
nant en dehors, on les rapproche l’une de l’autre , & con¬
féquemment on ferme le bec de l’inftrument , qui en eft
la principale partie.
Cetinftrumentne fert pas à dilater le vagin feulement ,
il fert aufli à dilater la matrice.
Spéculum naji. Inftrument par le moïen duquel en di¬
latant une narine , on fe met à portée de découvrir les
maladies du fond du nez , & d’y porter les remedes con¬
venables. Les doigts du Chirurgien font le premier dila¬
tateur du nez , & fou'vent le feul qu’il punie 'èmploier.
Le longues pinces qui font moufles par leurs extrre mités,-
SPE
peuvent en fervïr auffi. L’inftrument qui porte fpéciale-
ment ce nom, eft compofé de deux branches longues de
cinq ou fix pouces , de la grofleur d’un gros fil de fer ,
unies enfemble par une extrémité , courbéesl’une & l’au.
tre à cette extrémité , & formant dans leur union par
cette courbure , les trois quarts d’un cercle , comme les
forces Aes tondeurs. Elles peuvent s’écartera volonté l’une
de l’autre par leur autre extrémité. C’eft par cet écarte¬
ment facile qu’elles dilatent les narines , & facilitent la
manœuvre du Chirurgien.
Spéculum oculi. Inftrument qui fert à dilater les pau¬
pières , & à fixer l’œil , pour y pratiquer quelqu’opéra-
tion , & en eonnoître les maladies. Il eft fait d’une tige
d’acier ou d’argent , qui eft terminée par deux bran¬
ches rondes , lefquelles ont chacune un bouton à leur
extrémité : elles font recourbées en dedans, de manière
qu’elles forment un ovale proportionné à la figure & à la
grandeur de l’œil. Les deux branches ne font pas toujours
tout-à-fait égales. Aux uns , la fupérieure eft un peu plus
longue que l’inférieure. Par-là l’ovale qu’elles figurent ,
eft ouvert dans la partie qui répond au grand canthus de
l’œil; & aux autres où elles font égales, leur féparation
eft plus confidérable , afin de préfenter plus d’aifance à
fonderies points lacrymaux , & à faire l’opération delà
fiftule lacrymale- Il y a encore d’autres miroirs de l’œil ,
où l’anneau ovale eft compofé de deux demi-cercles. Le
fupérieur qui tient à une tige qui gliffe entre deux jumel¬
les , eft mobile. Il fe leve & fe baille par le moïen d’un
petit bouton, qu’on pouffe comme celui d’un craïon d’ar¬
gent. Il eft maintenu dans la diftance qu’on lui donne
par une petite vis engagée dans un écrou. Les deux ju¬
melles font jointes enfemble par deux petites traverfes ,
à la fupérieure defquelles on met la vis.
Spéculum oris . Miroir de la bouche. Cet inftrument
qui fert à ouvrir la bouche , & à la dilater pour en con-
noître lesmaladies, & y porter plus aifément les remedes,
eft compofé de deux colonnes rondes., dont la hauteur eft
de trois pouces, à peu prés parallèles entr’ elles , diftantes
l’une de l’autre d’un pouce St demi , pofées fur un pied
SPE *3?
d’cftal, dont la bafe eft percée d’un trou qui fert d’écrou.
Sur un plan horifontal , iont deux plaques d’acier, qui re-
préfentent une piramide tronquée : leur plus grande lar-
feur eft du côté des colonnes, & leur place eft au haut
e ces colonnes. L’inférieure eft mobile , la fupérieure eft
fixe : elles ont à l’extérieur quatre entaillures formées par
autant de bifaux , pour les empêcher de glilfer quand elles
font entre les dents. Il y a trois trous à la plaque infé¬
rieure, ceux des côtés fervent à loger lés colonnes fur lef.
quelles elle glifle^ celui du milieu reçoit la foie d’une vis
à double p.as, qui palfe par le trou du pied d’eftal, Sc
dont l’extrémité inférieure eft terminée en trèfle , qui fert
comme de manivelle pour la tourner. Lorfqu’on tourne
cette vis , comme fon fornmet eft un chaperon ou efpecc
de tête demi-fphérique , au deffus de la plaque mobile ;
cette plaque s’éloigne plus ou moins de celle qui eft fixe,
en fe baiifant ou fe hauflant comme on veut , & fait con-
féquemment ouvrir la bouche autant qu’il eft nécef-
faire. .
SPERMATIQUE. ( cordon ) Ce cordon eftcompofè
de l’artère & de la veine fpermatiques & du canal déférent.
Il y en a un de chaque côté. L’artère va en . defcendant
depuis l’aorte jufques vers le pubis , feule , & là elle le
renferme dans la gaine qui couvre la veine & le vaifleau
déférent , qui reviennent enfemble du tefticule, Scpaffent
en remontant par l’anneau du mufcle oblique externe ;
elle les accompagne fous la même tunique , jufqu’au tef¬
ticule de chaque côté.
SPERMATIQUES. ( artères & veines ) Environ un
travers de doigt au-defTo us des émulgentes , on voit naître
du tronc de l’aorte , les artères fpermatiques. Ellesforrent
delà face antérieure de l’aorte, l’une près del’autre; elles
font grêles & petites. Dans l’homme elles vont gagner les
anneaux des mufcles du bas ventre , en fourniftant dans
leur trajet du fang à quelques parties voifînes ; puis elles
s’engagent dans la tunique vaginale , & fe diftribuent aux
tefticules1 & aux épididymes. Ces vaiffeaux dans les fem¬
mes , ne palfent point les anneaux ; ils vont fe diftribuer
aux ovaires.
^40 - , S P H
Les reines de même nom prennent le fang des extrémi¬
tés des artères , fortent des tefticules-’& des ovaires de la
même manière que les artères y entrent , remontent en
accompagnant le canal artériel , & vont droit fejetter,
la droite dans la veine cave inferieure , & la gauche d’ans
l’émulgente du même côté , car celle-ci fe dr charge rare¬
ment dans la veine-cave , comme celle du côte op-
pofé.
SPERMATOCELE. Faufle hernie , caufée par une
tumeur des tefticules & des vailTeaux éjaculatoires, qui
vient duféjour& de l’épailîifTement de la femerice. Voyez
yaricocele
SPERM AT OLOGIE. Partie de la Phyfiologie qui
traite delà femence &de la génération , de la conception
& de la formation du fœtus. Voyez Génération.
SPERME. Ôn donne ce nom à la femence. De l’aorte
defcendante vers la région des lombes partent deux vaif-
féaux nommés fpermatujiffs poiir chaque côté , lefquels
vont porter la matière- liminale au tsfticule , ..compofé
d’une infinité l’office de glandes, la
matière y étant fi+n-ieXj&^WriZ-ç par deux conduits qu’on
nomme déférer» , daïïsdÿir^getjtes poches membraneufes
& cellulaires , dfcffees à^.<^4w^ojlérieore & inférieure
de la veffie , appellées '■vjjlcjaei^êminaires , qui lui fer¬
vent de téfervoiA ; des * ’ 5, ' es fémînaires , la femence fe'
décharge par les moïen des^eîix conduits éjaculateurs de la
verge. -
SPHACELE. 1-c’fphacèle & la gangrène ne different
entr’eux que dupins'cm :du moins. Ces deux maladies
ont la même caüleÿquT eft l’interception du mouvement
circulaire du fang^JïÆns' uné'partie. Dans la gangrène ce
mouvement n Tlfqp’s aboli" en -entier? dai s le fphacèle il
l’ell dans toute’:! a’partie , la mortifeation eft parfaite, &
c’eft uaiq'tte.îgg^rê qui les aiftingucr
On employa pour 'la.- côte du fphacèle les mêmes re¬
mèdes internes & externes , que pour la gangrène; mais
quand une partie eft entièrement fphacélée , il n’y a
d’autre re/Tource dans l’art que l’amputation. Du relie,
Voyez Gangrené.
s P H 541
SPHACELE’. Qui ell attaqué du fphacèle. Une partie
îphacélée efl livide , noire , froide , infenfible , corrom- '
pue , & d’une odeur cadavéréufe.
SPHENO-EPINEÜSE. (artère ) Elle appartient à
la dure-mere, & naît quelquefois de la carotide ex¬
terne derrière l’origine de la gutturale fupérieure ; mais
elle vient plus fouvent du premier des trois rameaux de
l’artère maxillaire interne , immédiatement avant qu’il
palTe dans la fente fphéno-maxillaire.
SPHENOÏDE. Ce mot qui vient duTïrec, lignifie
la même choie que cunéiforme , & on a donné ce nqnî f
un os impair du crâne , parce qu’il eft placé comme un*
coin entre tous les autres os de la tète. On l’a auflL.ap- -
pelle bafdaire , parce .qu’il eft à .la bafe du crâne 5 poly-
morphon & multiforme jCçaufe -de la %nultitude &jde l’jrs . \
"'feguiatfté-'uéllrfarêsi. '
Il y a dans cet os quatre chofes principales à eonfidé-
rer: la partie moyenne ou le corps de l’os ; les grandes
aîles temporales, les petites aîles d’Ingraflïas , & les aîles
Le corps Je l’os ' . V . - _ . _ ■ r.r e ftc-
mlës.e ’ JT- . ü
' X)n.-Eexnarque -- tci-rrûve uncpctite .
epire^que t parce qrfeîlecôuche -
4a lame rribreuie reffo» etnméîde : au-ueflbus ubÿién a -,
une plus confidérab le' ~ que l’on appelle bec ethmoidal du
" ’fphinoïde ou roflrum ; o/fdianirement on les confond en-
r femble. Des deux côtés ,'dans l’os ethmoïde , font les deux
ouvertures par lefquelles les finus fphénbïdaux communi-
quent avec les narines.
La face poftèrieure n’a rien de remarquable, c’eft par
fon moïen que cet os s’articule avec l’apophyfe cunéi¬
forme de l’occipital.
La face fupérieure préfente dans fon milieu une cavité
que les anciens nommoient fejfe pituitaire , parce qu’elle
renferme la glande qui porte ce nom. On l’appelle felle
à cheval ou felle du turc , à caufe de fa relTetnblance avec
544 $ P a
une felle à cheval , faite à la mode des Turcs» Cette folle
eft bornée de tous côtés par quatre apophyfes, que l’on a
nommées clinoïdes à caufe de leur reffemblance avec les
quenouilles d’un lit , que les Anciens défignoient par un
mot dont celui-là eft compofé. On les divife en antérieures
& en poftérieures. Les poftérieures font moins écartées
les unes des autres , fur-tout à leur partie inférieure qui
eft fouvent continue , & Taillantes & plus applaties que les
antérieures. Elles fe fendent par leurs extrémités & for¬
ment deux petits tubercules arondies. Quelques fois les
extrémités fupérieures de ces apophyfes , fe renverfent
les unes vers les autres , & communiquent enfemble.
Dans le fond de la felle du Turc , devant les apophyfes
clinoïdes poftérieures, on trouve une petit ecavité diftinéie
de la glande ; elle loge une petite glandé acceffoire de la
glande pituitaire. Dans les jeunes Sujets, on remarque
de petits trous dans le fond de la felle du T urc , ils donnent
pafl'age à des petits vaifl'eaux fanguins , Sc s’effacent en¬
tièrement dans les adultes. Les Anciens avoient imaginé
que la glande pituitaire filtroit les férofites du cerveau ,
& qu’elles couloiètit J>ar ces petits trous dans les finus
fphénoïdaux ; mais, ces finus ne fe forment que dans les
adultes , & dans fesSSaltès ces trous font oblitérés.
A la racine des apophyfes clinoïdes antérieures , on
trouve un trou de chaque côté , que l’on nomme opti¬
que , parce qu’il laiife palfer le nerf du même nom. Der¬
rière ce trou , on remarque une échancrure , qui quel¬
quefois eft un trou complet , par lequel palfe l’artère
carotide , d’où lui eft venu le nom d 'échancrure caroti¬
dienne.
Sur les côtés de la felle du turc , il y a deux goutieres
dans lefquelles paffent les artères carotides , qui vont fe
rendre aux échancrures dont nous venons de parler.
La face inférieure ne préfente qu’une petite épine , qui
fe joint au vomer.
Les Anatomiftes ont comparé l’os fphénoïde à une
chauve-fouris qui a les ailes étendues /ce qui leur a fait
donner le nom $ ailes à plufieurs apophyfes , parce qu’il*
S PH 543
Tes comparaient aux membranes qui , dans cet animal,
font l'office des ailes. Il y en a deux qu’ils ont fpéciale-
ment appellés pterigoides par cette raifon.
Des deux faces latérales du corps de l’os , partent les
deux grandes ailes ou apophyjes temporales. On leur
donne ce nom , parce qu’elles forment en partie la foffe
temporale , derrière l’os delà pommette. On les appelle
auffi Amplement les grandes ailes du Jphénoide , par com-
paraifon avec les autres qui font beaucoup plus petites.
Vers la racine de chaque aile , auprès du trou optique,
on trouve une fente qui porte le nom de fphénoidale , ou
orbitaire fupérieure. Elle monte obliquement en fe ré-
trécilTant peu à peu. C’eft par-là quelatroilîeme , la qua¬
trième , la fixieme , & une partie de la cinquième paire
de nerfs , pénétrent du crâne dans l’orbite. Au delTous de
la fente fphénoidale , eft un trou de chaque côté , que l’on
appelle rond antérieur , ou maxillaire fupérieur. Il porte
cette derniere dénomination , parce qu’il donne paffage à
la fécondé branche de la cinquième paire denerfs , qu’on
appelle maxillaire fupérieur. Proche le trou rond anté¬
rieur , on en voit encore un quiprend le nom de ptéri-
goidien , de ce qu’il pénétre à travers la racine des apo-
phyfes pterigoides. Il y paffe des vailTeaux fanguins. On
y obferve encore deux trous de chaque côté. Le premier
fe nomme rond poftérieur ou épineux. Par fa première
dénomination , on le diftingue du rond antérieur , & par
la fécondé on exprime fon ufage , qui eft de lailîer pafler
l’artère épineufe qui vient de la carotide externe, va à la
dure-mere , & forme la feuille de figuier fur la face in¬
terne des pariétaux : ce trou eft petit. Le dernier qui eft
tout auprès , eft plus confidérable , & fe nomme ovale ,
à caufe de fa figure , & maxillaire , 'parce qu’il laide paf-
fer une branche de la cinquième paire de nerfs , qui va
fe diftribuer à la mâchoire inférieure.
Au côté interne de ce dernier , on en trouve quel¬
quefois un petit , qu’on appelle innominé. Il n’exifte
quelquefois pas du tout , & d’autrefois d’un feul côté.
On donne le nom S orbitaire à la partie antérieure de
l’aîle temporale, parce qu’elle contribue beaucoup à for-
544 S P H
mer l’orbite. Sa face interne eft creufc, & fait une partie
des fofles moi'ennes du crâne.
Du côté où l'aile temporale contribue à former la folfe
des tempes , on trouve une petite épine, que l’on a nom¬
mée fphènoidak.
Dans le lieu où les ailes temporales prennent leur ori¬
gine , il part de chaque côté une apophyfe à laquelle’ où
a fpécialement donné le nom A' aile ptçrigoide , ou de
chauve-Jouris . Elles font placées- de haut en bas. On j
diftingue deux lames, une interne , & l’autre externe;
celle-ci eft petite, étroite, s’étend de devant en arriéré: on
voit à fa partie fupérieure une petite foffette , qui loge
un des mufcles du voile du palais ; & à l’inférieure , un
petit crochet qui fert de poulie de renvoi au mufcle con¬
tourné. La lame externe eft plus grande, & placée obli¬
quement de dedans en dehors. L’intervalle qui eft entre
ces deux lames , forme une fofle qu’on nomme ptèrigoi-
diermei & leur extrémité , une échancrure qui eft rem¬
plie pai- les os du palais, & que cette raifon fait nommer
Au deflùs de la fente fphénoïdale, font deux apophyfes
triangulaires, qu’on appelle petites ailes d’ingraffias ,
du nom de l’Anatomifte qui , le premier , les a décrites
avec foin. Elles ne font féparées des grandes ailes tempo¬
rales, que par là fente fphénoïdale. Cette fente n’eft pas
également longue dans tous les fujets , parce qu’il y en a
eu quü’extrémité fupérieurede l'aile temporakfe recour,
be, va gagner les ailes d’ingraffias , & ferme la fente.
Lorfque cela arrive , on voit un peu au deflùs , & tou¬
jours fur la même ligne, une fente qui laifle paflër une
artère.
Le corps du fphénoïde éft crcufé par des cavités , dont
le nombre & la forme font, fujets à beaucoup de va¬
riétés. Leur partie antérieure eft creufée dans l’os ethmoï-
de. On leur donne le nom de finies fphènoidaux , & ils
font tapifles'par 1 a membrane-pituitaire , & s’ouvrent dans
les narines par deùxtrousdontnoùs avons parlé. Ilsn’cxif-
tent que dans les adultes.
Dans les. enfans' nouveaux nés , cet os eft compofé de
S P H Us
{fois pièces : du corps , de l’os , & des deux ailes tempo¬
rales.
■ Le fphénoide eft articulé avec ptefque tous les os de la
tête. Ses ailes temporales, fe joignent au coronal & aux
pariétaux. Antérieurement , il s’articule avec la partie
cellulaire de l’os ethmoïde, & inférieurement par fonbed
avec la cloifoii des narines , qui appartient au même os.
Il eft joint encore à toute la partie antérieure des os tem¬
poraux , & à i’apophyfe cunéiforme de l’occipital , avec
laquelle il fe foude , & ne fait plus qu’un piece dans le
grand âge. Il s’unit_ auffi avec les os de la pommette S£
du palais.
SPHENO-M AXILLAIRE. ( artère) Cette artère naît
de la maxillaire interne; elle paffe par la fente orbitaire
inférieure , va dans l’orbite après avoir fourni du fangaux
inufcles périftaphylins, &à la membrane glapduleufè des
■narines' poftéricures , par le trou fphéno-palatin. Là elle
diftribüe du fàng aux parties latérales & inférieures de l’or¬
bite, jette un rameau qui communique dans le crâne avec
une artère de la dure-mere , qui y pénétre par ie trou
épineux de l’os fphénoïde , puis un autre fubalterne qui
paffe par l'embouchure poftérieure du canal orbitaire ï
; & après avoir fourni au finus maxillaire & aux dents , fort
par le- trou orbitaire inférieur , & communique fur la
joue avec l’artère angulaire. La veine qui accompagne
cette artère , & qui en reçoit le fang, le reporte dans les
jugulaires.
SPHENO- PHARYNGIENS. Nom d’une paire de
petits mufcles qui s’attachent par une de leurs extrémités
à l’es fphénoide au deffus de l’àîle interne de l’apophÿfe
ptérigoïde , & par l’autre à une ligne tendineufe qui fe-
pare le pharynx en deux portions, dont l’une eft à droite,'
/--& l’autre à gauche. Une portion de l’extrémité qui a fon
attache au fphénoïde , adhère auffi à la partie cartilagi-
neufe delà trompe d’Euftache qui en eft voifine, ce qui
â fait ajouter à leur nom celui de falpingo , par quel¬
ques Anatomiftes qui les ont nommés Jpheno-falpingo -
pharyngiens.
D. de Ch. Tome II. ' Mm
S P I
SPHINCTER. Sorte demufcle en anneau fitué dans
les parties ouvertes naturellement, & deftiné à les. fer¬
mer. Tel eft celui qui entoure l’anus , le col delà vef-
fie, &c.
SPICA. Mot latin qui lignifie épi. O H l’a confervé en
francois , pour exprimer le bandage décrit à l’article épi.
Il y en a de beaucoup de fortes , que l’on fait fuivant la figu.
re delà partie fur laquelle on l’applique. V. Frafture ,
Luxation & Epz.
SPINAL, (nerf) Voyez Acte ffoire de la huitième
paire.
SPINALES, (artères & veines ) Il y a deux artèresde
ce nom de chaque côté, qui naiflent des artères verté¬
brales. L’une eft intérieure , l’autre eft poftérieure. La
poftérieure eft produite par la réunion de deux petits ra¬
meaux ,dont les vertébrales jettent chacune un après leur
entrée dans le crâne; Les mêmes vertébrales s’avançant
fous l’apophyfe bafiiaire , renvoient encore chacune en
arriéré un petit rameau ; dont la réunion produit de mê¬
me l’artère fpinale antérieure. Ces deux artères ainfi for¬
mées defcendent le long de la partie antérieure , & de la
partie poftérieure de la moelle de l’épine , & par de pe¬
tites ramifications tranfverfales , communiquent avec cel.
les que les intercoftales & les lombaires y envoient.
SPINA-VENTOSA. Maladie des os , qui conflits
dans une carie provenant de caufe interne ; elle occupé
principalement le voifinage des jointures , & a coutume
d’y commencer fans douleur. Bientôt la face interne du
corps de l’os , & la moelle même fe corrompent, & la
carie pénétre peu à peu jufqu’à la furface externe. Alors
les os deviennent mous ou vermoulus; ils fe caftent quel¬
quefois au moindre effort des mufcles; ils ne réfiftent ja¬
mais aux mouvemens violens & fubits auxquels ils font
expofes , ou ils fe gonflent , & il y furvient une exoftofe.
Quand l’os eft carié , lepériofte fe détache, & fe corrompt
aufti , fans qu’il paroiflc aucune tumeur en dehors. Ce¬
pendant l’humeur âcre qui caufe la maladie, ronge le pé-
fiofte, y excite à la longue une douleur vive & piquante.
s P t Î47
te malade s’imagine qu’on lui enfonce une épine. Ce
limptôme eft fi ordinaire qu’il donne le nom à ce cruel
mal. Car le mot latin fpina veut dire épine.
Lorfque le périofte èft confumé , la douleur celle,
l’humeur s’épanche dans les chairs, & forme une tumeur
lâche , molle , indolente , fans changement de couleur à
la peau. Or , comme cette tumeur lèmble d’une humeur
venteufe ou fiatueufé , qui lui fait imiter l’cedême , &’
que ventofité chez les Arabes lignifie tumeur cedemateufe.
On a ajouté au mot de fpina , celui de ventofa. Cette
efpecc d’abfcès s’ouvre quelquefois de lui-même ; mais
foit que cela arrive , foit qu’il s’ouvre par l’opération , il
en’ fort un pus féreux , & il lui luccéde un ulcère fiflu-
leux , qui ne fe peut guérir , que la carie ne foit enlevée
ou par le fer , ou par le feu ; encore le fuccés en eft - il
prefque toujours incertain. A peine eft-on parvenu à gué¬
rir un endroit , que le mal reparoît à un autre > enliiite
il fe leve ordinairement une fièvre lente , qui fuit bientôt
une atrophie particulière , & foüvent univerfelle. Enfin
le malade paie tribut à la nature , après avoir long-tems
fouffert.
Lacaufe de cette maladie cftfouvent un virus vénérien
dégénéré , ou un virus feorbutique , ou un ecrouelleûx.
Avicenne a parlé du fpina ventofa : Pandolfin en a fait
un traité entier , auquel Merlin a ajouté des notes. M.
A. Severinus en a fait aufft un traité, fous le titre de pce-
darthrocace , pour marquer que cette maladie artaque
plutôt les enfans & les jeunes gens , que les perfonnes
âgées, rarement ceux de vingt - cinq ou trente ans , à
moins qu’ils n’en aient été incommodés auparavant , fans
être guéris , & parce qu’elle commence toujours par les
jointures. Voyez Carie.
SPINAUX, (nerfs) Voyez Paires de nerfs.
SPLANCHNOLOGIE. Partie de l’Anatomie , qui
traite des vifeères. Après avoir affigné la fituation parti¬
culière de chaque vifeère en particulier , fa connexion
avec les parties voifines , fes rapports avec elles , elle en¬
tre dans le détail de fa ftru&ure. C’eft la partie de l’A¬
natomie qu’H importe beaucoup au Médecin de con-
M m ij
54$' SPL '
noître , fpécialement pour la cure, des maladies inter-;
SPLENIQUE. ( artère & veine) L’artèrenaît du tronc
delarcoeliaque. .A: là. naiflance , elle tourne du côté gau¬
che , fournit les gaftriques gauches , les épiploïques &
gaftro-ép.iploïque , quelques rameaux qui vont au pan¬
créas , & va fe perdre dans lafubftance de larate.
La veine ayant reçu le fang de la rate , celui de plu-;
fieurs veines conlidérables qui partent de plus bas, fe.
gliffe le.long de la face inférieure, & vers le bord poftéL
rieur du pancréas, fe gliffe enfuite fous l’inteftin dhode-
num , & va fe ietter dans la veine porte.
Les anciens Médecins ont aulli donné le nom de fplé-
nique à la veine balilique du bras gauche, par l’opinion
où ils étoient qu’en ouvrant cette veine dans la laignée ,
elle foulageoit particulièrement la rate.
Splénique. ( plexus ) Ce plexus eft formé par le gan-
' glionfemi-lunaire du côté gauche, par des filets des plexus
cœliaque & ttomachique. Il ie porte à la rate , embrafle
en maniéré, de . gaine articulaire l’artère fplénique- , &
l’accompagne dans toute la fubftance de la raté , & dans
les parties yoifines auxquclles cette artère fé ramifie.; B
. Spléniques. ( glandes ) Corps glanduleux qui fe trou¬
vent dans lés environs de la rate, vers les vaiffeaux fplé-
niques.' Ils varient en volume & en nombre, & font delà
même nature que-les hépatiques. On les regarde comme
limphàtlquesï
■ SPLEjNIÜS. On a 'donné ce nom à une paire de mut
clés extenfeurs de la tête , parce qu’on leur a trouvé de
la j clîçmblance avec la rate , que les Latins ..appellent
fplen. Où-leur a donné aulli le nom de mafloiiiens posté¬
rieurs , parce qu’ils s’attachent par une de leurs extrémi¬
tés , à l’apophyie maftoïde de l’os des tempes.
Chacuu.de ces mulcleseft divifé en deux portions unies
en arriéré , & divifées.en haut. La portion fupérieure eft
attachée au ligament cervical des premières vertèbres du
cou , aux apophyfes épineufes des quatre dernieres , & à
celles des deux premières .du dos : de-là elle monte obli-
SQÜ _ Ï4-;
qntmcnt , fe grille fous l’extrémité fupérreurê du fnufcle
fterno-maftoïdien , & s’attache depuis l’apophyfe maftoïde
jufquà la ligne ttanlverfale de l’os occipital. La portion
intérieure s’attache aux apophyfes épineufes des quatre
vertèbres du dos, après la leconde : de là elle monte , s’at¬
tache à la première portion , Sc va fe terminer par fou
autre extrémité aux apophyfes ttanfverfesdes quatre pre¬
mières vertèbres du cou.
Ce mufcle eft un. des principaux extenfeursde la tête &
du cou.
SPONDYLE. Ce mot eft fynonime avec vertèbre. V.
SPONGIEUX. ( os ) On a donné quuelquefois ce nom
.à l’os ethmoïde , à caufe delà multitude descellules, dont
fon tilfu eft compofé.
SQUAMMEUSE. (future) C’eft celle par laquelle la
partie écaiileu.fe de l’os des tempes eft unie avec l’échan¬
crure inférieure de l’os pariétal.
SQUELETTE. Le fquelette eft I’alfemblage des os
décharnés qui compofent la charpente du corps humain.
On rapporte qu’Hypocrate recommanda fingulierement
à fon fils Theflahis de s’appliquer à l’étude du fquelette.
Ce grand homme lui fît concevoir que l’exaéleconnoif-
fance des os eft eflentielle dans l’exercice de la Médecine ;
que la connoiflance des maladies des os en dépend entiè¬
rement, & que rien n’ eft plus nécelfaire pour faire avec
fuccès beaucoup d’opérations , Sont ceux qui ignorent
cette partie de l’Anatomie font incapables. Le Traité
qu’Hyppocrate nous a lailfé fur lesfraftures &fur les luxa¬
tions, prouve bien qu’il étoit lui-même très-verfé dans
cette fcience ; & Galien qui faifoit un très-grand casde ce
Traité, n’en confeille pas la leéture à ceux qui n’ont pas
foigueufement étudié la ftruéture des os du corps humain.
Il nous apprend que lui-même, brûlant du défir de s’inf-
truire, il avoit fait le voyage d’Alexandrie, parce qu’ily
avoitdans cette ville des Médecins qui confervoient des
fquelettés humains , & qui s’en fervôient pour démontrer
l’Oftécîogie. . ■>
Il y a deux fortes de fquelettes, l’un- -naturel, :Se l’autre
M m iij
55° S T A
artificiel. Le fquelette naturel eft celui dont les pièces
font unies par les ligamens naturels : cette efpecede fque-
lette étoit chez les Anciens fort en ufage pour leurs dé-
monftrations , mais le fquclette naturel n’eft gueres pro¬
pre à donner une jufte fcience des os. Les extrémités de
ces parties qu’il importe fî fort de connaître exactement ,
fe trouvent cachées par les ligamens , & ces ligamens font
fi defféchés & tellement racornis , qu’ils ne permettent plus
aucun mouvement : aînfi en examinant le fquelette natu¬
rel, on ne fauroit apprendre la ftrudure des articulations,
ni la nature desmouvemens qui en dépendent. On l’a donc
abandonné pour la démonftratiou. Le fquelette artificiel
eft celui dont les os font entièrement dépouillés des liga¬
mens , & de“s cartilages , & font réunis par dés fils de lai¬
ton. Ce fquelette eft très-commode dans les démonftra-
tions; car outre qu’on peut y recourir en tout tems &en
toute faifon, on jouit d’ailleurs de l’avantage de contem¬
pler à découvert les articulations , & de pouvoir détermi¬
ner fans peine de quels mouvemens elles font fufcepti-
bles. On divife le fquelette en trais parties , fçavoir eu
tête , en tronc, & en extrémités. On range l’os hyoïde au
nombre des os de la tête , parce qu’il y eft attaché par fes
deux principaux ligamens. Voyez Téte> Tronc & Extré¬
mités.
SQUIRRE. Voyez Skirre ou Schirre.
SQUIRREUX. Voyez fehirreux.
STAPHYLE. Mot grec, quifignifîe grain de raifin ,
& pat fimilitude, en anatomie la luette
STAPHILINS. (mufcles) Ils font connus fous le
nom d’épiftaphylins, d’azigos de Morsagny. On donne le
nom de ftapbylins , à tous les mufcles qui ont quelque rap-
port à la luette.
STAPHYLQME. Maladie de l’œil. C’eft une tumeur
qui s’élève fur la cornée en maniéré de grain de raifin. On
le diftingue en deux efpeces; l’une iè fait par le gonfle¬
ment Sc l’élévation de la cornée tranfparentes l’autre éft
formée par l’uvée qui pafl'e au trav ers de la cornée rongée
ou ouverte par quelque accident. Dans le ftaphylome, la
VUE eft abolie. Voyez Proptofis.
STE 55I
STEATOCE’LE. Tumeur du fcrotum , formée par
une matière femblable à du fuif. C’eft une fauffe hernie
qui fe guérit comme l’hydrocele , par la ponction , ou
comme le fteatome. Voyez Loupe.
STE’ATOME. Tumeur enkiftée , indolente , fans
■changement de couleur à la peau, qui renferme une ma¬
tière lemblable à de la graille ou du fuif.
5TERN O-CLEI DO-HY O YDIEN. On appelle ainfî
le mufcle Sterno-Hyoîdien , du nom de les attaches qui
font au fternum, à la clavicule & à l’os hyoïde.
STERNO - CLINO - BRONCHO -CRICO-THY-
ROYDIENS. Paire de mufcles qui porte tous ceis noms ,
du lieu de fes attaches ou des parties fur lefquellès elle
paiTe. Voyez Sterno-Thyroïdieus.
STERNO-COSTAUX. Verheyen, Anatomifte célé¬
bré & pluliéurs autres après lui , ont donné ce nom à
cinq petits mufcles qui vont de chaque côté du fternum
aux cinq dernieres vraies côtes, d’autresles nomment Tri¬
angulaire du Jlernum. Leur ufage cft d’abaifler les côtes
auxquelles ils s’attachent. Voyez Triangulaire du Jlernum.
STERNO-HYOYDIEN. Mufcle qui s’attache par
uae de fes extémités à la partie poftérieure & fupérieure
du fternum , & à la clavicule, d’où il monte pour aller
s’attacher par l’extrémité oppafée à la bafe de l’os hyoïde.
L’extrémité inférieure de ce mufcle eft plus large que la
fupérieure. Il y a peu de fibres qui s’attachent au .fternum.
La plus grande partie prennent naiilaace du ligament in¬
terclaviculaire , & de la clavicule même. C’eft pour cette
raifon qu’on le nomme aulïi 'lerno-cleido-hyoïdien. Ce¬
lui d’un côté eft collé à celui du côté oppofé , & ils mon¬
tent à côté l’un de l’autre , tout le long de la trachée-artè¬
re, ce qui a fait que quelques Anatomiftes leur ont aufiï
donné le nom de Bronchiques.
Vers le milieu de la face poftérieure de ce mufcle , on
voit en travers une interfeélion teridineufe, femblable à
celle que l’on voit far la face externe des mufcles droits
du bas -ventre , & que l’on nomme digitations. Elle eft
quelquefois oblique.
M m iv
ÎJi STE
L’ufage de ces mufcles eft d’abaifTcr l’os hyoïde 5 en le
tirant en bas vers le ftemum.
Dans l’opération de la Broncothomîe , on écarte le
fterno-hyoïdien d’un côté de celui du côté oppofé, pour
pénétrer iufqu’à là trachée-artère. Voyez Broncotomie.
STERNO-M ASTOYD YENS.(mufcles}On les appelle
quelquefois Amplement maftoïdiens ou maltoïdiens intéri¬
eurs. C’eft le nom d’une paire de mufcles allez confidéra-
bles, qui s’attachent par une de leurs extrémités au haut du
fternum,& à la partie fupérieure internede la clavicule, &
par l’autre extrémité, a l’apophyfe maftoï'dè de l’os des
tempes. Lès deux attaches inférieures font fsparées à leur
origine , & ne fe joignent enfemble qu’après un pouce
ou deux de chemin Laportion qui vient du fternum ,eouT
vre celle qui vient de la clavicule. Ces mufcles s’attachent
à l’apophyfe maftoide par une aponévrofe très-large, qui
recouvre le fplenius & s’avance en arriéré fur l’os occipi¬
tal où elle s’attache. Ces mufcles font les premiers que l’on
trouve fous la peau. On les voit facilement: au travers,
fans dilfeâion , fur tout dans les perfonnes maigres.
Tous les Anatomiftes regadent ces muicles comme les
plus puïffans fiéchifleurs de la. tête. Le fçavanc éditeur de
EAnatômie de Palfin , M. Petit l’anatomifte, les regarde
au contraire comme extenfeurs de cette partie,& foutient.
qu’ils ne peuvent la fléchir dans aucun cas.
STERNO-THYROYDIENS. On appelle ainfi la pre¬
mière paire de mufcles communs du larynx, du- lieu de leurs
attaches. Ils font longs, plats. , minces & recouverts par
les fterno-hyoïdiens. Ils s’attachentpar leur extrémité infé¬
rieure à la partie fuperieure du fternum , à une partie de
la clavicule : ils montent enfuite le long de la trachée-,
artère , ’&.paffent fur le cartilage ctiçoïde, .& s’attachent
à la face inférieure du cartilage thyroïde. ^1 y a eu des,
Anatomiftes qui ont beaucoup allongé le nom de ccs
mufcles , & les ont appelles Jierno-cîino-broncho-crico -»
thyroïdiens , du nom de leurs attaches, & des parties fur.’
fefqueiles ils paffent. On les. a auffî appellés bronchiques f
parce qu’ils recouvrent la trachée-artère, L’ufage de ces,
STE JÎ3
Kurdes eft de tirer le larynx en bas. On les écarte l’un
de l’autre dans la bronchotomie.
STERNUM. Os long, plat , fitué à la partie antérieure
de la poitrine. Sa polîtion lui a fait donner le nom d'or
de la poitrine.
Dans les adultes , cèt os eft ordinairement compofé de
trois pièces. La première piece eft fituée à la partie fupé-
rieure : elle eft plus large & plus courte que la fécondé.
On peut la conlidérer comme un triangle tronque par lés
pointes , ou comme un quatre irrégulier. Il a deux fa¬
ces , quatre bords , & quatre angles.
La face externe ou antérieure eft un peu. convexe ; oh
remarque vers le haut deux petits tubercules pour 1 in-
fertion desmufclesfterno-maftoïdiens. La face interne ou
poftérieure eft légèrement concave & polie.
Le bord fupérieur eft le plus épais; oh y remarque une
grande échancrure , qu’on appelle la fourchette. Ge bord
eft arrondi. Les deux bords latéraux font minces , & deft
rendent en rentrant un peu en dedans. A leur partie fu-
périeure, on remarque de chaque côté une longue facette
cartilagineufe , dans laquelle le cartilage de la première
des vraies côtes eft foudé. Le bord inférieur eft plus périt
& plus épais que les autres ; il s’articule avec la fécondé
paire du fternum.
Les deux angles fupérieurs font un peu tronqués : on
remarque à chacun une cavité glénoïde pont l'articula¬
tion du fternum avec les clavicules. On trouve auflî aux
deux angles inférieurs une demi -échancrure qui , fe ren¬
contrant avec une femblable de la fécondé piece., for¬
me une cavité de chaque côté , pour recevoir la fécondé
La fécondé piece eft plus longue & plus mince que la
première. Elle eft aulli un peu convexe en dehors , con¬
cave en dedans , &un peu plus épaiflè en bas qu’en haut.
On voit fur la face externe quelques lignes tranfverfaies
formées par l’r.ffification des cartilages quiféparoic-nt pans
l’enfant les différentes pièces dont cet os étoit compofé.
La face interne eft un peu concave. Le bord fupérieur
porte une facette articulaire pour fon union avec la'pre-
554 . S T E _
micre piece ; l’inférieur qui eft fort petit , en a une fem-
blable , par laquelle il s’articule avec la troifieme.
On lemarquefur les côtés cinq cavités qui reçoivent les
cartiiagesdes côtes. Ces cavités qui, à la partie fupérieure,
font à quelque diftance les unes des autres, fe rappro¬
chent à mefure qu’elles defcendent. Outre ces cinq cavi¬
tés, on voit encore à chacun des angles fùpérieurs une
demi échancrure, qui fe rencontre avec une femblablede
la première piece , & forme une cavité dans laquelle la
fécondé côte elt reçue.
La troifieme piece eft plus petite que les deux autres.
Elle eft connue fous le nom de cartilage , ou appendice
xiphoïde. Ce mot ainfî que celui d’ enfiformé qu’on lui a
donné, lignifie fait en forme d’épée , parce qu’il fe termi¬
ne en pointe.
Cette piece eft cartilagineufe dans les jeunes fujets, St
s’olfifieàfa partie firpérieure quelquefois même en entier,
dans un âge plus avancé. Le volume & la figure de cette ap.
pendice font fujets à des grandes variétés. [Quelquefois ,
6c c’eft le plus ordinaire, elle eft triangulaire, & fa pointe
eft en bas ; d’autres fois elle eft pluslarge en bas qu’en haut.
On trouve aulfi quelquefois fa pointe fourchue-, ce qui
lui a fait donner le nom de fourchette. On y trouve quel-
quefois un trou , qui eft un défaut d’oflification. Les an¬
ciens Anatomiftes fe font trompés, quand ils ont cru qu’el-
le livroit pafl'age aux veines & aux artères mammaires
accompagnées d’une branche de nerf.
La longueur Ordinaire du cartilagexîphoïde eft de deux
pouces: on l’a vu de quatre pouces. Vefimgiusl’a vu dans
un vieilllard qui defce'ndoit jufqu’à l’ombilic; il étoit en.
tiérement olfeux , & lui avoir caufé de grandes douleurs
au ventricule ,• fur-tout lorfqu’il fe courboit.
La fubftance du fternum eft fpongieufe, & recouverte
d’une lame fort mince, de fubftance compacte, qui eft un
peu plusépailfe à la partie fupérieure ce cet os, que dans
tout le refte.
On trouve afTezfouve.it au bas du fternum un trou for¬
mé par un défaut d’oflification ; ce qui arrive plus fuuvenx
STI 55*
chez les femmes que chez les hommes, parce quelles out
le fternum plus large , & moins long.
Il arrive quelquefois que le cartilage xiphoïde fe trou¬
ve enfoncé en dedans , ce qu’on appelle avoir le bréchet '
demi. Cela arrive plus fouvent aux enfans qu’aux adul-
La compreflion qu’il fait fur le ventricule , caufe de
grandes douleurs, des vomiilémehs fréquents, & fait per-
dre l’appétit. Les Anciensappliquoient des ventôufespour
l’attirer en dehors : préfentemenr, on fe contente de por¬
ter le doigt le plus profondément que l’on peut, pour le
redreflér en le relevant.
On a propofé de trépaner le fternum dans les abfcès &
les hydropifies , qui ont leur liège entre les lames du rné-
diaftin. Cette opération faite à propos a bien réuffi , & il
eft probable qu’elle auroit des fucc'ês conftans , fi on
avoit des lignes diagnoftics moins équivoques de ces ma¬
ladies.
6TILET. TSlom d’une apophyfe fort pointue , & quel¬
quefois fort longue , qui fe trouve à la face inférieure de
l’os du rocher. Voyez Os temporal.
Stilet. (infiniment) Le, ftilet eft la même chofe que la
fonde limple, à l’exception qu’il eft un peu plus mince
encore , & beaucoup plus flexible. C’eft lui dont on fe
fort ordinairement pour connoître les clapiers &C les fînuo-
fités des plaies , & c. Voyez Sonde.
STILO-CERATO-H YOIDIENL Nom que l’on don¬
ne au mufcle flilo-hyoïdien , defes attaches qui font à
l’apophyfe ftiloïdé des tempes , aux cornes à la bafe
de l’os hyoïde.
STILO-GLOSSES. Nom d’une paire démufcleslongs
& grêles , qui s’attachent par une de leurs extrémités à i’a-
pophyfe ftiloïdé de l’os des tempes , & par l’autre à la
langue. Cette derniere extrémité a deux troufleaux de fi¬
bres , un defquels gliffe tout le long de la langue fur le
côté, & va 1e terminer à fa pointe; l’autre fe perd dans
la racine la langue. Ces mufcles peuvent tourner la lan¬
gue de côté , s’ils agiffent féparément ,& la tirer en; ar¬
riéré s’ils agiflent enfemble.
556 ' STO
STILO-HY OLDIEJO . Petit müfcle qui fe porte obli¬
quement de la racine de l’apophyfe ftiloïde de l’os tem¬
poral, aux cornes de l’os hyoïde , dans le lieu où elles
s’unifient à la bafe. Cette derniere attache a fait appeller
aüflt ce müfcle Jiilo-cerato-hyoidien. Les fibres de cette
\derniere extrémité s’écartent les unes des autres avant
leur infertion , & laiffent paffer le tendon moïen du muf¬
cle digaftrique de la mâchoire inferieure.
Lorfque ce müfcle fe contraire il tire obliquement en
haut l’os hyoïde.
STILOIDE. Qui eft fait en forme de ftilet. On donne
ce nom aux apophyfes qui ont cette forme. La principale
s’obferve à l’extérieur de la bafe dû crâne , dans l’os tem¬
poral. Sa grandeur & fa figure varient. Voyez Tempo¬
ral.
STILO-MASTOIDIEN. Nom d’un petit trou placé
à la bafe du crâne entre l’apophyfe ftiloïde , & la maftoï-
de de l’os temporal. C’eft l’orifice externe de l’Aqueduc
de Fallope , qui laide pafler la portion dure du nerf au¬
ditif.
STILO-PHARYNGIENS. Nom d’une paire de muf-
cles , qui font attachés par une de leu-rs extrémités à l’a-
pophyfè ftiloïde, & par l’autre à la partie latérale du pha¬
rynx. Ils tirent le pharynx latéralement en haut. On dit
ordinairementqu’ils dilatent le pharynx , mais M. Winf-
lcw trouve que cet ufage ne répond ni à leur fîtuation:,
ni à leur direction.
STOMACHIQUE , ou CORONAIRE STOMA¬
CHIQUE. (plexus) Ce plexus eft formé par l’entre¬
lacement des différentes ramifications de l’extrémité
des nerfs de la huitième paire cérébrale, qui s’uniffent
principalement autour de l’orifice fupérieurde l’eftomac,
& le long de fa petite courbure jufqu’au pylore. Ce la¬
cis ainfi formé produit à fa naillànce deux perits.cordons
particuliers , dont l’un paroît venir, principalement du
gros cordon antérieur , & l’autre du poftérieur ; ils s’u-
tÿffcnp' l’un & l’autre vers le trotte de l’artère hépati¬
que.
STOMACHIQUES'. ( nerfs) Ce font deux cordons de
SU B ïtf
serfs , qui naifiènt des plexus pulmonaires , & femblenc
erre la terminailon des nerfs de la huitième paire céré¬
brale. L’un eft antérieur , & l’autre eft poftérieur. Us fe
ramifient fur l’eftomac, s’entrelacent & s’unifient en plu-
îieurs endroits , & principalement autour de l’orifice fu-
périeur au cardia , jufqu’au pylore, & vontfe perdre dans
l’union des nerfs intercoftaux , pour concourir avec eux à
former les plexus hépatique , fplénique , rénaux , &c.
STRABISME. Situation oblique du globe de l’œil
dans fou orbite, qui rend louche , & fait regarder de tra¬
vers , foit en haut , foit en bas, foit de l’un ou l’autre
côté. Cette indifpolition vient fans doute de la contraction
de quelques mufcles de l'œil & du relâchement de leurs
Antagoniftes. Ceux qui font plus forts, tirent l’organe de
leur côté , & ceux qui font relâchés cèdent à leur action.
Il arrive louvent que les enfans-font fujets. au ftrabifme,
par la faute de ceux qui les placent au jour , de maniéré
qu’ils ne voient la lumière , ou quelques objets remar¬
quables', .qu’obliquement. I.es mufcles habitués à cette
•contraction s’y affcrmilTent , & tournent toujours les yeux
de' ce coté là. Pour y remédier , on change la fituation
des enfans , on met du côté oppofé les objets qui lesat-
tàchoient , ou on leur applique das--béficles conftruites
de maniéré qu’ils ne peuvent appercevoir la lumière ou
les objets que par un trou , dont la direction eft réglée
fuivant le jet naturel de là vue. On les fait porter long-
tems pendant tout lé long de la journée . dès qu’ils fout
éveillés jufqu’à ce qu’ils fe couchent. L’on ne vient à
Bout de rompre une habitude , que par une habitude
oppofée.
STRIE?S. ( corps) Voyez Caneles.
STYPTIQUE. Qui a la vertu de reflerrer les vaif-
feaux, & d’arrêter les hémorragies. Voyez AJlringent.
. SUBLIME DU PIED. C’eft mal-à-propos que l’on
a donné ce nom au mufcle court fiéchifTeur commun des
orteils , puifqu’il eft le plus enfoncé de tous les mufcles
communs de cette partie. Voyez Fléchijfeur commun des
orteils ( le court').
5*3 S U B
à uu mufcle fléchiffeur des doigts.Le premier, parce qu’il
eft placé fous la peau de Favanc-bras iur un autre mufcle
que fa pofition a fait appellera profond : le fécond, par¬
ce que fes tendons font fendus dans le lieu de leur infer-
tlon aux doigts pour donner paffage aux tendons du mut
cle profond qui fe logent dans cet écartement , & porte
aulli par cette raifon le nom de perforant.
Le volume de ce mufcle eft confidérable: il eft placé
tout le long de la partie interne dé l’avaut-bras : il s’atta¬
che par fon extrémité fupérieure au condile interne de
l’humerus , à la partie fupérieure du radius & du cubitus ,
& au ligament inter-offeux qui eft entre ces deux os. Or
le ventre de ce mufcle eft. formé de quatre petits mufcles
fprt unis fupérieurement, mais qui fe fépatent peu après,
& dégénèrent bientôt en autant de tendons. Ces quatre
tendons fe raffemblent pour s’engager dans une gaine com¬
mune qui fournit une petite gaine particulière à chacun
d’eux avec laquelle ils paffent fous le ligament annulaire.
Ils s’écartent enfuite dans la paume de la main fepor-
tent chacun vers le doigt qui lui répond. Lorfqu’ils font
parvenus à la première phalange dé chaque doigt , ils fe
fendent en deux portions latérales applaties , qui vont fe
terminer à la partie fupérieure & antérieure de la fécondé
phalange. Quelquefois ce mufcle n’a que trois portions,
' & alors un des tendons fe divife dans la paume de lamain ,
& une de fes branches va fe rendre au doigt auquel auroit
appartenu celui qui manque. D’autres fois celui du petit
doigt n’eft pas percé.
L’ufage eft de fléchir les quatre doigts de la main qui
fnivent le pouce.
SUBLINGUAL. (Nerf.) Voyez Hypnglofe.
SUBLINGUALE. ( artère & veine. ) Elle naît de
,1’artère carotide externe après l’artère laryngée fupérieu¬
re. C’eft par conféquent le deuxième rameau de la caroti¬
de externe. Elle eft antérieure ou interne ; elle paffe fur
la corne voifine de l’os hyoïde, va aux mufcles hyoïdiens
& glofliens, aux glandes fublinguales, paffe après cela de¬
vant la corne de l’os hyoïde , & fe plonge dans la langue ,
d’oiï elle reçoit le nom, d ' artere fub linguale. On l’appelle
aulli ranine
SUE m
La veine J a même nam fuit l'artère qui l’accompagne,
& va jctter le fang qu’elle en reçoit dans la veine jugu¬
laire externe antérieure.
Sublinguales . ( Glandes ) Ce font deux corps glandu¬
leux allez confidérables , qui fe trouvent fous la langue,
un de chaque côté : ces glandes' font fàlivales & fe déchar¬
gent dans la bouche au moyen des canaux qui leur font
propres, &que M. Morgagny. a découvert entre les cô¬
tés de la langue & les gencives latérales.
SUCCE2S1TURÏATEURS des mufcles droits du bas-
ventre : îfailope , Anaromifte Italien a ainfi nommé les
mufcles pyramidaux du bas-ventre , parce qu’ils paroillent
avoir le même ufage que les mufcles droits de cette par¬
tie. Voyez Pyramidal du bas-ventre.
SUCCENTURIAUX. ( reins.) Voyez Capfules atra¬
bilaires.
SUEU R. Quand la tranfpiration eft extrêmement abon¬
dante, & que plufîeurs gouttes qui étoient infenfibles, fé-
parément , viennent à s’unir & à fe condenfer par le con-
taâ de l’air , elle forme fur la peau des goûtes vilïbles que
nous appelions Çueur.
Dans la frayeur , il coule une fueur froide , cet effet
vient de la crifpation des houppes nerveufes qui gênant
alors les vaiffeaux, en font rétrograder les liquides, &cc
qui étoit prêt a fortir, eft entraîné par fon poids. Ainfi il
fe raflemble de petites gouttes qui font froides, parce que
l’ait extérieur les refroidit.
Quand on entre d’un lieu chaud dans un lieu froid, oa
fue d’abord , parce que la fraîcheur rétrécit la peau, en
exprime la liqueur , que la chaleur avoit ramaiféedans les
couloirs : cette liqueur fort en gouttes, au lieu que fans
cette compreflïon fubite, elle feroit fortie en vapeurs.
. Si l’on defeend dans un lieu profond , comme dans les
mines, d’abord il furvientune fueur : cela vient de ce que
dans cet endroit profond l’air eft plus pefant ; la peau eft
donc plus comprimée, & par confëquent l’eau ramafféé
dans les couloirs fera exprimée. Peut-être auffi en dépen¬
dant s'échauffe-t-on ? Et enfuite la fraîcheur de la mine
560 SUE
condenfc l’eau qui fe feroit évaporée, & Ia; fait fortir ea
gouttes.
Quoiqu’il en foit, fi l’on relâche la peau,le fang ne
trouvera pas tant de réfîftance dans les yaiffeaux féctétoi-
tes; par conféquent l'humeur acqueufefe fèparera , & for-
tira pat ces vaiifeaux : on "relâche les tuyaux de la peau
par des vapeurs d’eau tiède & par les bains : on peut en¬
core procurer le même relâchement par des remedes in-
Un homme gras fue facilement. Dans un corps gras les
vaiifeaux font fort comprimés & par-là fort étroits : ainfi
au moindre exercice le fang conlera.dans ces tuyaux avec ,
beacoup de rapidité : la fueur. furviendra donc aifément:
on peut ajouter une autre raifon, fçavoir , que la graille
doit erre regardée comme une couverture .extrêmement
pefâhte, & qui ferre beaucoup le corps : il n’eft donc pas
îiirprenant qu’un corps grasfue facilement, t .
Dans la fièvre les extrémités capillaires font bouchées,
par une matière vilqueufes le fang qui ne peut palier libref
ment à caulê de cet obltacie, dilate davantage les vaif-
feaux , y excite dés battemens plus forts & plus fréquens;
mais des que par le. mouvement cette matière a étédivi-
fée, il furÿicnt néce/Eiirèment une lueur, parce que les
pallàgesfe débouchent.
La fueur Angioifz eft ainfi nommée, parce que cette
efpece de pelte le fit fen.tit pour la première fois en An¬
gleterre en 1485 . Elle fe renouvella quatre fois dans l’ef-
pace de quarante-cinq anspfçavoir, en 1506, 1516,
à.l'J-JI. Elle; commençoit par ansfueur qui ne finilfoit
que par la mort ou la guérifon du malade; s’il nemou-
roit pas en vingt-quatre, heures , il. étoit fauvé. feu de
gens en échaperent d’abord. La négligence & le trop, grand
foin y croient également contraires , il falloit attendre,
fans fe remuer dans fon lit, ou dans fes habits, félon l’é¬
tat où l’on fe trouvoit , que la nature qui avait été fur-
prife, fe reconnut , fans l’accabler niede; remedes ni d’ali-
mens, ne fe couvrir ni; trop ni trop peu , fepaffer, s’il,
étoit polfible, de boire & de manger; entretenir tefueur
sur
tans la provoquer par une chaleur excefïïve, hî l’arrêter
parle moindre froid. C’eftce que l'expérienCe fit connoî-
tre alors , & ce qu’on pratiqua heureufém.ent dans la fuite.
On û’ avoir jamais oui parler d’une pareille épidémie, mai*
on l’a reflcntie encore depuis, & l’on à ufé de la même
précaution avec le même fucc'ès. Ce xnal.cpinmen^â à fe
faire fentir le ai Septembre 1506 , &fe répandit dans
toute l’Angleterre, prefqu’en un même jour; 5: après
avoir fait périr une infinité de jferfonnës , il ceiTà tout
d’un coup fur la fin d’O&ob're. Il fc fit fentir iiné féconde
fois fous Henry VIII en 1516, & ne fut ni moins géné¬
ral, ni moins dangereux que le premier. Il ceifa tour d’un,
coup comme en 1485; La troifîémé foîs;quê T Angleterre
en rut attaquée, fut l’an Ija8 ; il ne fut pas (1 fuhefte, 3c
Dubellai, Evêque de Bayonne alors, & AmbafTadeur.
deFrance en Angleterre , qui fua comme les autres, dit
que- de quarante mille âmes qui en furent attaquées à
Londres , il n’en mourut que deux millefEiriyjq elle pafe
& en Irlande, & plufîeürs perfonries en-moururent. Cette
tnladie fit dans lés cbmmencemens de fi grands ravages en
Angleterre que dans quèlqués endroits la troifiéme par»
fie du peuple mourut en peu de tems. Elle ne dura jamais
plus de fix mois, & fut. quelquefois terminée en trois. La
Sueur Angloife eft fort bien expliquée "dans lai première
partie de la Pharmacie de WHlis.
: Voyez encore l’abrégé de toute la Médecine-Pratiquè
pat'M;. Allen /Médecin Anglois , tome I “page 3.43. .
Sennert dit que-êëUx qui croient attaqués de cette nia-
ladie, 11’avoient ni bubons, ni chafbons/ ni tâches, mais
ils 4 Érouvoient tout-à-conp dans un grand abattement,
&vtombpient en-défaillance j ils étoiént fans forces & in¬
quiets, avec de grands .maux de cœur, unédriftleur de tête.
Un pouls fréquent, élevé & inégal'', mie grande palpita¬
tion de cœurs fympthomes qui fe tiouvoîent accompagnés
de faèurs abondantësSc continuelles, quine finiiToient point
julqu’à ce que la maladie fût terminée. Voyez Tranfpi -
ration.
' SUFFUSION. Voyez Catarafte; On donnëceiiomà
la catarade , parce que cette maladie n’étant autre chofé
D. de Ch. Tomt IL N a
jlk S’UP>
que l’opacité du cryftallin , ce corps patoît fous la cornée,
comme un grain de plomb fondu.
SUPERBE. On donne ce nom au mufcle releveur de
Foeil,. parce qu’en le tirant en haut il lui fait laite un
mouvement familier à l’orgueil.
SLPtRF&TATlGN. A dion par laquelle , un fœtus
déjà exiftant dans la matrice , il s’y en forme un nouveau
par une leconde copulation. Les fentimens des Auteurs
font partagés fur cet article: Hyppociate & Pline l'admet-
toient, les modernes la rejettent pour la plûpatr. Ceux
qui l’admettent expliquent par-là differens phénomènes:
Pourquoi de deux jumeaux l’un eft-il fort, l’autre ioible.
Pourquoi l’un reffemble-t-il à uii premier pere, l’autre à
un fécond, &c. Mais ceux qui la re-ettent expliquant ces
thèmes phénomènes avec autant de fuçcès par la diféren-
ce des nourritures & par les imaginations de la mere, ne
la croient pas moins abfurde. Cependant pour trancher à
cet égard , il paroît nécelfaire d'avoir , lut la génération,
plusde lumières que nous n’en avons, de laçon que fi l’on
ce ci oit pas devoir l’admettre pofitivement, nouspenfons
qu’il ne convient pas non plus de la décider abfolument
impofiibie.
SUPINATEUR COURT ou petit Supinateur. C’eft
Un .mufcle de l’avant-bras, placé fous le long & plus petit
que lui. 11 eft attaché par une de les extrémités au condile
externe de l’ humérus, & à la partie externe & fupérieure
du cubitus 5 de-là il fe porte obliquement vers le radius,
& s’attache le long de la partie fupérieure & interne de
cet os. Ce mulcle aide beaucoup à la fupination.
SUPINATEUR LONG, ou grand Supinateur : c’eft
le nom d’un mufcle long & plat, placé fut le condile ex¬
terne de l’os du bras. Il eft attaché par une de les extré¬
mités un peu au-deÜusdu condile externe de l’osdubras,
à la ligne olfeulè qui y répond -, il le porte enfuite vers la
convexité de l’os du raïon; s’attache tout le long de cette
partie, & fe termine par un tendon plat un peu au-dellus
de l’apophyfè'ftiloïde de l’os. Ce mulcle fort à la fupina¬
tion , & patoît lèryir encore davantage à lajlexion de l’a*
vant-bras.
S UP 563
SUPINATION. On donne ce nom à l’attitude dans
laquelle la main eft tournée en dehors & en deflus , de
maniéré que la paume regarde le ciel. Pour opérer le
mouvement qui met la main dans cette attitude , de me-
me que pour celui qui fait la pronation, les extrmités
des deux os de l’avant-bras glifl'ent l’une fur l'autre. Le
bras étant fléchi, fi on veut faire la fupination, l’os du
coude fe rapproche en dedans , & le raïon en deflus & en
dehors. Le contraire arrive dans là pronation. Dans ces
deux mouvemens, l'extrémité d’un de ces os trace com¬
me un demi cercle , & roule en tournant autour de l’au¬
tre qui fait le même mouvement, mais à contre-fens.
SUPPOSITOIRE. Médicament folide fait en pyrami¬
de arrondie , longue & grofle comme le petit doigt , qu’orr
introduit dans le fondement pour faire aller à la Telle,
& tenir lieu de lavement. Les fuppofitoires font ordinai¬
rement compofés de miel cuit en coufiftance folide avec
un peu de fel > on en fait aufii d’un morceau de favon ,
d’un tronc de poirée; on met quelquefois à ceux qui font
compofés , de l’euphorbe , de la coloquinte, de la fcam-
monée , ou d’autres purgatifs âcres, pour irriter le lphinc-
ter de l’anus.
SUPPURATIF. Médicament qui facilite la fuppu-
tation. Voyez F ep tique. On donne en particulier le nom
defuppuratif à l’onguent Eaiilic à caufe de fa vertu. Les
fup'puratifs font chauds , émollieus , humides-
SUPPURATION. Changement qui fe fait du fang Se
d’autres humeurs en pus. Plufieurs chofes contribuent à
la fuppuration. 1°. L’extravafation où le féjour du fang
ou des autres humeurs dans une partie. i°. Le battement
des artères & le mouvement fyftaltique des fibres. 30. La
fyftole du cœur qui poufle avec force le fang jufqu’à l’en¬
droit où s’ell formé l’embarras. 40. La chaleur 8c l’inflam¬
mation qui y furviennent à l’occafion des mouvemens redou¬
blés dès folides & des liquides. 50. La raréfaâion des par¬
ties aeriennes contenues dans les humeurs. Le liquide ex-
pofé à l’aâion de tous ces mouvemens eft broyé, atté¬
nué , fes principes fe défuniflent s il fe décompofe , 8c fe
convertit en pus. Les fibres mêmes de la partie rongée t
N 11 i j
<04 SUR
déchirées & détachées par la force propulfivé quelles!
éprouvent, fe diflolyent & fe confondent avec h matière
purulente. Voyez Pus & Abcès .
SUPPURE’. Se dit des plaies & des ulcères dontla na->
ture a féparé , fous la forme de pus, toute matière étran*
gere & corrompue qui pouvoit mettre obftacle à leur
guérifon.
SUPPURER. Se dit des plaies Sc des ulcères qui font
en fuppuration.
SÜRALE. ( artère & veine ) Pour l’artère , voyez
Peromdere. La veine porte auffi le nom de grande fciati-
que.
SURCILIER. Synonyme de fourcilier. Voyez Sour*
tilier.
SURCILIERS. (les petits) C’eft une paire de petits
mufcles placés un de chaque côté du nez. Une des extré¬
mités s’attache à la racine du nez, Sc l’autre vers le milieu
de l’arcade des fourcils. Si on n’y prend garde de près, on
les confond allez fouvent avec une portion du mufcle or.
biculaire. L’ufage de ces mufcles eft d’approcher les four-
çils l’un de l’autre, en les abaiftant un peu vers le nez, ce
qui arrive furtout quand on médite.
SURCILIERS. (les grands) C’eft le nom que plufieurs
Ànatomiftes donnent aux mufcles frontaux & occipitaux.
M. Duvernei dit que ces mufcles font plus imaginaires
que véritables , Sc que ce n’eft que le pannicule charnu
que les Anatomiftes coupent en plufieurs parties pour en
faire des mufcles.
La partie poftérieure des mufcles fuucilierseft ce qu’on
appelle ordinairement mufcles occipitaux. Ce font deux
petits plans charnus minces & très-courts, qui font atta¬
chés à la ligne offeufe de l’occipital, d’oùleurs fibres mon¬
tent obliquement de devant en arrière, & vont fe rendre
à une large aponévrofe connue fous le nom de calotte apc-
névrotique i le mufcle poftérieur de l’oreille eft continu à
ces plans charnus , & ils ne peuvent agir f un fans l’autre.
La partie antérieure de ces mufcles eftformée pat ce que
l’on défîgne ordinairement fous le nom mufcle frontaux.
Ce font deux plans charnu s, larges & minces, placés im«
SUR <(6j>
iïiédiatement fous la peau & le tiflu cellulaire. Ils s’éten.
dçat fur la partie antérieure du front , depuis la racine du
nez où ils fe confondent , jufques vers les parties latérales
du cuir chevelu du front. Us recouvrent la partie voifîne
du mufcle crotaphite auquel ils font collés, & vont fe ren¬
dre à la calotte aponévrotique.
On voit par-là que ces plans charnus peuvent être con-
fidérés comme un feul mufcle qui a quatre ventres, dont
deux font antérieurs, formés par les mufcles frontaux, &
deux poftérieurs par les occipitaux. Ces quatre portions
viennent aboutir à la calotte aponévrotique , comme un
tendon commun.
L’ufage de ces mufcles eft de tirer en haut la peau du
front , & d’y faire faire des rides qui font tranfverfales , St
ont à peu près la même dire&ion que les fourcils. Ou
trouve des gens chez qui ces mufcles agiffent avec tant de
force, qu’ils peuvent jetter leur chapeau du devant au der¬
rière de la tête, & du derrière au devant.
' SURCOSTAUX. C’eft le nom que l’on donne à des
mufcles que l’on appelle auffi releveurs des côtes de S te¬
non , parce que cet Anatomtfte ieur'a donné cet ufage.
Ils s’attachent par une de leurs extrémités à l’apophyfe
tranfverfe de la vertebre qui eft au-deffus de l’articulation
de chaque côte , & par l’autre extrémité , à la côte qui eft
au-deffous. De forte que le premier de ces mufcles s’atta¬
che à l’apophyfe tranfverfe de la derniere vertèbre du col,
& le dernier à celle de l’onzième du dos. Le nombre de
ces mufcles eft égal à celui des côtes, on peut même en
compter davantage, parce que plufieurs d’entr’eux font
doubles. Parmi ces derniers, un des plans eft plus court
que l’autre, & Verheyen les a dîvifés par cette raifon en
jurcofltmx courts & en furcojlaux longs. Ces mufcles ont
pour ufage de relever les côtes. Quelques Anatomiftes
prétendent que ces mufcles font partie des intercoftaux
externes , & n’en doivent pas être diftingués.,
SüR-DEMI-ORBICULAIRE. M. Wiuflow a don¬
né ce nom à une des portions du mufcle canin : il en a fait
un mufcle féparé qu’il nomme ainji , parce qu’il eft placé
je long de la partie fupérieure du mufcle orbiculaire des
Nniij
^66 S U R
lèvres, dont il fait auffi un mufcle particulier qu’il appelle
demi orbieuhire Jupèrieur.
SUR-EPINEUX , ou Jus-épineux : mufcle qui s'atta¬
che par une de fes extrémités à toute la partie poftérieure
de la folié fur-épitieufe de l’omoplate , d’où lui vient fon
nom. Il pâlie fous l’arcade faite par l’extrémité de la cla¬
vicule, l’acromion & le ligament qui eft entre cette apo-
phyfe & celle qu’on.npmme coracoïde. De- là il va s’atta¬
cher par fon autre extrémité à la facette que l’on remar¬
que à la grande tubérofité de la tête de ' l’os du bras. Ce
mufcle eft recouvert par le trapeze, & fon ufage eft d’ai¬
der le mufcle deltoïde à lever le bras en .haut.
Le tendon du fur-épineux en paflant fur le ligament
capfulaire de l’os du bras, y contracte une forte adhéren¬
ce, de même que ceux des mufcles fous-épineux , petit
tond & fous fcapulaire. Cette adhérence donne beaucoup
plus de force à ce ligament, & le tirant en dehors, elle
empêche qu’il ne fùit pincé & meurtri dans les mouvement
du bras.
SURHUMERALE, (artère & veine. ) M. Winflow.
donne ce nom aux artères & veines mufculaires fupérieu-
res , parce qu’elles fe diftribuent aux mufcles qui couvrent
l’omoptàte, Voyez Mufculaires.
SURNUMERAIRES. (Mufcles) On a donné ce nom
à de petits mufcles que l’on rencontre quelquefois à côté
des petits droits de la tête, tant des fupérieurs que des in¬
férieurs,
SURNUMERAIRES, (os ) Pièces ofleufes particu¬
lières qui fe trouvent dans plufieurs crânes, principale¬
ment entre les os pariétaux & l’occipital. Ce nom leur a
été donné par M. Winflow. Les autres Anatomiftes les
défîgnent fous le nom d’os triquetra , d’os w or miens.
Voyez ^ormiens.
SURPEAU. C’eftla même chofe qu’épiderme. Ce mot
eft camp ofé de deux termes françois , comme le mot épi¬
derme l’eft de deux termes grées. L’un & l’autre fe répon¬
dent parfaitement.
SURRENALES, (glandes) Voyez Çapfules atrabi -
SUT
SUSPENSEUR DES TESTICULES, (mufcle) Voyez
Cremajler.
üujperijoir. Sorte de bandage dont on fe fert pour fou-
teriit ié ferotum, dans les defcentes ou dans la toibleffe
des tefticules. Ou le fait avec une bande plus ou moins
longue fuivant la gtofleur du fujet auquel ou l’applique-,
laquelle a dans fon milieu une poche pour renfermer le
ferotum ; on la roule en deux chefs, & après avoir mis le
ferotum dans cette poche on le releve , & on fait le ban¬
dage par des circulaires autour des hanches. On peut tailler
la bande en fronde & l’appliquer de même, ce qui pro¬
duit un effet femblable.
Sufpenjoir des mtimmelles. Voyez Bande d’Heliodore.
Sufpenfoir du foie. (ligament.) Il eft formé par l’adoC
lement des deux lames du péritoine , réfléchies vers le
foie, & réunies entr’elles par untifîu cellulaire. Il partage
la face fupirieure du foie en deux parties, & fait à cette
face la réparation du petit lobe d’avec le grand II eft un
peu obliquement placé dé gauche à droite. Vers le bord
antérièur du foie il ne laille pas d’avoir trois ou quatre
travers de doigt de hauteur , & dans cet endroit il fe con¬
tinue & fe confond avec cette duplicature du foie qui con.
tient la veine ombilicale , & que l’on nomme la faulx da
péritoine. De manière qu’il eft allez indifférent de dire ,
que la faulx eft faite du ligament fufpenfoir continué , oa
que le ligament n’eft qu’une continuation de la faulx. A.
mefiire que ce ligament s’avance en arriéré, il fe rétrécit
déplus en plus & tant, qu’à la fin la propre fubftance da
foie touche le diaphragme.
SUTURE. Nom que l’on a donné à l’articulation au
tnoïende laquelle les os du crâne font unis entr’eux. Leurs
bords font garnis d’h égalités femblables aux dents d’une
feie qui s’engrennent mutuellement les unes dans les
autres. On l’appelle âinfi , parce qu’elle forme à l’extérieur
des parties où elle a lieu une efpéce de couture que l’on
découvre lorfqu’on met ces os à nud.
On diftingue deux fortes de futures , les unes que l’on
nomme propres, & ce font celles qui unifient les os du
crâne entr’eux j les autres qu’on appelle communes t fer*
N n iv
3 68 SÛT
y eut â Pifirion-desos du crâne avec ceux de la face ; eor.i-v
me' celles-ci font fuperfîcielles, il y a des Auteursqui veù*
lent qu’on les nomme engrenûfes* .
On divife les' futures propres en vraies & en fattjfes.
tes premières font au nombre de trois, fçavoir : la. coro*
mile , la fagittale ,.la lainbdoi.de. Il n’y en a qu’une- fauflo
de chaque côté qui porte le nom de Jquammeufe ou ècaiU
leufe. j-
La future coronale tire fon nom de fon ufage qui ell de
joindre l’os coronal aux pariétaux. Elle s’étend d’une tem¬
pe à l’autre.
La future fagittale s’appelle ainfî d’un mot latin qui
lignifie flèche, parce qu’en effet elle eft fort droite com¬
me le font les flèches : c’eft pat fon moïen que les deux-
pariétaux font unis entr’eux. Elle s’étend à la partie fupé-
Heure & moïennedu crâne, depuis la future coronale juft
qu’à la lambdoïde. Il eft allez ordinaire que cette future
s’efface dans ceux qui font avancés en âge , de maniéré
qu’il n’en rçfte aucun veftige. Il y â des fujets dans lefquels
l’os coronal eft formé de deux pièces; dans ce cas elles,
font féparées l’tine de l’autre par la future fagittale qui s’é-,
tend alors jufqu’à la racine du n.ez..
La future lambdoïde a été ainfi nommée de la relTern-
blance qu’on a cru lui trouver avec une lettre que lesGrecs
èppc H o te lit lambda. Elle fe fl placée à la partie poftérïeure
de la tête, & joint l’os occipital aux bords poftérieurs des.
pariétaux. Elle fe partage- enfuite çn deux branches de
chaque çôté du- crâne, à fa partie latérale & inférieure.
Une de ces branches unir la partie inférieure des pariétaux
avec la partie.poftérieure de l’os des tempes, l’autte fe
prolonge entre lapartie pofterieure de l’os des tempes &
la partie inférieure de l’os occipital.
Il n’e fl pas rarçde trouver deux & même trois fütures.
i’ambdoïdes entre l’occipital & les pariétaux. On donne
lç nomde Vor miens à de petits os qui remplilfent l’efpace.
qui fe trouve entre ces différentes futures. Il faut bien
prendre garde de confondre ces futures avec des fractures
#U crâne, comme il arriva à Hyppocrate qui s’apperçut trop,
tard de fa méprife pour y remédier.
SUT J6?
îly a deuxfutures faulfes qui unifient le bord fupéiieur
«lu temporal & la grande aile du fpbénoïde, au bord infé¬
rieur du pariétal. On les appelle Jquammeufes ou éçailleu-
Jes, parce que les os don: la réunion forme ces futures,
font appliqués l’un fur l’autre comme des écailles depoif-
fon. On a dit que cette future étoit faillie , parce qu’on
çroyoit qu’il n’y avoir pas d’engrenure entre ces os, &.
qu’ils étoient Amplement appliqués l’un contre l’autre ,
ce qui eft faux. Il y a des dentelures en forme de raïon ,
au moïen defquelles ces os font articulés enfemhle. Ainlî
ç’eft une future vraie comme toutes les autres.
Il y a encore d’autres futures , telles que la fphènoï »
dale jPethmo ïdale , qui prennentleur nom des os de l’u¬
nion defquels elles font formées.
La principale des futures communes fe nomme tratif,
verjale , parce qu’elle eft fituée tranfverfalemeut d’un
côté à l’autre de la face. Elle commence au petit angle
d’un des yeux , pâlie par le fond de l’orbite la racine du
nez , & s’étend jufqu’au petit angle de l’œil oppofé.
La future zygomatique eft petite , fouée obliquement ,
& unit l’apophyfe de l’os de la pommette à celle de l’os
temporal, pour former l’arcade temporale,
Il eft naturel de demander quel eft l’ufage de ces fu¬
tures. Les Anciens difoient qu’elles fervoient à la tranf.
piration du cerveau. C’eft une vieille erreur que le tems
& la réflexion ont détruite. Dans le fétus , qui vient au
monde , elles fervent beaucoup , parce qu’elles permet¬
tent aux os de la tête de fe croifer un peu l’un fur l’autre.
Far ce moïen la tête s’allonge , & prend une forme con¬
venable au lieu par où elle doit palier. Ces futures fervent
encore dans les enfans àfavorifer l’ampliation de la boëte
ofleufe , qui s’étend à mefure que le cerveau grollït. Dans
les adultes elles empêchent les fradures de communiquer
d’un os à l’autre. Dans les perfonnes avancées en âge les
futures n’ont lieu qu’à l’extérieur , & la lame vitrée eft
continuée, ce qui fait que chez ces perfonnes, lesfradures
s’étendent beaucoupd’avantageparceque tienne lesarrête.
Hyppocrate avoit remarqué dès fon temps que les
têtes de ceux qui ont des futures, font mieux difpofée*
S7a SUT
que celles en qui elles font trop ferrées ou- effacées. Dans
ces derniers cas , on a obfervé des douleurs de tete , des
épilepfies , &c. Il y a beaucoup d’exemples de iutures qui
fe font écartées à la fuite de violentes douleurs de tete.
Je connois une femme qui a fouffert de grands maux en
cette partie jufqu’à l’age de cinquante ans , qu’elle en a
été délivrée par un femb labié écartement. Depuis dix ans
elle n’a plus reflenti de; maux de tète.
Pour bien comprendre le méchanifme par lequel fe
forment les futures , illaut auparavant connoître de quelle
manière fe fait l’oflification des os du crâne. Prenons
pour exemple les pariétaux. Dans ces os , c’eit le centre
qui commence à s’olfirier : les fibres olTeufes partent de¬
là pour s’étendre en tout fens , comme autant de raïons
d’inégale langueur. Lorfque les fibres les plus longues
viennent à rencontrer celles de 1 os oppofé elles glilfent
à côté les unes des autres & s’engagent réciproquement
dans l’intervalle qu elles rencontrent entre deux des fibres
oppofées.
On trouve dans les différentes futures une membrane
qui communique du pcricrâne à la duve-mere , & donne
palTage à de petits vaiileaux qui vont le diflribuer au di-
ploé.
Les os du crâne ont plus d’épaifieur dans les lieux où
les futures font réunies , que dans le telle de leur fubf-
tance. Il faut éviter d’y appliquer le trépan , furtout fur la
future fagittale .parce que le finus longitudinal fupérieur
efl fitué immédiatement delfous-
Sutures. En Chirurgie , c'eft une couture qu’on faits
des parties divifees pour les réunir , une efpèce de fyn-
thêfe , par le moyen de laquelle on rapproche & on main¬
tient dans un cootaét mutuel , les bords d’une plaie , pour
donner lieu au fuc nour icier de les confoliderv On dif-
tingue les futures en vraies Si crifaujfes. I.es vraies fe
font avec des aiguilles & fil ; on les appelle ratifian¬
tes , pareequ’on ne fauroit le; fairefàns répandre du fang.
On n’emploie pour les faullès , ni aiguilles , ni fil , mais
fimplement des emplâtres agglutinatifs qui,, ne caufant
aucune effuûon de far.g. font pour cette .raifon, appel-
S Y M ï7t
îées futures fiches. Les vraies futures font à points répa¬
rés , ou à points continus. Les premières fe divifent en
trois efpeces : X entrecoupée , dans laquelle on coupe les
fils à chaque point : l ' enchevillée ou emplumee , dont les
points font allurés par des chevilles , ou des bouts de plu¬
me : l’entortillée , dont le fil eft entortillé autour des ai-
guilles qu’on lailfe dans la plaie. Les futures à point con¬
tinu , fe font en furjettant le fil , comme les Pelletiers ,
d’où vient qu’on les appelle futures du Pelletier , ou à
furjet. On les met en ufage dans les plaies des inteftins.
Voyez Gaflrornphie , Bec de Licvre , <5* Cèfarienne.
SYMPATHIQUES', (nerfs) Nom que M. Winflov?
a donné à plufieurs nerfs , en confidération des commu¬
nications multipliées que ces nerfs forment avec tout ce
qui eft nerf. Tels font les :
Sympathique {grand ). Voyez Intercofial.
Sympathique {petit'). Voyez portion dure du nerf au*
ditif , ou nerf auditif.
Sympathiques (moyens). Nom que M. Winflow a
donné aux nerfs de la huitième paire cérébrale. Les An¬
ciens lui avoient donné le nom de paire vague , parce
qu’elle fe diftribue à plufieurs parties différentes , tant
dans la poitrine , que dans le bas-ventre. Elle fort des
côtés de la moelle allongée , derrière les nerfs auditifs ,
par plufieurs filets féparés, qui fe ramaffent enfemble en
maniéré de faifeeaux , qui vont ainfi gagner la partie an.
térieure du trou déchiré de la bafedu crâne , & là per¬
cent la dure-mere immédiatement devant l’extrémité du
grand fînus latéral. Les filets qui compofent chaque faif-
ceau , paroilfent percer la dure-mere par de petits trous
fort près les uns des autres. Quoique chaque paire faffe
deux portions qui fortent féparément , on les prend ce¬
pendant pour un tronc commun , & on regarde la retité
portion comme une branche particulière de la grolfe ,
que l’on compte pour le vrai tronc de la huitième paire.
Le tronc étant près de fortir du crâne , reçoit en ar¬
riéré le nerf fpinal , qui porte de préférence le nom d ’aà-
çejfoire de la huitième paire. Dans le paflage par le trou
57ï S YM
déchiré ; les deux portions font étroitement collées en-»
femble , & communiquent de côté & d’autre par des fî-
lamens qui augmentent un peu le volume de la petite
portion. Dans le même trajet , la grofl'e communique
avec le nerf fpinal , qui là lui eft très-adhérent, ta petite
portion , quand elle eft fortie du crâne , s’écarte de la
grofie, comme pour former une branche particulière , à
laquelle on donne le nom de première branche de la.
huitième paire : elle fe courbe enfuite, pâlie à côté du
mufcle digaftrique, & fournit des nerfs aux Genio-hyoï-
diens , aux mufcles de la bafe de la langue , & à ceux du
pharinx. Peu à près fa fortie , elle jette poftérieurement
un rameau qui fe plie vers la partie poftérieure , & de la
courbure duquel il part quelques filets , dont un commu-
nique avec le tronc même , proche le ganglion que for¬
me là le nerf intereaftal ; un autre s’unit avec le nerf fpi¬
nal , & un autre fe porte au pharinx. ta même petite
portion continue enfuite fa route , va à la langue , & y
communique avec les extrémités du petit lingual, &avec
celles de la neuvième paire.
Après ces premières' diftributions , le gros tronc collé
d’un côté au premier ganglion du grand fympathique , &
de l’autre à la neuvième paire , jette au pharinx quelques
filets qui s’entremêlent avec ceux de la petite portion.
Un peu au deffous de l’union avec la neuvième paire, il
forme une forte de ganglion , jette une troifieme bran¬
che, qui va au larinx & aux mufcles de cette partie, à la
glande tyroïde & aux mufcles hyoïdiens. Cette troifieme
branche pafle entre la corne de l’os hyoïde , & l’aîle du
cartilage tyroïde , s’infînue entre lui & le cartilage cri-
toïde, &, communique avec les rameaux qui terminent
le nerf récurrent. Il defcend enfuite pardevant le premier
ganglion , le long des mufcles vertébraux antérieurs du
cou , à côté de l’artère carotide, & derrière la veine ju¬
gulaire interne , accompagné de fort près du nerf inter*
codai jufqu’à la derniere vertèbre du cou , entre lefquel-
les parties ce tronc eft enfermé comme dans, une gaine,
ïi donne eu pafiant des filets 'au pharinx , à l’œfophage ,
S Ÿ M . 573
£ l'artère carotide, & à la veine jugulaire. Ün de tes
petits rameaux fe joint en defcendant à un petit filet de
la fécondé paire cervicale , Sc và fe jctter danà'la giande
tyroïde.
Le tronc étant arrivé vers le larinx , & dans ie voifî-
nage de la glande tyroïde , jette un rameau devant l’ar¬
tère carotide interne , & qui va en defcendant s’unir à un
filet du fécond ganglion du nerf intercoftal , pour rejoin¬
dre le plexus pulmonaire. Après cela , les deux troncs de
la huitième paire entrent dans la poitrine pardevant la
nailfance des artères fouclavieres , fe croifent avec elles,
gliffent derrière les potxmons , & vûiit gagner l’œfopha-
fe. Quoique leur partage fe relTemble allez , leur diftri*
ution toutefois n’eft pas tout-à-fait femblable. Le tronc
du côté droit donne d’abord fon nerf récurrent en palfant
pardevant l’artère fouclaviere, puis il defcend à côté de la
trachée-artère, & fe jette derrière la naillance du pou¬
mon yoilin , pour fe coller à l’cefophage , donnant dans
tout ce trajet différens rameaux, dont les fupérieurspaf-
fent devant l’extrémité inférieure de la trachée , Sc de¬
vant les bronches , s’unifient tous devant la bifurcation
de la trachée-artère , avec des filets du nerf intercoftal du
même côté , & avec de pareilles ramifications qui vien¬
nent de l’autre côté. Les autres branches s’ unifient de mê¬
me avec d’autres filets du grand fympathique. Le tronc
gauche étant defcendu dans la poitrine , jette fon nerf
récurrent plus bas , & fe ramifie au relie à peu près com¬
me le tronc du côté droit s mais il delcend moins direéte-
ment que lui 5 il jette après fon récurrent un autre rameau
plus bas , qui va en partie au plexus pulmonaire , Sc en
partie à l’œfophage Sc à l’artère aorte.
Les troncs de la huitième paire , par leurs différentes
ramifications Sc unions avec les branches du nerf intercos¬
tal de chaque côté , forment différens entrelacemensque
l’on nomme plexus , dont les principaux font le plexus
cardiaque , le pulmonaire , l’hépatique , le rénal , Scc.
mais en palfant dans la poitrine , ils jettent des rameaux
aux parties voifînes > au médiaftiu , à l’œfophage , à
l’aorte.
574 SYM .
Après la formation du plexus pulmonaire& cardiaque,'
les troncs changent encore d’une maniéré finguliere. Le
droit fe recule en arriéré à mefûre qu’il defcend , & le
gauche fe porte de la même façon en devant. Dans leur
cüftèrent trajet , ils s’envoient mutuellement plufieurs fi¬
lets de communication, qui femblent amoindrir énfinleur
corps , & les faire dégénérer. Arrivés à l’eftomac , ils
changent de nom , & s’appellent nerfs Jlomachiquei s ils
forment le plexus cardiaque , le plexus hépatique , le fplé-
nique , les méfenteriques , & même les reneaux , puis ils
vont ie jetter à droite & à gauche , immédiatement au
deilus des ganglions femilunaires, en maniéré de triangle
au cordon tranfverfal , qui fait la communication de ces
deux ganglions du nerf grand fympathique.
Cette paire de nerfs , comme on voit , a une commu¬
nication immenfe avec le nerf intercoftal , tant dans les
vifceres du bas-ventre , que dans ceux de la poitrine , Sc
même de la tête. C’eft ce qui a engagé M. Winflow à
lui donner le nom de fympathiques moyens. La multi¬
plicité des parties auxquelles cette paire fe diftribue ,
montre aufu pourquoi les Anciens l’avoient nommée vj-
gue , & fi c’eft à ,ufte titre.
SYMPHYSE. Union de deux os. La plupart des Au¬
teurs ont confondu la fymphyfe avec la fyparthrofe. On
en diftingue ordinairement de deux efpeces, une que l’on
appelle fans moien , & l’autre que l’on nomme fymphyfe
avec moien. Dans la premier», un cartilage intermédiaire
s’oflifie, & les deux os unis par lui ne font plus qu’un mê¬
me os avec lui. M. Lieutaud appelle cette fymphyfe arti¬
culation cartilagineufe. Elle a lieu dans l’union des os
pubis enfemble , & dans celle de la mâchoire infé¬
rieure.
La fymphyfe avec moïen eft une union de deux os ,
qui fe fait au moïen de chairs, de cartilages libres , ou de
ligamens. M. Winflov? homme la première fymphyfe
d? eJTification , & cette derniere fymphyfe d'articula¬
tion.
Symphyfe du menton , ou de la mâchoire inférieure .
C’eft l’union des deux parties qui compofent l’os du men-
s Y N Î7S
son. Elle eft entièrement oflifiée très-peu de tems après
l’enfance. Elle eft iîtuee au milieu du menton , & s ap¬
pelait mieux à la face interne de l’os ; on y remarque
une petite ligne âpre, & quelquefois une légère tubéro-
fîté à laquelle s’attachent différcns mufcles de la langue
&de l’os hyoïde.
5 ymphyfe du pubis. C’eft le nom que l’on donne à
l’union des os pubis , l’un avec l’autre. Elle fe fait au
moïen d’un cartilage intermédiaire , qui s’offifie dans la
fuite. Elle a plus d’étendue dans les hommes que dans
les femmes ; & chez ces dernieres , elle fait moins de
faillie en dedans du baflin que chez les hommes. Voyez
Pubis.
hYNARTHROSE. Sorte d’articulation dans laquelle
les pièces unies ne peuvent fe mouvoir naturellement les
unes lur les autres. Un grand nombre d’Auteurs ont con¬
fondu la fynarthrofe avec la fymphyfe. On en diftingue de
trois efpeces , la future , -l’harmonie & la gomphofe.
SYNCHÔ&Di OSE , Symphyfe cartilàgineufe. Arti¬
culation des os qui le fait au moïen d’un cartilage. On en
diftingue deux fortes. La première s’appelle mobile , parce
qu’elle permet le mouvement, par exemple, l’arciculation
des côtes avec le fternum eftde cegenre. La fécondé fe nom¬
me immobile , & ne permet aucun mouvement. C’eft la
même chofc que la fymphyje fans moïen. Elle eft formée
par un cartilage intermédiaire , qui s’ofüfie & fait corps
avec les deux os qu’il réunit.
SYNDESMOLOGIE. Partie de l’anatomie qui traite
des ligamens. Ce mot eft compofé de deux termes grecs,
dont l’un fignifîe difeours & l’autre ligament , comme fi
l’on difoit difeours fur les ligamens. C’eft une partie de
l’oftrologie fraîche.
SYNE’VROiE , Symphyfe ligamenteufe. Sorte de
fymphyle avec moïen, dans laquelle les os font attachés
par des ligamens. Elle a lieu dans toutes les efpeces de
diarthrofe , ce qu’il eft aifé de voir dans l’union de l’os de
lacuife, par exemple, avec celui de la jambe; car fi on
coupe tous les ligamens qui environnent V article, rien
fl’empêchera plus les os de féparcr.
Î7& SYN
Ces Ilgamens abreuvés de férofités fe relâchent quêté
quefois, 8c produifent des diflocations fouvent incurables.
SYNOVIAL. Qui appartient àla fynovie, ouqui
tient de la nature de la fynovie.
SYNOVIALES, (glandes) Organes deftinés à filtrer
îa fynovie. On en trouve des paquets dans les environs
des articulations, dans les Creux qui fe trouvent aux faces
articulaires. On les nomme aufli mueilagincufes , parce
que le fuc qu’elles féparent de la malle du fang, eft un
fuc ouûueux & muqueux.
SYNOVIE. Humeur vifqueufe & mucilagineufe*
femblable à un blanc d’œuf bien battu , deftinée àlubre-
fier les os dans leurs articulations. Elle fe trouve en abon¬
dance dans toutes les articulations mobiles , & y ell reh-
fermée par des capfules ligamenteufes, qui l’empêchent'
de s’écouler au dehors. On en voit dans les articulations:
des os de bœufs chez les bouchers. Ceux-ci l’appelle quat¬
re de bœuf. Elle eft fournie par les glandes fynoviales ou.
îiiucilagineufes, qui font renfermées dans les mêmes cap¬
fules , & par les extrémités mêmes dés os articulés Ces>
os par leurs différera mouvemens l’expriment & la font
couler en plus grande abondance , il en fuinte aufli pat
les pores de la furface interne des ligarnens capfulaires.
Son ufage eft de Iubrefier les articulations, entre lefquel*
les elle fe répand. Elle humeûe, affujettit les parties, fa¬
cilite les mouvemens; elle empêche que les furfaces des
os ne fe froilfent & que leurs croûtes cartilagincufes ne
fe delTéchent ou ne s’ufént. Paracelfe , de qui eft le terme
de fynovie, l’explique en diffcrens fens, tantôt phyfiolo-
giquement, tantôt pathologiquement. Dans le premier ,
il dit que c’eft un fuc nourricier propre & particulier à
chaque partie qu’il y enadans les reins , dans le cerveau;
dans le cceur, dans le foye, &c. Et que la fynovie des join¬
tures eft une colle blanche des artères. Dans le fécond
fens, il la prend pour la Goutte , maladie arthritique.
SYNTHE’SE.Claflè d’opérations , dans laquelle on met
toutes c.elles qui confiftent à réunir des parties féparéesoü
divifées contre nature. Comme il y adeux fortes de parties
qui peuvent être féparées contre nature^ lavoir, lesparties
molles
SYS 5)7
molles & les parties dures j l’on a divifé la fynthéfe en
deux efpeces , en fynthéfe de continuité & en fynthéfe
de contiguïté, La fynthéfe de continuité a lieu à l’égard
des unes & des autres parties. On l'employé dans les
plaies & dans les fraétures. La fynthéfe de contiguité , a
lieu aufli à l’égard des parties molles & dans’les parties
dures. On l’employe dans les luxations éc dans les hernies.
Les Anciens donnoient différens noms à l’une & l’autre
fynthéfe. Delà , les noms d’épagogue , de raphé , de fyn-
thelifme , d’arthrombole 8c de caxis. Voyez les chacun à
leur article.
L’on fe fert de différens moïens pour exécuter ces diffé¬
rentes fynthèfes. Les plus ulités font la future féche ; les
autres efpeces de futures, les bandages, leslaqs, les at¬
telles, les fanons, les boëtes & machines, les fîtuati-
ohs, &c.
SYNTHETISME. Efpece de fynthéfe de continuité
pour les parties dures. Les Anciens donnoient ce nom à
la réunion des parties des os fraàutés. Voyez Fradure.
SYRINGOTOME. Inftrùmehr tranchant , qui fert à
couper les fiftules à l’anus. C’eft un biftouri fait en forme
d’S j dont une branche eft beaucoup plus longue que l’au.
tre , qui fert de manche. La longue extrémité fe terminé
enftilet, & à mefure que l’on aefeend vers le manche,
la lame s’élargit de façon pourtant , à n’avoir pas plus de
fix lignes dans fa plus grande largeur. Le ftilet peut être
d’argent, foudé fur la fin du tranchant & du dos. Il doit
avoir cinq à fix pouces de long, & être conique & bou¬
tonné par l’extrémité antérieure Le corps dubiftouri, qui
eft le biftouri entier , a un tranchant fort fin & le dos très-
poli.L’extrémité poftérieure formé encore une efpece d’S,
qui n’a rien de particulier. Elle fert de manche à l’inftru-'
ment. Voyez Fijlule.
SYRINGOTOMIÈ. Ce motfuivant fon étymologie^
veut dire fedion de la fijlule; On le donné à l’opération
par laquelle on ouvre & l’on dilate ces fortes d’ulcères ,
& particuliérement à celle qui fé pratique à l’anus. Voyez
Fijlule.
SYSTATLIQUE. Se dit de ce qui a la vertu de reffer-s
D; de Ch. Tome IL Q o
5?8 TA I
rcr, de contracter. On donne cette épithetë au mouve¬
ment du cœur , des artères , des nerfs & de toutes les fi¬
bres nerveufes qui par leur vertu élaftique fe centraient,
fe reflerrent continuellement 5e alternativement, broient
les liquides & en accélèrent le mouvement progreflif.
SYSTOLE. Conftriâion , contraction. On donne ce
nom au mouvement du cœur & des artères, quand ces
parties lancent les fluides qu’elles contiennent. Ce mou¬
vement de contraction eft propre aux oreillettes, aux ven¬
tricules du cœur 5c aux artères. C’eft mal à propos qu’on
a voulu l’attribuer au cerveau , a fes membranes , aux
poumons & à la poitrine , &c. Voyez Artères , Cceur &
Circulation.
T
T. Sorte de bandage qui imite le T , dont il a tiré fon
nom. Voyez Bande d,Héliodore.
On s’en fert pour tenir l’appareil de la taille , de la
fiftule à l’anus , des plaies , des ulcères & des abfcès aux
feffes & au périnée , &c.
T, (emplâtre) Cet emplâtre repréfente la lettre T,
d?où lui eft venu Ion nom. On l’applique fur les incitions
qui ont la même figure.
- TACHE. Voyez Roujfeur ou Lentille.
TAIE. Tache blanche , qui fe forme à la cornée. V,
'Albugo , & Leucoma.
Les taies recentes qui ne viennent point de cicatrice ,
fe guériïTent aifément par les collyres déterfîfs. Mais les
anciennes , Si celles qui viennent de cicatrice , nefe gué-
riifent point.
TAILLADE. Découpure profonde , ou forte de frac¬
ture du crâne faite par un inftrument tranchant, dont le
coup a été donné perpendiculairement , & a pénétré fort
avant. Voyez Fraâure , & Plaie.
TAILLE. Voyez Lithotomie.
...... ,v . T A R J79
TAILLE’. Sujet à qui l’on a fait l’opération de la
taille.
TAILLER. Faire l’opération de la taille. Voyez Li¬
thotomie,
TALON. C’eft la partie inférieure & poftérieure du
pied. Le talon eft fitué poftérieurement au bas des mal¬
léoles. Le calcanéum le forme tout entier. C’eflà lui que
le tendon d’Achille eïl attaché. La peau qui le revêt eft
chargée de beaucoup de cal , & dans les longues mala¬
dies , elle eft fuiette à s’échauffer & à s’excorier. C’eft ce
à quoi les Chirurgiens doivent bien prendre garde dans
le traitement des fraétures des extrémités inférieures ,
dans lefquelles le malade eft obligé de relier long-tems
furie dos; les talons appuyés s’échauffent, s’enflamment,
& fe gangrènent , s’ils n’ont attention d’ empêcher qu’ils
ne portent continuellement fur quelque corps mollet ou
dur. Voilà la raifon pour laquelle on emploie les fanons.
TAMBOUR. Membrane qui fépare l’oreille interné
d’avec l’oreille externe. Elle eft fituée à l’entrée du ca¬
nal auditif interne , & le bouche en entier. Elle eft adhé¬
rente à toute la circonférence du conduit oflèux , & po-
fée un peu obliquement de haut en bas. Les offelets de
îacaiffe du tambour y font adhérens, fur-tout le marteau
qui fcrt au mcïen de fes mufcles , à la tendre & à la dé-
. tendre. Cette membrane par fa pofition oblique , em¬
pêche les ratons fonores de faire fur elle une trop forte
impreffionj & comme elle eft plus ou moins tendue par
le moïen des mufcl'eS , Cela fait que l’air conrentndans
la calife eft agité plus ou moins par l’air extérieur , 8c
frappe nèceffairement la petite membrane , qui fermé
le trou qui s’obferve au canal poftérieiir dé la coquille,
& communique avec les canaux demi-circulaires.
.‘TAPISSER. Se dit des membranes quirevêtentâl’inté--
rieur les cavités du corps:
TARR1ERE. C’eft la même chofe que tire-baie Se
tire-fond,
TARSE. Partie fituée entre le métàtarfe & ia jambe*
Elle forme la partie poftérieure dn pied.
Il eft compofé de huic os fort différens ën figure. Lé'iit
j8o T E E
volume eft beaucoup plus confidérable que celui des osdg
carpe. Ces os font l ' afiragale , le calcanéum , le fcaphoïde ,
le cuboïde , & trois cunéiformes. L’arrangement de ces os
entre eux eft tel , qu’il préfente en deflùs une furface con¬
vexe & inégale, & en deflous, une concave de irrégulière.
Ils font attachés les uns aux autres par des ligamens qui
ne leur permettent que de glillerles uns contre les autres ,
dans les différentes pofitions où le pied fe trouve.
Tous ces os font cartilagineux dans l’enfant, fpongieux
& recouverts d’une lame allez mince, defubftance com¬
pacte dans l’adulte.
TARSE. On donne ce nom à un petit cartilage min¬
ce , qui eft placé le long du bord de chaque paupière. Les
tarfes font un peu circulaires pour s’accommoder â la figure
de L’œil. Celui de la paupière fupé rieure , eft beaucoup plus
large que celui de l’inférieure. Leur épaifleur diminue à
mefure qu’ils approchent des extrémités où ils fe termi¬
nent par une bande ligamenteufe. C’eft dans l’épâiffeur de
ces cartilages que les cils font implantés. Ils s’ouvrent aulli
pour le pairage des points lacrimaux.
Les tarfes font attachés à des ligamens qui ont une éten-
due égale. à celle des paupières & qui en ont la figure. Ils
paroifTent être une production du péricrâne, & font fitués
entre la conjonétive & le mufcle orbiculaire des paupiè¬
res. M. Winflow, eft le premier Anatomifte qui les ait
découverts.
TAXIS. Efpece de fyuthéfe de contiguïté pour les par¬
ties molles. Ce n’eft autre chofe que la réduction des par¬
ties molles dans leur fituation naturelle. Voyez Gaftro -
raphie & Hernie..
TE’GUMENS, parties qui recouvrent les autres. On
en compte trois communs, favoir, l’épiderme , la peau
& la membrane adipeufe. Il y a des Auteurs qui ont vou¬
lu en admettre quatre, parce que dans la plupart des qua¬
drupèdes la chofe eft ainfi ; mais le pannicule charnu qui
fait chez eux le quatrième tégument commun , manque
abfolument chez l’homme Voyez Epiderme , Peau <5*
^E’fÈ’PHIENS. Ulcères malins , très-difficiles à cica-
ÏEM 581
trïfer & à guérir. C’eft la même chofe que chironien.
Voyez Chironien O Ulcéré.
TEMPE’RAMENTS. (les) Confiftent fuivant le plus
grand nombre des Phyfiologiftes modernes dans la conftir
tution des folides & des fluides. Pour déterminer les tem-
péramcns , il faut ralTembler toutes les différences que
nous préfentent les individus, & voici enfuite à combien
de clafTe on peut les réduire.
Chez les uns le corps cil arrondi, froid, bien coloré,
gros, l’humeur eft gaie, & nous appelions celui-là &W,
les anciens fanguins. Pour ne pas changer les noms ,
nous admettr.ons avec eux, le tempérament fanguin ,
bilieux ^phlégmatique St mélancolique; non pas que nous
pendons comme eux , que ces tempéramens dépendent
d’une trop grande quantité de bile , de pituite , & c. : mais
parce qu’aux perfonnes qui font fujettes à certaines mala¬
dies , il y a telle ou telle difpofition dans leur folides &
dans leurs fluides 3 &c.
La connoillànce exaéte des tempéramens , eft d’une né-
ceffité indifpenfable pour la phyfologie , pour hygiène ,
• & fur-tout "pour la pathologie . Les anciens examinoient
avec l’attention la plus fcrupuleufe , les tempéramens. On
a abandonné pendant quelque tems cette méthode , mais
les Praticiens modernes la reprennent. Ils font très-bien ,
on ne peut avoir iine connoiffance trop exaéte fur cette
matière. Voyez Sanguin , Bilieux , Fhlegmatique , Mé¬
lancolique.
TEMPES. Ce font les parties latérales de la tête. On
les appelle ainfi du mot latin , qui lignifie tems , parce
que les cheveux qui couvrent ces parties, blanchiifent de
très-bonne heure , ce qui marque une âge avancé.
TEMPORAL. Se dit de toutes les parties qui appar¬
tiennent aux tempes appellées en latin tempora.
TEMPORAL. Os des temples , ou des tempes. C’eft
le nom que l’on a donné à un os qui forme la partie laté¬
rale , moïenne & inférieure de la tête , qu’on appelle la
tempe. Il y en a un de chaque côté : on lui donne auffi le
nom d’or pétreux & pierreux parce que fa portion prin¬
cipale eft extrêmement dure.
5 Sx T E M
Cet os eft fort irrégulier : on le divife en deux portions,
dont on "Omme la première écailleufe ou fquammeufe ,
parce quelle eft taillée en forme d’ écaille , & la fécondé
s’appelle pierrtuje ou le rocher., à caufe de fa dureté. Ces
parties qui font féparées dans le fœtus, s’unifient enfuite
fi intimement, qu’jl n’eft plus poffible de les féparer.
La portion écailleufe efl demi-circulaire , applatie &
faite en forme de coquille ou d’éçaille. 6'es bords demi-
circulaires. , font taillés en bifeau d l’intérieur. Sa
face interne ne préfente rien de remarquable y On y voit
’ quelques impreflions digitales. Sa face externe eft unie
6 convexe; on y remarque une apophyfe aflez longue.
& menue dans Ton milieu , qu’on appelle \igonuuique ,
parce qu’en s’articulant avec l’os de la pomette , elle for¬
me une arcade qu’on appelle temporale ou zigomati-
que. A la racine de cette apophyfe, il y a une éminente
placée trânfverfalement; elle efl arrondie & recouverte,
d’un cartilage; On la nomme apophyfe tranfvcrfale de,
P os des tempes. C’efl fur cette éminence que le.condile
de la mâchoire inférieure eft appuié , St qu’il fait fes mou-,
veiïiens. On trouve immédiatement derrière une cavité,
glénoïde qui a la même dirédion , & efl auflî recouverte .
par l’extrémité du même cartilage. Elle reçoit le coudile
dé là mâchoire, Iorfqü’ elle fe porte eu arriéré. Vis-à-vis
de i’apoptiyfe zigomatiqne , vers, le trou, de l’oreille , on
en trouve Une autre affez groffe , courte & arrondie par.
fon extrémité; on l’appelle apophyfe majloide , parce'
qu’on |a comparée à un mammelon. Elle eft faite d’une
fubflanlpé fpongièufe , dont les cellules communiquent
avec la cavité du tambour. On trouve une échancrure à la
partie postérieure de la portion écailleufe , qui reçoit
l’angle inférieur & poftérieur du pariétal piramidal.
Au bas de là partie écailleufe , fe trouve le rocher. Il
çft triangulaire , & d’une fiibftance très-dure. Sa direétion
eft telle , que fon extrémité, interne qui forme fa pointe ,
eft placée un peu en devant & en haut. Il a trois faces,
une inférieure ou externe., & deuxinternes. A la bafe de.
la piramide' qui eft placée en. dehors , vers le milieu de
4’ôréill;e externe , on trouve 'une ouverture. ovale , dont
T EM 583
les bords font un peu dentelés ; c’cft le trou ou méat au¬
ditif externe. Il mene au conduit auditif , qui monte un
peu obliquement de derrière en devant , Ht de bas en
haut , pour alleu fe rendre à la membrane du tambour ,
où commence l’oreille interne. La pointe du rocher eft
inégale s en s’approchant du fphénoïde , elle fe partage
en deux , & laifle paffer l’artère carotide interne. Son
ufage lui a fait donner le nom de carotidien interne , &
fa figure celui de déchiré moyen.
La face inférieure ou externe du rocher eft inégale.
On remarque vers fon milieu une apophyfe que l’on nom¬
me Jliloide , parce qu’on lui trouve de la reilemblance
avec un ftilet. Sa grandeur & fa forme varient. Quelque,
fois elle eft fort longue , menue & courbée , d’autre fois
on la trouvé courte , grofle & droite. Elle fèrt d’attache
a plufieurs petits mufcles. On remarque à fa racine un
petit cercle ofleux qui eft diftingué , & du milieu duquel
elle fort ; on lui donne le nom d’ apophyfe vaginale. En¬
tre les apophyfes ftiloïde & la maftoïde , on obferve un
petit trou que l’on appelle à caufe de fa’polîtion , Jlilo-
majloidien. Ce trou eft l’ilfue d’un conduit offeux , qui
commence dans le trou auditif interne, reçoit la portion
dure du nerf auditif, & porte le nom à’ aqueduc de Fal-
lope. Tout auprès de ce trou , eft une rainuré qui donné
attache au mufcle digaftrique , St que fon voilîuage de
l’apophyfe maftoïde a fait nommer majl.ïdienne.
Auprès de l’apophyfe vaginale, on trouve un trou rond
& alTez grand , qui mene à un canal qui fe recourbe , &
va horifontalement gagner la pointe du rocher. Ce trou
& ce canal lailfent palier l’artère carotide interne , & le
nerf grand intercoftal. On donne au trou le nom de ca¬
rotidien externe , Sc au canal celui àz earotid en. On ap-
perçoit derrière F apophyfe vaginale , une folfe que l’on
appelle jugulaire. Cette folfe fe rencontrant avec une
échancrure de l’os occipital forme en dedans le trou dé¬
chiré pojlerieur , & en dehors une cavité alfez fimple , où.'
aboutilfént les finus latéraux dé la dure-mere , où com¬
mencent les veines jugulaires internes s . & à laquelle on
$8* TEM
â donné le nom de golphe des jugulaires. Cette fofiè
jnanque allez fouvent.
Le rocher prélente deux faces dans l’intérieur du crâne,
La première ell antérieure , & prefqu’horifontale. Ou
remarque vers fon milieu un trou , dont l’orifice ell tour¬
né vers la pointe du rocher. On le nomme anonyme , il
communique avec l’aqueduc de Fallope , & lailfe pafler
un petit filet de nerf, qui vient de la portion dure de
l’auditif , & qui va fe rendre à la dure-mete. On trouve
le long de l’angle qui fépare les deux faces internes , une
goutière qui reçoit un lînus, auquel on donne le nom de
f.nus^fupèrieur du rocher.
On obferve à la face poftérïeure qui ell perpendicu¬
laire , un trou allez confidérable , que l’on appelle au¬
ditif interne. Il reçoit le nerf auditif. On apperçoit dans
un des côtés dç ce trou , l’orifice de l’aqueduc de Fallo¬
pe , par lequel pâlie la portion dure du nerf auditif, &
de l’autre côté plufieurs petits trous par 'lefquels la por¬
tion moUepafie, &va fe diftribuer aux organes de l’ouïe.
On trouve encore à çette face , à la bafe du rocher, une
goutiere confidérable qui fe courbe en defeendant, Sç re-
çoit le Anus latéral de la dure-mere. Il y a quelquefois un
trou nommé majioïdien, pofiérieur ou fuptrieur , parce
qu’il s’ouvre proche l’apophyfe maftoi'dc , par lequel gaf¬
fent des veines qui apportent le fang dans l.e finus latéral.
Il manque ordinairement quand les trous condiloïdiens
pollérieurs de l’occipital font bien ouverts , & récipro¬
quement. Il arrive quelquefois auffi que le trou maftoï-
dien pollérieur fe trouve pratiqué dans, l’articulation de
f occipital avec l’os des tempes. On remarque encore.au.
bord inférieur de la face poftérïeure , une petite lan¬
guette qui fépare le trou déchiré pollérieur en deux.
On trouve entre le rocher 8c la partie écailleufe , une
échancrure que l’on appelle fphénoidale , parce qu’elle
s’articule avec un prolongement de la partie p.oliérieure
de l’os fphénoïde. Dans le fond de cette échancrure , on.
voit deux trous : le plus grand ell l’orifice d’un canal qui
çqmiîHmique avec l’oreille interne , & qu’on appelle la
T E M 585
trompe d'Eu (lâche. Le plus petit qui eft fupérieur , eft
suffi l’orifice d’un petit canal dans lequel eft logé le muf-
cle d’un petit os de l’oreille interne , appelle le mar¬
teau.
C’eftdans l’intérieur du rocher quefe trouvent les par¬
ties qui compofent l’organe de l’ouïe. Voyez Oreille in-
De tous les os. du corps , le rocher eft le plus dur , fi
on en excepte cependant la lame extérieure des dents ,
que l’on appelle ï émail, Il a un peu de fubftance cellu¬
laire à fa pointe , & l’apophyfe maftoïde èn eft entière¬
ment faite, On trouve très-peu de diploé dans la partie
écailleufe qui eft tranfparente & fort mince dans quel¬
ques endroits. L’apophyfe zigomatique a de la fubftance
cellulaire , ainfî que la ftiloïde.
Dans le fétus , le rocher & la partie écailleufe font dis¬
tingués l’un de l’autre , & lorfqu’on veut les féparer , on
enleve avec la portion écailleufe la membrane du tam¬
bour qui fe trouve attachée à la circonférence d’un petit
cercle olleux. L’apophyfe ftiloïde eft épiphyfe , la vagi¬
nale & la maftoïde ne font pas formées , & la partie du
rocher qui renferme l’oreille interne eft beaucoup moins
dure que dans l’adulte , quoiqu’on ait avancé le con-
L’os temporal eft articulé fupérieurement par le bord
de fa partie écailleufe avec le pariétal , poftérieurement
avec l’angle inférieur & poftérieur du même os; , & avec
l’occipital ; antérieurement avec le fphénoïde'BE. l’os de la
pomette , & inférieurement il reçoit fur fon àpophyfe
ttanfverfale le condile de la mâchoire inférieure.
Temporal. On donne ce nom à un mufcle releveur de
la mâchoire inférieure , parce qu’il remplit toute la folle
des tempes. Il eft fort large dans cette partie -, fes fibres
fe ramalîent enfuite en un fort tendon , qui palFe fous
l’arcade zygomatique , & va s’attacher à l’apophyfe coro-,
noïde de la mâchoire inférieure , qu’il tire en haut & en
arriéré. Voyez Crotaphite.
Temporal. ( nerfs ) Ce nerf eft une ramification du nerf
maxillaire inférieur. II naît après le buccal externe, & fe
TEN
diftribne au mufcle crotaphite. Voyez Buccal , & Maxil¬
laire inférieur.
Temporale {artère & veine'). Quand l’artère caro¬
tide externe eft parvenue au zygoma , elle monte par-
deifus en paflant entre l’angle de la mâchoire inférieure,
£c la glande parotide , pour former enfuite l’artère tem-
porale qui fçdivife en trois branches, dont l’une qui eft
antérieure , va au mufcle frontal voifin , communique
avec l’artère angulaire , & donne quelquefois une arté-
riolle qui perce Papophyfe interne de l’os de la pomette
jufques dans l’orbite. La fécondé qui eft moïenne , va en
partie au frontal , & en partie au mufcle occipital. La
dernière qui eft poftérieure , monte à l’occipital , & com¬
munique avec l’artère occipitale. Ces rameaux donnent
aufli du fang aux tégumens.
Les veines du même nom tirent leur origine des par¬
ties qui reçoivent le fang des artères, accompagnent pour
la plûpart les artères dans leur trajet , & vont le verfer
dans les veines jugulaires externes.
Temporale ( future ). On donne ce nom à la future
écailleufe, qui unit l’os temporal avec lp pariétal. Voyez
TEMS D’E’LECTION. (le ) C’eft le tems que le
Chirurgien choifît pour faire une opération. Voyez Opé¬
ration.
Tems de nècejjité. C’ell le tems qu’il faut abfolumcnt
prendre pour faire une opération , & au-delà duquel le
Chirurgien ne peut pas remettre à agir , fans expofer le
malade à un danger évident. Voyez Opération.
TENAILLES INCISIVES, Inftrumçnt qui fert à
couper les cartilages , les os , les efqnilles. Il a fept pou.
ces & demi de long , & eft: compofé de deux branches qui
font terminées par leur partie antérieure en demi-croif-
fant un peu allongé , bien tranchant , large de plus d’uu
pouce. Les extrémités poftérieures qui font comme la poi.
gnée del’inftrument , font d’environ cinq pouces de long.
Elles fe tiennent écartées par le moïen d’un iimple ref-
lort , qui a à peu près deux pouces & demi de longueur.
T E N
On tient cet infiniment avec la main droite , aidée de lu
gauche , pour couper avec plus de force.
Ce n’eft pas là la feule efpece de tenailles incifives. Il
y en a encore une autre efpece. qui fert à coupçr les on¬
gles qui entrent dans les chairs, & les envies ou petites
fibres, qui le détachent de la peau à la racine des ongles;
à ouvrir les panaris & les abfcès qui fe forment fous les
ongles, à emporter les petits cartilages nuifibles, les ef-
quüles d’os , les inégalités du trépan , & les pointes qui
pourroient percer la dure-mcre. Ces fortes de pincettes
n’ont pas plus de quatre pouces de longueur ; leur partie
antérieure eft une petite lame longue de dix lignes ,
évuidée en dedans , convexe & polie en dehors , coupée
en talus, terminée en pointe. Chaque lame eft tranchante
pat l’endroit où elles fe joignent. Les deux branches pof-
iérieures qui font la poignée , font recourbées en arc , &
fe tiennent écartées, par un fimple reffort long pour le
moins d’un pouce.
TENDINEUX. Qui tient delà naturedu tendon, qui
eft garni de fibres tendineufes.
TENDON. La queue d’un mufcle qui forme un cor¬
don blanchâtre , réfléchiffant différentes couleurs comme
les écailles d’un poiffon , s’appelle du nom de tendon.
Les fibres des tendons ne font que la continuation des fi¬
bres du ventre du mufcle ; mais ces fibres examinées au
microfcope , font moins torfes, &font d’ailleurs fi étroi¬
tement unies les unes aux autres, que le tiffu des tendons,
comme celui des aponévrofes, eft très-ferré, & lés meil¬
leures injeétions n’ont pu jufqu’à préfent. y faire voir de
vaiffeaux fanguins. La piquure des tendons , & celle des,
aponévrofes eft par cette raifon-là très-fenfible, & excite
les plus terribles accidens par le trouble qu’elle jette dans
tout le fyftéme nerveux. Les tendons au refte , de même
que les aponévrofes , font incapables de contraction.
TENDRON DE L’OREILLE. On donne ce nom à
toute la partie cartilagineufe de l’or.eille externe. On l’ap¬
pelle auffi aile de d’oreille. Voyez Oreille.
TENETTE. La tenetre eft une efpece de pincette, .
588 T E N
dont les extrémités antérieures reffe blent à des cueil-
îeres applaties & garnies de petites arrêtes. Les branches
des tenettes font unies par entablûre. Les cueilleres font
plus allongées Un p eu concaves en dedans , convexes & très-
polies en dehors ; elles n’ont pas plus de quatre lignes
dans leur plus grande largeur ; elles doivent être arron¬
dies & très-polies. Les extrémités qui forment le man¬
che, font courbées en fens contraire, de forte que quand
elles font unies , elles lailfent un vuide entre elles d’en¬
viron trois lignes. Un anneau les termine. La tenette en
général ne doit pas avoir plus de fix pouces de long.
Ï1 y en a de plufieurs efpeces : les droites , ce font cel¬
les que nous venons de décrire , & les courbes qui ne dif¬
férent de celles-ci qu’cn ce que les çueilleres font courbées,
de façon qu’étant jointes , elles forment une forte de
croffe , d’une courbure régulière & très-unie.
La maniéré de fe fervir des tenettes eft de mettre les
anneaux dans la paume de la main , appuyés partie fur
le thénar, & partie fur l’hypotbénar 5 le doigt du miliéu,
l’annulaire & l’auriculaire approchent les branches , tan¬
dis que le pouce s’allonge fur la branche interne , & l’in¬
dex le long de l’ entablûre. On porte enfuite le bec de la
tenette entre les deux conduéteurs , fuivant les crêtes qui
fe trouvent entre les cueilleres i on continue jufqu’à ce
que la tenette foit dans la vefTie.
Les tenettes font deftinées à failïr & à tirer les pierres
contenues dans la veffie.
TENTE du cervelet , plancher du cerveau , diaphra¬
gme du cerveau , la grande ch i fou occipitale. On donne
ces noms à une cloifon tranfverfale, formée par un repli
de la dure-mere , qui fépare le cerveau du cervelet. Elle
lailfe antérieurement une ouverture ovale, dont lesbords
font très-forts pour le palfage de la moelle allongée. V.
Dure-mere.
Tente. Petit morceau de charpie, ou de linge roulé en
long -, qu’on introduit dans les plaies & les ulcères, pour
les empêcher de fe refermer trop tôt , & pour entretenir
leurfuppuration. L’ufage des tentes eft dangereux, parce
TES j89
qu'elles rendent les bords des plaies & des ulcères calleux,
Occâfîonnent des tracions & des douleurs ; il faut en ufer
avec choix & modération.
TERMINTHE. Efpece de pullule ou de tubercule
inflammatoire rond , noirâtre ou verdâtre , fur lequel fe
forme une pullule noire & ronde, qui , en fe deflcchant,
dégénéré en bouton écailleux , femblable en quelque ma¬
niéré au fruit de térébenthine , appellée en grec termin-
the} d’où vient le nom de cette tumeur. Les jambes en
font ordinairemet le fiege.
TESTES , en françois teflicuh. Ce font deux petites
éminences du cerveau , qui fe trouvent avec les nates ,
derrière l’union des. couches des nerfs optiques, M. Wiufi
low trouve ces noms donnes à ces tubercules , indé¬
cens , il les change , & leur donne celui de tubercules
quadrijumaux. Voyez Cer-veau 6* quadrijitmaux.
TESTICULES , pl. On donne ce nom à deux corps
glanduleux , placés fous la racine de la verge de l’hom¬
me, dans une enveloppe particulière , qu’on appelle les
bourfes , ou le ferotum. Les anciens Anatomiiles les ap-
pelloient dydymes, c’ell-à-dire , jumaux. Leur volume
eft allez fujet à varier. Us font communément de la grof-
feur d’un gros œuf de pigeon ; le droit eft quelquefois
plus gros que le gauche. Leur figure eft ovale, & un peu
applatie fur les côtés.
On ne trouve ordinairement que deux tefticules. Ce¬
pendant il y a des hommes en qui on en a trouvé trois , &
même quatre. On avance qu’ils étoient inhabiles à la gé¬
nération , mais fans fondement.
Il arrive quelquefois que dans les enëns, les tefticules
nedefeendent pas dans les bourfes , mais qu’ils font ca¬
chés dans le bas-ventre , ce qui relie quelquefois ainfî
pendant toute la vie; d’autre fois ils defeendent dans les
bourfes , vers l’âge de puberté , tous les deux enfemble
ou un feulement. Ce qui les empêche quelquefois de totnl
ber dans les bourles , c’eft que l’anneau du bas- ventre
trop étroit , pour leur livrer paffage. Alors ils forment
une tumeur en cet endroit, que des Chirurgiens ïgnorans
ont fouvent pris pour une hernie. Cette méprife peiu;
avoir des fuites funeftes , fi on les comprime avec des baQ
'jpô T È iî
dagëS, comme cela eft arrivé plus d’une fois. On à ré:
marqué que tous ceux chez qui les tefticules reftent dans
le bas-ventre , font beaucoup plus portés à l’amour que
les autres.
On doit regarder les tefticules comme uneglande fper«
matique compofée d un nombre infini de petits vaiffeaux
produits par des divifions des vaiffeaux fpermatiques. Ce
font autant de petits tuïaux d’une extrême finefl'e , repliés
fur eux-mêmes , & divifés par petits paquets Réparés les
tins des autres par des cloifons membraneufes que fournit
l’expanfion de là tunique albuginée. Tous ces petits pa¬
quets s’approchent le long du bord fiipérieur du tefticule,
& forment par leur réunion un corps d’une confiftance
allez ferme , que M. Winflow veut qu’on appelle nolau
du tefticule.
On lui donne ordinairement le nom de corps d’Hyg-
mor. Du corps d’Higmor , tous ces petits paquets per¬
cent l’extrémité antérieure & fupérieure du tefticule , &
vont.fe rendre à un paquet long , blanchâtre & plifle ,
qui porte le nom d’ épidydyme 3 parce qu’il eft couché
fur le tefticule, que les Grecs appellent Didyme.
La fubftance des tefticules eft donc toute vafculeufe :
elle eft d’une couleur cendrée. Son tiffu eft aflez mol par
lui-même , mais les expanfions de la tunique albuginée
augmentent fa confiftance. Les petits vaiffeaux qui for¬
ment les tefticules, font repliés fur eux-mêmes^ & lorf-
. qu’on les a fait macérer, le tiffu membraneux qui les lie
fe détruit , & alors ils fe développent & parodient fort
longs. Il paroît probable que tout le tefticule eft com-
pofé deplüüeurs vaiffeaux , quoique quelques Anatomif:
tes aient avancé le contraire. S’il étoit poflibiè de les dé¬
velopper , ieur longueur iroit à trois cents aulnes , fui-
vant le calcul de Bellini. De tous les animaux en qui on
les a obfervés , il n’y en a point qui les ait fi vifibles & fi
gros 3 que le rat.
Tefticules des femmes. Ôn à donné cë nom à deux
petits corps applatis , placés un de chaque côté de la ma¬
trice. Ils font remplis de ..petites véfîcules, pleines d’une
liqueur limpide, que l’on a prifespour des œufs, ce qui
les a fait nommer ovaires. Voyez Ovaires ;
TÈSTÜDO- Mot latin qu’on a retenu en François , &
qui fignifie tortue. C’eft une tumeur enkiftée analogue
aumélicéris, plus molle que l’athérome ou le talpa, large
& ronde comme une écaille de tortue , d’oùlùi vient Ion
nom. Elle fe forme à la tête , & caufe quelquefois par
Fa fuppuration autant d’accidens que le talpa.
TESTE. C’eft la cavité du tronc la plus élevée- Elle
cft une efpece de boëte formée de l’affemblage de plu-
fieurs os recouverts de mufcles &des tégumens communs :
elle s’étend depuis le vertex jufqu’à la première vertèbre
du cou. Le cerveau , le cervelet , la moelle allongée ,
la dure & la pie-mere rempliflent exaâement fa capacité.
On là divife en partie chevelue , & en face. La partie
antérieure de la chevelue fe nomme fynciput-, la plus éle¬
vée vertex ; & la poftérieure , occiput. Les côtés ou par¬
ties latérales fe nomment tempes.
Tête fe dit auffi de la partie fupérieure d’un mufcle ,
& d’une forte d’éminence arrondie , quife remarque dans
certains os. Voyez Mufcle Ce Os.
Tête de poule - Ç’eft ainfi qu’on appelle une élévation
allongée que l’on trouve dans le commencement du ca¬
nal de l'urèthre , proche le col de la veflie. On la nom¬
me aulfi caroncule & verumontanum. Voyez Caroncule de
l’urethre.
TESTÛN. Onfdonne ce nomau bouton rouge fitué au
milieu des mammelons, lequel eft entouré d’uncerclede
même couleur , appellé aréole. Ce. nom lui vient de fon
tlfage; on l’appelle aulîi le ntammelon.
TESTINË. Sorte de fîphon renverfé évafé par un boue
en forme de pipe à fumer , & deftiné à tirer le lait des
mammelles. Si une femme incommodée de fon lait ne
peut le diiïiper autrement , on lui fait faire ufàge d’une
tèttine. La bafe embrafle le mammelon, & lafemmetient
l’autre bout dans fa bouche ; elle le fuce jufqu’à ce que &
mammelle foit bien dégorgée.
THENAR, C’eft le nom que l’on donne au mufcle
adduéleur du pouce , qui forme au deffous de ce doigt ,
vers la paume de la main , une grolle éminence char¬
nue , que l’on appelle mont-de-F'enus. Le nom de the-
æar eft: dérivé d’an mot grec, qiû fignifie frapper ■
m no
Ce mufcîe s’attache par une de fes extrémités , ail liga¬
ment annulaire du carpe , à l’os de cette partie qui fou-
tient le pouce , St à la première phalange de ce doigt que
beaucoup d’Anatomiftes regardent comme un des os du
métacarpe ; il fe continue jufqu’à la partie fupérieure &
interne de la fécondé , ‘où il fe termine. Ce mufcle eft
compofé de deux portions, qui ont à peu près lesmêmes
attaches , & éloignent dans leur action le pouce des au¬
tres doigts. Leurprincipalufage paroît être cependant d’ai-
■ der à la flexion du pouce de le tirer fortement vers la
paume de la main.
Theriar du pied , OU àddudeur du gros orteil. C’eft
un mufcle placé foü; le bord interne de la plante du pied.
Il eft attaché par fon extrémité poftérieure , à la partie
inférieure St interne du calcanéum , à l’os fcaphoïde, au
grand os cunéiforme , au ligament annulaire de la mal¬
léole externe , & à la face interne & inférieure du pre¬
miers os du métatarfe ; ces différentes portions fe réunit
fent enfuite , St vont fe terminer à la partie poftérieure
St interne de la première phalange du gros orteil , &à
ï’os fefamoïde que l’on trouve en ce lieu. Ce mufcle eft
adduûeur du pouce du pied, comme fon nom le porte,
c’eft-à-dite , qu’il le porte & le ferre contre les autres
doigts du même pied : il le fléchit au contraire, s’il agit
conjointement avec le mufcle anti-thénar.
THLASIS. Voyez Phlafis.
THLASMA. Voyez Phlafis .
THORACHIQUE. Se dit des parties qui concernent
)a poitrine appellée en latin thorax.
THORACHIQUE. ( canal ) Conduit très - mince &
îranfparent , qui, du refervoir de pequet, monte le long
de l’épine du dos entre la veine azygos St l’aorte , juf¬
qu’à la cinquième vertèbre du dos , ou plus haut , palfc
derrière l’aorte à gauche , & monte derrière la veine
fouclaviere de même côté, oùjl fe termine ; dans les uns,
par une ampoulle ; & dans les autres, par plufieurs bran¬
ches réunies , St s’ouvre dans la veine fouclaviere , vers fa
partie poftérieure , attenant le côté externe de la jugu¬
laire interne. Ce canal eft très-garni de valvules femi-lu-
T H O • 593
paires- tournées de bas en haut. Son ouverture "dans la
veine louclaviere dans l’homme , au lieu d’une valvule
femi-lunaire , eft couverte de plulieurs pellicules , coat
l’arrangement permet au chyle de s’y avancer, vers la veine
cave, & empêche le lang de lé gliller en îiiêin. téms dans
le canal. Il elt quelquefois double , un de chaque côté ,
& quelquefois accompagné des appendices pampinifor-
Thorazhique. ( ganglion ) Quand l’intercoftal a quitté
le ganglion cervical intérieur , il defeend dans la poi- .
trine , fe -détourne de dedans en dehors vers la racine
du condyle de la première côte. C’cft là que l’on voit le
plexus thorachique , qui tire fon nom évidemment de fa
fouation. -Il eft fort près du cervical inférieur , Si n’en elt
féparé même que par uneforte petite portion du tronc ,
qui elt fort courte. Ils communiquent en femble d’ailleurs
par des filets courts, & avec la fixieme & la leptiemç
paire cervicales. Le ganglion thorachique a communica¬
tion avec la première paire dorfale. On lui donne auffi.
le nom de ganglion dorj'al , Si de premier ganglion tho-
Thorachiques ( artères & veines ) Il y a deux artères
de ce nom à chaque côté de la poitrine. L’une elt Supé¬
rieure , l’autre eit inférieure. Ce font les deux premiers
rameaux que jette l’artère axillaire, après qu’elle a donné
la petite artère , qui va à la première des vraies côtes.
La thorachique fupèrieure , qui s’appelle auffi mam¬
maire externe , defeend fur les parties latérales de la poi-,
trine, en ferpentant & fe croifant avec les côtes. Elle
fournit, du fang aux mufcles peétoraux Si à la mammelle,
au fouclavier , au grand dentelé-, au grand dorfal , aux
portions fupérieures du coraco-brachial , & du biceps»
La thorachique inférieure va le long de la côte infé¬
rieure de l'om .plate , gagner le mufcle fous-lcapulaire ,
le grand rond le petit rond , le fqus-épineux , le grand
dorfal le grand dentelé , & les intercoftaax voifins, après
quoi elle communique avec les fcapulaires. .
Les veines de même nom. paillent des différentes par¬
ties qui reçoivent le fang des artères , Sc ie vearfent , -la
IL de Ch. Tome II. Pp
<94 T H Y
droite dans la veine.cave , & la gauche dans la foscîavieïg
de meme côté. Voyez Mammaires. ,
THORAX. Nom que l’on a confervé du latin , pour
exprimer la poitrine. Quoiqu’il foit employé indifférem¬
ment pour fignifier cette cavité , toutefois on s’en 1ère
plus ordinairement pour rendre la charpente ofleufe de
la poitrine dans le fquelet. De forte qu’il elt mieux em¬
ployé dans l’oftéologie que dans le difeours ordinaire ,
mieux pour exprimer la cavité ofleufe du milieu dans le
fquelet , que pour fignifier la même capacité revêtue des
chairs & des tégumens communs , dans l’homme vivant ,
ou dans le cadavre.
THROMBUS. Le thrombus efl une tumeur for¬
mée par un fang épanché & grumelé aux environs de
l’ouverture de la veine. Si l’on a piqué le vaiffeau de
part en part , ou que l’ouverture de la peau ne fe ren¬
contre pas avec celle de la veine , ou qu’il fe préfente un
petit morceau de graifle à l’ouverture , une petite por¬
tion du fàng qui ne peut fortir librement , feglifle dans
les cellules du corps graiffeux , & fait élever la tumeur
dont il s’agit. Si le thrombus fe forme immédiatement
après avoir retiré la lancette , on empêche qu’il n’aug¬
mente en ne levant que peu à peu le pouce qu’on avoir
mis fur le vaifleau pour l’aflujéttir , fans defferrer la li¬
gature. Si la tumeur augmente malgré ces précautions ,
& qu’on ne puiffe pas tirer la quantité de fang dont on a
iefoin , on pique la même veine au deflus du thrombus ,
ou l’on en pique une autre.
Cet accident au relie n’eft pas confidérable. On pro¬
cure la réfolution du fàng épanché , en appliquant deflus
«ne compreffe trempée dans quclqu’eau fpiritueufe , ou
dans de l’eau commune , que l’on rend plus refolutive en
mettant quelques grains de fel dans laduplicature.
Si la tumeur venoit à abfcéder , on y mettroit un pe¬
tit emplâtre d’onguent de la Mere , ou un peu de cérat
de Galien avec un cataplâme anodin pat deflus , & on
ctuveroit les environs avec quelqu’eau fpiritueufe.
THYMION. Voyez Thymus.
THYMIQUES. ( artères Si veines) Les artères & les
TH Y
Veines du thymus font peu confidérables ; les artirts vien¬
nent de la mammaire interne , & les veines vont fe jetter
dans Iesfouclavieres. La veine du côté droit manque quel¬
quefois, & alors celle du côté gauche eft plus confidé-
rable.
THYMUS. Sorte de verrue , grofle , rougeâtre ou
blanchâtre , ordinairement indolente, à laquelle on re¬
marque des aiperités SC des rugofîtés , des «évades fem-
blables à la tête du thim, d’où vient fon nom. Le thimus
fe forme à la paume de la main , à la plante des pieds ,
aux jambes , aux talons, au fondement , aux parties na¬
turelles de l’un & l’autre fexe ; quelquefois il vient feui,
d’autrefois il eft accompagné deplulieurs autres. Il y en a
de deux efpeces 5 l’une que l’on appelle thymion : fa bafe
eft étroite comme celle de 1 ' acrochordon , & le fommet
rouge comme là fleur du thim II vient quelquefois gros
comme une fève d’Egypte. L’autre retient le nom de
thymus. Cette diftinétion n’eft point inutile, quoique ces
tumeurs paroifl'ent de même nature ; car les unes font
bénignes , blanches & fans douleur ; les autres font ma¬
lignes , livides , douloureufes & plus grolfes. Celles du
fondement & des parties génitales reconnoilTent ordinai¬
rement pour caufe un virus vénérien , & fe dillipent par
les remedes anti-véroliques. Voyez Ferrue.
Thymus. C’ eft en Anatomie , un corps glanduleux,
oblong , arrondi par en haut , divifé par eniaas en deux
ou trois lobes , dont le gauche eft le plus long. Cette
glande eft d’un volume très-confidérable dans le fétus ,
mé'diocre dans les enfans , & très-diminué dans la vieil-
leffe. On y remarque une couleur blanchâtre , 8c quel¬
quefois un peu rougeâtre dans les enfàns ; le plus fou-
vent dans un âge avancé , on le trouve d’une couleur
obfcure.
Le thymus eft fitué pour la plus grande partie , entre
la duplicature de la portion fupérieure antérieure dumé-
diaftin , & les gros vaifleaux du cœur , d’où il s’étend un
peu au deflùs du niveau de la fommité des deux plevres
particulières , & par conféquent il eft en partie hors delà
cavité de la poitrine. Dans le fétus & les jeunes enfanss-
19® T H Y
on le trouve prefqu’autant dehors que dedans la poitrine
On ignore fon ufage jufqu’à préfent , & l’on croit qu’il
n’a d’u'fage que dans le fétus , ce qui n’eft fondé que fur
les apparences. On l’appelle aufii fagoue.
THYRO-AD ENOIDIENS. Nom que M. Winflow
a donné à de petits paquets de fibres , qui fe détachent
du mulcle thyro-pharyngien , pour aller s’attacher à la
partie latérale de la glande thyroïde. Il en a fait une
paire de mufcles particuliers , qu’il a.aufli nommés adeno-
pharyngiens.
Thyro-arithenoide ( miifcle ). Il tient d’une part au
cartilage thyroïde , & de l’autre au cartilage arithenoï-
de. Il refferre la glotte quand il agit , & conjointement
avec les àry-arythénoïdiens.
Thyro-épiglottiques. Nom d’une paire de petits muf¬
cles , qui s’attachent par une de leurs extrémités à la face
latérale interne du cartilage thyroïde , & par l’autre , au
bord de l’épiglotte.
Thyro-bjoïdiens. Mufcles qui s’attachent par une de
leurs extrémités , au cartilage thyroïde , & par l’autre *
la langue. Voyez hyo-thyroïdzens.
THYROÏDE , ou THYREOIDE & SCUTIFOR-
ME- ( cartilage ) On a donné ces noms à un grand carti.
lage qui occupe la partie antérieure du larynx , parce
qu’il a la forme d’un bouclier. C’eft lui qui forme cette
Éminence que l’on appelle le nœud de la gorge , & la pom-
ine ou le morceau d’Adam.
Le cartilage.thyroïde eft convexe-en dehors, & con¬
cave en dedans. Sa convexité fait une faillie beaucoup
plus grande dans les hommes que dans les femmes. Ce
cartilage eft prefque quarré. On remarque une échan-
jcrure confîdérable au milieu de fa partie fupérieure. C’eft
dans cette échancrureque l’épiglotte eft attaché eau moïen
d’un petit cartilage rond , que l’on peut confidérer com-
me une appendice de l’épiglotte. Ondonne le nom d’ailes
aux deux parties latérales du cartilage thyroïde. Leur face
poftérieure eft un peu échancree ; leurs angles füpérieurs
font les plus longs , & fe joignent aux extrémités des
cornes de l’os hyoïde , par le moïen d’un ligament. Les
T I B
deux angles inférieurs font attachés fur la partie latérale
& poftérieure du cartilage cricoïde , par de petits liga-
nrens.
On trouve quelquefois ce cartilage olîifïé dans les vieil¬
lards.
THYROYDE ou THYROYDIENNE, (glande)
Corps glanduleux allez confidérable, qui fe trouve au
devant 8c au delfus du larynx. Sa couleur eft rouge ,8c
fa figure fémilunairc. Elle a deux cornes, qui montent
des deux côtés, & l’attachent au cartilage thyroïde ou
-cricoïde , & à l’cefophage de chaque côté ; mais fa partie
moïenne fe joint à la partie inférieure du larinx , & au
haut de la trachée artère. On penfe que cette glande dont
on ne fait pas bien définitivement l’ufage , fépare une
humeur vifqueufe qui humeéle les parties voifines. Ou
ne connoît point encore fon canal excréteur. Vercellorii,
s etoit imaginé que ce corps étoifun nîér i’œu fs devermif-
feaux , & qu’il avoit des conduits très-fins , deftinés a re¬
cevoir ces œufs dans.lœfophage , d’où ils vont fe rendre
dans l’eftomac , pour animer le chyle & aider la digefc
t-ion. On fent aifément le ridicule d’une pareille imagi¬
nation.
THYRO- PHARYNGIENS. Nom d’une paire de
petit mufcles qui s’attachent par une de leurs extrémités
à la face externe du cartilage thyroïde , & par l’autre à la
partie poftérieure du pharynx. M. Winflow , les regar-
doit comme une portion des mxtfcits crico-pkaryngiens ,
& il les nommoit thyro-crico-pharyngiens.
THYRO-STAPHYLINS. (mufcles ) On donne- ce
. nom à des fibres mufculaires, qui du bord poftérieur des
os du palais, vont fe rendre au cartilage thyroïde. Ces
mufcles élevent le cartilage en en haut;
TIBIA. Ce mot qui vient du latin, fignifie une flûte,
les anciens Anatomiftes , l'ont- donné à- l’os le plus eon-
fidéràble de la jambe , parce qu’il a- quelque reffem-
blance avec les flûtes des anciens;
Cet os fe divife en corps ou portion moïenne, & en
extrémités. L’extrémité fupérieure eft la plus greffe ; fon
volume eft confidérable, Elle eft prefque ovale, tranftf
T I B
verfalement; on y diftingue deux condiles fort applatis
en delfus Si un peu creufes. Ces deux cavités font féparées
l’une de l’autre par une éminence; elies font beaucoup
plus confidérables dans le cadavre où elle font augmen¬
tées par un rebord cartilagineux , que dans le fquelette
où ce cartilage elt détruit. Il elFbeaucoup plus épais à fa
circonférence , que dans fon milieu. Les deux cavités ré¬
pondent aux deux condiles du fémur ; l’interne eft un peu
plus oblongue & plus enfoncée que l’externe , parce que
le condile interne du fémur auquel elle répond , delcend
plus bas & eft un peu plus oblong que le condile externe.
A la partie inférieure & un peu poftérieure du condile
externe du tibia, on trouve une petite facette articulaire
pour l’articulation du péroné. Sur le devant du tibia ,
entre les deux condiles , on trouve une tubérofîté char¬
gée de légères inégalités, on la nomme allez impropre¬
ment l’épine du tibia. C’eft à cette inégalité que s’attache
le ligament principal de la rotule.
Le corps du tibia eft triangulaire , & préfente parcon-
lequent trois faces Si trois angles.
La face interne eft la plus large Si la plus unie des
trois- Elle eft légèrement convexe & un peu tournée en
devant. La face externe eft tournée vers le péroné , &
un peu en devant. Elle eft un peu creufée fupérieure-
Kicnt , & légèrement convexe à fa partie inférieure. La
face poftérieure eft la plus étroite. Elle eft inégalement
arrondie ; on trouve à fa partie fupérieure qui eft un peu
plus large quel’inférieure, uneimpreflïon mufculaire obli¬
que ; on y voit aufli une échancrure pour le paifege des
vailfeaux & des nerfs de la jambe.
L’angle antérieur eft aigu Si tranchant dans fa partie
moïenne, & un peu arrondi inférieurement. On l’appelle
la crête , & quelquefois Y épine du tibia. Iln’eft recou¬
vert que pat le périofte & la peau , ce qui fait que les
coups donnés fur cette partie font fort fenfibles. Des deux
angles poftérieùrs, l’un eft interne & un peu arrondi ,
l’autre externe & un peu plus aigu.
L’extrémité inférieure, eft moins large & moins con-
fidérable que la fupérieure. On voit en dedans une grolle.
Êpophyfe qui déborde un peu le relie de l'extrémité , 8c
porte le nom de malléole interne. On voit fur la partie
pollérieure de cette aphophyfe , une goutiere qui fert
au palfage du tendon du mulcle ;ambier poftérieur. Ait
ccté externe de l’extrémité inférieure , on voit un long
enfoncement , dans lequel l’extrémité inférieure du péro¬
né eft reçue. Entre cet enfoncement & la malléole inter,
ne , le tibia fe termine par une facette articulaire revê¬
tue d’un cartilage, & féparée en deux par une ligne of-
feufe qui paile dans fon milieu. C’eft par cette face que
le tibia s’articule avec l’aftragal.
Il eft important de remarquer que la malléole interne
ne répond pas au condiledu même côté : elle eft un peu
plus en devant que lui. Cette obfervation eft de confé-
quence pour la réduction des fractures & des luxations.
Le tibia eft cteux dans fon milieu, & fa cavité eft rem¬
plie de moëlle qui eft fufpendue par le tiflu réticulaire
qui s’y trouve. La fubftance compacte forme le corps de
cet os, & une lame peu épaifTe de la même fubftance re¬
couvre les extrémités qui font faites de fubftance fpon-
gieufe. Plufieurs Anatomiftes ont trouvé le corps de l’os
compofé de deux tables de fubftance compacte , féparées
l’une de l’autre par le diploé.
Les deux extrémités du tibia font épiphyfes dans l’en¬
fant , & relient 1 ong-tems en cet état.
TIBIAL. ( mufcles ) Voyez Jambier. On le diftin-
gtie en antérieur & en poftérieur.
Tibial, (nerf) Ce nerf eft la première branche du
nerfs poplité, & par confisquent une fuite du gros feiati-
que. Il donne immédiatement au delfus du jarret , une
branche qui pafte entre les deux têtes des mufcles ju-
meaux , & defeend le long de la partie poftérieure de la
jambe, n’étant couvert que de la peau, à laquelle elle fe
diftribue. Le tronc continue enfuite derrière la malléole
externe , & s’avance fur le pied où il fournit plufieurs
ramifications qui fe répandent à la peau & aux mufcles
voifins i il fe termine enfin par de petits filets, le long
du quatrième orteil & du petit doigt. La branche feiatî-
que tibiaje, apres avoir fourni ce rameau, dgfccnd der-
<5 oo . T I B
riere le mufcle poplité , -entre les mufcles jurtmisx aux¬
quels, elle donne des filets , puis elle traverfe la partie
fuperieure du mufcle folaire , fe glifie en bas, entre ce
mulde & le long fiéchiileur commun des orteils, & fe
Continue jiifqu’à la malléole interne , derrière laquelle
cette branche pâlie fous un ligament annulaire particulier-,
& va gagner la grande échancrure du calcanéum, -Dans
tout ce trajet, le nerf tibial donne des filets aux mufcles
voifins , & même à la peau qui les recouvre ; puis il donne
les nerfs plantaires.
TibiaUi. (artères & veines) Les artères font une con¬
tinuation des poplitées , & par conféquent des rameaux
de la grolTea.tèi e crurale. Elles naiifent de cette derniere,
un peu au delfous du genou 11 y en a-une antérieure, &
l’autre eft pofllrieur^. La tibiale antérieure percé le liga¬
ment inter-olfeux delà jambe, defccnd le longdcceliga-
ment, St.vientfe rendre au deii’us du pied, en pailàntfous
le ameai annulaire commun , & fou.rniffant aux parties
voilî es des rameaux ça & là , principalement à la partie
poftérieu e du tarfe : enfuite elle jette un rameau Confi-
dérable qui fe diftribue au tarfe , métatarfe , & à quelques
orteils j. après quoi le troue s’anaftomofe avec la tibiale
poftérleure.
Cette, a- tète après avoir fait deux ou trois travers de
doigt de chemin, donne l’artère futaie ou pérontere, &
continue fa route en jettant des rameaux ,. principalement
aux parties poitérieures ; puis elle va à côté de la mal¬
léole interne, vers l’os du talon à la plante du pied. Mais
avant d’y arriver , elle fe divife en deux branches , donc
la plus petite monte vers le pouce, & donne quelquesra-
Hteauxqui fe diftribuent aux parties extérieures. L’autre
branche envoit quelques -ramifications à la partie exté¬
rieure du calcanéum , puis s’enfonçant profondément ,
cette branche va du côté du petit orteil, & donne plu-
fieurs petits rameaux aux parties voifines. ; delà elle re¬
vient païTer au defious des os , & remontant à côté du
pouce , elle paroît de nouveau ; puis elle s’unit avec la
tibiale antérieure , & forme- avec elle une efpece d’arc,
d’au fartent de petites branches , qui vont àcbaque or.
TIR 6of
teu, où étant parvenues, elles fe divifenr en deux petits
rameaux , qui vont de chaque côté , le long des parties
latérales des orteils, s’y diftuibucnt en fe fubdivilant de
plus en plus, & difparoilfent à la fin.
Il y a de même que les artères , deux veines tibiales ,
Y Vint antérieure , & l’autre pojlérieure Elles naiffcnt des
differentes ramifications veineulès du pied, &' des colla¬
térales, communiquent entre elles par plufieursanaftomo.
fes, & vont fe réunir en un feul tronc , qui eft celui de
la crurale, par le moïen des poplitées.
TIGE PITUITAIRE.. Nom que M. Lieutaud, a
donné à un petit corps formé de la Cubftance cendrée du
cerveau , & qui eft placé. fur la glande pituitaire, dont il
établit la communication avec. l’entonnoir, au deffous
duquel il eft placé. Voyez Racine pituitaire.
TIMPAN. Mot tiré du latin timpanum, quifignifîe
tambour. Voyez Tambour.
TIRE-BALE. Inftrument qui tient fon nom de fou
ufage en chirurgie. Il y en a de plufietrs efpeces : voici la
delcription qu’en fait M. Gol-de-Villars. Le premier eft
un villeb.equin avec une pointe en double vis. Elle eft
longue de. cinq ou fix lignes ^terminée par deux crochets.
Les ouvriers la nomment mèche. Le corps du villebrequin
eft un eîpece de poinçon formé d’acier, rond, poli, &
qui porte environ un pied de.long. Son extrémité pofté-
rjeure.çftauffume vis garoie.d’un trefle ou d’un anneau
qui facilite la prife d* l’inftrument , & dirige fon ufage.
Ce poinçon eft reçu dans une canule dont la bafe eft un
écrou pour recevoir fa vis, & qui eft affermie par deux
traverfes foutenues fur deux colon es. On introduit cet
inftrument dans la plaie, & en tournant le poinçon de
gauche à droite, on fait enfoncer fa mèche dans la baie
& on la.tire, doucement ; mais il faut qu’elle foit appuiée
fur une partie folide. Cet inftrument s’appelle aufli Tire-
fond.
Le fécond tire-baie eft à peu près femblable; mais au
lieu de mèche, l’extrémité antérieur de la tige eft divifée
en trois lames minces, élaftiques , longues de quatre pou¬
ces , recourbées par le bout en dedans , polies eu dehors.
6ci TIR
Elles forment chacune une petite cuillère. En tournant
la vis qui eft au bas de la tige, de gauche à droite , on fait
éeartet les trois cuillères ; en la tournant de droite on
les lait rapprocher l’une de l'autre1, & linftrument fe fer¬
me. Il doit être fermé quand ôn l’enfonce dans la plaie*.
Quand on touche la balle , on l’ouvre doucement , cm
embraffe le corps étranger avec les cuillères , & on le rc.
tire après avoir referme l’inftumeçt. Ce tire-balle appro¬
che beaucoup de celui qui fe nommoit alphonjin , du nom
de Ion auteur Alphonfe Ferrier, Médecin de Naples; mais
il n'avoit point de canule. Les trois cuillères fe fer-
moient par le moïen d’un anneau coulant en le pouffant
en avant , & s’ouvroient en le retirant. La partie cave des
euillieres étoit garnie de dents , pour mieux faifir les
balles.
On fe Cervoit auffi de tire-balles à cuillères un peu re¬
courbées, ou à crochet mouffe, ou à crochet fendu qui
pouvoit s’ouvrir pour retirer les morceaux de linge ou
d’étoffe quiauroient pénétré dans la plaie avec la balle.
Scultet donne encore la figure d’un tire-balle, compofé
d’une canule , & d’un ftilet terminé par fa partie anté¬
rieure en deux cuillères , dont les bords font tranchans.
Les becs de canne , de grue & de corbeau font pareille¬
ment des efpeces de tire-balles.
TIRE-BOTTE. Ruban de fil couvert de chamois , couj
lu avec le rouleau de linge du tourniquet de M. Petit.
.Voyez Tourniquet.
TIRE-FOND. Sorte de tire-balle qui fert à enlever
la piece d’os qui a été fciée par le trépan. On ne l’emploie
que lorfque la piece eft à peu près defunie de tous côtés.
Il eft terminé par une vis double & de figure piramidale.
Cette mèche eft environ de neuf lignes de long ; l’autre
extrémité eft un anneau qui fert de manche. Sa longeur
en total eft d’environ trois pouces. Quand on l’emploie,
on engage la mèche dans le trou formé par le trépan per¬
forant, & comme cette extrémité eft compilée de deux
dents très-aigues, elle s’engage très-aifément 8c très-
promptement dans la piece d’os que l’on veut enlever.
Quant à fa compofitiom totale. Voyez Tire-balle <k
Trépan.
TIR 693
TIRE-PUS. O’eft une feringue de moïenne grolTeur ,
dont le fiphon eft long & courbé , pcàir s’accommoder à
la figure des parties fur lefquelles on l’emploie. Il lert
fur-tout dans l’opération de l’empième. On introduit le
canon dans la plaie, jufqu’à l’endroit où le fang elt tom.
bé, puis en tirant le pifton de la feringue , on l’emplit de
l’humeur extcavafée. L’on répété cette manoeuvre à plu-
fieurs fois, & par ce moïen, l’on vient à bout de vuider la
poitrine, ou une plaie profonde, du pus ou du fang épan¬
ché qui en gênoient les fonctions.
TIRE-RACINE. Inllrumentde Dentifte, qui revient
au pou (loir ou au rezagran.
TIRE-TESTE. Inftrument deftiné à tirer de la ma¬
trice , la tête d’un enfant mort , qui y eft reliée après
la fortie du tronc. Il a été inventé par M. Mauriceaù,
Chirurgien- Accoucheur. Il eft compolé d’une cannulle
Sc d’une tige de fer. La partie antérieure de la can-
nule eft une platine immobile , circulaire , large d’un
pouce fix lignes, horifontalement lîtué, légèrement con¬
cave en delfus, un peu convexe en deffous, percée dans
fon milieu pour communiquer avec le canal de la cannu-
le. La tige qui fe met dans la cannule , porte à fon fom-
met une platine femblable à la première excepté que
fes deux furfaces font un peu convexes, & qu’elle eft mo¬
bile, enforte qu’elle eft perpendiculaire & collée le long
delà tige ;mais elle s’abbaife & devient horifontale com¬
me l’autre dans le befoin. La partie inférieure de la
tige , eft faite en double vis, qui entre dans un écrou , eh
clef figurée en trefle ou en cœur. Tout l’inftrument eft
long de dix à onze pouces. Il fert à tirer la tête de l’en¬
fant mort , engagé au paflage s pour cet effet , oh fait à
l’enfant une fente ou une ouverture fur la partie du crâ¬
ne, qui s’appelle fontanelle , avec la lance du même Au¬
teur. On tire l’écrou de la tige du tire-tête de droite à
gauche pour le bailler : on pouffe le bout de la tige dans
la canule , pour faire avancer la platine mobile & la ren¬
dre perpendiculaire. On introduit cette platine dans le
'crâne dé l’enfant, par l’ouverture qu’on y a faite, en tour¬
nant l’écrou de gauche à droite , après avoir fait faite par
«04 TON
un tour de poignet, labafcule à la platine, pour la ren¬
dre horifontale; par ce moïen, cette platine mobiles’ap-
proche de l’autre qui eftreftée au dehors, & les pariétaux;
te trouvent engagés avec le cuir chevelu entre elles , de
maniéré qu’on a beaucoup de facilité à tirer direûement
la tête de l’enfant.
- Il y a une autre efpece de tire-tête, qui eft celui de
M. Amand , & de M. DuiTé , Chirurgiens de Patis. C’cft
un rezeau de foie en forme de demi-globe, de neuf
pouces de diamètre , garai à fa circonférence de quatre
rixbans , de deux cordons qui en font le tour , & de cinq
anneaux aufli de foie dans lefquels on loge les extrémités
des doigts , pour tenir le rezeau étendu fur le dos de la
main .Cette machine fert à tirer la tête de l’enfant mort ,
féparée de fon corps & reliée feule dans la matrice. Pour
y réulîir j on introduit dans ce vifcere, la main graiilêe 8c
munie du rézeau fur le dos; on tire un peu les rubans
pour l’étendre , on enveloppe la tête , on dégage fes doigts
des anneaux, on retire doucement fa main , on ferre les
cordons pour faire froncer la machine comme une bour-
fè, & quand la tête en eft bien enveloppée; on la tire
facilement hors de la matrice. Mais cés tire-têtes font
incommodes, infufiilans & inutiles; Quand on a une fois
la main dans la matrice , elle fert aifèmerit de tire-tête.
TOF. Sorte de nodus ou d’excroiflance ofleufe un peu
plus confîdérable que le fimple nodus , mais moins dure
que l’exoftofe. Elle fe traite de la même maniéré. Voyez
Nodus <S • Exojlofe.
TOILE A GAUTIER. Voyez Sparadrap.
TOMENTEUX. Qui tient de la nature du tomen-
Zam. Cotonneux, doux & pulpeux.
TOMENTUM. Terme latin que l’on a confervé en
françois , pour exprimer une fubftance vâfcuiaire , molle ,
douce & pulpeufe , qui fe rencontre à l’extrémité de quel¬
que partie du corps humain.
TONIQUE, (mouvement) On n’entend parce
mot tonique ni le mouvement élafiique , ni le muf-
culaire ; mais la propriété que les fibres ont de fe ra-
eaurcir indépendamment de la diftenfion, c’cftà-dirr ,
TON 6cr,
fans avoir été diftendues- Elle fc trouve également dans
les parties qui ne font pas mulculaires. Ce mouvement fc
remarque fur-tout dans les a dédions de l’ame ; par exem¬
ple, dans la colere, où cette aétion tonique augmente,,
on la voit au contraire diminuer dans les affections lopo-
reufes , la paralyfie. L’aétion tonique fe remarque encore
après la piquure d’un tendon , d’une membrane , d’un
nerf où cette tenfion augmente confidérablement. On ne
peut pas dire que cette tenfion vienne de l’élafticité, car
il n’y a pas eu de tenfion précédente : elle ne vient pas
non plus de l’adion mufculaire, car il n’y a pas eu de
contraction1 auparavant. Cette tenfion, émane des nerfs
& teconnoît deux caufes,
La première eft la perception, l’idée , en un mot, tou¬
tes les paffions de l’ame. Cette première caufe agit fur
le cerveau; car on obferve quel’adion tonique eft, plus
confidérable dans ceux qui ont' l’imagination vive. Les
idées vives fuppofent un ébranlement dans les fibres du
cerveau. On ignore comment cela fe fait; on peut feule¬
ment concevoir que plus les idées feront vives , plus l’in¬
flux doit être confidérable. Or elles font.très-yives dans
les pallions , par conféquent le mouvement des efprits ani¬
maux doit être alors augmenté confidérablement, &
avoir quelque chofe.de tumultueux.
La fécondé caufe de l’aétion tonique , eft l’impreflion
faite furies extrémités des fibres nerveufes , par quelque
corps que ce foit. Par exemple, le tabac, l’émétique ;
quand cette irritation faite fur les houppes nerveufes eft
trop confidérable, elle produit fouvent une inflamma-
tion en augmentant l'action tonique. Par exemple, fi un
purgatif trop fort irrite trop les inteftins , l’aétion toni¬
que étant augmentée par cette irritation , refierre l’ex¬
trémité capillaire des vaiffeauxfanguins, & empêchant le
retour du fang, produit cette inflammation; mais pour,
produire l’action tonique , il ne fuffit pas que l'action fe
paffe fur la partie, il faut qu’elle le porte au principe des,
nerfs , ou à l’endroit où un autre nerf prend fon origine,
TÔNSILLES. Nom que portent les glandes amygda¬
les, du mot latin Tonjilia .
6o6 TOU
TOPIQUE. Remède qui s’applique à l’extérieur, fut
les parties mêmes malades. Tels font les emplâtres les
cataplâmes, les embrocations, leslinimens, Iesonguens,
&c. Ce terme fe prend encore en général pour les reme-
des tant internes qu’externes, qui font deftinésà certai¬
nes parties.
TORTUE Voyez Tejludo.
TOUCHER. Sens par le moïen duquel l’ame perçoit
les fenfations de dureté , de chaleur , d’âpreté , d’humide,
&c. C’eft le plus univerfcl, tant parce qu’il inftruit l’ame
de plus de connoiffances , que parce qu’il eft étendu par
toute l’habitude du corps. La peau en eft le principal or¬
gane , mais il rende particulièrement aux extrémités des
doigts des mains & des pieds.
Le fentiment du taâ eft répandu par tout le corps ,
excepté dans tous les cartilages , les os ; mais fur - tout
dans la peau , où ce fentiment fe trouve. Encore y eft-il
plus exquis dans certains endroits que dans d’autres , fé¬
lon que les papilles y font plus nombreufes » & où les
papilles le font moins, le fentiment eft moins délicat. Il
y en a d’autres , où c’eft le contraire : alors le fentiment
eft plus fin , comme à la paume des mains, à l’extrémité
des doigts.
La chaleur eft une des premières qualités qui affec¬
tent le taéi ; fi on la confidére dans les corps que nous
appelions chauds , elle confifte dans un mouvement vé¬
hément , varié , expanfif , confus des parties infenfi-
bl es qui affeétent les fibres fenfibles de l’animal, & qui
en dérangent l’économie , fi on ne veille à fon aétion.
Quand les parties d’un corps font lacérées, divifées par
un feu véhément, varié , confus , répandu dans tous fes
pores , le corps devient chaud s quand ce mouvement
celle ou fiminue , il naît un état de corps que nous ap¬
pelions froid : ainfi le froid confidéré par rapport au
corps , n’eft autre chofe que le repos des parties qui conf.
tituent le corps, ou la diminutioade fon mouvement va¬
rié & confus.
N ous difons que les corps ont de la fermeté & de la
conûftance , lorfque leurs parties conftituantes font tel-
TOU éta¬
lement liées & adhérentes par un conta# immédiat, que:
ce conta# & la liaifon des parties n’eft point troublé par
aucun fluide intermédiaire , qu’il y a beaucoup de diffi¬
culté à les féparer ; de forte qu’aucune partie ne le meuc
facilement , fi on n’enleve toute la maifc. Cette liaifon
n’eft point l’effet du repos des parties qui fe touchent im¬
médiatement , mais elle a un principe aélif externe , qui
lie & aifocie les particules enfemble , comme l’adhérence
de deux glaces ou de deux marbres polis , ou celle des
hémilpheres de Magdebourg , a fa caufe particulière.
Nous diftinguons les corps veloutés, doux, &c parce
que les houppes dont ils font hérifles , cèdent à l’effort
des doigts. Il fe fait bien alors une vibration égale dans
tous les nerfs , mais elle eft obtufe & comme cachée.
Xe contraire arrive quand nous touchons un corps âpre.
Si nous touchons un corps raboteux , nous le Tentons,
parce qu’alors la plus grande partie de la partie qui tou¬
chera le corps , fera dans l’inadion. Les nerfs pour lorS
font plus irrités les uns que les autres ; il y en a même
qui ne le font pas du tout. Si au contraire on touche un
corps uni , la vibrationé tant égale fur toute la furfece
des nerfs de la partie , nous n’aurons plus d’idée d’ua
corps raboteux inégal , mais bien d’un corps uni Sc
Me.
Quand un corps brûlant s’approche de quelque;partie,
du bout des doigts , par exemple , il le fait un ébranle¬
ment vif dans les nerfs , ce qui tend les fibres à l’excès ,
Su’au point de les rompre. Or ,-c’eft cette rupture qui
e de la douleur , & qui nous donne l’idée de la cha¬
leur pouflee à un très-haut degré. Si le même corps n’eft
que peu chaud, il produira un ébranlement moins vif,
unetenfion moins forte , point de rupture , & par con-
féquent point de douleur.
Quand on plonge la main dans l’eau glacée , une par¬
tie des molécules ignées paflede la main dans l’eau, pour
l’échaufFer. Il arrive alors que les fibres dépourvues d’une
partie da feu qu’elles contenaient , deviennent moins
vibratiles , agiffent moi»s fur les liquides : ce qui produit
éoS T O U
une condenfation des fluides. Le là la fcnfation cft l’ideS
du froid.
Plus un homme aura le fens du toucher délicat , plus
il jugera facilement des objets. Il eft confiant que les
animaux couverts de poil , & qui n'ont pas les pâtes di-
vifées en doigts , font bien plus ftupides que ceux qui
ont le corps à nud , &-des efpeces de mains: Ces derniers
approchent beaucoup plus de l’homme, parce qu’ils jouit
fent d’un toucher aflez délicat. Les finges & les écureuils
ne font fi vifs & fi fubrls , que parce qu’ils ont , comme
nous , des pâtes divifées en doigts , & découvertes de
poils. Le cheval , le bœuf au contraire ne paroilfent fl
ftupides , qu’à caufe de leurs pieds qui , étant une corne
fans fentiment , ne peuvent pas percevoir, les différents
corps. Il n’y a , par exemple .point d’animal moinsfenfible
qu’une huître, parce qu’elle ne jouit point dutoucher. Un
chien , un chat , un linge font plus difficiles à conduire,
qu’un cheval , un bœuf , un éléphant même , à moins
qu’on ne leur fafTe faire ce que leur ftupidité refufe. ,
La même chofe arrive chez les enfans , fi on donne
Un corps quelconque à un enfant qui ait le tact délicat;
il le prend , il l’examine , il le tourne de tous côtés , il
applique fes d m ts à la circonférence , il fa.it cela avec
une rapidité étonnante. Souvent il devine lui-même quel
eft le corps ; s’il ne le peut , il demande avec impa¬
tience ce que c’eft pour ne pas l’oublier ; fi.au contraire
on met ce même corps entre les mains d’un enfant qui
ait le toucher dur, obtus , il le tourne nonchalamment,
l’examine à peine , & quelque tems après le rend , ou
le jette. Si parhafard , il demande ce que c’eft , il l’ou¬
blie le moment d’après.- .
Tels font les principaux phénomènes que nous pré¬
lente le toucher.
Quelquefois fans être touché , l’on fent de la douleur
dans l’organe du toucher. Ceux qui ont été bleflés en
quelqu’endroit du corps. , y fent en t allez, ordinairement
des douleurs, dès que le tems fe difpofe à changer.. Voici
comme on explique ce phénomène.
' Pans.
TOU 609
Dans les changemens de teins, l’air qui fe charge plus
ou moins de vapeurs & d’e?halaifons , & qui devient ou
plus pelant ou plus léger , fait une impreilion extraor¬
dinaire fur le tiifu délicat des parties offenfées , foit qu’il
les comprime extérieurement , ou qu’il les étende inté¬
rieurement , comme l’a remarqué M. de la Hire. N’eft-
ce pas cette impreilion extraordinaire fur le tiifu délicat
des parties offenfées , qui caufe la douleur qu’on y ref-
fent , & fert en quelque façon de baromètre î
TOURBILLONS VASCULAIRES , ou VAIS¬
SEAUX OURN O Y ANTS. On donne ce nom à un
grand nombre de petits vailfeaux , dont la choroïde eft
parfemée ; ils font très-déliés, & font fur eux-mêmes un
grand nombre de replis,
TOURNIQUET. Infiniment dont on fe fert en Chu
rurgie, pour comprimer lesvaiffeaux fanguinsd’un mem¬
bre , & y fufpendre quelque tems la circulation du
fang , pour faciliter les opérations qu'on doit faire. Cet
inftrument a été .perfectionné par plufieurs Chirurgiens.
Voici la defcription du tourniquet ordinaire , & celle du
tourniquet corrigé. Le tourniquet ordinaire eft un laq
tiifu de laine ou de, foie , dont on entoure le membre >
un petit bâton de bois qu’on paffe dans le cercle du laq ,
le' tord au moïen de quelques tours de poignet qu’on lut
donne , & ferre fi bien le membre , que le fang ne peut
couler par les artères. La meurtriffure , la contufion Sc
la douleur que caufe ce tourniquet , l’embarras de le te¬
nir , quand il eft nécefTairede lelaiffer quel ue tems pour
éviter une hémorragie , ont fait inventer celui qui fuir.
Il ne comprime que les vailfeaux fanguin . Il eft compofé
de deux pièces de bois , l’une fuperieure , l’autre infé¬
rieure. L’inférieure eft longue d’environ quatre pouces
& demi , large de près de deux pouces , un peu ceintrèe
en delfous , légèrement convexe en delfusi du milieu de
laquelle il s’élève une éminence ronde, haute de fept li¬
gnes, fur huit lignes & demie de diamètre. La fupérieure
eft à peu près femblable, mais un peu courte. L’éminence
qui s’élève de fon milieu a fîx lignes de hauteur , & fon
diamètre un pouce & demi. Cette éminence eft percée
D. de Ch. Tome II, Q q
6io T R A
verticalement par un trou dont la cavité eft un écrou
qui fert à loger une vis auffi de bois , dont le Commet
eft un bouton applati de deux côtés pour la tourner. Les
pas de cette vis dont au nombre de quatre ou cinq ; cha¬
cun doit avoir quatre lignes de diamètre, afin qu’elle
fafle fori effet dans un demi tour ou environ. Enfin toute
la machine eft alîujettie par une cheville de fer qui tra-
verfe les deux pièces par le milieu , & la vis dans toute
fa longueur , & qui eft rivée fous la piece inférieure &
fur le Commet du même bouton , de maniéré pourtant
que la vis peut tourner fur cette cheville comme fur un
pivot. Pour fe fervir de ce tourniquet , on a un rouleau
ou P' tit cilindre fait avec une bande de linge roulée
allez ferme , couvert de chamois , & coufu fur un ruban
de fil appelle tire-botte , couvert pareillement de cha¬
mois , large pour le moins de trois doigts , St allez long
pour entourer le membre. Les deux extrémités du ru¬
ban qui relient fans être couvertes , fervent de liens. On
pofe le rouleau fur la route des vailfeaux , & on lie la
bande de chamois autour de la partie. Enfuite on place
le tourniquet deffus , on l’affujettit avec un lacq de foie,
& on tourne la vis de gauche à droite Cette vis dont le
bout appuie fur l’éminence plate de la piece inférieure,
fait écarter en tournant les deux pièces l’une de l’autre.
Par ce moïen , la piece inférieure comprime le cilindre
& les vaiifeaux, autant qu’on le juge à propos. Ce tour¬
niquet eft de'M. Petit, Chirurgien de Paris. M. Mo¬
rand en a inventé un autre de lames de fer ou de cui¬
vre , qui eft à peu près femblable.
TR ACHEAI.ES. ( artères & veines ) Ces artères naif-
fcnt des fouclavieres après les médiaftines , les thymi¬
ques , & les péricardines. Elles montent en ferper.tànt le
long de la trachée-artère , jufqu’aux glandes tyrolien¬
nes, & au larinx. Elles jettent des artérioles de côté &
d’autre , (dont une va gagner le deffus de l’omoplate.
Les veines dû même nom accompagnées des artères,
reçoivent le fang des parties auxquelles celles - ci l’ont
diftribué , & le reportent 5 la droite dans la veine cave
T R A 6ri
fupéri eiire & la gauche dans la fo'.uclaviere du même
côté. Cependant la veiné trachéale du côté droit ne va
pas toujour : fe rendre à la veine cave directement ; elle
fe jette quefquefois dans la veine ïouclaviere droite. On
appelle auffi ces veines gutturales.
TRACHE’E - ARTERE , ou fimplement Trachée.
C’eft un canal en partie membraneux , & en partie car¬
tilagineux , qui s'étend depuis le larinx jufqu’au poumon,
auquel il fournit l’efpece de vaiffeaux propres a cet or¬
gane feulement , les vailfeaux aeriens. On y confédéré fa
Situation , fes parties qui font la tête on le larinx , le
corps & fes branches. Voyez Larinx.
M. YZinflow a obfervé, & depuis lui on remarque
que la trachée-artère n’eft pas fituéç direétement devant
l’cefophage, comme on l’avoit cru jufqu’à lui, maisqu’elle
fe détourne à droite depuis fon commencement , jufqu’à
fa bifurcation ; qu elle eft pofée latéralement contre l’cc-
fophage , de maniéré qu’elle le couvre un peu par fa
partie cartilàgineufe du côté gauche: ainfila partie droite
des cartilages eft aufli près dés vertèbres que l’oefophage.
Le corps eft compofé de cartilages demi-circulaires dont
l’on compte depuis le cartilage cricoïde , ufqu’à la pre¬
mière divifion de la trachée , feize à vingt , qui dimi¬
nuent de diamètre, d’autant qu’ils approchent plus -du
poumon- Une membrane attache les cartilages les uns
aux autres. Elle eft fort charnue en fa partie poftérieure ,
mais plus tendinenfe du côté des cartilages, &-càmpofée
d’un double. rang de fibres, ou de deux membranes char¬
nues. I.es premières fibres qui tapiflent la furface inté¬
rieure de la trachée-artère , font longitudinales ou droi¬
tes. Une autre membrane, ou fi Ton. veut less fécondés
fibres , font circulaires & croife- 1 les autres. Ces deux:
membranes , ou^pes deux fortes de fibres agiffantienfem-
ble , la première qui raccourcit la trachée, & la fécondé
qui la rétrécit , concourent à chafler au dehors tout corps
nuifible qui s’y trouve engagé. Willis ajoute deux autres
tuuiques , l’une glanduleufe , & l’autre vafculeufe. L’Eu,
meut que fépare la première, humeéte la furface inté-
&1S T R A
rieure de la trachée-artère , afin que l'air qui la frappé
continuellement , ne la rende pas trop féche. Les glandes
de la partie poftérieure de la trachée-artère font en fort
grand nombre „ arrondies , plates, & diftinguées les unes
des autres , ainfi elles ne forment point une membrane
particulière. L’autre tunique qui revêt extérieurement
ce canal , eft parfemée de plufieurs vailTeaux fanguins ,
& fe peut féparer en plufieurs pellicules > c’eft par elle
que la trachée-artère eft unie à l’oefophage. Le refte de
la trachée fe termine aux bronches qui fe diftribuenf ,
comme il eft dit à l’article poumon. Voyez Poumon Sc
Bronches.
La partie membraneufe qui s’appuie fur l’œfophage ,
fait que la déglutition s’acheve fans gêne , ce qui n’au-
roit pu fe faire ., fi tout le canal eût été cartilagineux.
La trachée-artère fert à donner paffage à l’air , pour
entrer dans le poumon , & pour en fortir. Voyez Res¬
piration.
TRACHEOTOMIE. Sedion de la trachée-artère. V.
Broncotomie.
TRAGUS. Le tragus eft ce petit bouton qui fe re¬
marque à la partie antérieure , & au delfous de l’extré¬
mité du pli de l’oreille qui , avec l’âge , devient couvert-
de poils
TRANSPIRATION. Excrétion prefque infenfible,&
univerlelle , qui fe fait parles pores de toute l’habitude du
corps. Cette forte d’ évacuation qui fe fait continuelle¬
ment , eft plus grande que toutes les autres enfcmble.
Quelques-uns prétendent , comme Sanctorius , que fi les
alimens d’un jour pefent huit livres , la tranjpiration
infenfible montera jufqu’à cinq.
On admet ordinairement des vaifleauxparticulierspour
la tranipiration fenfible oulafueur. Ne pourroit-on pas
dire que les vailTeaux font les mêmes pour l’une & l’au¬
tre fecrétion ou excrétion , & que l’on ne fue que lorf—
que ces vaifieaux lailfent paffer une plus grande quan¬
tité de matière , foit que cela fe fafle par une dilatation
des vaifieaux cutanés , foit que la matière de la tranfpi-
T R A. 615
ration forte avec plus de vîteffe ? Ainfî le fâng porté par
la circulation jufqu’aux vaiifeaux cutanés , te décharge
des parties les plus fubtiles. & les plus propres à enfiler
les petits vaiifeaux , qui vont s’ouvrir hors la peau.
Quand la tranfpitation eft extrêmement abondante*
& que plufieurs gouttes qui étoient infenfibles feparé-
ment , viennent à s’unir & à le condenfer par le contaéf
de l’air , elle forme fur la peau des gouttes. vifiblts que
nous appelions fueur. C’c-ft ce qui doit arriver fur-tout
dans les grands mouvemens & les exercices violens. Le
fang étant pouilé alors avec plus de force , parvient en
plus grande quantité jufqu’aux extrémités des vaiifeaux ,
& la férofité s’en échappe en conféquence plus abpndam-,
ment par les tuïaux qui font deftinés à cet ufagç,; Àinff
lapeaufert comme S émonEtoire à des humeurs fup.erflues,
qui furchargeroient la malfe du fang -, fi elles 11e pre-
noient point cette voie.
Ce n’.eft pas feulement par la peau qu’on tranlpire
on le fait aufii par les poumons , comme on peut s’en
alfurer en refpirant fur un miroir ; car on voit bientôt
une humeur qui ternit la glace , & qui s’y amalfe même
en une liqueur fenfible au bout de quelque tems , fur-
tout fi la glace eft fort froide.
S’i l’on pâlie les doigts, fur l’étain ou fur l’argent , on
y lailfe une trace d’humidité , parce que l’étain & l’ar¬
gent reçoivent la matière fluide qui fort infenfiblement
des doigts , comme de tout le corps,
Lorfqu’on échauffe le bras y Sç qu’on le met nud dans
une bouteille de verre , il fe ramaffe des gouttes' fenfi- ,
blés dans cette bouteille ;. la matière de la tranfpif.atioa
iafenfible qui fort du bras , étant retenue dans le verre ,
s’y ramalfe enfin fous la forme de gouttes ^ ce qui n’ar-
riveroit pas dans l’air libre , ou la matière fe difliperoit
aifément.
Si on fe met tête, nue près d’une muraille expofée à
la chaleur du foleil , l’ombre de notre tête femble por¬
ter au delfus. 4’ elle des vapeurs qui s’élèvent des pores de
la tête par la ttanfpiration.
<lv%
6i4 T R A
La trifteffe. & la crainte diminuent la tranlpiration.
Les liqueurs font pouffées en dehors par le cœur & par
lé r effort des artères , par conféquent , fi ces forces di-
njinuent, il s’exhalera moins de matière : or, c’eft ce
qui arrive dans ia trifteffe ou la crainte, qui arrêtent ou
diminuent le mouvement du cœur.
La joie gc l’exercice modéré augmentent la tranfpira-
tion. S’i le mouvement du coeur & la force des artères
viennent à augmenter , les fluides feront pouffés avec
plus de3;force : or , c’eft ce qui arrive dans la joie &
dans l’exercice modéré , car alors le fuc nerveux eft en-
voyé dâhs les nerfs en plus grande quantité; il faut donc
que la tranfpiration augmente.
Les Phtifîques font toujours baignés de fueur , parce
que dans ces malades , le chyle ne fe change pas en lang :
lai maffedes fluides qui circulent , n’eiï prefque que de
l’eau ; ainfi il n’eft pas furprenant- qu’elle s’échappe par
les pores , & voilà la fueur.
Dans la frayeur, il coule une fueur froide. Cet effet
vient de la crifpation des houppes nerveufes qui , gênant
alors 1 es vaifl'eaux , en font rétrograder les liquides , &
ce qui éroirprét à fortir , eft entraîné par fon poids. Ainfi
il fe raffemble de petites gouttes qui font froides, parce
que l’air extérieur les refroidit.
Les bains chauds produifent une tranfpiration plus
abondante , parce que relâchant les parties externes du
corps ,.le fang pouffé par le cœur n’y trouvé plus tant
de réfiftânee , les liqueurs s’y jettent en plus grande quan¬
tité. Cependant , fi le relâchement étoit trop grand ,
les parties du corps affaiffées les unes fur les autres , Sc
preffëes par l’air extérieur , boucheroient entièrement
les pores; de-là vient que les hydropiques ne tranfpi-
reet pas.
On tranfpire plus dans la chaleur que dans le froid,
parce que la chaleur raréfie les parties, & ouvre les
tuïaux ; ainfi les liquides ont un paffage plus libre , au
lieu que l.e froid refferre & condenfc les parties , ce qui
T R A ^ 615
fait que . les fluides font plus gênés. Les quatre faifons.
doivent varier beaucoup la tranfpiration, & les évacua¬
tions fenfibles. En été , la matière qui tranfpire eft en
grande quantité ; en automne , les pores le reflerrent ,
& la matière qui fe trouve arrêtée commence à fe faire
jour du côté des inteftins.; en hyver , les pores font en¬
core plus reflerrés , par conféquent l’urine, les matiè¬
res fécales , la lalive doivent couler plus abondamment.
Enfin au printems , les pores commencent à s’ouvrir , 8c
les évacuations infenfibles augmentent.
Si l’air eft humide , la tranfpiration doit diminuer ,
parce que l’humidité eft toujours accompagnée de froid ,
& ce froid condenfe les parties; de-là vient que dans,
un air marécageux , on tranfpire moins que dans un air
fec.
, Si l’on dort fans fe couvrir , la tranfpiration doit di¬
minuer confidérablcment , parce que le corps qui n’eft
pas couvert , communique toujours fa chaleur à l'air qui
l’environne , & qui eft toujours en mouvement ; ainlt il
doit bientôt fe refroidir , & dès-lors les tuïaux reflerrés
n’offrent pas un paffage libre aux fluides. Durant le jour ,
fi l’on n’étoit pas couvert , la même chofe arriveroit; l’air
des environs emporteroit beaucoup de chaleur; mais,
quand on eft couvert , il arrive en premier lieu que les
parties ignées font retenues dans les habits : en fécond
lieu , ces habits compriment les vailfeaux; par cette com-
prefïïon , le fang y marche plus rapidement , & augmente-
par-là la chaleur; cette augmentation de chaleur pro¬
duit enfuite une plus grande tranfpiration.
Les vieillards transirent beaucoup moins que les jeu»
nés. Dans les vieillards , les parties fe féchsnt ; les tuïaux
doivent donc être plus étroits , & par conféquent lés
fluides font plus gênés ; mais la matière qui ne peut paf-
fer par la peau , fe jette fur les poumons & fur les intef¬
tins ; de-là vient que les vieillards crachent beauc >up ,
qu’ils font tourmentés de flux de ventre , & que l’hyver
oùil fejettebeaucoupde matière en dedans, parce qu’elle
ne peut pas tranfpirer en dehors, eft fort dangereux pour
6i5 T R A
eux , car il oceafionue des fluxions de poitrine.
La tranfpiration des poumons eft extrêmement eonfî-
dérable , parce que tout le fang du corps parte une infi¬
nité de fois chaque jour par ce vifcère qui eft d’un tiffu
fort rare : comme le froid ne s’y fait pas ientir , ainfi que
dans les parties externes du corps , la chaleur qui y règne
toujours , y doit entretenir la tranfpiration , & la ren-
dte même plus abondante en hyver. On voit par - là de,
quelle conféquence il eft que l’air s’échauffe dans la bou¬
che & dans les narines , avant que d’entrer dans les pou¬
mons.
Les parties découvertes qui font toujours expofees à
l’air , tranfpirent moins ; mais quand le vent foufle,. la
tranfpiration diminue bien d’avantage. x°. L’air pins froid
que la partie, refferre les tuyaux en retréciffant la peau,,
la matière de la tranfpiration n’eft donc pas libre dans,
fon cours. a<\ Le vent applique fucceflivement une infi¬
nité de parties d’air fur celles du corps qui font découver.,
tes. L’air tenouvellé les refroidit donc, delà vient que le-
mouvemeut de l’évantail diminue la matière de la tranf¬
piration.
La tranfpiration n’eft pas égale en tout tems ; durant
les quatre heures qui fuivent le repas, à peine monte-
elle à une livre , parce que la chaleur diminuant dans le
fang par le. mélangé du chyle , les vaiflèaux fé relièrent.
D’ailleurs , les liqueurs deviennent plus épaifles par ce
même mélange , il faut donç attendre qu’elles foient divi-
fées pour qu’elles puiflènt parter.
Dans les fix heures fuivantes , la tranfpiration monte
à trois livres. La matière fe trouvant alors divifée , elle fe
fait uu partage plus libre dans fes vaiflèaux ; mais après,
cette grande tranfpiration , il refte une matière épaiffe },
ainfi , dans les fix heures qui fuivent , la matière qui fort ,
ne va qu’à une livre.
Quand l’air s’échauffe beaucoup, comme en été, nous
femmes fort fatigués; parce qu’il fe fait unegrande évapo¬
ration. Alors ni les vaiflèaux, ni les nerfs ne fe trouvent pas
tendus ; ce qui doit néceflaiçement produire la foiblefle.
T R A 617
Les aliraens légers & peu nourriffants , produifTent une
grande tranfpiration ; parce qu’étant plus aqueux , ils
f'ourniffent plus de matière fluide qui tranfpice.
Les alimens nôurrifTans, c’eft-à-dire, ceux qui font plus
huileux, & qui ont plus de parties folides, gênent la tranf¬
piration, parcequ’ilsépaifliffent le fang, d'où les parties.ne
peuvent pas paflér, ou paflént enfuite avec peine aux cou¬
loirs de la tranfpiration.
Ainfi les alimens fermentés agitent les parties folides &
leur donnent de la force, c’eft pourquoi ils font exhaler
plus de matière.
Quand l’eftomac eft vuide , on tranfpire peu , parce
qu’on ne fournit pas de matière aux couloirs de la tranf¬
piration. Il en arrive de même, lorfque l’eftomac eft rem¬
pli , & qu’on ne digéré pas : de plus l’eftomac ainfi rem¬
pli étant agité, les nerfs de tout le corps le font , & fer¬
ment par-là les extrémités capillaires.
On tranfpire mieux quand on mange deux fois par jour,
que lorfqù’on ne mange qu’une feule fois; parce qu’eu
mangeant beaucoup dar.s un repas , comme on eft obligé
de le faire , quand on ne mange qu’une fois, les vaiffeaux
fegonflent extraordinairement, les nerfs de l’eftomac 8c
des inteftins fon fort agités , & retréciffent par cette agi¬
tation les petits fibres de la peau. Tout cela eft un obfta-
cle à la tranfpiration : d'ailleurs, après que la grande tranf.
piration eft faite, le fang devient âcre & s’échauffe s’il
n’eft pas renouvellé par le chyle : cet échauffement nuit
à la tranfpiration fuivante.
Durant la nuit , on tranfpire deux fois plus que durant
le jour, parce que la chaleur modérée du lit, entretient
une tranfpiration confiante. Alors les nerfs des parties
externes font dans lerelâchement, tandis que ceux du cœur
agiflant plus fortement , pouffent les fluides en dehors.
La ceffation des exercices violens , & les alternatives de
froid &dechaud qu’on fouffre durant la journée, peuvent
avoir quelque part à cet effet, car dans le jour le froid
fuçcede fouvent à la chaleur; ainfi, la tranfpiration eft
dimiuuéepar intevalles, au lieu que pendant la nuit la cha-
6i8 T R A
leur efl égale, & la tranfpiration n’efi point interrompue.
On lait que la laffitude qu’on fent le matin de même
que les yeux bouffis , font une marque qu’on n’a point
tranfpiré comme il faut , car la plénitude en caufant des
engorgemens , retarde le cours des liqueurs d’ou dépend
ihùftion du corps : outre cela, elle gonfle les parties qui
cèdent facilement , comme les yeux.
Le repos trop long , empêche la tranlpiration parce
qu’il afToiblit les fibres, & les liqueurs font pouffes avec
moins de force quand il n’y a pas d’agitation dans le
corps qui a beaucoup tranfpiré dans les premiers tems
du fommeil. L’agitation del’efprit, peut füppléer à l’agi¬
tation du corps, car elle envoyé dans les nerfs le fuc qui
leur donne de la tenfion.
Au refte , comme il y a dans notre corps des tuyaux
qui envoyent des liqueurs en dehors , il y en a qui les fu-
cent, pour ainfî dire , (peut être font-ce les mêmes ;} &
les portent dans le corps : car fi l’on met une pinte d’eau
dans l’abdomen d’un chien, & qu’on referme la bleffuré,
bientôt après on ne trouve plus cette eau, elle pâlie dans
les vaifleaux.
Un Auteur d’une grande réputation , rapporte qu’un
dyffenterique, ayant trempé les pieds dans l’eau chaude ,
en abforba fi confidérablement, que le volume d’eau parut
diminué de beaucoup. En effet, le corpsdoit d’autant plus
abforber, qu’il eft d’ailleurs plus vuide, & que par confé-
quent. les vaifleaux offrent moins de réfiftance.
Ml Belliui, prit un fac de peau humaine , & ayant mis
de l’eau dans la partie qui dans Pétât naturel avoir été ex-
pofée à Pair, petit à petit toute cette eau exfuda par la
furface oppofée , & laifla le fac abfolument vuide.
TRANSVERSAIRE, du col, (Izgrejlc, le petit, ou
le collatéral.) Quelques Anatomiftes donnent ces noms à
la portion fupérieure du mufcle facro-lombaire, dont ils
font un mufcle particulier. D’autres l’appellent le cervical
defcendatit de Dièmerbroeck , & Vaccejfoire du Jacro-lom-
baire de Sterrnn , parce que ces deux Anatomiftes les
avoient ainfi nommés. Voyez Sacrs-lombaire.
Tranfverfaire. Du col. ( le grand ) C’eft le nom d’un
mufcle affez menu , rangé le long des apophyfes tranfver-
fes de toutes les vertèbres du col, & des cinq oufix fupé-
ïieures du dos. £1 cft couche entre le grand & le petit com-
plexus , & compofé de plufieurs trouffeaux, qui.fe croifent
les uns les autres, & vont d’une ou. qe plufieurs apophyfes
tranfverfes , s’attacher à la vertèbre qui eft immédiate¬
ment au deflus, ou aux apophyfes tranfverfes des vertèbres
plus éloignées. Lorfque le mufcle grand traverfaire d’un
côté fe contracte, il fléchit le col de ce côté, fi celui du
côté oppofé agit en même tems , ils tiennent le cou droit..
Tranjh&rftiire du pied. Ce mufcle naît du quatrième ■
os du métatarfe, & le termine à l’os féfamoïde externe
de l’os du pouce. Ce mufcle comme l’antithenar, appro¬
che les doigts du pouce ; il n’eft pas fort confîdérable.
Tranfverfaire épineux du dos , ou demi-épineux du
dos. On donne ce nom à un mufcle fitué le long des apo¬
phyfes épineufes & des tranfverfes du dos. Il elt compofé
de plufieurs petits mufcles vertébraux, dont le fupérieur
s’attache à l’apophyfe tranfverfe de la troifieme ver¬
tèbre du dos, &à l’apophyfe épineufe de la première}
& l’inférieur, à l’apopfcyfe tranfverfe de la troifieme ver¬
tèbre des lombes , & à la derniere épineufe du dos.
Tous les petits mufcles qui entrent dans la compofîtion
du grand, peuvent fe divifer en internes & en externes j
ceux-ci ont leur fibres plus longues. Il y en a qui vont
d’une feule apophyfe épineufe, à plufieurs tranfverfes, &
d’autres qui d’une feule tranfverfe, vont à plufieurs épi¬
neufes. L’ufage de ce mufcle eft de fervir à l’éxtenfion du
dos,
Trnnfverfaire épineux du col. On a donné ce nom au
mufcle épineux du col, qui n’eft qu’une partie de l’épi¬
neux du dos. On a eu tort d’en faire deux mufcles répa¬
rés. M. Lieutaud , qui a remarqué cette faute y a remé¬
dié , en les confidérant comme un feul mufcle qu’il a nom¬
mé oblique épineux.
Tranfverfaire du col. ( les petits ) M. Winflow, donne
ce nom à de petits mufcles fort courts, qui fe trouvent
6io TR A
comme dans les înterftices de plufieurs apophyfes tranf- .
verfes , & font attachés à plufieurs de ces apophyfes. On
les nomme autfi inter-tranfverfaires.LeuB ufage eft d’aider
à la flexion du col fur le côté , lorfqu’ils ne fe contraélent
que de ce côté» s’ils fe contractent des deux côtés en mê¬
me tems, ils tiennent le col droit, & l’aflcrmilTent dans
cette pofition.
Tranfvcrfaires antérieurs. C’eft le nom que l’on donne
à une paire de petits mufcles de la tête. M. Winilow, en
décrit deux paires. Le premier eft. celui que tousles Ana-
tomiftes connoillent fous le nom de tranfverfaire anté¬
rieur, & de droit latéral. Il s’attache par une -de fes ex¬
trémités , à l’apophyfe tranfverfe de la première vertèbre
du col , & par l’autre, à la jonétlon de l’os occipital avec
le temporal dettiere la veine jugulaire interne , à fa for-
tie du crâne.
Le fécond tranfverfaire antérieur de M. Winflow ,
eft un petit mufcle attaché par une de fes extrémités , fur
le milieu de l’apophyfe tranfverfe de la fécondé vertèbre
du col , & par l’autre , à la racine de l’apophyfe tranfverfe.
de la première.
Tranfverfaire épineux des lombes , le demi-épineux
des lombes , ouïe facré. On a donné ces noms à un mufcle
compofé de plufieurs petits mufcles vertébraux obliques,
qui vont des apophyfes tranfverfes des vertèbres lombai¬
res , aux apophyfes épineufes de ces mêmes vertèbres.
La partie inférieure de ce mufcle , s’attache à, bipartie la¬
térale & fupérieure de l’os facrum , & à l’épine poftérieurç
& fupérieure de l’os des îles. Les autretpartiesde ce muf¬
cle s’attachent aux apophyfes tranfverfes des trois vertè¬
bres lombaires inférieures ; aux apophyfes obliques des
quatre demieres de ces vertèbres , delà fe portent vers ton¬
tes les apophyfes épineufes des vertèbres lombaires, aux¬
quelles elles fe terminent.. On peut divifer les petits muf-.
clés vertébraux qui entrentdanslacompofîtionde ce muf¬
cle , en internes & en externes ; ces derniers, font. plus,
long que les autres. L’ufage de ce mufcle eft de fervir à
l’extenfion des vertèbres lombaires.
T R A 6aï
TRANSVERSAL. Se dit en général de tout ce qui
eft fitué tranfverfalement , relativement à un autre corps
dont la direâion eft confidérée comme longitudinale.
Tranfverfal du ne^. Petit mufcle qui s’attache par une
de fes extrémités , au détins de l’alvéole de la dent canine ,
& par l’autre , aux cartilages du nez. On le nomme .suffi
inférieur du ne% & mirtiforme.
Tranfverfal des orteils, ou le quarré du pied. On don¬
ne ce nom à un petit mufcle couché tranfverfalement
fous la racine des premières phalanges des orteils. Il s’at.
tache par une de fes extrémités, à la bafe du gros orteil ,
s’attache par autant de petits tendons, à tous les orteils,
fur la bafe defquels il pâlie pour aller fe terminer à celle
du petit orteil. II paroît que l’ufage de ce mufcle , eft de
tirer le gros orteil vers les autres , ou de les porter eux-,
mêmes vers lui.
Tranfverfale. (apophvfe ) Nom que l’on donne à une
apophyfe de l’os des tempes , arrondie & couverte d’un
cartilage fur laquelle le condile de la mâchoire inférieure
eft appuié. Elle a tiré fon nom de fa direétion. Voyez
Temporal.
Tranfverfale. (Suture) Nom d’une future commune
aux os du crâne & à ceux de la face. Elle s’étend tranf-
verfalemcntd’un côté, à l’autre de la face. Elle commence
au petit angle d’un des yeux, &fe termine à celui du côté
oppofë, après avoir pafTé par le fond de l’orbite &'la ra¬
cine du nez, ,
TRANSVERSAUX. M. V/inflow, donne ce nom à
deux petits mufcles qu’il nomme au|Ii proftatiques. II
appelle les proftatiques fupérieurs, tranfverfaux exter¬
nes ou grands ; & les inférieurs , petits ou internes.
TRANSVERSE. Nom que l’on donne à deux apo-
phyfes d’une vertèbre , placées une de chaque côté de
cet os.
Tranfverfe du bas-ventre. On a donné ce nom à une
paire de mufcles minces & plats, du bas-ventre , à caufe
de la direction de leurs fibres qui font tranfverfales. Ils
font étendus immédiatement fur le péritoine, fous les
622 _ S E N
obliqués. La partie fupériéure de ces mufcles , eft atta¬
chée fupérieurement au bas de la face interne des carti¬
lages des deux dernieres vraies côtes, & des cinq fauïTes
par autant de digitations charnues : pofïérieurement , ils
font attachés aux apophyfes des vertèbres lombaires , par
deux plans aponévrotiques , dont l’un eît interne & l’autre
externe. Le premier s’attache aux apophyfes tranfverfes ,
& le fécond aux apophyfes épineufes & à leurs ligamens.
Cette aponévrofe eft fort adhérente a celle des mufcles
voifins qu’elle couvre. Ses deux plans forment un écarte-
ment-poür loger le facro- lombaire Sc le quarré. Intérieu¬
rement ces mufcles fe confondent en partie avec les petits
obliques , dont les fibres ont à peu près la même direétion
dans cet endroit. Les fibres mufculaires des traverfes s’at¬
tachent à la levre interne de la crête de l’os des îles. Le
bord inférieur de ces mufcles n’ell pas ouvert comme l’ont
Cru quelques Anatomift es , ' pour former l’anneau des
mufcles du bas-ventre , qui donne pafl'age aux vaifléaux
fpermatiquesdans l’homme, 8c aux ligamens ronds dans
les femmes. Cet anneau eft formé par l’écartement des
fibres de i’obliqu’e externe , & ces tranfverfes ne fervent
qu’à fortifier fon bord fupérieur le long duquel elles paf-
fent. La partie antérieure de ces mufcles eft aponévrori-
que, & fort adhérante à celle de l’oblique interne. Elle
va enfuite du côté de la ligne blanche , où elle rencontre
celle du tranfverfe du côté oppôfé, & elles fe ctoifent en
cet endroit par un entrelacement particulier , qui aide à
former la ligné blanche.
' Leur ufage ainfi que celui de tous les mufcles du bas-
ventre, eft de contenir toutes les parties renfermées dans
cette cavité : de procurer la flexion du corps en tirant la
poitrine vers le baffin & dans quelques attitudes, le baffin
vers la poitrine. Par leur compreffion fur la veffie & les
inteftins , ils procurent lafortie de l’uriné & des matières
fécales.
TRAPEZE. Nom que l’on a donné au premier os dé
la fécondé rangée du carpe, parce qu’il rellembleàun
T R A :6a.?
quarré allongé. On confidere plufieurs faces à cet os. 6a
face externe eft raboteulè & convexe' l'interne eft char-
. gée d’iine éminence oblougue , que l’on remarque au de¬
dans du carpe. Sa face articulaire antérieure eft arrondie,
compofée de deux petites facettes, S c foutient la première
phalange du pouce. La facette brachiale eft creufé, Sc
reçoit l’os fcaphoïde. On remarque encore -deux autres
petites facettes articulaires , l’une pour fon union avec
l’os pyramidal, l'autre pour fon union avec le premier
os du métacarpe.
TRAPEZE. Grand mufcle large Sc mince de l’omo¬
plate ; il a la figure d’un quarré irrégulier , ce qui lui a
fait donner le nom de trape^e. Loriqu’on confidere ce¬
lui d’un côté avec celui du côté oppofé , il repréfeme
une efpece de lofange. On lui a donné auffi le nom de
capuchon , parce qu’il reflémble allez à la pointe du froc
d’un Moine. Ce mufcle a beaucoup d’étendues il recou¬
vre toute la partie poftérieure du col , & une grande
partie du dos. Il s’attache à la ligne tranfverfale de l’os
occipital , au delfous des mufcles occipitaux , d’où il def-
cend le long du cou, & s’attache au ligament cervical
poltérieur aux épines des deux dernieres vertèbres cervi¬
cales , Sc à celles de toutes les vertèbres dorfales. De là
il va fe terminer le long du bord lupérieur de l’épine
de l’omoplate à l’acromion , & à la moitié de la clavi¬
cule.
Les fibres fupérieures defeendent de haut en bas s les
moïennes font à peu près horifontaîes , & les inférieures
fe portent de bas en haut. L’opinion commune fur l’ufa.
ge de ce mufcle eft que quand toutes les parties agiiïent
en même tems , elles tirent l’omoplate en arriéré , fi
la partie fupérieure agit feule , elles la relevc ; elle eft
- abaillée au contraire , fi c’eft la partie inférieure qui fe
contraéte.
TRAPEZOIDE. Nom que l’on a donné au fécond
os de la fécondé rangée du carpe , à caufe de la relîem-
blance qu’on a cru lui trouver avec un quarré allongé, V,
Pyramidal,
62.4 T R E
TRAVAIL. Etat d’une femme qui accouche. Voyez
^Accouchement.
TRAUMATIQUE. Ce mot lignifie la même chofe
que vulnéraire, qui eft propre pour les plaies. Il eil tiré
du terme grec trauma , qui veut dire pluie.
TREPAN, (inftrument ) Sorte de villebrequin de fer
& d’acier, propre pour fcier en tournant, . & percer les
os , principalement ceux du crâne. Il y a deux pièces à
confîdérer dans cet ihftrument , le villebrequin ou le tré¬
pan proprement dit , & l’arbre fur lequel on le monte ,
& qui le foutient. Ou diftingue trois fortes de trépan ,
Vexfolintif , le perforatif, & le couronné. Voici la def-
cription qu’en fait M. Col-de-Villars.
Le trépan exfoliatif eft femblable au perçoit avec le¬
quel les tonneliers mettent le vin en perce. Sa partie in-
fétieure eft une efpece de lame inégalement quarrée ,
longue d’un pouce, large d’environ fix lignes , tranchante
fur les côtés , & par le bout en bifeaux , tournée de
droite à gauche ; du milieu de la partie inférieure de
cette lame fort une pointe ou petite mèche , longue d’une
ligne , de figure pyramidale , tranchante en bifeau des
deux côtés. Elle l'ert de pivot à l’inftrument ; elle eft
montée fur l’arbre qui eft commun à tous les trépans.
Avec ce trépan , on fait un grand trou dans l’os, pour en
enlever les lames branlantes ; mais il eft peu en ufage , fi
ce n’eft dans les exoftofes.
Le trépan perforatif s’appelle ainfî , parce qu’il ne fert
qu’à percer. Il eft différent de l’exfoliatif, en ce que fa
lame eft pyramidale comme le fer d’une lance ou d’une
pique. Son ufage eft de faire d’abord un trou pour y
placer la pyramide du trépan couronné. Il fert encore à
faire pluûeurs trous fur les os exoftofés, pour enlever en-
fuite les exoftofes' avec le cifeau & le maillet de plomb,
ainfi qu’on l’a dit à l’article Exoftofe.
Le trépan couronné repréfente par fa partie inférieure,
une couronne de dents de fcie. C’eft une tige d’acier qui
foutient une efpece de boiffeau de figure conique en de-
hors& en dedans , lequel eft hériffé par le bas de dents
tranchantes
ÏRE 6as
tranchantes , qui forment une fcie circulaire. Cette cou¬
ronne eft plus étroite par fon extrémité que par fa cu-
laffe , afin que la piece qu’on fcie puilïe y monter faci¬
lement à mefure qu’elle avance , & qu’on ait la facilité
de pencher le trépan de côté & d’autre , pour fcier éga¬
lement 5 fa profondeur eft d’environ dix lignes. Sa lar¬
geur varie ; car il y a de grandes , de moïennes, de pe¬
tites couronnes. Le diamètre de la plus grande eft de
neuf à dix lignes dans fon fonds, & de dix-fept à fon en¬
trée. Les autres diminuent à proportion. Dans le fond de
la couronne , fe monte de gauche à droite une pyramide
faite comme un poinçon , ovale ou quarrce , terminée
par fon extrémité inférieure en façon de langue dé fer-
pent , tranchante fur les côtés , pointue comme le tré¬
pan perforatif , & un peu plus longue que la couronne.
Son extrémité fupérieure eft une vis de trois lignes de
hauteur. Cette pyramide fe monte & fe démonte par le
moïen d’une clef d’acier , qui eft un tuïau ovale ou quar-
ré , long au moins de deux pouces & demi, pour recevoir
& embraffer jufte la pyramide, & terminé par un anneau
ou un trefle, quifert de manche. On fait entrer la py¬
ramide dans la cavité de cette clef. On tourne de gauche
à droite pour la monter , & de droite à gauche poür
l’ôter. L’ufage du trépan couronné eft de faire une ou¬
verture au crâne , pour donner iflue au fang , ou au pus
épanché fur la dure-mere ou fur le cerveau ; pour ou-
vrir des abfcès dans le canal des os longs , pour trépaner
le fternum en cas d’épanchement dans le médiaftin , pour
retirer des corps'étrangers engagés dans les os , pour en¬
lever des efquilles , ou pièces d’os enfoncées.
L’arbre qui fert à tous les trépans, refTemble au ville—
brequin des menuifiers & des ferruriers. Il eft deftiné à
recevoir tous les différens trépans ; il fe divife en trois
parties. La partie fupérieure en a deux , dont l’une eft
une piece d’acier très-poli , taillée à huit pans , qui a une
mite fur laquelle appuie le manche , qui eft conftruit en
ébéne ou en ivoire, & refTemble à une petite poignée de
canne bien tournée , àla différence que lefommet eft une
Vis qui n’eft point à contre-fens , 8c qu’elle eft percée
D, de Ch, Terne II, R r
6l6 T R E
pour former un canal qui va d’un bout à d’autre. C’elt
cette partie qui s’appelle la noix de l’arbre. la fécondé
partie eft le . chapeau , ou pomme d’ébene ou d’iyoire,
qui couvre la partie fupérieure de cette noix.
La partie inférieure de l’arbre eft ce que les ferruriers
appellent Vctiïi elle porte le nom de boitte. Sa cavité
doit toujours être quarrée , & avoir unreffort à balcule,
pour y fixer la foie des trépans. Ses dehors font taillés
à pans', comme la partie fupérieure de l’arbre.
La troifiéme partie de l’arbre, c’eft la manivelle. Elle
repréfente. un arc irrégulièrement arrondi, & dont les
extrémités tiennent avec la bafe de la foie & avec la boëtc.
Cette manivelle eft plus ou moins artiftement conftruite,
fuivant le goût de l’ouvrier. La piece feulement qui mé.
rite attention , c’eft la petite, boule tournante qui eft
dans Ton milieu j elle eft ordinairement d’acier, de fi¬
gure ovale , & a environ un pouce de diamètre fur quinze
lignes de longueur. Cette petite boule doit être garnie à
fa circonférence de petits filions , & de petites éminen¬
ces perpendiculaires & parallèles , qui vont eu augmen¬
tant vers le milieu de la boule. Cela rend l’ufage de l’inf.
trument plus .commode. Elle doit auffi tourner autour
d’un efTieii." Cela facilite confiderablement l’action delà
machine , rend le mouvement beaucoup plus doux. Si
fatigue moins le Chirurgien.
Trépan ( opération ) Elle confifte à trouer méthodi¬
quement un os , principalement au crâne , pour donner
iffue à’ quelque liqueur épanchée. Cette opération eft
hardie & pénible , & les Anciens ne l’entreprennoienc
que rarement , & fouvent a la derniere extrémité;. Tou¬
tes les peines qii’ils fe donnoient pour inventer des ru-
gines , & tant d’autres inftrumens oubliés aujourd’hui,,
n’étoient que pour fe défendre de trépaner. Il falloir
qu’il leur fût impoflible de relever une enfonçure ou une
coi.tufion , & de redreffer une embarrure , ou qu’ils euf-
fent des lignes certains d’un Xang épanché fur ou fous la
dure-mere , pour les déterminer à cette opération. Ils
attendoient que lès accidens leur marquaffent fûrement
la néceffité indifpênfable de la faire , Si quelquefois ces
T R E 62 7
blêmes accidens étoient fi fông-tems à paroîtte , que le
trépan devenoit inutile quand ils avoient pris leur réfo-
lution. Aujourd’hui quel’ondevroit être aguerri fur cette
opération , on attend encore communément trop tard à
la faire. Ne devroit-on pas en effet prévenir les fimpto-
mes comme dit Dionis ,& ne devroit-il pas fuiKre d’a¬
voir des marques qu’ils peuvent arriver ., pour aller au
devant , & y remédier avant qu’ils fiffent les ravages dont
; ils font capables. Si d’abord qu’un coup aura été reçu à
la tête , le bleflé tombe , & qu’il perde connoiflance ,
continue cet Auteur , en voilà afTez pour le trépaner ;
ces accidens arrivez à' l’rnftant de la bleflure, marquent
que la commotion ayant été grande , il doit y avoir du
fang extravafé. Si on attend à connoître que ce fang foie
abfcédé , par des lignes certains , comme la fièvre, la
douleur de tête , l’afloupifTement , alors quoique le tré¬
pan donne iiîue à la matière épanchée, les mauvaifes im-
prelîions , & le déréglement qu’elle a fait par fon féjour,
ne peuvent être réparés par tous les avantages de l’opé¬
ration le malade n’y peut gueres furvivre.
Le trépan n’eft pas également heureux par-tout. A
Avignon & à Rome, tous les trépanés güérilTeht:; à Pa¬
ris il en meuit , mais les environs de cette ville font plus
favorables. -Ils pénlTent tous à l’Hôtel f Dieu de Pa¬
ris , probablement à tarifé de l’infedion de l’air qui agit
fur lés humeurs , & y occâfiOnne la putréfaélion.
Il n’eft pas non plus indifférent d’appliquer le trépan
ici ou là. Il y a des endroits où il eft impoflible ; il y. en
a où il eft- très-dangereux de trépaner. Les endroits' où
il eft impoflible de pratiquer l’opération , font tous les
os qui forment la bafe du crâne ; la fontanelle des en-
fans, vu le peu de folidité des parties, les apophyfês rriaf-
toïdes , & la tubérofité occipitale. Les lieux qü’it eft
"dangereux d’ouvrir, font les futures, à caufe désvailfeaux
qu’elles couvrent j les finus furciliers , àraifon de leurs
"cavités -" où il fe filtre une huVneur dont l’écoulement
■rendrpitla plaie incurable ; lès. temples, à caufe des müf-
"clcs crotàphites i d’ailleurs ces. os s’articulant avec leur
voifirrpar une future fquammeufe , on rîfqueroit de les
6*8 ï R É
féparer en deux, fi on vouloit en enlever une pièce. G’efï
donc au Chirurgien intelligent à choifir l’endroit du tré¬
pan , comme le tems de l’appliquer ; & quand l’opéra-
tion eft refolue , q.ue tout eft bien confidéré , il fonge à
ce qu’il doit préparer pour la faire , aux chofes qui font
à obferver en trépanant , & à la conduite qu’il tiendra
après avoir trépané.
Avant que de trépaner , il faut , s’il eft poffible , met¬
tre le bleifé dans une chambre éloignée de ia rue & de
tout bruit , en un lieu ttanquille , & où il ne puiffe pas
fur-tout entendre le fon des cloches. On doit auflï le mu¬
nir contre le froid & les vents-coulis , & il feroit à pro¬
pos que le lieu fut fpacieux , afin que l’air fut moins fut
ceptible de corruption.
Les inftrumens qui fervent dans cette opération, font
ï°. un rafoir , & deux bougies de Commis jointes & en¬
tortillées enfemble, pour ne pas produire deux lumières
féparées; a®. nnc ou plufieurs fauiles tentes de charpie;
3°. deux petites boulles de coton ou de charpie ; 40. qua¬
tre petites bandelettes pour le befoin ; 50. trois trépans
couronnés de différente grandeur , pour choifir celui qui
Conviendra à la nature de la plaie ; 6°. le ville-brequin
armé d’un perforatïf de grandeur convenable , & qui doit
préparer la voie au trépan couronné ; 7°. une clef de tré¬
pan ; 8°. des broflettes ; ÿ°. un tire-fond ; io°. une plu¬
me taillée en cure-dent; II0, un élévatoire, ou une
feuille de mirthe ; iz°. enfin un couteau .lenticulaire.
Tous ces inftrumens feront rangés par ordre fur un grand
baflin entre deux ferviettes ploïées, de façon qu’ilsfoient
; cachés au malade , qui pourroit s’en effraïer ; puis fur
‘ un autre baffin, l’on dépofe fon appareil pour le panfe-
’înent.-
I®. L’on conferve des faillies tentes de charpie , & fon
couteau lenticulaire ; 2°. l’on a unepetitephiolede bau¬
me blanc , ou de fioraventi ■ 30. l’on fe munit d’une cuil-
liere, & d’un peu de miel rafat pour le mêler avec le bau¬
me ; 40. deux findons , l’un de toile , l’autre de charpie,
, proportionnés à la capacité du trou du trépan ;j°. quel-
ques tampons; 6°. un plumaceaa de la grandeur de h
T R fi fo?
game découverte du crâne , avec un peu d’efprit de vin >
J9. un petit pot de digcllif ; 8°. quatre bourdonnets de
inoïenne grandeur , & deux plus petits , avec deux autres
grands deftinés à couvrir les fix autres. 90. une paire de
pincettes & une fpatule, pour préparer promptement les
plumaceaux ; 10°. il faut avoir une afliette d’huile rofati
IIe. un emplâtre céphalique; 12°. une grande com-
preffe ; I30. une ferviette pour faire le grand couvre-
chef; & I40. enfin un bonnet de laine affez large, pour
couvrir toutes ces ehofes avec la tête panfée.
Tout étant ainfi diipofé, l’on place le malade dans une
fituation convenable. La tête doit être tournée de maniéré
que la plaie le trouve au lieu le plus élevé, parce qu'il
faut appuier à plomb le trépan. On avance le lit dans la
chambre , afin qu’ un fervireur puiffe relier au doflier du lit,
pour tenir la tete avec plus de fermeté, ou afin que l’opé¬
rateur s’y place s’il y trouve plus d’aifanee à manœuvrer.
On met fous la tête du malade un oreiller, fous lequel
on a coulé une forte & courte planche, pour qu’elle n’en,
fonce durant l’opération. L’opérateur doit s’arranger de
façon que rien ne le gêne, ilfe fera lier les cheveux par
derrière s’il en a , de forte qu’ils ne tombent point en de¬
vant , quand il baillera la tête. S’il a une perruque incom¬
mode il l’ôtera & fe garnira la tête ou d’un couvre-chef,
ou d’un petit bonnet qui ne puifle l’embarralTer. Quel¬
que ferviteur tiendra du feu dans un réchaud au milieu du
lit, &deux autres ferviteurs éclaireront avec deux bou¬
gies. On découvre enfuite la plaie ; on en rafe les bords &
Tes environs; puis on la nettoie avec une fauffe tente
de charpie , pour faire moins de douleur. Il ne faut pas.
oublier de boucher les oreilles avec deux petites boules de
coton , afin que le bourdonnement qui s’excite dans les
oreilles du malade , quand elles font bouchées ; l’empê¬
che d’entendre le petit bruit que fait la couronne du tré¬
pan , quand on feie le crâne.
Si les levres de la plaie n’étoient pas a{Tez relevées , &
qu’elles fuflent en danger de toucher aux dents de la cou¬
ronne , il faudroit au moins quatre petites bandelettes,
pafïees par-defibus ces levres , & dont on feroit tenir h»
ftr iij
é30 T R E
bouts par le ferviteur qui allure la tête , ou par quefqu’au-
tre garçon, les écarter les unes des autres, mais fîla pjaie
«ftluffifamment dilatée & alTez grande pour queles levres
ne puiflent pas toucher à l’inllrument, il faut fans perdre
de tems, fe difpofer à faire l’opération.
Il y a en trépanant plufieurs circonftances-elfent telles à
obferver. Le Chirurgien doit choiûr d’abord la couronne
dont il doit fe fervk; en ayant pris une fuivant la nature
& la figure de la plaie , il la préfente fur l’endroit où.il a
réfolu de trouer , obfervant bien fcrupuleufement de ne
pas toucher aux levres de la plaie & du péricrâne, qui
alors font très-do uloureufes, & il fera faire un tour ou
deux à cette couronne , pour marquer la circonférence où
le trëpan doit fe borner, & pour en reconnoître le milieu.
Il prend ensuite le villebrequin qu’il monte du perforatif,
& il le pofe, dans l’endroit marqué par la pointe de la
pyramide de la couronne ; puis tournant cinqoufix tours,
il y fait un petit trou de la profondeur d’une demi-ligne ,
lequel fervira à loger la pointe de la pyramide de la cou¬
ronne, & à la conduite de façon qu’elle ne vacille ni d’un
côté ni d’un autre. Quand pn a ôté le perforatif du ville-,
brequin, on y monte à fa place la couronne dont il faut
fe fervir, & on l’ajulte fur l’endroit tracé. L’opérateur
tient de la main gauche la pomme du villebrequin fur
laquelle il appuie le front , il le tourne de la main droite*
du côté oppolé aux dents de lafcie , afin qu’elles coupent.
D’abord il va doucement , julqu’à ce que la couronne foit
un peu entrée dans l’os. Il tourne plus vite enfuite, & dili¬
gente dans ces commecemens où il n’y. a rien à craindre;
Il n’eft pas aifé dé prefcrire combien il faut appuier; c’cft
à l’opérateur à en juger. S’il appuie trop, il aura de la
peine à tourner, & s’il ne preffe pas allez, il n’avancera
point. Î1 faut tourner uniment & fans fecouffes , & quand
il croira avoir enfoncé environ une ligne , il lèvera. la
couronne & en ôtera la pyramide avec fa clef, parce
qu’elle eft alors inutile , & on pourrait, fi l’on oublioit
de l’ôter , piquer & endommager la dure-mere : cela fait ,
on remet la couronne dans fon cône, 8c on continue de
tourner jufqu’à ee_ qu’on fait parvenu au diplo'é. La fciure
T R E _ M
rougeâtre & le fang qui en fort ordinairement, font elfes.- .
connoître qu’on y eft parvenu. Ôn retire après cela la
couronne ; on la nettoie de la fciure & du fang, avec des
broii'ettes faites exprès , & avant de la remettre, tandis
que l’os eft encore ferme; on prend le tiré-fond , & on
lui fait préparer fa place dans le trou fait par la pyramide
du trépan couronné, afin d’enlever par fon moïen la pièce
d’os après qu’elle aura été cernée autant qu’il fera nécef-
faire. Apres l’ufage dn tire-fond', on rapplique la couron¬
ne , mais il ne faut plus alors tourner vite ; la fécond?
table eft trop mince pour fupporter une grande prelifion.
On releve donc plusieurs fois lacouronne pour la nettoier ;
on (onde le circuir de la couronne avec le cttre-dent ,
pour connoître fi la profondeur eft égale; quand elle n’eft
pas uniforme , on appuie d’avantage où l’os eft moins
coupé; enfin on continue à relever la couronne, à la
nettoier , à ébranler la piece avec le tire-fond , & à fonder
ie crâne autant de fois que l’on juge à propos , jufqu’à ce
que le crâne foit .entièrement & également traverfé. Lors¬
que la piece ne tient prefque plus, on peut l’enlever avec
une feuille de mirthe. Quand il refte de petites inégalités
au fond du cercle qui peuvent piquer la dure-mere de
l’incommoder dans fes fondions, on les coupe avec le
couteau lanticulaire , en le tournant autour du cercle.
Alors le fang fort & remplit lé trou du trépan ; le ceryeau
fe gonfle , & l’ori fent le battement des artères de la dure-
mere. On a coutume dé feïrér le nez du bielfé dé lui
faire retenir fon haleine, & de repoulfer avec le lenticu¬
laire là dure-mere contre le cerveau, pour, faciliter la
fortie du fang ; mais s’il s’écqùloit de lui-même, comme
il arrive fouvent , il faudroit épargner ces petits efforts au
malade , & ne point faire de comprelfion.avec le menin-
gophylax ; on a Amplement lé foin d’abforber avec la fettf-
fe tente, le fang épanché. Lorfqu’îl y a de grands fracas, de
plufieurs fentes, il faut faire deux , trois, quatre trépans
& même d’avantage , fi' ta nécelfité le demande. Dionis ,
rapporte qü’ une jeune fille âgée d’onze ou douze ans,
tomba fur un efcalier en 1705 , &.fe brifa tout un parié¬
tal, avec une partie du temporal. M. Marefchal, dés le
T R E
lendemain la trépana en deux endroits; il lui fit appliquer
un troifieme trépan par fon fils, un quatrième par le fils
deDionis, qui étoitpréfent. Le lendemain il lui en appli-
quadeux autres, -&par la fuite il la trépana jufqu’à douze
fois, & elle en fut très-bien guérie. Cet exemple qui fut
fait à Verfailles , montre qu’il ne faut point s’étonner
fur la multitude du trépan.
Quand l’opération eft finie , il ne faut pas attendre que
tout le fang épanché foit forti , il fuffit qu’il ait la liberté
de s’évacuer à tous momens par l’ouverture. On nettoie
celui qui s’amafle dans le trou du trépan, au moïen de
faufles tentes de charpie ; que fi l’on apperçoit qu’il y ait
encore quelque petite pointe autour de ce trou, qui
puifle piquer la dure-mere , on la coupe avec le ganivet
lenticulaire , après quoi on fe met en devoir de panfer le
malade. On commence par verfer fur la dure-mere quel,
ques gouttes. dejgaume; on fait chauffer la cuillère pleine,
de miel rofat, mêlé avec du baume, on y trempe les
findons, on pofe celui de toilç le premier fur la dure-
mere , & comme il eft plus grand que le trou du crâne ,
on en fait paffer entre le crânç & la membrane. On met
enfuite le findon de charpie , & on achevé d’çmplir le
trou avec un tampon. On couvre avec un plumaceau trem.
pé dans l’efprit de vin, la partie du crâne qui eft décou¬
verte , & avec les pincettes , on prend les quatre petits
bourdonnets qu’on trempe dans le digeftif, pour les met¬
tre l’un après l’autre fous les quatre levres de la plaie ,
dont on remplit le milieu avec deux autres bourdonnets
moïens , aufli trempés dans le digeftif ; puis on en met
par-defliis tous les autres , deux autres grands , pareille¬
ment couverts de digeftifs ; puis on fait une embrocation
d’huile rofat modérément chauffée ; puis on met une cm,
plâtre ; puis une compreffe ; puis le grand couvre-chef,
puis enfin le bonnet. On remet après tout, le malade
dans une fituation convenable; la meilleure pour lui, c’eft
de fe coucher fur la plaie, afin de donner par cette pente
une facilité de s’écouler, à l’humeur épanchée qui relie
encore.
Quand en a achevé de panfer le blefTé , on lui recora-
TRE 633
mande le repos & même de ne pas parler. On revient le
faigner deux ou trois heures après l’opération. Sa nourri,,
ture ne fera que des bouillons qu’il prendra de quatre heu¬
res en quatre heures , buvant dans ces intervalles autant
de tifanne qu’il en voudra. Le lendemain , avant que de
lever l’appareil , on fermera les rideaux du lit , au milieu
duquel on aura un réchaud plein de braife allumée, qui
ne puille point entêter. On ne laiffera jamais le cerveau
à découvert , & pour cet effet , on aura tout prêt un nou¬
veau fîndon , que l’on placera tout auffitôt que l’on aura
levé celui qui y eft; on ne s’amufera point tant à efluier
les bords de la plaie, le plutôt fait, dans ce cas, eft tou¬
jours de beaucoup le meilleur.
Aurefte, on ne peut pas marquer en détail la conduite
de la cure. C’eft au Chirurgien à connoître fon fujet , à
le traiteMelon les difpofitions où il le trouve , & à ne
fe point relâcher fur le régime de vivre qui doit être trés-
exaâ. La faim qui furvient au malade eft un bon ligne;
mais il ne faut pas y condef cendre. Les remedes huileux
& pourrifTans ne valent rien, les balfamiques & les fpiri-
tueux font très-bons; le digeftif doit être animé, encore ne
faut-il pas en ufer long-tems. Les comprefTes feront trem¬
pées dans du vin où on aura fait bouillir des plantes aro¬
matiques , à l’exception des rofes , qui poarroient offen.
fer par leur ojieur, & aihfi jufqu’a la fin.
Il vient quelquefois de,s champignons qu’il faut cou¬
per quand ils font grands , ou lier par le pied , afin qu’ils
le defféchent & qu’ils tombent; s’ils font petits , il faut
les confumer avec les poudres de fabine, d’ocre, d’her-
modaces brûlées. Les chairs de la plaie croiffent auffi tel¬
lement quelquefois , qu’elles couvrent l’ouverture du
i trépan. En ce cas, on les tiendra lujettes avec desplu-
j maceaux trempés dans l’eau-de-vie, ou vulnéraire; au
refte , il faut fupprimer les onguens, & n’ufer que de re¬
medes déficcatifs en attendantl’exfoliation , qui arrive or¬
dinairement entre, le quarante & le cinquantième jour.
L’ufage des poudres céphaliques eft inutile, & il ne' faut
point non’plus arracher les efquilles qui branlent. Quand
d'exfoliation eft entièrement faite., il fort «ne chair da
634 TRI
crâne & de la dure-mer e , qui fe joignant avec celles de la
plaie, forme une efpecede cal qui bouche le trou du tré¬
pan, & remplie l’os q U’ on à ôté. On procure par-deffus tout
cela une bonne cicatrice qui met le fceau à la parfaite
guérifon. Mais cependant il n’elt point inutile de recom¬
mander at} malade guéri de défendre fcrupukufement
le lieu du trépan, ou avec de bons bonnets, ou même
avec une calotte de plomb , comme il eft aiTez ufîté. C’eft
«ne précaution bonne à prendre.
TRE’PANE’. Sujet à qui l’on a fait l’opération du
trépan. Il fe dit de l’os qui a été troué dans l’opération t
Sc d’un ongle que l’on a perforé.
TRE’PANER. Faire l’opération du trépan.
Tr. IAEIGULAIRE. On donne ce nom à un mufcle
des levres, à caufe de fa figure qui approche de celle d’un
triangle. Ce mufcle s’attache par fon extrémité inferieure
qui eft la plus large , à la face externe de la b i de la
mâchoire inférieure : delà , fes fibres fe rafiem ' nt en
montant vers la commifiure des levres , où elles fe ter¬
minent après s’être gliiîèes entre le mufcle buccinateur
& le grand zygomatique. Ce mufcle tire en bas & en de¬
dans la commiiTure des levres; le canin eft fon antago.
nïfte.
Triangulaire de la verge. ( mufcle ) II eft quelquefois
fort petit , & quelquefois il eft double. Il naît de la par¬
tie antérieure du fphincter , de l’anus , & s’inféreà la par¬
tie pôftérieure & inférieure des accélérateur , ou ou bul¬
be de l’urethre. Riolan a pris jadis ce mufcle pour une
portion du conftriéteur de l’anus , mais Littré eft le pre¬
mier qui l’ait reconnu & décrit pour un mufcle particu¬
lier. Il paroît être l’antagonifte des accélérateurs & des
éreâeurs de la verge. Il retire en bas& en dedans la ver¬
ge après l’éjaculation7, & rend par-là au fang une aétioa
& un cours plus libre.
Triangulaire des lombes. On donnoit autr efois Ce nom
à un mnfcle placé le long des vertèbres lombaires , en¬
tre la derniere des faulTes côtes , & la crête de l’os des îles.
On l’appelle plus ordinairement quarrê des lombes , oiî
lombaire externe. Voyez Quàrrè des lombes.
t r i én
Triangulaire du ni?. On donne ce nom à un petit
mufcle très-mince , qui s’étend depuis le mufcle furci-
lier - dont il eft une continuation , jufqu’au cartilage mo¬
bile qui formé l'aile du nez , où il fe termine par une
large aponévrofe. On le nomme aufli , intérieur , & pi-
ramidal.
Triangulaires du fternum , ou ftemo-cofiaux de Fer-
heyen. On donne ces deux noms à cinq paires de mufcles
difpofés obliquement en maniéré de bandelettes de cha¬
que côté du fternum. Ils font attachés par une de leurs
extrémités , le long de la moitié inférieure du fternum ,
& par l’autre , au cartilage des cinq dernieres vraies cô¬
tes. La direction de ceux de ces modelés qui font fupé-
rieurs , eft plus oblique que celle des inférieurs, qui eft
prefque tranfverfale.; L’ufage de ces mufcles eft de ler-
vir à la refpiration , en abaiflànt les cinq dernieres vraies
TRICEPS. On donne ce nom aux mufcles qui ont trois
principes diftingués, lefquels fe réunifleut en un feul ven¬
tre. Tels font :
le triceps brachial. Mufcle compofé , fituc à la partie
poftérieure de l’hiimerus , qu’il occupe dans toute fa lon-
Eueur. C’en lui qui forme la grofl'e malfe charnue qu’on
:nt derriete le bras ; il s’appelle triceps , parce qu’il eft
pat en haut compofé de trois portions diftinétes , qui fc
réunilfent & fe confondent par en bas eh un leul tendon.
On le nomme brachial , pour le diltinguer du triceps
crural. Ce mufcle fe trouve décrit en entier fous le nom
de grand anconé , d’anconé externe , & de court exten-
feur de l’avant-bras. Voyez Anconé.
Le triceps eft couvert d’une aponévrofe très-fine , qui
eft une efpece de fafcia-lata , laquelle eft fituée immé¬
diatement fous la peau. Il eft le principal extenfeur de
l’os du coude , ou de l’avant-bras fur le bras. Il peut aufli
étendre l’humerus furie cubitus mouvoir un peu l’o,
moplare.
Triceps crural , ou le triple de ki cuijfe. C’eft ainfi
qu’on appelle trois mufcles adduâeùrs- de la cuille. On
leur a auffi donné les noms de gardes-pucelage , de dé «
6$6 TR!
fenfeurs , ou gardiens de la virginité , parce qu’ils ap¬
prochent les cuilTes l’une de l’autre , & peuvent même
les croifer. Ces mufcles n’en compofent pas un feul à trois
têtes , comme le nom de triceps femble l’indiquer ; mais
ils font au contraire très-diflingués les uns des autres ,
Sc il feroit difficile de déterminer la raifon qui a engagé
les Anatomiftes à les comprendre fous un feul mufcle ,
tandis qu’ils en ont fait trois des trois portions du triceps
brachial que la nature a réunies.
La première portion que quelques-uns appellent fu-
périeure , & d’autres anterieure , & que l’on peut appel.
1er avec M. "Winflow premier mufcle du triceps , s’atta¬
che par une de fes extrémités à la partie antérieure &
fupérieure de l’os pubis contre la fymphyfe , où fes fibres
fe confondent un peu avec celles du pectiné. Ce mufcle
s’élargit en defeendant obliquement , & fe termine à fon
extrémité inférieure le long de la partie moïenne A in¬
terne du fémur jil fe détache de cette extrémité Un trouf.
feaude fibres, qui fe joint à un femblable delatroifie-
me portion, & va s’attacher au condile interne du fé¬
mur.
La féconde portion , la portion moïenne ou le fécond
mufcle du triceps, s’attache par fon extrémité fupérieure à
la partie inférieure de l’os pubis , au deflous de la pre¬
mière , par un principe plus large, Sc fe termine pap fon
extrémité inférieure à la ligne âpre du fémur , un peu au
deflous de la première portion.
La troifieme & la grande portion , la portion pojlé-
rieure , ou le troifieme mufcle du triceps , s’attache pat
fon extrémité fupérieure à la partie antérieure de toute
la petite branche de l’os ifehion , en partie fur le tendon
du mufcle demi-membranéux , & fous celui du demi-
nerveux ; ce mufcle defeend enfuite obliquement , & va
s’attacher par des fibres charnues le long de la ligne âpre,
depuis le grand trochanter jufqu’à la partie moïenne du
fémur. De la partie inférieure de ce mufcle , il s’échappe
un troufleau de fibres qui , fe joignant à un femblable
qui vient de la première portion , defeend vers le bas du
fémur , Sc s’attache en arriéré à la tuhérofité du condile
TRI 637
interne de cet os. L’affemblage de ces deux trouffeaux
eft quelquefois confidcrable , & pourroit paffer pour un
mufçle particulier.
L’ufage du mufcle triceps , eft , comme nous l’avons
dit , de porter les cuifles l’une vers l’autre , & même de
les croifer.
Triteps du pied. Quelques Anatomiftes ont donné ce
nom aux deux mufcles jumaux & aufolaire , parce qu’ils
fe réunifient tous les trois en un tendon commun allez
connu , fous le nom de tendon d’Achilles , qui va fe ter¬
miner à l’extrcmité poftérieure du calcanéum.
TRICHIASIS. Sous ce nom font çomprifes les ma¬
ladies des cils , & les opérations qu’il leur faut faire.
TRICHISMOS. Nom que l’on donne à cette efpece
de fracture des os plats , fi fine qu’elle eft imperceptible.
On l’appelle auflï fonte capillaire.
TRICUSPIDES. (valvules) Voyez Triglochines.
TRIGASTRIQUE. On donne ce nom aux mufcles
qui ont trois portions charnues , ou trois ventres féparés
l’un de l’autre par un tendon mitoïen.
... TRIGLOCHINES. (valvules) Ces valvules fe trou¬
vent dans les ventricules du cœur. Il y en a dans le droit
& dans le gajxche. Celles du ventricule droit font atta¬
chées à l’prific,e auriculaire du ventricule , & font com¬
me trois languettesfort polies, du côté qui regarde l’em¬
bouchure de l’oreillette , & garnies de plufieurs expan-
fions membraneufes & tendineufes , du côté de la cavité
interne du ventricule , & elles font comme découpées &
dentelées par leurs bords. Celles du ventricule gauche ont
la même forme & la même lïru§ure, mais il n’y en a
que deux, & on les a nommées valvules mitrales , à caufe
«le leur forme.
L’ufage de ces valvules eft de permettre au fang qui
paffe de l’oreillette dans le ventricule , de couler ai£ë-
meot pour le gonfler , & d’empêcher qu’il ne remonte
dans l’oreillette , lors de la contraction du ventricule. On
les appelle auffi valvules trïcujpides , & M. 'WinfloW
les nomme encore auriculaires , ou veineufes du càtur.
TRIJUMEAUX. (Jacrfs ) Ces nérfs forment la ciu*
638 TRI
quieœe paire cérébrale. Us font forts , & jouent un très-
grand rôle dans Tceconomie animale. Ils;'pattent des cô¬
tés de l’éminence annulaire, derrière les pathétiques, par
plufieurs filets très-collés enfemble , d’où réfùltent deux
gros troncs un peu applatis , un de chaque côté , qui lé
portent chacun vers la pointe de l’os pierreux , y percent
la dure-mere, un peu au deffous du bord de l’extrémité
antérieure de la tente du cervelet. Chacun s’enfonce en-
fuite dans le fiuus caverneux de fon côté, après quelques
attaches à la pointe de l’os pierreux. Il jette enfuite des
filets à la dure-mere , s’élargit dans le même finus, &
forme une efpece de ganglion en. forme- de 'plexus. Le
tronc fe divife après cela en trois autres branches confi-
dérables , un peu plates , qui traverfent le : finus' caver¬
neux , baignent dans le fang du finus , fe placent laté¬
ralement fur un même plan à peu près vertical , & s’écar¬
tent en maniéré de patte, d’oileau.
La première de ces branches eft füpérieure , & porte
communément le nom de nerf opthalmique de Jaillis.
Elle a moins de grolfeur & plus dé longueur que les trois
autres elle gagne la fente fphénoïdale & entre dans
l’orbite. M. Winflow l’appelle, à catifé de cela, nerf
orbitaire.
La branche moïenhe pâlie par le trou rond de l’os fphé-
tioïde ou trou maxillaire , & va fe difperfer. dans'lés par¬
ties de- la mâchoire füpérieure , d’où elle à tiré le noin
àe. nerf maxillaire fupérieur.^Lt. troifieme branché qui
eft l’inférieure , defcend par le trou ovàle vbiïïn du trou
rond , & fe dillribue à toute la mâchoire ‘inférieure',
fous le nom de nerf maxillaire inférieur. Comme lesd'eux
nerfs maxillaires font unis à leur naiiïance’, cela a 'donné
lieu à quelques Anatomiftes de divifer le grbs tronc en
deux branches principales-, & la fécondé- de c'es deux en
deux autres fubalternes. Voyez Opthalmique , Maxil¬
laire fupé rieur , Ce Maxillaire inférieur.
TRI VEN TER , ou TRJVENTRE. Se dit d’un muf-
cle qui a trois ventres. Ç’eft une efpece de mufcle com-
pofé ; on le diftingue du triceps en ce que 'celui'.- ci a
T R O 63j
conftamment trois tendons , tandis que le triventre peut
n’en avoir qu’un ou deux.
TROCAR. Voyez Troifcàrs.
TROCHANTER. Ce mot qui vient du grec , ligni¬
fie tourner , & fe donne à deux tubérofités dii fémur ,
auxquelles s’attachent les mulcles qui font tourner la
cuiile. Il y en a un grand & un petit.
TROCHLEATEUR. On appelle ainfî lemufclegrani
oblique de l’oeil , d’un mot latin qui lignifie poulie ,
parce que fon tendon eft reçu dans un petit anneau car¬
tilagineux , qui en fait l’office. Voyez Oblique .
Trochléateurs ( nerfs ) Ils forment la quatrième paire
des nerfs cérébraux ; ils font longs & déliés , tirent leurs
origine de la moelle allongée , derrière les éminences
notes , & de la partie latérale de l’expanfion médullaire
qui fe trouve au deffus de la communication du troifie-
me ventricule avec le quatrième» Ils yont enfuite chacun
de leur côté , percer le bord du repli que la duré-mere
forme fur l’extrémité de l’apophyfe pierreufe , derrière
la felle du Turc , au deffus du palfage du nerf de la troi-
fieme paire , plus en arriéré & plus en dehors. Ils fe
gliifent enfuite dans la duplicature de ce repli , à côté de
la troifieme paire , le long de la partie fupérieure du fi-
nus caverneux , & paffent par la fente fphénoïdale dans
l’orbite , où ils s’inférent dans les mufçles trochleateurs.
Ils prennent une route oblique par-deflùs les autres nerfs
& les mufcles voifins ; ils jettent chemin faifant de pe¬
tits filets de côté & d’autre , & paroiffent communiquer
avec la première branche de la cinquième paire , c’eft-
à-dire , avec le nerf ophtalmique ou orbitaire. On leur
donne aufli le nom de pathétiques.
■ TROCHLE’E Mot tiré du latin trochlea , qui lignifie
poulie. Voyez Poulie.
TROCHOIBES. Sorte d’articulation de deux os ajou¬
tée par Fallope aux autres efpeces. Il l’a fait confifter en
ce que l’un des os articulés a fur l’autre un mouvement
de rotation , lequel fe fait de la même maniéré qu’une
roue tourné fur Ion âxe. Telle eft l’articulation de lapre»
640 T R O
mierc vertèbre du cou avec la fécondé Voyez Rota¬
tion.
TROIS-CARS. Infiniment deftiné fpécialement aux
pondions. C’eft un poinçon d’acier cilindriqne dans fon
corps 3 emmanché par une extrémité d’une petite poi¬
gnée d’yvoire ou d’ébène , & terminé par fon autre ex¬
trémité d’une pointe triangulaire très-àigue , & dont les
angles font très-coupans. Ce poinçon eft reçu dans une
cannulle d’argènt , qui lui fert comme de gaine. Cette
cannulle eft ouverte par les deux extrémités , & doit laif-
fer etcéder les troifcars d’environ une demi ligne. Le
pan intérieur de cette extrémité eft taillé .un peu en bi-
feau , pour s’adapter plus aifément à la figure du troif-
car qui , dans cet endroit eft plus épais que dans fon
corps. L’autre extrémité eft terminée par une plaque ,
ou par une cueuillere qui eftdeftinée à recevoir les eaux,
ouïes autres matières que l’on veut évacuer, & à diri¬
ger leur chute. L’un & l’autre bout de la cannulle eft
percé de deux trous fur les côtés ; les uns font pratiqués
à fon bas , les autres fur les côtés delà plaque, pour rece¬
voir des rubans quand il en eft befoin.
La maniéré de fe fervir du troifcar eft de le tenir de
façon que la poignée foit appuïéefurle talon de la main.
Le pouce retenant la plaque , les deux doigts index & du
milieu s’allongent fur le bord du troifcars, & tandis
que de ces deux doigts le Chirurgien cache fon opéra¬
tion, il enfonce. l’inftrument en pouffant du fond de la
main ; après quoi il retire le troifcars , & laiffe la can¬
nulle pour diriger les matières , & leur former un libre
canal.
TROMBUS. Voyez Thrombus.
TROMPESDEFALLOPE, OVIDUCS DES FEM¬
MES. On aainfî appellé deux tuïaux coniques quiabou-
îiffent au fond de la matrice où ils viennent fe terminer,
un de chaque côté , par une ouverture très-petite , qui
laiffe à peine palier une foie de porc.
La longueur des trompes varie fuivant l’âge. Commu¬
nément elles font longues de trois pouces. De Graf dit
qu’elles
T R O 64*
qu’elles s’étendent quelquefois jufqu’à n euf travers de
-doigt.
Elles font compofées de plufieu-s membranes : la plus
interne eft liffe , polie , & refl'emble affez à celle de la
matrice , cependant elle fè ride à fes extrémités. La fé¬
condé membrane eftmufculeufe & formée de fibres char¬
nues , dont les unes font longitudinales , & les autres cir¬
culaires & un peu obliques. La troifieme membrane qui
eft la plus externe , eft fournie par la duplicature du pé¬
ritoine , qui forme les ligamens larges. On y admet aufli
une grande quantité de vailTeaux fangùins qui forment
par leurs lacis , un corps caverneux , au moïen duquel -
ces parties fe roidilfent dans le tems des approches. Ce
corps caverneux n’eft a^mis que par ceux qui rejettent
l’exiftence des fibres mufculaires.
La cavité de la trompe n’eft pas la même dans toute
fa longueur ; elle eft fort étroite à fon ouverture dans
le fond de la matrice , comme nous l’avons déjà dit , &
elle devient plus large à mefure qu’elle s’en éloigne. Elle
décrit plufieurs contours à droite & à gauche.
L’extrémité oppofée à la matrice forme un épanouif-
fement qu’on appelle le pavillon de la trompe : il eft âot.
tant dans lebas-ventre. Toute fa circonférence eft décou.
pée par des franges.tiflues de fibres charnuesplus oumoins
profondes , fuivant les différents fujets. C’eft ce qui l’a
fait nommer aufli le morceau frangé. Quelques Anato-
miftes l’ont appellé morfus diaboli , ce que quelques
autres ont ridiculement traduit par le nom de morceau,
du diable. La plus longue des franges du pavillon s’étend
depuis cette partie , jufqu’à l’extrémité externe de l’o-
vaire. C’eft un véritable mufcle adducteur de la trompe ;
& fi le pavillon de la trompe embrafle & ferre l’ovaire
dans le tems des approches , comme il y a tout lieu de le
penfer, c’eft:. ce mufcle qui, par fa contraction- , tire la
trompe , & l’approche de l’ovaire , autrement pourquoi
dans le tems du coït, l’extrémité frangée embrafleroit-
ellè l’ovaire , plutôt que tout autre partie V
L’ufage des trompes eft d’établir un canalde communi-
D. de Ch. Tome il. S f
$4* _ T U B
cation entre les ovaires & la matrice. On a trouvé pla¬
ceurs fois des enfans formés dans les trompes qui, n’ayant
gu y prendre l’accroilîement naturel font morts , & ont
tait périr leur mere.
Trompe d’Eufluche. C’eft; un canal qui conduit de la
caiffe du tambour , vers les ouvertures poftérieures des
narines , & vers la voûte du palais. Il eft creufé dans l’a-
pophyle pierreufe de l’os temporal, le long du conduit
de l’apophyfe carotidale , & en fortant il elt augmenté
par l’apophyle épineufe del’os fphénoïdeûl forme comme
un allongement antérieur de la caille. On l’appelle aufïï
Aqueduc d* Eu floche.
TRONC. Le corps humain fe divife en tronc & en ex¬
trémités. Le tronc comprend toutes les parties uniesver-
ticalement depuis le fommet dï la tête , jufqu’au pubis
en devant , & jufqu’au coccyx en arriéré. On remarque
dans cet efpace trois grandes cavités, l’une eft la tête ,
l’autre la poitrine, la troilïeme le bas-ventre , ou Am¬
plement le ventre. Ces cavités contiennent la plus grande
partie des vifeères du corps. On leur a donné jadis à tou¬
tes le nom de ventre , ainfi on le; diftinguoit en ventre
fupérieur , en ventre inférieur , & en ventre moïen.
TROUER. Faire une entâmure à un os par le moïen
d’un inftrument perçant , de maniéré que l’os fe trouve
«apercé. Voyez Trépaner.
TUBERCULE. Petite éminence ', ou tumeur inégSle
& raboteufe , qui reflemble à de petits grains de millet
unis enfembleparune membrane commune. L’on trouve
fouvent de ces fortes de petites tumeurs dans les pou¬
mons des Phtifiques , & dans les vifeères des gens morts
deconfomption.
Tubercules mammiüaires. Nom que M. Winflow don¬
ne aux inanimé Ions médullaires de la moelle allongée. V.
Mammelohs médullaires.
TUBÉROSITÉ. Eminence raboteufe , quife remar¬
que à la futface externe de plulieurs os du corps. Il y eu
a de longues & de plus petites ; il y en a de larges & de
tondes.
Tuberofltè. En Chirurgie, c’eft une éminence charnue
T Y M 64?
inégale , raboteufe comme une pomme de terre , d’où
elle a tiré fon nom. Les tubéroiirés ne font gueresdes émi¬
nences particulières , mais elles caraâérifent différentes
tumeurs. Tels que les condylomes , les thymus , les lou¬
pes,' &c.
TUMEFACTION. Elévation d’une partie au deflus
du niveau naturel , caufée par un engorgement des vaiC.
féaux qui la compofent. Voyez Gonflement.
TUMEFIE’. Se dit d’une partie qui s’efi élevée con¬
tre nature , par un engorgement de fa fubftance & de
les va idéaux.
TUMEFIER. ( fc) De venir gros , enflé , par l’en¬
gorgement des vaifleaux de la partie qui s’élève.
TUMEUR. C’eft route élévation contre nature , au
deflus du niveau d’une furface qui furvient à quelque par¬
tie du corps. Ce terme s’étend non feulement aux tu¬
meurs produites par des humeurs arrêtées dans quelque
partie molle , mais aufli à celles qui font caufées par le
déplacement de quelque partie organique , comme dans
les vraies hernies & dans les luxations. Le gonflement des
os, les exoftofes , les groifeursqui ne reconnoiffentpour
caufe que la préfence de quelque corps étranger , font
de véritables tumeurs: Cependant , en particulier on en¬
tend par tumeurs , celles qui naiffent du féjour & de l’ac¬
cumulation- de quelque humeur , & qu’on appelle tu-
meurs humorales , eu égard à leur caule. On les divife
en quatre genres : le phlegmon , F éréfypele , M œdème 8c
le fquirrhe. Voyez-les chacun à leur article. On diftîn-
gue encore les tumeurs en internes & en externes , en
ejfentielles & en critiques ou fimptomatiques , en bé¬
nignes & en malignes , en chaudes ou inflammatoires ,
& en froides , en douloureufés & en indolentes ^ en fan-
guines , bilieufes , pituiteujes ; féreufes , venteufes- OU
emphyfémateufes , & en enkiftées.
Les tumeurs exigent un traitement différent fuivant
là différence de leur nature. Voyez Phlegmon , (Edéme ,
Squirrhe , Loupe , &c.
' TYMPAN. Voyez Timpan, ou Tambour.
«44
■y a -g
V.
VAGIN. Ôn donne Ce nom à un conduit membra¬
neux, qui s’étend entre le reélum & l’urethre', de¬
puis la vulve, jufqu’à l’orifiee de la matrice nommé
ordinairement mujeau de tanche. Le nom de Vagin
figmfie par lui-même gaine ou étui., & on l’a donné à
ce conduit, parce qu’on le compare à une gaine defti-
née à recevoir la verge de l’homme. On l’a aulfi appellé
le conduit <5* le col de la matrice ou utérus ■
Sa longueur -& fa largeur varient ; il a communément
quatre ou cinq travers de doigt de long; enforte qu’on
peut en toucher le fond avec le doigt du milieu : il fe
trouve cependant des femmes en qui il a plus de lon¬
gueur. Dans fon milieu, il a environ un pouce & demi
de large ; fon entrée eft beaucoup plus étroite , & dé¬
fendue par une membrane circulaire , percée dans fon
milieu, qui fe déchire dans les premières approehes, &
dont les débris forment les caroncules myrtiformes. Les
dimenfionsdu vagin changent beaucoup par lefréquent
ufege du coït, 5c fur-tout par l’accouchement. Sa lar¬
geur eft beaucoup plus confidérable-, & communément
fa longueur eft fort diminuée; ce qui fait que l’on tou¬
che plus facilement l’orifice de là matrice dans les fem¬
mes qui ont déjà accouché.
Les Anatomiftes difent ordinairement que ce conduit
.eft compofé d’un tilTu Ipongieux , fortifié d’un tiffu cel¬
lulaire, qui foutient un plexus, formé par un grand
nombre de vailfeaux fanguins. On remarque à la face
interne des papilles nerveufes, qui la rendent très-feu-
fible : on y trouve aufli un grand nombre de rides tranf*
verfales, formées par les replis de la membrane interne.
Les rides de la partie antérieure fe rencontrent ferles
côtés , avec celles de là partie poftérieure , &: font en
cet endroit une elpece de-couture ou de raphé, qui s’é-
V A G / 647
tend le long du vagin a droite & ï gauche; Ces rides
font fort conliderables dans la jeuneffe, fur-tout dans
les filles qui font fages ; elles diminuent au contraire
dans celles qui ne le font pas , & s’effacent entièrement
après plufieurs accouchemens. L’ufage defoes rides eft ,
dit-on , d’augmenter le plaifir dans l’ufage du mariage
par teur frottement fur le gland; & c’eft pour cette rai*
fon qu’on les trouve en plus grande quantité à la face
fupérieure, qu’à celle qui eft voiftne de l’inteftin reétum.
Sous la première membrane qui donne naiflance à ces
rides, & qui eft blanche, nerveufe, fpongieufe & par-
femée d’un entrelacement de vaiffeaux fanguins ; on.
trouve un grand nombre de petites glandes qui la per¬
cent par de petits tuyaux , & répandent dans le vagin
Une humeur féreufe, deftihée à le lubrefier.
Sous cette première membrane , on en trouve une
fécondé , qui y- eft attachée par le tiffù cellulaire. Elle
eft comporte de fibres mufculaires , dont les unes font,
citculaires , & les autres longitudinales, ce qui rend ce
canal propre à fe rétrécir & à fe raccourcir. Cette fe-
Gonde membrane eft recouverte par une troifieme. que
fournit une duplicature du péritoine , & qui eft com¬
mune avec la veffie, la matrice & le redum.
Le vagin eft fortement- collé à l’inteftin reélum, St
l’épaiffieur de leur parois, en cet endroit, n’eft pas fort,
confîdérable. Il eft auffi adhérent à l’urethre & à. la
veffie.
VAGINALE, (apophyfe) Nom d’une apophyfe, dit
milieu de laquelle naît l’ apophyfe' ftiloïde , dont elle
environne la racine comme une gaîne, d’oùselLe a. tiré
Vaginale (’ tunique ) on êlytrozde \ on a donné ce nom
à la plus confîdérable des enveloppes des tefticules; elles
n’eft rien autre chofe qu’une-contimiation de. la gaîne
du cordon des vaifleatix fper manques, qui fe dilate &c
forme deux capfules pour loger, les tefticules. La ftyr-
fàce interne de cetto tunique eft tapiffée par une mem-. .
branç particulière très-fine. HJ; Lieutaud confidete Ig.,
Sfiij
64 6 VAL
tuDique vaginale comme un tiffu filamenteux, qui s'inn
finue dans leurs divifions, & qui fait leur connexion,
VAGUE, f paire de nerfs ) On donne ce nom à la
huitième paire de nerfs cérébraux , parce qu’elle fe dis¬
tribue à différentes parties dans la poitrine & dans le
bas-ventre. Voyez , jymphathfques moyens .
VAISSEAU. Partie du corps qui fert à contenir les
fluides naturels & à les faire circuler. Si l’on conçoit
une membrane roulée , de maniéré qu’elle laiffe. à l’in¬
térieur un tuï'aa cilindrique ; on aura une jufte idée
d’un vaiffeau. Or, quoique tous les vaiffeaux du corps
foient ainfi formés ; cependant les différentes liqueurs
qu’ils contiennent, la différente épaiffeur de leurs tuni¬
ques , & fur-tout leurs diverfes aérions , établirent en¬
tre eux beaucoup de différences. On appelle vaiffeaux
fanguins ceux qui font deftméa à contenir le fang; tels
font les artères & les veines qui partent du cœur & fe
rendent au cœur. Les vaiffeaux lymphatiques châtient
la lymphe , & la ramènent au réfervoir de pequet. Les
vaiffeaux nerveux , fi les nerfs font des vaiffeaux, com¬
me il eft à lé préfumer, diftribuent les elprits animaux
à toutes les parties du corps.
Tout vaiffeau, de quelque nature qu’il foit, paroît
avoir une action- fur fon liquide , les uns plus , les autres
moins. V. Ancre , Peine, Nerf , Lymphatique, Lactées, &c,
VALET A PATIN. Sorte de pincette , qui a deux
branches unies par charnière. Les branches poftérieures
font plates, écartées & courbées en dedans : elles font
comme le manche de l’inllrument. Les branches de de¬
vant s’écartent auffi un peu , fe recourbent en dedans ,
& forment par leur partie antérieure un bec allongé,
qui a la figure d’un bec de canne , long d’environ un
pouce , garni intérieurement de petites rainures & émi¬
nences tranfverfales qui fe reçoivent mutuellement. Ce
bec fe tient toujours, fermé par le moïen d’un double
reffort d’acier très-fort , qui n’eft autre chofe qu’une
lame pliée en deux, arrêtée au-deffous de la charnière
par une vis. fur la branche , qui reçoit l’autre dans, fa jon.ç-
VAL 64?
tion,& qui l’écarte. L’inftrument eft long en entier de deux
pouces quelques lignes : il fert à pincer les vaiiTeaiix ou¬
verts, dont on doit faire la ligature dans les amputations,
pour arrêter l’hémorrhagie. La maniéré de fe fervir du
valet à Patin confifle à preffer avec la main fes deux,
branches poftérieures; ce qui fait bailler le relïort, Sc
ouvrir le bec de l’inftrument. On embralle avec ce bec
ouvert le vaiffeau d’où le lang découle ; on lâche la.
main & le relfort fe détend; le bec fe ferme, & levait
leau s’y trouve fortement ferré Alors on laiffe pen-
dre l’inftrument fans le tenir, & l’on fait la ligature
du vaifleau. On l’appelle valet , parce que dans cette
circonftance il tient lieu d’un ferviteur. Son invention,
eft attribuée à Gui-Patin, Médecin de Paris.
VALVULE ( grande ) du cerveau. Ce font des pro¬
duirions médullaires des pédicules du cervelet, qui for¬
ment cette grande valvule du cerveau. Voyez, Cervelets.
V alviue du colon , ou de Bauhin. On a donné ce nom.
à une valvule qui fe trouve à l’embouchure du colon
elle porte le nom de Bauhin , qui, le premier , en a
donné une defeription exaéle. Elle eft formée par un
repli de toutes les membranes de l’inttftin ileum & du.
colon , ce qui lui donne un volume confîdérable. Ce
repli n’eft retenu que par du tiifu cellulaire, & fi on
le détruit, le colon s’allonge, & la valvule s’efface. Elle
forme au. dedans del’ileum un gros bourelet, qui porte
le nom de bride ou de ligament de la valvule : déno-,
minâtion aifez impropre. Cette valvule permet le pafi-
fàce dans le colon aux matières contenues dans l’ileum,
au lieu qu’elle s’oppofe à leur retour ducolon dans lileum
par où l’on voit que les lavemens que l’on prend ne
vont que dans le reâum & le colon , & ne pénétrent
pas jufques dans le coeeum , ni dans les inteftins grêles \
Valvules conniventes. Les Anatomiftes ont donné»,
ce nom à des plis que l’on trouve en grand nombre dans
les inteftins grêles, & fut-tout dans le jéjunum. Ces re¬
plis ne font formés que par la memorane vafculaire ou
nerveufe, & par le velouté. Les membranes externes
ne contribuent aucunement à leur formation..
648 VAR
VARICE. Tumeur molle, inégale, noueufe ou tor-
tueufe, indolente, & par fois douloureüfe, livide ou
noirâtre, qui vient en plufieurs endroits du corps. C’eft
un gonflement fanguin , ou une dilattaion de quelque
veine engorgée, d’un fang épais on gêné qui fe rallen-
tit dans fa cavité. Il n’y a quelquefois qu’un fimple ra¬
meau veineux qui foit engorgé; d’autre fois, il s’en
trouve plulieurs. On connoît les varices , parce qu’elles;
occupent les veines, en ce qu’elles font fans pulfation,
qu’elles cèdent facilement à Timprelfion du doigt , &
qu’elles fe relèvent auffitôt qu’on celle de les compri¬
mer. Il n’y a point dans le corps de veines qui n’en
foient- fulceptibles : on en voit aux tempes , au-
deffous du nombril , au fondement où. elle s'appel¬
lent hémorrhoïdes ; au fcrotum & autour des teili-
cules ; mais le plus fouvent elles viennent aux jambes
& aux cuiffes; il y en a de grofîes, de moïennes, de
petites. Les femmes greffes font particulièrement fu-
jettes à cette maladie , vers la fin de leur groffeffe. Il
s’en peut faire dans les parties internes comme dans le*
parties externes, dans le cerveau, la matrice, &c.
La Chirurgie emploie trois moïens pour guérir les
varices des extrémités : fçavoir ; les aftringens , les ban-
dages & la phlébotomie. Ori fait d’abord avec de la folle
farine, ou avec des farines de feves , d’orobe, de len¬
tilles, les poudres de bol d’Arménie, de fangdragon &
des blancs d’oeufs , Une forte de colle que l’on étend fur
un linge en forme de compreffe, d’une grandeur pro¬
portionnée à la groffeut du membre , & on l’affujettiï
par un bandage en doloire.
Si l’on aime mieux employer le bandage fimple , on
prend une bande plus ou moins large , plus ou moins
longue , fuivant la hauteur & le .volume de la partie ;
on la roule en un chef, & après avoir appliqué fur l’en¬
droit des varices une compreffe trempée dans l’eau alu-
mineufe , ou quelque autre médicament' aftriqgent ;
on applique fa bande en doloire, ayant foin de graduer
la preffion , & en ferrant plus dans l’endroit des va ri,
ççs, & en ferrant moins à mefiirç que l’on remonte
V A R _ 649
Vers la partie fupérieure du membre : aux varices des
Jambes , on fe fert avec beaucoup de fuccès , de guê¬
tres de toile ou de coutil, lefquelles ferrent beaucoup
à la partie inférieure ; & en remontant , ces efpeces de
botines font un bandage continu très-commode.
Mais li les varices réfiftent à ces' moïens curatifs ,
& grofliflent de maniéré à incommoder trop , il faut
ouvrit les nœuds avec une lancette , & quand elles
feront dégorgées , on appliquera dellus les bandages ,
dont on vient de parler- félon ce qu’il plaira au Chi¬
rurgien , ayant toujours la précaution d’appliquer des
compreffes trempées dans une liqueur convenable; telle
que l’eau dans laquelle on a fait fondre de l’alun , ou du
fel ordinaire; tel que le vin rouge alumineux, les blancs
d’œufs, mêlés avec les poudre aftringentes, &c.
VARICOCELE. Efpece de cirfocéle , ou de mala¬
die variqueufe du fcrotum , dans laquelle les veines de
cette partie & celles du dartos font gonflées contre na¬
ture. La vue feule fait connoître cette maladie , fans
qu’il foit befoin d’y toucher. On voit clairement les
vaifleaux gros & tortueux du fcrotum ramper fou;, la
peau & former un ceps.de vigne; c’eft la préfence d’un
fang épais & greffier, dont le cours a été rallenti dans
ces vaifleaux qui caufe la tumeur & les différens'gon-
flemens qu’on apperçoit. Le féjodr du fang ayant perfîfté,
il s’eft fait une dilatation canfldérable des tuniques des
veines, qui, par-là, font devenues variqueufes. Il y a
des Auteurs qui confondent le varicocèle avec le cir-
focèle ; mais on le difcingue du cirfocéle par l’attouche¬
ment. On fent les vaiffeaux attachés à la partie fupé¬
rieure du téfticule , durs & gros comme les vers de
terre , dont ils ont/la forme ordinaire ; ils font tortueux
comme quand ces vers fe raccourciflent & fe ramaflent.
La caufe immédiate de cette maladie, c’eft donc le
féjour du fang dans fes veines, comme celle du cirfo-
cèle .& du fpermatocèle; celui de la femence dans fes
organes propres }fla caufe éloignée, c’eft le défaut quel¬
conque de .force , pour faire avancer dans les vaifleaux
du fçrotum le îang qu’ils contiennent. En effet , par la
6jo V A R
privation d’une telle puilfance , le fang doit féjoürncr
dans fes vaifleaux , jufqu’à ce qu’il foit contraint d’en
forcir par l’adion de quelque organe; d’ailleurs ni aïant
là ni mufcles ni membranes qui puilfent preffer les ca-
neaux pour obliger le fang à continuer la route; la por»
tion de cette humeur qui n’a pu remonter , & celle qui
aborde de nouveau contraignent les tuniques de fe dis¬
tendre & de s’élargit. En effet, deux chofes font cou¬
ler le fang dans les veines; l’une eft l’impulfion du fang
artériel, dont. la force eft compofée de la puiffance du
cœur, & du reflort des artères; & l’autre, la réaction
des membranes & l’action des mufcles : or ce dernier
fecours manque ici ; il nJy a donc que la force des vei¬
nes qui puifle produire ce mouvement , & fouvent il
u’eft pas allez fort pour obliger le fang de continuer
fa route ; ce qui fait naître ttes - efficacement cette cf-
pece de maladie. Au relie, ce qu’il y a d’heureux, c’eft
que dans le varicocèle, non plus que le cirfocèle, il n’y
a point de grande douleur; ils font l’un & l’autre très-
fupportables ; mais l’inquiétude & la pefanteur qu’on
relient dans les parties, chagrinent & font recourir au
Chirurgien. Les perfonnes replettes & fanguines, ceux
quiviventdanslacontinence font, pour ainfi dire, les feu¬
les fujettes à cette efpece de maladie ; elle eft extrême¬
ment rare quand on ufe du mariage : mais la cure n’en
eft pas aifée, & moins celle du cirfocèle, que celle du
varicocèle; c’eft pourquoi nn Chirurgien ne doit pas
en promettre témérairement la guérilon.
Dans la cure des varicocèles , il faut commencer par
faire plufieurs faignées , & ordonner un régime de vi¬
vre très-exaét , pour ôter la pléthore , puis mettre fur
la partie une grolfe compreffe, trempée dans un vin
aftringent, & par-delfus un fufpenfoir qui foutienne &
prelle ces parties,’ pour faciliter au fang fon cours dans
les veines. Les Anciens cautérifoient ces veines en plu¬
fieurs endroits avec des cautères actuels & pointus ;: mais,
cette pratique dit , Dionis , à paru cruelle , & n’eft
plus en ufage. C’eft avec plus de raifonque, quand les
rèmedes généraux & les aftringens ne réuffilTent pas*
VAS 651
on les ouvre avec la pointe d’une lancette. Le Chirur¬
gien pratique ces petites incitions dans les endroits des
veines, qui font le plus gonflés , & fo fort enfuire du
même vin aftringent & du fufpenfoir ; par ce moïea
on peut parvenir à la guérifon du varicocèle.
Si c’étoit un cirfocéle , l’on emploïeroit les mêmes
remedes généraux, la faignée, les aftringen's en dehors,
& les raffraichiffans intérieurement , la diette , font tout
ce que l’on peut attendre , & font préférables à l’am¬
putation du tefticule propofé par les Anciens, comme
! le remede unique à ce mal ; mais l’ufage du mariage,
après ces remedes, fait larelfource la plus efficace &
l’unique dans cette maladie.
VARICOMPHALE Tumeur varjqueufo de quel¬
ques vailfeaux du nombril. Sa couleur eft brune ou
livide, à caufo du fang croupi qu’elle contient. Quand
elle eft faite par la dilatation ou par la' rupture des
artères , on y font un battement comme aux anévrif-
jnes. On eftaïe de difïiper cette tumeur par des reme¬
des aftringens, faits avec le bol d’Arménie, le fang de dra¬
gon , la terre lîgillée & la folle farine , incorporés dans
du blanc d’oeuf. On appliquera ce remede fur la partie,
Sc on l’y tiendra par un bandage un peu ferré. Si la
tumeur étoit grofîe & quon n’eût pas efpérance de la
guérir par les médicamens, il faudrait l’ouvrir de toute
fa longueur avec le biftouri, en vuider le fang, & cau-
térifor les extrémités des vailTeaux avec des boutons de
vitriol. On en laifTe par la fuite tomber les efearres s
on fait revenir les chairs , & on en procure la cica¬
trice. En un mot , on fo comporte de la même fa¬
çon que dans la cure des varices en général , en con-
fervant Amplement quelques ménagemens particuliers
qu’exige la ftruéture & la polîtion du nombril.
VARIQUEUX, Se dit des vaifleaux veineux , diften-
dus contre nature.
VASA BREVIA. Termes Latins, qui lignifient vaif-
feaux courts. On les a confervès en François pour ex¬
primer la même chofe. Voyez. Courts.
VASCULAIRE ou VASCULEUX. Se difont de
VAS
tout ce qui regarde les vaiftêaux, & de ce qui réfuîte
de l’afTemblage de vabTeaux.
VASTE EXTERNE. G’eft un mufele fort conff-
dérabl e y fur-tout dans fon milieu , placé au côté ex¬
terne de la cuifTe. Ce mufele s’attache fur toute la par¬
tie latérale externe du fémur , depuis la partie- infé¬
rieure & poftérieure du grand trochanter, jufqu’auprès
du eondile. externe. L’extrémité fupérieure de ce mufele
eft un peu tendineufe, fon corps.groffit à mefure,juf-
qu’àfa partie moïenne , & décroit aufli par dégrés juf-
qu’à l’extrémité, inférieure qui s’unit avec celle du cru-,
rai, & fe- termine de même par des fibres aponévro-
tiques , qui s’étendent fur la rotule lui tiennent lieu*
de périofte, & vont fe perdr-e au ligament qui- attache
eet os au tibia. Les communications fréquentes de ce
mufele , ainfi que celles, du. vafte interne avec le crural,
peuvent- les faire regarder comme un vrai, mufele tri¬
ceps. Ses fibres aponévrotiques font attachées en partie-
au ligament capfulaire de la cuilîe avec la jambe , &
l’empêchent d’être pincé dans les mouvemens de ces par¬
ties , en le retirant en dehors. Ce' mufele eft un des.
extenfeurs de la jambe & dans certaines pofitions, il
fixe la rotule , & l’empêche de fe porter à droite & à
gauche.
P'ajle interne. Mufele d’un volume confidérable qui
occupe la partie interne de la cuifle. Il s’attache fur to'üte
la face interne du fémur, depuis, le petit trochanter juf-
qu’au près du eondile interne. L’extrémité fupérieure
eft un peu tendineufe , & fe confond avec celle du muf-
cle crural : fon corps augmente en volume à mefure-
qu’il approche de fon milieu , & diminue infenfible-
ment pour aller fe terminer en partie à une aponévtofe ,
qui lui eft commune avec le crural & le gtêle antérieur ;
& en partie à une autre aponévrofe commune avec le
crural , qui s’étend fur toute la rotule, y eft adhérente-
& lui tient lieu de périofte , & après l’avoir^ entière¬
ment recouverte , va fe perdre au de-là dans Le liga¬
ment qui attache cet os au tibia. Ses fibres, enpaiîant
fur le ligament capfulaire de l’articulation y contrat-.
V E I 653
vent une adhérence qui empêche qu’il ne foiï pincé dans
les mouvemens des os de la jambe & de la coiffe. Les
communications de ce mufcle, ainfî que celles du vafte
externe avec le crural , font que l’on peut regarder ces
trois mufdes comme un triceps de la jambe. Son ufage
eft d’étendre la jambe , & d’empêcher , dans Certaines
polirions , la rotule de divaguer à droite & à gauche.
VEILLE. Etat du corps dans lequel les fens & prin¬
cipalement la vue font en aétion. La veille & le fommeil
différent , en ce que dans la veille , les idées ont tou¬
jours quelque liaifon , ce qui n’eft pas dans le fommeil ;
mais on n’en doit pas conclure que ces- idées foient pro¬
duites dans notre imagination par quelqueêtre extérieur ,
afin que les hommes avertis de l’avenir , apprennent à
rechercher de certaines chofes , & à en éviter d’autres ;
car il feroit ridicule qu’un Etre qui s’intérelferoit pour le
bien des hommes , leur donnât en fonge des avis d’une
maniéré fi obfcuve & fi équivoque , qu’à peine produit-
on un exemple bien avéré de quelqu’un à qui un aver-
tifTement en longeait fait éviter quelque danger. Voyez
Sommeil.
VEINE. Conduit membraneux , dont la fonûion eft'
en général de rapporter le fang des extrémités au coeur.
Les veines font compofées de tuniques , comme les ar¬
tères ; mais ces tuniques font moins fortes , moins élaf-
tiques , plus fouples & plus aifées à diftendre que celles
des artères. Au lieu que les artères femblent naître du
cœur , les veines paroiflent au contraire y aboutir ; de fa¬
çon que-ces canaux de différente nature doivent être re¬
gardées comme un canal circulaire unique , dont le cœur
eft le point de réunion.
On remarque dans le corps humain trois principaux
troncs de veines , qui font la veine cave , la veine porte ,
& la veine pulmonaire ; mais ces veines font moins dif¬
férentes par le lieu de leur tendance , que par la diver-
fité de leur ftruélure & de leur fondion. La ftruciure de
la veine porte , par exemple, eft tout-à-fait différente dé
celle des aut res veines , comme on peut le voir à l’article
Hê V E I
L’on a cru lorig-tems que les veines étoient compo-
fées de quatre tuniques, ainfi que les artères , d’une mem-
braneule , d’une glanduleufe , d’une vafculeufe , & d’une
mufculaire ; mais la glanduleufe n’exifte point , & l’on
ne fauroit démontrer la mufculaire. Quant à la mem-
braneufe & vafculeufe , celle-là eft tilfue de fibres longi-
tudinales qui fe croifent le plus fouvent ; celle-ci eft com¬
me la première des artères , à peu près tendineufe ou li-
gamenteufe , quoiqu’apres tout il n’eft pas ailé de déci¬
der fur la nature des fibres qui compofent ces tuniques
L’on a long-temps difputé deilus , & l’on y dilputeta en¬
core , jufqu’àce que Ion ait de plus fortes preuves pour
ou contre.
Les veines en général n’ont point de pulfation comme
les artères ; il n’y. a même que l’embouchure de la veine
cave qui ait un mouvement qui tient de la nature de la
fiftole des artères , mais qui ne luffit pas pour faire af¬
firmer que les veines fontpulfatives. Le fang auffi circule
beaucoup moins vite daiW les veines que dans les artères j'
& cela étoit néceflaire pour la fonélion des différens or¬
ganes (ecréteurs , qui exigent beaucoup de fang de la part
des artères, & un mouvement modéré, mèmè lent,
pour féparer& filtrer les différentes humeurs.
Quoique les veines accompagnent d’ordinaire les artè¬
res dans leurs différens trajets , & que par là le fang trou¬
ve plus de force à couler dans les canaux veineux , cepen-
dant les veines font & beaucoup plus nombreufes que les
artères, & munies de valvules pour foutenir le poids de
fang , montant contre fa propre tendance. Cés valvules
fe rencontrent fur-tout dans les veines des parties infé¬
rieures , dans les extrémités , & dans le lieu de leurs anaf-
tomofes. De-li vient que quand on veut faire une fai-
gnée , il ne faut point pratiquer l’incifion dans les en¬
droits des anaftomofes. Ces efpeces de foupapes font pla¬
cées d’efpace en efpace dans l’intérieur des canaux vei¬
neux , excepté dans ceux de la matrice , & dans la veine
porte. Celles des veines qui rapportent le fang de la tête
au cœur , n’en Ont point , non plus que celles de la poi¬
trine & du bas-yentret
VEN 6yf
Les veines font plus amples que les artères , ce qui
compenfe avec leur nombre la vîteffe que le fang awfériel
éprouve dans les artères ; car malgré cela , il pâlie pliis.de
fang dans les artères que dans les veines. Il eft vrai que
ce qui s’emploie pour la nourriture &la matière des fécré-
tions, diminue beaucoup la quantité qui, pafTeroit fans
' cela des artères dans les veines ; mais cela n’empêche pas
que le, calibre des veines ne doive être plus ample que
celui des artères, pour la raifon que nous venons de dire.
Le défaut de contraâilité dans les veines fait que les
plaies de ccs parties font moins dangereufes que celles
des artères , & que dans lescadavres on trouve toujours le
fang croupiiTant dans les veines , tandis que les artères
font entièrement vuides. Il eft aifé d’après tout cela de
connoître une veine d’avec une artère. La veine ne bat
point ; le fang qu’elle contient eft plus brun , plus foncé
que celui que l’artère renferme ; la tunique eft moins
blanche , paroît bleue à travers la peau ; celle de l’artère
ne paroît nullement , & eft plus blanche , plus tendi-
■neufe ; quand on coupe une veine, le fang fort fans impé-
tuofîté , au lieu que fi l’on incife une artère, le fang jaillit
par fauts , & eft plus rouge , plus animé que celui des
veines.
VEINE DE MEDINE. C’eft la même chofe que le
dragonneau qui porte ce nom , parce qu’il eft très-com¬
mun i Medine ville d’Arabie.
VEINEUX. Se dit de tout ce qui concerne les veines,
& principalement du fang que ces vaifleaux contiennent.
VELOUTE’. On donne ce nom à la membrane qui
tapiffe à l’intérieur l’eftomac , les inteftins & la veficule
du fiel , & parce qu’en paffant légèrement le doigt par-
defliis, elle imprime une Tentation douce & femblable à
celle qu.on éprouve en touchant du velours.
VENAL. Se dit du fang que les veines renferment. Il
,eft lynonime de veineux.
VENTOUSE. Sorte de boëte ou de petit vailfeau fait
enpoire , femblable à un petit chapiteau de cucurbite fans
bec , avec une bafe large & ouverte , quitta applique fur
Japeau, pour y. attirer avec violence les humeur^ du de-
656 VEN
dans au dehors, La matière des ventoufes èft de verre , de
corne, de cuivre, de bois , d’argent, comme on veut , ikc.
mais on ne fe fert àpréfent que de celles de verre. On les
trouve plus propres , & étant tranfparentes , on voit aifé-
ment ce qui fc paffe deffous. On peut dans le befoin fe
fervir d’un verre fans pâte. Il y en a de grandes, de moïen-
nes & de petites. Les cornets fèmblables à ceux avec lef-
quels on joue au dez, avec un petit trou au haut, font
aulîï des efpeces de ventoufes dont on fe fert en plufîeürs
endroits. Les premières ventoufes s’appliquent avec le
feu. On remplit à moitié le vaiffeau d’uue étoupe légère,
qu’on fait tenir dans fon fond avec de la térébenthine ,
ou de la cire. On allume cette étoupe , & l’on place aufli-
tôt la ventoufe qu’on a un peu chauffée auparavant , crain¬
te qu’elle ne le catle. Laflamme s’éteint peu de tems après,
mais la chaleur fait raréfier l’air contenu dans fa capacité.
La peau trouvant moins de réfiftance dans la Ventouie,
s’y éleve avec les vaiffeaux & les humeurs qu’ils contien¬
nent. Au lieu d’étoupes, on fe fert auflî fort commodé-
ment.de trois ou quatre petits bouts de bougie, plantés
fur une carte coupée en rond , qu’on met fur la partie.
La bougie étant allumée, on place la ventoufe par-def-
fuscette carte , la peau fe gonfle & s’y éleve comme nous
avons dit. Pour détacher la ventoufe, il faut la pencher
de côté.
L’application des cornets fe fait fans feu : on attire l’air
du cornet par le petit trou avec la bouche , en fuçant ou
retirant fon haleine & l’onglilTepromptement avec la lan¬
gue fur le trou pour le boucher , une petite boule de cire
qu’on tient dans la bouche à cedefîein. Ces cornetsfont le
même effet que les premières ventoufes. Ou en applique
fix, huit, dix, plus ou moins, comme on le juge à propos.
On diflingue les ventoufes en féches , & en humides.
Les féches s’appliquent fans effufion de fang. Dans les hu¬
mides, on fait des fcarifications à la peau avec une lan¬
cette , après’ l’application des féches. On applique de nou¬
veau la ventoufe, & alors le fang fort abondamment par
les incitions qu’on a faites à la tumeur.
Pour applique! méthodiquement les ventoufes , il faut
. commencer
VEN
commencer par mettre le malade dans une fituation com¬
mode, & cela dépend de l’endroit où cette application fe
doit faire. C’eft ordinairement fur les épaules, que cela
ïé pratique. Si le malade étpit en état de fe lever, on
pourrdit le mette fur fon fiége, la tête panchée en devant
8c appuiée fur un oreiller, mis devant lui fur 'une table ;■
s’il étoit en létargie ou en apoplexie, il faudroit le cou¬
cher fur le ventre , & après-avoir découvert’ les épaules,
les frotter rudement avec plufieurs ferviettes bien’chaiides,
"pour échauffer les parties & en tirer plus de fangî c’efl
pourquoi il faut avoir la précaution de faire un feu clair ,
afin de renouveller fouvent les ferviettes chaudes. On fait
tenir une lumière par un fervitcur , tant pour voir plus
clair, que pour allumer les étoupes ou les mèches des pe¬
tites bougies; enfuite on en applique une , puis une fé¬
condé, & ainfi jufqu’à ce que l’on ait placé le nombre
déterminé; on place enfiiite fur les ventoufes une ferviette
très-chaude , & on y entretient conltamment une bonne
chaleur , jufqu’à ce qu’on croie de voir les relever pour
y faire les fcarifications.
Il faut remaquer que quand on applique les ventoufes
à une femme ou à une fille il faut les pofer plus bas
"qu'aux hommes , parce que les fcarifications laiffent de
petites cicatrices qui gâtent les épaules ; & les femmes fe
chagrineroient fi elles étoient en un lieu où on put les
appercevoir.
Qn relcve la ventoufe en appuiant un peu fur la peau
avec un doigt, pour y faire entrer 'de l’air. : on prend en-
fuite une lancette', l’on fait les fcatification fur l’endroit
où elle a été appliquée feio'n le befoin. On commence par
le bas de la rondeur, où l’on en fait trois; puis on conti¬
nue en remontant, où l’on en fait quatre, enfuite cinq
au deifus, puis quatre, & on finit par trois, deforte qu’el¬
les font entrelacées lés unes dans les autres. On rallume
les bougies, qu’on met fur l’endroit fearifié , & par-def-
fus , on applique la même ventoufe , puis la féconde ; on
les couvre avec une ferviette très-chaude , en renou-
vellant ces linges, on regarde fi elles s’empliffent de fang,
& lorfqu’on croit qu’il y «ji a allez, on fait apporter un
D. de Ch. Tomé II. T t
'6j8 VEN
vaifTeati pour mettre le fang contenu daqs les ventoufes.
Si dans les maladies qui demandent une prompte évacua¬
tion, on trouve à propos de les remettre une fécondé
fois , il faut avoir d’autres bougies , parce que les premiè¬
res ayant trempé dans le fang, ne pourroient pas fe rallu¬
mer. On fe conduit la fécondé fois comme la première ,
& la troifîeme de même, fi la néceffité en exigeoit d'a¬
vantage.
Après l’opération , on efluie bien tout le fang, on lave
les épaules avec du vin tiede , & on met deux emplâtrès
de cérufe brûlée, fur les deux endroits où l’on a fait des
Ratifications. Il n’eft queftion alors que de les defTécher;
on les continue jufqu’à la parfaite guerifon , en les renou-
vellant de tetns en tems.
L’ufage des ventoufes eft aufli ancien que la chirurgie;
Hyppocrate, ordone de s’en fervir, & Galien, en vante
les effets dans la cure de plufieurs maladies. On ne doute
pas non plus aujourd'hui que l’application des ventoufes
n’ait fa bonté & fes avantages j mais il n’eft pas indifpen-
fable de s’en fervir dans toutes les maladies où les anciens
lesappliquoient. On a donné trop d’étendue à ce qu’ Hyp¬
pocrate St Galien nous en ont laille par écrit. A mefure
que l’on a acquis des connoiffances plus parfaites dans l’a¬
natomie, l’ufage des ventoufes eft devenu moins fréquent.
On les a fupprimées dans toutes les maladies où l’on a
connu qu’elles n’étoient d’aucune utilité , & l’an en a
confervé l’ufage., même encore très modéré, dans celles
où l’on peut en attendre quelque foulagement , comme
dans l’apoplexie , la léthargie, & dans les fluxions de la
tête , qui attaquent les yeux & le vifage.
En Italie & en Allemagne , on ne s’en eft pas auffitôt
défabufé qu’en France, mais depuis qu’on s’en eft géné¬
ralement perfuadé qu’en tirant par la faignée deux ou trois
palettes de fang , on dégage plus puiffrmment , que par
les mouchetures des ventoufes , on a prefque entièrement
abandonné l’ufage des ventoufes qui eft d’un plus grand
attirail , & beaucoup moins commode que la faignée.
VENTRE. On a donné ce nom en général aux trois
grandes cavités du tronc. Le fupérieur eft à la tête , la
VEN fi &
.poitrine- ale non) de ventre moi en, & l’kiférieùr s’appelle
bas-ventre. Celui-ci a cqnfervé particulièrement le nom
de ventre Amplement. On donne encore ce nom à la por¬
tion charnue d’un mufde. Voyez Tronc O Mufcle,
VENTRICULE. Voyez Eftomac.
Or. donne aufli ce nom à différentes petites cavités , qui
entrent dans la compofition de certains organes particu¬
liers , tels font :
I9. Les Ventricules du cerveau. Ce font quatre cavités
que l’on remarque dans la fubftance de cet organe, &
qui font faites principalement parl’adoffement de certai¬
nes éminences qui lailTent entre elles quelques vuides. II
y en a deux fupérieurs, qui font aufli les plus grands; le
noifieme eft appelle moien, & le quatrième .poftéricur-
Les trois premiers fe trouvent dans le grand cerveau, &
le dernier entre le cerveau & la moelle allongée; de forte
que k description du dernier ne fe trouve que dans l’ex-
polïtion anatomique de là moelle allongée. Voyez Cer¬
veau O Moelle allongée.
Les Anciens croioient que le cerveau avoir un mouve¬
ment comme le cœur, & que les ventricules de ce vifcère
avoient à l’égard des efprits animaux , le même ufage
que ceux du cœur , par rapport au fang ; mais Terreur
faute aux yeux. Le cerveau eft totalemeut différent du
cœur, & les ventricules de ces deux parties font en tout
diffemblables. Il y a eu des philofoph.es qui ont aufli fait
conlifter l’ame dans les ventricules fupérieurs; mais qui
. peut déterminer une queftion fi obfcure , fi ce n’eft celui-
là feul qui a çompofé l’une & l’autre lubftance ?
a9. Ventricules du cceur. Ce font deux grandes cavités
qu’on trouve au deffous .& à la fuite des oreillettes ,
. dans la fubftance du cœur. II y en a deux, l’un antérieur ,
. l’autre poftérieur. Chacun d’eux eft ouvert à la bafe par
deux orifices dont l’un répond aux oreillettes, & l’autre
aux caneaux artériels. M AVinüow juge à propos d’ap-
. peller ces ouvertures , auriculaires artérielles. Le ven¬
tricule droit qui eft l’antérieur, s’abouche avecl’oreille.tte
de même côté , & le ventricule gauche qui eft le pofté¬
rieur , ayec l’oreillette gauche. Le premier communique
Uo : . VEN
avec l’artère' pulmonaire , le fécond avec l'artère- ao-rté:
Leur furfâce interne eft fort inégale/remplie de quantité
d’émirierices'&de cavités. Les éminences les plus confidé-
râbles font iéS allongemens charnus qui portent le nom
Ae. colones, qui ont à leur extrémité plufîeurs cordages
tendineux , qui par l’autre bout tiennent aux valvules tri-
clochinés. Les cavités font des efpeces de petites lacun.es
de toutesfortes de figures , très-profondes & très-près les
unes des autres. Ce font pour ia plupart autant d’orifices
de conduit veineux.
Les fibres mufculaires dés ventricules, fur tout Celles
du ventricule antérieur / font arrangées d’une façon tou¬
te particulière. On les voit toutes courbées en arcs, ou
pliées en angles. Ces dernieres font plus longues que cel-
qui font courbées en arcades. Le milieu de ces arcades ,
& l'angle de ces plis , font tournés vers la pointe du cœur,
St les extrémités des fibres en regardent la bafe. Ces fi¬
bres different encore par leur direction ; cette direction
eft oblique , & l’on a cru que cette obliquité repréfentoit
‘ un 8 de chiffre; mais M. Winflow, releve très-bien cette
faute la taxe de méprife que la perfpeclive aura donné
; lieu de commettre.
Toutes ces fibres par rapport à leur obliquité & à leur
différente étendue, font arrangées de maniéré que les plus
longues , forment en partie les couches les plus externes
de la convexité du cœur , & en partie les couches les
plus internés de fa concavité, & que la rencontre oblique
8c fucceffive du milieu de leurs courbures & de leurs an¬
gles , forme infenfîblement fà pointe. Les fibres qui font
fituées entre les couches formées par les fibres lés plus lon¬
gues, deviennent courtes de plus en plus & moins cour¬
bées, & cela par dégrés vers l'a bafe du coeur , où elles pa-
roiffetit très-courtes & très courbées. C’eft par cet arran¬
gement que les parois des ventricules, font très-minces
vers la pointe du cœur, & deviennent enfuitc très-épaifles
vers la bafe. Chacun des ventricules eft compofé de fes
propres fibres , le gauche en a beaucoup plus que le droit.
Aurefte , la concurrence des deux ventricules forme une
«loi l'on mitoïenne & charnue qui les fépare, & appartient
à tous les deux enfemble.
v"e R 66î.
tes anciens Anatomiftx),ont des long tems obfervé
que la capacité du ventricule antérieur, éft plus grande-,
que. celle du poftérieur, & îv'I. Helvétius, l’a très- claire¬
ment démontré ; mais il eft prefque aulfi long que l’autre
dans l’homme.. Le ventricule gauche a cela de particulier,
que les mêmes fibres qui forment la couche interne de fa
cavité en particulier, compofent la couche la plus externe
de toute la, convexité du cœur, qui eft une couche. commu¬
ne- aux deux ventricules, de forte que par le développe¬
ment de toutes cés fibres , il paroît que le cœur eft
compofe de deux facs mufculeux , renfermés dans un troi-
fieme. Cette expofition eft très-in terdlante, & eft de M.
.Winflov?.
La direction des fibres des ventricules n’eft pas par
tout dans le, même fgns, quoiqu’elles, foient toutes plus
où moins obliques : car les unes aboutiffent. a droite, les
autres à gauche , d’a.utres en devant, d’autres en arriéré ,
& plufieurs fe terminent dans les intervalles, ce qui fait ,
qu’à mefure qu’on les développe , on trouve qu’elles fe
croifent par dégrés , tantôt en long , & tantôt, en large.
Le nombre des fibres, qui fe croifent. tranfrerfalement
furpaffe de beaucoup celui des fibres, qui fe croifent: lon¬
gitudinalement , ce qu!il faut bien exactement obferver
pour éviter les faulfes idées qu’on a eues pendant quelques
tems à l’égard dumpuvement dü cœur. Les uns croiant
qu’il fe fait pat une efpece de contraction en vis , les au¬
tres s’imaginant que le cœur, fe racourcit , par fa contra¬
ction , & s’allonge par fa dilatation. Le contour des gran¬
des cavités de la bafe du cœur eft tendineux , & comme
un tendon commun des extrémités des fibres charnus, dont
les ventricules font compofés.
VENTRIERE. Serviette ou morceau de linge large -
& plié en plufieurs doubles , qui fert à fouteni'r le ventre
aux femmes grades, , & à celles qui font en couches,
comme aufli aux hydropiques , Si dans les plaies du bas-
ventre.
VENULE. Diminutif de veine. Il lignifie petite veine.:
Rameau venpux , grêle & court.
VERÇE. Membre viril. C’eft un corps long Si im-,
parfaitément arrondi:, placé au-delïous de l’arcade dtv
68» VlV
pubis , qui fert de conduit à farine & à la fortie de l’hu.
meur (eminalë.
On a vu plufieurs fois des Hommes en qui cette partie
êtoit double, ce qui eft contre nature , & très-rare. Il
tfeft pas facile de déterminer lés juftes ditnenfions du
membre viril , parce que fon volume varie dans les dif-
fe'réns fu;ets , Si fés variétés font confîdérablcs. Hors le
teins dé l’érëcfiôn , lâ "verge* eft beaucoup |îlüs petite &
çôftiiné râmafleé Sireploïéê fureilê-même , ce qui a
Eéu fur tout dans ceux qui ont froid.
Les parties qui entrent dans la cômpofition de la verge,
font là peau qui lui eft commune avec toutes les parties
du corps , & forme le prépuce, les corps caverneux , l’u-
rethre , lé gland.
VERMICÜLAIRE. (mouvement) Ce, mouvement
rëifembléà e'elui que tait un ver de terre pour avancer.
On lê remarque dans tout le canal inteftinal , il eft plus
connu fous le nom dé pèriftàltique. Voyez Périjlalti-
que.
VERMIFORME. (production) Partie dés lames qui
compofent lé cervelet , à laquelle on a donné ce nom
par la réflemblance qu’on a cru lui trouver avec la figure
d’un ver dé terre. Voyez Cervelet.
VEROLE. Mal vénérien ; c’eft-une maladie conta-
sieufe qui. le contrade par un commerce impur avec une
femme débauchée , & qui en eftinfedée. On en connoît l’e-
xîftëncë aux différens accidens qui l’accompagnent. Voici
lès principaux , cë (ont des chancres aux parties naturelles
dans l’un & l’autre (exe , des verrues , des crêtes , des fies,
des thymus , des puftulës endurcies ou ulcérées , & autres
efpeces de condylomes aux mêmes parties , au fondement,
& aux parties internes & (up'érieures.des cuilîes , desgo-
horhées virulentes, des phymofis & paraphymolîs , des
bubons aux aînés , & quelquefois aux aiflelles , des bou¬
tons livides au front , dés dattes vives , des gâtés lépreü-
fes , des ulcères phagédeniques , principalement à la bou¬
che , au palais , au néz , &c. des douleurs vagues & noc¬
turnes dans tous les membres , des maux de tête opiniâ¬
tres i tous ces fimptomes , Sc quantité d’autres qui fur-
VER 66*
viennent en raifon de l’intenfité, de l’âge du mal, &
de la conftitution propre du fujet , caraélérifent la ma¬
ladie d’une maniéré certaine indubitable > mais quel¬
ques fâcheux qu’ils foient, ils ne font prefque jamais ac¬
compagnés de fievre. Ils ne fe rencontrent pas non plus
tous à la fois dans un même fujet , mais il en fuffit de
quelques-uns pour la faire connoître.
Les nourrices infedées de la vérole la communiquent
à leurs nourriflons , & les nourrilTons la communiquent
aux nourrices. On prétend qu’une femme faine, qui fe
ptoftitueroit à plufieurs hommes , la gagncroit , & la
pourroit communiquer. Mais fi les hommes étoientbien
fains , cela n’arriveroit point , & la preuve la plus con¬
vaincante de cette afl'ertion , c’cfl: qu’avant la vérole il
-qt avoit fûrement en France des femmes proftituées , &
elle n’exiftoit point chez les François, Il fallut que Chrif-
tophe Colomb l’apportât d’Amérique. On peut voir là-
delfus le traité complet que le célébré M. Afitruc. en a.
donné.
Quant aux fymptomes qui ont befoin pour fe guérir de
la main du Chirurgien , on peut voir les articles Chan¬
cre , Bubon , Friftion , Fumigation , Crête , Figue ,
Rhagcde . Ulcéré , Phymojis , Paraphymofis , &c.
VEROLE’. Qui a la vérole.
VEROLIQUE. Qui tient de la nature du virus véné¬
rien , qui vient de la vérole. Tels font les chancres, les
poulains , la gonorrhée virulente , &c. qui accompagnent-
la vérole.
VERRUE. Petite élévation ronde & raboteufe , qui
arrive à la peau des mains fur • tout , fouvent en a fiez
grande quantité , & qui défigure beaucoup cette partie»
On en diftingue de plufieurs efpeces : on nomme rondes
celles qui refiémblent à un petit porreau , & qui ont la
tête arrondie. Elles tiennent à la peau par des filets qui
imitent les radicules de cette plainte. On appelle verrues
plates ou verrues bàjfes , celles qui ont une bafe large.
& peu d’élévation. Enfin l’on nomme myrmecies celles,
qui font petites , parce qu’en les coupant , l’on éprouve
un fentimcnt femblable à celui qu’excite une morfure de
($64 VE R
fourmi. Il y a trois moïens de les guérir. On les lie J
on les coupe, ou on les confumé par les cauftiques.
La ligature convient à celles qui font grolfcs , & dont
la bafe eft étroite; On prend un crin de cheval , ou un fil
de foie , & l’on fait autour du pédicule le nœud du Chi¬
rurgien , que l’on ferre tous lès jours de plus en plus
Quelques-uns trempent le fil dans une eau cauftique ,
pour qu’elle coupe plutôt , mais cette pratique eft' dan-
gereule. Ceux qui ont des veirues ne confultent gueres
les Chirurgiens pour les gùcrir , fouvént ils les lient eux-
mémes , & les font tomber. Mais il y en a qui , impa¬
tiens de Ce voir des verrues , les coupent avec des cifeaux,
& ceux-là fe eaufent des douleurs inutiles à moins qu’ils
n’emploient fur le champ quelque remede rongeant , qui
puiffe en manger les racines ; fans cela , elles ne man¬
quent pas de teponlfer , & de revenir plus groftesque la
première fois. Quand donc on les a coupées , il faut les
toucher avec de l’huile de tartre par défaillance , ou met¬
tre defliis des poudres d’alun , ou de précipité rouge.
La troifieme maniéré de détruire les verrues , c’eft de
les confutner avec les cauftiques. L’on prend pour cela de
l’efprit de vitriol , ou de l’eau forte, de l’efptit de felp
ou ou beurre d’antimoine ; mais il ne faut fe fervir de
ces remedes qu’avec beaucoup de précautions , car ils brû-
leroient & feroient des efearres très-profondes. Hue faut
point abandonner, ces remedes aux malades pour en faire
l’application eux-mêmes ; & afin de la faire avec plus de
fureté , il faut compofer un petit emplâtre troué dans
fonmilie'u, dé là grandeur de la verrue qu’on veut tou¬
cher. On prend un brinde paille enduit de la liqueur choi-
fie, dont on- touche le porreau, & par ce moïen la circonfé¬
rence du tubercule elî garantie contre le remede , en-cas
qu’il en vint à tomber quelque goutte durant l’applica¬
tion , & il empêche qu’il ne s’étende & n’opére au-delà
de la verrue. L’attouchement de l’efprit de fel en a fait
tomber ; c’eft pourquoi on l’emploie comme les autres,
cauftiques, & quoiqu’il ne foitpas aufli corrofif que les
autres , comme il ne réuffit pas mains bien que l’eau for.
V E R 6 6$
te, dont il n’a point les inconveniens , c’eft une raifon
pour le préférer.
- Quand on veut fe donner la peine de bien conduiie les
remedes cauftiques&confumans, cette maniéré de diffiper
les verrues eft préférable aux autres, parce qifils en rongent
jufques aux racines, & qu’elles ne reviennent point, d’au¬
tant plus encore qu’on peut s’en fervir aux verrues . qui
font trop petites pour être liées ou coupées. On les cou¬
vre enfuite d’un emplâtre , & tout s’acheve de lui-?
même.
VERTEBRAL. Se dit en général de tout ce qui ap-
partient aux vertèbres. On donne ce nom à la colomne
épiniere , parce que ces os la forment prefque toute en-
VERTEBRALES. ( arteres & veines ) Ces artères
r.aiffent de la partie fupérieure des fouclavieres , prefque
à l’oppofite de la mammaire interne & de la cervicale.
On les nomme vertébrales, parce qu’elles palîent par
les trous qui font aux apophyfes tranyerfes des vertè¬
bres du cou. Après qu’elles ont donné quelques bran¬
ches à la moelle de l’épine & aux parties voilines, elles
'pallent par le grand trou occipital, puis ayant perccé
la dure-rmere, elles s’uniflènr enfemble d’abord au-
delTus de la moelle allongée, & ne font plus qu’un tronc
appellé tronc vertébral , ou artère bafilaire.
Mais avant que d’entrer dans le crâne , les artères
vertébrales fe ploient & fe contournent de différentes
manières ; de façon que le faug doit y circuler plus len¬
tement que dans les autres artères. Elles s’anaftomo-
ferit auffi avec les carotides qui en font de même, &
fe dépouillent de leur tunique mufculaire auffi avant leur
entrée dans le cerveau. Cette obfervation eft de confé-
quence, pour éclaircir pïufieurs phénomènes de phyno-
logie & de pathologie.
Les artères vertébrales & les carotides font les feules
qui portent le fang au cerveau : or en pénétrant ce vif.
cere, elles s’infînuent dans fes anfraéhiofités , y ferpen-
tcnt d’une maniéré étonnante, & s’y divifent en un fi
grand nombre de petits rameaux , que cela tient. du pro.-
666 VER
(lige. Ces rameaux fé répandent fur la furface des cir¬
convolutions qu’elles couvrent.
Les veines de mêmé nom, une de chaque côté re¬
çoivent une partie du fang qui a arrofé le cerveau, far¬
tent par le trou occipital, par où elles communiquent
avec un petit rameau qui vient du finus latéral de la
dure-mere, quand il exifte; en reçoivent quantité d’au¬
tres, tant externes qu’internes, qui viennent des finus
vertébraux, accompagnent les artères par tous les. trous
des apophyfes tranfverfes des vertèbres du cou, & vien¬
nent fe décharger par un & quelquefois par deux ra¬
meaux dans la veine fouclaviere, de chaque côté. D’au¬
tres fais elles fe perdent dans les axillaires. Ces veines
communiquent à leur origine avec les quatre jugulaires,
comme il eft aifé de s’en convaincre par les injections
qui paffent des unes dans les autres fans aucun effort.
VERTEBRAUX. ( finus ) on donne ce nom à deux
conduits veineux qui partent des vertèbres , & commu¬
niquent par leur partie fupérieure , avec les finus latéraux
de la dure-mere , & s’étendent avec le lacis des artères
vertébrales, le long de la moelle de l’épine. Ils jettent
auffi des branches veineufes qui vont dans les veitebra- '
les à l’azygos. Au-deflus des reins, il en part qui vont
fe jettes dans la veine cave.
VERTEBRES. Nom que l’on donne à vingt-quatre
os, dontfl’affemblage forme l’épine du dos. Il vient d’un
mot Latin, qui fignifie tourner, parce que c’eft par leur
moïen que le tronc fait tous fes mouvemens.
On les divife en trois portions qui portent le nom
de la partie qu’elles occupent. Les fupérieures fe nom¬
ment cervicales , parce qu’elles forment le chignon du
cou que les Latins nommoient cervix. Elles font au nom¬
bre de fept. On donne le nom de iorfales aux douze fai¬
santes , qui font placées tout le long du dos. Les cinq
dernieres s’appellent lombaires , parce qn’ elles occupent
la région des lombes.
Il y a des chofes qui font communes à tous ces os en
général , & d’autres qui conviennent à chacun en parti¬
culier. Examinons d’abord les généralités.
VER' > 66 7
On peut remarquer à chaque vertèbre fon corps , fes
apophyfes , fes cavités , fa ftlbftance , fon articulation &
fes tffages.
Le corps eft k partie antérieure (les vertèbres. C’eft
la portion la plus confïdérable , &‘celle qui foutier.t les
autres. Elle eft arrondie en devant , & échancrée en ar¬
riéré. Ses faces fupérieurés & inférieures font applaties,
& légèrement concaves ; leur bord antérieur & latéral eft
recouvert d'une lame très-mince de fubftance compac¬
te , blançne & polie , qui rellemble une a épiphyfe , &
manque à la partie poftérieure- On obferve à fa circon¬
férence quantité de petits trous qui livrent paflage à des
vaiile^Ux qui nourriilent cet os.
Chaque vertèbre a fept apophyfes. Une impaire placée
poftérieurement , & qui le termine en pointe plus ou
moins fenfible , ce qui la fait nommer épmeufe. C’eft elle
qui a fait donner à l’aflemblage des .vertèbres le nom
A' épine du dos. Deux latérales placées horifontalement
une de chaque côté , on les appelle apophyfes tranfver-
fes. Elles font plus longues que les autres. On en remar¬
que encore quatre autres , dont deux font placées fur
chaque côté. On les appelle obliques ou articulaires. Il
y en a une fupérieure , que l’on nomme amendante , &
une inférieure qu’on appelle defcendcmte. La fupérieure
porte une facette articulaire tournée en dehors; l’infé¬
rieure en a une femblable qui regarde en dedans. Ces
apophyfes font fort courtes , ce qui les a fait auffi appel-
ler petites apophyfes des vertèbres ; elles font recouver¬
tes , ainfi que toutes les autres apophyfes des vertèbres ,
d’un petit cartilage poli, qui leur permet de gl-ilfer les
unes fur les autres.
Entre le corps des vertèbres & les apophyfes, on re¬
marque un grand trou qui répond à celui des autres ver¬
tèbres , & forme un canal dans lequel la moelle épinïere
eft logée. On trouve encore à chaque vertèbre quatre
échancrures , deux de chaque côté : une fupérieure , qui
eft aflez petite , & une inférieure qui eft plus grande.
Lorxque les vertèbres font réunies , l’échancrure fupé¬
rieure de l’une fe trouvant adaptée avec l’échancrure in-
668 _ VER
férieure de celle qui éft au deflus , il en réfulte un trou
de chaque côté de la vertèbre , qui- communique avec le
canal , & livre paflage aux nerfs qui partent de la moelle
épiniere, pour aller fe diftribuer dans différentes parties
du corps. Il ppaffe auffi de petits vaifTeaux fanguins, quî
entrent dans le canal , ou qui en fortent.
La fubftance du corps de l’os eft entièrement fpon-
gieufe, fi on ën excepte la petite lame dont nous avons par¬
lé , qui eft fort étroite , & recouvre antérieurement & fur
les côtés j le bord de la face fupérieure & de l’inférieure.
On trouve auffi de la fubftance fpongieufe dans les apo-
phyfes,, mais elle y eft recouverte par des lames épaifles ,
de matière compacte.
Entre le corps des différentes vertèbres, on trouve une
fubftance intermédiaire qui les fépare ; c’eft un cartilage
d’une efbece particulière. On le nomme intervertébral.
Il ne reflemble aux autres que pat fa couleur & fon élaf-
ticité. H eft compofé de petites lames circulaires arran¬
gées autour les unes des autres. Un des bords de ce carti¬
lage eft attaché à la furface du corps d’une des vertèbres,
& l’autre tient à la vertèbre oppofee. La partie du carti¬
lage qui répond au milieu du corps des vertèbres , eft
d’un tifiu plusfpongieux que le refte, & elle paroît moins
épaille. On remarque entre les lames circulaires une hu¬
meur mucilagineufe , un peu plus épaiffe que celle qui
atrofe les. articulations. L’épaiffeur de ce cartilage n’eft
pas la même entre toutes les vertèbres. Entre les tombai-,
r es,elle eft de quatre ou cinq lignes d’épailfeur dans leshom-
mes ordinaires; elle- eft un peu moindre entre 1er cervi¬
cales , & diminue encore beaucoup entre celles du dos.
Ainfî on peut remarquer que l’épaiffeur du cartilage in¬
termédiaire eft proportionnée aux moüvemens que font
les vertèbres entre elles. Ceux des vertèbreslombairesfont
moins multipliés & moins variés que ceux du cou , &
ceux-ci moins encore que les moüvemens du dos. Il faut
auffi remarquer que la partie antérieure du cartilage eft
plus épaiffe que la poftérieure. Ces cartilages font fuf-
ceptibles de compreliion & d’élafticité ; lorfque l’Jiammç
eft debout & fe tient droit, la.preflion eft égale -fur toute
VER 66?
'étendue du cartilage , dont la circonférence eft de niveau
avec celle du corps des vertèbres ; mais s’il fe courbe d’un
côté, la preffion fera plus grande dd côté vers lequel fe
fait la flexion , le cartilage s’amincit en cette partie , &
■déborde les vertèbres , tandis que fon épailfeur augmente
au côté oppofé à celui de la flexion,
C’eft dans la compreflibilité & l’élafticité de ces carti¬
lages intermédiaires , que l’on trouve la raifon pour la¬
quelle un hommeell plus petit lorfqu’ila été debout long,
tems , ou qu’il a porté quelque fardeau , que le matin
-lorfqu’il fe leve. On voit bien que le poids de la tête &
des parties fupérieures , ou du fardeau que l’on fuppofe ,
a plus ou moins applati lescartilages, puifqu’ils font com-
prébenfibles , ce qui diminue d’autant la hauteur ; lorfque
le corps fera couché pendant quelque tems , les cartila¬
ges délivrés du poids qui les comprimoit , reprendront
par leur élafticité leur premier volume , & le corps fon
ancienne étendue. On fait honneur de cette obfervation
à un Anglois moderne , quoiqu’elle foit beaucoup plus
ancienne.
Outre cette articulation du corps des vertèbres les uns
avec les autres , elles s’articulent encore par le moïen de
leurs’ apophyfes obliques ou articulaires, ce qui fe fait
par une double arthrodie. Ces apophyfes , comme nous
•l’avons dit / font recouvertes d’un petit cartilage poli ,
qui facilite le mouvement. Celles qui fe trouvent à la par¬
tie inférieure d’une vertèbre font tournées en dehors , &
• recouvrent celles de la partie Supérieure de la vertèbre
inférieure. Cette articulation eft fortement afTujettie par
un grand nombre de petitsligamens très-forts, quife croi-
fent &s’ attachent au bord des deux vertèbres, après avoir
recouvert le cartilage intermédiaire. Ils font plus lâches
aux vertèbres lombaires & aux cervicales , qu’à celles du
dos, parce que les mouvemens de ces dérnieres ne font
pas fi néceflaires , & font toujours: moins étendus que
ceux des premières.
Les vertèbres tiennent encore fortement entre elles
par un tuïau ligamenteux , qui contient la moelle épi-
670 VER
niere , & eft très-adhérent à toute la-face interne du canal
vertébral.
Tout le long du même canal , on trouve encore à
l’intérieur un ligament applati , d’une couleur jaune &
très-élaftique. Il eft placé à la partie pollétieure du ca¬
nal , & s’étend d’une épine à l’autre.
Il y a de petits cordons ligamenteux , qui s’étendent
de la pointe d’une épine à celle de l’épine voifîne , & qui
montent ainfi depuis le facrum , jufqu’à la première ver¬
tèbre du col. On peut les regarder comme ne faifant
qu’un feul ligament. On trouve au deflous une membra¬
ne ligamenteufe , qui va jufques vers le milieu de la
bafe des apophyfes épineules : on peut l’appeller ligament
inter-épineux. On en trouve une fcmblable , qui va d’un
apopbyfe tranfverfe à l’autre. On peut lui donner le nom
de ligament inter-t'ranjverfaire.
Les articulations des apophyfes obliques fupérieures
avec les inférieures , font retenues en lituation par de
petits ligamens très-forts & très-courts, qui environnent
fort étroitement les petits ligamens capfulaires qui allu-
jettitfent ces pièces enfemblè.
On trouve également de petits ligamens .applaiis , qui
affermilîent les articulations des côtes avec les apophyfes
tranfverfes.
Il y a encore un fort ligament , que M. 'W'inflow ap¬
pelle cervical poflerieur , qui s’étend depuis l’occipital,,
jufqu’aux deux dernieres vertèbres du cou , eu s’attachant
aux épines des vertèbres cervicales , fut lefquelles il palTe.
Il a la forme d’une membrane.
Nous avons dit qu’il a fopt vertèbres cervicales quel¬
quefois , mais très-rarement on en a trouvèhuit ; & alors
il n’y en avoit qu’onze dorlàles , & onze côtes. D’autre
fois on n’en a vu que fix , & alors on a communément
trouvé treize côtes & treize vertèbres au dos.
Le corps des vertèbres cervicales, eft moins épais que
celui des dorfales 8c des lombaires ; la face fupérieure
eft un peu concave , & l’inférieure convexe à proportion.
Lecorps dechacune d’-entr’ elles s’élargit à mefure qu’il s’é¬
loigne de la têtes
VER 671
L’apophyfe épineufe eft fourchue à fon extrémité , 8c
n’eft pas incliuée comme celle des vertèbres lombaires. Il
n’y en a pas à la première.
Les apophyfes tranfverfes font percées à leur bafe de
haut en bas , pour le palfage de l’artère vertébrale. On
: remarque unegoutiere à leur partie fupérieure Elles font
un peu inclinées & fourchues à leur extrémité , excepté
celles de la première & de la derniere qui font poin¬
tues.
Les apophyfes articulaires font fort obliques : les Supé¬
rieures font renverfées en arriéré, & regardent en haut.:
les inférieures au contraire font tournées en devant & en
bas.
Le canal occipital eft plus large dans les vertèbres cer¬
vicales que dans les dorfales.
Nous avons parlé de la première vertèbre au mot Al-
tas , parce qu’elle porte ce nom.
Quelques Anatomiftes ont donné le nom d 'eJTieu à la
fécondé , mais il ne convient qu’à fon apophyfe autour de
laquelle la première vertèbre tourne comme une roue
fur fon axe. Cette apophyfe fe nomme auffi odontoïde ,
■c’eft-à-dire , faite en forme.de dent , parce qu’elle ref-
femble allez bien à une dent canine. Elle eft placée à la
partie fupérieure du corps de cette vertèbre , qui eft fort
épailfe. On y remarque plufieurs facettes.
L’apophyfe épineufe eft très-courte , épaifTe , très-
fourchue à fon extrémité , tranchante par en haut -, fail-
lante par en bas , & un peu creufée en cet endroit.
Les apophifes tranfverfes font courtes , un peu incli¬
nées en en bas. La direétion du trou qui eft percé dans
leur racine , n’eft pas la même que dans les autres ver¬
tèbres cervicales. De fes deux orifices , le fupérïeur re¬
garde en dehors , & l’inférieur eft tourné en dedans.
Les apophyfes obliques fupérieures font plus en devant
que les inférieures ; elles débordent celles delà première
vertèbre , & font un peu tournées en dehors, de maniéré
qu’il relie un petit vuide dansleur articulation; elles'foat
fort larges , parce qu’elles foutiennent tout le poids de la
tête.
V E R
On voit au bout de l’apopiiyie odontoïde des inégatî-
,tés,& deuxpetitesfaçettes auxquelles s'attachent un très-
fort ligament compofé de paquets ligamenteux réunis.
•L’autrè extrémitédu ligament eft attachée devant le grarM
trou de l’occipital à la lace inférieure de l’apophyl’e bafi-
laire de cet os. Outre ce ligament qui eft extrêmement
fort ; il y en a un autre qui retient encore la colpmne épi¬
nière attachée à la. tête. C’eft une efpece de gaine liga-
menteufe , qui eft ajoutée au canal commun qui con¬
tient la moelle épinière. Elle eft faite en forme d’en¬
tonnoir.
Un ligament placé tranfyerfalement dans la cavité de la
première vertèbre, contient l’apophyfe odontoïde en fi-
-tuation ; & l’empêche de pr.efler fur la moëll.e'épiniere. Il
eft épais & fortement tendu.
On a obfervé que la première vertèbre eft, féparée de
la fécondé dans les pendus , ce qui arrive parla rupture
du ligament tranfvérfal. L’apophyfe odontoïde preffant
alors fur la moelle épiniere , les fait mourir fur le champ.
On a vu plufieurs fois des enfans mourir fubitement , par
un accident qui reconnoît pour caufc la meme rupture.
Cela eft arrivé lorfque quelqu’un voulant jouer avec eux,
les foulevoit de terre en leur mettant une main fous le
menton , & l’autre fur le fommet de la têre : ce qu’on
appelle/kire voir à L’enfant fon grand- pere
On côriferve au cabinet du Roi une tête ankilofée avec
les deux premières vertèbres cervicales. Ce qu’il y a de
plus furprenant dans cette pièce. , c’eft que l’ap.ophyfe
odontoïde a été déplacée au point qu’il ne refte que trois
lignes d’intervalle entre elle & l’arc poftérieur de la pre¬
mière vertèbre : là fécondé vertèbre - eft auffi un peu in¬
clinée fur le côté. On conçoit bien comment cette ver¬
tèbre a été déplacée par une luxation dans laquelle le li¬
gament tranfverfàl s’èft confidérablement relâché ; mais
comment , après une compreffion femblable à celle que
la moelle épiniere avoit foufFerte , le fujet a - t - il pu
vivre allez long-temps , pour que l’ankylofe fe foit for¬
mée.
Là troifieme , la quatrième & lar cinquième vertèbre
n’ont
V E R Ofi
îs'ont rien Je particulier , que ce que nous avons dit ci-
deflus être propre aux vertèbres cervicales. La lïxieme s
outre les mêmes particularités , elt plus longue , plus me¬
nue , & plus relevée que les précédentes. On trouve quel¬
quefois deux trous de chaque côté à la racine de fes apo¬
phyfes tranfverfes.
La leptieme s’appelle promzner^e : elle a différentes
chofes qui lui font particulières. Son corps eft plus large
que celui des autres vertebres cervicales i fa face inférieure
n’eftpas convexe , mais applatie.
L’apophyfe épineufe eft beaucoup plus longue & plus
Taillante que celle des autres vertèbres , porte à fon extré¬
mité un tubercule arrondi , qui femble quelquefois ut)
peu fourchu.
Les apophyfes tranfverfes ont fouvent à leur racine deux
trous de chaque côté. Elles font plus longues & plus fatl-
lantes que dans lés précédentes. On trouve à leur extré¬
mité dans les jeunes fujéts , une éminence qui groflit plus
ou moins. On l’a vue quelquefois s’allonger, au point de
faire unevraie côte furnuméraire.
Les apophyfes articulaires inférieures font moins obli¬
ques que dans les précédentes.
Les vertèbres du dos portent le nom de dorfates , 018
de thorachiques. Les Anciens donnoient à chacun d’elleB
un nom particulier. Les Anatomiftes modernes n’ont pas
fuivi cette méthode. Leur nombre ordinaire eft de douze,
& on en trouve rarement onze ou treize.
Le corps de ces vertèbres eft plus épais que Celui des
cervicales , & il augmente de plus en plus en volume &
en étendue ; depuis la première jufqu’a la quatrième , il
eft rétréci entre les deux côtés , Sc il s’élargit entré le de¬
vant & le derrière. Depuis la quatrième, au contraire, jufi.
qu’à la demiere , l’étendue la plus grande eft fur les cô¬
tés. Les deux faces font applaties.
Les apophyfes épineufes font longues tranchantes , fu-
périeurement terminées par un tubercule arrondi , & re¬
courbées de haut en bas les unes fur les autres. Les trois
premières du côté du cou font ïjwin* courbées, ainfi qu@
D.deCfe, J«tpelU
s>4 _ „ y e r
les trois aernîefes dû côté des lombes, qui Fetedreflentl
mefure qu’elles en approchent.
Les apophyfes tranfyerfes des vertèbres fupérieures font
plus longues que celles du cou , & cette longueur dimi¬
nue a mefure qu’elles approchent des lombaires > elles
font rejettées en arriéré. Leur extrémité eft en forme de
tête ; & on y trouve dtjs cavités recouvertes d’un petit car.
tilagc, qui répondent aux tubérolîtés des côtes. Les deux
dernieres n’en ont "pas.
Les apophyfes articulaires font perpendiculaires , pe¬
tites & plates. Dans la derniere vertèbre du dos , elles
font éminentes , les inférieures font tournées un peu la-
féralementdé dedans éu dehors : elle eftreçue par en haut
& par en bas , & par là diffère des autres qui font reçues
d’un côté , & reçoivent de l’autre , & de la première qui
reçoit des deux côtés.
"On remarque à chacune de ces vertèbres quatre petites
facettes , iïne'fupérieure, & une inférieure de chaque'cô-
té ; elles font placées auprès des apophyfes articulaires.
Lorfque les vertèbres font en lituation , la facetté fupé-
ïieure d’un côté s’ajuftant avec la facette inférieure de
la vertèbre fuivante , forme une cavité qui reçoit la tête
d’üne dés côtes.
On trouve ordinairement une cavité entière à la partie
fupérièürede la premiere vértèbre , pour recevoir la pre¬
mière côte , & la moitié d’une à fa partie inférieure-,
pour la fécondé. Les deux dernieres ont aufli chacun*
Bne cavité entière , pour recevoir les deux dernieres
côtes.
Le grand trou qui renferme la moelle épiniere, eft
pfefquè rOnd dans ces vertèbres ; ce qui arrive fur-tout à
mêfure qu’elles approchent de la dixième. Ce trou recom¬
mence enfuite à s’applatir & à s’élargir.
Les vertebres des lombes font cinq en nombre. Leur
corps a plus de volume que celui des autres vertèbres. Ce
qui augmente à mefure qu’elles deviennent plus inférieu¬
res. 11 a moins d’étendue de devant en arriéré , qu’il n’en
a fur les côtés. Les bords font fort faillânts. Ce qui for-
VER 6;j
'ine une efpece d’éehancrure tout autour de la partie an¬
térieure & moïenne du corps des ces vertèbres.
Les apophyfes épineufes font applaties fur les côtés St
alTez larges. Le bord fupérieur eft tranchant ; elles ne
font pas courbées , ce qui laifTe entre elles un efpace plus
conlîdérable , & favorife les mouvemens de l’épine. Leur
extrémité eft épaifle & arrondie.
Les apophyfes tranfverfes font droites , applaties &af-
fez longues. Leur longueur augmente depuis la pre¬
mière jufqu’à la troilïeme , & diminue enluite jufqu’à
la derniere. Elles font placées direélement fur le côté,
& ne fpiït pas rejettées en arriéré , comme dans les ver.
tébres du dos.
Les apophyfes articulaires font greffes, faillanteS,
écartées l’iine de l’autre, creufées longitudinalement pour
recevoir les inférieures qui font un peu convexes & rap¬
prochées l’une de l’autre. Les fupérieures font tournées
en dedans, & les inférieures en dehors.
Outre les fept apophyfes communes à toutes les ver¬
tèbres, celles-ci en ont encore fouvent deux petites pla¬
cées à la partie fupérieure , proche les tranfverfes.
Le grand trou qui aide à former le canal de l’épine ,
eft plus ample qu’aux vertèbres du dos. Il n’eft. pas rond ,
mais un peu applati antérieurement, St prefqu’angulaire
en arriéré.
On conférée au Jardin du Roi plulîeurs pièces flans lef-
quelles les vertèbres ont été ankilofées , loit entr’elles,
foit avec les côtes ou l’os facrum. Colombus polîédoit un
fquelette dans lequel toutes les vertèbres, ainlï que tous
les os du corps, étoient parfaitement foudés, & ne fai-
foient qu’une piece.
Paw , fameux Anatomifte a vu auffi une épine dans
laquelle toutes les vertèbres étoient foudées. On trouve
beaucoup d’exemples femblables.
Lorfque la carie fë met au corps de l’os , com¬
me il eft très-fpongieux , elle y fait beaucoup de progrès
eu peu de tems ; alors l’épine fe courbe , &fi le mal ga¬
gne les vertèbres voiftnes , la courbure pourra être por-
Vvij
6;S V E S
Ccc au point de faire une forte compreflion fur la moelle
de l’épine , & de caufer la mort.
VERTEX. C’eft la partie la plus élevée de la tête.
Elle eft recouverte d’une forêt de cheveux dans la jeu-
ndfe ; mais dans la vieillelfe , c’eft la première , ou une
des premières qui s’en dépouillent le plus vite. C’eft dans'
les enfans nouveaux nés le lieu de la fontanelle.
VERUMONTANUM. On donne ce nom à une émi¬
nence allongée , que l’on trouve dans le commencement
du canal de l’urethre j proche la velfie. Ellé-pàroît for¬
mée par le prolongement des fibres charnues du col de la
velfie. On la nomme aulfi caroncule <5* tête dé poule. V.
Caroncule de l’urethre.
VESICULE. Diminutif de velfie , petite velfie. Petit
relervoir membraneux.
VESICULE DU FIEL. Efpece de petit fac membra.
neux , rond & oblong , femblable à une petite poire , le¬
quel eft attaché à la partie cave du foie, dans la cavité
de fon grand lobe. La veficule excède ordinairement un
peu le bord inférieur dü foie. On y remarque des différen¬
ces dans prefque tous les fujets. La plus grofle eft à peu
près comme un petit œuf. Dans la ftation , la partie la
plus ample de la vélicule fe trouve un peu en bas, fa
partie la plus étroite en haut. Dans cette lituation, la
.vélicule touche l’eftomac & le colon. Elle eft ordinaire¬
ment unique en nombre , cependant on en a quelquefois
trouvé d’eux.
On remarque deux parties dans la veficule du fiel; fon
fond &fon cou. Elle tient au foie, aU moïen d’un vailfeau,
du tilfu cellulaire, & particulièrement de fa membrane
extérieure, laquelle eft une vrai continuation de celle qui
enveloppe le foie &qui vient du péritoine. On comptedans
la vélicule du fiel, trois tuniques propres , qui différent les
unes des autres, en fubftance , en lituation & en ftrudure.
La première fe trouve immédiatement fous la commune
& le tilfu cellulaire 'eft un entrelacement de fibres blan¬
châtres, mêlé de beaucoup de nerfs & de vaiffeaux fan-
guinss qui s’étendent depuis fon cou jufqu’à fon fond,
& cette tunique eft même chargée de graille chez les fuj ets
qui en font beaucoup fournis.
V E S 6f?
On donne le noni de mufculeufe à la fécondé tunique de
la véficule , & on y obferve deux rangs de fibres. Le plan
intérieur de ces fibres s’étend irrégulièrement le Ion»
dé la véficule, & le plan extérieur paroît circulai¬
re & aufli irrégulier. Ces fibres refferrent la véficule
quand elle eft pleine de bile, & fervent à la faire dégor¬
ger dans le duodénum. Cependant cette membrane muC-
culeufe n’eft pas admife unanimement. La troifieme eft
mieux établie. Elle forme intérieurement par fes rides ,
différentes cellules en maniéré de ruche, & cette tunique
venant à être piquotée par la bile , & irritée par fon acri¬
monie qui augmente d’autant plus que cette humeur fé-
journe plus de tems dans l’organe , détermine la véficule
à fe contracter & à poufler la bile au dehors. Malphighi ,
a cru voir dans cette tunique des glandes mucilagineufcs
qu’il deftine à filtrer une humeur adouciffante , contré
l’acrimonie de la bile ; mais ces glandes font encore con-
teflées.
Le cou de la véficule du fiel eft entouré d’une valvule
fpirale , que M. Heifter , a fort bien repréfenté. Au refte,
la véficule du fiel eft fujètte à s’obftruer par des pierres
& des graviers bilieux. Hildanus , dit y en avoir trouvé une
de la groffeur d’une noix. Wierus, affûte y avoir vu deux
vers, dans l’ouverture du cadavre d’une fille hydropique.
Meek’ren , a vu dans le cadavre d’un enfant de fix ans ,
la véficüle du fiel crevée, & le canal cyftique rentré dans fa
partie inférieure , comme il arrive aux inteftins grêles de
fe replier en dedans , dans la colique de Miferere.
yèficules Çèminales ou féminaires. Ce font deux petits
réfervoirs placés entre la partie poftérieure du col de la
veffie &le reétum , & deftinés à conferver l’humeur femi-
nale qui y eft apportée par les canaux déférents des teftï-
cules où elle fe filtre. Ces véficules ont environ trois tra¬
vers de doigt de longueur , un de largeur & un tiers d’é-
paiffeur. Ces dimenfions font cependant fort fujettes à
varier fuivant l’âge Si le tempérament. Elle font placée*
à côté l’une de l’autre , mais non pas paralellement. Leur
extrémité fupérieure eft écartée l’une de l’autre , & l’infé-i
tieure fe rapproche beaucoup , & n’eft féparée que par le*
67B VE S
canaux déférents qui fe glilTent entre deux , & font fore
minces en cet endroit, de forte quelles repréfèntent un
,V , dont la pointe eil en bas.
Chacune des véficules féminales eft elle-même formée
par un grand nombre d’autres véficules plus, petites,, qui
communiquent les unes avec les autres; mais la' véticuie
principale qui réfulte de l'âmas detoutes cespetites véfi-
cules , ne communique pas avec celle du côté oppofé. Il
. le trouve même des fu ets fuivant M. Duvernei , dont cha.
que vélicule lèminale , eft difpofée de telle maniéré ,
qu’elles forment deux rangs de petites cellules, dont l’un
ne communique point avec l’autre , quoique tous deux
fe déchargent par la même ouverture, Ges petites cellu¬
les , foit qu’il y _en ait deux rangées ou qu’il n’y en ait
qu’une , font tapîlTées à leur furface interne par une mem-
brane veloutée, parfemée de petits trous defquels il tran-
fude continuellement unfuc particulier, deftiné adonner
une nouvelle préparation à l’humeur féminale- Toutes
les petites cellules dont chaque véficule eft cojnpofée ,
font formées par les replis de cette membrane interne.
L’externe ne s’enfonce pas dans ces replis, mais elle glilfe
par-deflus & les retient. Si on détruit la membrane ex¬
terne dans les endroits où elle aifujettit les plis; toutes
les cellules s’effacent , 8c la véficule qui s’allonge alors
beaucoup , n’a plus qu’une cavité continue , lorlqu’on la
gonfie d’air dans l'état naturel : fa membrane interne &
l’alfemblage des petites cellules étant fouffiées, repréfen-
tent en petit les circonvolutions des inteftins. La maniéré
dont lé canal déférent communique avec les véficules mé¬
rite d’être obfervée. Le canal d’uncôté, rencontre celui du
côté opofé : ils marchent collés f un contre l’autre , & s’ou¬
vrent dans la partie inférieure de la véficule à laquelle ils
font contigus : de forte que l’humeur fémiuaLe pour rem¬
plir ces réfervoirs , eft obligée de vaincre fon propre poids ,
l’homme étant confidéré debout. Dans le lieu où le canal
pénétré dans la véficule , il fe trouve une membrane fort,
mince 5c mobile, qui eft une- continuation de. celle du
canal , laquelle ne gêne point l’entrée de la fémence dans
les véficules , mais s’oppofe à fon reflux dans le canal. Les
Y Et S
véfîcules ont à leur partie intérieure, chacune un petit
conduit que l’on appelle avec raifon èjacutaieur. Ils ont
environ un travers de pouce de longeur; leur largeur eft;
confidérable à leur origine dans les véGcules , & diminue
eu fuite à mefure qu’ils, avancent vers l’urethre , dans le-,
quel ils terminent par deux, petites ouvertures, lefquel-
les aboutifl'ent à une petite éminence que l’on appelle
verumontanum. C’eft par ces deux petits conduits que la
femence eft lancée dans le teins des approches, des véücu-
les dans l’urethre : fi l’on y lait attention, on verra que
1^ ftru&ure de ces deux petits conduits faits en forme. d’en-
tonnoir , eft entièrement propre à accellérer le mouve¬
ment & la fortie du fluide qui y coule, & dont l’impé-
tuofité eft confidérablement augmentée par la preffion»
qui fe fait fur les véiicules féminales , dans le teins des
approches, qui font alors forcées de chaffer l’humeur
qu’elles contiennent : ce mouvement de. contraction eft
augmenté fuivant quelques Ànatqmifte.s. par une mem¬
brane mulculaire qu’ils admettent dans les véûcuies,
VESS I CAT O I R E . Remede qui s’ applique .fo us la fp r«
me d’emplâtre , fur plufieurs parties du corps. Le plus fou-,
vent aux gras des jambes, aux cuiffes, à leur partie infé¬
rieure & poftérieure, aux tempes à- la nuque & derrière
les oreilles , &c.
Avant d’appliquer un emplâtre vefficatoire , il faut
■jrafer. On frotte enfuite la partie à fec , ou , ce qui
eft mieux, avec une comprdiè imbibée de vinaigre,
puis on l’applique à la maniéré des emplâtres , & on.
fait un bandage fi c’eft aux cuilles , aux jambes ou à
la nuque. On lèlkilTe plus ou moins de tems, cinq , fix
huit, dix, do&ze heures après quoi on le leve. L’on cou¬
pe les velîies, on ôte. tout l’épiderme féparé de la peau ,
& quand on veut entretenir un écoulement fie férofités , on
y. met un fuppuratif ou un peu de beurre frais étendu fur
une feuille de laitue. Quand on veut arrêter l'écoulement,
on panfe avec desdeflicatifs,
Ce remede eft cauftique, & s’appelle èpitaflique. La
baze de l’emplâtre , font les/ cantharides. La moutarde,
les finapilmes font à peu près le même effet & i’efpricda
V v iv
mo ' v e s
fourmi , Sic, On l’appelle vefficatoire , 1 caufe qu’il fur*
vient aux parties où il a été expliqué, des veffies remplie*
de férofité;
VESSIE- c’eft une poche membraneufe qui a la forme
d’une bouteille renverfée fituéc dans legrand baffin, entre
le reétum Si le pubis dans les hommes , & dans les fem¬
mes, entre le pubis & la matrice.
On la divife en col, en corps & en fond. Le col eft le
rétréciflement de fa partie inférieure qui s’abouche avec
l’urethre. Le fond eft fa partie fupérieure qui eft tournée
vers le diaphragme, Si le corps eft tout l’efpace compris
entre le fond & le col.
La figure de ia velïie eft allez fujette à varier dans les
différens fujets; mais elle eft toujours plus ou moins ob-
longue, Si {on fond plus oit moins arrondi. Dans les fem¬
mes , elle eft communément moins allongée , Si fon fond
plus applati que dans les hommes. Lorfqu’elie eft vuide,
elle s’aft'aiiïe {ous les os pubis, fc développe & s’étend au
contraire , à mefure qu’ellë fe remplit d’urine.
La velïie eft compôfée de quatre tuniques : la première
ou la plus externe , eft une produétion du péritoine qui
recouvré (a partie poftérieure; mais l’antérieure n’eft cou¬
verte & attachée ail pubis, que par lë-tiflti cellulaire : ce
qui fait.connoître les avantages de l’incifîon faite au delfus
pour tirer la pierre de là velïie , ce qu’on appelle l’ opéra¬
tion au haut appareil : ces avantages font encore beau¬
coup plus grands dans les enfâns , chez Iefquels le baffin
defeend beaucoup en devant ; mais comme il remonte
beaucoup avec l’âge, quela veffies’ enfonce àproportionj
Si que le péritoine couvre la partie antérieure fupérieuré
de fon fond ; tous ces avantages difparoiffent avec l’âge ,
& le dangèr augmente à proportion. Dans tous les cas
qui exigent la pondion au përiné, on pourroit la faire
fur le pubis. C’étoit la méthode de feu M. Meri , & elle
étoit fuivie de fuccès confiants.
La fécondé membrane eft cellulaire , y oh trouve alTez
fouvent de la grailfe. La troifîeme eft mufculeufe s les fi¬
bres charnues font leur direction en tous fens , & on y en
ïcmarque fur-tout de longitudinales & de circulaires. Ges
VES 68r
lernieres font les plus confidérables par leur volume, La
Nature les a multipliées au col de la veffie , & elles for¬
ment en ce lieu un véritable fphinfter qui rerient l’urine ,
& l’empêche de s’écouler continuellement comme elle
feroit fans cet obftacle.
La quatrième membrane qui eft la plus intérieure eft
nerveufe , veloutée & douée d’un fentiment très-exquis.
Elle eft ridée & garnie de petites glandes,- qui fournilient
fans ceiiè une lymphe mucilagineufe , qui enduit le ve¬
louté & le défend de l’impreiGon défagréable que feroit
■fur lui l’acrimonie de l’urine.
La veffie tient à toutes les parties qui l’environnent par
le moïen du tiffii cellulaire. Son fond eft attaché à l’om¬
bilic par un cordon ligamenteux qu’on peut appeller le
ligament fupérieur de la veffie. Il monte entre la ligne
blanche & le péritoine ; il eft formé' par l’ouraqué & les
artères ombilicales , qui après avoit été ouvertes dans
Je foetus, s’oblitèrent enfuite & fe changent en liga¬
ment. C’eft par cette communication que l’on explique
comment on foulage ceux qui font attaqués de ftran-
gurîe , en leur faifant des onctions fur le nombril avec le
fuif fondu.
Le col de là veffie eft fortement attaché au reéfum dans
_ les hommes , & il faut y faire une attention particulière
dans l’opération de la taille. Dans les femmes, elle eft
suffi fortement adhérente à la partie antérieure du vagin ,
ce qui occafionne quelquefois des accidens fâcheux à la
veffie, à la fuite dès accouchemens laborieux.
Le col de la veffie eft percé par l’urèthre, qui n’eft rien
autre chofe qu’un canal qui reçoit l’urine delà veffie, Sc
la conduit au dehors. On y trouve encore deux autres pe¬
tites ouvertures , une de chaquè côté ; çè font -les otifices
des uretères qui font deux petits canaux membraneux ,
qui conduifent l’urine dès reins , où elle fe féparc du fang ,
à la veffie. Ils ne s’ouvrent pas tout d’un coup dans la vef¬
fie , mais ils fe glilfent entre fes membranes , & y conti¬
nuent leur route pendant un affez long intervalle.
Les artères de la veffie viennent des hypogaftriques ,
fc fur-tout de la honteufe interne & de l’ombilicale ; les
6gi V I E
veipes reportent le fang dans les veines hypograftfqueî.
Çes vaiffeaux forment un plexus veineux fur les parties
latérales & inférieures de la veflie. Les nerfs viennent des
cruraux & des grands.fympathiques ; le plexus, méfentéri-
que inférieur en fournit auffi quelques-uns.
L’ufage de la veflie eft.de fervir de réfervôir à l’urine.
Elle fe racornit dans les vieillards; elle eft le fiége de cette
maladie cruelle que l’on, appelle la pierre , à laquelle oi>
ne remedie fûrement & efficacement , que par une opé¬
ration encore plus cruelle, que l’habileté des. Chirurgiens
de ce s derniers tems , a rendue moins dangereufe qu’elle
n’étoit autrefois. On a vû aufli quelquefois la vellie for¬
mer. unehernie , ce qui arrive fur-tout à la fuite des re¬
tentions d'urine & de la grofleffe.
VESTIBULE. C’eft la premiere,cavité.quife remar¬
que dans le labyrinthe. On lui, a donné ce nom, parce,
qu’if établit communication avec le tambour le limaçon
& les trois canaux demi-circulaires. Elle eft, le centre du
labyrinthe , & a fix ouvertures. Par la première, cette ca¬
vité communique dans le canal antérieur de la coquille ,
& avec la cavité du tambour par lemoïeu de la fenêtre,
ovale, & par les cinq autres trous , dans les trois cannaux
demi- circulaires. Ces fix ouvertures ne fourbouchées par
quoi que ce.foit, ,
VESTIGE. Ëfpec.e de fracture des os. plats, quine
confifte que dans une Ample incifion, qui laiffe la mar¬
que de l’inftrument qui l’a faite. Hedra, lignifie la même
chofe. Ce mot en grec , veut dire fiége', parce que l’inftrp-
mentde cette plaie laiffe voir par fa trace de quelle figure
il eft. Voyez Fracture.
VIEILLESSE, (la) Troifîeme & dernier, âge de
l’homme , où l’âge de dépériflement, Après la virilité ,
vient donc la vieilleffe. Cette graiffç, que l’hpmme a ac¬
quis dans la virilité , eft une marque que )’aççrbiffément_
eft fini , & que. le dépériflement commence.
On diftingue trois fortes de vieilleffe , la fraîche , la .
moïenne & la caduque. La fraîche s’étend de cinquante
à foixante ans , la moïenne , de foixante à foixante 8c
dix, la caduque , de foixante-dix jufqu’à la mort ; à cçt
VIE _ _ 6 8>
âge, lés forces diminuent & le pouls eft intermittent. La
digeftion ,'la Chylification ainli que la nutrition, fe font
mal ; delà le delféchement de la fibre. La vertu générative
celle à cet âge , les excrétions ne fe font plus : cela vient
dece que le fluide qui doit remplir les corps caverneux ,
ne s’y porte qu’en petite quantité , & que les mufcles
Ecréteursfontaffoiblis.Te Vieillard jette un fimulacre de
femence fans, vertu : ceux qui prétendent que l’homme
peut engendrer dans l’âge caduc, fe trompent lourde¬
ment. Toutes les infirmités arrivent principalement de
foixante à foixante-dix. Il fe fait alors un dépérilfement
marqué dans lesfens, les fondions: animales fe détrui-
fent : plus d’imagihaton , pliis de mémoire , un foible relie
de jugernent.
Les Vieillards font allez fouvent durs & impérieux ,
quelques-uns'font de mauvaife humeur ; la plûpart lents
à fe décider, changeants continuellement d’avis. Enfin
leurs fondions lé détruifent tellement, qu’ils retombent
quelquefois dans l’enfance, bis pueri fenes.
Il furvient un racorniffement,; un dépérilfement, une
rigidité dans lesfibres, qui perdant leur adion font vicier
les fluides. En effet, les liquides s’arrêtent s’altèrent &obf.
truent les parties, qui ne peuvent plus les pouffer & les
chaffer. Ç’ell pourquoi les vieillards font cracheurs , pi¬
tuiteux , afthmatiques , hydropiques, feorbutiques. Les
fibres n’étant plus capables d’agir & d’attenuer les li¬
quides, ne peuvent plus les faire circuler.
Le delféchement de la fibre raccourcit les doigts, &
fait courber les vieillards. Enfin, après avoir fubfiliéyingt,
vingt-cinq ans dans cet état, ils meurent. La vie de
l’homme eft bornée à foixante-dix , quatre-vingt , ou
cent ans , au plus. Ce dernier temps eft bien rare. C’eft
même un calcul connu, que la vie des hommes n’eft
au plus que de vingt ans; c’eft-à-dire , que fi ou ôte
' de ceux qui vivent plus, pour donner à ceux qui vivent
moins; le total ne fera pour chacun que vingt ans: il
y a des pays en Allemagne où de douze cens trente-
huit enfans qui naiffent dans une ville, il en meurt trois
" cens quarante-huit dans l’année de leur nailfance , & la
é84 V I R
moitié des douze cens trente-huit n’arrive pas à dix«
huit ans.
• VIERGE. Sujet qui a encore fa virginité. Ce terme
fe dit de l’un & de 1 autre fexè. Voyez virginité.
VIRGINAL. Se dit de tout ce qui concerne la vir«
ginité.
VIRGINITE’. Etat de l’homme qui n’a point en¬
core éprouvé d’évacuation féminale. Il eft commun aux
deux fexes; & dure dans les uns & dans les autres plus
ou moins , luivant mille circonftances phyfîques & mo¬
rales , qui dépravent plus ou moins tôt, le cœur des
jeunes perfonnes, ou qui, fans les dépraver, accélèrent
ou retardent la première émillïon.
VIRIL. ( âge ) Celui où l’homme eft entièrement
formé. L’âge viril , ou de eonfiftance s’étend depuis
vingt-cinq, jufqu’à quarante & cinquante ans. Il fe di-
vife en deux , la maturité qui va depuis vingt-cinq juf¬
qu’à trente , & la virilité proprement dite , depuis trente,
jufquà quarante ans. Le corps celle de grandir à cét
âge , mais il grollit : le fuc fuperflu des alimens que
l’homme prend pour lors , ne ttouvant pluHa fibre fuf-
cêptible d’extenfion , fe change en graille.
Les perlonnes qui ont la fibre molle, croilTent plus
longtemps. Les petits hommes parviennent plutôt à l’âge
viril ^ que les grands, parce que la fibre eft moins long¬
temps à fe tendre. Dans les climats chauds on arrive
plutôt à l’âgé de dépériffement ; parce que la fibre eft
plutôt defféchée.
Les liqueurs fpiritueufes produifent le même effet.
Les hommes phlegmatiques font plus tard virils , que
les bilieux , parce que leurs fibres étant plus molles &
fufceptibles d’extenfion plus long-temps ; pour lors, les
fondions animales s’exercent, auffi bien qu’elle s’exer¬
cent jamais. L’imagination eft vive, mais plus fage que
dans la puberté. L’homme réfléchit & combine , le ju¬
gement eft formé , & eft fain & folide. Les pallions fe
modèrent, l’amour des femmes n’eft plus cette fou-
gueufe yvrefle de la jeunelfe ; l’amitié fincere en prend
la place : l’amour de la gloire, & l’orgueil, la pru¬
dence, la fermeté caradérifent cet âge.
VIS 65*
. Les fondions vitales font au plus haut point de pet-
fcdion , la digeftion fc fait alors bien moins vite, mais
bien plus parfaitement , que dans l’âge de puberté ; les
mouvemens du cœur & des artères font plus parfaits &
réguliers.
Les tempéramens fanguin, phlegmatique, mélanco¬
liques, dominent à cèt âge, ainlï que le bilieux, fur-
tout depuis quarante juf qu’à cinquante ans. Voyez tem-
pérammerit.
VIRULENT. Qui participe de quelque virus infedé
ou corrompu par la malignité du virus.
VIRUS. Vice caché d’une nature inconnue , qui in-
feûe en fecret la malle de nos humeurs , & altéré à la
longue toutes les parties folides & fluides. Tel eft le vi¬
rus vénérien , le fcrophuleux , le rachitique , &c.
VISAGE. C’eft la partie de la tête humaine , qui eft
bornée en haut & fur les côtés par les cheveux , & en bas
par le bord inférieur du menton. C’eft une partie propre
à l’homme , dont les animaux font abfolument dépour¬
vus. Le vilàge eft le théâtre des pallions de l’homme , &
le liège de quantité de lignes qui dénotent fûrement ce
qui fe palfe & dans fou corps , & dans fon ame. Hyppo-
crate a lingulierement obfervé ces lignes , & les détaille
avec une attention d’autant plus admirable & certaine ,
qu’elle paroît plus minutieufe.
VISCERE. On donne communément le nom de vif-
cères aux parties renfermées dans une grande cavité , fans
être attachées par toute l’étendue de leur furface ou cir¬
conférence, Comme font l’eftomac, les inteftins, le foie,
&c. dans le ventres le poumon , dans la poitrine , &c. le
cerveau , dans la tête , &c.
VISION. L’adion de voir , l’ufage de l’œil eft d’être
l’organe de la vue. L’on voit un objet, lorfque tous le?
raïons qui partent de chaque point de l’objet , & qui en¬
trent dans l’œil divergeans, venant à être rompus par
les humeurs aqueufe, criftaline &vitrée, & à fe réunir,
ni plus près, ni plus loin qu’au fond de l’œil, par un
angle proportionné à la diftance de l’objet, tracent fur
la rétine ce même objet. L’image s’en fait en feus ren«
6g6 VIS
verfé, &■ elle eft plus ou moins grande , fuivant la dif-
tance de l’objet à l’œil. Cette opération naturelle de¬
mande une certaine convexité dans l’œil, que cette or¬
gane foit bien conditionné, & que les objets ne'foient
pas trop éloignés ; que les raïons qui partent d’un mê¬
me point , lorlqu’ils entrent dans l’œil , ne foient pas
parallèles ; auquel cas, fi les objets viennent a s’éloigner,
l’œil ne reçoit plus allez de raïons : car, pour produire
la vue, il ne faut pas qu’il entre trop peu de raïons dans
l’oeil, ni qu’il foit ébloui par trop de lumière; cela de¬
mande aufii des nerfs, par le ïnoïén dèfquels la prunelle
puiffe s’élargir ou s’étrécir : enfin, il faut que l’œil
puilfe facilement fe tourner du côté dès objets; ce qui
demande des mufcles, qui puilfent le tirer de tous côtés.
Que fi l’oeil eft trop plat, comme dans les vieillards,
alors les raïons qui viennent des objets trop proches , en¬
trant avec trop de divergeante, & ne fe réunifiant pas
aflez-tôt , la vue éft confufe ; ce qui arrive auïli , lors¬
que l’œil eft trop rond, & que les objets éloignées, n’en¬
trant pas avec aflez de divergeante , viennent à fe réu¬
nir trop tôt ; que fi les axes des yeux, ne font pas tour- .
nés vèïs le même point vifible, comme lorfque les yeux
font fort fatigués , ou lorfqu’on appuïe le doigt fur le
coin d’ün œil ; alors les deux yeux n’étant pas également
tournés vers l’objet, & ce recevant pas lés raïons qui
en partent de la même maniéré; ils rapportent l’objet
dans deux différens lieux ; on voit, l’objet double.
Plufîeurs chofes nous aident à juger de la diftande
des objets ; un regard plus ou moins vif; une convcr-
fion plus ou moins directe des axes des yeux vers l’ob¬
jet; la quantité d’autres corps lènfibles , enrre l’œil &
l’objet; une lumière, ou des couleurs plus ou moins
éclatantes : de-là vient, que les fommets des montagnes
femblent fe toucher , & atteindre jufqu’aux aftres quand
ils fe lèvent; tous les aftres, quoique fphériques, fem¬
blent plats, le Ciel, quoique par-tout également éloi¬
gné, fembleplus proche fur notre tête que vers l’hori-
fon; les deux bords d’une riviere paroiflent de loin fe tou¬
cher ; le lit d’une riviere, qui eft à fec , paroît plus lar-
VIS ^ 687
geque lorfqu’il éft plein d’eau; de nuit, les feux pàr-
roiflent être plus proches ; des montagnes couvertes de
neige , paroiflent être plus proches , que lorfqu’il n’y a
point de neige : une chambre meublée , & garnie de ta-
pifl'eries & de tableaux , paroît plus petite.
Les objets paroiflent plus ou moins grands, fuivant la
grandeur ou la petirefle de l’angle de vilion. Cette quan¬
tité de l’angle de vilion dépend, non-feulement de l’é¬
loignement de l’objet, mais aufli de fon obliquité; d’où
Vient qu’un objet, qui eft fur une tour, paroît plus pe¬
tit, que lorfqu’il eft vu horifontalement à la même dif-
tance , pourvu qu’il ne foit pas vu de trop près ou trop
obliquement.
Un objet paroît aufli plus grand , lorfqu’il eft plus
éclairé , ou qu’il renvoie plus de raïons de lumière ; un
bas blanc fait paroître la jambe plus grofle qu’un bas
noir ; un corps raboteux paroît plus gros qu’étant poli ;
une colonne jafpée paroît plus grofle que toute unie:
étant environnée d’autre obiers, elle paroît plus grofle
qu’ifolée; un arbre paroît plus gros & plus court, cou¬
ché, que fur pied; les corps d’un blanc éclatant , s’ils font
éloignés & environnés de corps obfcurs, paroiflent plus
gros, comme la lumière d’une chandelle pendant la nuit;
un petit nombre de foldats, fortant d’un bois, & oc¬
cupant les petits efpâces qui font entre les arbres, par-
roiflent être en beaucoup plus grand nombre , que S’ils
étoient au milieu d’une plaine.
VISITÉ. Action par laquelle un Chirurgien examine
pat lui-même l’état d’une perfonne, •& particulièrement
celui des parties génitales, pour connoître 1°. lî une
perfonne eft nubile ou non; fi elle peut accoucher; fi
die n’eft point attaquée de quelque maladie fectette.
a°. Par rapport aux hommes, s’ils ont la vérole ou non,
la chaudepifle , &c. On vifitè aufli quelquefois un mort,
pour différens fujets.
Lé Chirurgien en faifant une vifite fur une perfonne
du fexe, ne fçauroit avoir trop de pudeur & de retenue:
fôuverit dans ces cas, il eft examiné de fort près.
.VISUEL. { nerf ) nom que porte le nerf optique
688 V I T
Voyez optiques-. On le donne aufli aux taïons de lai
miérê qui frappent l’œil, & y portent les impreflions des
objets.
VITAL. Se dit de ce qui concerne la vie , appellée en
Latin vita.
VITALES. ( fonctions ) Ce font celles dont dépend
la vie, & fans lefquelles la machine ne peut fubfifter,
ni même être conçue fubfifter un inftant. T elles font le
mouvement du cœur , la circulation du fang , la relpi-
ration, l’action du cerveau, & l’influx du liquide ani¬
mal dans les nerfs. Ce font là les cinq principales fonc¬
tions vitales.
VlTRE’E. On donne ce nom à deux fubftances par¬
ticulières, l’une humorale, & l’autre ofleufe , qui ont
a-peu-près , la tranfparente du verre. L’humeur de l’œil
qui porte ce nom le mérite ; mais l’os ne fait qu’appro¬
cher de cette tranfparence. Voyez crâne.
F'itrèe. ( humeur ) C’eft celle qui occupe le fond de
l’œil : fon nom lui vient de ce qu’on l’a comparée à du
verre fondu. Elle eft compofée d’une humeur très-claire
& très-fluide , & d’une membrane extrêmement tranfpa¬
rente, qui forme une grande quantité de petites cellu¬
les, dans lefquelles cette humeur eft contenue; ce qui
lui donne une certaine confiftance qui l’a fait nommer
par plufieurs Anatomiftes corps vitré. Lorfqu’on met
ce corps fur une planche, l’humeur s’échappe peu-à-peu,
& s’écoule plus vite fi on le pique en quelqu’ endroit : il
ne refte plus que la membrane, dont toutes les cellu¬
les communiquent les unes avec les autres. Cette mem¬
brane eft compofée à l’extérieur de deux lames qui font
très-collées enfemble , environnent tout le corps vitré
& les cellules parodient formées par la lame interne
qui s’enfonce dans l’humeur.
L’humeur vitrée remplit tout l’efpace contenu entre
le criftalin & la rétine , c’eft-à-dire, à-peu-près les deux
tiers du globe de l’œil. Sa partie poftérieure eft fphé-
rique : l’antérieure eft un peu creufée, Sc cette cavité
s’appelle le chaton du criftalin , parce que cette partie
qui a h fopme d’une lentille y eft contenue & renfer¬
mée
V O I />8?
méc entre les deux lames extérieures de. l'humeur vitrée
qui s’écartent pour l’embrafTer. On donne à la lame fous,
laquelle il eft renfermé le nom de criflalloïde. .
' Lorfque l’humeur vitrée s’eft écoulée par quelque
plaie faite à la cornée, elle peut fe régénérer ; il y a
même des exemples qui en prouvent la poflîbilitéy mais
cela ne fe fait qu’à la longue, & avec beaucoup plus de
peine que l’humeur aqueufe, qui fe feroit écoulée par
un femblable accident.
VOILE DU PALAIS. Voyez Cloifon du Palais.
VOIX. Son articulé accentué , & quelquefois me-,
lodieux , dont l’homme fe fert pour communiquer fes
penfées & fes affeélions. Les Anciens & prefque tous
les Modernes, ont regardé l’organe de la. voix, comme
une efpèce d’inftrument à vent, qui pouv.oit être com¬
paré à la flûte, au hautbois, à l’orgue., ;y&c.
La trachée artère, difent-rls, qui commence à la ra¬
cine de la langue, & qui va fe; terminer ,aui poumons,
relTemble allez à un tuyau d’orgue. Les poumons fe di¬
latant comme des fpuiîlets, dans le^.t.empSjdp, l’infpira-
tion, reçoivent l’air qu’ils chaifent enfui te, en fe relTer-
rant par le mouvement de l’ expiration. L’air ainlî chalfé
des poumons trouvant fon pallage rétré/d au haut de la
trachée-artère , ç’eft-àTdire, lorfqu’il pal-fe par, la glotte,
frappe les cartilages qui forment cette ouverjuçe. Com¬
me ces cartilages ont du r. effort, ils. agiffent à leur tour,
contre l’air, & . lui communiquent un mquvjment de
trémouflement , qui forme le fon de la voix. Le fon va¬
rie , il prend différcns. tons , fuivant que l’ouvertu: e de^
la glotte eft plus ou moins, grçpd?» Lesxpps aigùs vie,n- ;
nent du rétréciffement de cette ouverture; & les tons,
graves de là dilatation. Ce fentiment 'pft de M. Dodart.
M. Ferrez» , Doéteur en hfédeciné ,; de J’ Académie
Royale des Sciences, a fait un grand nombre d’expé¬
riences, qui l’ont conduit à donner une autre théorie ,
très-ingénieufe , fur la formation de la voix. :
II. établit dans un Mémoire qu’il a donné à l’Académie , /
que l’organe de la voix eft un inftrument à cordes &
D. de Ch. Tome 11. X"ï
à vent. II remarque qu’il y a dans les lèvres de la glotte;
des cordes ou des rubans tendineux , qui font tendus
horifontalement un de chaque côté, & arrêtés par les
bouts: que Ces cordes font fufceptibles de vibrations,
& propres à rendre un fou comme celles d’un cia-
veffin ou d’un violon. L’air qui vient de la poitrine
fert d’archet pour lés agiter; & l’ effort de la poitrine
& des poumons;' tient lieu de main, pour mettre en
jeu cet archet.
Dans ce Fyftême , ce n’eft point de l’ouverture plus
ou moins grande de la glotte que dépend la variété des
tons ; mais de la tenfion ou du relâchement des cordes
vocales qui bordent cette fente. Plus les rubans font
tendus, plus cès tons font aigus; plus, au contraire,
iis font lâches; plus les tons qu’ils donnent font graves.
M. Morel , •Chanoine de Montpellier, a donné une
nouvelle théorie pfryfique-de la voix. Il dit que c’eft un
double inftrument, produifantà l’uniffon deux fons d’une
nature différente;' T iin par le moyen de l’air, l’autre par
le moyen des cordes de la glotte ; à-peu-près comme
nn claveflin organifé. ■
VOMER. Soc de charue. Les Anatomiftes varient
entre eux fur la lignification qu’ils donnent à ce mot.
Les uns l’entendent de toute la lamé defcendante de
l’os ethmoïde , qui fépare en deux la cavité des narines,
& qui félon eux:, eft compofée d’une feule piece. Les
autres la croient formée de deux pièces foudées enfem- ’
ble, & c’eft à la pièce inférieure qu’ils donnent le nom
de vcmer, parce qu’ils fe font imaginés y trouver quel¬
que reffemblance avec le foc d’une charue. Voyez Eth-
moïde. . ' 4
YORMIENS. ( os ) C’eft le nom que l’on a donné
à de petits os, que l’on rencontré dans les différentes
futures du crâne, mais fur-tout à la future lambdoïde,
entre l’occipital & les pariétaux. Ce nom leur a été don¬
né de celui de W ormius , Anatomifté célébré , qui, lé '
premier, lés a décrits exactement On les a auffi nom¬
més clefs du crine , parce qu’on les a comparés à des
Latins , qui fignificnt tciangulaires ; on en trouve cepen¬
dant très-fouvent de quarrés ou d'une autre figure.
La fubftance de ces os eft la même que celle des
autres os du crâne , mais leur nombre & leur étendue
varient beaucoup. Quelquefois on en trouve plufîeurs
rangés entre l’occipital & les pariétaux ; ce qui a lieu
fur-tout dans les crânes qui font fort larges en arriéré.
On en trouve encore très-fouvent dans tous les lieux
où étoient les fontanelles. Dans tous les cas ou on dé¬
couvre les os du crâne , pour examiner s’il n’y a point
de fêlure , il faut bien prendre garde aux futures que
forment les os vormiens, de peur de les confondre. On
fent affez de quelle conséquence feroit une pareille mé-
prife. ,
Ces os n’ exillent point dans le fétus.' On leur a attri¬
bué de mrandes vertus pour la cure dé l’épilepfîe. Le bon
fens fuffit pour faire connoître ce qu’on doit penferde
ces propriétés imaginaires.
VOUTE. Nom que les Anatomiftes donnent à quel¬
ques faces concaves , qui fe rencontrent dans certaines
parties du corps. Telles font :
1°. La Voûte à trois piliers. C’eft une portion
de la fubftance médullaire du cerveau ,' fituée à la par¬
tie inférieure des deux ventricules fupérieurs : on l’a ainfi
nommée, à caufe qu’elle reflemble à une voûte portée
fur trois colonnes, dont la première la foutient par de¬
vant , & les deux autres par derrière, de forte que le
deflous repréfente un triangle. Voyez Cerveau.
1“. La Voûte du foie. On appelle de Ce nom la face
concave du foye , qui eft aufli l’inférieure. Voyez Foie.
3®. La Voûte du palais. C’eft la partie antérieure du
palais. Elle eft concave s delà fou nom de voûte , & for.*
ruée parles os maxillaires. Une membrane épaifle, garnie
de glandes palatines , la revêt dans toute fon étendue.
4°. La Voûte médullaire. C’eft une efpece de voûte
sblougue & oyale , formée parle corps calleux, & par la
é92. _ vu^
lîibftance rnédullaire qui y ’eft. jointe dçsdeux côtés.
' Vieuflens lui donne le nom de centre ovaie du cerveau.
Voyez Cerveau.
VOUTURE. Efpece de ftaûure du crâne', dans la¬
quelle l’os fraétdré rompu & féparé eu partie , eft élevé
& rehautîé de maniéré qu’il laifle fous fon repli un'elpa?
ce vuide. Voyez Fradure .
VUE. Aétiem de voir. Voyez Vifion.
VUID ANGES. Voyez Lochies.
VULNERAIRE. Médicament propre pour la guéri-
fon des plaies & .des ulcères. La vertu des vulnéraires '
confîfte dans dés fels ellentiels & fulphureux , capables
de déterger & de confolider. 11 y en a de limples &' de
compofés, d’internes & d’externes. Tels font tous lesbau-
mes, & beaucoup de planjes , comme la véronique, la
vulnéraire , le bec de grue , l’aigreriioine , le mouron ,
la fcrophulaire , la berule , la grande confonde, &c. lel-
quellespilées & appliquées fur les plaies , les font promp¬
tement cicatrifer , furtout quand elles (ont faites par un
inftrumen: bien coupant, qui ne feie ni ne déchire.
VULVE ou la grande fente \ Jitius des parties gé¬
nitales externes du fexe., pn, donne ces noms à une ca¬
vité longitudinale placée entre lés levres .des parties gé¬
nitales externes du fexe. Elle s’étend depuis la, partie in¬
férieure du pubis , jufqu’à .un .travers de doigt de l’anus.
Elle eft plusprofonde à la partie inférieure qu’à la fupé-
rieure 6c cet, enfoncement porte le. nom de foffe navi-
çulaire.
yulve dtt cerveau. L’on donne ce nom à une fenteïi-
tuée entre les jambes de la: moelle allongée , laquelle va
versVentonnqir, & communiqué avec les ventricules fu-
périeurs ou latéraux , avec le troilleme & le quatrième
qui lui font continus. M. Winflow donne à cet orifice
le nom d’ouverture aiuérieuié du cerveau.
ULCERATION. Petite, ouverture de la peaucaufée
•par -un ulcère. . ...
ULCERE. Solution de continuité -ancienne , & dans
une 'partie molle ., avec.érofion deTubltance & écoule¬
ment de pus. Cette efpecede folution de continuité arrive
aux os comme- aux autres parties du corps. Il eft vrai tou¬
tefois; que quand ellé a lieu dans les os feulement , on lui
donne le nom particulierde carie , reJèrvant.celui d’ul¬
cère pour la folution dé continuité dans les parties
molles. . . '
On divife les ulcères en internes , en externes, en bé¬
nins & en malins , ou caco'éthes. Ceux-ci renferment les
-véroliques , lés feorbutiqiîe&a iesfcrophuleux , lescarci-
nomateux . les peftilentiels , les vénimeüx , les. .gangre¬
neux, les iphaceleux-,’ les fecs , les fanieux,.les vïrulerfs ,
les putrides , les cturoni-ens. , - les rongeans", les loups ,.
■Si c. Voyez Cancer Gatigrïne- , Sphaceli , Sanie, Chi~
ronien , loup .
On diftinguè encore les Ulcères en -recens pên invété¬
rés , en fuperficiels & en -profonds, en finiieux ou fi iïu-
Ieux , en fongueux , & endürs;ou calleux. On les ditbr-û-
lans, quand on y éprouve un&chaleur confîdérable, ronds
ou longs , à raifon de leur figure. Voy èhSinüs , Fijlule ,
•Fongus.
La maniéré de traiter les ülcères en Chirurgie , dépend
de la nature & de la qualité de lu-lcère. En général , On
mondifie d'ulcère de toutes lés orfiurejdpui -peuvent s’op-
pofer à la réunion des bords' j on corrigc-la mafle-des hu¬
meurs parlesalterans , ;les purgatifs , les rerriedes appro¬
priés au mal , donties ulçèrestirent leur origine. On ron-
ge'lès chahs fongueufes par les cauftiqués & par le fer }
ori rafraîchit les borâs-calleux , & on les unit par- des ban¬
dages ; mais il faut toujours les rappeller à une bonne
69’4 U N G
fuppuration , fans quoi les ulcères ne fe tarifient point ;
£c les accidens qui en réfultent , augmentent de plus en
plus.
Quand donc on a modifié!’ ulcère , rafraichi les bords,
rongé les fongus , confumé les chairs baveufes , débridé
■les carnofités , ouvert les clapiers, nétoïé les lin us , on ap¬
plique deflus de doux fuppuratifs ; & quand avec le régi-
me.& la diète on eft parvenu à établir une fuppuration
louable , on traite l’ulcère comme une lîmple plaie , &
on en procure la cicatricedelamême maniéré , avec tou¬
tes les précautions requifes à l’ztticle plaie. Voyez Plaie.
L’ulcère des os eft plusconnu fous le nom de carie. V.
.en le traitement à l’article Carie. •
: ULCERE’. Lieu affedé d’un ulcère.
UI.CERER. (s’) dégénérer en ulcère.
UMBILIC. Voyez Ombilic ou Nombril.
UNCIFORME. Nom que l’on donne au quatrième
.os de la fécondé rangée du carpe , parce qu’il relfemblé à
un crocbet. Voyez Crochu.
UNGUJS. (os) Nom que l’on donne à deux petits os
placés Un dans chaque Orbite , dont ils forment une par.-
. tie dans le grand angle de l’œil. On les a appelles amfi ,
parce qu’ils font fort plats, d’une fubftance compade &
un peu tranfparente , & que leur figure ne reffemblepas
.mal à celle d’un ongle , lorfqu’on les^onfidére dans l’or¬
bite joints aux autres os. , On leur donne, aufli le nom de
lacrymaux , parce qu’ils entrent dans la compofition du
conduit lacrymal.
La face externe , qui eft celle qu’on apperçoit dans
l’orbite, eft très-polie & un peu concave. Tout le long
du bord antérieur de cette face , on apperçoit une petite
goutiere percée d’une infinité de petits trous. C’eft le
commencement du canal lacrymal. L’angle antérieur &
inférieur de cet os fe prolonge le long du canal, & en
forme la partie poftérieure.
La face interne de l’os unguis eft un peu convexe &
V . raboteufe y elle eft appliquée fur les cellules de l’os eth-
moïde.
U R E 695
Ces os s’articulent avec le coronal , l’ethmoïde, les os
«axillaires , & les cornets inférieurs du nez.
Ils fervent à former la partie interne de l’orbite , à
couvrir les cellules de l’os ethmaide ., & à faire en partie
le conduit lacrymal.
UNGUIS. (maladie) Mot latin qui exprime la même
maladie que le pterigion des Grecs. Voyez Pterigium.
UNISSANT. Ce terme eft générique & particulier
pour les bandages. .En effet tout bandage qui réunit des
parties divifées , eft véritablement un bandage unilTant ;
î’ufage a voulu toutefois qu’on donnât ce nom à un ban¬
dage particulier , qui fert dans les plaies de la tête , du ven¬
tre , de la poitrine , dans la fradure en long de la rotule,
& par-tout où les blefTures n’ont befoin pour fe guérir ,
que deçe fecours. Il confiftedans une bande que l’on pro¬
portionne en longueur , à la groffeur des parties où on
veut l’appliquer. On la roule à deux chefs, & on la fend
dans le milieu. Après avoir panfé la-plaie , on place deux
petites çomprefTes .épaifles , à quelque' diftance des bords
de la plaie ; on commence le bandage par deflous ; on re¬
vient en defTus ; on pafle un des pelotons par la fente, Sc
en tirant les deux chefs pour l’appliquer , il faut voir fi
les levres de la plaie fe rapprochent exadement , & fe
‘ touchent ; fi cela eft , on appuie & l’on continue plufieurs
tours. C’eft un bandage (impie & très-commode.
On l’appelle aufli bandage incarnatif. Les emplâtres
tiennent fort fouveut lieu de cee bandages , & quand ils
fuffifent , il ne faut point faire un appareil de bandes Sc
de comprefles , qui font toujours plus incommodes Sc
plus fatiguantes ; il faut autant qu’on peut agir par les
voies les plus (impies. Voyez Suture.
URETÈRES. On donne ce nom à deux tuïaux membra¬
neux un de chaque côté , qui portent l’urine des reins où
elle s’eft féparée du fâng , dans la velfie qui lui fert de ré-
fervoir. Leur grolfeur ordinaire eft pareille à celle d’une
plume à écrire ; elle eft quelquefois plus confidérable , &
cela a lieu fur-tout lorfque quelque pierre en à augmenté
le diamètre, en defcendant du rein dans la velfie 5 ce qui
696 U R I
n’arrivé pas' fans faire fouffrir des. douleurs atroces.’ Ils
reçoivent leurs nerfs de l’intereoftal.
-URETHRE; C’eft un tonijuït membraneux en forme-
d’entonnoitj qui reçoit l’urine de la veîlie , & la porte
hors" du corps. La longueur de ce conduit diffère beau¬
coup 'dans les deux fexes. Dans les nommes , ii a huit ou
neuf travers de doigt, & quelquefois mënie davantage;,
& eft très-recoürbé : dans-les femmes au contraire , il a
a peine deux travers de doigt de long , la diredion eft
prefque to'ut-à-fait droite, & il fe dMate aiféirient jul-
qu’à un point difficile à croire ; ce qui fait que là pierre
fe trouve moins -fréquemment dans le fexe, & que quand
elle exifte, il eft rare qu’Onfoit Obligéde recourir àl'opé-
ràtion.. L’urethre s’ouvre dans là-partie fupérieure de la
vulve , au dèifous du clitoris , entre les nymphes; & dans
les hommes-,: il fe termine à l’extrémité du gland Dans
toute fa longueur ,- il cil entouré d’une fubftance fpon-
gieufe, qui 'à beaucoup de rtflemblance avec celle des
corps caverneux du clitoris & délavérge. C’efr eette-fubl-
tance qui formé fb gïand , & la pellicule qui le recôûvr'e
Cfttüné cotitinuation-de celle'qüf 'tàpiiTe ce canal. On a
vu quelquefbisdés'énfàtis venir air monde avec l’extrémité
de l’ urethre bouchée , ce' qui demande une opération dé¬
licate , & dans laquelle il faut bien prendre garde d’ou¬
vrir le corps caverneux. On en a vu en qui l’uretlirc fe
terminoit au deifus du ferotum . & le réfte de la vergé en
étoit deilitué , d’autres en qui il finiffoit au delfous du
gland. Tous ces gens là ont été dans la fuite inhabiles à
:3a génération. Hidalnus dit avoir' VU un enfant de douze
tins qui avoir deux urethres fîtuês l’iiri au delî'us dé l’au¬
tre dans leur lieu ordinaire , & réparés feulement par une
membrane fort mince. C’eft par ce canal que fe fait dans
l’homme l’éjaculation de la femencc. Il reçoit des vaif-
feaux des artères1 hypogaftriques, & lés veines fe rendent
dans les hypbgaftriques & aux hémôrrhoïdales internes.
JLes nerfs viennent du nerf intercoftalj & des nerfs facrés.
URINE. L’urine eft une humeur féreufe & faline , de
couleur de citron, d’un goût un peu âcre , fe mettant en
V R I 697
écume quand on la bat , féparée du fang que les artères,
émulgentès portent dans-les reins , conduite dans la vef-
lîe ; par les uretères , de tems en tems pouflee au de¬
hors en fuivant le canal de l’urethre. La matière de l’u¬
rine eft donc la férofité du fang qui , à la vérité , n’eft
pas pure ; elle fé trouve àulli chargée de parties falines ,
fulphureufes & terrcftres , auxquelles elle fert demenf-
true & de véhicule.
Le lang d’où fe fépare l’urine , eft apporté par les ar¬
tères rénales , qui font des canaux courts , & d’un volu¬
me allez conlïdérable. Ils partent immédiatement de
l’aorte inferieure , & dans le pallage du fang , à travers
la fubftance corticale du rein , la férofité qui s’y trouve
enfile les orifices collatéraux des tuïaüx excrétoires ; &
comme ceux-ci font plus étroits que lés extrémités des
artères fanguines, ils ne fauroient recevoir les globules
rouges ' ni la lymphe grofiiere , excepté dans un état
contre nature. L’urine paffedonc du balfinet dans les ure¬
tères , & de là dans la veille.
Il fuit de là que l’odeur de l’urine peut dépendre dés
alimens , puifque le trajet des artères rénales étant fort
court ,• les alimens quoique bien divifés n’ont pas le 'tems
de perdre dans le lang les odeurs qui lui font propres.
Si l’on croyoit que les eaux minérales palfent dans la
vellie , préfque dans le même tems qu’on les avalé ou fe
tromperoit. Les eaux minérales , de même que le vin,
ne fortent pas d’abord par les urines. Parce que ces
liqueurs doivent palier par les vaiffeaux laélés , par le
canal thorachique , la veine fùu'clayiere, la veine cave , le
ventricule droit du cœur , les poumons ', le ventricule
gauche , l’aorte -, & les émulgentes; mais quand tout ces
efpace contient des eaux minérales ou du vin, alors on
voit qu’on ne fauroit continuer à boire fans uriner incef-
fammént , püifqu’à proportion que les eaux ou le vin
avancent , il en furvient une égale quantité , & qu’il y a
une véritable fuite de filets d’eau , depuis l’eftomac juf»
qu’à la vellie.
698 'U R I
Les urines ont différentes couleurs. Quand on fait éva*
porer lephlegme de l’urine : 1°. elle devient plus jaune:
2°. elle patoît rouge : 30. elle prend une couleur noi¬
râtre ; en allant d’une de ces couleurs à une autre, elle
prend des couleurs moïesmes , & elle devient toujours
plus épailfe , plus Talée ; il refte enfin ur.e matière vif-
queufe qui , dans le fond du pot , préfente une couleur
allez noire ; mais fi l’on en frotte la furface du pot , elle
lui donne une belle, couleur jaune.
L’urine ayant été, ainfi évaporée , on n’a qu’à y verfet
de l’eau. Suivant la quantité de cette eau qu’on y ver-
fera , l’urine repaffera par toutes les couleurs dont nous
venons de palier s elle fera fans aucune différence, com¬
me avant l’évaporation ; elle aura la même couleur , le
meme goût ; elle fe pourrira , elle fe troublera , elle laif-
fera précipiter une efpece de tartre.
Suivant cette expérience, l’urine n’eft plus ou moins
colorée , plus ou moins falée , que fuivànr qu’il y a plus
ou moins de phiegme. Par là on rendra raifon de la dif¬
férente couleur des urines dans divers âges , dans divers
climats , dans diverfes pallions , & l’urine de ceux qui
ont un tempérament fort chaud, fera colorée : i°. parce
qu’il le fait une grande évaporation de la matière aqueufe
par la tranfpiration ; ainfi il doit y avoir moins de phleg-
me dans ce qui fe filtre pair les reins. 2°. Comme le fang
eft plus agité dans leurs vaifl'eaux , la matière huileufe
étant plus tenue , paffera plus ailément , le contraire ar¬
rivera dans les vieillards : on n’a qu’à appliquer ces deux
raifonsaux autres cas qui varient les urines , on verra
que: dans les climats chauds , dans les corps qui font des
.exercices violéns , & dans les pallions violentes , &c. les
Urines doivent être fort colorées En un mot , pour don¬
ner une idée claire de la couleur des urines, repiéfentez-
vous une teinture d’un rouge bien foncé. Plus vous ver-
ferez de l’eau lut cette teinture , plus elle deviendra
claire.. /
; Ôii ne peût douter que, l’urine en circulant dans 1s
fang , avant de fe rendre aux reins & à la veille , ne fe
U R I 69?
charge des particules hétérogènes ; cescorpufcules ont une
couleur , par conféquent elle doit être d’autant plus vi¬
ve, qu’ils fe trouvent mêlés dans une moindre quantité
d’eau , parce qu’alors leur couleur eft moins partagée <
ainlî fi la tranfpiration emporte beaucoup de phlegme ,
l’uriné fera plus colorée. De même, fi la route de l’urine
fe trouve dilatée, il paffèra une plus grande quantité de
particules colorées , & par là l’urine aura plus de cou¬
leur.
On fait que , pour que nous rendions par les urines
les matières qui circulent avec le fang , il faut qu’elles
partent des inteftins dans les vaiffeaux laélés ,- de là dans
le refervoir , & enfin dans les veines , dans le coeur , les
reins & la veffie.
Après avoir été agité par des mouvemens violens , 011
pifle quelquefois du fang , quoiqu’il 11’y ait pas de calcul
dans les reins ; c’eft qu’alors le fang pouffé violemment ,
dilate les canaux fécrétoires , & parte avec l’urine.
La chaleur , le mouvement , la fueur , l’abftinence ,
rendent l’urine rouge, âcre, falée, & de mauvaife odeur;
parce que le fang perd alors fa partie aqueufe , la chaleur
qui furvient par le mouvement où il eft , développe les
fels , atténué l’huile ; il doit donc dépofer dans les reins
une liqueur colorée , plus falée & plus lolide , que lors¬
qu’on eft tranquille. Dans les vaiffeaux , elle eft mêlée
avec des matières plus vifqueufes, & moins échauffées que
dans ces conduits.
Le chyle qui , d’abord eft plus fubtil que les autres’li-
queurs, ne parte pas dans le conduit de l’urine. Cela vient
de ce qu’il s’épaiffit dans les poumons en partant par les
extrémités des vaiffeaux capillaires ; les tuïaux des reins
font tels que rien de ce qui eft aufli greffier que le fang,
ou le chyle , n’y peut couler.
Il y a quelques Médecins qui ont foutenu que Farine
étoit en plus grande quantité que les liquides que nous
buvons. Tous les alimens dont nous ufons , font remplis
d’eau; ainfi l’urine peut furpafler la quantité de la boif-
fon. Cela doit même arriver très:fouvent , à eaufe des Va-
7co ' U R I
riarions aiixqùellésla machine animale- cft~ Sujette. Ce¬
pendant, fuivant la transpiration & les autres évacua¬
tions 3* la quantité d’urine diminue ou augmente. Ainfi',
-fuppafé que la tranfpiration Soit abondante, ou qu’elle
réponde au calcul de Sanâorius , ce qui eft afTez conf¬
iant, il faut nécelîairernent que la quantité des urines
fait inférieure pour l’ordinaire a celle dé la boiiTon. Le
Sommeil , les veilles ,- l’aétion , le repos , les pallions, les
maladies font une Source de variations qui peuvent hâ¬
ter j retarder , augmenter , diminuer les é'cbulemens de
Furiné ; on ne peut donc pas dire que la quantité d’ uriné
efr plus grande que' celle de la boiflon.
Il n’eft pas poflible de connoîtreles maladiespar la feule
ïnfpedion de l’urine. 1°. Pour cela , il faudroit que cha¬
que maladie , félon la partie où elle fe trouve ,- imprimât
un caractère particulier à l’urine , ce qui .'eft. impolfible.
2.°. Il faudroit qu’on connût exactement l’état naturel de
l’urine de chaque fujet ; car il y a des'perfônncsdontl’u-
rine eft Semblable à l’urine des malades , dans le tems
même qu’elles jouilL-nt d’une parfaite fanté. 30. Peu de
tems après que l’urine eft fortie de la veille , l’air -l’altère.
4°. Les tuïaux des réins font quelquefois dilatés. Cette
dilatation apporte à l’urine de grands changeméns, quoi¬
que les fujets fe portent fort bien. 5°. Ôn ne peut pas
connoître l’état du fangpar les urines, pnffque la chaleur,
les aliments , les pallions , tes changent à chaque moment;
à plus forte raifon n’y trouvera-t-on pas lés fignesdesma-
laclies qui attaqûent les parties Solides. Il en eft des uri¬
nes ,: comme du pouls qui , dans les fièvres malignes, eft
Semblable au pouls de ceux qui fe portent bien.
L’urine forme des calculs , ou pierres dans la veille &
dans les reins. Fernel dit qu’il ne fe forme pas de pierre
dans la velfie , fans qu’il y ait un noïau qui lui Serve de
bafe , & qu’autour de ce noïau il fe forme des couches
d’une maniéré vifqueufe. En effet , on remarque dans
prelque tous les calculs une matière qui eft aù centre, &
qui Sert de bafe aux couches qui l’environnent. Ljexpé-
rience de Nuk , faite par d’autres Anatomiftes après lui ,
U R I 70*
confirme cette opinion. Cet Anatomifte a ouvert ia vef-
fie à divers chiens , il y a infinué quelque matière com-
me des morceaux d’étoffe: quelque tems après, ayant t’ou¬
vert la ve/fie à ces chiens , il a trouvé qu’il s’étoit forme
un véritable calcul autour de ces matières étrangères.
On lait que lorfque l’urine croupit quelque part , elle
dépofe la matière calculeufe , & produit de véritables
pierres. Le pot où croupit l’urine , retient toujours des
incruftations. L’urine ayant coulé dans les bourfes d’uu
homme âgé , y forme des pierres. Ainfî que l’écoulement
de l’urine foit arrêté , ou retardé dans les tuïaux des
reins , il s’y formera des incruftations. S’il tombe des par¬
ties de ces incruftations dans la yeflie par les uretères ;
elles ferviront de baie au calcul , & c’eftlà unecaufé fré¬
quente de la pierre. Mais ce qui arrive dans les reins,
peut arriver fouvent dans la Veille , dans fes replis, dans
les uretères , à leur embouchure , & c. & c’eft aulîi ce que
diverfes obfervations nous apprennent. Cela pofé, quelle
eft la matière qui produit la pierre l
Quand on diftille l’urine , l’efprit qui s’élève fe trou¬
ble dans la fuite , & dépofe une incruftation autour des
parois du yailfeau ; elle eft entièrement femblable à la
matière du calcul , & à celle qui fe dépofe autour des
pots de chambre. Il eft donc certain qu’il y a’ dans l’uri¬
ne une terre fort volatile , & par conféquent on jiigeroic
mal de la nature du calcul , fi on eh jugeoit par ce qui
refte au fond de la cornue après la diftillation , ou par
les relies que laide la calcinatfon. Il y a outre cette terre
un fel qui y eft joint en allez grande quantité.
On peut en juger par l’odéiir forte du fel volatilqu’ex-
hale le calcul mis fur les charbons ardens. Enfin , il y a
une matière huileufe & muqueufe, qui fait la liaifon des
matières dont nous venons dé parler. Telle eft l’origine
de ce compofé , qui enlevé la vie à tant de malheu¬
reux.
Si donc'le fàiig éft rempli de matières terreftres, s’il
y a des obftrudions dans les reins , il fe dépofera une
partie de ces matières dans les reins , ou dans la veiîie. Si
70Ï X I P
la veflie eft lâche ; comme dans les enfans, ou comme
dans les vieillards , elle ne pourra le vuider entièrement
autour des matières reliantes ; ainfi il fe formera des cou-
ches de matière vîfqueufe. Pour les fables qui fe dépofent
dans l’urine , ils font véritablement femblables au fable
commun.
U5TION. Opération par laquelle ondétruit , au moïen
du cautère aétuel, la carie des os, ou la malignité & la cal»
lofité des plaies & des ulcères.
UTERIN. Se dit de tout ce qui concerne la matrice,
appelle e en latin utérus.
ÜTERUS. Mot latin qui s’ eft confervé en françois,
pour exprimer la matrice. Voyez -Motrice.
UVE’E. On donne ce nom à la fécondé enveloppe du,
globe de l’oeil , parce qu’elle eft d’une couleur noire ,
ïemblable à celle d’un grain de railïn. On l’appelle auflï
choroïde. Il y a des Anatomiftes qui donnent particuliè¬
rement ce nom à la portion antérieure ou cloifon percée
de la choroïde. Voyez Choroïde.
UVULAIRES. ( glandes ) Petits cryptes glanduleux ~
qui environnent la luette. Us font de la nature de toutes
les glandes buccales deftinées à filtrer une humeur ana¬
logue à lafalive, propre à lubrèfier le gofier, & àdifîou-
dre les alimens.
UVULE. Voyez Luette.
X.
XEROPHTALMIE. Ophtalmie fécbe , qui confifte
dans une cuifon , Une démangeailon , & une rou¬
geur des yeux , fans enflure & fans écoulement de larmes.
Les remedes font les humeétans , les délaïans , & les col¬
lyres rafraîchiffans , précédés d’une ou deux faignées , &
accompagnés de quelque purgatif.
XIPHOIDE ouENSlFORME.Lepremierde cesmots
eft tké du grec , le fécond du latin , Sc tous les dèu* fi»
2 Y G 703
:gnifient fait in forme d’épèe. On donne ces noms a un
cartilage fituc au bas du ilernum , parce qu’il fe termine
en pointe comme une épée. Il s’oflifie fouvent avec -l’â¬
ge., fur-tout à fa partie fupérieure. On le nomme aufli
irechet. II fe luxe quelquefois. Voyez Sternum.
Y.
YPSILOIDE. ( emplâtre ) II a la figure d’un Y. Il
fett au périnée apres l’opération de la taille. C'eû
de fa figure qu’il a tiré fà dénomination.
Ypjiioide ( os ) On donne ce nom à l’os hyoïde , à
raifon de fa figure , qui reflemble à un Y.
Z.
ZIGOMA ou ZYGOMA. Nom de l’apophyfe zygo¬
matique. Ce mot veut dire joug. Voyez Zigomâ-
tique.
ZIGOMATIQUE. Nom d’une apophyfe allez longue
de l’os temporal dont l’articulation avec l’os de ia pom¬
mette forme une arcade que l’on nomme zigomatique,
ou temporale. O11 donne aufli le nom de zygomatique à
la future qui unit ces deux os enfemble.
Zygomatiques ( Les grands ). Ce font deux mufdes
grêles , longs , attachés par une de leurs extrémités à la
jonâion de l’os de la pommette , avec l’apophyfe zygoma¬
tique de l’os des tempes ; & par l’autre, à la commif.
fure des lèvres , après avoir contracté une forte adhérence
avec le mufcle buccinareur qui les recouvre. Ces muf-
des font ordinairement enveloppés de graille , & fe
portent obliquement de derrière en devant. Leur ufage
eft de tirer la commiflure des lèvres en haut & en ar¬
riéré.
704 zoo
Zygomatiques ( les petits ). Ce font deux petits muf-
clés placés au délias des précédons. Ils ne fe trouvent pas
toujours , & quand on les rencontre, ils font fort enve¬
loppés de graille. Ils ont les mêmes attaches , la même
direction , & les mêmes ufages que les précédens termes.
ZOOTOMIE. Ce mot eft compofé de deux termes
grecs, dont l’un lignifie animal , St l’autre dijfeélion. On
■donne ce nom à l’Anatomie comparée , c’ell-à-dire, à
la dilfeâion que l’on fait des animaux , pour comparer
la ftrudure de leur corps avec la ftrudure du notre , &
en tirer par analogie des connoifiances utiles à la Mé¬
decine & à la Chirurgie.
Fin du fécond Zolume*
AP P RO B ATI ON.
T’AUû , par ordre de lyfeîrfeigSeur le Vice-Chancelier, un On*
j vrage qui a pour titre DiS'umuabt de Chirurgie , 8c jé n’y ai rien
trouvé qui m’ait paru devoir eii empêcher l’irnpreflïon. A paris ce ao
ioih ïj66. Signé \ Lesîg vé de P'B.i siE,
imême état où l'Approbation y aura été donnée , ès mains de notre
tris-cher & féal Chevalier Chancelier de France le St. De Lamoignon*
& qu’il en fera enfuite remis deux exemplaires dans notre Bibliothèque
publique , un dans celle de notre Château du Louvre ^-an dans celle
duditSieurDE Lamoignon, & un dans celle de notre très-cher 8e
féal Chevalier Vice-Chancelier & Garde des Sceaux de France, le
Sieur DE Maupeoo , le tout à peine de nullité des Préfentes. Du
contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir ledit
Expolânr & Tes ayans caufes , pleinement & paifiblement , fans fouf-
frir qu’il leur fqit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons que la
copie des Préfentes, qui fera imprimée tout au long au commence¬
ment ou à la fin dudit Ouvrage , foit tenue pour dûement lignifiée ,
& qu’aux copies collationnées par l’un de nos amés & féaux .Confeil-
lers-Secrétaires , foi foit ajoutée comme à l’Original. Commandons
au premier notre Huilier ou Sergent fur ce requis , de faire pour l’exé¬
cution d’icelles tous a&es requis St néceffaires , fans demander autre
. permiflïon , &c nonobllant clameur de Haro , Chartre Normande &
Lettres à ce contraires. Car tel eil notre plailîr. Donné à Paris le
trentième jour du mois de Juillet , l’an de grâce mil fept cenc
1 foixante-lix Sc de notre Régné le cinquante- unième. Par le Roi,
en fon Confeil. Signé, LE B B GUE.
Regijlrê fur le Regiflre XF11 de la Chambre Royale
'€? Syndicale des Libraires Gr Imprimeurs de Paris ,
No. 543 , conformément au Règlement de
A Paris, ce <j Août 1766.
Signé G ANEAU, Syndic }